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Division Hermann Göring

La Fallschirm-Panzer-Division 1. Hermann Göring est une division blindĂ©e de la Luftwaffe engagĂ©e en Afrique du Nord et sur le front de l’Est pendant la Seconde Guerre mondiale.

Fallschirm-Panzer-Division 1. Hermann Göring
Image illustrative de l’article Division Hermann Göring

Création
Dissolution
Pays Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Allégeance TroisiÚme Reich
Branche Luftwaffe
Type Division blindée parachutiste
NommĂ©e en l’honneur de Hermann Göring
Devise Pro Gloria et Patria
Guerres Seconde Guerre mondiale

CrĂ©Ă©e en 1933 au sein de la police prussienne pour assurer la sĂ©curitĂ© du rĂ©gime nazi, elle est rattachĂ©e Ă  la Luftwaffe en 1935, tandis que sa force passe en mĂȘme temps d’un bataillon Ă  un rĂ©giment. C’est en 1942 que l’unitĂ© est transformĂ©e en division blindĂ©e et commence Ă  ĂȘtre employĂ©e de maniĂšre plus intensive au combat. Une partie de la division est envoyĂ©e en Afrique du Nord, oĂč, malgrĂ© de bonnes performances, la quasi-totalitĂ© de l’effectif est perdu lors du repli allemand. Elle combat ensuite les AlliĂ©s en Italie jusqu’en , date Ă  laquelle elle est envoyĂ©e sur le front de l’Est. LĂ -bas, elle devient un corps d’armĂ©e en , bien que les Allemands n’aient plus les moyens Ă  ce moment de mettre sur pieds une si grande unitĂ©. Bien qu’elle inflige de lourdes pertes Ă  l’ArmĂ©e rouge en dĂ©fendant la Prusse orientale, l’unitĂ© est presque entiĂšrement dĂ©truite entre janvier et . Ses restes fusionnent alors avec ceux de la division Großdeutschland et les survivants sont faits prisonniers par les SoviĂ©tiques aprĂšs la capitulation allemande.

Étant arrivĂ© sur le front de l’Est au moment oĂč celui-ci se trouve dĂ©jĂ  proche du territoire que les Allemands considĂšrent leur, la division Hermann Göring ne semble pas y avoir commis de crimes de guerre. En revanche, elle est impliquĂ©e dans nombre de massacres en Italie.

Histoire

Origines (1933-1939)

Les origines de la division remontent Ă  l’accession au pouvoir du parti nazi, en : Adolf Hitler confie Ă  Hermann Göring le poste de ministre de l’IntĂ©rieur de l’État de Prusse, et donc le contrĂŽle sur la police de celui-ci. Göring crĂ©Ă© alors une nouvelle unitĂ© de quatre cents hommes, le Polizei-Abteilung zbV Wecke, ou « Bataillon de police Ă  destination spĂ©ciale Wecke », qui doit assurer la protection du nouveau rĂ©gime et dont le recrutement ne se fait que parmi les nationaux-socialistes dont la loyautĂ© est indiscutable[1]. Le bataillon, qui est successivement renommĂ© Landespolizeigruppe Wecke en puis Landespolizeigruppe General Göring, se lance ainsi dans la traque des communistes berlinois[2].

En , Göring obtient la transformation du bataillon en rĂ©giment et, peu de temps aprĂšs, parvient Ă©galement Ă  le rattacher Ă  la Luftwaffe, afin d’éviter qu’il ne tombe sous le contrĂŽle de son rival Heinrich Himmler, ce dernier Ă©tant alors en passe d’accaparer le contrĂŽle sur les forces de police du Reich. C’est Ă  ce moment-lĂ  qu’est formĂ© un bataillon de parachutistes, qui prend jusqu’en 1938 le nom de I. JĂ€ger-Bataillon, « 1er bataillon de chasseurs », afin de dissimuler son vrai rĂŽle. AprĂšs cette date, la composante parachutiste est toutefois versĂ©e dans une autre unitĂ©[3]. AprĂšs avoir participĂ© Ă  l’annexion de l’Autriche et Ă  celle des SudĂštes, le rĂ©giment compte notamment Ă  la veille de la Seconde Guerre mondiale un bataillon d’infanterie, trois bataillons, deux batteries d’artillerie antiaĂ©rienne et deux bataillons de projecteurs[4].

