Province de Svay Rieng
La province de Svay Rieng ("manguiers alignés" en khmer) est une province du Sud-Est du Cambodge dont la capitale est la ville homonyme.
Svay Rieng áááá¶áááá | |
Localisation de la province de Svay Rieng au Cambodge. | |
Administration | |
---|---|
Pays | Cambodge |
Type | Province |
Capitale | Svay Rieng |
Districts | 8 |
Communes | 80 |
Villages | 690 |
ISO 3166-2 | KH-20 |
DĂ©mographie | |
Population | 524 554 hab. (2019) |
Densité | 177 hab./km2 |
Rang | 14e |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 11° 04âČ nord, 105° 49âČ est |
Superficie | 296 600 ha = 2 966 km2 |
Rang | 20e |
Histoire
Depuis le dĂ©but de lâĂšre chrĂ©tienne, la province a toujours Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e aux diffĂ©rentes entitĂ©s territoriales dont le Cambodge se veut lâhĂ©ritier (Fou-nan, Chenla et Empire khmer). MĂȘme si aucune dĂ©couverte archĂ©ologique notable nâa Ă©tĂ© faite, celles des provinces voisines laissent Ă penser quâelle Ă©tait au moins un lieu de passage entre des centres importants[1].
Avec lâavĂšnement Ă partir du VIe siĂšcle du Chenla puis de lâempire khmer, le centre de dĂ©cision se dĂ©place plus Ă lâouest, vers le TonlĂ© Sap et la rĂ©gion du bas-MĂ©kong perd de son importance. La situation perdurera jusquâau XVe siĂšcle oĂč, pour Ă©chapper Ă lâemprise de plus en plus manifeste des Siamois, les rois khmers quittent Angkor pour venir sâĂ©tablir plus Ă lâest, Ă Oudong[2].
Au mĂȘme moment, Ă lâest, lâAnnam sâaffirme en tant que puissance rĂ©gionale et sâimmisce de plus en plus frĂ©quemment dans les affaires du royaume khmer, tantĂŽt pour Ă©pauler un souverain alliĂ© en difficultĂ©s, parfois pour dĂ©poser un autre dont les vues dĂ©plaisent Ă la cour de HuĂ©. Ces interventions sont associĂ©es Ă lâinstallation de nouveaux colons puis lâannexion dâanciens territoires de lâempire khmer. Au milieu du XIXe siĂšcle, la frontiĂšre avait ainsi reculĂ© jusquâaux portes de lâactuelle province de Svay Rieng, laissant prĂ©sager que cette derniĂšre allait devenir la prochaine victime de ces conquĂȘtes[3].
Si lâarrivĂ©e des Français dans la rĂ©gion en 1859 allait freiner cette expansion, elle nâallait pas pour autant la stopper. Les nouvelles autoritĂ©s coloniales procĂšdent Ă des « amĂ©nagements frontaliers » afin dâĂ©tendre les plantations de leur nouvelle colonie de Cochinchine. La frontiĂšre ne sera dĂ©finitivement arrĂȘtĂ©e quâen 1914. La province rĂ©cupĂšre alors le district de CaĂŻ Cay, une des rares portions de territoire que le Cambodge regagne Ă lâest. NĂ©anmoins, outre quelques rĂ©voltes contre la fiscalitĂ© que veut imposer le pouvoir colonial, les annĂ©es du protectorat français seront marquĂ©es par un calme relatif qui perdurera les premiĂšres annĂ©es qui suivent lâindĂ©pendance[4].
La situation changera au dĂ©but des annĂ©es 1960 avec le dĂ©clenchement de la guerre du ViĂȘt Nam. Le Front national de libĂ©ration du Sud ViĂȘt Nam (FNL) multiplie les escarmouches avant de se replier du cĂŽtĂ© cambodgien de la frontiĂšre, provoquant des ripostes de lâarmĂ©e sud-vietnamienne et leur cortĂšge de dĂ©gĂąts que lâon nâappelait pas encore collatĂ©raux envers la population civile. La situation sâenvenimera jusquâĂ provoquer une rupture des relations diplomatiques avec la RĂ©publique du ViĂȘt Nam et les Ătats-Unis et un rapprochement avec la Chine populaire et la RĂ©publique dĂ©mocratique du ViĂȘt Nam qui dĂ©bouchera sur un accord pour faire transiter, moyennant commission, lâaide aux maquis par le territoire cambodgien. Lâescalade se poursuivra avec, au dĂ©but de 1970, la dĂ©position du chef de lâĂtat Norodom Sihanouk au profit dâun gouvernement ouvertement pro amĂ©ricain ; ce dernier ne pourra sâopposer Ă des opĂ©rations militaires dâenvergure dans la province de Svay Rieng qui restera une zone de combat jusquâau printemps de 1975, Ă©poque oĂč les forces communistes prennent le pouvoir Ă Phnom Penh et Ă SaĂŻgon[5].
