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Nuit noire, 17 octobre 1961

Nuit noire, 17 octobre 1961 est un téléfilm français réalisé par Alain Tasma, diffusé en 2005[2] - [3].

Nuit noire, 17 octobre 1961

RĂ©alisation Alain Tasma
Scénario Patrick Rotman[1]
Musique Cyril Morin
Acteurs principaux
Sociétés de production Cipango Films
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame historique
DurĂ©e 108 minutes
Première diffusion 2005

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

 l'origine de la première diffusion à la télévision, le titre est Nuit noire[2]. Le , il est adapté au grand écran par les distributeurs des Acacias[2].

Il s'agit de l'adaptation du livre-enquête La Bataille de Paris de Jean-Luc Einaudi (Le Seuil, 1991) et des nombreuses recherches d'historiens[2] sur des faits réels sur le massacre du 17 octobre 1961 à la suite d'une répression meurtrière par la police française, en pleine manifestation d'Algériens organisée, à Paris, par la fédération de France du FLN[3].

Synopsis

Le téléfilm, à travers le destin croisé de plusieurs personnes, retrace les évènements qui ont mené au massacre du 17 octobre 1961 à Paris, où plusieurs dizaines de Nord-Africains furent tués par la police lors d'une manifestation pacifique en faveur de l'indépendance de l'Algérie et contre le couvre-feu auquel ils étaient astreints.

Le , 30 000 AlgĂ©riens gagnent le centre de Paris pour une manifestation pacifique, Ă  l'appel du FLN, en opposition au couvre-feu imposĂ© par le gouvernement. Dans la soirĂ©e, 11 000 personnes sont arrĂŞtĂ©es. Dans les jours qui suivent, on repĂŞche des cadavres dans la Seine, et jamais on ne saura combien d'AlgĂ©riens ont disparu cette nuit-lĂ .

Il croise les destins de personnages qui ont, chacun, une vue partiale et partielle de la situation : Sabine, journaliste, qui dira à son amie Nathalie « ce n'est pas ma guerre » ; Nathalie, porteuse de valises pour le FLN ; Martin, jeune flic sans engagement politique ; Tierce, policier syndicaliste ; Tarek, ouvrier de nuit non militant ; son neveu, Abde, qui suit des cours du soir ; Ali Saïd, cadre du FLN ; Maurice, coordinateur de la Fédération de France du FLN. À ces personnages s'ajoute une figure historique : le préfet de police de Paris, Maurice Papon.

Fiche technique

Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données d'Unifrance.

Distribution

Production

Genèse et développement

En 2003[7] - [8], lorsque Fabrice de La Patellière, directeur de la fiction de Canal+, avec ses collaborateurs, a l'idée de créer des fictions historiques ou politiques « qui abordent certaines pages sombres de notre passé » et d'en « faire un peu comme HBO aux États-Unis », il propose, au téléphone[9], une fiction sur le 17 octobre 1961 à Thomas Anargyros, producteur de Cipango Films — ancienne société renommée Storia Télévision — qui donne son accord pour en développer[10]. Cette proposition est un des « trois sujets — dont la Gestapo française pour 93, rue Lauriston de Denys Granier-Deferre et la tuerie d'Auriol, S.A.C., des hommes dans l'ombre de Thomas Vincent — étaient, pour les producteurs et les scénaristes, impensables à imaginer en film, et, d'ailleurs, personne n'y croyait », raconte le directeur, en 2006[7] - [8]. Et ce sujet revient à l'époque de la sortie du livre La Bataille de Paris : 17 octobre 1961 de Jean-Luc Einaudi, en 1991, alors qu'il était encore libraire[9].

Thomas Anargyros appelle Patrick Rotman et lui demande s'il voulait bien écrire l'histoire[11] « parce qu’il est l’un des grands spécialistes de la guerre d’Algérie et ensuite parce qu’il est l’un des seuls historiens de cette époque à avoir une expérience de la fiction »[10] : ce dernier accepte, avec une condition d'en faire un film-puzzle, c'est-à-dire plusieurs personnages qui partageraient chacun cette histoire[11].

Alain Tasma est confiée à la réalisation[11], et collabore au scénario et les séquences avec Patrick Rotman, ayant déjà écrit deux versions[10] parce que « la mise en scène doit commencer dès l’écriture et non le jour où vous êtes sur le plateau face aux acteurs »[11].

Le Centre national de la cinĂ©matographie (CNC)[12] et la RĂ©gion ĂŽle-de-France financent ce projet s'Ă©levant Ă  4,2 millions d’euros, dont 2,4 millions de la part de Canal+ et 1,2 million de France 3[13], ayant « une fois de plus le courage d’être rentrĂ©e dans ce projet sans y apporter la moindre restriction », souligne Alain Tasma[11].

Tournage

No 9, boulevard des Capucines, lieu du tournage[6].

