Mot grammatical en hongrois
Cet article se limite Ă la partie de la morphologie du hongrois qui sâoccupe des mots grammaticaux, câest-Ă -dire des mots dont le rĂŽle grammatical est prĂ©pondĂ©rant par rapport au rĂŽle sĂ©mantique, traitant de leur classification et de leurs fonctions, ainsi que des suffixes que peuvent recevoir certains dâentre eux.
Classification des mots grammaticaux
Les mots grammaticaux sont groupés en deux grandes catégories[1] :
- utilisés dans des structures de nature morphologique :
- verbe auxiliaire ;
- forme nominale du verbe auxiliaire ;
- postposition ;
- adjectif dérivé de postposition ;
- mint formateur de complément ;
- préfixe verbal ;
- utilisés dans des structures de nature non morphologique :
- conjonction ;
- particule ;
- article ;
- mot de négation.
Le verbe auxiliaire
Les verbes auxiliaires sont des mots grammaticaux associĂ©s Ă dâautres mots, ayant la fonction dâexprimer les traits grammaticaux du verbe : le mode, le temps, le nombre, la personne, plus rarement lâaspect, la modalitĂ© et le sens pragmatique[2]. Les mots auxquels ils sont associĂ©s sont ceux qui portent le contenu notionnel du syntagme formĂ© avec le verbe auxiliaire.
Les verbes auxiliaires sont de deux sortes :
- verbes auxiliaires proprement-dits, qui sont subdivisés en :
- constituants de formes verbales et
- verbes aspectuels, modaux et pragmatiques ;
- verbes copulatifs, qui sâassocient Ă des types de mots nominaux (noms, adjectifs, numĂ©raux, pronoms) remplissant la fonction dâattribut.
Les verbes auxiliaires proprement-dit
Il y a deux verbes auxiliaires qui sâassocient Ă des formes verbales simples, constituant des formes verbales composĂ©es :
- Le verbe fog forme le temps futur de lâindicatif : El fogok menni « Je partirai ».
- Le verbe volna est lâauxiliaire du passĂ© du conditionnel : Elmentem volna « Je serais parti(e) » (pour des paradigmes complets, voir Verbe en hongrois).
Le verbe szokott est un auxiliaire dâaspect itĂ©ratif. Il a la particularitĂ© de nâavoir quâune forme de passĂ©, mais le sens du prĂ©sent :
Nombre | Personne | Conjugaison subjective | Conjugaison objective |
---|---|---|---|
Singulier | 1re | szoktam | |
2e | szoktĂĄl | szoktad | |
3e | szokott | szokta | |
Pluriel | 1re | szoktunk | szoktuk |
2e | szoktatok | szoktĂĄtok | |
3e | szoktak | szoktĂĄk |
Cet auxiliaire sâassocie Ă des verbes Ă lâinfinitif. Exemples :
- EstĂ©nkĂ©nt olvasni szoktam « Le soir je lis dâhabitude » ;
- Unatkozni szokott a hangversenyen « Dâhabitude, il/elle sâennuie au concert » ;
- Nem szoktunk kĂ©sĆn ebĂ©delni « Nous nâavons pas lâhabitude de dĂ©jeuner tard ».
Le verbe talĂĄl, utilisĂ© avec son sens lexical (notionnel), signifie « trouver ». En tant que verbe auxiliaire, il a une valeur modale, exprimant le caractĂšre fortuit, sans intention, de lâaction. Les formes du verbe utilisĂ©es avec une valeur modale sont :
Mode et temps | Conjugaison subjective | Conjugaison objective |
---|---|---|
Indicatif présent | talålok, talålsz, talål, talålunk, talåltok, talålnak | talålom, talålod, talålja, talåljuk, talåljåtok, talåljåk |
Indicatif passé | talåltam, talåltål, talålt, talåltunk, talåltatok, talåltak | talåltam, talåltad, talålta, talåltuk, talåltåtok, talåltåk |
Conditionnel présent | talålnék, talålnål, talålna, talålnånk, tanålnåtok, talålnånak | talålnåm, tanålnåd, talålnå, talålnånk, talålnåtok, talålnåk |
Impératif[3] | talåljak, talåljål, talåljon, talåljunk, talåljatok, talåljanak | talåljam, talåljad, talålja, talåljuk, talåljåtok, talåljåk |
Exemples :
- Ha el talålod årulni a titkot, megharagszom « Si par hasard tu divulgues le secret, je me fùche » ;
- Néha össze talålunk veszni « Il nous arrive parfois de nous disputer » ;
- Még el talålsz esni « Tu risques de tomber » ;
- Nehogy meg talĂĄld Ă©rinteni azt a drĂłtot ! « Ne tâavise pas de toucher ce cĂąble ! »
Le verbe tetszik (dont le sens lexical est « plaire ») est un verbe auxiliaire pragmatique. Il se construit avec lâinfinitif, le sujet Ă©tant toujours le destinataire de la communication. Il nâest employĂ© quâĂ la troisiĂšme personne, la mĂȘme que celle des pronoms personnels de politesse, Ă©tant lui aussi une marque de politesse, plutĂŽt par rapport Ă des personnes plus ĂągĂ©es que le locuteur. Il nâa que la conjugaison subjective, et Ă lâimpĂ©ratif il a une forme spĂ©cialisĂ©e pour la fonction dâauxiliaire, qui nâest plus utilisĂ©e quand le verbe a son sens lexical. Les formes du verbe tetszik :