Ă cette date, la province est renommĂ©e damban 23 et intĂ©grĂ©e Ă la zone est du KampuchĂ©a dĂ©mocratique qui est moins touchĂ©e que dâautres par les premiĂšres exactions khmĂšres rouges. Mais cette situation ne dure pas et dĂšs 1977 des combats sâengagent avec lâarmĂ©e vietnamienne qui riposte, entraĂźnant des purges massives puis des dĂ©sertions au sein des troupes de Pol Pot. La population, accusĂ©e de complicitĂ© avec les ennemis de la rĂ©volution voire de trahison, est dĂ©portĂ©e dans le nord-est, dans des contrĂ©es moins hospitaliĂšres et oĂč elle subit des pertes effroyables de par le travail forcĂ© et les privations en tout genre[note 1] - [7].
En contrepartie, lors de lâoffensive vietnamienne qui dĂ©bute Ă la fin de 1978, la province, de par sa proximitĂ© avec la frontiĂšre, sera la premiĂšre Ă ĂȘtre dĂ©barrassĂ©e du joug khmer rouge. Sâensuivra une pĂ©riode durant laquelle le rĂ©gime installĂ© Ă Phnom Penh Ă©tait au moins Ă son dĂ©but totalement infĂ©odĂ© Ă celui de HanoĂŻ et ne pouvait lutter contre une immigration vietnamienne rĂ©elle ou supposĂ©e et se trouvait en position de faiblesse pour nĂ©gocier des traitĂ©s de frontiĂšre avec sa puissance tutĂ©laire. Si les empiĂ©tements et les migrations semblent de nos jours avĂ©rĂ©s, le sujet est suffisamment sensible pour empĂȘcher toute Ă©tude objective sur leur ampleur[8].
Les querelles de frontiĂšres se poursuivent et deviennent plus criantes Ă partir de 2000, quand des tractations dĂ©butent entre le Cambodge et le ViĂȘt Nam pour fixer dĂ©finitivement les limites entre les deux Ătats. Lâaccord est finalement entĂ©rinĂ© le 10 octobre 2005, malgrĂ© les protestations de nombreux Khmers[9]. La crise atteindra son paroxysme le 25 octobre 2009, quand Sam Rainsy, le principal opposant au gouvernement de Phnom Penh, pour protester contre le refus de prendre en compte ses rĂ©serves sur le tracĂ©, dĂ©terre plusieurs bornes frontiĂšre prĂšs de Samraong, dans le district de Chanthrea[10]. Ce geste qui se voulait symbolique lui vaudra un exil de trois annĂ©es, mais les controverses iront en diminuant et la pose de la derniĂšre borne pourra se faire en juin 2012[11].
GĂ©ographie
La province est lâune des plus petites du pays. Elle est bordĂ©e Ă lâouest par la province cambodgienne de Prey Veng ainsi que par ses homologues vietnamiennes de TĂąy Ninh au nord et Ă lâest ainsi que de Long An au sud. Elle est dâautre part traversĂ©e sur son axe sud-ouest sud-est par la Nationale 1 qui relie Phnom Penh Ă HĂŽ Chi Minh-Ville et hĂ©berge une route secondaire, la Nationale 13, qui depuis Svay Rieng permet de rejoindre Kampong Trach, dans le district de Romeas Haek.
Elle accueille Ă©galement deux postes frontiĂšres accessibles aux Ă©trangers, Ă savoir ceux de Bavet-Má»c BĂ i et celui de Prey Lavea-Ben Heap, dans le district de Kampong Rou[12].
