Pandémie de Covid-19 en Inde
Le premier cas de la pandĂ©mie de Covid-19 en Inde est signalĂ© dans lâĂtat du Kerala le , en provenance de la Chine[8]. Au , les autoritĂ©s ont confirmĂ© un total de plus de 7 000 000 de cas de contamination et plus de 108 000 morts dans le pays[9]. Les experts estiment cependant que ces nombres seraient en rĂ©alitĂ© bien plus Ă©levĂ©s, les tests n'Ă©tant effectuĂ©s que pour une infime partie de la population[9]. En novembre, une Ă©tude sĂ©rologique menĂ©e dans la ville de New Delhi rĂ©vĂšle que 49,5 % des 580 000 habitants du centre historique auraient Ă©tĂ© contaminĂ©s par la Covid-19, pour la plupart de maniĂšre asymptomatique, ouvrant la possibilitĂ© d'une immunitĂ© communautaire. Ce taux ne serait que de 25,5 % pour le reste de la ville[10].
Maladie |
Maladie Ă coronavirus 2019 (Covid-19) |
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Au 19 avril 2021, le nombre total officiel de cas est de 15 061 919, le nombre de guérisons est de 12 953 821, le nombre de décÚs est de 178 769[11]. Au 14 juin 2021, les autorités font état de 374 000 morts. Le nombre réel de morts est estimé entre 3 et 4 millions[12].
On note de fortes disparitĂ©s selon les diffĂ©rents Ătats[13].
Historique et mesures gouvernementales
LâĂ©pidĂ©mie a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e dans les Ătats de Delhi, de l'Haryana, du Karnataka, du Maharashtra, du Gujarat et de l'Uttar Pradesh, oĂč des dispositions de la loi de 1897 sur les maladies Ă©pidĂ©miques ont Ă©tĂ© invoquĂ©es, et de nombreux Ă©tablissements commerciaux ont Ă©tĂ© fermĂ©s. Le , lâInde suspend tous les visas non essentiels, incluant les visas touristiques, car la majoritĂ© des cas confirmĂ©s Ă©taient liĂ©s Ă des Ă©trangers ou des Indiens ayant un historique de voyage Ă l'Ă©tranger. Le , l'Inde interdit toute entrĂ©e sur son territoire. Le , toutes les liaisons aĂ©riennes sont suspendues jusqu'Ă nouvel ordre.
AprĂšs un test du confinement le pour toute l'Inde, puis le un confinement dĂ©clarĂ© dans 75 districts, ces derniers incluant 80 villes dont de nombreuses mĂ©gapoles comme Bombay et Delhi[14], le Premier ministre Narendra Modi ordonne le un confinement total du pays (qui comprend 1,3 milliard dâhabitants), pendant trois semaines afin de lutter contre la pandĂ©mie. Le Premier ministre prend cette dĂ©cision sans consulter les experts sur la pertinence et lâopportunitĂ© dâune telle mesure, choisissant de sâaligner sur la stratĂ©gie des Ătats occidentaux, alors que l'Inde ne compte encore que 415 cas[15]. Il dĂ©clare au cours d'une adresse tĂ©lĂ©visĂ©e Ă la nation : « Ă compter de minuit aujourdâhui, tout le pays va entrer en confinement. Pour sauver lâInde, pour sauver chaque citoyen, vous, votre famille »[16].
La gestion de la crise par le gouvernement de lâĂtat du Kerala, au sud de l'Inde, est largement saluĂ©e[17] - [18] - [19].
Le , lâĂtat du Bihar (presque 140 millions d'habitants) est reconfinĂ© pour au moins 15 jours Ă cause de la pandĂ©mie de Covid-19, deux jours aprĂšs le reconfinement de la mĂ©gapole de Bangalore (13 millions d'habitants)[20].