- Indicatif présent : tetszik, tetszenek
- Indicatif passé : tetszett, tetszettek
- Conditionnel présent : tetszene, tetszenének
- Impératif : tessék, tessenek
Exemples en phrases :
- Hogy tetszik lenni? « Comment allez-vous ? » ;
- Hova tetszett tenni a szemĂŒvegement? « OĂč avez-vous mis mes lunettes ? » ;
- El tetszenek menni? « Vous partez ? » ;
- Tetszene adni egy jobb példåt? « Voulez-vous me donner un meilleur exemple ? » ;
- TessĂ©k bejönni! « Entrez, sâil vous plaĂźt ! »
Les verbes copulatifs
Le verbe copulatif le plus frĂ©quent est van/lesz « ĂȘtre » (pour sa conjugaison, voir Quelques verbes irrĂ©guliers) :
- Mérnök vagyok « Je suis ingénieur » ;
- Elégedett voltål? « Tu as été content(e) ? » ;
- Ć lesz a fĂ©rjem « Câest lui qui sera mon mari » ;
- Legyetek boldogok! « Soyez heureux ! » ;
- Ezek volnånk/lennénk mi? « Serait-ce nous ? »
La particularitĂ© de ce verbe est quâil est omis obligatoirement Ă la 3e personne de lâindicatif prĂ©sent [Ez kevĂ©s « Câest peu », JĂĄnos vĂzvezetĂ©k-szerelĆ Â« JĂĄnos est plombier », Ć bĂĄtor « Il/Elle est courageux(euse) »], Ă lâexception des rares cas oĂč il est mis en Ă©vidence et placĂ© en tĂȘte de phrase : Van Ć olyan bĂĄtor, hogy bemenjen az oroszlĂĄn ketrecĂ©be « Il/Elle est assez courageux(euse) pour entrer dans la cage du lion ».
Les deux autres verbes copulatifs sont marad « rester » et mĂșlik « passer », utilisĂ©s Ă la 3e personne aussi : Ć mindig hatĂĄrozott marad « Il/Elle reste toujours dĂ©cidĂ©(e) », Az öcsĂ©m a nyĂĄron mĂșlt hĂșszĂ©ves « Mon frĂšre cadet a eu vingt ans lâĂ©tĂ© dernier ».
Verbes quasi-auxiliaires
Les limites entre verbes utilisés avec leur sens lexical et ceux employés avec des fonctions grammaticales sont floues, parce que les verbes portent des sens notionnels et grammaticaux à des degrés différents. On peut considérer comme des verbes quasi-auxiliaires ceux dont le sens grammatical prédomine, mais ils ont plus ou moins un contenu notionnel également.
Verbes quasi-auxiliaires de modalitĂ© et dâaspect
Akar « vouloir », bĂr « pouvoir, ĂȘtre capable », kell « falloir », kĂvĂĄn « dĂ©sirer, souhaiter », lĂĄtszik « se voir », lehet « ĂȘtre possible », megkĂsĂ©rel « essayer », Ăłhajt « dĂ©sirer, souhaiter », prĂłbĂĄl « essayer », sajnĂĄl « regretter », szĂĄndĂ©kozik « avoir lâintention », szeretne « dĂ©sirer, souhaiter », tud « pouvoir, savoir, sây connaĂźtre » sont des verbes de modalitĂ©. Ils se construisent tous avec lâinfinitif :
- Tudni akarom az igazat « Je veux savoir la vérité » ;
- Fel bĂrja emelni a zsĂĄkot « Il/Elle peut soulever le sac » ;
- Meg kell nézni ezt a filmet « Il faut voir ce film » ;
- Ezt nem lehet Ăgy elintĂ©zni « On ne peut pas rĂ©gler ça comme ça » ;
- Måria aludni óhajt « Måria souhaite dormir » ;
- Szeretném mår befejezni a munkåt « Je voudrais finir enfin le travail » ;
- El tudod ezt nekem intézni? « Tu peux me résoudre ça ? » ;
- Nem tudok Ășszni « Je ne sais pas nager ».
Lâadjectif szabad « permis » utilisĂ© comme attribut est aussi Ă ranger parmi les verbes de modalitĂ© : Neked is szabad beleszĂłlnod « Ă toi aussi, il tâest permis de dire ton mot ». Il peut aussi recevoir certains suffixes spĂ©cifiques au verbe : Szabadjon megjegyeznem, hogy⊠« Quâil me soit permis de faire remarquer que⊠»
Kezd « commencer, se mettre à » et akar « vouloir » (avec un autre sens que le verbe de modalitĂ© akar) sont des verbes dâaspect : MindjĂĄrt esni kezd « Il va se mettre Ă pleuvoir », HĂĄt sohasem akar mĂĄr kitavaszodni ? « Le printemps ne viendra donc plus jamais ? »
Verbes fonctionnels
Ces verbes sont semblables aux verbes copulatifs. Ils sont associĂ©s Ă des mots de nature nominale, qui sont formellement leurs complĂ©ments. Leur qualitĂ© de verbes fonctionnels se vĂ©rifie par la possibilitĂ© dâĂ©quivaloir Ă un verbe le syntagme dont ils font partie : levelezĂ©st folytat « entretenir une correspondance » = levelez « correspondre », beszĂ©det tart « tenir un discours » = beszĂ©l « parler », javĂtĂĄst vĂ©gez « effectuer une rĂ©paration » = javĂt « rĂ©parer ».
