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Jules Soury

Jules Soury (-) est un théoricien et historien de la neuropsychologie, professeur à l'École pratique des hautes études. Il est connu pour ses convictions antisémites et son engagement nationaliste.

Jules Soury
Jules Soury, caricaturé par Dubois vers 1877.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  73 ans)
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Activités

Biographie

Fils d'un ouvrier parisien pauvre, Antoine-Marie-François Soury, il fréquente l'école primaire laïque jusqu'à ses douze ans pour entrer en apprentissage de 1854 à 1858 chez un fabricant d'instruments de précision en verre. Il suit alors les cours du soir de physique et de chimie à l’École des Arts et Métiers. À 17 ans, il entre en sixième au lycée Louis-le-Grand. Il poursuit ses études secondaires au lycée Saint-Louis, d'où il sort bachelier ès lettres en 1862.

Licencié ès lettres à la Sorbonne en , il est ensuite élève de l'École impériale des chartes où il obtient le diplôme d'archiviste paléographe en 1867 avec une thèse intitulée Des études hébraïques et exégétiques au Moyen Âge chez les chrétiens d'Occident. À cette époque, il est présenté à Renan par Michel Bréal ; il suit son enseignement à son domicile (Soury maintiendra des relations avec Renan encore après le second voyage au Levant de Renan). Parallèlement il étudie la neurologie à la Salpêtrière à partir de 1865 sous la conduite de Jules Bernard Luys et de Auguste Félix Voisin. Étant l'ami de Paul Bert qui avait créé le une chaire d'Histoire des doctrines psychologiques à l'École pratique des hautes études (EPHE), il se voit attribuer cette place qui était aussi convoitée par Théodule Ribot. Il enseignera de 1881 à 1898.

Il préface le livre de Pietro Siciliani intitulé De la psychogénie moderne au service des études biologiques historiques et sociales, (Della psicogenia moderna in servigio degli studi biologici, storici e sociali) mis à l'Index en 1882.

Dans les années 1890, les leçons de Soury attirent des personnalités comme Clemenceau, Anatole France, Marcel Sembat et Maurice Barrès.

En 1899, l'Académie des sciences et l'Académie de médecine couronnent son ouvrage Le système nerveux central, structures et fonctions, histoire critique des théories et des doctrines.

Admirateur d'Ernest Renan, il exerce une influence forte sur Maurice Barrès, qui suit ses cours de 1893 à 1897[1]. Il forge une pensée nationaliste, mettant l'accent sur la continuité des traditions en s'appuyant sur la science et une supposée « hérédité psychologique ». Décrit comme une personnalité pathologique par Léon Daudet[2], il exprime des idées d'un antisémitisme virulent[3]. Soury fut un des principaux théoriciens de la campagne nationaliste antisémite pendant l'Affaire Dreyfus.

Il traduit en français plusieurs ouvrages de Ernst Haeckel. Il a pour élèves Pierre Janet et Georges Dumas.