Lâest, souvent surnommĂ© le bec de canard ou du perroquet, se prĂ©sente comme un avancĂ©e en territoire vietnamien alors quâen fait, les rĂ©gions environnantes Ă©taient encore khmĂšres au moins jusquâau dĂ©but du XIXe siĂšcle[13].
La province se prĂ©sente comme un ensemble de terres humides couvertes de riziĂšres ou dâautres plantations ainsi que de multiples cratĂšres, vestiges des bombardements de la guerre du ViĂȘt Nam qui en outre ont eu raison de la plupart des forĂȘts[14].
Climat
Le Cambodge, comme ses voisins du sud-est asiatique bĂ©nĂ©ficie dâun climat de mousson tropical dâoĂč lâon peut distinguer trois saisons[15] :
Période | Températures | |
---|---|---|
Saison des pluies | Mai à octobre | 24 à 32 °C |
Saison douce | Novembre à mars | 24 à 32 °C |
Saison sÚche | Mars à mai | 28 à 36 °C |
Si la province semble Ă©pargnĂ©e par les tempĂȘtes tropicales, elle subit nĂ©anmoins les caprices du MĂ©kong qui inonde la plupart des terres arables la moitiĂ© de lâannĂ©e[16].
Division administratives
La province est subdivisée en 6 districts et 2 municipalités (Svay Rieng et Bavet).
Code | District | Khmer | Signification[17] - [18] - [19] - [20] | Communes[21] |
---|---|---|---|---|
2001 | Chanthrea | á áááááᶠ| "lune", du sanskrit Äandra | Bati, Chantrea, Chres, Me Sa Thngak, Prasat, Prey Kokir, Samraong, Tuol Sdei |
2002 | Kampong Rou | ááááááááá | "port de Rou ; Rou signifie "rugir" | Banteay Krang, Nhor, Ksetr, Preah Ponlea, Prey Thum, Reach Montir, Samlei, Samyaong, Svay Ta Yean, Svay Toea, Thmei, Tnot |
2003 | Romdoul | ááááœá | "Popowia aberrans (AnnonacĂ©es)", Ă fleurs trĂšs parfumĂ©es | Bos Mon, Thmea, Kampong Chak, Chrung Popel, Kampong Ampil, Meun Chey, Pong Tuek, Sangkae, Svay Chek, Thna Thnong |
2004 | Romeas Haek | ááá¶áá áá | "tuĂ© (mot-Ă -mot, "dĂ©chirĂ©") par un rhinocĂ©ros" ; la mort du fait d'un animal sauvage donne lieu Ă des pĂ©riphrases, par exemple, on est "giflĂ©" par un tigre | Ampil, Andoung Pou, Andoung Trabaek, Angk Prasrae, Chantrei, Chrey Thum, Doung, Kampong Trach, Kokir, Krasang, Mukh Da, Mream, Sambuor, Sambatt Mean Chey, Trapeang Sdau, Tras |
2005 | Svay Chrom | áááá¶ááááá | "manguiers piĂ©tinĂ©s" ? | Angk Ta Sou, Basak, Chambak, Kampong Chamlang, Ta Suos, Chek, Chheu Teal, Doun Sa, Kouk Pring, Kraol Kou, Kruos, Pouthi Reach, Svay Angk, Svay Chrum, Svay Thum, Svay Yea, Thlok |
2006 | Svay Rieng | áááá¶áááá | "manguiers alignĂ©s" | Svay Rieng, Prey Chhlak, Koy Trabaek, Pou Ta Hao |
2007 | Svay Theab | áááá¶áááá | "manguiers bas" | Kokir Saom, Kandieng Reay, Monourom, Popeaek, Prey Ta Ei, Prasout, Romeang Thkaol, Sambuor, Sangkhoar, Svay Rumpea |
2008 | Bavet | áá¶áá·á | "pĂšre Vet" | Bavet, Chrak Mtes, Prey Angkunh |
Ces 8 circonscriptions sont subdivisées en 80 khums (communes) et 690 phums (villages).