Les formes nominales des verbes copulatifs
Les formes nominales du verbe (lâinfinitif, le participe et le gĂ©rondif) sont considĂ©rĂ©s comme des types de mots Ă part dans les grammaires du hongrois, câest pourquoi elles sont traitĂ©es de la mĂȘme façon lorsquâelles ont la fonction dâĂ©lĂ©ment copulatif[2]. Pratiquement, seuls lâinfinitif et le gĂ©rondif du verbe van/lesz « ĂȘtre » sont utilisĂ©s avec cette fonction : SzeretnĂ©k gazdag lenni « Je voudrais ĂȘtre riche », Beteg lĂ©vĂ©n, nem tudott elmenni « Ătant malade, il/elle nâa pas pu partir ».
La postposition
Les postpositions sont des mots grammaticaux qui constituent lâun des moyens Ă lâaide desquels les noms, les pronoms et les numĂ©raux remplissent la fonction syntaxique de complĂ©ment du verbe[4]. Elles correspondent gĂ©nĂ©ralement aux prĂ©positions et aux locutions prĂ©positionnelles du français. La plupart des postpositions se construisent avec lâĂ©lĂ©ment nominal au nominatif, mais certaines demandent une certaine dĂ©sinence casuelle. Les principales postpositions sont :
Postposition | Désinence demandée | Sens principal | Exemple |
---|---|---|---|
alatt | â | « sous », sans dĂ©placement vers le lieu en cause | A ceruzĂĄd az asztal alatt van « Ton crayon est sous la table » |
pĂ©riode de temps | BetegsĂ©ge alatt nem dolgozott « Pendant quâil/elle a Ă©tĂ© malade, il/elle nâa pas travaillĂ© » | ||
alĂĄ | â | « sous », avec dĂ©placement vers le lieu en cause | A villamos alĂĄ esett « Il/Elle est tombĂ©(e) sous le tramway » |
alĂłl | â | « de sous », avec dĂ©placement depuis le lieu en cause | A hĂd alĂłl jön « Il/Elle vient de sous le pont » |
alul | -n | « en dessous de » (le repĂšre non atteint vers le haut) | A vĂzszint hĂĄrom mĂ©teren alul van « Le niveau de lâeau est en dessous de trois mĂštres » |
« en dessous de » (la maniÚre) | Csapatunk kritikån alul jåtszott « Notre équipe a joué en dessous de tout » | ||
ĂĄltal | â | « par » (lâintermĂ©diaire) | Egy barĂĄtom ĂĄltal ĂŒzentem neki « Je lui ai transmis un message par un ami » |
« par » (lâagent) | a kormĂĄny ĂĄltal kiadott rendeletek « les ordonnances Ă©mises par le gouvernement » | ||
åt | -n | « à travers » | A kerten åt hamar odaértek « Vous y arriverez vite à travers le jardin » |
pĂ©riode de temps | egĂ©sz Ă©ven ĂĄt « tout au long de lâannĂ©e » | ||
belĂŒl | -n | « dans, Ă lâintĂ©rieur de » | Budapesten belĂŒl « dans Budapest » |
« en » (pĂ©riode de temps) | kĂ©t napon belĂŒl « en deux jours » | ||
egyĂŒtt | -val/-vel | « avec » (lâassociation) | SzĂŒleivel egyĂŒtt utazott el « Il/Elle est parti(e) avec ses parents » |
elĂ© | â | « devant » (avec dĂ©placement vers le lieu en cause) | SzĂ©ket tettem az ablak elĂ© « Jâai mis une chaise devant la fenĂȘtre » |
ellen | â | « contre » (la maniĂšre) | SajĂĄt Ă©rdeked ellen cselekedtĂ©l « Tu as agi contre ton propre intĂ©rĂȘt » |
ellenĂ©re | â | « contre, malgrĂ© » | Akaratom ellenĂ©re a fiam elment « Mon fils est parti contre mon grĂ© » |
elĆl | â | « de devant » (avec dĂ©placement depuis le lieu en cause) | A szĂ©ket elvettem az ablak elĆl « Jâai enlevĂ© la chaise de devant la fenĂȘtre » |
elĆtt | â | « devant » (lieu, sans dĂ©placement vers celui-ci) | Az ĂĄruhĂĄz elĆtt ĂĄllt « Il/Elle se tenait devant le magasin » |
« avant » (temps) | Gyere öt Ăłra elĆtt ! « Viens avant cinq heures » | ||
felĂ© | â | « vers » (lieu) | Az erdĆ felĂ© mentĂŒnk « Nous allions vers la forĂȘt » |
« vers » (moment approximatif) | este felé « vers le soir » | ||
felĆl | â | « depuis » (lieu) | A szĂ©l a Duna felĆl fĂșj « Le vent souffle depuis le Danube » |
