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Objectif Lune

Objectif Lune est le seiziĂšme album de bande dessinĂ©e des Aventures de Tintin. Sa prĂ©publication dans les pages du journal Tintin se confond avec celle de l’album suivant, On a marchĂ© sur la Lune. C'est d'ailleurs uniquement sous ce dernier titre que l'aventure est prĂ©sentĂ©e. 24 planches sont prĂ©publiĂ©es du au puis 93 autres du au . L’album paraĂźt en 1953.

Objectif Lune
16e album de la série Les Aventures de Tintin
Haut de couverture de l'album Objectif Lune.
Haut de couverture de l'album Objectif Lune.

Auteur Hergé
Genre(s) Franco-Belge
Aventure

Personnages principaux Tintin
Milou
Capitaine Haddock
Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Lieu de l’action Drapeau de la Belgique Belgique
[[Fichier:|20x18px|border|Drapeau de la Syldavie|class=noviewer]] Syldavie

Langue originale Français
Éditeur Casterman
PremiĂšre publication 1953
Nb. de pages 62

Prépublication Tintin
Albums de la série

Résumé

Le capitaine Haddock, Tintin et Tournesol dans leurs combinaisons spatiales, exposition au Centre belge de la bande dessinée.

De retour de voyage, Tintin et le capitaine Haddock apprennent que le professeur Tournesol, qui Ă©tait censĂ© rester au chĂąteau de Moulinsart, est parti trois semaines auparavant pour la Syldavie. À leur arrivĂ©e, ils reçoivent un tĂ©lĂ©gramme du professeur leur demandant de le rejoindre sans pour autant leur expliquer les raisons de son dĂ©part.

ArrivĂ©s en Syldavie, ils sont pris en charge depuis l'aĂ©roport par un chauffeur et un valet de pied (en rĂ©alitĂ© des agents de la Zepo, les services secrets syldaves), dĂ©pĂȘchĂ©s par le professeur, qui les conduisent vers une destination inconnue. AprĂšs plusieurs heures de route, ils se retrouvent bientĂŽt dans une base secrĂšte, le centre de recherches atomiques de Sbrodj, tapie au cƓur des montagnes, et dirigĂ©e par M. Baxter. LĂ , ils retrouvent le professeur Tournesol qui les informe qu’il a Ă©tĂ© engagĂ© pour conduire la rĂ©alisation d’une fusĂ©e lunaire dont il a conçu le moteur atomique, et qu’il s’apprĂȘte Ă  utiliser pour se diriger vers la Lune. Bien malgrĂ© eux, Tintin et le capitaine Haddock acceptent de l’accompagner. Cependant, des Ă©vĂ©nements anormaux se produisent : deux hommes parviennent Ă  pĂ©nĂ©trer en parachute dans la « zone interdite », et de mystĂ©rieux concurrents tentent de saboter le projet


Deux hommes sont capturĂ©s, mais ce sont en fait les dĂ©tectives Dupont et Dupond envoyĂ©s Ă  la rescousse[1]. En vĂ©ritĂ©, les deux parachutistes qui se sont introduits dans la zone de l’usine se font remettre par un complice mystĂ©rieux des informations concernant (on l’apprendra plus tard) le tĂ©lĂ©guidage de la fusĂ©e expĂ©rimentale X-FLR 6. Tintin, ayant anticipĂ© cela, tente en vain de les arrĂȘter, et se fait blesser par balle (mais finira par se rĂ©tablir). Le reporter et ses compagnons comprennent alors qu’il y a un traĂźtre parmi le personnel de la base.

La X-FLR 6, radioguidĂ©e depuis la base, dĂ©colle et fait le tour de la Lune en photographiant sa face cachĂ©e (qui est invisible depuis la Terre). C’est alors que des bandits prennent le contrĂŽle du radioguidage de la fusĂ©e afin de s’en emparer. Pour Ă©viter cela, Tournesol dĂ©clenche un systĂšme d’explosion Ă  distance qu’il avait rajoutĂ© sur la fusĂ©e sur recommandation de Tintin. La X-FLR 6 est alors dĂ©truite avant d’avoir pu ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©e par les bandits. NĂ©anmoins, l’essai reste concluant et Tournesol dĂ©cide de s’engager dans la construction de la fusĂ©e qui permettra Ă  lui, Ă  Tintin, au capitaine Haddock, Ă  un des ingĂ©nieurs de l’usine nommĂ© Frank Wolff – qui seconde Tournesol – et Milou de se rendre sur la Lune.

Les mois passent et le travail avance. Mais, au cours d’une dispute, Haddock traite le professeur de « zouave ». Tournesol, fou de rage, lui fait alors visiter de force le chantier de la fusĂ©e lunaire. Malheureusement il est victime d’une chute accidentelle et celle-ci le rend amnĂ©sique. À moins qu’il ne guĂ©risse, le voyage lunaire s'avĂšre impossible. Finalement, Tournesol retrouve la mĂ©moire, grĂące au mot « zouave », Ă  nouveau prononcĂ© par Haddock.