DĂ©mographie
Svay Rieng | Cambodge | |||
---|---|---|---|---|
1998 | 2008 | 1998 | 2008 | |
Population totale | 478 252 | 482 785 | 11 437 656 | 13 388 910 |
Croissance de la population 1998 - 2008 | 0,95 % | 17 % | ||
Taux de la population rurale | 96,45 % | 96,47 % | 82,29 % | 80,47 % |
Densité de population | 161 hab./km2 | 163 hab./km2 | 64 hab./km2 | 75 hab./km2 |
Sex-ratio (Nombre d'hommes pour une femme) | 0,889. | 0,918 | 0,93 | 0,942 |
Taille moyenne des foyers | 4,8 membres | 4,2 membres | 5,2 membres | 4,7 membres |
La province partage avec sa voisine de Prey Veng la plus faible progression de tout le pays. Cette stabilitĂ© est encore plus criante en milieu urbain oĂč la population est passĂ©e de 16 901 habitants en 1998 Ă 17 054 en 2008. La raison semble en ĂȘtre la forte densitĂ© qui touche tout le sud-est cambodgien conjuguĂ©e Ă lâatonie du marchĂ© de lâemploi qui incite Ă lâexode les personnes en Ăąge de travailler. Cette hypothĂšse est corroborĂ©e par la taille moyenne des foyers, lĂ aussi la plus faible du pays oĂč lâhabitude de faire vivre plusieurs gĂ©nĂ©rations sous le mĂȘme toit sâestompe plus rapidement quâailleurs. Enfin, le sex-ratio figure lui aussi parmi les plus bas du pays, sans quâil ne soit possible de trouver de rĂ©elles relations de cause Ă effet[22].
Des données complémentaires émanent d'une étude du programme alimentaire mondial de 2004 :
Province Svay Rieng[24] |
Cambodge[25] | ||
---|---|---|---|
Ăge | Population de moins de 5 ans | 11 % | 5,7 % |
Ratio de dépendance (<15 ans & > 65 ans / entre 15 et 65 ans) |
70 % | 74 % | |
Taux d'alphabétisation (> 15 ans) |
Ensemble de la population | 64 % | 67 % |
Population féminine | 54 % | 60 % |
La seule information notable concerne la proportion dâenfants de moins de 5 ans dans la population totale qui est quasiment le double de la moyenne nationale, mais qui nâinflue toutefois que faiblement sur le ratio de dĂ©pendance. Les taux dâalphabĂ©tisation, pour leur part sont lĂ©gĂšrement infĂ©rieurs Ă ceux observĂ©s au niveau du pays.
Personnalités originaires de la province
- Chea Sim (1932-2015) : président du Sénat de 1999 à 2015 et un des dirigeants du Parti du peuple cambodgien, au pouvoir de façon continue depuis 1979.
- Khieu SamphĂąn : homme politique cambodgien, chef de l'Ătat du KampuchĂ©a dĂ©mocratique de 1976 Ă 1979.
Santé
Là encore, les principales données proviennent de l'étude de 2004 du programme alimentaire mondial.
Province Svay Rieng[24] |
Cambodge[25] | ||
---|---|---|---|
Prénatalité | Femmes enceintes ayant subi au moins un examen prénatal | 92 % | 69 % |
Femmes enceintes vaccinées contre le tétanos | 86 % | 77 % | |
Accouchements opérés avec du personnel médical | 29 % | 44 % | |
Accouchements opérés dans une structure médicale | 8 % | 22 % | |
Mortalité | Mortalité infantile (avant un an) | 10,2 % | 6,8 % |
Mortalité infanto-juvénile (avant 5 ans) | 13 % | 8,6 % | |
Ătat sanitaire | Foyers disposant de toilettes | 9 % | 19 % |
Foyers disposant d'une source d'eau potable Ă moins de 150 mĂštres de leur maison |
98 % | 66 % |
Si les taux de mortalitĂ© chez les plus jeunes sont sous la moyenne nationale, ils nâen demeurent pas moins inquiĂ©tants. La cause principale serait la malnutrition, quand bien mĂȘme des progrĂšs ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans ce domaine : alors quâen 2000 51,3 % des enfants de moins de 5 ans Ă©taient touchĂ©s, le taux restait en 2005 Ă 35,4 %. Ces chiffres sont Ă rapprocher des 34 % des foyers ruraux qui disposent de moins dâun hectare de terres cultivables, surface minimale dĂ©finie par le Programme alimentaire mondial pour couvrir les besoins alimentaires dâun mĂ©nage. Ces carences semblent Ă©galement liĂ©es Ă la santĂ© des futures mamans. Ă ce stade les chiffres indiquent une dĂ©ficience en fer lĂ©gĂšrement supĂ©rieure Ă la moyenne nationale alors que celle en iode est quant Ă elle largement supĂ©rieure. Lâautre aspect critique concerne lâaccĂšs aux soins. Si les examens prĂ©nataux sont largement rĂ©pandus, les accouchements se dĂ©roulant dans une structure mĂ©dicale ou au moins en prĂ©sence de personnel de santĂ© restent marginaux[24].