En fĂ©vrier 2021, la courbe des contaminations pour toute l'Inde a diminuĂ© pour arriver, au 2 fĂ©vrier, Ă 8 635 nouveaux cas et 94 dĂ©cĂšs. Ainsi, mĂȘme si lâInde a enregistrĂ© au total 10,7 millions de cas de contamination et 155 000 dĂ©cĂšs Ă ce jour, son taux de lĂ©talitĂ© reste faible.
Une nouvelle vague de contaminations frappe le pays en avril 2021 (300 000 nouveaux cas et 2 000 morts enregistrĂ©s chaque jour) en raison de l'apparition de variants, des rassemblements religieux et du manque d'efficacitĂ© des services de santĂ©. La situation est dâautant plus tendue que les hĂŽpitaux de New Delhi subissent une pĂ©nurie de mĂ©dicaments et que lâoxygĂšne vient aussi Ă manquer dans les Ă©tablissements hospitaliers[21] - [22]. En mai, il y a jusqu'Ă 400 000 cas par jour. La capitale indienne affiche alors un taux de positivitĂ© par dĂ©pistage de prĂšs de 33 %. Dans les campagnes, les populations pauvres ont peu accĂšs aux tests et ne sont souvent pas prises en compte dans les donnĂ©es officielles[23].
Mais en juillet la pandĂ©mie freine, le 13 juillet 2021 avec 31 443 cas quotidiens de Covid-19 c'est « le chiffre le plus bas enregistrĂ© en quatre mois ». Les infections se concentrent Ă lâOuest au Maharashtra, au Sud, au Kerala, et dans les Ătats du Nord-Est[22].
En , le journal Le Monde évoque le chiffre de 3 à 4 millions de morts en Inde, pour plus de 400 000 morts officiels, dus à la pandémie de Covid-19[12].
à partir du , l'état du Karnataka instaure un couvre-feu et limite la jauge dans les bars et les restaurants[24]. Dans l'état de Delhi, toutes les piscines, salles de gym et de cinéma sont fermées, et un couvre-feu à 22 h est instauré, ce qui restreint les festivités du Nouvel An[25].
à partir de , l'Inde est touché par la vague du variant Omicron. [26] - [27]
Risques et difficultés
L'Inde ne dispose pas dâinfrastructure sanitaire capable de faire face Ă une crise (0,7 lit dâhĂŽpital pour 1 000 habitants contre sept en France). Les niveaux trĂšs Ă©levĂ©s de pollution de l'air dans le pays inquiĂštent les experts : « la Covid-19 attaque et se fixe sur les poumons et les nombreux Indiens prĂ©sentant dĂ©jĂ des fragilitĂ©s respiratoires sont donc bien plus susceptibles dâen mourir. » LâInde recense notamment 32 % des malades pulmonaires du monde et plus dâun million de morts par an liĂ©s Ă la pollution[28] - [29].
Les mesures de confinement et de distanciation sociale pourraient sâavĂ©rer trĂšs difficiles Ă faire respecter dans un pays oĂč une grande partie de la population vit dans la pauvretĂ© : « 85 % des Indiens ne disposent pas dâune chambre individuelle. Ă Bombay, 50 % de la population vit en bidonville oĂč lâon sâentasse Ă quatre par piĂšce ». La capitale financiĂšre concentre jusquâĂ 200 000 habitants au kilomĂštre carrĂ© dans certains bidonvilles[28].
Le , malgrĂ© l'instauration du confinement, des millions de « migrants de lâintĂ©rieur » tentaient Ă pied de retourner chez eux : « les marcheurs nâont pas le choix. Ils ont perdu leur travail et nâont pas eu le temps, ni les moyens, de monter dans un avion, un train ou un bus avant lâarrĂȘt des transports. Le risque est pourtant grand de croiser les forces de lâordre qui appliquent les consignes sans la moindre compassion. Dans lâUttar Pradesh, des policiers ont obligĂ© des hommes Ă marcher Ă quatre pattes pour les punir dâavoir dĂ©sobĂ©i au confinement[30]. » Dans des bidonvilles, des policiers frappent avec leurs matraques, parfois jusquâĂ la mort, des habitants qui sortent de chez eux, ou les humilient en public[31]. Certains « travailleurs migrants » sont morts en route dâĂ©puisement[32].