Enfin, le jour du dĂ©part arrive. Tintin, Milou, Haddock, Tournesol et Wolff embarquent Ă  bord de la fusĂ©e. Celle-ci dĂ©colle en emportant ses passagers, qui s'Ă©vanouissent sous l'effet de la poussĂ©e en direction de la Lune. À l’usine, Baxter et les autres membres s’inquiĂštent de ne recevoir aucune rĂ©ponse Ă  leurs appels radio.

Fiche technique

CrĂ©ation de l'Ɠuvre

HergĂ© demanda dĂšs 1947 Ă  Jacques Van Melkebeke et Ă  Bernard Heuvelmans de prĂ©parer une premiĂšre version du scĂ©nario de l'aventure lunaire. Celle-ci fut rapidement abandonnĂ©e par l'auteur, qui n'en garda que quelques Ă©lĂ©ments, tels que le gag du whisky en boule ou l'excursion dans l'espace d'Haddock saoul[2]. HergĂ© aurait volontairement brĂ»lĂ© ce scĂ©nario lors d'une balade avec Marcel Dehaye prĂšs de l'abbaye de Scourmont[3]. HergĂ© reconnaĂźt que Bernard Heuvelmans — qui l'avait dĂ©jĂ  aidĂ© sur L'Étoile mystĂ©rieuse et Le Temple du Soleil — a notamment apportĂ© au scĂ©nario, outre des connaissances scientifiques, « plusieurs Ă©lĂ©ments et gags [:] l'apesanteur, le whisky qui se met en boule, Adonis et son satellite Haddock »[4]. De ce projet, il ne reste qu'une premiĂšre planche d'HergĂ© partiellement mise Ă  l'encre, rĂ©alisĂ©e en 1948[2]. Elle reprĂ©sente le professeur Tournesol dans les studios d'une radio new-yorkaise, oĂč il raconte qu'il veut rendre visite Ă  cette lune qui lui avait sauvĂ© la vie chez les Incas dans Le Temple du Soleil. Dans cette version, il dirige l'opĂ©ration depuis le centre amĂ©ricain de Red Mills (« Moulin rouge »), aidĂ© en cela par le professeur Calys (apparu dans L'Étoile mystĂ©rieuse). Ce dernier joue un rĂŽle similaire Ă  celui de Frank Wolff, puisqu'il trahit son chef en vendant les secrets de la fusĂ©e lunaire pour acheter un diamant pour les beaux yeux de l'actrice amĂ©ricaine Rita Hayworth, qui a rĂ©ellement existĂ©[2]. HergĂ© s'attelle l'annĂ©e suivante Ă  sa nouvelle mouture, aidĂ© en cela par Bob de Moor et Albert Weinberg (futur crĂ©ateur de Dan Cooper)[5].

Amener ses hĂ©ros sur la Lune est pour HergĂ© l’exotisme absolu. Dans les albums qui suivront, il utilisera plutĂŽt l’univers qu’il a crĂ©Ă© dans une phase « domestique » dont le point culminant sera Les Bijoux de la Castafiore[6].

Ce n’est pas la premiĂšre fois qu’HergĂ© s’intĂ©resse aux exploits aĂ©ronautiques, puisque les deux tomes de Stratonef H22 (1951) des Aventures de Jo, Zette et Jocko, y font rĂ©fĂ©rence[7].

HergĂ© a consultĂ© un de ses amis, le scientifique Bernard Heuvelmans (s'aidant aussi de son essai L'Homme parmi les Ă©toiles, paru en 1944), le livre Notre amie, la Lune de Pierre Rousseau (1943), ainsi que le livre L'Astronautique d'Alexandre Ananoff[8]. Les travaux d'Auguste Piccard l'inspirent Ă©galement[9]. Alexandre Ananoff fut d'un grand secours pour le bĂ©dĂ©iste, qui engagea avec lui une correspondance suivie, afin de valider ses hypothĂšses de travail. HergĂ© puisa dans les croquis du livre d'Ananoff des modĂšles pour les combinaisons spatiales et l'organisation du poste de pilotage, dont il fait faire une maquette trĂšs prĂ©cise par Arthur Vannoeyen[10]. Celle-ci servira aux dessinateurs et aux coloristes des Studios HergĂ©, afin qu'ils puissent reprĂ©senter de maniĂšre cohĂ©rente l'intĂ©rieur de la fusĂ©e[10]. La couverture du Tintin du 11 mai 1950 reprĂ©sente d'ailleurs discrĂštement L’Astronautique, posĂ© sur un bureau au premier plan[11], en hommage Ă  son auteur[5] - [9].

On peut remarquer aussi que les parties de l’album Objectif Lune traitant de la rĂ©alisation du projet s’inspirent trĂšs largement du film Destination... Lune ! (Destination Moon, titre qui servira Ă©galement pour la version anglophone de l'album) d'Irving Pichel (d'aprĂšs le roman et sur un scĂ©nario de Robert A. Heinlein), sorti en 1950[12]. Les dĂ©cors du film ont Ă©tĂ© peints par le peintre Chesley Bonestell, dont le travail inspira aussi le dessinateur pour sa reprĂ©sentation des paysages spatiaux, qu'il dĂ©couvrit dans le magazine amĂ©ricain Life et dans le belge Le Patriote illustrĂ©[5]. L'illustrateur Chesley Bonestell, inspire aussi la conception des scaphandres et le char lunaire[10]. Dans son ouvrage TracĂ© RG - Le phĂ©nomĂšne HergĂ©[13] paru en 1998, Huibrecht Van Opstal Ă©voque un « dĂ©tournement » du film[14] ou d'un « comics » tirĂ© du film, accusation reprise sur certains forums de tintinophiles[15].