Le régiment Göring au début de la guerre (1939-1942)

Le rĂ©giment ne participe pas Ă  l’invasion de la Pologne, Ă©tant chargĂ© d’assurer la dĂ©fense antiaĂ©rienne de Berlin et la garde du quartier-gĂ©nĂ©ral de la Luftwaffe. Des Ă©lĂ©ments en sont par la suite dĂ©tachĂ©s pour participer Ă  l’invasion du Danemark et de la NorvĂšge[5].

L’essentiel des troupes est cependant positionnĂ© Ă  la frontiĂšre des Pays-Bas, en prĂ©vision de la campagne de France, oĂč elles sont divisĂ©es en une multitude de petit Kampfgruppen devant appuyer les divisions blindĂ©es. Leur principal rĂŽle est notamment d’assurer la couverture antiaĂ©rienne, mais les canons de 88 mm des batteries antiaĂ©rienne lourdes sont rapidement employĂ©s pour la lutte antichar, et infligent de lourdes pertes aux blindĂ©s AlliĂ©s. Lors de la capitulation française, le rĂ©giment se voit honorĂ© en fournissant une partie de la garde d’honneur de Hitler lors de la signature de l’armistice Ă  CompiĂšgne. Par la suite, le rĂ©giment reste en France jusqu’à la fin de l’annĂ©e 1940, avant de rentrer Ă  Berlin[6].

AprĂšs un passage au printemps 1941 en Roumanie, oĂč il est rattachĂ© Ă  la 12e ArmĂ©e et assure la dĂ©fense des champs pĂ©trolifĂšres de Ploesti, le rĂ©giment prend part Ă  l’invasion de l’Union soviĂ©tique en . RattachĂ© au Panzergruppe von Kleist, positionnĂ© le long de la riviĂšre Boug, il participe Ă  la conquĂȘte de l’Ukraine, pendant laquelle il se montre une nouvelle fois trĂšs efficace dans la lutte contre les chars, mais subit Ă©galement de lourdes pertes. Le gros du rĂ©giment est ainsi renvoyĂ© Ă  Berlin Ă  la fin de l’annĂ©e, puis Ă  Paris, pour se remettre. Un seul bataillon reste en arriĂšre et est par la suite presque entiĂšrement dĂ©truit[6].

Expansion du régiment (1942-1943)

En , le rĂ©giment devient une brigade, puis, en octobre de la mĂȘme annĂ©e, une division. Celle-ci est organisĂ©e Ă  la maniĂšre d’une Panzerdivision et son effectif est prĂ©levĂ© pour partie dans la Heer, notamment les Ă©quipages de chars, et pour partie dans la Luftwaffe, le 5e rĂ©giment parachutiste Ă©tant par exemple absorbĂ© par la nouvelle unitĂ©. La division est progressivement mise sur pied et entraĂźnĂ©e Ă  Mont-de-Marsan, ses Ă©lĂ©ments Ă©tant progressivement envoyĂ©s de lĂ  en Italie et en Afrique du Nord[7].

Entre 7 000 et 11 000 hommes forment ainsi en Tunisie le Kampfgruppe Schmid. MalgrĂ© d’excellentes performances dans les combats qui s’ensuivent, qui lui valent d’ĂȘtre rĂ©guliĂšrement citĂ© dans les communiquĂ©s de la Wehrmacht, la quasi-totalitĂ© du Kampfgruppe est faite prisonniĂšre aprĂšs la reddition des troupes allemandes en Afrique du Nord en . Cet Ă©vĂšnement impacte considĂ©rablement la capacitĂ© militaire de la division, qui perd ainsi une grande partie de ses vĂ©tĂ©rans[7].

