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Opération Saturne

L'opération Saturne (en russe: Operacija Malyj Saturn) est une opération lancée par l'Armée rouge durant la Seconde Guerre mondiale, de à sur le front de l'Est, qui déboucha sur des batailles au nord du Caucase et dans le bassin du Don.

Opération Saturne
Description de cette image, également commentée ci-après
Avancée soviétique durant les opérations Uranus, Mars et Saturne.
Informations générales
Date du à
Lieu Front de l'Est (URSS)
Issue Victoire soviétique

Seconde Guerre mondiale

Batailles

Front de l’Est
Prémices :

Guerre germano-soviétique :

  • 1941 : L'invasion de l'URSS

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1941-1942 : La contre-offensive soviétique

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1942-1943 : De Fall Blau à 3e Kharkov

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1943-1944 : Libération de l'Ukraine et de la Biélorussie

Front central :

Front sud :

  • 1944-1945 : Campagnes d'Europe centrale et d'Allemagne

Allemagne :

Front nord et Finlande :

Europe orientale :


Front d’Europe de l’Ouest


Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée


Bataille de l’Atlantique


Guerre du Pacifique


Guerre sino-japonaise


Théâtre américain

Le succès de l'opération Uranus, lancée le , permit à l'Armée rouge d'encercler dans Stalingrad 300 000 soldats de la 6e armée allemande et de la IV. Panzerzarmee du général Paulus. Afin de profiter de la situation, l'état-major soviétique lance une série d'offensives durant l'hiver sous le nom de code Saturne.

Décembre 1942 : opération Petit Saturne

La première version de l'opération visait à prendre Rostov pour isoler le groupe d'armées A dans le Caucase. Les Soviétiques avaient constitué à cet effet les première et deuxième armées de la Garde.

Cependant, face à l'échec des premières tentatives de liquidation de la poche de Stalingrad, la deuxième armée de la Garde est envoyée vers la ville le . Les objectifs de Saturne sont réduits et l'opération, renommée Petit Saturne, est lancée le .

Cette seconde version de l'opération consiste en une manœuvre de prise en tenaille des forces de l'Axe, italiennes, allemandes et roumaines, qui défendent le Don moyen, la rivière Krivaïa et la Tchir. Elle a trois objectifs principaux :

  1. Couper les principales voies de ravitaillement du groupe d'armées Don, à savoir les voies de chemin de fer de Millerovo et Morozovsk ;
  2. Prendre ou détruire l'aérodrome de Tatsinskaïa, d'où part la plus importante partie du pont aérien vers la VI. Armee encerclée dans Stalingrad ;
  3. Obliger les Allemands à détourner des forces de l'opération Wintergewitter, commencée le et qui vise à briser l'encerclement de Stalingrad.

L'attaque a lieu en deux points :

Après deux à trois jours de résistance face à un ennemi largement supérieur, les défenseurs cèdent. Les corps blindés soviétiques s'engouffrent dans la brèche "en exploitation" et sèment le chaos sur les arrières de l'Axe, laissant 130 000 soldats italiens encerclés par petits paquets le long du Don et dans une série de villes où ils se sont retranchés[2].

Manstein envoya la VI. Panzerdivision au secours des Italiens. Sur les 130 000 soldats encerclés, seuls 45 000 réussirent à rejoindre les panzers à Tchertkovo le .

Au sud, l'avance de la 28e armée du général Guerassimenko menaçait d'encerclement la 1re armée de panzers.

Le , les blindés de la 24e armée de blindés parvinrent à Tatsinskaïa, l'aéroport le plus proche de Stalingrad d'où partaient les raids aériens de la Luftwaffe qui ravitaillaient les forces allemandes encerclées à Stalingrad (voir attaque de Tatsinskaïa).

La colonne supposée briser l'encerclement à Stalingrad étant elle-même sous la menace d'un encerclement, Manstein dut reculer jusqu'à Kotelnikovo le , laissant les assiégés à leur propre sort. Des 300 000 soldats encerclés à Stalingrad, 90 000 survécurent initialement et seuls 5 000 rentrèrent en Allemagne.