L'Organisation internationale du travail avertit qu'« en Inde, environ 400 millions de travailleurs de lâĂ©conomie informelle risquent de sombrer plus profondĂ©ment dans la pauvretĂ© pendant la crise ». La ConfĂ©dĂ©ration syndicale internationale demande ainsi la crĂ©ation dâun fonds mondial de protection sociale universelle pour les pays les plus pauvres, afin de soutenir les soins de santĂ© et le maintien de revenus partout sur la planĂšte[33].
Choix thérapeutiques
Hydroxychloroquine
En , le Conseil indien pour la recherche mĂ©dicale (ICMR), lâorganisme gouvernemental coordonnant les travaux sur le Covid-19, dĂ©clare confirmer « lâefficacitĂ© de lâhydroxychloroquine Ă titre prĂ©ventif » en s'appuyant sur trois nouvelles Ă©tudes[34]. Le pays qui possĂšde 70 % des capacitĂ©s mondiales de production de la molĂ©cule, en produit dĂ©jĂ 100 tonnes par mois. Elle est administrĂ©e aux policiers et aux infirmiers du Maharashtra. Dans le Gujarat, le nombre de compagnies pharmaceutiques qui ont la licence pour la fabriquer passe de 28 Ă 112[35]. MalgrĂ© les publications dĂ©favorables Ă la molĂ©cule qui se multiplient au printemps 2020, l'Inde « a dĂ©jĂ fourni 446 millions de comprimĂ©s dâhydroxychloroquine Ă 33 pays et prĂ©voit dâaugmenter sa production dans les mois Ă venir[36] ».
Ivermectine
En , le Comité d'expertise Bird (British Ivermectin Recommendation Development) qui milite pour l'utilisation de ce médicament, déclare que "plusieurs Etats indiens ont adopté l'ivermectine comme politique officielle, desservant une population totale d'environ 400 millions d'habitants"[37].
Le gouvernement de l'Ătat de Uttar Pradesh, le plus peuplĂ© d'Inde, est le premier Ă avoir introduit la molĂ©cule pour un usage « prophylactique et thĂ©rapeutique » dans l'arsenal de soin pour les malades de la Covid et indique avoir remarquĂ© un effet bĂ©nĂ©fique[38].
S'inspirant du traitement mis au point par le professeur australien Thomas Borody de Sydney[39], un laboratoire indien met en circulation un « Ziverdo kit » (acétate de zinc 50 mg, ivermectine 12 mg, doxycycline 100 mg) vendu à un prix variant de 2 à 10 $, largement distribué dans le monde entier hors Europe.
Remdesivir
Afin d'en augmenter la disponibilité locale et face à une demande trÚs importante, le pays en interdit l'exportation[40] - [41].
Alors que l'utilisation en est officiellement rĂ©servĂ©e aux hĂŽpitaux[42], un marchĂ© noir de ce produit se met en place, oĂč le Remdesivir se vend jusqu'Ă vingt fois son prix officiel[43] - [44] - [45]. DĂšs 2020, certaines arrestations sont rĂ©alisĂ©es dans le milieu des trafiquants[46]. En 2021, dans l'Ătat de l'Uttar Pradesh, trois mĂ©decins sont arrĂȘtĂ©s[47].
- Aide internationale en avril 2021
En avril et mai 2021, dans le cadre d'une augmentation violente de la pandĂ©mie, le pays se retrouve face Ă une importante demande de Remdesivir[48] - [49] - [50], et fait appel Ă l'aide internationale. Plusieurs pays de l'Union EuropĂ©enne comme la Belgique[51] - [52] - [53] et le Portugal[54] - [55] , ainsi que le Canada[56] - [57] et l'Ăgypte[58] font parvenir Ă l'Inde, outre des respirateurs, des flacons de ce mĂ©dicament, provoquant certaines critiques.
