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Bataille de Narva (1944)

Narva est une ville située en Estonie entre la mer Baltique et le lac Peïpous, point de passage obligé entre la ville de Leningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg) et l'Estonie. La ville est un carrefour stratégique pour quiconque souhaite parvenir aux pays baltes. La bataille de Narva a pour enjeu la conquête des pays baltes. Après la fin du siège de Leningrad en janvier 1944, la Stavka voit l'occasion de porter la guerre sur les pays baltes et d'anéantir le Heeresgruppe Nord. La bataille est également connue sous le nom de bataille des SS européens. Si la ville de Narva tombe, tout le Heeresgruppe Nord sera menacé d'encerclement et d'anéantissement.

Bataille de Narva
Description de cette image, également commentée ci-après
Théâtre des opérations.
Informations générales
Date 2 février au 10 août 1944.
Lieu Estonie, Narva.
Issue victoire défensive allemande, protection des pays baltes.
Forces en présence
135 000 hommes dont 40 000 Estoniens.417 000 hommes au .
Pertes
60 000 hommes hors de combat.227 000 hommes hors de combat, 50 000 tuĂ©s, 462 chars, 260 avions.

Seconde Guerre mondiale

Batailles


Front de l’Est
Prémices :

Guerre germano-soviétique :

  • 1941 : L'invasion de l'URSS

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1941-1942 : La contre-offensive soviĂ©tique

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1942-1943 : De Fall Blau Ă  3e Kharkov

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1943-1944 : LibĂ©ration de l'Ukraine et de la BiĂ©lorussie

Front central :

Front sud :

  • 1944-1945 : Campagnes d'Europe centrale et d'Allemagne

Allemagne :

Front nord et Finlande :

Europe orientale :


Front d’Europe de l’Ouest


Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée


Bataille de l’Atlantique


Guerre du Pacifique


Guerre sino-japonaise


Théâtre américain

CoordonnĂ©es 59° 23′ nord, 28° 12′ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Estonie
(Voir situation sur carte : Estonie)
Bataille de Narva

DĂ©roulement

Ordre de bataille

Au 14 fĂ©vrier, 200 000 SoviĂ©tiques font face au lac Ladoga et au lac PeĂŻpous. En comptant les hommes qui participent Ă  l'offensive du dĂ©gagement de Leningrad, les effectifs sont de 417 000 hommes. La 2e armĂ©e de choc du gĂ©nĂ©ral Fediouninski et le 3e corps de chars de la Garde du major-gĂ©nĂ©ral Vovchenko soutiendront l’essentiel des combats.

Les Allemands et leurs alliĂ©s peuvent compter sur les armĂ©es du Gruppe Sponheimer[1] composĂ©es de 125 000 hommes, 1 000 pièces d'artillerie et une centaine de Panzer. Entre autres, le III. (germanisches) SS-Panzerkorps du gĂ©nĂ©ral Steiner, le XXVI. Armee-Korps du gĂ©nĂ©ral Grasser et le Gruppe Berlin. 40 000 Estoniens rejoignent fin fĂ©vrier la bataille pour la dĂ©fense de la mère patrie. Sur les 50 bataillons europĂ©ens que compte la Wehrmacht dans le secteur, 50 % proviennent de volontaires estoniens.

Effondrement au Nord

La rupture du front de Leningrad est effective le 18 janvier. ÉcrasĂ©s par l'artillerie lourde et les 800 000 Russes qui se jettent sur eux, les Allemands retraitent dans le dĂ©sordre vers la frontière estonienne. Il a fallu que le Generalfeldmarschall KĂĽchler supplie Hitler de faire retraite sous peine d’effondrement complet du front. Hitler accepte mais au prix de son remplacement par Walter Model. Celui-ci donne l'ordre de se replier sur la ligne Panther situĂ©e le long du lac PeĂŻpous. Plus de 21 000 Allemands sont hors de combat en deux semaines et une partie du matĂ©riel de siège est laissĂ© Ă  l'ennemi : 85 canons de siège sont capturĂ©s, dont des calibres allant jusqu'Ă  406 mm. Le front Nord a reculĂ© de 150 km ce qui est un vĂ©ritable triomphe pour la Stavka.

