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Opération Gumbinnen-Goldap

L'opération Gumbinnen-Goldap (allemand : Gumbinnen-Goldaper Operation, en russe : Гумбиннен-Гольдапская операция) est une opération offensive soviétique de la Seconde Guerre mondiale menée du 16 au . L'opération constitue la première tentative du général Ivan Tchernyakhovski de pénétrer en Prusse-Orientale en franchissant la frontière allemande avec le 3e front biélorusse. L'objectif de percer jusqu'à Königsberg via Gumbinnen n'est pas atteint, mais les troupes soviétiques parviennent néanmoins à occuper la zone frontalière allemande à l'est de Treuburg, en passant par Goldap et Darkehmen, jusqu'à Schirwindt (en).

Opération Gumbinnen-Goldap
Char d'assaut devant les ruines d'une maison
Char Panther allemand à Goldap,
Informations générales
Date 16-30 octobre 1944
Lieu Prusse-orientale
Issue Victoire allemande
Commandants
Drapeau de l'Allemagne nazie Georg-Hans Reinhardt
Drapeau de l'Allemagne nazie Friedrich Hossbach
Drapeau de l'Allemagne nazie Erhard Raus
Drapeau de l'URSS Ivan Tcherniakhovski
Drapeau de l'URSS Kouzma Galitskiï (en)
Drapeau de l'URSS Piotr Chafranov (en)
Drapeau de l'URSS Aleksandr Loutchinskiï (en)
Drapeau de l'URSS Ivan Lioudnikov
Drapeau de l'URSS Vassíli Glagólev (en)
Drapeau de l'URSS Timofeï Khrioukine
Pertes
16 236 soldats (6 801 tués et disparus, et 9 435 blessés)[1]
115 chars et pièces d'artillerie
79 527 soldats (16 819 tués et disparus, et 62 708 blessés)[1]
914 chars et pièces d'artillerie

Batailles

Front de l’Est
Prémices :

Guerre germano-soviétique :

  • 1941 : L'invasion de l'URSS

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1941-1942 : La contre-offensive soviétique

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1942-1943 : De Fall Blau à 3e Kharkov

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1943-1944 : Libération de l'Ukraine et de la Biélorussie

Front central :

Front sud :

  • 1944-1945 : Campagnes d'Europe centrale et d'Allemagne

Allemagne :

Front nord et Finlande :

Europe orientale :


Front d’Europe de l’Ouest


Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée


Bataille de l’Atlantique


Guerre du Pacifique


Guerre sino-japonaise


Théâtre américain

Préludes et ordre de bataille

Après le succès de l'opération Bagration et la fin de l'opération Kaunas, les armées du 3e front biélorusse avaient avancé vers la Prusse orientale et pris position au début du mos de sur la ligne entre Augustów et Vilkaviškis. Sans la 39e armée (commandée par le général Ivan Lioudnikov), qui participait encore à l'opération Memel (une branche de l'offensive de la Baltique) dans la première moitié du mois d'octobre, le front de Tchernyakhovski dispose des 5e, 28e et 31e armées ainsi que de la 11e armée de la Garde (en), soit un total de 404 500 hommes et 688 chars. Le soutien aérien est assuré par la 1re armée de l'air.

Face au 3e front soviétique, la 4e armée allemande (commandée par le General der Infanterie Hossbach) du groupe d'armées Centre dispose de 5 corps (15 divisions et 2 brigades de cavalerie) au début de l'opération Gumbinnen-Goldap. La frontière de la Prusse orientale est déjà fortifiée en prévision de l'arrivée de l'Armée rouge. Cependant, une part non-négligeables des troupes allemandes sont constituées de divisions de Volksgrenadier, des mobilisés récents, mal équipés, peu entraînés et en sous-effectif.