Les quelques rescapĂ©s sont rassemblĂ©s en Sicile avec les Ă©lĂ©ments qui Ă©taient encore en formation en France, dans la prĂ©vision d’un dĂ©barquement alliĂ©. Lorsque celui-ci, nommĂ© opĂ©ration Husky, dĂ©bute en , la division oppose une rĂ©sistance acharnĂ©e, mais est forcĂ©e de se replier progressivement vers Messine, puis Ă  Ă©vacuer l’üle. À l’inverse de l’épisode nord-africain, la division parvient cette fois Ă  sauver la majoritĂ© de ses troupes et de son matĂ©riel[8].

Front italien (1943-1944)

Photographie de la PK montrant Schlegel en compagnie de l’abbĂ© Gregorio Vito Diamare pendant l’évacuation des Ɠuvres de l’abbaye, janvier 1944.

Les AmĂ©ricains qui dĂ©barquent Ă  Salerne le retrouvent ainsi face Ă  eux la division Göring, qui leur donne une nouvelle fois du fil Ă  retorde avant d’ĂȘtre contrainte Ă  se replier vers l’intĂ©rieur des terres pour Ă©chapper au support naval alliĂ©. Dans les semaines qui suivent, la division ralentit fortement la progression alliĂ©e, laissant au reste de l’armĂ©e le temps de se fortifier le long de la ligne Gustave[8].

À l’automne, l’Oberstleutnant Schlegel, commandant l’atelier de rĂ©paration de la division, installĂ© Ă  proximitĂ© de l’abbaye de Montecassino, propose de sa propre initiative Ă  l’abbĂ© de l’aider Ă  Ă©vacuer le trĂ©sor de l’abbaye au Vatican. L’opĂ©ration, qui dure plusieurs semaines, permet de sauver de nombreuses Ɠuvres d’art de la destruction, mais vaudra Ă  Schlegel de nombreux ennuis : il Ă©chappe d’abord aux SS, qui l’accusent de pillage, grĂące au gĂ©nĂ©ral Conrath, puis, Ă  la fin de la guerre, est emprisonnĂ© pour le mĂȘme motif par les AlliĂ©s, et n’est libĂ©rĂ© qu’à la suite de l’intervention de Harold Alexander[9].

En , la division Göring fait partie des unitĂ©s allemandes opposĂ©es au dĂ©barquement alliĂ© Ă  Anzio, avant de retourner en arriĂšre en Toscane. Quelques mois plus tard, lorsque les AlliĂ©s percent finalement la ligne Gustave, la division est envoyĂ©e dans les environs de Velletri, mais ce dĂ©placement, qui se fait de jour, entraĂźne de lourdes pertes sous les attaques de l’aviation amĂ©ricaine. La supĂ©rioritĂ© alliĂ©e au sol et dans les airs conduit au repli progressif vers le nord, et la division est finalement retirĂ©e d’Italie le [10].

Front de l’Est

La division arrive dans la rĂ©gion de Varsovie le , oĂč elle est assignĂ©e Ă  une attaque conjointe avec la 19. Panzer-Division et la 5. SS-Panzer-Division « Wiking » contre le flanc et l’arriĂšre du 3e corps blindĂ© soviĂ©tique, qui est presque entiĂšrement dĂ©truit dans l’opĂ©ration. Il ne semble toutefois pas qu’elle ait contribuĂ© Ă  l’écrasement du soulĂšvement de Varsovie[11] - [12]. Le , la division est transformĂ©e en un corps d’armĂ©e, une deuxiĂšme division lui Ă©tant adjointe. Il s’agit toutefois en grande partie d’un artifice : chacune des deux divisions est plus faible que l’ancienne et la majeure partie des nouvelles recrues est totalement inexpĂ©rimentĂ©e. La nouvelle formation est immĂ©diatement envoyĂ©e dĂ©fendre la Prusse orientale, oĂč elle parvient Ă  repousser la 11e ArmĂ©e de la Garde le Ă  Nemmersdorf, mais s’enlise ensuite jusqu’en dans une bataille dĂ©fensive prĂšs de Gumbinnen[13] - [12].

