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Radiodiffusion française

La société Radiodiffusion française (RDF) est un établissement public français chargé du service public de l’audiovisuel, créé par ordonnance le en remplacement de la Radiodiffusion nationale (RN), et remplacé par la Radiodiffusion-Télévision française (RTF) le .

Radiodiffusion française
logo de Radiodiffusion française
Logo de la RDF de 1946 Ă  1949.

Création
Disparition
Personnages clés Jean Guignebert, Wladimir Porché
Forme juridique Établissement public
Siège social 91 avenue des Champs-Élysées
75008 Paris
Drapeau de la France France
Direction Wladimir Porché
Actionnaires État français
Activité Audiovisuel
Produits Radio :
Programme national
Programme parisien
Club d'essai
Paris-Inter
Radio-Sorbonne

Télévision :
RDF Télévision française

Effectif 72 (en 1949)

Société précédente Radiodiffusion nationale
Société suivante RTF

Histoire

Après la Seconde Guerre mondiale et la « guerre des ondes » que se sont livrée la BBC et Radio Paris, l'État français reprend en main l'organisation et le développement de la radiodiffusion et de la télévision en France.

Le , une ordonnance est promulguĂ©e qui met fin aux autorisations d'exploitations accordĂ©es avant-guerre aux stations privĂ©es qui sont nationalisĂ©es le , et crĂ©e un Ă©tablissement public, la « Radiodiffusion française Â» (RDF), pour exercer ce monopole absolu sur la radiodiffusion et la tĂ©lĂ©vision. Les anciens agents des stations privĂ©es, que le monopole du nouveau service public a fait disparaĂ®tre, sont intĂ©grĂ©s Ă  la RDF. Pierre-Henri Teitgen, ministre de l'information du Gouvernement provisoire de la RĂ©publique française, estimant que la radio doit ĂŞtre la voix du gouvernement, enlève la rĂ©fĂ©rence Ă  la Nation dans la dĂ©nomination de la radio nationale et met en place des Ă©quipes nouvelles issues de la RĂ©sistance. Ă€ la suite de la tentative infructueuse de Jean Guignebert de convaincre le GĂ©nĂ©ral de Gaulle de son projet de faire de la RDF une institution nationale autonome sur laquelle le gouvernement n’exercerait qu’une tutelle lointaine, la RDF est placĂ©e sous le contrĂ´le direct de l'État et ne dispose d'aucune autonomie. Le directeur du Journal ParlĂ© est ainsi rattachĂ© directement au ministère de l'Information par dĂ©cret du . Une ordonnance du dĂ©finit le nouveau dĂ©coupage des rĂ©gions radiophoniques et leur dĂ©pendance vis-Ă -vis de la RDF. Neuf rĂ©gions radiophoniques sont crĂ©Ă©es Ă  la RDF par le dĂ©cret du auxquelles s'adjoint l'AlgĂ©rie le .

La RDF, qui succède à la Radiodiffusion nationale, hérite d’un ensemble d'émetteurs de radiodiffusion presque tous détruits par la guerre qui diffusent deux chaînes : le Programme National plutôt culturel et élitiste, lancé en 1944, et le Programme Parisien plus populaire et divertissant, lancé le en compensation de la suppression des radios commerciales. La reconstruction du réseau radiophonique est la tâche prioritaire de l'établissement public, de telle sorte que la télévision ne dispose pas des moyens financiers pour se développer. Le ministère de l'Information du Gouvernement provisoire de la République française, qui contrôle la RDF, entreprend de multiplier les émetteurs et les relais à travers la France, tâche coûteuse que poursuivent les gouvernements de la IVe République dès 1946.

Face au déficit budgétaire de la RDF, son nouveau directeur général, Wladimir Porché engage un vaste plan d'économie passant par des restrictions budgétaires dès le avec des coupes dans les programmes, le licenciement de 293 personnes, dont 48 journalistes, et la réduction des décrochages régionaux de 2h30 à 30 minutes par jour sur la plupart des stations régionales. Dans ce contexte de rigueur, il parvient tout de même à lancer un troisième programme radiophonique le , Paris-Inter, qui diffuse principalement un programme musical.

À la rentrée 1948, la RDF réorganise totalement son réseau d'émetteurs sur le territoire national avec deux groupes d'émetteurs : le Réseau Branly qui diffuse le Programme National et le Réseau Ferrié qui diffuse le Programme Parisien[1]. Une quatrième chaîne radiophonique, Paris IV Grenelle, voit le jour en octobre à Paris. La première évolution technique majeure de la télévision d'après-guerre ne survient que le , lorsque le Secrétaire d'État chargé de l'Information, François Mitterrand, sur conseil du directeur général de la RDF Wladimir Porché, fixe par décret la nouvelle norme française de diffusion en noir et blanc sur la bande VHF à 819 lignes « haute définition » en remplacement du 441 lignes et dont les premières transmissions ne débutent que le .

