Les tirailleurs marocains étaient des unités d’infanterie appartenant à l'armée d'Afrique qui dépendait de l’armée de terre française. Ces unités, majoritairement composées de recrues autochtones venues du Protectorat du Maroc (70-75 % selon les époques), ont été créées en 1915 et progressivement dissoutes à partir de l'indépendance du Maroc en 1956 et jusqu'en 1965.
Ils se distinguèrent notamment lors de la Première Guerre mondiale puis surtout au cours de la Seconde Guerre mondiale où les sept régiments de tirailleurs marocains engagés de 1942 à 1945 reçurent la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1939-1945 (2-3 citations à l'ordre de l'Armée)[1].
Sommaire
Création et dénominations
- 1912 : création des troupes auxiliaires marocaines, parfois dénommées spahis et tirailleurs de manière non officielle,
-  : constitution de deux régiments de chasseurs indigènes, qui forment une Brigade de chasseurs indigènes,
-  : création du 1er régiment de marche de tirailleurs marocains (RMTM) à partir des rescapés de la brigade. D'autres régiments suivent à partir de mars 1918.
-  : les 5 RMTM existant alors deviennent des régiments de tirailleurs marocains (RTM), numérotés de 61 à 65.
- 1919 : les 61e à 68e RTM sont renumérotés en 1er à 8e RTM.
- 1965Â : dissolution des derniers RTM, le 1er et 5e.
Historique
À la fin du XIXe siècle les échanges augmentent entre le Maroc et la France. En 1877 s'effectue le relevé géographique du Maroc en coopération avec les ingénieurs du service géographique de l'armée, puis l'instruction par des officiers français de l'armée chérifienne.
Les troupes auxiliaires marocaines sont créées en 1912 après la révolte des goumiers pendant les journées sanglantes de Fès[2]. La 2e compagnie auxiliaire marocaine de Fès fut la première pierre de ces troupes en 1912. Son premier chef fut le capitaine Léopold Justinard dit le "capitaine chleuh"[3]. Cinq bataillons sont au Maroc en 1914 : les bataillons des commandants Poeymirau et Pellegrin à la frontière du protectorat espagnol, le bataillon Auroux près de Meknès, le bataillon Fumey dans le sud et Richard d'Ivry près de Khénifra[2].
Pendant la Première Guerre mondiale, les auxiliaires marocains sont regroupés le dans la brigade des chasseurs indigènes sous les ordres du Général Ditte, envoyée en France début . Elle est composée de deux régiments de chasseurs indigènes[2] :
- 1er régiment : sous les ordres du colonel Touchard
- 1er bataillon du commandant Auroux
- 2e bataillon du commandant Fumey
- 3e bataillon du commandant Richard d'Ivry
- 2e régiment : sous les ordres du commandant Poeymireau
- 1er bataillon du commandant Pellegrin
- 2e bataillon du commandant Clément
La brigade est à la disposition de la 45e DI à partir du . Le , la brigade décimée au cours de la bataille de la Marne est dissoute et avec les survivants un Régiment de marche de chasseurs indigènes est formé.
Le , ce régiment devient le Régiment de Marche de Tirailleurs Marocains (RMTM) par décision du et est placé sous les ordres des colonels Poeymirau puis Auroux. Au printemps 1917, le RMTM est affecté à la 153e division, sous les ordres du général Pellé. En , le RMTM devient le 1er RMTM lorsqu'un deuxième régiment, le 2e RMTM, est créé.
La contribution du Maroc se monte, en 1918, à six bataillons regroupés dans deux régiments de marche, en complément de deux bataillons d'instruction en France plus quatre bataillons au Maroc[2]. Les deux régiments, les 1er et 2e régiments de marche des tirailleurs marocains (RMTM), sont plusieurs fois cités à l'ordre de l'Armée et décorés de la fourragère.
