Adab (islam)
adab (pl. ÄdÄb) : « convenance » ; « ce qui est convenable » ; dĂ©signe la norme hĂ©rĂ©ditaire de conduite traditionnelle dans l'islam visant Ă mettre lâĂȘtre en harmonie Ă la fois avec ce monde et lâautre en intĂ©grant dans la vie quotidienne des actes et pratiques en imitation de la vie du prophĂšte Mahomet mais aussi des anciens ; câest la « courtoisie spirituelle » qui rĂ©git les relations entre membres de la tradition musulmane. ComposĂ© Ă la fois de rĂšgles de savoir-vivre et de codifications, lâadab permet dâharmoniser lâattitude extĂ©rieure avec lâintĂ©rioritĂ©. Selon AnáčŁÄrÄ«, câest « la biensĂ©ance dans le comportement avec Dieu et avec autrui. »
Les hommes de science islamique disent que l'adab, la bonne conduite lĂ©gale, constitue les deux tiers de la dĂ©votion. En effet, lâadab couvre Ă la fois la maniĂšre de vivre, de se vĂȘtir, de manger et, de façon gĂ©nĂ©rale, de se comporter en public et en privĂ©[1]. Par extension, il est devenu synonyme de « politesse », « courtoisie »[2] et de « bonne Ă©ducation » mais aussi de « raffinement » ou encore de « culture » voire de « belles lettres » (suite Ă lâabondante littĂ©rature dont lâadab a fait lâobjet).
Al-adab al-ilÄhÄ« recouvre toute convenance Ă laquelle le croyant et, plus encore, le spirituel se doit de se conformer pour ĂȘtre soumis et en harmonie avec le principe. Les exigences que cet adab comporte varient selon le degrĂ© de rĂ©alisation des ĂȘtres. Ibn âArabÄ« voit dans lâadab al-ilÄhi, la « courtoisie divine », une des deux voies permettant de connaĂźtre la station dans laquelle se trouve un ĂȘtre. Cette « courtoisie » « est celle que Dieu a dĂ©posĂ©e en tant que Loi pour Ses serviteurs Ă travers Ses messagers et leurs langues. » « Celui qui donne Ă la Loi divine son plein dĂ» (haqq) est parvenu Ă la courtoisie de la VĂ©ritĂ© (al-Haqq) et fait partie des amis de la VĂ©ritĂ© » (FutĆ«hÄt, IV. p. 58). Lâadab al-ilÄhÄ« est le propre des saints (awilyÄâ)[3].Voir aussi
Notes et références
- Cheikh Ahmadou Bamba, Massalik - Les itinéraires du Paradis, Senegal, Drouss, 129 (1562 vers) (lire en ligne), vers 1092
- Jean Claude Vadet, « L'Esprit courtois en Orient dans les cinq premiers siÚcles de l'Hégire », 1968.
- Source : Le Livre des Haltes, Ămir Abd el-Kader, trad. de Abdallah Penot, Dervy, Paris 2008, avec lâaimable autorisation de M. Jean Annestay.
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