À la suite de l’offensive soviĂ©tique de la mi-janvier, le corps est encerclĂ© prĂšs d’Heiligenbeil. Il y rĂ©siste deux mois avant d’ĂȘtre Ă©vacuĂ© par la mer avec de lourdes pertes, seul un quart de l’effectif ayant survĂ©cu[13] - [14]. Les survivants sont progressivement rassemblĂ©s vers Berlin, mais dans la confusion de la dĂ©bĂącle allemande, certaines unitĂ©s restent attachĂ©es Ă  d’autres formations, tandis que des Ă©lĂ©ments d’autres divisions se joignent Ă  la Hermann Göring. Celle-ci se mĂ©lange notamment Ă  la division Großdeutschland. MalgrĂ© son caractĂšre dĂ©sormais hĂ©tĂ©roclite, la division parvient Ă  infliger d’importantes pertes Ă  la 1re division blindĂ©e polonaise prĂšs de Kodersdorf[15]. Au moment de la fin des hostilitĂ©s, les restes de la Hermann Göring se trouvent dans la rĂ©gion de KönigsbrĂŒck. La percĂ©e vers l’Ouest ayant Ă©chouĂ©, les survivants sont fait prisonniers par les SoviĂ©tiques, beaucoup devant demeurer en captivitĂ© jusqu’en 1956[16].

Organisation

Recrutement et entraĂźnement

À l’origine, le recrutement s’effectue sur la base de critĂšres stricts, similaires Ă  ceux en vigueur pour d’autres unitĂ©s d’élite de la Wehrmacht ou de la SS, comme les rĂ©giments Leibstandarte Adolf Hitler ou Großdeutschland. Ainsi, seuls les cĂ©libataires dont l’ñge est compris entre dix-huit et vingt-cinq ans, qui sont non seulement de nationalitĂ© allemande, mais Ă©galement d’ascendance aryenne et mesurant au minimum 1,68 m peuvent espĂ©rer postuler. Il est Ă©galement attendu des recrues que leur casier judiciaire soit vierge, qu’ils soient de bons sportifs et qu’ils aient prouvĂ©s leur support au parti nazi. La durĂ©e minimale d’engagement, qui est initialement la mĂȘme que celle de l’ArmĂ©e, est augmentĂ©e pendant la guerre Ă  douze ans de service[4].

La formation, l’entraĂźnement et le casernement des troupes s’effectue dans la caserne Hermann Göring spĂ©cialement construite pour cet usage, situĂ©e Ă  Berlin-Reinickendorf. Celle-ci compte plus d’une centaine de bĂątiment et notamment de nombreuses installations sportives, afin de permettre un entraĂźnement physique intensif[3].

Les pertes subies au cours de la guerre ne permettent cependant pas de maintenir ni les critĂšres de sĂ©lection, ni l’entraĂźnement intensif. La division Göring finit ainsi par complĂ©ter ses rangs simplement en prĂ©levant des hommes dans d’autres unitĂ©s de la Luftwaffe[4].

Du bataillon Ă  la brigade, 1935-1942

À sa crĂ©ation au printemps 1933, l’unitĂ© prend la forme d’un bataillon d’environ quatre cents hommes, commandĂ©s par un major de la Schutzpolizei, Walther Wecke (de)[1]. AprĂšs sa transformation en rĂ©giment en 1935, l’unitĂ© compte sur le papier deux bataillons de chasseurs (I. et II. JĂ€gerbataillonen), une compagnie de motards (13. KradschĂŒtzenkompanie), une compagnie de pionniers (15. Pionierkompanie), une troupe de cavalerie (Reiterzug) et un peloton de transmissions (Nachrichtenzug), auxquels s’ajoutent une fanfare (Musikkorps) et l’état-major rĂ©gimentaire (Regimentstab). L’ensemble est placĂ© sous le commandement de l’Oberstleutnant de la Landespolizei Friedrich-Wilhelm Jakoby (de). En 1937, les deux bataillons de chasseurs et la compagnie de pionniers forment au sein du rĂ©giment un bataillon parachutiste (IV. FallschirmschĂŒtzenbataillon), qui en est ensuite dĂ©tachĂ© en 1938 pour former une unitĂ© autonome[3].

