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Plateau de Saclay

Le plateau de Saclay est un plateau situé dans le nord de l'Essonne et dans le sud-est des Yvelines, à une vingtaine de kilomètres au sud de Paris.

Plateau de Saclay
Plateau de Saclay vu de la rue Francis-Perrin Ă  Gif-sur-Yvette (2013).
Plateau de Saclay vu de la rue Francis-Perrin Ă  Gif-sur-Yvette (2013).
GĂ©ographie
Altitude 160 m
CoordonnĂ©es 48° 44′ 14″ nord, 2° 10′ 01″ est
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion ĂŽle-de-France
DĂ©partement Essonne, Yvelines
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Plateau de Saclay
GĂ©olocalisation sur la carte : Essonne
(Voir situation sur carte : Essonne)
Plateau de Saclay

Il est délimité par la vallée de l'Yvette (vallée de Chevreuse) au sud et à l'est, et par la vallée de la Bièvre au nord.

Il constitue le cœur du territoire de Paris-Saclay, un projet de pôle technologique et scientifique lancé en 2010.

GĂ©ographie

Le plateau est situĂ© Ă  une altitude de 150 Ă  160 m entre la vallĂ©e de la Bièvre (de sa source, Ă  Guyancourt jusqu'Ă  Igny, au nord), et les vallĂ©es de la MĂ©rantaise et de l'Yvette (de son confluent avec celle-ci jusqu'Ă  Palaiseau au sud); il s'Ă©tend au nord-ouest sur la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, jusqu'Ă  l'Ă©tang de Saint-Quentin.

Il correspond en totalité ou en partie aux communes suivantes :

- dans le département de l'Essonne : Bièvres (quartier du Petit-Bièvres), Bures-sur-Yvette, Gif-sur-Yvette et Orsay (quartier du Moulon), Igny, Massy (quartiers du Pileu, Villaine et Vilmorin), Palaiseau, Saclay, Saint-Aubin, Vauhallan, Verrières-le-Buisson (quartier d'Amblainvilliers), Villiers-le-Bâcle.

- dans le département des Yvelines : Toussus-le-Noble, Châteaufort, Jouy-en-Josas, Les Loges-en-Josas, Buc, Bièvres, Guyancourt, Voisins-le-Bretonneux et Montigny-le-Bretonneux.

Il est parcouru par des rigoles qui drainent l'eau. Ces ouvrages, ainsi que l'étang de Saclay, situé près de la commune de Saclay, étaient destinés à l'alimentation en eau du château de Versailles (et en particulier de ses fontaines).

Les Ă©tangs et les rigoles

Lorsque, à partir de 1670, Louis XIV fit construire son château à Versailles, il demanda à Le Nôtre de créer un parc somptueux égayé par une myriade de fontaines, de jets d'eau, de cascades et de bassins. Pour amener l'eau nécessaire à Versailles, Jean-Baptiste Colbert mit en œuvre deux grands projets :

  • la machine de Marly qui Ă©tait censĂ©e remonter les eaux de la Seine sur la Plaine de Louveciennes
  • la collecte des eaux de ruissellement et de drainage de la plaine de Trappes et du plateau de Saclay via des rigoles alimentant respectivement les Ă©tangs supĂ©rieurs de Trappes et d'Arcy et les Ă©tangs infĂ©rieurs de Saclay.

C'est un rĂ©seau hydraulique unique au monde avec un chapelet d'Ă©tangs, 200 km de rigoles Ă©talĂ©es sur 13 000 hectares qui fut ainsi crĂ©Ă© pour alimenter par simple gravitĂ© les fontaines du château de Versailles. Sur le plateau de Saclay, six rigoles, dont la rigole de Saint-Aubin, la rigole de Chateaufort et la rigole de Corbeville aval via le CEA, alimentent l'Ă©tang Vieux (37 ha) ; l'Ă©tang Neuf (33 ha) est alimentĂ© par la rigole Domaniale ainsi que par une partie de la rigole de Favreuse de Saclay d'une capacitĂ© d'environ 1,6 million de mÂł. Une succession de deux aqueducs enterrĂ©s (l'aqueduc de Villedombe, puis l'aqueduc du Plessis) qui constituaient la "ligne des puits", conduisait alors les eaux depuis l'Ă©tang Vieux jusqu'Ă  l'Ă©tang d'Orsigny, puis l'Ă©tang du Trou SalĂ©. De l'Ă©tang du Trou SalĂ©, actuellement disparu sous les pistes de l'aĂ©rodrome de Toussus-le-Noble, l'aqueduc enterrĂ© de Saclay puis l'aqueduc des Arcades de Buc permettaient Ă  l'eau de franchir la vallĂ©e de la Bièvre pour aller retrouver le rĂ©servoir des Ă©tangs de Gobert (du nom de l'architecte Thomas Gobert qui fit rĂ©aliser les travaux) puis les fontaines de Versailles. Ă€ partir des annĂ©es 1950, ce rĂ©seau exceptionnel s'est partiellement dĂ©gradĂ© faute d'entretien et du fait de divers amĂ©nagements. Son rĂ©amĂ©nagement par le Syndicat Intercommunal de l'Yvette et de la Bièvre (SYB) est en cours de rĂ©alisation en 2019[1].