Ordre de bataille allemand

Groupe d'armées Centre (Georg-Hans Reinhardt)

Ordre de bataille soviétique

Troisième front biélorusse (Ivan Tcherniakhovski)

Déroulement

Offensive soviétique

Le , l'offensive attendue de la 11e armée de la Garde (en) contre l'aile nord de la 4e armée, des deux côtés de la route Vilkaviškis-Gumbinnen, débute à 9h30 par un feu nourri d'artillerie. La dernière phase de la préparation d'artillerie prend fin à 11h00, puis les 8e (ru) et 16e corps de fusiliers de la Garde (ru) passent à l'attaque. Les Soviétiques rencontrent alors une faible résistance de la part des 549e et 561e division de grenadiers dans le secteur de Virbalis, qui se replient rapidement sur des positions plus solides. Là, les Soviétiques sont arrêtés[2].

La perte de terrain des grenadiers engendre le repli du 26e corps allemand. Malgré cela, les gains territoriaux restent en deçà des espérances soviétiques. Le 18 octobre cependant, les éléments avancés du 11e corps blindé de la Garde franchissent la frontière allemande, dans les environs d'Eydtkuhnen, pour la première fois depuis le début de la guerre. Face à la forte résistance allemande, l'attaque soviétique se concentre désormais davantage sur l'Angrapa[2].

C'est dans ce contexte que le petit village de Nemmersdorf est capturé par la 25e brigade de chars de la Garde (ru), qui y commet dans les jours suivants un massacre qui produira un effet retentissant dans la presse allemande[2].

Contre-offensive allemande

La percée soviétique à Nemmersdorf entraîne la perte de Gumbinnen le 22 octobre. Une contre-offensive est menée conjointement par la 5e division blindée et la division Hermann Göring réussit à en chasser les Soviétiques[2].

Les troupes d'élite de la Führer Grenadier Brigade rencontre plus de succès, en recapturant le village de Tellrode. Parallèlement, de très violents combats opposent les Soviétiques aux miliciens sous-entraînés et sous-équipés de la Volkssturm le long de l'Angrapa[2].

Constat d'échec

L'arrivée de renforts allemands en Prusse orientale contraint le général Tcherniakhovski à abandonner ses opérations offensives vers Gumbinnen et à reculer d'une quinzaine de kilomètres en attendant des renforts promis par la Stavka[2].

Quelques offensives limitées continuèrent jusqu'au 26 octobre, avant que l'initiative ne repasse aux Allemands. Des renforts permirent la reprise de Goldap dans les premiers jours de novembre, et le front se stabilisa à la périphérie de la ville[2].

Conséquences

Les pertes soviétiques sont très lourdes (16 000 morts et plus de 60 000 blessés[3]), mais elles ont permis de conquérir près de 2 000 km2 de zone frontalière allemande et ont contraint l'armée allemande à dégarnir le front de la Vistule. L'opération Gumbinnen-Goldap se solde par l'entrée de la guerre terrestre sur le territoire allemand, une première depuis 1939. La propagande nazie fait tout pour minimiser ce fait, et dissuade les civils de fuir la région vers le reste de l'Allemagne. Elle exploite également au maximum le massacre de Nemmersdorf, pour exhorter le peuple allemand à la résistance.

Les Soviétiques se servent de l'expérience acquise lors de cette tentative avortée pour conquérir la Prusse orientale en janvier 1945.

Notes et références

Bibliographie

  • (de) Kurt Dieckert et Horst Großmann, Der Kampf um Ostpreußen, Stuttgart, Motorbuch Verlag, (ISBN 3-87943-436-0)
  • (de) Karl-Heinz Frieser, Klaus Schmider, Klaus Schönherr, Gerhard Schreiber, Kristián Ungváry et Bernd Wegner, Die Ostfront 1943/44 – Der Krieg im Osten und an den Nebenfronten [« The Eastern Front 1943–1944: The War in the East and on the Neighbouring Fronts »], vol. VIII, München, Deutsche Verlags-Anstalt, (ISBN 978-3-421-06235-2)
  • (de) Manfred Zeidler, Kriegsende im Osten – Die Rote Armee und die Besetzung Deutschlands östlich von Oder und Neiße 1944/45 [« End of War in the East - The Red Army and the Occupation of Germany east of Oder and Neisse 1944/45 »], Munich, Oldenbourg, (ISBN 3-486-56187-1, lire en ligne)
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