Les 3e, 4e et 5e RMTM sont créés en janvier 1920. En octobre 1920, les RMTM deviennent des RTM : le 1er RMTM est renommé 61e RTM, le 2e RMTM 62e RTM, etc. Le 66e régiment de tirailleurs marocains est créé en mars 1921, suivi du 67e en 1926 et du 68e en 1927. Le , les RTM sont renumérotés dans la série 1 à 8. Les 9e et 10e RTM sont respectivement créés en septembre 1939 et mars 1940[2].
Dans l'entre-deux-guerres, les RTM participent à l'occupation de la Rhénanie, à celle de la Ruhr, à la « pacification » du Maroc (notamment la guerre du Rif[4]) et à la « pacification » du Levant français[2]. En métropole, les RTM sont rattachés à partir de 1928 aux divisions d'infanterie nord-africaine[4].
Durant la Seconde Guerre mondiale, lors de la bataille de France les tirailleurs marocains ont de nombreux tués, notamment à Gembloux, à Reims et Annonay. 18 000 hommes sont faits prisonniers par les Allemands. En 1943, ils s'illustrent aux côtés des goumiers lors de la Campagne d'Italie au sein du CEF du général Juin. En 1944, dans les rangs de la 1re Armée française de De Lattre ils débarquent en Provence avec la 2e division d'infanterie marocaine, la 4e division marocaine de montagne.
Les tirailleurs marocains sont plusieurs milliers Ă combattre en Indochine de 1946 Ă 1954.
Lorsque le Maroc accède officiellement à l'indépendance en 1956, la plupart des régiments de tirailleurs marocains sont maintenus au sein de l'armée française, tandis que les Goumiers rejoignent immédiatement la nouvelle armée marocaine. Au fur et à mesure que les contrats des tirailleurs se terminent, les régiments sont progressivement dissous ou convertis en :
- 1957 pour le 7e RTMÂ ;
- 1962 pour le 2e et le 9e RTMÂ ;
- 1963 pour le 6e RTMÂ ;
- 1964 pour le 4e RTMÂ ;
- et enfin 1965 pour le 1er et le 5e RTM.
Décorations des régiments d'Infanterie
Drapeaux
- Drapeaux décorés de la Légion d'honneur[5]
- 1er régiment de tirailleurs marocains (11/05/1949)
Fourragères
Première Guerre mondiale[6]
- Fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire (5 citations à l'ordre de l'armée)
- Fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 (2 citations à l'ordre de l'armée)
Seconde Guerre mondiale[6]
- Fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1939-1945 (2-3 citations à l'ordre de l'armée)
Citations collectives
Première Guerre mondiale
Les deux régiments de tirailleurs marocains ayant combattu lors de la Première Guerre mondiale ont obtenu sept citations à l'ordre de l'armée.
- 1er régiment de tirailleurs marocains (5 citations)
« Sous le commandement de son chef, le lieutenant-colonel Auroux, a enlevé, le , au petit jour, sur un front de plusieurs centaines de mètres, la deuxième position allemande| s’est porté d’un seul bond à plus de un kilomètre de là , a foncé sur l’ennemi surpris dans ses bivouacs, lui faisant subir à la baïonnette des pertes considérables.  »
— Ordre n° 397 de la IVe Armée
« Sous l’énergique impulsion de son chef, le lieutenant-colonel Cimetière, a emporté d’un élan les trois lignes de tranchées de la première position allemande| puis a franchi successivement deux ravins profonds, le premier battu par un feu violent de mitrailleuses, le second abrupt, boisé et énergiquement défendu par un ennemi disposant d’abris profonds, auquel il a fait plus de 500 prisonniers. Malgré les pertes subies, a abordé sans désemparer la deuxième position allemande, enlevant plusieurs lignes de tranchées et ne s’arrêtant que par ordre pour permettre l’arrivée à sa hauteur de troupes voisines qu’il avait dépassées dans son élan.  »