La complexitĂ© et la longueur de l'aventure Ă©puisent HergĂ©, qui risque la dĂ©pression nerveuse[10]. Il dĂ©cide de prendre une pause, qui dure dix-huit mois[10]. Il explique notamment son absence dans une lettre, Ă©crite depuis la Suisse oĂč il se repose, accompagnĂ©e d'un dessin oĂč il se reprĂ©sente fatiguĂ©, sonnĂ©, affalĂ© dans un fauteuil, son matĂ©riel de dessin au sol[10].

Au sein des Studios Hergé, Bob de Moor réalise de nombreux décors de l'album, dont le centre de recherche syldave, les ateliers et salles de montage, la salle de tir, la tour de contrÎle, et le pas de tir. Les tours de montage de la fusée, aux charpentes métalliques complexes, nécessitent onze jours de travail[16]. Il dessine également la Terre vue de l'espace dans la large case montrant la fusée s'en éloigner[16].

Parution

Prépublication dans Le Journal de Tintin

Lors de la prĂ©publication, Le Journal de Tintin fait un poisson d'avril en 1953 Ă  ses lecteurs en annonçant que la « fusĂ©e du professeur Ananoff » serait exposĂ©e au stade du Heysel et que les lecteurs de l'hebdomadaire auraient droit Ă  des invitations spĂ©ciales en raison de la participation d'Alexandre Ananoff Ă  l'Ă©laboration d’On a marchĂ© sur la Lune. L'article prĂ©tend qu'Alexandre Ananoff et Wernher von Braun ont conçu une vĂ©ritable fusĂ©e lunaire, et prĂ©sentent leurs projets dans toute l'Europe. La photographie l'accompagnant, reprĂ©sentant un scientifique en blouse Ă  bord du poste de pilotage, est en rĂ©alitĂ© un photomontage intĂ©grant un homme dans la maquette de la fusĂ©e conçue pour les Studios HergĂ© comme rĂ©fĂ©rence pour les dĂ©cors. Le canular est rĂ©vĂ©lĂ© dans le numĂ©ro de la semaine suivante[17].

Publication en album

Quelques modifications furent apportĂ©es entre la publication en planches dans le Journal de Tintin et la version en deux albums. Elles portent autant sur le dĂ©coupage (vignettes dĂ©placĂ©es, scĂšnes coupĂ©es) que sur la rĂ©alisation mĂȘme de certains gags (Haddock bute contre un rail et non sur une bonbonne, il n’est plus aspergĂ© Ă  travers une grille, etc.), pour une plus grande efficacitĂ© narrative.

Suivant les recommandations de scientifiques, le char lunaire qui était jaune dans la prépublication devient gris-bleu dans l'album, une couleur qui absorbe mieux le rayonnement solaire[10].

Au fil des éditions, la couleur de la fusée change : au départ d'un « rouge orangé plutÎt falot », elle devient d'un rouge plus appuyé.

La lettre de suicide de Wolff est modifiĂ©e pour la parution en album, avec l'ajout d'une phrase optimiste[18]. Telle qu'elle apparaissait dans la prĂ©publication, sa lettre disait : « Inutile de me rechercher, vous savez bien que j'aurai disparu Ă  jamais dans l'espace. » Dans la nouvelle version, Wolff a Ă©crit ceci : « Quant Ă  moi, peut-ĂȘtre un miracle me permettra-t-il d'en rĂ©chapper aussi[18]. » Ce changement aurait Ă©tĂ© effectuĂ© Ă  la suite de pressions exercĂ©es par Casterman et les milieux catholiques de l'Ă©poque[18]. HergĂ© regrette plus tard cette modification :

« Il fallait sortir de cette impasse et j'ai fini par cĂ©der, et par Ă©crire cette sottise [
] Il n'y a pas de miracle possible : Wolff est condamnĂ© sans appel, et il le sait mieux que quiconque. »

— Interview d'HergĂ©, 1970[19].

Outre son suicide, Frank Wolff est un personnage important dans l'histoire de la bande-dessinĂ©e pour enfants puisqu'il est l'un des premiers Ă  ĂȘtre ambigu et non totalement dans le camp du « bien » ou du « mal »[18].

La couverture de l'album comporte une énorme erreur, jamais corrigée ultérieurement : la jeep conduite par Tournesol n'a pas de volant[20].

En 2019, les Ă©ditions Moulinsart publient dans un album intitulĂ© Tintin : Les premiers pas sur la Lune l'intĂ©gralitĂ© de la prĂ©-publication d’On a marchĂ© sur la Lune du journal Tintin.

Aspects scientifiques des albums Objectif Lune et On a marché sur la Lune

Le jeune Wernher von Braun portant une maquette d'un missile V2.

Ces deux volets de l’aventure lunaire furent publiĂ©s en 1954, quinze ans avant la mission Apollo 11, et avant mĂȘme le premier satellite (Spoutnik).