Ĺ’uvres

  • Des Ă©tudes hĂ©braĂŻques et exĂ©gĂ©tiques au Moyen Ă‚ge chez les chrĂ©tiens d'Orient, thèse de l'École des chartes. Paris, Imprimerie de S. Raçon, 1867.
  • Études de psychologie historique. Portraits de femmes, Paris, Sandoz & Fischbacher, 1875.
  • Études historiques sur les religions, les arts, la civilisation de l'Asie antĂ©rieure et de la Grèce, Paris, G. Reinwald, 1877.
  • Essais de critique religieuse, Paris, E. Leroux, 1878.
  • JĂ©sus et les Évangiles, Paris, Charpentier, 1878 ; 3e Ă©d. en 1898 : JĂ©sus et la religion d'IsraĂ«l.
  • Études de psychologie historique. Portraits du XVIIIe siècle, Paris, Charpentier, 1879.
  • De Hylozoismo apud Recentiores, Facultati Litterarum Parisiensi thesim proponebat...Lutetise Parisiorum, G. Charpentier, 1881.
  • ThĂ©ories naturalistes du monde et de la vie dans l'AntiquitĂ©, thèse prĂ©sentĂ©e Ă  la FacultĂ© des Lettres de Paris, Paris, Charpentier, 1881.
  • BrĂ©viaire de l’histoire du matĂ©rialisme, Paris, Charpentier, 1881.
  • Morbid Psychology. Studies on Jesus and the Gospels. The Religion of Israel, traduction anglaise d'Annie Besant, Londres, Freethought Publishing Company, 1881.
  • Philosophie naturelle, Paris, Charpentier, 1882.
  • Les fonctions du cerveau, Paris, FĂ©lix Alcan, 1892. Article « Cerveau » dans le Dictionnaire de physiologie de Ch. Richet, t. II, pp. 547-670, 788-976. Paris, FĂ©lix Alcan, 1896.
  • La religion d'IsraĂ«l, Paris, Bibliothèque Charpentier, Eugène Fasquelle Ă©diteur, 1898.
  • Le système nerveux central ; structure et fonctions ; histoire critique des thĂ©ories et des doctrines, Paris, G. CarrĂ© & Naud, 1899 (couronnĂ© par l'AcadĂ©mie de MĂ©decine, Prix Saintour, 1908, et par l'AcadĂ©mie des Sciences, Prix Monthyon).
  • Campagne nationaliste 1894-1901. Autobiographie, Paris, Imprimerie de L. Maretheux, 1902.

Traductions

Notes et références

  1. Zeev Sternhell, Maurice Barrès et la nationalisme français, p.254
  2. Léon Daudet, « Le drame de Jules Soury », L'Action française, no 33,‎
  3. Les collections de l'Histoire n°3/10, « Jules Soury, un raciste français »,

Annexes

Bibliographie

  • « Jules Soury (nĂ©crologie) », dans École pratique des hautes Ă©tudes, Section des sciences historiques et philologiques. Annuaire 1915-1916, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 71-73.
  • Marcel Gauchet, L'inconscient cĂ©rĂ©bral, Seuil, Paris, 1992.
  • (en) Tony Gelfand, « Jules Soury, Le système nerveux central (Paris, 1899) », Journal of the History of the Neurosciences, vol. 8, no 3,‎ , p. 235-247 (lire en ligne).
  • (en) Toby Gelfand, « From Religious to Bio-medical Semitism : The Career of Jules Soury », dans Ann La Berge et Mordechai Feingold (dir.), French Medical Culture in the Nineteenth Century, Amterdam / Atlanta, Brill / Rodopi, , XII-384 p. (ISBN 978-9-0518-3561-8), p. 248-279.
  • Pierre Huard, « Jules Soury (1842-1915) », Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, Paris, Presses universitaires de France, t. 23, no 2,‎ , p. 155-164 (lire en ligne).
  • Charles Maurras, « Jules Soury », dans Tombeaux, Nouvelle Librairie nationale, (lire en ligne), p. 80-85
  • (en) Robert D. Priest, « "After the God and the Man, the Patient" : Jules Soury's psychopathology of Jesus and the boundaries of the science of religions in the early Third Republic », French History, Oxford University Press, vol. 27, no 4,‎ , p. 535–556 (DOI 10.1093/fh/crt003).
  • AndrĂ© Rouveyre, Souvenirs de mon commerce, Mercure de France, 1921. L'auteur y narre ses relations avec RĂ©my de Gourmont, Guillaume Apollinaire, Jean MorĂ©as et Jules Soury.
  • (en) Francis Schiller, « Jules Soury (1842–1915) », dans Webb Haymaker et Francis Schiller (dir.), The Founders of Neurology : One Hundred and Forty-Six Biographical Sketches by Eighty-Eight Authors, Springfield (Illinois), Charles C. Thomas Publisher, , p. 573-576.
  • Marius Sepet, « Jules Soury », Bibliothèque de l'École des chartes, Paris, Librairie Alphonse Picard et fils, t. 76,‎ , p. 455-456 (lire en ligne).
  • Pierre-AndrĂ© Taguieff, « L'invention racialiste du Juif », Raisons politiques, Paris, Presses de Sciences Po, no 5 « L'ennemi »,‎ , p. 29-51 (lire en ligne).

Article connexe

Liens externes

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