— Ordre n° 462 de la VIe Armée en date du 4 mai 1917
« Sous le commandement du lieutenant-colonel Cimetière, a mené, le , malgré les plus grandes difficultés, une attaque extrêmement brillante. A eu successivement à réduire la résistance de nombreux ennemis dans une région tourmentée et boisée, à manœuvrer pour encercler un village organisé et pourvu d’une garnison nombreuse et à réduire cette dernière. N’a pu remplir cette tâche multiple que grâce à un entraînement, une vigueur et un esprit de discipline incomparables. A fait près de 500 prisonniers, capturé 18 mitrailleuses et un nombreux matériel. »
— Ordre n° 342 de la Xe Armée en date du 8 octobre 1918
« Régiment d’élite qui, sous les ordres de son chef, le lieutenant-colonel Cimetière, s’est élancé, le , dans la bataille avec sa fougue et sa vigueur coutumières. A réalisé une progression de plus de 9 kilomètres pour atteindre, au-delà de Saconin-Breuil et des hauteurs de Berzy-le-Sec, l’objectif assigné du ravin de la Crise, obtenant pour parfaire son œuvre un jour de combat supplémentaire avant le repos que les ordres lui imposaient. A capturé plusieurs centaines de prisonniers, de nombreux canons et mitrailleuses, infligeant à l’ennemi des pertes considérables.  »
— Ordre n° 35244 du GQG en date du 23 septembre 1918
« Après une série de succès incomparables et malgré les difficultés résultant de son organisation spéciale, se reconstitue en quelques jours pour prendre une part glorieuse à la nouvelle bataille. Sous le commandement du lieutenant-colonel Cimetière, s’y lance avec son ardeur coutumière, progresse en trois jours de vingt kilomètres, jalonnant de ses morts les lignes de résistance de l’ennemi qui ne peut arrêter son élan, s’emparant de 2 villages, de 400 prisonniers et d’un nombreux matériel, contribuant ainsi dans la plus large mesure à une grande victoire.  »
— Ordre n° 35246 du GQG en date du 23 septembre 1918
- 2e régiment de tirailleurs marocains (2 citations)
« Jeune régiment animé de la plus belle ardeur et du désir de vaincre et de se distinguer, sous les ordres du lieutenant-colonel Flye-Sainte-Marie, les 20 et , a enlevé dans un assaut irrésistible ses premiers objectifs. A, par sa ténacité et son audace, réussi à surmonter les obstacles qui s’opposaient à sa marche, donnant son aide aux camarades et réussissant à regagner dans un élan superbe les 3 kilomètres qui le séparaient des unités de tête, pour les dépasser à son tour. A conquis plusieurs lignes de tranchées, plusieurs villages, réalisant en 2 jours de combat incessants une progression de 8 kilomètres, faisant 600 prisonniers, capturant 64 canons, dont 40 lourds et 2 pièces à longue portée, sans compter un nombre considérable de mitrailleuses lourdes et légères, des minewerfer et une quantité énorme de munitions et de matériels.  »
— Ordre général n° 344 de la 10e armée en date du 12 octobre 1918
« Jeune régiment dont l’allant et la fougue, malgré les conditions défavorables, ne se sont pas ralenties. Sous le commandement du lieutenant-colonel Flye-Sainte-Marie, a enlevé, les 26, 27 et tous les objectifs qui lui étaient assignés butte du Mesnil, croupe est de Grateuil et a capturé, au cours de cette avance de 11 kilomètres, 800 prisonniers dont 25 officiers, 12 canons, de nombreuses mitrailleuses, un train Decauville complet.  »
— Ordre général n° 1445 de la 4e armée en date du 10 novembre 1918
Seconde Guerre mondiale
Les huit premiers régiments de tirailleurs marocains ayant combattu lors de la Seconde Guerre mondiale ont obtenu dix-huit citations à l'ordre de l'armée.