Les sources techniques de HergĂ© sont principalement les programmes et recherches de Wernher von Braun et Hermann Oberth, qui projetaient, dĂšs avant-guerre, de provoquer un impact sur la Lune avec une fusĂ©e (un Ă©cho de ce projet se retrouve dans Z comme Zorglub de Franquin et Greg). Ce mĂȘme Oberth se trouve ĂȘtre le conseiller technique d’un film de Fritz Lang La Femme sur la Lune (Frau im Mond, 1929), dont le scĂ©nario, les dĂ©cors et les options technologiques (notamment la « manƓuvre de retournement », solution envisagĂ©e par Oberth pour rĂ©soudre l’épineuse question de la gravitĂ© artificielle par accĂ©lĂ©ration continue) se retrouvent presque intĂ©gralement dans Objectif Lune et On a marchĂ© sur la Lune.

Le centre de recherche

Usine de séparation de l'uranium d'Oak Ridge K-25 (vue depuis le nord).

L’extĂ©rieur du centre de recherche est en tout point semblable au centre de sĂ©paration de l’uranium d’Oak Ridge, qui fut un lieu servant Ă  l’exĂ©cution du projet Manhattan dans les annĂ©es 1940 aux États-Unis.

La pile atomique produisant du Plutonium est similaire à celle du laboratoire d'Harwell développée en 1947[21].

Lorsque les Dupondt surveillent l'installation de nuit[22], ils entrent dans une piĂšce oĂč se trouvent des appareils semblables Ă  des accĂ©lĂ©rateurs de particules de type Cockcroft-Walton.

La X-FLR 6 et la fusée lunaire

V2, source d'inspiration de la X-FLR 6 et de la fusée lunaire

La conception des deux fusĂ©es est une variation d’un dessin assez classique de la science-fiction des annĂ©es 1930 Ă  1950. Il s’agit d’un engin Ă  Ă©tage unique capable de dĂ©coller et de se poser verticalement sur plusieurs ailerons qui font office de pieds. Il reprend la structure et les dessins Ă  carreaux apparus sur la fusĂ©e allemande « V2 »[8] utilisĂ©s pour conduire l’analyse des mouvements de l’engin Ă  partir des films pris Ă  l’envol. Le support est tripodique, contrairement aux quatre ailerons utilisĂ©s sur l’ensemble des fusĂ©es Ă  dĂ©collage vertical de l’époque. Les couleurs typiques en quadrillage blanc et rouge se retrouvent sur la fusĂ©e VĂ©ronique[23] française dĂ©rivĂ©e Ă©galement de la V2.

La propulsion est classique : chimique (acide azotique et aniline prĂ©cise le Professeur Tournesol) au voisinage de la Terre et nuclĂ©aire dans l’espace (la tournesolite Ă  base de silicone rĂ©sistant Ă  la chaleur de la dĂ©sintĂ©gration nuclĂ©aire)[24]. Le fonctionnement plus prĂ©cis de la propulsion n’est pas dĂ©taillĂ© dans l’album (cependant, page 16, le Pr Tournesol explique : « Son principe ? Eh bien, imaginez une bombe atomique dont l'explosion, au lieu d'ĂȘtre instantanĂ©e, serait Ă©tendue sur plusieurs jours
 » À titre de comparaison, les fusĂ©es Saturn V du programme Apollo fonctionnaient avec des propulseurs aux propergols, kĂ©rosĂšne ou hydrogĂšne liquide, et oxygĂšne liquide[25].

L'alunissage

La fusĂ©e rouge et blanche d'HergĂ© a aluni au milieu du cirque Hipparque, un des plus grands cratĂšres lunaires. Le paysage est dĂ©sertique, le ciel noir est rempli d'Ă©toiles et la Terre brille au-dessus de l'horizon. La chaĂźne de montagnes visible au loin est sans doute la muraille du cirque, qui s'Ă©lĂšve Ă  prĂšs de 1 200 mĂštres au-dessus du fond. La fusĂ©e s'est posĂ©e entre deux petits cratĂšres, au voisinage d'un escarpement rocheux qu'on aperçoit au premier plan. Le lieu choisi par HergĂ© pour l'alunissage n'Ă©tait pas particuliĂšrement facile. Pour la mission Apollo 11, la NASA avait recherchĂ© un terrain aussi peu accidentĂ© que possible, cartographiĂ© en dĂ©tail par les sondes Lunar Orbiter lancĂ©es entre 1966 et 1967.

L'apesanteur

L'Américaine Nicole Stott lors d'une sortie extravéhiculaire

Afin de maintenir la sensation de pesanteur au cours du voyage, l'accélération de la fusée est permanente. Une gravité artificielle est ainsi obtenue en application du principe d'équivalence.