Le nouvel objectif des SoviĂ©tiques est de poursuivre l'Heeresgruppe Nord et de reconquĂ©rir les pays baltes abandonnĂ©s trois ans plus tĂ´t. La rapide progression des Russes met les Allemands dans une situation difficile : tous les renforts disponibles sont dĂ©ployĂ©s afin de prĂ©venir l'invasion des pays baltes. La Schwere Panzer Abteilung 502 est prĂ©sente avec une trentaine de Tiger. Cette unitĂ© blindĂ©e est l'une des meilleures de la Seconde Guerre mondiale avec 1 400 chars dĂ©truits et 2 000 pièces d'artillerie ou antichars mises hors de combat. Sa prĂ©sence permet aux Allemands de compter sur une unitĂ© d'Ă©lite. L'as Otto Carius participe Ă  la dĂ©fense de la zone. La Panzer Regiment Feldherrnhalle composĂ©e en grande partie d'anciens SA est aĂ©rotransportĂ©e d'urgence vers le front. La situation n'est pourtant pas si dĂ©favorable aux Allemands : les SoviĂ©tiques sont Ă©puisĂ©s par une offensive qui s'est avĂ©rĂ©e coĂ»teuse en hommes et en munitions, les unitĂ©s sont dispersĂ©es et les objectifs sont très optimistes. En effet, il est prĂ©vu de passer Narva et de parvenir Ă  Rakvere situĂ© Ă  100 km de Narva avant le 17 fĂ©vrier. Staline compte sur cette offensive pour mettre les Finlandais hors jeu et les contraindre Ă  une paix sĂ©parĂ©e.

La bataille des SS européens

L'offensive dĂ©bute le 1er fĂ©vrier. Elle connait quelques succès au dĂ©but mais se heurte Ă  l'esprit de rĂ©sistance des Allemands et surtout de leurs alliĂ©s estoniens qui redoutent plus que tout une rĂ©-occupation soviĂ©tique. La menace de l'arrivĂ©e de l'armĂ©e rouge mobilise les jeunes qui se pressent dans les bureaux de recrutement pour sauver leur pays. 40 000 hommes montent au front mais ils ne seront disponibles que dans quelques jours, il faut pour l'heure tenir. Les SoviĂ©tiques parviennent jusque dans les faubourgs de Narva mais sont contre-attaquĂ©s par la Schwere Panzer Abteilung 502 et une compagnie du SS-Panzer-Grenadier-Regiment 23. Les Russes sont stoppĂ©s dans ce secteur. Pour prendre au dĂ©pourvu les soldats de l'Axe, les SoviĂ©tiques font dĂ©barquer derrière les lignes ennemies deux brigades d'infanterie de marine. Le dĂ©barquement est un Ă©chec complet, seule la 260e brigade d'infanterie de marine parvint Ă  dĂ©barquer mais elle est anĂ©antie par les solides dĂ©fenses cĂ´tières. Les Estoniens sont entretemps montĂ©s en ligne. Les Estoniens des Freiwiligen-Grenadier-Regiment 45 et 46, toujours appuyĂ©s par les Tiger de la « 502 » se lancent Ă  l'assaut et repoussent les SoviĂ©tiques de la rive gauche de la rivière Narva.

Situation autour de Narva en .

Dans le secteur de Krivasoo, au sud Ouest de Narva, l'attaque soviétique manque d'encercler les défenseurs de Narva. S'ils parviennent à couper l'autoroute menant à Narva alors l'ensemble des Waffen SS se battant à Narva seront condamnés et ainsi les Russes pourront lancer une attaque directe sur les pays baltes. Ils sont arrêtés in extremis par la 171. Infanterie-Division avec des Tiger de la « 502 ». Les Russes déploient la 59e Armée de Korvnikov en soutien à la 2e Armée de choc de Fediouninski. Malgré ce renfort, les Russes ne parviennent pas à percer les défenses en profondeur de leur ennemi. Épuisés et dans l'incapacité d'exploiter leur succès, les Russes ne peuvent pas pousser plus avant. Une dernière tentative est faite du 1er au 4 mars mais elle ne progresse que de quelques kilomètres.