En 1939, la composition du rĂ©giment a considĂ©rablement changĂ© par rapport Ă  son Ă©tat de 1935, celui-ci comptant dĂ©sormais trois bataillons d’artillerie antiaĂ©rienne : un d’artillerie lourde (I. (schwere) Flakabteilung) et un d’artillerie lĂ©gĂšre (II. et IV. (leichte) Flakabteilung). S’y ajoutent un bataillon de projecteurs (III. Scheinwerferabteilung) et sa rĂ©serve (Reserve Scheinwerferabteilung), un bataillon de gardes (Wachbataillon) comptant trois compagnies d’infanterie (Wachkompanie) et un escadron de cavalerie (Reiterschwadron), une batterie d’artillerie antiaĂ©rienne lourde sur voie ferrĂ©e ((schwere) Eisenbahn Flakbatterie) et une batterie d’artillerie lĂ©gĂšre antiaĂ©rienne ((leichte) Flakbatterie). Le rĂ©giment comporte Ă©galement un bataillon spĂ©cial dĂ©diĂ© Ă  l’entraĂźnement (Ersatzabteilung). Sont Ă©galement toujours prĂ©sents la fanfare et l’état-major rĂ©gimentaire, qui se voit toutefois augmentĂ© d’une batterie d’artillerie (Stabsartillerie)[4].

Au printemps 1942, le rĂ©giment est transformĂ© en une brigade commandĂ©e par le Generalmajor Paul Conrath. Celle-ci comprend trois rĂ©giments d’infanterie (I., II. et III. SchĂŒtzenregiment), dont la composition n’est pas identique : le premier compte quatre compagnies d’infanterie, tout comme le deuxiĂšme, qui dispose nĂ©anmoins en plus d’une compagnie d’artillerie, tandis que le troisiĂšme est composĂ© d’une compagnie de motard, d’une compagnie de pionniers mĂ©canisĂ©s et d’une compagnie d’artillerie antichar. Il faut y ajouter un rĂ©giment d’artillerie antiaĂ©rienne (Flakregiment) comptant quatre bataillons : le premier avec trois batteries antiaĂ©riennes lourdes et trois lĂ©gĂšres, le deuxiĂšme avec trois batteries antiaĂ©riennes lourdes, deux lĂ©gĂšres et une d’obusiers, le troisiĂšme avec trois batteries d’artillerie. Le quatriĂšme, dit FĂŒhrerabteilung, compte trois batteries antiaĂ©riennes et est dĂ©tachĂ© de maniĂšre permanente pour assurer la dĂ©fense du quartier gĂ©nĂ©ral de Hitler. La fanfare, l’état-major et le bataillon d’entraĂźnement sont toujours prĂ©sents, ainsi que le bataillon de gardes, nĂ©anmoins rĂ©duit Ă  trois compagnies d’infanterie[7].

La division blindée, 1942-1944

La brigade n’existe que quelques mois avant d’ĂȘtre convertie en division en . La nouvelle division se dĂ©compose principalement en deux rĂ©giments de grenadiers (1. et 2. Grenadierregiment Hermann Göring), comprenant chacun trois bataillons, une compagnie d’artillerie et une compagnie d’artillerie antichar, un rĂ©giment de chasseurs, principalement formĂ© des restes du 5e rĂ©giment de parachutistes (5. FallschirmjĂ€gerregiment), un rĂ©giment blindĂ© (Panzerregiment), un rĂ©giment d’artillerie antiaĂ©rienne et un rĂ©giment d’artillerie, ce dernier comptant quatre bataillons conventionnels et un bataillon de canons d’assaut (V. SturmgeschĂŒtzabteilung). En plus de ce cƓur, la division comprend un bataillon de reconnaissance (AufklĂ€rungsabteilung), un bataillon blindĂ© de pionniers (Panzerpioniersabteilung), un bataillon blindĂ© de transmissions (Panzernachrichtenabteilung), ainsi que d’autres unitĂ©s de support. Cette organisation reste nĂ©anmoins largement thĂ©oriques, les diffĂ©rentes unitĂ©s Ă©tant engagĂ©es sĂ©parĂ©ment au fur et Ă  mesure qu’elles deviennent opĂ©rationelles[7].