Des coupures normales du moteur sont nécessaires pour retourner la fusée en vue des décélérations. Ces épisodes sont alors générateurs de gags illustrant les effets de l'apesanteur, tel le whisky du capitaine Haddock qu'il voit flotter hors de son verre et se mettre en boule. Si le gag est savoureux, il a répandu une idée fausse : il est en fait assez difficile d'obtenir une boule de liquide en séparant avec précaution ce dernier de son contenant. En microgravité, les forces de van der Waals deviennent prépondérantes : autrement dit, l'attirance du liquide pour les surfaces est prédominante. L'expérience est contre-intuitive car, sur Terre, la gravité fait descendre les grosses gouttes d'eau le long des vitres ; par contre, les minuscules gouttes d'eau, légÚres, adhÚrent suffisamment pour former la buée. Dans la Station spatiale internationale on doit jouer sur l'inertie de l'eau pour séparer la goutte de la canule du sachet[26] - [27] - [28] - [29].

La faible pesanteur lunaire est assez bien reprĂ©sentĂ©e lors des sorties extravĂ©hiculaires, ainsi que la vie dans une combinaison spatiale. Le paysage lunaire, avec son ciel noir oĂč les Ă©toiles ne scintillent pas, est, Ă©galement, assez fidĂšle.

L’absence de son sur la Lune (due Ă  la non-prĂ©sence d’air) est aussi bien reprĂ©sentĂ©e quand, averti par des projections de pierre, Tintin et Haddock se rendent compte de la chute d’une mĂ©tĂ©orite Ă  quelques mĂštres derriĂšre eux, sans qu’ils l’aient entendue.

Au dĂ©but de l'ouvrage, la Terre annonce Ă  la fusĂ©e lunaire qu'elle a atteint la vitesse de 11 km/s et qu'elle n'est donc plus soumise Ă  l'attraction terrestre. C'est faux dans un certain sens : la fusĂ©e est toujours soumise Ă  l'attraction terrestre, mais elle a atteint la vitesse de libĂ©ration, ce qui signifie que mĂȘme si son moteur Ă©tait coupĂ©, elle ne retomberait jamais sur Terre[30].

Le voyage

Lors de la « manƓuvre de retournement », la fusĂ©e devrait continuer sa rotation (il manque un moteur dans le sens opposĂ©)[31].

Adonis

L’astĂ©roĂŻde Adonis existe bien, mais il ne se trouve pas entre la Terre et la Lune. De plus lorsque le moteur de la fusĂ©e est arrĂȘtĂ© Adonis reste Ă  proximitĂ© de celle-ci, ce qui voudrait dire que l’astĂ©roĂŻde se dirige vers la Lune[30]. Enfin, compte tenu de la taille d’Adonis, la satellisation du capitaine n’est pas rĂ©aliste. Ajoutons aussi que lorsque les moteurs de la fusĂ©e sont arrĂȘtĂ©s, celle-ci devrait ĂȘtre attirĂ©e de la mĂȘme maniĂšre que le capitaine vers Adonis et on ne devrait pas voir le capitaine s'Ă©loigner de la fusĂ©e mais les deux tomber en mĂȘme temps vers l'astĂ©roĂŻde.

Sur la Lune

Le cirque Hipparque (au milieu de l'image).

Les reliefs lunaires sont trÚs découpés contrairement à la réalité.

Tout au long du voyage et une fois sur la Lune, le clair de Terre manque nettement de nuages et ressemble davantage Ă  une mappemonde.

De plus, depuis l’endroit oĂč s’est posĂ©e la fusĂ©e (le cirque Hipparque), elle devrait apparaĂźtre au zĂ©nith[30].

La prĂ©sence de grottes et de cavernes est attestĂ©e sur la Lune[32], mais il s'agit de tubes de lave. Il est impossible d'y trouver des stalactites et des stalagmites : mĂȘme en partant de l'hypothĂšse que la Lune ait pu avoir, dans un lointain passĂ©, une atmosphĂšre assez consistante pour permettre Ă  l'eau de rester liquide, ces concrĂ©tions ne se forment que dans les roches calcaires qui n'existent pas sur la Lune. La prĂ©sence de glace pure est encore incertaine (de plus, cette glace, perpĂ©tuellement gelĂ©e, ne devrait pas ĂȘtre glissante). La sonde amĂ©ricaine LCROSS (Lunar Crater Observation and Sensing Satellite), en s’écrasant sur la Lune en octobre 2009, a dĂ©tectĂ© des molĂ©cules d’eau gelĂ©es dans la poussiĂšre soulevĂ©e par l’impact. DĂ©but 2010, un radar a dĂ©tectĂ© aussi plus de 40 cratĂšres remplis de glace sur la face cachĂ©e de la Lune, dans les zones d'ombre oĂč la lumiĂšre du Soleil n’est jamais parvenue. À l’abri complet du Soleil (notamment sur les pĂŽles), Ă  des tempĂ©ratures toujours infĂ©rieures Ă  200 K (−73 °C), la glace d’eau doit pouvoir perdurer des milliards d’annĂ©es[33].

L’informatique de contrîle de vol

L’informatique de contrĂŽle de vol[34] de la fusĂ©e lunaire prĂ©sente de trĂšs fortes similitudes avec l'IBM 604 de 1948[35].

Analyse

Narration

Pour contrebalancer le lourd propos scientifique d’Objectif Lune, HergĂ© y mĂȘle beaucoup d'Ă©pisodes comiques, visuels ou textuels[36]. Ainsi, le capitaine Haddock fait figure de souffre-douleur en Ă©tant la victime dans de nombreux gags et les Dupond et Dupont multiplient les gaffes et moments ridicules[36]. Le mĂȘme procĂ©dĂ© est employĂ© pour tempĂ©rer la tension du second album du diptyque[36].

