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Racisme en France

Le racisme en France prend des formes diffĂ©rentes et peut ĂȘtre apprĂ©hendĂ© Ă  l'Ă©chelle individuelle ou systĂ©mique. Dans le passĂ©, des pĂ©riodes de racisme d'État ont existĂ©, en particulier pendant la pĂ©riode coloniale. Au dĂ©but du XXIe siĂšcle, le droit ne crĂ©e plus de diffĂ©rence de droit si ce n'est sur la base de la nationalitĂ©.

En particulier, en France, il n'existe pas de critÚre officiel de classification de la population en race. Toutefois, le fichier de police STIC classe les individus recherchés sur la base suivante : blanc (caucasien) ; méditerranéen ; gitan ; moyen-oriental ; nord-africain maghrébin ; asiatique eurasien ; amérindien ; indien (Inde) ; métis-mulùtre ; noir ; polynésien ; mélanésien-canaque[1] - [2].

Histoire

La question de la race a fait, au cours de l'histoire de France l'objet de diverses législations.

« Tous les citoyens sont également admissibles à tous les emplois publics, sans autre motif de préférence que leur mérite, et suivant les conditions qui seront fixées par les lois. - Sont abolis à toujours tout titre nobiliaire, toute distinction de naissance, de classe ou de caste. »

— article 10 de la Constitution française de 1848[3];

« Chacun peut se prĂ©valoir de tous les droits et de toutes les libertĂ©s proclamĂ©s dans la prĂ©sente DĂ©claration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. »

— article 2 de la DĂ©claration universelle des droits de l'homme du [4]

« La jouissance des droits et libertĂ©s reconnus dans la prĂ©sente Convention doit ĂȘtre assurĂ©e, sans distinction aucune, fondĂ©e notamment sur le sexe, la race, la couleur, la langue, la religion, les opinions politiques ou toutes autres opinions, l'origine nationale ou sociale, l'appartenance Ă  une minoritĂ© nationale, la fortune, la naissance ou toute autre situation. »

— article 14 de la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertĂ©s fondamentales du [5]

Question de l'esclavage et du métissage

ArrĂȘtĂ© consulaire du 13 messidor an X (2 juillet 1802) interdisant aux noirs, mulĂątres et gens de couleurs d'entrer en France.
Circulaire du ministre de la justice du 18 nivĂŽse an XI (8 janvier 1803) interdisant aux officiers d’état civil la cĂ©lĂ©bration des mariages entre Blancs et Noirs en France.

Établi dans le but de rĂ©gir la vie des esclaves noirs dans les colonies françaises des Antilles, le Code noir (1685) a institutionnalisĂ© le racisme en justifiant la mise en esclavage des dĂ©portĂ©s africains sur les colonies des Antilles et de Guyane. Le Code noir liste les sanctions possibles Ă  l'encontre des esclaves. Aboli par la Convention en 1794, rĂ©tabli par NapolĂ©on Ier par la loi du 20 mai 1802, rĂ©aboli en 1815 par NapolĂ©on mais aussitĂŽt rĂ©tabli par la Restauration, l'esclavage est restĂ© en vigueur en France jusqu'au dĂ©cret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848.

La diffĂ©rence de traitement imposĂ©e aux Noirs et « gens de couleur » dans la mĂ©tropole et aux colonies incitait ces derniers Ă  s'Ă©tablir en mĂ©tropole. En 1776, environ 20 000 Noirs vivent en France, essentiellement Ă  Paris. Devant l'ampleur du mouvement, dans le dernier quart du XVIIIe siĂšcle la lĂ©gislation coloniale sĂ©grĂ©gative est Ă©tendue au territoire du Royaume (France mĂ©tropolitaine). La DĂ©claration royale du sur la police des Noirs, mulĂątres ou autres gens de couleur en France interdit Ă  ces derniers, qu'ils soient libres ou non, l'entrĂ©e en France[6]. Cette loi crĂ©ait un « dĂ©pĂŽt de NĂšgres » dans chaque port qui recevait ceux qui arrivaient en attendant qu'on puisse les renvoyer. L'ArrĂȘt du Conseil d’État du interdit les mariages « interraciaux » entre blancs et noirs ou gens de couleur en France[7]. Selon l'historien Pierre Pluchon « ces mesures, inspirĂ©es par une perception nĂ©gative des Noirs et des MĂ©tis, rĂ©pondent au souci de protĂ©ger les Français de la souillure funeste qui menace leur race »[8]. Ces mesures, qui tĂ©moignent de la peur croissante du mĂ©tissage sur le sol français, sont en effet prises aprĂšs le recensement dĂ©cidĂ© en 1776 par le ministre de la Marine, Antoine de Sartine qui dĂ©clarait les « NĂšgres se multiplient dans le Royaume... On y favorise leurs mariages avec les EuropĂ©ens ; les maisons publiques en sont infectĂ©es ; les couleurs se mĂȘlent, le sang s'altĂšre »[9] - [10].

