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Maurice Pellé

Maurice César Joseph Pellé (né le à Douai et mort le à Toulon[1] - [2]) est un officier général français qui commence sa carrière militaire à Madagascar puis comme attaché militaire en Allemagne. Il se trouve au Maroc au début de la Première Guerre mondiale. Il rejoint rapidement le général Joffre en qualité de major-général au GQG jusqu'en . Il dirige ensuite une division puis un corps d'armée jusqu'à la fin de la guerre. En 1919 il est envoyé en Tchécoslovaquie.

Maurice Pellé
Maurice, César, Joseph Pellé
Maurice Pellé
Le général Maurice Pellé, en 1919, en uniforme de chef d'état-major de l’armée tchécoslovaque.

Naissance
Douai (Nord)
DĂ©cès (Ă  60 ans)
Toulon (Var)
Origine Français
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Armée française
artillerie
Grade Général de division
Années de service 1896 – 1924
Commandement major-général au GQG
153e division d'infanterie
5e corps d'armée
Conflits Première Guerre mondiale
Faits d'armes Bataille du Chemin des Dames
Bataille de la Marne (1918)
Distinctions grand-croix de la Légion d’honneur

Carrière

Il entre à l’École polytechnique en , puis comme sous-lieutenant à l’École d’application de l’artillerie en .

Lieutenant en premier en il est muté dans divers régiments d’artillerie avant d’être instructeur à l’école d’artillerie à .

Capitaine en second le adjoint à la direction de l’artillerie à Nice, il suit les cours de l’École supérieure de guerre en , puis stagiaire à l’EM en , il est officier d’ordonnance du ministre de la Guerre Billot en .

Il est inhumé à Paris dans le cimetière des Batignolles (25e division).

Colonies et ambassades

De Ă  , il est chef d'Ă©tat-major du colonel Joffre Ă  Madagascar.

Le colonel Pellé est attaché militaire à Berlin auprès de l'ambassadeur Jules Cambon de à . Il rédige au cours de cette période de nombreux rapports sur la société allemande et rencontre de nombreuses personnalités allemandes notamment le kaiser Guillaume lors des chasses. Il est un des officiers français les plus connaisseurs de l’Empire allemand.

En , il est muté au Maroc comme chef d'état-major du Résident général Lyautey. Il commande les Troupes auxiliaires marocaines.

Première guerre mondiale et amitié avec le Maréchal Joffre

Le général Maurice Pellé commence la guerre en dirigeant la 2e brigade de tirailleurs de la division de marche marocaine.

Il est appelé très rapidement auprès du général Joffre au Haut-commandement, où il exercera les fonctions de major général à la Direction supérieure de la Guerre et des Théâtres d'opérations extérieurs au Grand Quartier général (GQG) jusqu’en . À la suite de la disgrâce de son ami Joffre, le général Pellé est lui aussi contraint de quitter le GQG.

Le maréchal Joffre écrit dans ses Mémoires au sujet du général Pellé :

« Pellé était l’intelligence la plus ouverte, la plus déliée que j’ai peut-être rencontrée dans ma carrière. Doué d’une puissance de travail prodigieuse, de dévouement à toute épreuve, d’une largeur de vues d’une finesse qui doublaient d’un admirable diplomate le magnifique officier que j’avais auprès de moi depuis de longues années. » »

Il retrouve un commandement opérationnel et dirige la 153e D.I et se distingue particulièrement à la bataille du Chemin des Dames. Général de division le , il prend la tête du 5e corps d'armée qu'il dirige jusqu'en . Avec ce corps, il participe aux batailles de Noyon, de la Marne et en Argonne.

Participation à la création de l’armée tchécoslovaque

En Tchécoslovaquie Maurice Pellé est connu pour avoir contribué à organiser et à fournir en armes et munitions l'armée tchécoslovaque alors membre de la coalition antibolchévique en lutte contre la République des conseils de Hongrie, aux côtés des troupes de l'armée française de Hongrie, de l'armée franco-serbe de Louis Franchet d'Espèrey et de l'armée roumaine soutenue par la mission Berthelot ; à cette époque la France avait aussi une mission Faury en Pologne, alors en lutte contre les bolcheviks de Russie. Cette mission en Tchécoslovaquie fait suite à l'accord du entre la France et la nouvelle république tchèque et slovaque, issue de la dislocation de l'empire austro-hongrois. Maurice Pellé est nommé à la tête de la mission militaire française à Prague avec le titre de « chef de la Mission française en Bohême »[3].

Maurice PellĂ© devient le premier chef d'Ă©tat-major des armĂ©es de la jeune TchĂ©coslovaquie, puis de Ă  , il est nommĂ© gĂ©nĂ©ralissime. Lors de cette pĂ©riode, il rĂ©ussit Ă  bloquer l'avance des troupes hongroises et contre-attaque, mettant fin Ă  la RĂ©publique slovaque des conseils. Il rĂ©organise le ministère tchĂ©coslovaque de la DĂ©fense nationale et met en place des Ă©coles militaires et des centres d'instruction pour le dĂ©veloppement de l'armĂ©e tchĂ©coslovaque. CĂ©libataire de 57 ans, il rencontre Ă  Prague son Ă©pouse Jára Braunerova : ils auront en 1921 une fille unique, Maryška.