Ăconomie
LâĂ©tude du programme alimentaire mondial dĂ©jĂ citĂ©e dans les chapitres DĂ©mographie et SantĂ© donne lĂ encore des informations sur le contexte spĂ©cifique de la province.
Province Svay Rieng |
Cambodge | ||
---|---|---|---|
Pauvreté | Taux de foyers dans les deux plus faibles quintiles de la consommation nationale |
35 % | 37 % |
Taux de foyers sous le seuil de pauvreté | 33 % | 32 % | |
Seuil de pauvreté/revenu moyen | 67 % | 49 % | |
Emplois | EmployĂ©s du secteur primaire (agriculture, mines, pĂȘche...) |
76 % | 60 % |
Employés du secteur secondaire (industrie, construction...) |
10 % | 13 % | |
Employés du secteur tertiaire (services...) |
13 % | 25 % | |
Employés travaillant moins de 10 jours/mois | 35 % | 29 % | |
Biens fonciers | Foyer rural ne possédant pas de terre à cultiver | 6 % | 15 % |
Foyer rural possédant moins d'un hectare | 34 % | 49 % | |
Foyer rural possédant entre 1 et 3 hectares | 50 % | 30 % | |
Foyer rural possédant plus de 3 hectares | 9 % | 6 % | |
Superficie moyenne des exploitations agricoles (hectares) |
1,4 | 1,2 | |
Riziculture | Riz produit/besoins | 177 % | 126 % |
Communes dont la production de riz est excédentaire | 83 % | 61 % | |
Riz produit/besoins chez les petits exploitants (moins de 0,5 hectare) |
58 % | 66 % | |
Biens de consommation | Foyer rural ne possédant pas de terre à cultiver | 6 % | 15 % |
Superficie moyenne des exploitations agricoles (hectares) |
1,4 | 1,2 | |
Foyers possédant une maison en toit de chaume | 38 % | 34 % | |
Foyers ne possédant pas de bétail | 21 % | 49 % | |
Foyers ne possédant pas de cochon | 21 % | 54 % | |
Nombre de foyers par véhicule automobile | 70 | 39 | |
Nombre de foyers par moto | 3,4 | 5,4 | |
Nombre de foyers par charrette Ă traction animale | 9,8 | 4 | |
Accessibilité | Temps d'accÚs moyen au marché le plus proche | 36 minutes | 45 minutes |
Distance moyenne de la route carrossable la plus proche | 2 km | 3,8 km | |
Temps d'accĂšs moyen Ă la route carrossable la plus proche | 9 minutes | 18 minutes |
Si les chiffres se rapportant aux indices de pauvretĂ© sont alignĂ©s sur ceux au niveau national, ils nâen demeurent pas moins Ă©levĂ©s, avec 1/3 de la population qui vit sous le seuil de pauvretĂ© qui lui-mĂȘme reprĂ©sente que 2/3 du revenu moyen dâun mĂ©nage. Concernant lâagriculture, qui constitue la principale activitĂ© de la province, si la production de riz, lâaliment de base cambodgien avec le poisson, dĂ©passe les besoins de la population, une forte disparitĂ© existe quant Ă la taille des exploitations. Ainsi 6 % des foyers ruraux ne disposent dâaucune terre Ă cultiver alors que 34 % ont moins dâun hectare, la limite en dessous de laquelle le Programme alimentaire mondial estime que la production ne couvre pas les besoins alimentaires dâun foyer. En fait, seuls 9 % ont une propriĂ©tĂ© dâau moins 3 hectares, taille Ă partir de laquelle lâexploitant peut espĂ©rer tirer un revenu de ses rĂ©coltes. Dâautre part, la majeure partie du riz nâest rĂ©coltĂ© que pendant les moussons. Seuls 6 % des foyers produisent du riz de saison sĂšche mĂȘme si cette derniĂšre pĂ©riode est propice Ă dâautres cultures telles le maĂŻs, la jute, le tabac, le manioc, les haricots mungo ou dâautres lĂ©gumes. Ainsi, alors que pendant les pluies seules 1 % des surfaces cultivables sont consacrĂ©es Ă ces autres plantations, le chiffre monte Ă 29 % pendant la saison sĂšche. Toutefois, la province reste largement tributaire de la riziculture, les autres cultures ne suffisant pas Ă couvrir les besoins de la population, crĂ©ant des carences, notamment en fer ou en iode[24].