Protocole général national
Le gouvernement indien, par son ministÚre de la santé et de la protection familiale, édicte en juillet 2020, réactualisé au printemps 2021, un National management protocol for Covid-19 précis : pour les cas légers, la prise d'ivermectine ou d'hydroxychloroquine complÚte l'inhalation de budésonide ; pour les cas plus sévÚres, à l'inhalation d'oxygÚne et la prise d'héparine est ajoutée un corticoïde [59].
Vaccination
LâInde approuve le vaccin Oxford-AstraZeneca et un vaccin dĂ©veloppĂ© en Inde par la sociĂ©tĂ© Bharat Biotech, en partenariat avec le Conseil indien de la recherche mĂ©dicale[60]. Une campagne de vaccination commence en janvier 2021.
La vaccination est gratuite dans les établissements publics et payante dans les établissements privés, deux fois plus nombreux. Ce systÚme produit une « campagne de vaccination à deux vitesses » au bénéfice des plus aisés[21].
En , environ 150 millions de doses de vaccin ont Ă©tĂ© administrĂ©s, pour 11,5 % de la population, et 25 millions dâIndiens ont reçu les deux doses. Plusieurs Ătats, dont le Maharashtra (Ouest) et New Delhi trĂšs touchĂ©s, annoncent ĂȘtre Ă court de vaccins, le dĂ©ploiement Ă©largi de la campagne de vaccination Ă©tant de plus « menacĂ© par des querelles administratives, une confusion sur les prix et des problĂšmes techniques sur la plateforme numĂ©rique de vaccination du gouvernement[61] ».
En , 6 % de la population sont entiĂšrement vaccinĂ©s et 22 % ont reçu une premiĂšre injection. L'Inde attend la production du vaccin russe Spoutnik V, prĂ©vue en septembre, et lâarrivĂ©e de deux vaccins indiens[62].
Le , afin de cĂ©lĂ©brer l'anniversaire du premier ministre Narendra Modi, l'Inde bat son record de vaccination avec prĂšs de 22 millions d'injections en une journĂ©e, soit trois fois plus que le rythme habituel. Les autoritĂ©s auraient fermĂ© des centres de vaccination la veille et enregistrĂ© des chiffres de la veille le jour de lâanniversaire pour gonfler le record[63].
En , l'Inde approuve les vaccins Covovax et Corbevax pour un "usage restreint en situation d'urgence", ce qui porte à huit le nombre de vaccins approuvés par ce pays[64].
Ă partir de , l'Inde commence Ă vacciner les adolescents de 15 Ă 18 ans[65].
Conséquences
Environnementales
Ă New Delhi, l'une des villes les plus polluĂ©es de la planĂšte, les niveaux de particules fines sont tombĂ©s le 26 mars 2020 par endroit sous les 50 microgrammes par mĂštre cube, le seuil en dessous duquel lâair est considĂ©rĂ© comme « bon ». En fĂ©vrier, ils approchaient encore les 300, seuil toxique Ă partir duquel toute personne est censĂ©e ne plus sortir de chez elle[28].
Pour encourager la reprise de l'activitĂ© Ă©conomique aprĂšs la pĂ©riode de confinement, le gouvernement indien supprime des normes environnementales. PrĂ©sentĂ© Ă la mi-mars, « un nouveau Code environnemental permet aux industriels dâagir en toute impunitĂ© puisque lâapprobation dâun projet se fera dĂ©sormais a posteriori », souligne Ritwick Dutta, avocat environnemental. En mai, lâobligation de laver le charbon dans les centrales pour diminuer leurs Ă©missions de CO2 a Ă©tĂ© supprimĂ©e[66].