AprĂšs la loi du rĂ©tablissant l'esclavage, des mesures discriminatoires similaires Ă  celles de l'Ancien RĂ©gime sont Ă  nouveau prises par NapolĂ©on Ă  l'encontre des Noirs et « gens de couleur » libres sur le territoire mĂ©tropolitain. Le , les officiers de couleur sont exclus de l'armĂ©e ; le , le territoire mĂ©tropolitain est interdit aux Noirs et « gens de couleur » puis le , les mariages interraciaux « entre des blancs et des nĂ©gresses » et « entre des nĂšgres et des blanches » sont interdits[11] - [12]. Ainsi on pouvait lire dans les Annales pĂ©riodiques de la ville d'OrlĂ©ans en 1809 : « Nouvelles de Paris - Des officiers de l'Ă©tat civil avaient proposĂ© la question de savoir si la dĂ©fense de recevoir des actes de mariage entre les blancs et les nĂ©gresses, ou entre des nĂšgres et des blanches, s'Ă©tend Ă  ceux que l'on appelle vulgairement mulĂątres. Cette question a Ă©tĂ© soumise Ă  l'autoritĂ© ministĂ©rielle, qui a dĂ©cidĂ© que cette dĂ©fense ne concerne que les nĂšgres proprement dits, et qu'elle n'est point applicable aux mulĂątres ou hommes de couleur, qui jouissent, quant au mariage, des mĂȘmes droits que les autres sujets de l'Empire »[13].

La politique napolĂ©onienne imposa ainsi durant seize annĂ©es dans la mĂ©tropole une discrimination Ă  l’égard des Noirs. Ce n'est que sous la Restauration que des mesures anti-esclavagistes et des politiques raciales plus libĂ©rales furent mises en place en mĂ©tropole. En 1818, le comte de Serre, devenu ministre de la Justice, abolit l’interdiction concernant les mariages interraciaux. En , l’interdiction de voyager pour les « gens de couleur » de condition libre fut Ă©galement supprimĂ©e par une circulaire ministĂ©rielle et confirmĂ©e en par le ministre[14] - [15].

Racialisme

Les thÚses racialistes, qui tentaient de fonder sur l'autorité de la science l'idéologie raciste, ont été développées en France dÚs le milieu du XIXe siÚcle, avec l'Essai sur l'inégalité des races humaines du comte de Gobineau, qui eut une influence importante par la suite. Ce courant a été perpétué par Georges Vacher de Lapouge à la fin du XIXe siÚcle, Jules Soury ou encore George Montandon et René Martial, auteur des Traits de l'immigration et de la greffe inter-raciale (1931), lors des années 1930.

Racisme par groupes de population

Antisémitisme

L'antisémitisme est un racisme ethnique contre toute personne d'origine juive ou plus anciennement une haine religieuse plutÎt appelée antijudaïsme. Il a été particuliÚrement fort lors de l'affaire Dreyfus à la fin du XIXe siÚcle, puis lors des années 1930, sous Vichy et est de nouveau virulent depuis les années 2000 notamment dans les milieux musulmans pratiquants[16].