Le philosophe RĂ©mi Brague, qui salue l'art du rĂ©cit d'HergĂ© dans les aventures prĂ©cĂ©dentes, considĂšre le diptyque lunaire comme un Ă©chec[37]. S'il reconnaĂźt que le dessinateur fait preuve d'une grande maĂźtrise graphique, tant dans la finesse que dans la prĂ©cision du trait, et que la tension dramatique ne se relĂąche pas au cours des deux aventures, il dĂ©plore « la temporalitĂ© qui gouverne le rĂ©cit », qui est selon lui dĂ©terminĂ©e, voire imposĂ©e par la technique, de sorte que celle-ci n'est pas humaine : « Pour qu'il se passe quelque chose de vraiment humain, et donc pour qu'il y ait quelque chose Ă  raconter, HergĂ© s'est vu obligĂ© d'insĂ©rer des anecdotes qui interrompent la progression linĂ©aire du rĂ©cit »[37]. Il prend pour exemple les Dupondt qui finissent par menotter un squelette lorsqu'ils enquĂȘtent sur les intrusions Ă  l'usine de Sbrodj, ou qui se font Ă©lectrocuter en examinant une cabine Ă  haute tension, autant de scĂšnes « certes amusantes, mais [qui] sont parfaitement inutiles »[37]. Sur un autre plan, RĂ©mi Brague considĂšre que « la domination de la technique se paie par une baisse de niveau humain chez les personnages qu'elle asservit ». Ainsi le professeur Tournesol perd de son charme en abandonnant temporairement sa surditĂ© par le biais d'une prothĂšse. Le capitaine Haddock, qui connaĂźt sa premiĂšre « rĂ©gression Ă©thylique » depuis Le Crabe aux pinces d'or, apparaĂźt dans une sorte d'ennui et de dĂ©sƓuvrement constant, et « se laisse embarquer sur une fusĂ©e sans avoir demandĂ© avant de partir comment le voyage allait se dĂ©rouler ». Quant au personnage de Baxter, qui incarne « la logique technique dans sa puretĂ© et son horreur », RĂ©mi Brague le juge « totalement inutile »[37].

Pour le tintinophile suisse Jean Rime, HergĂ© ne se montre nullement visionnaire dans cette Ɠuvre car, si les premiers pas de l'homme sur la Lune ne deviennent une rĂ©alitĂ© qu'aprĂšs le succĂšs de la mission Apollo 11 en 1969, le dessinateur « actualise intelligemment une vieille aspiration de l'humanitĂ© en train de devenir crĂ©dible en croisant un fonds de culture populaire avec la presse ou la vulgarisation scientifique la plus rĂ©cente »[38].

Remarques supplémentaires

  • La fusĂ©e est trĂšs inspirĂ©e du film amĂ©ricain Destination... Lune ! rĂ©alisĂ© par Irving Pichel et diffusĂ© en 1950 sur grand Ă©cran.
  • C'est la premiĂšre apparition du nom « Docteur Rotule », qui sera mentionnĂ© dans Les Bijoux de la Castafiore.
  • Edgar Pierre Jacobs prĂȘte ses traits Ă  un ingĂ©nieur[39].
  • Neuf autres titres avaient Ă©tĂ© envisagĂ©s pour cet album : Le Grand DĂ©part, Le Mammouth travaille, OpĂ©ration Mammouth, FusĂ©e lunaire ne rĂ©pond plus, Sbrodj Zone interdite, Monsieur Tournesol fait le zouave, Destination Lune, Rien n’arrĂȘtera Tintin, Tintin et la FusĂ©e atomique[40].
  • L'album apparait dans le film Ted de Seth MacFarlane. En effet, on peut apercevoir un des personnages, interprĂ©tĂ© par l'acteur Mark Wahlberg, allongĂ© sur son lit, en train de lire la version anglaise de l'album, intitulĂ©e Destination Moon.
  • Pour leur vol Ă  destination de la Syldavie, Tintin et Haddock embarquent Ă  bord d'un Douglas DC-6 ; l'hĂ©licoptĂšre Ă  rotors coaxiaux est un Hiller UH-4 ; l'avion transportant les parachutistes est un Westland Lysander[41].