Le tournage dure 28 jours[14]. Il commence le [6], Ă  Paris, oĂą une grande partie des dĂ©cors sont reconstituĂ©s dans un immeuble du boulevard des Capucines[6]. En fin , il a lieu en plein centre-ville de L'ĂŽle-Saint-Denis pour reformer les scènes de la manifestation d'AlgĂ©riens et celles, avec environ 250 figurants, de la fusillade, la rĂ©pression meurtrière, ayant lieu sur le pont de Neuilly, d'oĂą plusieurs manifestants ont prĂ©fĂ©rĂ© se jeter[15] - [16] - [17], ainsi qu'Ă  Stains (Seine-Saint-Denis) pour servir de dĂ©cors au bidonville de Nanterre[18] - [19] - [17].

Accueil

Diffusion et sortie

Le tĂ©lĂ©film est diffusĂ©, sous le titre Nuit noire, pour la première fois le en première partie de soirĂ©e sur Canal+[3] devant 800 000 tĂ©lĂ©spectateurs[20], avant qu'il ne projette en salle, quelques mois plus tard, le de la mĂŞme annĂ©e.

Il est également sélectionné et présenté dans plusieurs festivals étrangers, tels que ceux de Toronto, Montréal, Dubaï, San Francisco, New York, etc.

Critiques

Le Nouvel Observateur souligne, en ce , que le téléfilm « exhume cette page d'histoire contemporaine, arrachée de nos mémoires, et recréée par un remarquable travail d'équipe. (…) Une récompense grandement méritée, vu la justesse du film qui ne cède jamais à la tentation du manichéisme »[3]. Le Monde précise, en ce de la même année, que « longtemps étouffés, voire ignorés, les événements qui se sont produits à Paris, le , sont, grâce à cette fiction, montrés à la télévision. Plus de quarante ans après les faits, le scénariste Patrick Rotman et le réalisateur Alain Tasma réussissent à transmettre, au plus près de la vérité, ce qui s'est réellement passé lors de cette nuit noire »[2].

Les Inrockuptibles, le , applaudit, parce que « grâce à une irréprochable direction d’acteurs tous impeccables dans la manière d’exprimer leur complexité intérieure , grâce à un filmage sobre et posé, sans effets apparents, grâce à un travail précis sur la lumière (tout le film baigne dans des demi-teintes presque fades, comme à la tombée de la nuit, où les détails, encore visibles, s’effacent devant l’obscurité qui gagne), grâce encore à la fluidité d’un récit composite et cohérent à la fois, Alain Tasma et Patrick Rotman donnent un souffle inédit à la fiction télévisée, enfin concernée par ce que l’Etat a intérêt à occulter : la manifestation la plus acharnée de son système répressif »[21].

Distinction

RĂ©compenses

Notes et références

  1. « Nuit noire, 17 octobre 1961 », sur unifrance.org (consulté le ).
  2. S. Ke., « Nuit noire », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  3. « Canal+ : mémoire de la Nuit noire », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  4. « Nuit noire, 17 octobre 1961 », Catalogue des vidéos à la demande, sur vad.cnc.fr, CNC (consulté le ).
  5. « Des fictions sur les « affaires » », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  6. Macha Séry, « La Nuit noire du 17 octobre 1961, à Paris », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  7. « Fictions politiques. Canal + mène le jeu », sur letelegramme.fr, (consulté le )
  8. Cyrille Latour, « Entretien avec Fabrice de la Patellière », sur fichesducinema.com, (consulté le )
  9. « Nuit noire à la télévision française », sur elwatan.com, (consulté le ).
  10. Sandy Gillet, « Nuit noire, 17 octobre 1961 - Entretien avec Alain Tasma », sur digitalcine.fr, (consulté le ).
  11. Sandy Gillet, « Nuit noire, 17 octobre 1961 - Entretien avec Patrick Rotman », sur digitalcine.fr, (consulté le ).
  12. Thomas Vincy, « Le CNC change de nom et le Code du cinéma est modifié », sur ecrannoir.fr, (consulté le ).
  13. « Trous noirs de l’histoire en fiction sur Canal+ », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  14. « ESRA : Alain Tasma (entretien) », ESRA,‎ , p. 271-317 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  15. Vincent Mongaillard, « Toute une ville en scène dans le téléfilm Nuit noire », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  16. Vincent Mongaillard, « Les événements d'octobre 1961 tournés à L'Ile-Saint-Denis », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  17. Samuel Douhaire, « Une fiction qui fait date. », sur liberation.fr, (consulté le ).
  18. Vincent Mongaillard, « Il était important que je sois là pour le devoir de mémoire », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  19. Kahina Hammoudi, « Un devoir de mémoire et de reconnaissance », sur .lemidi-dz.com, (consulté le ).
  20. Sandy Gillet, « Nuit noire, 17 octobre 1961 - Entretien avec Alain Tasma », sur digitalcine.fr, (consulté le ).
  21. Jean-Marie Durand, « Nuit noire », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  22. « Nuit noire récompensé aux États-Unis », sur lefilmfrancais.com, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Document
Entretiens
Journaux
Livre

Liens externes

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