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Quercus nigra

Le chĂȘne noir, chĂȘne d'eau ou Quercus nigra (water oak en anglais), connu comme le chĂȘne gris en Louisiane, est une espĂšce d'arbres du sous-genre Quercus et de la section Lobatae. Cette espĂšce est prĂ©sente dans le Sud-Est des États-Unis. Ce chĂȘne a une courte durĂ©e de vie (moins d'un siĂšcle) une taille moyenne (30 m max.) et il faut attendre environ 20 ans pour les premiĂšres floraisons et fructifications. Il produit alors d'abondantes glandaies presque chaque annĂ©e.

Aire de répartition

Cet arbre est trouvĂ© naturellement du sud de l'État du Delaware au sud du Maryland, Virginie et au piĂ©mont de la Caroline du Nord, dans toute la Caroline du Sud, dans la plus grande partie de la GĂ©orgie (hormis dans les montagnes des Appalaches), dans tout l'Alabama, le Mississippi, le centre de la Floride, Ă  l'ouest de la Louisiane et Ă  l'est du Texas. De lĂ  au Nord-Est du Missouri dont dans l'Arkansas, l'Est de l'Oklahoma et certaines parties du Tennessee, et dans l'extrĂȘme Sud-Ouest du Kentucky, il est prĂ©sent dans les basses terres et jusqu'Ă  450 m d'altitude.

Autres dénominations

  • Spotted oak,
  • duck oak,
  • punk oak,
  • orange oak
  • possum oak.

Description

De taille moyenne, ce chĂȘne peut atteindre une trentaine de mĂštres de hauteur (pour un diamĂštre de tronc d'environ un mĂštre)

Écorce : Les jeunes arbres ont une Ă©corce brune et lisse (verdĂątre quand elle est couverte de microalgues) qui devient peu Ă  peu gris-noir avec des crĂȘtes Ă©cailleuses rugueuses quand l'arbre arrive Ă  maturitĂ©.

Feuilles : Le chĂȘne d'eau est une essence Ă  feuilles caduques. Elles sont alternes, simples et tardivement caduques (-ne tombant qu'en hiver) ;
L'arbre est facile à déterminer par ses feuilles, qui ont un lobe dont la forme évoque une goutte d'eau suspendue à partir de l'attache de la feuille sur la branche.
Elles sont longues de 3 à 12 cm et larges de 2 à 6 cm, de forme variable (le plus souvent spatulées, larges et arrondies en haut et étroites à la base. Leur bord est variablement lisse à faiblement lobée, avec des poils en bout de feuille et de lobe.
Le dessus de chaque feuille est d'un vert terne à bleuùtre et le dessous est vert pùle à bleuté avec des lignes fines de couleur rouille le long des nervures.

Fruits : Les glands sont disposés individuellement ou par paires, ils mesurent de 10 à 14 mm de long et de large, avec une cupule peu profonde; ils mûrissent environ 18 mois aprÚs la pollinisation à l'automne lors de leur deuxiÚme année de croissance.

Écologie

Groupe de feuilles de chĂȘne noir.

On attribue au ChĂȘne d'eau des fonctions Ă©cologique et services Ă©cosystĂ©miques proches de celles des saules et peupliers ou aulnes des zones humides, sauf qu'il fournit Ă  divers animaux une nourriture diffĂ©rente, sous forme de glands (petits mais nombreux) ; ces glands sont des aliments notamment apprĂ©ciĂ©s du cerf de Virginie, de l'Ă©cureuil gris, du raton laveur, du Dindon sauvage, du canard colvert du canard des bois ou encore du Colin de Virginie et de nombreux rongeurs. En hiver, les cerfs broutent aussi les bourgeons et les jeunes rameaux de cet arbre.

C'est le chĂȘne le plus adaptĂ© aux zones marĂ©cageuses, mais s'il pousse prĂ©fĂ©rentiellement le long des Ă©tangs et des berges de cours d'eau, il peut aussi tolĂ©rer les sites bien drainĂ©s et les sols compactĂ©s, mĂȘme lourds. Il pousse dans les sols sableux, les argiles rouges et dans les zones tourbeuses marĂ©cageuses dans les zones alluviales.
En raison de sa capacitĂ© Ă  croĂźtre et se reproduire rapidement, le chĂȘne d'eau sont souvent l'une des espĂšces les plus abondantes dans les peuplements arborĂ©s des rĂ©gions qui lui conviennent, mais sa durĂ©e de vie 60 Ă  80 ans est moindre (jusqu'Ă  10 fois moindre) que celle d'autres chĂȘnes croissant plus lentement.
En présence d'arbres plus grands que lui ou cachant la lumiÚre, il est mauvais compétiteur ;

C'est une des espĂšces bioaccumulatrices qui peut jouer un rĂŽle dans la concentration et diffusion du plomb (source de saturnisme animal et humain) par exemple Ă©mis par les raffineries ou la pollution automobile (plomb tĂ©traĂ©thyle)[1]. Le plomb n'est pas retrouvĂ© dans les glands, mais il est accumulĂ© dans les cernes du bois d'oĂč il pourra ĂȘtre extrait par les champignons saproxylophages et les communautĂ©s animales saproxylophages (insectes, larves d'insectes et limaces vivant dans le bois mort principalement, et certains de leurs prĂ©dateurs)[1]. Le plomb environnemental est aussi trouvĂ© dans les feuilles[1].