felĂŒl | -n | « au-dessus de » (le repĂšre dĂ©passĂ© vers le haut) | A vĂz tĂ©rden felĂŒl Ă©r « Lâeau arrive au-dessus des genoux » |
« au-dessus de » (la quantitĂ© dĂ©passĂ©e) | TĂzezer forinton felĂŒl vĂĄsĂĄrolt « Il/Elle a achetĂ© au-dessus de 10 000 forints » | ||
fogva | -tĂłl/-tĆl | « Ă partir de » (le moment de dĂ©but dâune action) | MĂĄtĂłl fogva nem dolgozom « Ă partir dâaujourdâhui, je ne travaille plus » |
fölĂ© | â | « au-dessus de », avec dĂ©placement vers le lieu en cause | KĂ©t repĂŒlĆgĂ©p a vĂĄros fölĂ© repĂŒlt « Deux avions ont volĂ© au-dessus de la ville » |
fölött ou felett | â | « au-dessus de », sans dĂ©placement vers le lieu en cause | A gĂ©p a vĂĄros fölött repĂŒlt « Lâavion volait au-dessus de la ville » |
helyett | â | « au lieu de, Ă la place de » | KĂĄvĂ© helyett teĂĄt iszom « Au lieu de cafĂ©, je bois du thĂ© » |
innen | -n | « en deçà de » | a hegyen innen « en deçà de la montagne » |
irĂĄnt | â | « à » (complĂ©ment d'objet indirect) | ĂrdeklĆdik az ĂșjdonsĂĄgok irĂĄnt. « Il/Elle sâintĂ©resse aux nouveautĂ©s. » |
keresztĂŒl | -n | « par, Ă travers » (lieu) | Az ablakon keresztĂŒl jött be « Il/Elle est entrĂ©(e) par la fenĂȘtre » |
« pendant » (temps) | Egy hĂłnapon keresztĂŒl vĂĄrtam « Jâai attendu pendant un mois » | ||
« par lâintermĂ©diaire de » | Valakin keresztĂŒl kaptam a pĂ©nzt « Jâai reçu lâargent par lâintermĂ©diaire de quelquâun » | ||
kezdve | -tĂłl/-tĆl | « Ă partir de » (temps) | MĂĄtĂłl kezdve nem dolgozom « Ă partir dâaujourdâhui, je ne travaille plus » |
képest | -hoz/-hez/-höz | « par rapport à » (comparaison) | Hozzåm képest fiatal « Par rapport à moi, il/elle est jeune » |
« dans la mesure de » | ErĆmhöz kĂ©pest segĂtek « Jâaide dans la mesure de mes forces » | ||
kĂvĂŒl | -n | « en dehors de, hors de, Ă lâextĂ©rieur de » (lieu) | A vĂĄroson kĂvĂŒl vertek sĂĄtrat « Ils/Elles ont installĂ© leur tente en dehors de la ville » |
« hors » (la maniĂšre) | TörvĂ©nyen kĂvĂŒl Ă©l « Il/Elle vit hors la loi » | ||
« sauf » (lâexception) | Rajtad kĂvĂŒl mindenki ott volt « Tous y Ă©taient, sauf toi » | ||
körĂ© | â | « autour de », avec dĂ©placement vers le lieu en cause | A terasz körĂ© virĂĄgot ĂŒltettem « Jâai plantĂ© des fleurs autour de la terrasse » |
körĂŒl | â | « autour de », sans dĂ©placement vers le lieu en cause | A hĂĄz körĂŒl sĂ©tĂĄl « Il/Elle se promĂšne autour de la maison » |
« environ, Ă peu prĂšs » (le moment approximatif) | nyolc Ăłra körĂŒl « Ă huit heures environ » | ||
« environ, Ă peu prĂšs » (la quantitĂ© approximative) | Ezer forint körĂŒl fizettem « Jâai payĂ© 1000 forints environ » | ||
közben | â | « pendant » (simultanĂ©itĂ© de deux actions) | Munka közben eszik « Il/Elle mange pendant le travail » |
közĂ© | â | « entre » (lieu, avec dĂ©placement vers celui-ci) | Egy nĆ a kĂ©t fĂ©rfi közĂ© ĂĄllt « Une femme sâest mise entre les deux hommes » |
között | â | « entre » (lieu, sans dĂ©placement vers celui-ci) | A kĂ©t hĂĄz között kert van « Entre les deux maisons, il y a un jardin » |
« entre » (pĂ©riode entre deux moments) | Nyolc Ă©s kilenc Ăłra között vĂĄrlak « Je tâattends entre huit et neuf heures » | ||
közĂŒl | â | « dâentre » (lieu, avec dĂ©placement depuis celui-ci) | A bokrok közĂŒl jött elĆ Â« Il/Elle est sorti(e) dâentre les buissons » |
mellett | â | « Ă cĂŽtĂ© de, prĂšs de », sans dĂ©placement vers le lieu en cause | az ĂĄllomĂĄs mellett « Ă cĂŽtĂ© de la gare » |
mellĂ© | â | « Ă cĂŽtĂ© de, prĂšs de », avec dĂ©placement vers le lieu en cause | KocsijĂĄval a hĂĄz mellĂ© ĂĄllt. « Il/Elle a garĂ© sa voiture Ă cĂŽtĂ© de la maison. » |
mellĆl | â | « de, dâĂ cĂŽtĂ© de », avec dĂ©placement depuis le lieu en cause | Elment az ablak mellĆl « Il/Elle est parti(e) de la fenĂȘtre » |