Le gouvernement dĂ©cide d'encourager lâexploitation du charbon, source majeure de pollution et puissant contributeur au rĂ©chauffement climatique, et met aux enchĂšres 41 de ses mines tout en libĂ©ralisant le secteur[67]. Ă Goa l'exploitation du fer, stoppĂ©e pour des raisons environnementales, est redĂ©marrĂ©e afin de compenser les pertes subies par le petit Ătat Ă la suite de l'effondrement du tourisme[68] - [69].
Ăconomiques
Le gouvernement de l'Uttar Pradesh, lâĂtat le plus peuplĂ© d'Inde, fait suspendre en mai 2020 pour trois ans trente-cinq lois de protection des travailleurs, invoquant le besoin de relancer lâĂ©conomie. Les lois relatives au paiement des primes et au versement des prĂ©voyances deviennent caduques. Il en va de mĂȘme pour les lois relatives aux syndicats et au rĂšglement des conflits dans lâentreprise, les contrats de travail, la santĂ© et la sĂ©curitĂ©[70].
Le Madhya Pradesh et le Gujarat, dirigĂ©s par le Bharatiya Janata Party (BJP), et le Rajasthan, oĂč le CongrĂšs national indien dispose d'une majoritĂ©, ont adoptĂ© des dispositions similaires. Le Madhya Pradesh a ainsi fait passer le temps de travail quotidien de huit Ă douze heures sans augmentation de salaire. GrĂące Ă un assouplissement de la loi sur le travail contractuel, les entreprises locales auront la possibilitĂ© de recruter et de licencier des salariĂ©s «âĂ leur convenanceâ» pendant trois ans. Enfin, les entreprises ne sont plus tenues de respecter les normes de sĂ©curitĂ© industrielle et les nouveaux ateliers seront exemptĂ©s des rĂšgles dâaccĂšs aux toilettes ou de congĂ©s payĂ©s. En outre, ils nâauront plus besoin dâinformer le ministĂšre du Travail en cas dâaccident[70].
Les organisations représentatives du patronat indien ont demandé au gouvernement central que les salariés qui ne regagneraient pas leur poste faute de mesure de sécurité ou de la poursuite du confinement soient sanctionnés[70].
Ces mesures sont vivement contestĂ©es par la gauche et les syndicats de travailleurs. «âDĂ©truire la main-dâĆuvre revient Ă dĂ©truire la croissance Ă©conomique. Lâagenda diabolique du BJP doit ĂȘtre combattu et vaincu pour sauver lâIndeâ», sâest indignĂ© le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Parti communiste dâInde-marxiste (CPI-M), Sitaram Yechury. La Centrale des syndicats indiens (Citu) a dĂ©noncĂ© «âdes mesures barbares qui visent Ă imposer des conditions esclavagistes aux travailleurs qui crĂ©ent rĂ©ellement la richesse du pays brutalement pillĂ©e par les capitalistes et les grandes entreprisesâ»[70].
Le Premier ministre annonce le 12 mai 2020 une aide de 240 milliards dâeuros pour soutenir lâĂ©conomie. Cette aide devrait profiter aux entreprises et aux familles pauvres. Le Premier ministre a Ă©galement insistĂ© sur le besoin pour lâĂ©conomie indienne de devenir autosuffisante, et donc moins dĂ©pendante des importations chinoises[71].
Le travail des enfants a progressĂ© pendant la pandĂ©mie. Des entreprises cherchent Ă combler leurs pertes financiĂšres en puisant dans une main-dâĆuvre bon marchĂ©, ou remplacer les travailleurs rentrĂ©s au village. Des rĂ©seaux criminels ont ainsi mis en place un trafic dâorphelins. Câest le cas d'enfants retrouvĂ©s, mi-octobre 2021, dans une usine de verres et dâassiettes Ă usage unique prĂšs de Hyderabad (Sud), qui travaillaient douze heures par jour et Ă©taient dĂ©tenus dans un hangar dans les locaux de l'entreprise. LâONG Bachpan Bachao Andolan dĂ©clare avoir secouru plus de 8â500 enfants depuis le dĂ©but de la crise sanitaire et contribuĂ© Ă lâarrestation de 266 employeurs[72].