Rapports de la Commission nationale consultative des droits de l'homme

Le rapport 2019 de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) sur la lutte contre le racisme, l'antisĂ©mitisme et la xĂ©nophobie, publiĂ© en , comporte une focalisation sur le racisme anti-noir. Il reprend notamment le constat effectuĂ© dans le rapport 2018, selon lequel les personnes noires constitueraient une des minoritĂ©s parmi les plus touchĂ©es par les discriminations, tout en Ă©tant paradoxalement parmi les minoritĂ©s les plus acceptĂ©es dans les sondages sur la tolĂ©rance vis-Ă -vis des minoritĂ©s[17] - [18]. Il affirme que « l'ampleur du racisme anti-Noirs est dĂ©noncĂ©e depuis longtemps par les associations dĂ©fendant ces minoritĂ©s – associations noires, afro-fĂ©ministes, africaines, afro-caribĂ©ennes tout comme par les associations universalistes mobilisĂ©es dans la lutte contre le racisme ». Il cite l’enquĂȘte Trajectoires et Origines (TeO), qui porte sur les descendants d’immigrĂ©s Ă©tablis en France, qui indiquerait que les descendants de Subsahariens ont 1,3 fois plus de risque de subir des traitements inĂ©galitaires ou des discriminations que la « population majoritaire » et que les Noirs, aux cĂŽtĂ©s des MaghrĂ©bins, subissent plus de discriminations que le reste de la population.

Selon le rapport, le racisme anti-Noirs « s’ancre dans une symbolique des couleurs dans laquelle le sombre est synonyme de mal, par opposition Ă  une supposĂ©e puretĂ© du blanc ». Il continuerait de se baser sur des stĂ©rĂ©otypes raciaux historiques sur les Noirs, notamment celui de la puissance du corps des Noirs alliĂ© Ă  un manque de capacitĂ©s intellectuelles Ă  l'Ă©poque de la colonisation française. Ces stĂ©rĂ©otypes auraient un impact dans le monde du travail au XXIe siĂšcle. Le rapport se penche Ă©galement sur le mythe dit du « bon sauvage » noir Ă  l'Ă©poque contemporaine. Les Noirs seraient Ă©galement altĂ©risĂ©s et exotisĂ©s, considĂ©rĂ©s comme venant d'ailleurs, spĂ©cifiquement d'Afrique, caractĂ©ristiques qui l'emporteraient souvent sur leur citoyennetĂ© française dans les reprĂ©sentations, par exemple. Leur prĂ©sence sur le territoire français serait sans cesse questionnĂ©e au travers notamment du comportement de la police Ă  leur Ă©gard, qui contrĂŽlerait plus frĂ©quemment les jeunes hommes noirs. Les personnes noires seraient Ă©galement victimes de prĂ©jugĂ©s portant sur leur situation socio-Ă©conomique et familiale, et considĂ©rĂ©s gĂ©nĂ©ralement issus d’une famille nombreuse, pauvre, peu Ă©duquĂ©e et habitant dans des quartiers difficiles. Ces prĂ©jugĂ©s leur seraient particuliĂšrement prĂ©judiciables pour trouver un logement.

La commission recommande de lutter contre cette forme de racisme en reconnaissant tout d'abord sa spĂ©cificitĂ©. Elle propose de financer des enquĂȘtes de victimation et des tests de discrimination (en particulier dans les services publics, les commissariats et les gendarmeries), afin de saisir la spĂ©cificitĂ© du racisme anti-Noirs et de mesurer son Ă©volution. Elle recommande des mesures dans diffĂ©rents domaines, notamment de « favoriser la mise en place de bonnes pratiques pour la reprĂ©sentation mĂ©diatique des minoritĂ©s visibles », oĂč celles-ci comptent pour 17 % de la distribution des rĂŽles. Dans le domaine de l'Ă©ducation, elle recommande d’axer davantage les programmes scolaires sur les racines multiculturelles de la France et leurs apports Ă  la culture nationale, en raison du sentiment d'injustice scolaire ressenti par 56% des descendants d'immigrĂ©s des pays d'Afrique subsaharienne. De maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, elle appelle diverses autoritĂ©s publiques françaises Ă  mettre en place des campagnes de communication pour lutter contre les stĂ©rĂ©otypes. Enfin, elle appelle Ă  une « prise de conscience du phĂ©nomĂšne par la sociĂ©tĂ© dans son ensemble » et une « dĂ©colonisation des esprits », et recommande aux individus, particuliĂšrement les personnes blanches, de travailler Ă  leur niveau, citant l’universitaire amĂ©ricaine Peggy McIntosh et sa thĂ©orie du privilĂšge des Blancs[19] - [20].

RĂ©actions et analyses

À propos du constat du rapport de 2018 que 58 % des personnes interrogĂ©es approuvent l’idĂ©e que l’on ne parle pas assez de traites nĂ©griĂšres et de l’esclavage, Nona Mayer affirme que c'est prĂ©cisĂ©ment cette page de l’histoire liĂ©e Ă  la colonisation qui contribuerait Ă  la construction de stĂ©rĂ©otypes, expliquant : « Les Noirs sont associĂ©s aux vieux stĂ©rĂ©otypes colonialistes qui mettent les Noirs dans une position d’infĂ©rioritĂ© non dangereuse, du genre ‘grands enfants’ »[17].