miatt | â | « Ă cause de » | A pĂ©nz miatt veszekedtek « Ils/Elles se disputaient Ă cause de lâargent » |
mögĂ© | â | « derriĂšre », avec dĂ©placement vers le lieu en cause | Egy könyvet tettem a szekrĂ©ny mögĂ© « Jâai mis un livre derriĂšre lâarmoire » |
mögött | â | « derriĂšre », sans dĂ©placement vers le lieu en cause | A hĂĄz mögött vĂĄrj! « Attends-moi derriĂšre la maison ! » |
mögĂŒl | â | « de derriĂšre », avec dĂ©placement depuis le lieu en cause | A fal mögĂŒl jöttek « Ils/Elles venaient de derriĂšre le mur » |
mĂșlva | â | « dans, aprĂšs » (le moment aprĂšs une pĂ©riode de temps) | Egy Ăłra mĂșlva megĂ©rkezett « Il/Elle est arrivĂ©(e) une heure aprĂšs » |
Egy Ăłra mĂșlva kĂ©sz lesz « Ce sera prĂȘt dans une heure » | |||
nĂ©lkĂŒl | â | « sans » | Bot nĂ©lkĂŒl jĂĄr « Il/Elle marche sans canne » |
Ăłta | â | « depuis » (temps) | Itt van kedd Ăłta « Il/Elle est lĂ depuis mardi » |
rĂ©szĂ©re | â | « pour » (destinataire) | A fiam rĂ©szĂ©re kĂŒldöm a pĂ©nzt « Jâenvoie lâargent pour mon fils » |
sorĂĄn | â | « au cours de » | a tĂĄrgyalĂĄsok sorĂĄn « au cours des nĂ©gociations » |
szĂĄmĂĄra | â | « pour » (destinataire) | A lĂĄnyom szĂĄmĂĄra vettem a könyvet « Jâai achetĂ© le livre pour ma fille » |
szemben | -val/-vel | « en face de » | A håz a mozival szemben van « La maison est en face du cinéma » |
« Ă lâĂ©gard de » | Vannak elĆĂtĂ©letek a nĆkkel szemben « Il y a des prĂ©jugĂ©s Ă lâĂ©gard des femmes » | ||
szerint | â | « selon, dâaprĂšs » | A legĂșjabb divat szerint öltözködik « Il/Elle sâhabille selon la derniĂšre mode » |
tĂĄjt ou tĂĄjban | â | « vers » (moment approximatif) | nyolc Ăłra tĂĄjt ou tĂĄjban « vers huit heures » |
tĂșl | -n | « au-delĂ de » (lieu) | a hegyeken tĂșl « au-delĂ des montagnes » |
« au-delĂ de » (temps) | Az orvos nem rendel hĂ©t ĂłrĂĄn tĂșl « Le mĂ©decin ne consulte pas au-delĂ de sept heures » | ||
utĂĄn | â | « aprĂšs » (lieu) | A hĂĄz a sportpĂĄlya utĂĄn van « La maison est aprĂšs le terrain de sport » |
« aprĂšs » (temps) | Az elĆadĂĄs utĂĄn Ă©tterembe megyĂŒnk « AprĂšs le spectacle, on va au restaurant » | ||
le but | Lakås utån jår « Il/Elle cherche un logement » |
Remarques :
- Les postpositions ont la mĂȘme fonction grammaticale que les dĂ©sinences. Il y a parfois synonymie syntaxique entre constructions avec une dĂ©sinence et avec une postposition : a hĂĄz mellett â a hĂĄznĂĄl « prĂšs de la maison ».
- Un mĂȘme mot peut ĂȘtre suivi de plusieurs postpositions : ebĂ©d elĆtt Ă©s utĂĄn « avant et aprĂšs le dĂ©jeuner ».
- Une mĂȘme postposition peut concerner plusieurs mots Ă la fois : MĂĄria Ă©s PĂ©ter utĂĄn « aprĂšs MĂĄria et PĂ©ter ».
- Les postpositions peuvent ĂȘtre adjectivĂ©es avec le suffixe -i (az ĂĄruhĂĄz melletti parkolĂł « le parking prĂšs du magasin »), la construction avec la postposition adjectivĂ©e ayant pour synonyme syntaxique la construction article dĂ©fini + nom + postposition + levĆ (lâune des formes de participe prĂ©sent du verbe van/lesz « ĂȘtre ») : az ĂĄruhĂĄz mellett levĆ parkolĂł « le parking se trouvant prĂšs du magasin ».
- Lorsque le nom est construit avec lâadjectif dĂ©monstratif ez « ce(t)/cette âŠ-ci » ou az « ce(t)/cette âŠ-là », celui-ci est suivi de la mĂȘme postposition que le nom : ez alatt a hĂd alatt « sous ce pont ».
Les postpositions et les pronoms personnels
Plusieurs constructions correspondent en hongrois Ă la construction française prĂ©position + pronom personnel. Lâune est celle avec des dĂ©sinences casuelles (voir Les pronoms personnels). Dâautres impliquent lâutilisation de postpositions, plusieurs procĂ©dĂ©s Ă©tant possibles.