Identité visuelle

Logos

  • Logo de la RDF de 1945 Ă  1946
    Logo de la RDF de 1945 Ă  1946
  • Logo de la RDF de 1946 Ă  1949
    Logo de la RDF de 1946 Ă  1949

Organisation

La Radiodiffusion française (RDF) ne dispose d'aucune autonomie. Elle est placée sous le contrôle entier de l'État, conformément à l'ordonnance de 1945 sur le monopole d'État sur les ondes nationales.

La RDF est placée successivement sous l'autorité directe du ministère de l'Information, du secrétariat d'État chargé de l'Information auprès de la présidence du Conseil, du sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil (), du ministère de la Jeunesse, des Sports et des Arts et Lettres (), de la présidence du Conseil (), du secrétaire d'État à la présidence du Conseil () et enfin du secrétaire d'État à la présidence du Conseil chargé de l'Information ().

La RDF ne possède aucun organe délibérant.

Direction générale

Administrateurs généraux délégués
Directeurs généraux

Conseil central et Conseil supérieur de la Radiodiffusion

Le Conseil central de la Radiodiffusion, chargé d'élaborer un statut de la radiodiffusion, est créé le à côté du Conseil supérieur de la Radiodiffusion française qui est réactivé.

Présidence du Conseil supérieur de la Radiodiffusion française

Direction des Services artistiques

La direction des Services artistiques est chargée de la création, de la production et de la programmation des émissions, à l'exception des émissions d'information qui relèvent de la direction des informations. Elle est constituée de deux directions distinctes, l'une pour la Radiodiffusion, l'autre pour la Télévision. Les directeurs des Services artistiques de la Radiodiffusion et de la Télévision sont nommés directement en Conseil des ministres.

Directeur des Services artistiques de la Radiodiffusion[N 1]
Directeurs des émissions littéraires
  • Jean Lescure (23/03/1945 - 30/03/1946)
  • Étienne Lalou (01/04/1946 - 08/02/1949)
Directeurs des Ă©missions dramatiques
Directeur des émissions de variétés
Directeur de la musique
Responsable de la discothèque[N 2] et des programmes de musique enregistrée
  • Lise Caldaguès (23/03/1945 - 08/02/1949)
Directeur de la Télévision
  • AndrĂ© Ory (23/03/1945 - 08/02/1949)
Secrétaire aux programmes

Direction des informations et du journal parlé

Les directeurs de l'information sont nommés directement en Conseil des ministres. Le Directeur du Journal Parlé est rattaché directement au Ministère de l'Information par décret du . Il en est de même de tous les reportages radiophoniques et des émissions vers l'étranger et vers les colonies. Ce décret est abrogé par le décret du .

Directeurs de l'information
  • Philippe Desjardins (19/01/1946 - 03/1946)
  • Jean Luc par intĂ©rim (03/1946)
  • Henri Noguères (01/04/1946 - 24/09/1946)
  • Vital Gayman (21/11/1946 - 08/02/1949)

Direction du Service des émissions vers l’étranger

Cette direction est chargée des émissions sur ondes courtes vers l'étranger diffusées depuis le centre émetteur d'Allouis par deux émetteurs de 10 kW.

Directeurs du service des émissions vers l’étranger
  • Philippe Desjardins (1945)
    • Roger Massip, adjoint (1945)
  • Philippe Soupault (01/1946 - 03/1946)
  • Jacques Manachem (01/04/1946 - 1948)
  • LĂ©on Rollin (1948 - 08/02/1949)

Direction du Service des Ă©changes internationaux

Cette direction, créée en 1947, est rattachée au Service des émissions vers l’étranger.

Directeur du service des Ă©changes internationaux
  • Jacques Manachem (1947 - 08/02/1949)

Direction des services techniques

Ce poste est toujours attribué à un ingénieur.

Directeurs des services techniques
  • StĂ©phane Mallein (1945 - 1947)
  • Marien Leschi (1947 - 08/02/1949)

Direction des services de la recherche

Chef des services de la recherche

Mission

La RDF est chargée de développer et de réaliser les programmes et de les diffuser au public.

La Radiodiffusion française est membre de l'Organisation internationale de radiodiffusion depuis sa création le .

Budget et ressources

Le budget de la RDF dépend entièrement du ministère de l'Information auquel elle est directement rattachée. Les dépenses sont contrôlées a priori par un contrôleur financier représentant le ministre des Finances. Pas un contrat, une promotion ou l'acquisition d'un nouveau matériel n'est possible sans l'acceptation du ministre des Finances.

Le budget annuel de la RDF est de 2 milliards de francs en 1946, dont 500 000 francs sont consacrĂ©s Ă  la reconstruction du rĂ©seau d'Ă©metteurs et seulement 140 000 francs aux programmes, le reste finançant son fonctionnement administratif. La taxe radiophonique ne rapporte que 1,3 milliard de francs.

Siège

Le siège de la Radiodiffusion française est alors situé au 91 avenue des Champs-Élysées, dans le 8e arrondissement de Paris, ancien siège du journal Le Jour, qui abrite la direction générale depuis que Jean Guignebert y a installé son bureau et le studio du Journal Parlé. Les services généraux étaient situés au 107 rue de Grenelle dans les anciens locaux affectés à la télévision par Georges Mandel en 1935[2].