Rapport du CRAN de 2023

Le Conseil reprĂ©sentatif des associations noires prĂ©sente en fĂ©vrier 2023 un rapport Ă  l'AssemblĂ©e nationale sur le racisme, en France mĂ©tropolitaine, contre la population noire ou « mĂ©tisse d’ascendance noire ». Selon l'Ă©tude, 91% des sondĂ©s soutiennent avoir Ă©tĂ© victime de discrimination raciale dont 85% pour leur couleur de peau. Le rapport prĂ©sente des chiffres plus spĂ©cifiques sur le racisme face Ă  l'emploi, Ă  la police, ... L'Ă©tude prĂ©sente Ă©galement un sentiment d'amĂ©lioration dans la lutte contre les discriminations[21].

Racisme antimaghrébins

À la suite de la guerre d'AlgĂ©rie et de l'arrivĂ©e de musulmans et de pieds-noirs, le racisme antimaghrĂ©bin s'est transposĂ© en France mĂ©tropolitaine. RenĂ© Gallissot dĂ©montre que le racisme colonial, devenu post-colonial, s'est dĂ©placĂ© en mĂ©tropole et s'est focalisĂ© autour du thĂšme de l'immigration[22]. L'Arabe vĂ©hicule deux images contradictoires : le bon Arabe colonisĂ©, travailleur, exploitĂ©, tutoyĂ©, peu instruit, et d'un autre cĂŽtĂ© l'Arabe fanatique, rĂ©voltĂ©, insolent, instable. De forts liens sont observĂ©s entre guerre d'AlgĂ©rie, pieds-noirs et extrĂȘme droite française, notamment dans les dĂ©buts du Front national[23]. En 1957, Jean-Marie Le Pen dĂ©clarait : « Si vous ne faites pas l'AlgĂ©rie française, vous aurez la France algĂ©rienne ». À partir du dĂ©but des annĂ©es 1970 les actes racistes augmentĂšrent fortement, coĂŻncidant avec la nationalisation des compagnies pĂ©troliĂšres en AlgĂ©rie. Le journaliste Fausto Giudice a recensĂ© plus de deux cents MaghrĂ©bins assassinĂ©s lors de crimes racistes et plusieurs centaines d’autres agressĂ©s entre 1971 et 1991[24] - [25]. Selon Yvan Gastaut, le racisme est souvent fortement liĂ© aux phĂ©nomĂšnes gĂ©opolitiques en cours : ainsi une Ă©tude de 1993, soit plus de 30 ans aprĂšs la fin de la guerre d'AlgĂ©rie, un tiers des rĂ©pondants Ă©voquent les souvenirs de cette guerre pour expliquer les rĂ©actions racistes en France[22]. Pour Fausto Giudice, un mythe fondateur de la Ve rĂ©publique, consistant en « l'arabicide de masse » dans le cadre de la guerre d'AlgĂ©rie, expliquerait le maintien du racisme anti-maghrĂ©bin dans le temps. L'oubli aurait encouragĂ© Ă  rĂ©pĂ©ter contre les immigrĂ©s maghrĂ©bins « ce que policiers et militaires avaient fait entre 1954 et 1962 »[22].