La rĂ©partition par secteur dâactivitĂ© confirme la portion congrue Ă laquelle est relĂ©guĂ©e lâindustrie qui est essentiellement centrĂ©e sur quelques usines dâhabillement qui travaillent pour lâexport[26]. Mais les autoritĂ©s provinciales veulent profiter de la proximitĂ© avec le ViĂȘt Nam pour dĂ©velopper des activitĂ©s et ont notamment crĂ©Ă© 3 zones Ă©conomiques spĂ©ciales (Manhattan, Tai Seng et Dragon King). Toutefois, le dĂ©marrage reste timide et, sur les 15 054 sociĂ©tĂ©s enregistrĂ©es auprĂšs de lâadministration, seules 56 peuvent se prĂ©valoir de plus de 50 employĂ©s[12].
Les services, quant Ă eux, sont concentrĂ©s sur le poste frontiĂšre de Bavet et dans la capitale provinciale qui a su profiter de son statut de premiĂšre ville cambodgienne traversĂ©e par la nationale 1 dans le sens HĂŽ Chi Minh-Ville vers Phnom Penh pour dĂ©velopper une activitĂ© de commerce de bien de consommation et oĂč les transactions se font sur les marchĂ©s indiffĂ©remment en dollars amĂ©ricains, en Äá»ngs vietnamiens ou en riels cambodgiens[27].
Attractions et curiosités
Ville de Svay Rieng
La capitale provinciale est situĂ©e prĂšs de la riviĂšre Waiko et les marais, rĂ©sultats des mĂ©andres de ce cours dâeau offrent de nombreuses aires de dĂ©tente prisĂ©es des voyageurs faisant une halte sur la route entre Phnom Penh et HĂŽ-Chi-Minh-Ville[28].
Bavet
SituĂ© sur la Nationale 1 Ă moins de 50 kilomĂštres de la capitale provinciale, le poste frontiĂšre de Bavet est le principal point de passage entre le Cambodge et le ViĂȘt Nam. Ses principales attractions sont des casinos proches de la frontiĂšre et un marchĂ©, le Psar Nat oĂč sâĂ©changent les biens entre les deux pays[29].
En décembre 2008, la commune de Bavet prend le statut de municipalité[30].
Prey Ba Sak
La station de Prey Ba Sak est situĂ©e Ă une petite dizaine de kilomĂštres au sud-est de la capitale provinciale. Elle est bordĂ©e au nord et Ă lâest par la riviĂšre Waiko et par le village local au sud et Ă lâouest. Elle est sur une colline au sommet de laquelle trĂŽnait un temple entiĂšrement dĂ©truit par la guerre civile. Le site a depuis Ă©tĂ© rĂ©amĂ©nagĂ© avec des statues devant lesquels les fidĂšles viennent des environs pour se recueillir durant les diffĂ©rentes fĂȘtes qui accueillent Ă©galement des touristes dĂ©sireux de sâimprĂ©gner des us et coutumes du Cambodge. Ă noter que le site comprend Ă©galement une des rares forĂȘts de la province[31].
Annexes
Liens externes
- (en) MinistÚre cambodgien du tourisme, « Svay Rieng Province », Provincial Guide - General Information (consulté le )
Notes et références
Notes
- Dans une Ă©tude dĂ©mographique sur la pĂ©riode du KampuchĂ©a dĂ©mocratique, Marek Sliwinski estime que 65,1 % de la population de la province de Svay Rieng avait survĂ©cu au rĂ©gime khmer rouge ; seules Phnom Penh (58,1 %), Kandal (57,8 %) et Kaoh Kong (59,2 %) ont fait pire ; toujours dâaprĂšs cette Ă©tude, la moyenne nationale est fixĂ©e Ă 74,4 %[6].