Il est Ă noter avant tout que les pronoms personnels ne peuvent pas ĂȘtre construits avec toutes les postpositions. Notamment, celles de temps (fogva, mĂșlva, Ăłta, sorĂĄn, tĂĄjban, etc.) sont exclues de cette construction.
Les pronoms personnels de politesse se construisent avec toutes les postpositions, sauf celles de temps, exactement comme les noms : maga mellett « prĂšs de vous », önnel egyĂŒtt « avec vous ».
Les postpositions qui demandent un autre cas que le nominatif peuvent dâordinaire suivre seuls les pronoms personnels formĂ©s de la dĂ©sinence en cause + les suffixes possessifs : velem egyĂŒtt « avec moi », hozzĂĄd kĂ©pest « par rapport Ă toi », vele szemben « Ă lâĂ©gard de lui/dâelle », rajtunk keresztĂŒl « par notre intermĂ©diaire ». Ces pronoms peuvent ĂȘtre renforcĂ©s avec leur forme de nominatif employĂ© comme premier Ă©lĂ©ment de composition : Ă©nvelem egyĂŒtt, tehozzĂĄd kĂ©pest, Ćvele szemben, mirajtunk keresztĂŒl.
La plupart des postpositions qui demandent le nominatif reçoivent les suffixes possessifs de lâobjet possĂ©dĂ©, ce qui correspond aux constructions prĂ©position + pronom personnel du français autres que celles prĂ©sentĂ©es plus haut : utĂĄnam « aprĂšs moi », elĆtted « avant/devant toi », alatta « sous lui/elle, dessous », ĂĄltalunk « par nous », ellenetek « contre vous », felĂ©jĂŒk « vers eux/elles ». Ces formes aussi peuvent ĂȘtre renforcĂ©es Ă lâaide des formes de nominatif : Ă©nutĂĄnam, teelĆtted, etc.
Dans le cas de certaines postopositions provenant de noms munis dâune dĂ©sinence, les suffixes possessifs prĂ©cĂšdent la dĂ©sinence : rĂ©szemre « pour moi », rĂ©szedre « pour toi », rĂ©szĂ©re « pour lui/elle », etc. ; szĂĄmomra, szĂĄmodra, szĂĄmĂĄra, synonyme du premier.
Lâadjectif dĂ©rivĂ© de postposition
Un certain nombre de postpositions peuvent recevoir le suffixe -i, formant des adjectifs ayant un statut spĂ©cial, qui les fait classer parmi les mots grammaticaux[5]. De tels adjectifs sont alatti « (qui est) sous, (qui est) en dessous de », elĆtti « (qui est) devant, dâavant », fölötti « (qui est) au-dessus de », kĂvĂŒli « (qui est) hors de », körĂŒli « (qui est) autour de », közötti « (qui est) entre », melletti « (qui est) Ă cĂŽtĂ© de », mögötti « (qui est) derriĂšre », utĂĄni « dâaprĂšs ». Ils sont formĂ©s comme les adjectifs qualificatifs provenant de noms par adjonction du mĂȘme suffixe, mais ils nâont pas de sens lexical. Ils remplissent la fonction des postpositions dont ils dĂ©rivent, formant des complĂ©ments du nom avec les noms quâils suivent : a fa alatti pad « le banc (qui est) sous lâarbre », a vĂĄros körĂŒli sĂksĂĄg « la plaine (qui est) autour de la ville », a hĂĄz mögötti kert « le jardin (qui est) derriĂšre la maison ».
Mint formateur de complément
En hongrois, les complĂ©ments du verbe sâexpriment presque toujours Ă lâaide des dĂ©sinences casuelles, dâautres suffixes formateurs de complĂ©ments et des postpositions. Il y a un seul mot quâon peut considĂ©rer comme une prĂ©position, mint « comme, en tant que, en qualitĂ© de », utilisĂ© Ă©galement comme conjonction dans les constructions comparatives, avec le sens « que ». Le complĂ©ment avec mint est le synonyme syntaxique du nom au cas formatif : Mint mĂ©rnök dolgozik = MĂ©rnökkĂ©nt dolgozik « Il travaille comme ingĂ©nieur »[6].
Le préfixe verbal
Les verbes hongrois sont souvent munis de prĂ©fixes[7] ayant une nature diffĂ©rente de celle quâils ont en français[8]. Dâun cĂŽtĂ©, ils ont une fonction non seulement lexicale, mais aussi grammaticale, dâun autre cĂŽtĂ©, ils doivent ĂȘtre sĂ©parĂ©s du verbe dans certains cas, voire parfois placĂ©s aprĂšs celui-ci. La plupart des prĂ©fixes verbaux proviennent dâadverbes, et certains de noms ayant la fonction de complĂ©ments correspondant aux complĂ©ments circonstanciels des grammaires du français.