L'annĂ©e 1973 est celle qui a connu le plus grand nombre de meurtres de MaghrĂ©bins. Le , Ă  Marseille, le meurtre d’un conducteur de bus par un immigrĂ© algĂ©rien, dĂ©clenche une sĂ©rie d'agressions Ă  la suite notamment d'un article de Gabriel Domenech dans Le MĂ©ridional[26]. Pendant plusieurs mois, des meurtres de MaghrĂ©bins vont ĂȘtre commis dans tout le sud de la France. Cette chasse Ă  l’homme culmine le avec l’attentat du Consulat algĂ©rien revendiquĂ© par le Club Charles Martel qui fait quatre morts et plusieurs dizaines de blessĂ©s. C’est Ă  la suite de ces Ă©vĂ©nements que le gouvernement algĂ©rien dĂ©cide de suspendre l’émigration en direction de la France[27]. Au total, 52 MaghrĂ©bins (essentiellement AlgĂ©riens) furent tuĂ©s ou blessĂ©s lors de crimes racistes au cours de cette annĂ©e 1973[28]. En 1975 de nombreux attentats eurent lieu, ĂŽtant la vie Ă  des AlgĂ©riens, dĂ©truisant des locaux de l'Amicale des AlgĂ©riens, contre le siĂšge d'Air AlgĂ©rie Ă  Marseille, ou dĂ©truisant l'Ambassade d'AlgĂ©rie Ă  Paris, lors de l'attentat revendiquĂ© par le Club Charles Martel. En octobre 1978 une polĂ©mique Ă©clata Ă  la suite de la torture d'un AlgĂ©rien, Ali Abdou, pendant prĂšs de quatre heures par trois hommes racistes dans un bar de Toulouse[29]. Le journal L'HumanitĂ©[22]. dĂ©nonça notamment "la violence nĂ©o-colonialiste contre les immigrĂ©s". En 1980 le Consulat d'AlgĂ©rie Ă  Aubervilliers fut dĂ©truit par un attentat revendiquĂ© par le Club Charles Martel. La mĂȘme annĂ©e en rĂ©gion parisienne des commandos multiplient les actes racistes[22]. En 1984 un mĂ©canicien algĂ©rien fut arrĂȘtĂ© et torturĂ© pendant plusieurs heures Ă  l'aide d'une matraque Ă©lectrique, par un commissaire ayant avouĂ© ĂȘtre partisan de l'AlgĂ©rie française[22]. En 1988, lors de la fĂȘte des anciens combattants d'Afrique du Nord, une ratonnade parodique est organisĂ©e dans le village de Montregard, en Haute-Loire, avec des participants dĂ©guisĂ©s en Arabes, habillĂ©s de jellabas et maquillĂ©s[22] En 1991, l'assassinat aprĂšs plusieurs tentatives de Jacques Roseau, ancien de l'OAS, considĂ©rĂ© comme un traĂźtre par certains, rappela l'importance de la guerre d'AlgĂ©rie dans les mĂ©moires prĂšs de trente ans aprĂšs l'indĂ©pendance algĂ©rienne[22].

Pour plusieurs auteurs, l'islamophobie du XXIe siĂšcle n'est qu'un racisme anti-maghrĂ©bin dĂ©guisĂ©. Ainsi selon Olivier Roy, « pour beaucoup de gens, la critique de l’islam comme religion permet de reprendre un discours anti-immigration en le « dĂ©racialisant ». Au lieu de critiquer les immigrĂ©s ou les Arabes, on se rĂ©fĂšre aux « musulmans », mais il s’agit bien sĂ»r de la mĂȘme population »[30].

Racisme anti-Roms

Depuis la prĂ©sidence de Nicolas Sarkozy, les dĂ©clarations et les incidents racistes anti-Roms recensĂ©s en France ont augmentĂ© de façon exponentielle. En [31], les propos de Manuel Valls (alors ministre de l'IntĂ©rieur), sur le caractĂšre inassimilable des populations Roms[32], ont crĂ©Ă© un scandale et interviennent dans la foulĂ©e de celles de Gilles Bourdouleix, dĂ©putĂ©-maire de Cholet : « Hitler n’en a peut-ĂȘtre pas tuĂ© assez »[33]. Il s'agirait d'une rĂ©habilitation du racisme « Ă  l'ancienne »[24]. En , la cour d'appel d'Angers condamne Gilles Bourdouleix Ă  une amende de 3 000 euros pour apologie de crime contre l'humanitĂ© (en premiĂšre instance, l'amende Ă©tait avec sursis)[34]. En , la Cour de cassation annule sa condamnation, estimant que les propos ont Ă©tĂ© tenus « dans des circonstances exclusives de toute volontĂ© de les rendre publics »[35].

Autres formes de racisme en France

En France, d'autres racismes sont aussi identifiés. On peut notamment citer le racisme anti-allemand[36], anti-turc (qui fait écho au racisme anti-musulman)[37], ainsi qu'au racisme anti-asiatique[38], et plus particuliÚrement le racisme anti-chinois[39]. Ces types de racismes, malgré leur faible médiatisation, sont pourtant importants et une partie non-négligeable de la population y est sujette.