Les services de la radiodiffusion étaient disséminés dans 34 immeubles à Paris, hérités des nombreuses stations privées nationalisées. Les différents studios étaient reliés entre eux par des lignes téléphoniques que coordonnaient un centre distributeur de modulation (C.D.M.). Le bâtiment le plus important est alors le Centre Maurice Bourdet situé au 116 bis avenue des Champs-Élysées[3], anciens studios du Poste parisien avant-guerre et de Radio Paris pendant l'Occupation, dans lequel étaient installés la direction, studios, régies et locaux techniques de la radiodiffusion. À partir de 1947, plusieurs studios furent aménagés dans le bâtiment mitoyen du 118 avenue des Champs-Élysées, notamment pour le Journal Parlé. Le Palais Berlitz, situé Boulevard des Italiens et qui possède 26 studios, est aussi un centre de production important, de même que la salle Érard, rue Paul-Lelong et rue du Mail, comprenant une salle de concert et trois studios ou encore les studios du 22 rue Bayard d'où partaient de nombreuses émissions.

La direction de la télévision, les studios, régies et locaux techniques étaient répartis entre les huit étages du Centre Alfred Lelluch au 13-15 rue Cognacq-Jay, anciens studios de Fernsehsender Paris.

L'immeuble situé au 116 avenue des Champs Elysées est le lieu où s'est accidentellement défenestré du 2e étage Jacques Prévert alors qu'il se trouve dans le bureau 102 pour y parler du Petit Soldat, court-métrage d'animation de Paul Grimault dont il est co-scénariste. Source : « Jacques Prévert ressuscité ? Apport de l'histoire de la médecine » [archive] par Dominique Mabin, médecin, .

Antennes de diffusion

La Radiodiffusion française comprend, en métropole, quatre chaînes de radio et une chaîne de télévision.

Radiodiffusion

Chaîne Directeur Date de création Date de disparition Programmation Diffusion
Programme national Programme généraliste national plutôt culturel.
Programme parisien Programme gĂ©nĂ©raliste national populaire et distrayant. Ondes moyennes sur 386,8 m + 20 Ă©metteurs OM rĂ©gionaux.
Club d'essai Jean Tardieu Programmes expĂ©rimentaux diffusĂ©e Ă  Paris les jeudis, samedis et dimanche de 12 h 30 Ă  13 h 30 et de 20 h Ă  23 h. Les programmes expĂ©rimentaux jugĂ©s les meilleurs par les auditeurs sont ensuite repris sur la ChaĂ®ne Nationale ou la ChaĂ®ne Parisienne. Les programmes du Club d'essai sont diffusĂ©s par Paris-Inter dès le . Ondes moyennes sur 214 m (petit Ă©metteur situĂ© rue de Grenelle), puis sur 315,8 m fin 1946.
Paris-Inter Programme d'abord essentiellement musical, diffusant tout genre de musique, entrecoupé de quelques informations au quart de chaque heure. Le programme devient ensuite national et plus généraliste.
  • Ondes moyennes sur 214 m puis 506,7 m
  • Ondes courtes sur 48,39 m afin d'ĂŞtre captĂ© sur tout le territoire et Ă  l'Ă©tranger.
  • Paris-Études puis Radio-Sorbonne
Programme Ă©ducatif autonome diffusant les cours de l'universitĂ© de la Sorbonne Ă  Paris. La RDF n'a aucune emprise sur la programmation qui est du seul ressort de l'universitĂ©. La RDF est chargĂ©e uniquement de la diffusion de ce programme. Ondes moyennes sur 206 m puis 209,9 m Ă  Paris uniquement. En , Paris-Études devient Radio-Sorbonne.

La radiodiffusion régionale

Les chaînes de radio régionales émettent sur le réseau d'émetteurs régionaux en ondes moyennes.

Chaînes régionales d'outre-mer

Télévision

Logo Chaîne Directeur Date de création Diffusion
RDF TĂ©lĂ©vision française Jacques Armand ChaĂ®ne gĂ©nĂ©raliste nationale diffusĂ©e uniquement en rĂ©gion parisienne en noir et blanc sur la bande I VHF en 441 lignes depuis l'Ă©metteur de la tour Eiffel (frĂ©quences vidĂ©o 42,00 MHz et audio 46,00 MHz, polarisation d'antenne verticale, puissance 30 kW).

À partir de 1947, la télévision commence à s'affirmer dans le paysage médiatique et au sein des foyers par le lancement de programmes réguliers de douze heures par semaine.

Notes et références

Notes

  1. Bien que nommé Directeur des Services artistiques de la Radiodiffusion et de la Télévision par Wladimir Porché, Paul Gilson ne s'est jamais occupé que des Services artistiques de la Radiodiffusion.
  2. La discothèque est créée en 1939. Elle gère un fond éclectique de 80 à 90000 disques, classés par le service de fichage, et collabore avec les toutes les stations de radio par le prêt de disques, que ce soit avec celles d'Outre Mer, avec les stations étrangères ou avec des collectionneurs pour élargir le choix de programmation.

Références

Voir aussi

Articles connexes

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