La portée limitée de l'offensive soviétique permit au général Ewald von Kleist de retirer le groupe d'armées A du Caucase jusqu'à Rostov.

Janvier 1943 : destruction de l'armée hongroise

La seconde étape des opérations, l'offensive Ostrogojsk-Rossoch, débuta le par l'attaque des quatre armées du front de Voronej du général Golikov, qui encercle et détruit la 2e armée hongroise près de Svoboda sur le Don. Plus au nord, l'offensive Voronej-Kastornoe menaça la IIe armée allemande d'encerclement ; et bien qu'elle réussît à s'échapper, celle-ci fut obligée de reculer. Le , les troupes du front de Voronej s'approchaient de Koursk et de Kharkov et lançaient l'opération Étoile pour reconquérir les deux villes.

Février 1943 : retraite allemande

Les armées allemandes, désorganisées, furent obligées de se retirer à travers l'Ukraine du sud. La troisième étape fut pour le front de Voronej de progresser jusqu'au Dniepr et d'encercler la deuxième armée allemande. Les fronts du sud-ouest et du sud avaient pour objectif de capturer Louhansk et d'avancer jusqu'à la mer d'Azov afin d'encercler le groupe d'armées « von Kleist » et le groupe d'armées « Don » de Manstein.

Koursk fut capturée le , Kharkov le , et Rostov le . Un écart fut creusé entre le groupe d'armées A - à présent coincé sur une petite tête de pont à l'opposé de la péninsule de Kertch - et le groupe d'armées « Don ». La première armée de gardes de Kouznetsov menaçait de creuser un autre écart entre le groupe d'armées « Don » et le groupe d'armées Centre de Günther von Kluge en avançant à travers Dniepropetrovsk. De plus, la reddition des assiégés à Stalingrad le libéra les fronts de Konstantin Rokossovsky pour de nouvelles opérations.

Afin de continuer sur le succès de Koursk, les Soviétiques lancèrent une offensive sur l'armée allemande du centre (et plus précisément sur les saillants à Orel) avant de progresser vers Briansk. Toutefois, l'état-major soviétique demanda plus à ses troupes épuisées qu'elles ne pouvaient accomplir. Des problèmes logistiques apparurent lors du déploiement des armées depuis Stalingrad, 650 km à l'ouest, repoussant le début de cette offensive au . Une défense farouche des Allemands ne permit aux Soviétiques que d'obtenir des avancées mineures à l'ouest de Koursk.

Pendant ce temps, afin de garder la position au sud, l'état-major allemand prit la décision d'abandonner le saillant de Rjev, près de Moscou dans le but de libérer des troupes et d'effectuer une riposte dans l'est de l'Ukraine. La contre-offensive de Manstein, débuta le et atteignit Poltava puis Kharkov la troisième semaine de mars. Cette contre-offensive créa un déplacement du front vers Koursk qui déboucha sur la bataille de Koursk en juillet.

Notes et références

  1. En janvier 1943 elle prend part à l'Offensive Ostrogojsk-Rossoch où elle perce la défense des alpini du corps expéditionnaire italien.
  2. La retraite des soldats italiens est consignée dans le livre d'Eugenio Corti: La plupart ne reviendront pas.

Références

  • John Erickson, The Road to Berlin, Harper & Row, 1982. (en)
  • David M. Glantz, Prelude to Kursk: Soviet Strategic Operations February-March 1943(en)
  • Ministero della Difesa. Stato Maggiore Esercito. Ufficio Storico. L’8° Armata Italiana nella seconda battaglia difensiva del Don. Roma, 1977 (it)
  • Jean Lopez, Stalingrad : la bataille au bord du gouffre, éditions Economica, coll. « Campagnes & stratégies », , 1re éd., 460 p., broché (ISBN 978-2717856385)
  • Raymond Cartier, La seconde Guerre Mondiale" tome 2 1942-1945,éd. Larousse - Paris Match, 1966

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