Adaptations

Séries animées

Fusée de Tintin à l'aéroport de Bruxelles

Cet album fut adaptĂ© dans la sĂ©rie animĂ©e de 1959 (couplĂ© avec sa suite) et dans la sĂ©rie animĂ©e de 1991. Dans cette derniĂšre adaptation, l'aventure commence dĂšs l'arrivĂ©e de Tintin et du capitaine en Syldavie, contrairement Ă  l'album oĂč ils arrivent au chĂąteau de Moulinsart et en repartent aussitĂŽt aprĂšs avoir reçu un tĂ©lĂ©gramme de Tournesol. La sĂ©rie animĂ©e montre aussi l'arrivĂ©e du colonel Jorgen Ă  Klow. Enfin, cet Ă©pisode contient une partie de l'histoire de On a marchĂ© sur la Lune. Si l'album d'Objectif Lune se termine alors que Tintin et ses compagnons sont toujours inconscients aprĂšs le dĂ©part de la fusĂ©e, dans l'animĂ©, l'aventure se termine aprĂšs qu'ils ont tous repris connaissance et admirĂ© la Terre depuis la fusĂ©e. Il y a plusieurs autres scĂšnes de l'album supprimĂ©es dans la sĂ©rie dont : Haddock tente d'embarquer avec lui les bouteilles de whisky (il y sera parvenu) et du tabac pour sa pipe mais essuie le refus de Wolff, Baxter qui offre du champagne Ă  Tintin, Haddock, Tournesol et Wolff pour leur souhaiter bonne chance pour leur voyage dans la fusĂ©e, les Dupondt menottant un squelette et Tournesol montrant le plan de la fusĂ©e Ă  Baxter

Fusée RG1

Le 11 août 1991 à Henri-Chapelle, une réplique de la fusée Tintin a décollé. Il s'agit de la RG1[42].

Expérimentations contemporaines

En 2003, Jochen Gerner rĂ©alise Objectif Secret : une rĂ©interprĂ©tation graphique oubapienne de l’ouvrage. Les 15 planches rĂ©alisĂ©es Ă  la mine de plomb sur papier millimĂ©trĂ© fixĂ© sur carton feront partie intĂ©grante de l’exposition collective OuBaPo exposĂ©e en mai 2003 Ă  la galerie Anne Barrault Ă  Paris. L’Ɠuvre fera l’objet d’une acquisition par le FNAC du MinistĂšre de la culture et de la communication en 2003 lors du FIAC, dans lequel la galerie est inscrite. L’Ɠuvre est en dĂ©pĂŽt depuis le 26 juillet 2004 au musĂ©e de la bande dessinĂ©e (CitĂ© internationale de la bande dessinĂ©e et de l’image, AngoulĂȘme).

Postérité

L'illustration pleine-page de la planche 42, étendue en tant que « plus grande planche de BD du monde » sur la Grand-Place de Bruxelles en 2009.

Au cours de l'« annĂ©e de la bande-dessinĂ©e Ă  Bruxelles », en 2009, une reproduction agrandie de la planche 42 de l'album, de 32 m de haut et 21 m de large, est Ă©tendue lors de la fĂȘte de l'Iris, le , sur la Grand-Place, Ă©tablissant alors le record de la « plus grande planche de BD du monde »[43]. Ce record a Ă©tĂ© depuis plusieurs fois battu[44] - [45].