Constantinople

En , Maurice PellĂ© est envoyĂ© Ă  Constantinople comme haut–commissaire de la RĂ©publique française en Orient, avec rang d’ambassadeur reprĂ©sentant la France aux nĂ©gociations et Ă  la signature du traitĂ© de Lausanne en . Il s’éteint prĂ©maturĂ©ment en . L'État français lui organise des obsèques solennelles aux Invalides« Je n’ai jamais vu d’homme moins ambitieux, moins attachĂ© aux questions de vanitĂ©, aussi peu soucieux de son avancement. Il se donnait Ă  sa tâche de toute son ardeur, mais c’était par goĂ»t et non par devoir ou par intĂ©rĂŞt. Le jeu le passionnait, il y dĂ©ployait des ressources d’intelligence et de finesse hors de pair ; c’était un artiste de l’action plus qu’un homme d’action. »[4].

Hommages

  • 1991 : Exposition « Le gĂ©nĂ©ral PellĂ©, premier gĂ©nĂ©ralissime de l'armĂ©e tchĂ©coslovaque », au musĂ©e de l'armĂ©e Ă  Prague.
  • 2004 : Inauguration de son buste Ă  l’ambassade de la RĂ©publique tchèque Ă  Paris.
  • Deux rues au Maroc et une Ă  Beyrouth ont portĂ© son nom. Une rue de Prague lui est dĂ©diĂ©e.
  • La maison de Prague oĂą il fut logĂ©, classĂ©e monument historique tchèque et appelĂ©e « Villa PellĂ© », se trouve dans la rue Ă©ponyme PellĂ©ova.
  • FĂ©vrier Ă  : Exposition au MĂ©morial de Verdun « Dans l'ombre de Joffre : le gĂ©nĂ©ral PellĂ©, soldat, diplomate et artiste »
  • - : Exposition Ă  l'École polytechnique de Palaiseau « Le gĂ©nĂ©ral PellĂ©, La guerre ne tardera pas » : regards de Polytechniciens ».
  • - : Exposition « PellĂ©-Braunerova, destins croisĂ©s de France et de BohĂŞme », au Stredoceske Museum de Rostoky - Prague.
  • Septembre - : Exposition « Le gĂ©nĂ©ral PellĂ© et les artistes de la Grande Guerre », Ă  la « Villa PellĂ© » Ă  Prague.

DĂ©corations et ordres

Chevalier de la LĂ©gion d'honneur Chevalier, le .
Officier de la LĂ©gion d'honneur Officier, le .
Commandeur de la LĂ©gion d'honneur Commandeur Ă  titre militaire le .
Grand officier de la LĂ©gion d'honneur le .
Croix de guerre 1914-1918 Élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur par décret du (même jour que son décès, le brevet est envoyé à sa veuve à Prague).

Notes et références

  1. Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN 978-2-35077-135-9), p. 323.
  2. « Musée de la Grande Guerre » (consulté le )
  3. Récépissé de brevet de Gd. Off. LH daté du 3 juin 1921 à Constantinople, Pellé étant alors affecté à l'Armée d'Orient.
  4. Jean de Pierrefeu.
  5. « Cote LH/2084/16 », base Léonore, ministère français de la Culture

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • Raoul de Thomasson, Le gĂ©nĂ©ral PellĂ©, Impr.-libr. Gauthier-Villars et Cie,
  • Jean Le Chatelier, Le GĂ©nĂ©ral Maurice PellĂ© 1863-1924 : lettres et souvenirs, s.n.,
  • Philippe Hauser, De Berlin Ă  Prague, la carrière exceptionnelle du gĂ©nĂ©ral Maurice PellĂ© (thèse de doctorat), 2002
  • Radko Brach, Le gĂ©nĂ©ral Maurice PellĂ©, premier chef d'État-major de l'armĂ©e tchĂ©coslovaque, 2007
  • Isabelle Sandiford-PellĂ©, GĂ©nĂ©ral PellĂ© : carnet de croquis, 2010
  • Ronald Mattatia, « Le gĂ©nĂ©ral Maurice PellĂ© », in Bulletin de la SociĂ©tĂ© des amis de la bibliothèque et de l'histoire de l'École polytechnique, no 43, (en ligne)
  • Base LĂ©onore de la LĂ©gion d'honneur : cote LH/2084/16
  • Jean-NoĂ«l Grandhomme, Isabelle Sandiford-PellĂ© et Alain Savignol (prĂ©sentĂ© et annotĂ© par), La guerre ne tardera pas : correspondance de Maurice PellĂ©, attachĂ© militaire de France Ă  Berlin de 1909 Ă  1912, Paris, Armand Colin Ministère de la dĂ©fense, , 314 p. (ISBN 978-2-200-28763-4, OCLC 890078840).

Articles connexes

Liens externes

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