- 1er régiment de tirailleurs marocains (2 citations)
« Régiment Marocain animé d'un esprit offensif et d'un allant remarquable qui, sous les ordres du Lieutenant Colonel Brissaud-Desmaillet, a, sans arrêt pendant trois semaines, du au , en région montagneuse, poursuivi et attaqué un ennemi qui tentait de s'installer défensivement sur des positions successives organisées antérieurement. Grâce à ses manœuvres et malgré les tirs violents d'artillerie et de mortiers a conservé constamment l'ascendant sur l'ennemi ; en particulier le au Fragotoso, le à Modane et le à la Madone Monte Vetro, a chassé l'ennemi de ses positions, repoussant ses contre-attaques et l'obligeant à de nombreux morts sur le terrain. Le sur l'Appiolo et le sur le Chiarello, par des attaques répétées, a obligé l'ennemi à se replier en laissant entre ses mains un matériel de guerre important. Les 29, 30 et , au cours de plusieurs actions de vive force a occupé les villages de San-Stephano, San-Giullano, s'emparant du col de la Palombara et du Monte Cacume, obligeant l'ennemi à fuir en désordre.
Au cours de cette période, a capturé 233 prisonniers dont 16 officiers, 24 mitrailleuses et 5 canons anti-chars. Reprenant sa marche en avant au nord de Rome, a, à partir du , pendant 15 jours, poursuivi et attaqué l'ennemi qui tentait de ralentir notre avance, enlevant les villages de Monte Latterone et Montenero par des actions de surprise et se maintenant sur ses positions malgré les réactions violentes de l'ennemi. Soutenant ensuite l'action du détachement blindé et attaquant sans répit les nombreuses résistances ennemies, a réussi après plusieurs jours de combat à le chasser de toutes ses positions, en particulier à Santo, Pescini, San Lorenzo, La Getinale. A puissamment aidé à la prise de Sienne. »
— Décision n° 85 du 22 septembre 1944 - Charles de Gaulle
« Régiment Marocain d'une haute valeur combative qui, depuis son arrivée en France sous les ordres du Colonel Deleuze, n'a cessé d'affirmer ses qualités exceptionnelles.Enlevé du front des Alpes où il s'est illustré lors des affaires de Clavières et de l'observatoire du Chenaillet le , le 1er R.T.M. est engagé sur le front de la Haute Alsace.
Ses trois bataillons participent, du au , aux opérations de dégagement de Mulhouse, puis de débordement par la forêt de la Hardt des positions ennemies au nord de cette ville et ont à faire face à de furieuses contre-attaques.
Au cours de ces opérations : les 1er et 2e Bataillons Bastiani et Lenormand se distinguent le en enlevant dans un élan irrésistible l'objectif délimité par le canal de Huningue, à la suite de combats sous bois violents et meurtriers contre un ennemi retranché et abrité dans des casemates bétonnées. Le 2e Bataillon, commandé par le chef de bataillon Girard et renforcé de la 4e Compagnie du 1er Bataillon, s'illustre du au aux combats du Pont du Bouc, Grunhutte, carrefour 232 « (4,5 km de Sausheim), au cours desquels son avance audacieuse le porte à moins de 10 km du pont de Chalampé sur le Rhin. Résistant héroïquement à une puissante contre-attaque allemande appuyée par au moins 30 chars lourds, a réussi, épaulé par le 1er Bataillon, à contenir l'ennemi au nord du canal de Huningue. Le 1er RTM a perdu, en sept jours de combat, 11 Officiers et 760 hommes, (total : 771 victimes) mais a causé à l'ennemi de très lourdes pertes parmi ses meilleures troupes, a capturé 187 prisonniers et rempli sa mission de dégagement de Mulhouse. A réalisé un exploit digne des traditions Marocaines. »
— Décision n° 704 du 14 mai 1945 - Charles de Gaulle
- 2e régiment de tirailleurs marocains (2 citations)
« [..] Les 28, 29, 30 et , par le sacrifice de ses derniers éléments, il arrêtait, par des combats de rues, à Loos-sous-Lille, la progression allemande jusqu'à ce qu'il fut réduit à quelques officiers et une poignée de tirailleurs privés de munitions [...]  »