La division est une nouvelle fois rĂ©organisĂ©e au dĂ©but de l’étĂ© 1943, dans le but d’en faire une division blindĂ©e complĂšte. Celle-ci est composĂ©e d’un rĂ©giment blindĂ© comprenant deux bataillons de chars et un bataillon de canons d’assaut, deux rĂ©giments d’infanterie mĂ©canisĂ©e (1. et 2. Panzergrenadierregiment), un rĂ©giment d’artillerie antiaĂ©rienne, un rĂ©giment blindĂ© d’artillerie, un bataillon blindĂ© de pionniers, un bataillon blindĂ© de reconnaissance et un bataillon blindĂ© de transmissions. Le support est assurĂ© par un bataillon d’intendance (Nachschubabteilung), un bataillon de rĂ©paration (Instandsetzungabteilung), une compagnie-Ă©cole (Divisionskampfschule) associĂ©e Ă  un bataillon d’entraĂźnement (Feldersatzbataillon), un bataillon mĂ©dical (SanitĂ€tsabteilung) et l’état-major divisionnaire (Divisionsstab) ainsi qu’une unitĂ© administrative (Verwaltungstruppe)[17].

Le corps d’armĂ©e 1944-1945

En , la division est transformĂ©e en corps d’armĂ©e blindĂ© par l’ajout d’une deuxiĂšme division. Cette dĂ©cision est essentiellement un vƓu pieux : Ă  cette date il n’y a dĂ©jĂ  plus assez d’hommes disponibles pour assurer le plein effectif d’une seule division et la deuxiĂšme restera largement une formation de papier, ne comptant d’ailleurs aucun homme jusqu’au dĂ©but de l’annĂ©e 1945. À cette date, le corps reste sous le commandement de Schmaltz, qui est pour ce faire promu au rang de Generalleutnant[12].

L’ordre de bataille thĂ©orique de cette nouvelle formation est d’une division blindĂ©e parachutiste (Fallschirmpanzerdivision 1 Hermann Göring), une division de grenadiers blindĂ©s parachutistes (Fallschirmpanzergrenadierdivision 2 Hermann Göring) et une unitĂ© de support (Korpstruppen), auxquelles s’ajoutent un rĂ©giment et deux brigades de formation et d’entraĂźnement (Fallschirmpanzererstaz und Ausbildungsbrigade), un bataillon d’artillerie antiaĂ©rienne assignĂ© au quartier gĂ©nĂ©ral de Hitler (FĂŒhrerflakabteilung), un bataillon d’escorte (Begleitbataillon Reichsmarschall Göring) et une unitĂ© logistique (Heimatstab Berlin)[18].

Crimes de guerre

Les hommes de la division Hermann Göring sont impliquĂ©s dans plus de deux cents crimes de guerre ayant Ă©tĂ© perpĂ©trĂ©s en Italie entre et . Les plus meurtriers de ceux-ci sont commis vers la fin de l’occupation, Ă  partir de [19].

Le , la division dirige le massacre de Monchio, Susano et Costrignano : une batterie anti-aĂ©rienne de la division bombarde les villages de la commune de Palagano, puis les soldats les attaquent, exĂ©cutent les habitants, notamment les hommes, pillent et incendient les maisons. Les pertes civiles sont estimĂ©es Ă  cent trente personnes[20]. AprĂšs que deux soldats allemands aient Ă©tĂ© tuĂ©s par les partisans le , le premier rĂ©giment d’artillerie antiaĂ©rienne de la division met Ă  feu et Ă  sang les alentours de Pratovecchio et Stia. Outre les exĂ©cutions, dont celle d’otages sur le lieu mĂȘme oĂč les soldats ont Ă©tĂ© tuĂ©s deux jours plus tĂŽt, des actes de torture et des viols sont Ă©galement commis. Au moins cent sept personnes sont tuĂ©s pendant cet Ă©pisode[21].

