Evzones
Les evzones (grec : Εύζωνες ou Ευζώνοι (au singulier ο εύζωνος), littéralement « à la belle ceinture » puis en parlant d'hommes « à la tunique bien retroussée à la ceinture », d’où le sens « agile », terme honorifique homérique[1]) a été le nom de plusieurs régiments et bataillons d'élite d'infanterie légère de l’armée grecque. Actuellement, le nom désigne les membres de la garde présidentielle, une unité d'élite cérémonielle qui garde la tombe du Soldat inconnu sur la place Syntagma et le palais présidentiel à Athènes.
Evzones Εύζωνες | |
Evzone en uniforme cérémoniel devant la tombe du Soldat inconnu sur la place Syntagma à Athènes | |
Création | 1867 |
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Pays | Grèce |
Allégeance | Infanterie |
Type | Garde présidentielle |
Rôle | Symbolique |
Garnison | Caserne Georgios Tzavellas Athènes |
Surnom | Evzonaki Tsoliades |
Commandant | Président de la République hellénique |
Uniforme
Leurs uniformes, inspirés des costumes traditionnels grecs, existent en plusieurs sous-types principaux :
- l'uniforme de la Grèce continentale, qui se décline sous trois formes :
- l'uniforme cérémoniel blanc, le plus connu ;
- la doulama d'hiver bleue, inspirée du costume macédonien ;
- la doulama d'été ocre ;
- l'uniforme crétois, constitué notamment de la vraka (la culotte caractéristique) et le poignard fiché dans la ceinture. Cette tenue est portée par les hommes à l’occasion de certaines cérémonies officielles ;
- l'uniforme du Pont-Euxin (mer Noire), qui fut récemment adopté, est proche de l'uniforme crétois, mais de couleur noire.
L'uniforme de Grèce continentale comporte :
- la fustanelle, jupe plissée coupée dans 30 mètres de tissu blanc, formée de 400 plis qui symbolisent 400 années de servitude sous l’occupation turque ;
- le pharion, béret de feutre rouge, au gland de soie noire ;
- le phermeli, gilet brodé à la main, la couleur noire de l’étoffe et le blanc de la broderie symbolisent toujours respectivement le deuil de l’esclavage et la pureté de l’amour pour la liberté ;
- le periscèle, le pantalon long et rouge des officiers et les bas de laine blanche pour les evzones ;
- l’hypodète, chemise blanche ;
- les haut-de-chausses ;
- le ceinturon à cartouchière ;
- les epicnèmes (fixe-chaussettes), de couleur noire pour les Evzones, bleue pour les officiers ;
- la ceinture intérieure, qui permet de maintenir les collants, et les galons frangés aux cordons bleu ciel et blancs, les couleurs du drapeau national ;
- les tsarouchia, les chaussures entièrement fabriquées à la main, la paire pèse environ trois kilos. Spécialement conçues pour les combats de corps à corps elles sont lourdes, dures, résistantes et stables. Chaque chaussure comporte six cents points de couture et chaque semelle est armée de soixante clous. Leur bout est orné d’un pompon noir. Accessoire étonnant de nos jours, celui-ci servait auparavant à cacher une lame affutée qui permettait aux soldats désarmés de continuer à se défendre en frappant leurs adversaires avec le pied[2].
Les officiers portent les touzloukia (guêtres), les stavalia (bottines) rouges et le sabre de 1821.
Liste des unités
Des guerres balkaniques à la Seconde Guerre mondiale, les 48 régiments d'infanterie de l'armée grecque comprenaient 5 régiments d'evzones, connus en grec moderne : Τάγμα Ευζώνων ( bataillon Evzone) ou grec moderne : Σύνταγμα Ευζώνων (régiment Evzone), répartis dans diverses divisions.
Ils étaient désignés par une double numérotation, le premier numéro correspondant à la numérotation des régiments d'evzones (de 1 à 5), le second numéro correspondant à la numérotation des régiments d'infanterie (de 1 à 42) : les 5 régiments étaient les 1/38, 2/39, 3/40, 4/41 et 5/42 régiments (ou bataillons) d'evzones. Le premier régiment Evzones est formé en 1912, peu de temps avant le déclenchement des guerres balkaniques. Les régiments Evzones traditionnel ont combattu dans la première Guerre mondiale, la campagne d'Asie Mineure et la seconde Guerre mondiale, ont été formés après les Guerres balkaniques, par l'arrêté royal du .
Liste des régiments Evzones :
- Régiment Evzone 1/38, l'ancien 1er régiment Evzone, basé à Karditsa et recruté en Thessalie
- Régiment Evzone 2/39, basé à Missolonghi et recruté en Étolie-Acarnanie
- Régiment Evzone 3/40, basé à Arta et recruté en Épire
- Régiment Evzone 4/41, basé à Véroia et recruté dans la Macédoine-Occidentale
- Régiment Evzone 5/42, basé à Lamía et recruté en Grèce-Centrale
- Evzones au combat en Épire en 1913, lors de la Première Guerre balkanique.
- Evzones en doulamas d'été devant le parlement hellénique.
- Evzones en uniforme cérémoniel lors de la relève de la garde près de la tombe du Soldat inconnu à Athènes.
- Evzone de la garde présidentielle en uniforme « continental » d'apparat et deux autres en uniforme crétois.
- Evzones en doulamas d'hiver devant le Parlement.
Notes et références
- Informations lexicographiques et étymologiques de « evzone » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
- (grk) « Στολές », Προεδρική Φρουρά
Article connexe
- Konstantínos Koukídis, un evzone de la Deuxième Guerre mondiale, est un prototype du héros national.
- Bersagliers, équivalent italien.
- Household Division, équivalent britannique.
Liens externes
Bibliographie
- (en) Mylonas, Yannis (1997). Paxinou, Barbara, ed. The Evzones. Strategic Publishing. p. 332. (ISBN 9607178416)
- (el) Μυλωνάς, Γιάννης (1998). ΟΙ ΕΥΖΩΝΟΙ [Les Evzones]. Athènes: Στρατηγικές Εκδόσεις. p. 331. (ISBN 960-7178-39-4)
- (el) Κολόμβας, Νικόλαος (2009). 2/39 Σύνταγμα Ευζώνων. Σελίδες από την πολεμική ιστορία του. (Régiment Evzone 2/39 : pages de son histoire de guerre) (Seconde éd.). Αιτωλική Πολιτιστική Εταιρεία (ΑΙ.ΠΟ.Ε).
- (el) Αλεξόπουλος, Σωτήρης (2012). Το Ημερολόγιο του Εύζωνα Χρήστου Δ. Αλεξόπουλου [Le journal de l'Evzone Christos D. Alexopoulos]. Kavala: Ξυράφι. p. 267. (ISBN 978-960-89430-6-3).