— Extrait de la 1re citation à l'ordre de l'armée décernée au 2e RTM après les combats à Lille fin mai 1940
Au cours de cette période, a capturé 233 prisonniers dont 16 officiers, 24 mitrailleuses et 5 canons anti-chars. Reprenant sa marche en avant au nord de Rome, a, à partir du , pendant 15 jours, poursuivi et attaqué l'ennemi qui tentait de ralentir notre avance, enlevant les villages de Monte Latterone et Montenero par des actions de surprise et se maintenant sur ses positions malgré les réactions violentes de l'ennemi. Soutenant ensuite l'action du détachement blindé et attaquant sans répit les nombreuses résistances ennemies, a réussi après plusieurs jours de combat à le chasser de toutes ses positions, en particulier à Santo, Pescini, San Lorenzo, La Getinale. A puissamment aidé à la prise de Sienne. »
— Décision n° 85 du 22 septembre 1944 - Charles de Gaulle
- 3e régiment de tirailleurs marocains (1 citation)
- 4e régiment de tirailleurs marocains (3 citations)
« Magnifique corps indigène, placé sous le commandement du lieutenant-colonel Le Sénéchal, a montré, pendant toute la campagne de France, de mai à , ses remarquables qualités d'allant, d'endurance et d'esprit de sacrifice. Le , sur la position d'avant-postes de la boucle de la Sarre, au Brandenbush et à Grosbliederstroff, a supporté le premier choc de l'attaque allemande. A donné, dès lors, la mesure de son héroïque ténacité, ses unités encerclées luttant jusqu'à leur destruction totale. Engagé au sud-ouest de Reims le , a disputé farouchement le terrain à un ennemi doté d'une supériorité de moyens écrasante. Ne s'est replié que sur ordre, au sud de la Marne. Malgré les pertes, malgré la fatigue extrême des cadres et des tirailleurs, contre-attaquait encore l'ennemi avec succès le à Reuves, près des Marais de Saint-Gond, avant d'être définitivement submergé sous le nombre et mis hors d'état de continuer la lutte. »
— 1re citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 4e régiment de tirailleurs marocains (4e RTM) lors de la campagne de France en mai-juin 1940, Le 18 octobre 1941
« Superbe régiment qui, sous le commandement du colonel Laparra, n'a cessé de se distinguer depuis son arrivée en Italie. Entré en ligne le dans le secteur de Scapoli, dominé par un cirque de hautes montagnes tenues par l'ennemi, l'a rapidement dégagé en s'installant le sur le Castelnuovo et en s'emparant, le , de Cerasuolo et des crêtes au Nord de cette localité. Engagé par la suite sur le Monna Casale, s'est porté, le , à l'assaut des positions ennemies dont il s'est emparé dans un élan magnifique, capturant plus d'une centaine de prisonniers, s'emparant de nombreuses armes automatiques et d'un matériel important et infligeant de lourdes pertes à l'ennemi. Continuant sa progression, s'est emparé ensuite du mont Lago et a pris pied sur la rive droite du Rapido. S'est à nouveau distingué au cours des opérations du en atteignant d'un bond son objectif, enlevant à l'ennemi un matériel important et lui faisant des prisonniers. »
— 2e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 4e régiment de tirailleurs marocains (4e RTM) lors de la campagne d'Italie en 1944, Ordre général n° 096, 25 mars 1944. Henri Giraud