Accroissement de la criminalité
Une lettre a Ă©tĂ© adressĂ©e le 2 septembre 2020 par l'Association des agents du service forestier indien Ă Prakash Javadekar, ministre de l'environnement et des forĂȘts et du changement climatique, soulignant les dangers auxquels le personnel forestier est confrontĂ© et demandant une meilleure protection et une meilleure sĂ©curitĂ© sociale pour plus de 50 000 agents forestiers, dont la plupart travaillent dans des rĂ©gions Ă©loignĂ©es[73].
Cette lettre fait suite à une vague d'attaques contre les forestiers pendant les six mois de fermeture induite par le COVID, lorsque les activités illégales se sont multipliées dans les zones forestiÚres, notamment dans le Rajasthan, le Maharashtra et le Madhya Pradesh. Dans la plupart de ces cas, les victimes ont reçu peu de soutien de la part de la police ou des dirigeants[73].
La requĂȘte a portĂ© Ă l'attention de la Cour « l'augmentation alarmante de la frĂ©quence et de la fĂ©rocitĂ© des agressions brutales contre les agents forestiers au cours des 6 Ă 8 derniers mois dans divers Ătats, en particulier le Madhya Pradesh, le Maharashtra et le Rajasthan ». Il a dĂ©clarĂ© : « Le problĂšme est Ă©galement rĂ©pandu dans d'autres Ătats. L'implication d'un grand nombre de personnes, pour la plupart des intrus et des membres de la mafia du bois Ă©quipĂ©s d'armes mortelles, a causĂ© de graves blessures au personnel forestier en service, dont beaucoup ont Ă©tĂ© hospitalisĂ©s et sont dans un Ă©tat critique. Ces attaques ont eu un impact nĂ©gatif sur le moral du dĂ©partement des forĂȘts et il est devenu de plus en plus difficile de protĂ©ger les forĂȘts en l'absence d'une protection policiĂšre et d'un soutien administratif adĂ©quats »[73].
DĂ©sinformation
L'activiste politique Swami Chakrapani (en) et le dĂ©putĂ© Suman Haripriya (en) ont affirmĂ© que boire de l'urine de vache et appliquer de la bouse de vache sur le corps pouvait soigner du coronavirus[74] - [75]. Un acteur vedette de Bollywood, Akshay Kumar, a confiĂ© quâil continuait Ă boire chaque jour de l'urine de vache pour luter contre le coronavirus[76].
Le parlementaire Ramesh Bidhuri (en) du Bharatiya Janata Party a affirmĂ© que selon les experts, l'utilisation du NamastĂ© comme salutation empĂȘche la contamination par la Covid-19, mais l'utilisation de salutations arabes comme Adab ou As-salamu alaykum n'a pas d'effet car il dirige l'air dans la bouche[77] - [78].
Le ministre en chef de lâĂtat du Tamil Nadu, Edappadi K. Palaniswami (en), a dĂ©clarĂ© en avril que le coronavirus nâavait dâeffet que sur les riches, et pas sur les pauvres[79].
La désinformation selon laquelle le gouvernement répand un médicament « anti-coronavirus » dans le pays pendant le couvre-feu mis en place par le gouvernement et imposant de rester chez soi en Inde, est devenue virale sur les réseaux sociaux[80]. L'allégation selon laquelle la vibration générée par les applaudissements pendant le couvre-feu tuerait le virus a été discréditée par les médias[81].
Un message viral dit que la durée de vie du coronavirus n'est que de 12 heures et que rester à la maison pendant 14 heures pendant le couvre-feu brise la chaßne de transmission[82]. Un autre message a affirmé que l'observation du couvre-feu entraßnerait une réduction de 40% des cas de coronavirus[82].