Un scĂ©nario similaire se produit le dans la rĂ©gion de Civitella in Val di Chiana aprĂšs la mort d’un Feldgendarme de la division le . La population du hameau oĂč a eu lieu l’embuscade est presque entiĂšrement massacrĂ©e, tandis que dans les autres localitĂ©s les hommes sont raflĂ©s et exĂ©cutĂ©s. LĂ  encore des viols et des incendies sont Ă©galement perpĂ©trĂ©s et le nombre est estimĂ© Ă  cent quarante-six[22]. Par ailleurs, le , dans le cadre d’une opĂ©ration anti-partisans, des membres de la division Hermann Göring accompagnĂ©s de soldats italiens raflent puis exĂ©cutent les hommes des hameaux de la commune de Cavriglia, cent soixante-treize Ă©tant tuĂ©s[23].

Uniforme

À l’origine, l’unitĂ© est habillĂ©e avec l’uniforme bleu marine de la police prussienne, rapidement remplacĂ© dĂšs le milieu de l’annĂ©e 1933 par le nouvel uniforme de la Landespolizei : gris-vert, avec le col vert sombre ou marron foncĂ© et des passepoils vert clair. À partir de , l’uniforme se voit adjoindre dans la partie infĂ©rieure de la manche gauche une bande vert sombre portant la mention « L.P.G. General Göring », diffĂ©rentes versions existant pour les officiers, sous-officiers et soldats du rang[24] - [25].

AprĂšs le versement dans la Luftwaffe, l’unitĂ© porte les uniformes et les insignes de cette arme : la veste M1935 Fliegerbluse est notamment trĂšs populaire et restera trĂšs portĂ©e, mĂȘme aprĂšs l’introduction en 1938 d’une nouvelle tunique d’une autre coupe[26]. Un passepoil blanc, caractĂ©ristique de la division, est portĂ© autour du col et sur les Ă©paulettes, le premier se retrouvant tout au long de la guerre, malgrĂ© son interdiction pour les hommes du rang et les sous-officiers Ă  partir de . En thĂ©orie, un passepoil de la couleur de l’arme, par exemple rouge pour l’artillerie, apparaĂźt autour de l’insigne de col, toutefois, les changements rapides de rĂšglement firent qu’il y eut rarement une pratique homogĂšne Ă  ce niveau[27].

Le principal trait distinctif du rĂ©giment est la bande portant le nom de Göring, qui migra toutefois de la manche gauche Ă  la manche droite lors du passage Ă  la Luftwaffe. Le texte Ă©volua en mĂȘme temps que le nom de l’unitĂ© : General Göring Ă  partir de puis Hermann Göring aprĂšs . Le style changea Ă©galement, passant en de la Fraktur Ă  l’Antiqua. Par ailleurs, les soldats appartenant Ă  la Feldgendarmerie ainsi que ceux rattachĂ©s au FĂŒhrerhauptquartier, le quartier gĂ©nĂ©ral de Hitler, portent sur la manche gauche une bande comportant ces noms[28].

Les Ă©quipages des vĂ©hicules blindĂ©s portent quant Ă  eux l’uniforme noir habituel des Panzertruppen, mais avec des passepoils blancs, au lieu du rose de l’arme blindĂ©e, et les insignes de la Luftwaffe[29]. De mĂȘme, les troupes dĂ©ployĂ©es en Afrique du Nord, en Sicile et en Italie reçurent en dotation la version tropicale de l’uniforme de la Luftwaffe, de couleur sable[30]. Il semble aussi que certaines unitĂ©s parvinrent Ă  se procurer Ă  partir de les tenues de camouflage habituellement portĂ©es par les SS ; ces effets vestimentaires disparurent progressivement Ă  partir de 1943, lorsque la Luftwaffe introduisit son propre motif de camouflage[31].