Liste de préfixes verbaux
Les principaux préfixes verbaux sont :
PrĂ©fixe verbal | Sens dâorigine | Exemple | Le verbe sans prĂ©fixe |
---|---|---|---|
agyon- | « sur le cerveau » | agyonver « assommer » | ver « battre » |
åt- | passage à travers ou au-delà de quelque chose | åtmegy « traverser » | megy « aller » |
ĂĄtszĂĄll « changer » (de vĂ©hicule) | szĂĄll « flotter » (dans lâair) | ||
be- | vers lâintĂ©rieur | bemegy « entrer » | megy « aller » |
bele- | pĂ©nĂ©tration Ă lâintĂ©rieur | beleesik « tomber (de)dans » | esik « tomber » |
beleszeret « tomber amoureux(euse) de » | szeret « aimer » | ||
el- | éloignement de quelque chose | elmegy « partir » | megy « aller » |
elad « vendre » | ad « donner » | ||
elfelejt « oublier » | felejt « oublier » | ||
elĆ- | dĂ©placement en avant | elĆvesz « sortir, tirer » (quelque chose, pour quâon le voie) | vesz « prendre » |
elĆad « prĂ©senter » (dans un spectacle) ; « tenir une confĂ©rence, donner un cours » | ad « donner » | ||
fel- | vers le haut | felnéz « regarder vers le haut » | néz « regarder » |
felkel « se lever » (de la position couchée) | kel « se lever » (de la position couchée) | ||
felvilĂĄgosĂt « Ă©clairer quelquâun sur quelque chose » | vilĂĄgosĂt « Ă©clairer » (sens propre) | ||
ki- | vers lâextĂ©rieur | kidob « jeter dehors » | dob « jeter » |
kijavĂt « rĂ©parer, corriger » | javĂt « rĂ©parer, corriger » | ||
kifejez « exprimer » | non utilisé | ||
haza- | vers la maison | hazakĂsĂ©r « raccompagner Ă la maison » | kĂsĂ©r « accompagner » |
hozzå- | ajout | hozzåtesz « ajouter » | tesz « mettre » |
ide- | vers ici | idejön « venir ici » | jön « venir » |
le- | vers le bas | leszĂĄll « atterrir » | szĂĄll « flotter » dans lâair |
leönt « verser quelque chose sur quelque chose » | önt « verser » | ||
leĂr « Ă©crire, dĂ©crire » | Ăr « Ă©crire » | ||
meg- | pas de sens concret, perfectif par excellence | megĂĄll « sâarrĂȘter » | ĂĄll « se tenir debout » |
megcsókol « embrasser » | csókol « embrasser » | ||
meghĂv « inviter » | hĂv « appeler » | ||
oda- | vers là -bas | odajut « arriver là -bas » | jut « arriver » (quelque part) |
odavan « se perdre ; ĂȘtre dĂ©sespĂ©rĂ© » | van « ĂȘtre » | ||
össze- | ensemble | összead « additionner » | ad « donner » |
összenéz « échanger un regard » | néz « regarder » | ||
összeken « enduire complÚtement » | ken « enduire » | ||
tĂșl- | au-delĂ de | tĂșllĂ©p « dĂ©passer » | lĂ©p « faire des pas » |
tĂșlĂ©l « survivre » | Ă©l « vivre » | ||
vĂ©gig- | jusquâau bout | vĂ©gigolvas « lire jusquâau bout » | olvas « lire » |
vissza- | en retour | visszaad « rendre, redonner » | ad « donner » |
visszakap « recevoir ce quâon avait une fois » | kap « recevoir » |
RÎle du préfixe verbal
Certains prĂ©fixes gardent le sens concret des adverbes dont ils proviennent, par exemple ceux qui expriment lâorientation dâun dĂ©placement : ĂĄt-, be-, ki-, el-, fel-, le-, ide-, oda-, haza-, tĂșl-, vissza-. Cependant, les mĂȘmes prĂ©fixes peuvent acquĂ©rir, avec certains verbes, un sens abstrait, ayant une fonction uniquement grammaticale.
Le prĂ©fixe peut changer le sens lexical du verbe. Par exemple, du verbe ad « donner », on forme elad « vendre », elĆad « prĂ©senter », összead « additionner » et visszaad « redonner, rendre ». Parfois il change son rĂ©gime casuel aussi : szeret valakit (accusatif) « aimer quelquâun », mais beleszeret valakibe (illatif) « tomber amoureux de quelquâun ».
Ă lâaide dâun prĂ©fixe, un verbe intransitif ou transitif indirect peut devenir transitif direct : ĂŒl « ĂȘtre assis », LeĂŒlt öt Ă©vet « Il/Elle est restĂ©(e) cinq ans en prison ».
Dans la plupart des cas, le prĂ©fixe change lâaspect du verbe de lâimperfectif au perfectif : Könyvet fogok olvasni, amĂg tĂĄvol leszel « Je lirai un livre en ton absence » (sans le finir) â Elolvasom a könyvet « Je lirai le livre » (dâun bout Ă lâautre). Le prĂ©fixe meg- est spĂ©cialisĂ© pour cette fonction, sans changer dans tous les cas le sens lexical du verbe : Akkor talĂĄlkoztam vele, amikor sĂĄrgultak a levelek « Je lâai rencontrĂ©(e) quand les feuilles jaunissaient » â MĂĄr megsĂĄrgultak a levelek « Les feuilles ont dĂ©jĂ jauni » Le hongrois connaissant une seule forme de passĂ©, le prĂ©fixe peut diffĂ©rencier ce quâen français on exprime par lâimparfait (qui implique lâaspect imperfectif), le passĂ© simple, le passĂ© composĂ© ou lâindicatif plus-que-parfait (ces trois impliquant lâaspect perfectif).