Une dernière attaque majeure est déclenchée le 11 mars après d'intenses bombardements aériens qui ont débuté le 6 mars. La ville, abandonnée par ses habitants, est très gravement touchée. Des attaques sur la capitale estonienne, Tallinn, sont également effectuées. De ces attaques naît un slogan: "La vengeance émergera des ruines". Le SS Panzer-Grenadier Regiment 24 Danmark perd 30 véhicules et la majorité de son artillerie. Bien équipés en armes automatiques et motivés, les Estoniens, les Allemands et les SS européens, repoussent les Soviétiques. Le 24 mars, à la suite de la troisième offensive de Narva, le maréchal Govorov demande à la Stavka de se mettre en position défensive. Les Russes ne considèrent plus ce front comme important, la décision a été prise de déclencher une offensive sur le front centre durant l'été.

« Panzergraf » contre-attaque

Grâce à l'intervention des Tiger, le front de Narva a pu se maintenir
Soldats finlandais munis de Panzerfaust devant un char T-34, le premier soldat possède une arme finlandaise, un pistolet-mitrailleur Suomi KP 31.

Les Allemands, non contents d'avoir repoussĂ© plusieurs offensives soviĂ©tiques, dĂ©cident de rĂ©duire les saillants qui se sont formĂ©s dans leurs lignes. L'homme chargĂ© de l'opĂ©ration est le cĂ©lèbre Oberst Hyazinth Graf Strachwitz und Camminetz, surnommĂ© « Panzergraf » (« le comte des blindĂ©s Â»). Très compĂ©tent et expert dans l'arme blindĂ©e, c'est un excellent choix de la part de l'OKH. Les deux saillants formĂ©s par les offensives soviĂ©tiques sont nommĂ©s sac Ouest (Westsack) et sac Est (Ostsack). Les Tiger ne sont pas pressentis pour ĂŞtre en première ligne en raison de la prĂ©sence de marĂ©cages. L'offensive qui dĂ©bute le 26 mars permet de dĂ©truire le Westsack (tuant 6 000 SoviĂ©tiques). DĂ©but avril, l'Ostsack est Ă  son tour le fruit des attentions des Allemands. La Luftwaffe fait Ă  cette occasion de nombreuses sorties pour soulager les attaquants. Des succès sont enregistrĂ©s au dĂ©but de l'attaque mais la 8e ArmĂ©e soviĂ©tique prend le relais de la 59e ArmĂ©e, Ă©puisĂ©e par des mois de combats, et neutralise tout espoir de rĂ©duction de l'Ostsack. Pour son action, le « Panzergraf » reçoit les brillants sur sa croix de chevalier, il est alors le 11e officier de la Wehrmacht Ă  en ĂŞtre rĂ©cipiendaire.

Conclusion

Bataille de la ligne Tannenberg, 26–29 juillet 1944

Les combats se font moins fréquents, l'Armée rouge observe une pause avant l'offensive décisive du 22 juin. Les combats au Nord et en Ukraine attirent les Allemands dans un piège, le front central est dégarni en termes de blindés. Govorov déclenche son offensive générale le 24 juillet et culbute les défenses allemandes. Les Allemands s’apprêtaient à se replier et à abandonner l'Estonie. Toutes les formations SS parviennent à se replier sur la ligne Tannenberg sauf le SS-Panzer-Grenadier-Regiment 48 qui se trompe dans son itinéraire de repli et perd 700 hommes face à la 191e division de fusiliers. Narva tombe aux mains des Soviétiques, ce qui met fin à un siège de six mois. Une nouvelle bataille de retardement commence. L'objectif qui devait être atteint le 17 février, Rakvere, ne l'est finalement que le 20 septembre.

Les succès défensifs allemands ont pour origine :

Il s'agit d'un des derniers succès tactique d'envergure de la Wehrmacht qui ne cesse d’engranger des défaites depuis 1943.

[réf. nécessaire]

Source

  • Ligne de front no 45, Dans l'enfer de Narva

Note

  1. Le Gruppe Sponheimer devient l’Armeegruppe Narwa le 2 février, puis l’Armee-Abteilung Narwa en mai 1944 et l’Armee-Abteilung Grasser à partir du 25 septembre 1944
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