Les nationalistes hindous propagent quasi quotidiennement de fausses informations accusant les musulmans de ne pas respecter le confinement et de tout faire pour propager du virus[83].
Accusant les minoritĂ©s de propager le virus, le parti dâextrĂȘme droite Hindu Mahasabha demande au gouvernement d'« imposer des stĂ©rilisations aux musulmans et aux chrĂ©tiens, de maniĂšre que leur nombre ne puisse augmenter[84]. »
Censure
DĂšs le dĂ©but de la crise sanitaire, le Premier ministre Narendra Modi confie sa volontĂ© de contrĂŽler lâinformation sur la Covid-19. Il demande notamment Ă la Cour suprĂȘme de censurer les mĂ©dias sur tous les sujets relatifs Ă la pandĂ©mie. Cette derniĂšre demande alors aux mĂ©dias de se rĂ©fĂ©rer « exclusivement Ă la version officielle de la situation » et de « reprendre le bulletin de santĂ© du pays » publiĂ© par le gouvernement[85]. L'ONG Reporters sans frontiĂšres souligne que le Premier ministre a « personnellement enjoint les propriĂ©taires des vingt plus grands groupes de presse du pays Ă se limiter Ă des ârĂ©cits positifsâ sur la gestion de la pandĂ©mie et du confinement, et Ă servir de âlien entre le gouvernement et le peupleâ »[86].
Dans lâUttar Pradesh, un Ătat dirigĂ© par un proche du Premier ministre, des journaux critiquant le gouvernement font l'objet dâenquĂȘte policiĂšre[85]. Dans d'autres Ătats de l'Inde tels qu'Andaman, le Chhattisgarh, le Manipur et Goa, les journalistes auront beaucoup de difficultĂ©s Ă faire leur travail et nombre d'entre eux seront arrĂȘtĂ©s[87].
Le gouvernement indien fait supprimer par des réseaux sociaux (Facebook et Twitter) en 2021 des critiques contre sa gestion de la crise émanant de journalistes ou d'élus de l'opposition[88].
Politique
En janvier 2022, la Commission Ă©lectorale interdit les rassemblements politiques jusqu'au 22 janvier[89].
Ăducation
La plupart des Ă©coles primaires et secondaires sont fermĂ©es depuis mars 2020. Les autoritĂ©s demandent aux Ă©lĂšves de suivre les cours en ligne mais une bonne partie des 290 millions dâĂ©lĂšves touchĂ©s, les plus dĂ©munis, nây ont que peu ou pas accĂšs, seuls le quart des mĂ©nages indiens disposant dâun accĂšs Ă lâinternet et moins de la moitiĂ© des tĂ©lĂ©phones utilisĂ©s Ă©tant des tĂ©lĂ©phones intelligents[90].
Articles connexes
Notes et références
Notes
Références
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- https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20200524-malgr%C3%A9-%C3%A9tude-mondiale-critique-inde-recommande-hydroxy-chloroquine
- Cité dans https://www.francetvinfo.fr/vrai-ou-fake/vrai-ou-fake-l-ivermectine-est-elle-un-traitement-efficace-contre-le-covid-19-comme-l-affirment-ses-partisans_4352893.html
- https://indianexpress.com/article/cities/lucknow/uttar-pradesh-government-says-ivermectin-helped-to-keep-deaths-low-7311786/
- https://www.biospectrumasia.com/news/25/16577/australian-researcher-shares-low-dose-ivermectin-therapy-protocol-for-covid-19.html
- Covid-19 : L'Inde interdit les exportations de Remdesivir
- Coronavirus digest: India bans export of remdesivir COVID-19 treatment drug
- Making hay in the black market: Remdesivir sold at Rs 40,000 ...
- Inside the treacherous black market for Remdesivir in Indiaâ from private hospitals to distributors
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