Notes et références

  1. L'occasion, une nouvelle fois, pour eux de se faire remarquer par leur dĂ©guisement qu'ils voulaient utiliser pour ne pas se faire repĂ©rer. En effet, en demandant Ă  leur costumier (visiblement pas au courant) des costumes syldaves, celui-ci leur fournit
 des costumes grecs d'Evzones. Qui, mĂȘme en GrĂšce, ne sont que rarement portĂ©s.
  2. Dominique Maricq et Didier Platteau, Tintin et la Lune, 2009, p. III.
  3. Goddin 2004, p. 344.
  4. Gérard Meudal, « Arte, dimanche, 20h40, soirée thématique «Tintin reporter». Renseignements généraux sur Hergé. Bernard Heuvelmans a travaillé avec le pÚre de Tintin. Portrait. », sur liberation.fr, (consulté le ).
  5. « Les personnages de Tintin dans l'histoire : Les Ă©vĂ©nements qui ont inspirĂ© l'Ɠuvre d'HergĂ© », Historia, Hors-sĂ©rie,‎ .
  6. « clg.nouvion.free.fr »
  7. « HergĂ© ne s’est pas trompĂ© », Le Monde, supplĂ©ment Tintin et la Lune, 21 juillet 2009
  8. Michel Farr, « Des archives monumentales », Édition spĂ©ciale Science et Vie, Paris, no 14H « Tintin chez les savants, HergĂ© entre science et fiction »,‎ , p. 38-43.
  9. Dominique Maricq et Didier Platteau, Tintin et la Lune, 2009, p. V.
  10. Dominique Maricq et Didier Platteau, Tintin et la Lune, 2009, p. VI.
  11. Couverture visible ici.
  12. Destination Moon – George Pal (1950) sur www.traqueur-stellaire.net.
  13. Huibrecht Van Opstal, Tracé RG : Le phénomÚne Hergé, Uccle, Claude Lefrancq, , 256 p. (ISBN 978-2-87153-495-2)
  14. Pascal Dupont, « Tintin et les professeurs ad hoc », L'Express,‎ (lire en ligne)
  15. « Les Aventures de Tintin - Destination Lune », sur Les Aventures de Tintin/le forum des tintinophiles, (consulté le )
  16. Dominique Maricq et Didier Platteau, Tintin et la Lune, 2009, p. VII.
  17. « LA VRAIE(FAUSSE) FUSÉE DU PROFESSEUR ANANOFF
 - TINTINOMANIA », sur TINTINOMANIA, (consultĂ© le ).
  18. Dominique Maricq et Didier Platteau, Tintin et la Lune, 2009, p. X.
  19. Numa Sadoul, Tintin et moi : entretiens avec Hergé, Paris, Flammarion, (1re éd. Casterman, 1975), 301 p., p. 172.
  20. Dominique Maricq et Didier Platteau, Tintin et la Lune, 2009, p. XII.
  21. Objectif Lune, ou comment performer le voyage spatial
  22. Objectif Lune, p. 23, Ă©dition 1953
  23. Pierre-Éric Mounier-Kuhn, « FusĂ©e VĂ©ronique au banc d'essai Ă  Vernon (Normandie) vers 1960 (photo LRBA) » AccĂšs libre [https://www.researchgate.net/publication/323295569_Calculateurs_electroniques_et_nouveaux_systemes_d'armes_Interactions_Armees_Recherche_Industrie_1946-1959_Electronic_calculators_and_new_weapon_systems_Military_Industry_Academic_interactions_in_Franc%5D, sur ResearchGate, (consultĂ© le )
  24. Objectif Lune, p. 16.
  25. Charles de Granrut, « La course Ă  la Lune : Tournesol 2, Nasa 1 », Sciences & Vie, Paris « Édition spĂ©ciale », no 14H « Tintin chez les savants, HergĂ© entre science et fiction »,‎ , p. 60-65.
  26. Sciences et Avenir 5 expériences scientifiques réalisées par Thomas Pesquet à bord de l'ISS.
  27. vidéo Sloshing in space Thomas Pesquet étudie le comportement de fluides.
  28. vidéo Top 5 Space Experiments l'eau épouse les surfaces.
  29. vidéo Astronautes jouant avec de l'eau une caméra est introduite dans une grosse goutte d'eau.
  30. Charles de Granrut, « Tintin a-t-il marchĂ© sur la Lune ? », Sciences & Vie, Paris « Édition spĂ©ciale », no 14H « Tintin chez les savants, HergĂ© entre science et fiction »,‎ , p. 52-58.
  31. Robert Mochkovitch, « De la science et du rĂȘve parmi les Ă©toiles
 », Sciences & Vie, Paris « Édition spĂ©ciale », no 14H « Tintin chez les savants, HergĂ© entre science et fiction »,‎ , p. 94-101.
  32. Images de "tunnels de lave" prises par la sonde LROC
  33. Voir le diagramme de phase de l'eau.
  34. Objectif Lune, p. 54, Casterman 1953.
  35. La fiche de l'IBM 604 sur le site de l'University of Amsterdam Computer Museum.
  36. Dominique Maricq et Didier Platteau, Tintin et la Lune, 2009, p. IX.
  37. RĂ©mi Brague, « Tintin, ce n'est pas rien ! », Le DĂ©bat, Gallimard, no 195 « Le sacre de la bande dessinĂ©e »,‎ , p. 136-142 (lire en ligne).
  38. Jean Rime, « Tintin face Ă  l’actualitĂ© : la transposition de l’affaire Lindbergh dans Tintin en AmĂ©rique », Contextes, no 24 « Pour une mĂ©diapoĂ©tique du fait divers. Le cas de l'affaire Lindbergh »,‎ (lire en ligne).
  39. Farr, Michael, 1953-, Tintin, le rĂȘve et la rĂ©alitĂ© : l'histoire de la crĂ©ation des aventures de Tintin, Éditions Moulinsart, (ISBN 2-930284-58-7 et 978-2-930284-58-3, OCLC 300700457, lire en ligne)
  40. « Les faces cachĂ©es de (la conquĂȘte de) la Lune », sur www.tintin.com (consultĂ© le )
  41. Objectif Lune (1953)
  42. La réplique fidÚle de la fusée de Tintin à Henri-Chapelle : dix mille spectateurs pour le lancement de RG1
  43. Morgan Di Salvia, « Bruxelles BD 2009 : la plus grande planche de BD du monde », sur Actua BD, (consulté le ).
  44. « À Sarajevo, la plus grande planche de BD du monde », sur www.liberation.fr, LibĂ©ration, (consultĂ© le ).
  45. « Moselle : record du monde de la plus grande planche de BD », sur www.europe1.fr, Europe 1, moselle : record du monde de la plus grande planche de bd (consulté le ).

Annexes

Article connexe

  • NERVA : projet amĂ©ricain de moteur d'une fusĂ©e utilisant l'Ă©nergie nuclĂ©aire.

Éditions de l'album

  • HergĂ© (prĂ©f. Dominique Maricq et Didier Platteau), Tintin et la Lune : double album + 16 p. d'archives, Paris, Casterman / Moulinsart, , 140 p. (ISBN 978-2-203-03140-1).
    Double album réunissant Objectif Lune et On a marché sur la Lune agrémenté d'un dossier de seize pages sur la création de l'album, comprenant des archives, et contenant également la bande-dessinée de quatre pages réalisée par Hergé pour Paris Match à l'occasion d'Apollo 12.
  • HergĂ© (prĂ©f. Yves Horeau, Jacques Hiron et Justo Miranda), Tintin : Les premiers pas sur la Lune, Bruxelles, Casterman, coll. « Éditions Moulinsart », , 160 p. (ISBN 978-2-87424-433-9, prĂ©sentation en ligne).

Ouvrages sur l'Ɠuvre d'HergĂ©

Liens externes

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