L’existence du racisme anti-blanc en France est sujet Ă  dĂ©bat. En 2014, la Cour d'appel de Paris a retenu la circonstance aggravante de racisme dans le cas d'une agression oĂč les insultes « sale Blanc » et « sale Français » avait Ă©tĂ© profĂ©rĂ©es. Une musique de Nick Conrad a Ă©galement provoquĂ© la polĂ©mique avec son titre « Pendez les Blancs »[40]. 47 % des Français considĂšrent que cette forme de racisme existe[41].

Fracture coloniale

Selon les historiens Nicolas Bancel, Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire il existe une fracture coloniale en France : l'incapacité française à étudier son histoire coloniale, il y a par exemple trÚs peu de musées qui sont consacrés aux colonies. Or sans une vraie analyse, on ne peut selon eux pas déconstruire les idéologies véhiculées à l'époque coloniale. Pour eux, ce retour n'a pas été fait et nous ne vivons pas tout à fait dans un monde post-colonial : il n'y a pas encore eu de rupture. Cette idée de fracture coloniale se réfÚre aux études postcoloniales[42] - [43].

RĂ©glementation

Répression des actes racistes en droit français

La loi de 1972 dite « loi Pleven » condamne, pour la premiÚre fois, l'incitation à la haine par des propos ou des écrits tenus en public. Auparavant, seul l'appel à commettre des délits ou des crimes était réprimée, plus ou moins gravement selon la gravité des crimes et que cette incitation était suivie d'effet[44].

En 1990, la Loi tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe, dite « Loi Gayssot » est introduite.

La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) est chargée à partir de 1990 par la Loi tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe (dite « Loi Gayssot ») de rédiger un rapport annuel sur la lutte contre ces actes[45].

Chiffres

Statistiques

D'aprĂšs les renseignements gĂ©nĂ©raux, il y a eu 1 513 faits racistes dĂ©clarĂ©s, dont 361 violents en France en 2004. Ils Ă©taient 833 en 2003 et 1 313 en 2002. Les faits antisĂ©mites sont les plus nombreux (950 en 2004) dont 199 actes violents. La rĂ©gion parisienne est la plus affectĂ©e. Les actes anti-maghrĂ©bins ont connu une forte augmentation en 2004 (563 faits parmi lesquels 162 violents). Les profanations de cimetiĂšres et les atteintes aux mosquĂ©es se sont multipliĂ©es[46].

Pour sa part, la Commission nationale consultative des droits de l'homme dresse pour l’annĂ©e 2007 un tableau des manifestations de racisme, antisĂ©mitisme et xĂ©nophobie. La diminution des actes racistes et antisĂ©mites constatĂ©e en 2005 et 2006 semble se poursuivre, ces derniers sont en outre de plus en plus pris en compte par les autoritĂ©s judiciaires. Les violences et menaces Ă  caractĂšre raciste et xĂ©nophobe sont pour l’annĂ©e 2007 en baisse de 9 %, les personnes d’origine maghrĂ©bine Ă©tant les plus touchĂ©es Ă  la fois par les actes racistes (68 % de la violence raciste est dirigĂ©e contre la communautĂ© maghrĂ©bine) et les menaces racistes (60 % du volume global). Le rapport constate que la lutte contre l’antisĂ©mitisme porte ses fruits : 386 faits ont Ă©tĂ© recensĂ©s en 2007 contre 571 en 2006 (- 32,5 %), aprĂšs une nette augmentation entre 2005 et 2006[47].

AprĂšs une forte hausse en 2015, consĂ©cutive aux attentats de janvier 2015 (808 actes antisĂ©mites et 429 actes anti-musulmans sur l'annĂ©e), les actes antisĂ©mites diminuent de 61 % et les actes antimusulmans de 52 % sur les dix premiers mois de 2016[48]. En parallĂšle, une forte hausse des atteintes aux sites chrĂ©tiens est relevĂ©e : 949 en 2016 (+ 17,4 »% par rapport Ă  2015), ce qui correspond Ă  environ 90 % des atteintes aux lieux de culte de toutes confessions confondues[49].

Selon le rapport de 2022 de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, la tolĂ©rance progresse en France malgrĂ© une persistance du racisme et des comportements ou pensĂ©es xĂ©nophobes[50].

En décembre 2022, Le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale (Cerd) se dit "préoccupé" par "la persistance et l'ampleur des discours à caractÚre raciste et discriminatoire en France, notamment dans les médias et sur internet". Au terme de l'examen périodique de la politique de la France envers ses minorités, les experts indépendants du Cerd ont émis une série d'observations et recommandations. Ils s'inquiÚtent du "discours politique raciste tenu par des responsables politiques", dont les noms ne sont pas cités, à l'égard de certaines minorités, en particulier les Roms, les gens du voyage, les personnes africaines ou d'ascendance africaine ou nord-africaine[51].