BanniĂšre et fanions

BanniÚre de police du premier bataillon du régiment Göring, vers 1936.

L’une des particularitĂ©s de la division Göring est qu’elle conserva une banniĂšre de style police aprĂšs son passage dans la Luftwaffe. La banniĂšre se prĂ©sente ainsi sous la forme d’un carrĂ© vert, couleur de la police, Ă  frange argentĂ©e et portant une grande croix gammĂ©e blanche. Au milieu un cercle blanc entourĂ© d’une couronne de lauriers argentĂ©e contient l’aigle de Prusse, surmontĂ©e de la devise Pro Gloria et Patria[32]. Cette particularitĂ© se retrouve sur l’uniforme du porte-banniĂšre, qui porte un hausse-col propre Ă  la division, comportant notamment l’étoile de la police au lieu de l’aigle de la Luftwaffe[33] ; de la mĂȘme maniĂšre, sa bandouliĂšre comporte Ă©galement une large bande du vert clair de la police[32].

Références

  1. Williamson 2003, p. 3.
  2. Williamson 2003, p. 3-4.
  3. Williamson 2003, p. 4.
  4. Williamson 2003, p. 5.
  5. Williamson 2003, p. 6.
  6. Williamson 2003, p. 7.
  7. Williamson 2003, p. 8.
  8. Williamson 2003, p. 10.
  9. Williamson 2003, p. 11.
  10. Williamson 2003, p. 12.
  11. Quarrie 1976, p. 21.
  12. Williamson 2003, p. 13-14.
  13. Quarrie 1976, p. 22.
  14. Williamson 2003, p. 15.
  15. Williamson 2003, p. 16.
  16. Williamson 2003, p. 16-17.
  17. Williamson 2003, p. 9.
  18. Williamson 2003, p. 14-15.
  19. (it) « Fallschirm-Panzer-Division “Hermann Goring“ », sur http://www.straginazifasciste.it, (consultĂ© le )
  20. (it) « MONCHIO SUSANO E COSTRIGNANO PALAGANO 18.03.1944 », sur http://www.straginazifasciste.it, (consulté le )
  21. (it) « VALLUCCIOLE PRATOVECCHIO STIA 13.04.1944 », sur http://www.straginazifasciste.it, (consulté le )
  22. (it) « CIVITELLA IN VAL DI CHIANA 29.06.1944 », sur http://www.straginazifasciste.it, (consulté le )
  23. (it) « CAVRIGLIA 04.07.1944 », sur http://www.straginazifasciste.it, (consulté le )
  24. Williamson 2003, p. 19.
  25. (en) Gordon Williamson, World War II German Police Units, vol. 434, Oxford, Osprey Publishing, coll. « Men-at-Arms », (ISBN 9781846030680), p. 43
  26. Williamson 2003, p. 21-22.
  27. Williamson 2003, p. 23-24.
  28. Williamson 2003, p. 33.
  29. Williamson 2003, p. 34-35.
  30. Williamson 2003, p. 38.
  31. Williamson 2003, p. 39.
  32. Williamson 2003, p. 43.
  33. Williamson 2003, p. 34.

Annexes

Bibliographie

  • (en) Bruce Quarrie, Fallschirmpanzerdivision “Hermann Göring”, vol. 4, Londres, Osprey Publishing, coll. « Vanguard », (ISBN 9780850451245).
  • (en) Gordon Williamson, The ‘Hermann Göring’ Division, vol. 385, Oxford, Osprey Publishing, coll. « Men-at-Arms », (ISBN 9781841764061).
  • (en) Martin Windrow, Luftwaffe Airborne and Field Units, vol. 22, Reading, Osprey Publishing, coll. « Men-at-Arms », (ISBN 9780850451146).

Voir aussi

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