« Splendide unité de combat qui, sous les ordres du colonel Bridot, a rompu le front allemand en enlevant de haute lutte, le 14 et le , les positions fortifiées de Marvelise et Gemonval, malgré l'âpreté de la défense ennemie et la présence de nombreux champs de mines. Les 16, 17, , exploitant son succès, s'emparait de Willers, Saulpont, Chavannes, Champey, Chagey et bordait la Lisaine. Les 21 et , poussait sur Belfort qu'il nettoyait, forçant l'ennemi a abandonner les passages de la Savoureuse. A fait 542 prisonniers. Le , devant Cernay, et malgré la tempête de neige, enlevait les positions puissamment fortifiées de l'asile Saint-André, de Lutselhof et de la Croisière, s'opposant, les 21 et , aux contre-attaques appuyées de chars de l'ennemi. Du au , attaquant dans le secteur des puits de potasse, enlevait successivement et par une suite de combats acharnés au milieu de la forêt de Nonnenbruch semée de pièges et de mines, la cité Amélie I, le puits Amélie I, la cité Rossalemend, rejetant l'ennemi dans la Thur, lui causant des pertes sévères et lui faisant 231 prisonniers. Ayant reçu mission de franchir le Rhin de vive force, a réussi, le , en plein jour, a jeter ses éléments sur la rive droite du fleuve, malgré la violence des feux de l'artillerie et des casemates adverses. »
— 3e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 4e régiment de tirailleurs marocains (4e RTM) pour ses faits d'armes lors de la campagne de France et en Allemagne en 1944-1945, décision n°1245 en date du 1er octobre 1945
- 5e régiment de tirailleurs marocains (3 citations)
« Splendide unité d'attaque, ardente et manœuvrière. Sous les ordres de son chef, le lieutenant-colonel PIATTE, n'a cessé de se distinguer au cours des opérations de rupture du front allemand d'Italie. Le a participé à l'enlèvement de haute lutte des positions allemandes du Cerasola qui avaient résisté aux premiers assauts puis, après avoir brisé de violentes contre-attaques, s'est lancé à l'attaque du Feuci et du Majo, réalisant ainsi la rupture du front allemand.
Dès la nuit du 13 au , sans souci du danger, s'est lancé en flèche dans le dispositif de défense ennemie, s'emparant du Costa Garosa, du Calvo et du Castellone, réalisant une avance de 10 kilomètres, capturant de nombreux prisonniers, bousculant les réserves de l'ennemi et consacrant définitivement sa perte. Les 15 et , s'est de nouveau lancé à l'attaque et, brisant les lignes successives de résistance ennemie, s'est emparé des villages de Patricia, Morolo, Sgurgola, en dépit de la résistance acharnée de l'ennemi. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 5e régiment de tirailleurs marocains (5e RTM), Ordre général n° 130, 22 juillet 1944. général Juin
- 6e régiment de tirailleurs marocains (2 citations)
« Magnifique Régiment de Tirailleurs Marocains, toujours égal à soi-même, ardent et manœuvrier, animé du plus bel esprit de sacrifice. A, sous le commandement du colonel CHERRIERE, joué sur le front d'Italie, dans la bataille de rupture engagée le , un rôle prépondérant; attaquant entre l'Ornito et le Feuci, a, en 36 heures, bousculé et rompu les résistances ennemies, malgré de nombreuses contre-attaques de front et de flanc, lui coûtant des pertes sévères, puis a poussé à travers le dispositif adverse une pointe profonde qui, par le développement de la manœuvre a permis les succès ultérieurs de notre Armée. Au cours de ces combats couronnés le 13 par la conquête du col de Crisano, a causé à l'ennemi des pertes très lourdes, lui capturant plus de 300 prisonniers dont 9 officiers et un matériel de guerre important. Intégré du 19 au dans un Groupement opérant a l'aile du Corps de Montagne, a, dans la période d'exploitation et de poursuite, surmonté toutes les résistances rencontrées, participant notamment avec ses éléments le a l'enlèvement du village de Lenola s'emparant ensuite de haute lutte des massifs du Petrella et du Vona, des cimes del Nibbio et del Piglioro, conquérant en une seule journée les 10 kilomètres de crêtes jalonnées par les monts Campo di Lupino et Siserno, puis le col de la Palombara, ajoutant a son tableau initial près de 150 nouveaux prisonniers, un grand nombre d'armes automatiques et de canons. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 6e régiment de tirailleurs marocains (6e RTM), Ordre général n° 130, 22 juillet 1944. général Juin