Affirmation du questionnaire il y a trop d’immigrĂ©s aujourd’hui en France l’islam est une menace contre l’identitĂ© de la France les Juifs ont un rapport particulier Ă  l’argent ce sont avant tout les personnes d’origine Ă©trangĂšre qui ne se donnent pas les moyens de s’intĂ©grer les enfants d’immigrĂ©s nĂ©s en France ne sont pas vraiment français
Réponse par " oui" par année
2019 51,9 % 44,7 % 34,1 % 43,1 % 25,4 %
2022 48,8 % 38 % 37 % 36,7 % 20,1 %

La France et l'Europe

Selon une Ă©tude suĂ©doise, la France est l’un des pays les plus racistes d’Europe. En effet, 22,7 % des Français ne veulent pas d’un voisin d’une autre « race » que la leur[52] - [53].

Selon un rapport publiĂ© par la CNCDH le , 35 % des Français se disent racistes (9 % se disent « plutĂŽt racistes » et 26 % « un peu racistes »). D'autre part, 87 % des Français considĂšrent que les Roms constituent un « groupe Ă  part ». Ce pourcentage est de 82 % pour les gens du voyage, 56 % pour les musulmans, 46 % pour les MaghrĂ©bins, 41 % pour les Asiatiques, 31 % pour les Juifs, les Noirs Ă©tant les mieux acceptĂ©s avec 23 % des Français qui considĂšrent qu'ils constituent un « groupe Ă  part ». 14 % des Français pensent qu'il y a des « races » supĂ©rieures Ă  d'autres et 80 % estiment que les personnes qui tiennent publiquement des propos racistes, comme « sale noir », doivent ĂȘtre condamnĂ©es sĂ©vĂšrement par la justice[54] - [55].