Économie / urbanisme

La ferme du Grand Viltain résulte de la concentration des activités agricoles au XIXe siècle
Opposition au projet de métro aérien (Saclay, juillet 2012)
Manifestation paysanne contre l'artificialisation du plateau de Saclay, en octobre 2021, devant l'École normale supérieure Paris-Saclay

Le plateau de Saclay a une longue tradition agricole. Ses terres grâce à l'irrigation naturelle sont parmi les plus fertiles d'Île-de-France. Et pourtant il est devenu un important pôle d'enseignement, de recherche scientifique et de recherche et développement après la Seconde Guerre mondiale, et surtout à partir des années 1960. Gérald Hanning a été l'urbaniste conseil de 1974-1976 pour l'aménagement d'un ensemble scientifique et industriel paysagé aujourd'hui considéré comme l'un des plus performants du monde (comparable à Silicon Valley) .

De nombreuses écoles et centres de recherche sont implantés sur le plateau, et il est prévu que ce campus devienne l’un des plus importants d’Europe dans les prochaines années. Ce progressif grignotage des terres fertiles inquiète les riverains et les cultivateurs du plateau[2].

Les municipalités du plateau font partie des communautés d'agglomération :

Il est traversé du nord au sud par la Route nationale 118, l'axe Boulogne-Billancourt — Les Ulis. Il n'est pas directement desservi par le RER, mais les lignes de RER B et C desservent respectivement la vallée de Chevreuse et la vallée de la Bièvre, qui entourent le plateau. Les bus Albatrans et Savac permettent de rejoindre les gares situées dans les vallées.

Dans le cadre du projet « Grand Paris », le schéma définitif adopté le 26 mai 2011 par la Société du Grand Paris pour le réseau de transport Grand Paris Express prévoit une ligne de métro automatique numérotée 18 qui reliera Versailles (gare de Versailles-Chantiers) à l'aéroport d'Orly via le plateau de Saclay[3]. Le projet de métro aérien suscite toutefois une certaine hostilité[4].

Le plateau du Moulon

Le plateau du Moulon est la partie sud-est du plateau de Saclay, située sur les communes de Gif-sur-Yvette et Orsay. Communément appelé quartier du Moulon ou Le Moulon, c'est un autre lieu de recherche et d’enseignement supérieur (voir Campus d'Orsay).

Histoire

Dès le début des années 1970, les travaux menés sur le plateau par les archéologues de l'Inrap, du CNRS et des associations locales montrent la présence d'une occupation quasi continuelle depuis le premier Âge du fer. Une villa gallo-romaine se situe dans le secteur de Moulon, face à Polytech Paris-Sud (Maison de l'ingénieur, rue Louis de Broglie). Les vestiges de cette villa gallo-romaine (début du IIe à la fin du IIIe siècle ap. J.-C.) furent mis au jour par une équipe de l'association des archéologues du CEA Saclay (AAC-CEA Archéologie[5]). La partie correspondant à l'habitation du propriétaire de la villa (pars urbana) est encore visible. La partie agricole du domaine (pars rustica) est très partiellement préservée. Elle a subi de gros dommages à la suite de l'implantation des bâtiments construits depuis 2017. Cette partie n'a pas été fouillée mais fut diagnostiquée partiellement (résultats positifs) par une équipe de l'INRAP en 2013.

En 2005, un village gaulois a été découvert sur la plaine de Moulon (au nord de l'IUT d'Orsay). Il était vraisemblablement composé d'une centaine de membres : artisans, agriculteurs ou éleveurs.

La ferme d'Orsigny (résultant de la réunion de deux fermes jumelles, et toujours en activité) occupe le site d'une ancienne villa gallo-romaine (Orsiniacum), qui a elle-même succédé à une implantation celte[6]. Le site est réoccupé par les Mérovingiens après sa destruction par le feu. Du XIe siècle au XIIIe siècle, Orsigny est refondé par les moines de Saint-Germain-des-Prés. Il devient au XVIe siècle un hameau autour d'une ferme appartenant à la famille Mérault, qui parvient à fonder un domaine de 256 hectares, plus tard divisé. En 1644, le hameau s'étant dépeuplé, une héritière des Mérault fait don du domaine à la congrégation des Lazaristes de Saint Vincent de Paul. Le domaine atteindra 345 hectares en 1670. En 1789, les biens ecclésiastiques sont nationalisés, puis revendus à des Parisiens.

Notes et références

  1. « le plateau de Saclay une histoire d'eau », sur s-y-b.fr
  2. Cécile Chevallier. Île-de-France : les projets qui menacent les terres agricoles dans le viseur des défenseurs de l’environnement. Le Parisien, 9 octobre 2021. Lire en ligne
  3. « Réseau de transport public du Grand paris », Portail du gouvernement (consulté le ).
  4. « Qui a besoin du Grand Paris? », sur Slate.fr, (consulté le ).
  5. « Fouilles archéologiques de la villa gallo-romaine de Moulon », AAC-CEA Archéologie
  6. Ce paragraphe résume les informations du panneau d'information installé sur place par la CAPS.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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