- 7e régiment de tirailleurs marocains (2 citations)
« Régiment Nord-Africain d'élite. A fait preuve des plus belles qualités d'endurance et de combativité dès les premiers engagements de , en Belgique, sous l'ardente impulsion de son chef, le Colonel VENDEUR. Ayant couvert 130 kilomètres en trois jours, a subi, dès son arrivée sur la position de Cortil-Noirmont, très sommairement organisée, le choc des divisions blindées allemandes. Malgré l'état de fatigue immense des Tirailleurs et l'absence de tout obstacle de valeur barrant la trouée de Gembloux, le 1er Bataillon à Ernage, les 2e et 3e Bataillons à Cortil-Noirmont, ont réussi, le 14, 15 et , à arrêter les attaques des forces adverses, leur infligeant des pertes très dures en hommes et matériel. Maintenu en arrière-garde après le repli général ordonné le , s'est énergiquement dégagé dans la matinée du 16, du centre de résistance de Cortil-Noirmont, pour porter à Tilly un vigoureux coup d'arrêt à l'ennemi, refoulant son infanterie sur plusieurs kilomètres par une contre-attaque brutale à la baïonnette. »
— Citation à l'ordre de l'armée française décernée au 7e RTM après la Bataille de Gembloux (1940)
- 8e régiment de tirailleurs marocains (3 citations)
« Magnifique Régiment d'assaut. Le , par nuit noire, sans préparation d'artillerie, s'est rué sous le commandement de son chef, le colonel MOLLE, a l'assaut des positions du Faito. Malgré les difficultés extraordinaires d'un terrain chaotique, a franchi les réseaux de fil de fer et les champs de mines intacts et a écrasé la défense par une lutte acharnée au corps a corps qui a duré toute la nuit. Le , a résisté farouchement à toutes les contre-attaques d'un adversaire décidé à reprendre coûte que coûte cette position. A permis d'étayer la première brèche faite par lui et de s'emparer du Majo. Remis en ligne le , s'est à nouveau lancé a l'attaque et brisant chaque jour les résistances ennemies, capturant de nombreux prisonniers, a poussé inlassablement de l'avant, s'emparant notamment des villages de Castro dei Volsci et de Ceccano malgré la résistance acharnée de l'adversaire. Au cours de la manœuvre sur Sienne, sous le commandement du colonel de BERCHOUX a, par une série de combats acharnés contre un ennemi très mordant, contribué pour une large part à la prise de la capitale de la Toscane. A fait de nombreux prisonniers et capturé un matériel très important. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 8e régiment de tirailleurs marocains (8e RTM) pendant la campagne d'Italie en 1944, Décision n°85, 22 septembre 1944. Charles de Gaulle
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Les Tirailleurs Marocains 1914-1918, par le colonel Carles, membre de La Sabretache
- L’appel de la mémoire
- Historique et composition de la Division Marocaine de 1914 Ă 1918
- La Brigade marocaine et la bataille de la Marne
- Inventaire du fonds photographique numérisé de la Section photographique de l'armée (SPA) relatif aux tirailleurs marocains et algériens conservé à La contemporaine (Nanterre).
Chants
Bibliographie
- Maréchal Juin, La Brigade Marocaine à la Bataille de la Marne ( au ), Guide des champs de bataille de l'Ourcq, Libraire polytechnique Béranger, France, 1964
Notes
- Les fourragères
- « Les tirailleurs marocains 1914 - 1945 », Historama, no HS 10 « Les Africains 1830-1960 »,‎
- Léopold Justinard, « Souvenirs d'un officier de la Mission militaire française au Maroc (1911-1912) », Cahiers Charles de Foucauld,‎ 1949, n°15, p. 121
- Jacques Sicard, « Les tirailleurs et spahis nord-africains dans les Alpes et leurs insignes », Militaria Magazine, no 119,‎ , p. 46 - 51
- Collectivité décorées de la Légion d’honneur - Ordre de la Légion d’honneur, France-Phaleristique.com
- Fourragères - Fourragères, France-Phaleristique.com