Notes et références

  1. Fichiers de police et de gendarmerie - La Documentation française
  2. Une nouvelle classification a Ă©tĂ© proposĂ©e dans le cadre de la rĂ©flexion sur l’évolution du fichier STIC-Canonge, et notamment des types mentionnĂ©s en vue de l’identification puis de l’interpellation des individus recherchĂ©s :
    • type europĂ©en (nordique, caucasien, mĂ©diterranĂ©en) ;
    • type africain/antillais ;
    • type mĂ©tis ;
    • type maghrĂ©bin ;
    • type moyen-oriental ;
    • type asiatique ;
    • type indo-pakistanais ;
    • type latino-amĂ©ricain ;
    • type polynĂ©sien ;
    • type mĂ©lanĂ©sien (dont notamment canaque...)
  3. [lire en ligne]
  4. [lire en ligne]
  5. [lire en ligne]
  6. Déclaration du Roi pour la police des Noirs du 9 août 1777
  7. ArrĂȘt du Conseil d’État du 5 avril 1778
  8. Introduction de Pierre Pluchon in Haïti au XVIIIe siÚcle: richesse et esclavage dans une colonie française (1797), Alexandre-Stanislas baron de Wimpffen, Karthala, 1993, p. 22
  9. Pierre H. Boulle, Race et esclavage dans la France de l'Ancien RĂ©gime, Perrin, 2007, p.135
  10. Rapport de Sartine, ministre de la Marine, au conseil des dĂ©pĂȘches sur la « Police des Noirs » [aoĂ»t 1777], AN, Col., F/1B/3, n° 379. 66.
  11. Alain-Jacques Tornare, La Révolution française, EDI8, 2012, p.247
  12. Jean-Simon Loiseau, Dictionnaire des arrĂȘts modernes, Clament, 1809, volume 2, p.449
  13. Annales périodiques de la ville d'Orléans, 6e année, n°598, samedi 23 septembre 1809, p. 212.
  14. Jennifer HEUER, « The one drop rule in reverse ? Interracial marriages in Napoleonic and Restoration France », Law and History Review, 27-3, 2009, p. 515-548
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  24. Fausto Giudice, Arabicides, La DĂ©couverte, Paris, 1992.
  25. « ARABICIDES », de Fausto Giudice Le mal chronique, Le Monde, juillet 1992.
  26. « Bien sĂ»r, on nous dira que l'assassin est fou, car il faut bien une explication, n'est-ce pas, pour satisfaire ceux qui refusent d'admettre que le racisme est arabe avant d'ĂȘtre europĂ©en. Et qu'il n'y a, finalement, de racisme europĂ©en que parce que l'on tolĂšre, depuis trop longtemps, tous les abus du monde arabe
 pour de basses raisons pĂ©troliĂšres. La folie n'est pas une excuse. Cet assassin-lĂ , mĂȘme s'il est fou (je dirai plus, s'il est fou), les pouvoirs publics sont encore plus gravement coupables de l'avoir laissĂ© pĂ©nĂ©trer sur notre territoire. Nous en avons assez. Assez des voleurs algĂ©riens, assez des casseurs algĂ©riens, assez des fanfarons algĂ©riens, assez des trublions algĂ©riens, assez des syphilitiques algĂ©riens, assez des violeurs algĂ©riens, assez des proxĂ©nĂštes algĂ©riens, assez des fous algĂ©riens, assez des tueurs algĂ©riens. Nous en avons assez de cette immigration sauvage qui amĂšne dans notre pays toute une racaille venue d'outre-MĂ©diterranĂ©e et se mĂȘlant (pour leur malheur et ils le savent, et ils sont avec nous lorsque nous dĂ©nonçons le mal) aux honnĂȘtes et braves travailleurs venus pour gagner leur vie et celle de leur famille
 parce que l'indĂ©pendance ne leur a apportĂ© que la misĂšre, contrairement Ă  ce qu'on leur avait laissĂ© espĂ©rer. Hier, c'Ă©tait un malheureux chauffeur d'autobus marseillais, qui a Ă©tĂ© la victime de la bĂȘte malfaisante que M. Boumediene nous a envoyĂ©e au titre de la CoopĂ©ration. Encore un ouvrier, aprĂšs des chauffeurs de taxi, des petits commerçants, des vieillards sans dĂ©fense et des jeunes filles ou des femmes attaquĂ©es, alors qu'elles rentrent seules. Jusqu'Ă  quand ? et qu'attend-on pour faire quelque chose, nous le demandons une fois de plus ? Ne comprendra-t-on que trop tard, en haut lieu, que tout cela risque de finir trĂšs mal ? et laissera-t-on longtemps les criminels gauchistes - comment les qualifier autrement ? - entretenir la haine du Blanc parmi les immigrĂ©s arabes
 pour se servir d'eux et obtenir ce qu'ils souhaitent le plus : une « ratonnade » ! Leur rĂȘve ! Car, dĂšs lors, la France pourrait enfin ĂȘtre mise au ban des nations civilisĂ©es. Notre gouvernement est-il donc stupide au point de ne pas comprendre cela ? », Gabriel Domenech, Le MĂ©ridional, 26 aoĂ»t 1973.
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Annexes

Bibliographie

  • GĂ©rard Noiriel, Immigration, antisĂ©mitisme et racisme en France (XIX-XXe siĂšcle), Paris, Fayard, coll. « Nouvelles Etudes Historiques », , 717 p. (ISBN 978-2-213-63001-4 et 2-213-63001-1)
  • Michel Wieviorka (dir.), La France raciste, Seuil, Paris, 1992
  • Fausto Giudice, Arabicides, La DĂ©couverte, Paris, 1992
  • François NoĂ«l Bernardi, Jean Dissler, Alain Dugrand, Alex Panzani, Les Dossiers noirs du racisme dans le Midi de la France, Éditions du Seuil, Paris, 1976
  • Marseille 73, la ratonnade oubliĂ©e, 2006, film documentaire de Morad AĂŻt-Habbouche et HervĂ© Corbiere pour l’émission « Lundi Investigation » de Canal Plus
  • Yvan Gastaut, La flambĂ©e raciste de 1973 en France, Revue europĂ©enne de migrations internationales, AnnĂ©e 1993, Volume 9, NumĂ©ro 9-2, pp. 61-75
  • Rachida Brahim, La Race tue deux fois : une histoire des crimes racistes en France (1970-2000), SYLLEPSE, 2021
  • Jean-Luc Yacine, Aux sources du racisme antimaghrĂ©bin, un impensĂ© post-colonial : de Moreau de Tours Ă  Albert Camus, Édition L’Harmattan, , 78 p. (ISBN 978-2-14-035098-6)

Articles connexes

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