Le gland de ce chĂȘne est dit « rĂ©calcitrant Â» et « Ă  germination diffĂ©rĂ©e Â» c'est-Ă -dire qu'il ne germe pas facilement, ou en fonction de conditions mal comprises, mais qui font l'objet d'Ă©tudes en laboratoire ou in situ[2] - [3] - [4].

Utilisations

Dans le Sud-Est des États-Unis, le ChĂȘne de l'eau est frĂ©quemment utilisĂ© pour

  • la renaturation de cours d'eau, et la restauration de forĂȘts alluviales de feuillus, par gĂ©nie Ă©cologique sur des terres dĂ©gradĂ©es ou dĂ©frichĂ©es pour ou par l'agriculture ou la sylviculture de rĂ©sineux.
  • son bois d'Ɠuvre ou de chauffage (dans les États du Sud, depuis le XVIIe siĂšcle), son bois Ă©tant souvent vendu comme "chĂȘne rouge", en mĂ©lange avec cette essence.

Hybridations

Il peut s'hybrider avec

Maladies et interactions durables avec d'autres espĂšces

Il peut ĂȘtre affectĂ© par de nombreux parasites et notamment par une forme de rouille (Cronartium[5]) et une guilde d'espĂšces mineuses qui peuvent provoquent la chute prĂ©maturĂ©e des feuilles touchĂ©es (ce qui pourrait ĂȘtre une dĂ©fense de l'arbre contre certains prĂ©dateurs ou simplement et plutĂŽt une rĂ©ponse de la feuille Ă  des dommages trop important pour sa survie)[6]. Il peut ĂȘtre aussi dans certaines circonstances (forĂȘt Ă  canopĂ©e fermĂ©e par l'absence de chablis ou de coupes rĂ©centes) fortement colonisĂ© par une espĂšce de gui (Phoradendron flavescens), qui semble pouvoir contribuer Ă  l'affaiblir, voire ĂȘtre un facteur de mortalitĂ©[7] ; le chĂȘne d'eau est l'espĂšce la plus utilisĂ©e par ce gui pour son cycle de vie, peut ĂȘtre en raison de l'Ă©corce particuliĂšrement fine de ce chĂȘne, qui permettrait au gui de l'infester plus facilement[7].

Voir aussi

Notes et références

  1. Anderson, S., Chappelka, A. H., Flynn, K. M., & Odom, J. W. (2000) Lead accumulation in Quercus nigra and Q. velutina near smelting facilities in Alabama, USA. Water, air, and soil pollution, 118(1-2), 1-11.
  2. Bonner, F. T. (1996) Responses to Drying of Recalcitrant Seeds of Quercus nigra L. Annals of Botany, 78(2), 181-187. (résumé)
  3. Peterson JK (1983) Mechanisms involved in delayed germination of Quercus nigra L. seeds. Annals of Botany, 52(1), 81-92 (résumé)
  4. Clatterbuck, W. K., & Bonner, F. T. (1985). Utilisation of food reserves in Quercus seed during storage. Seed science and technology, 13(1), 121-128.
  5. Eleuterius, L. N. (1968). Morphology of Cronartium fusiforme in Quercus nigra. Phytopathology, 58, 1487-92
  6. Stiling, P., & Simberloff, D. (1989) Leaf abscission: induced defense against pests or response to damage?. Oikos, 43-49 ([Stiling, P., & Simberloff, D. (1989). Leaf abscission: induced defense against pests or response to damage?. Oikos, 43-49(résumé).
  7. Eleuterius, L. N. (1976). Observations on the mistletoe (Phoradendron flavescens) in south Mississippi, with special reference to the mortality of Quercus nigra. Castanea, 265-268.

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Flora of North America: Quercus nigra
  • Broadfoot WM (1963) Guide for evaluating Water Oak sites. Research Papers. Southern Forest Experiment Station, (SO-1).
  • Cypert, E., & Webster, B. S. (1948). Yield and use by wildlife of acorns of water and willow oaks. The Journal of Wildlife Management, 227-231 (rĂ©sumĂ©).
  • C.Michael Hogan Ed. (2011) Quercus nigra. Encyclopedia of Life. Contributor Missouri Botanical Gardens (rĂ©sumĂ©)
  • Good, B. J., & Patrick Jr, W. H. (1987). Gas composition and respiration of water oak (Quercus nigra L.) and green ash (Fraxinus pennsylvanica Marsh.) roots after prolonged flooding. Plant and Soil, 97(3), 419-427. (rĂ©sumĂ©)
  • Goodman, R. C., Jacobs, D. F., Apostol, K. G., Wilson, B. C., & Gardiner, E. S. (2009). Winter variation in physiological status of cold stored and freshly lifted semi-evergreen Quercus nigra seedlings. Annals of forest science, 66(1), 1.
  • Morgan-Jones G & McKemy JM (1990) Studies in the genus Cladosporium sensu lato. I. Concerning Cladosporium uredinicola, occurring on telial columns of Cronartium quercuum and other rusts. Mycotaxon, 39, 185-200 (rĂ©sumĂ©).
  • Thomas KR (1974) Burrow systems of the eastern chipmunk (Tamias striatus pipilans Lowery) in Louisiana. Journal of Mammalogy, 454-459 (rĂ©sumĂ©).
  • Vozzo JA & Young RW (1975) Carbohydrate, lipid, and protein distribution in dormant, stratified, and germinated Quercus nigra embryos. Botanical Gazette, 306-311 (rĂ©sumĂ©).
  • Vozzo, J. A. (1985). Pericarp changes observed during Quercus nigra germination. Seed Sci. Technol, 13, 1-9.
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