[32]Références
- (en) Miriam T.Stark, « Excavating the Delta », Humanities,â (lire en ligne)
- (fr) Pierre Dupont, « La dislocation du Tchen-la et la formation du Cambodge angkorien (VIIe-IXe siĂšcle) », Bulletin de lâĂcole française d'ExtrĂȘme-Orient, no 43,â , p. 17-55 (DOI 10.3406/befeo.1943.5737, lire en ligne)
- (fr) Michel Blanchard (prĂ©f. Jean-Luc Domenach), Vietnam-Cambodge : Une frontiĂšre contestĂ©e, L'Harmattan, coll. « Points sur l'Asie », , 176 p. (ISBN 978-2-7384-8070-5, prĂ©sentation en ligne), chap. III (« Les donnĂ©es historiques : de la limite territoriale au tracĂ© frontalier »), p. 33â43
- (fr) Alain Forest, Le Cambodge et la colonisation française : Histoire d'une colonisation sans heurts (1897 - 1920), vol. 1, Ăditions L'Harmattan, coll. « Centre de documentation et de recherches sur l'Asie du Sud-Est et le monde insulindien », , 546 p. (ISBN 9782858021390), chap. XVI (« Cambodgiens et Vietnamiens au Cambodge â les Français et les Vietnamiens au Cambodge »), p. 441-442
- (fr) William Shawcross (trad. Françoise Bonnet), Une TragĂ©die sans importance : Kissinger, Nixon et l'anĂ©antissement du Cambodge [« Sideshow »], F. Adel, , 438 p. (ISBN 9782715802186), chap. IX (« Lâinvasion »), p. 130-152
- (fr) Marek Sliwinski, Le Génocide Khmer rouge : une analyse démographique, L'Harmattan, coll. « Recherches asiatiques », , 174 p. (ISBN 978-2-7384-3525-5, lire en ligne), chap. 4 (« La période des Khmers rouges (avril 1975-janvier 1979) mortalité et déclin démographique »), p. 57
- (fr) Solomon Kane (trad. de l'anglais par François Gerles, préf. David Chandler), Dictionnaire des Khmers rouges, IRASEC, , 460 p. (ISBN 9782916063270), « Svay Rieng (province de) », p. 362-363
- (fr) Michel Blanchard (prĂ©f. Jean-Luc Domenach), Vietnam-Cambodge : Une frontiĂšre contestĂ©e, L'Harmattan, coll. « Points sur l'Asie », , 176 p. (ISBN 978-2-7384-8070-5, prĂ©sentation en ligne), chap. IV (« Les revendications souverainistes cambodgiennes »), p. 61â69
- (fr) Jean-Marie CambacérÚs, Sihanouk : le roi insubmersible, Le Cherche midi, coll. « Documents », , 459 p. (ISBN 9782749131443, présentation en ligne), « Roi pÚre 204-2012 », p. 405-406
- (fr) « Sam Rainsy, le chef de lâopposition, perd son immunitĂ© parlementaire », Cambodge Post,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) « Key Viet Nam-Cambodia border marker inaugurated », Viá»t Nam News,â (lire en ligne)
- (en) Cambodian Investment Board, « Svay Rieng Province », Municipality and Province Investment Information, sur Cambodian Special Economic Zone, Council for the Development of Cambodia (consulté le )
- (fr) Nayan Chanda (trad. MichĂšle Vacherand & Jean-Michel Aubriet), Les frĂšres ennemis : la pĂ©ninsule indochinoise aprĂšs Saigon [« Brother enemy : the War After the War »], Ăditions du CNRS, , 368 p. (ISBN 978-2-87682-002-9), chap. 2 (« Les vers Ă soie et les souris »), p. 57
- (en) « Geography - Svay Rieng, Cambodia », Travel guides, sur Tourism of Cambodia (consulté le )
- (fr) Guide du routard, « Cambodge : Climat et météo - Routard.com », Guide - Asie - Cambodge - Climat et météo, sur Routard.com (consulté le )
- (en) « Climate - Svay Rieng Travel Guide », Travel guides, sur Tourism of Cambodia (consulté le )
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