Ă lâindicatif prĂ©sent, le verbe Ă prĂ©fixe peut avoir la valeur du futur : Ărom a levelet « Je suis en train dâĂ©crire la lettre » â MegĂrom a levelet « Je vais Ă©crire la lettre ».
Certains prĂ©fixes peuvent ĂȘtre mis au degrĂ© comparatif de supĂ©rioritĂ© et dans ce cas, ils sâĂ©crivent sĂ©parĂ©s du verbe : hĂĄtramegy « aller Ă lâarriĂšre » â hĂĄtrĂĄbb megy « aller plus Ă lâarriĂšre ».
Certains prĂ©fixes peuvent recevoir des suffixes possessifs, devenant ainsi des pronoms personnels : beleszeret valakibe « tomber amoureux de quelquâun » â BelĂ©m szeretett « Il/Elle est tombĂ©(e) amoureux(euse) de moi ».
En faisant prĂ©cĂ©der le verbe par le complĂ©ment qui le suit dâordinaire, on Ă©limine le prĂ©fixe verbal sans que le sens du syntagme change : FelmĂĄszott a fĂĄra = A fĂĄra mĂĄszott « Il/Elle a grimpĂ© Ă lâarbre ».
Il y a des verbes qui ne fonctionnent quâavec un prĂ©fixe : megbĂ©nul « devenir paralytique », megsĂŒketĂŒl « devenir sourd ».
Le prĂ©fixe peut ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©, le verbe devenant ainsi dâaspect itĂ©ratif : SĂ©ta közben meg-megĂĄll a kirakatok elĆtt « En se promenant, il/elle sâarrĂȘte devant les vitrines ».
Si le sens du prĂ©fixe est essentiel, il est gardĂ© dans les mots dĂ©rivĂ©s du verbe : kihallgatja a tanĂșkat « interroger les tĂ©moins » â tanĂșkihallgatĂĄs « interrogation des tĂ©moins », megĂĄll « sâarrĂȘter » â megĂĄllĂĄs « arrĂȘt » (action de sâarrĂȘter).
Le préfixe aprÚs le verbe
En gĂ©nĂ©ral, le prĂ©fixe verbal se place aprĂšs le verbe quand un autre terme de la proposition est accentuĂ© plus fort que le verbe : PĂ©ter kimegy a szobĂĄbĂłl « PĂ©ter sort de la piĂšce » (aucun terme nâest accentuĂ© plus fort quâun autre) â PĂ©ter megy ki a szobĂĄbĂłl « Câest PĂ©ter qui sort de la piĂšce » (le sujet accentuĂ© plus fort que le verbe). Cependant, de nombreux adverbes et pronoms accentuĂ©s plus fort que le verbe ne provoquent pas ce changement :
- SzĂĄzszor megmondtam, hogy ne nyĂșlj a lĂĄmpĂĄhoz! « Je tâai dit cent fois de ne pas toucher Ă cette lampe ! » ;
- Alaposan felkĂ©szĂŒltem a vizsgĂĄra « Jâai bien prĂ©parĂ© lâexamen » ;
- Mindent elfelejtettem « Jâai tout oubliĂ© ».
Le préfixe se place aprÚs le verbe en phrase négative et en phrase injonctive :
- Péter nem megy ki a szobåból « Péter ne sort pas de la piÚce » ;
- Menj ki a szobåból! « Sors de la piÚce ! »
En phrase interrogative aussi, le préfixe se place aprÚs le verbe (Péter megy ki a szobåból? « Est-ce Péter qui sort de la piÚce ? », Ki megy ki a szobåból? « Qui sort de la piÚce ? »), sauf si le verbe est accentué : Kimegy Péter a szobåból ? « Il sort de la piÚce, Péter ? »
Les mots à sens négatif ou restrictif peuvent eux aussi provoquer le placement du préfixe aprÚs le verbe : Csak Péter megy ki a szobåból « Seul Péter sort de la piÚce », Péter ritkån megy ki a szobåjåból « Péter sort rarement de sa chambre ».
Dâordinaire, le verbe Ă prĂ©fixe est dâaspect perfectif, mais peut aussi ĂȘtre dâaspect imperfectif, par exemple lorsquâil sâagit dâune action durative par rapport Ă une autre action, momentanĂ©e : PĂ©ter Ă©ppen ment ki a szobĂĄbĂłl, amikor megpillantotta ĂvĂĄt « PĂ©ter sortait justement de la piĂšce, quand il a aperçu Ăva » Dans ce cas, le prĂ©fixe est placĂ© aprĂšs le verbe qui exprime lâaction durative.
Dans les propositions subordonnĂ©es dont le verbe est Ă lâimpĂ©ratif, le verbe prĂ©cĂšde le prĂ©fixe si son verbe rĂ©gent exprime une exhortation, un conseil, une demande, une proposition, etc. :
- Arra biztat, hogy vĂĄllaljam el a feladatot « Il/Elle mâencourage Ă accepter cette tĂąche » ;
- Azt tanåcsolja, hogy utazzam el « Il/Elle me conseille de partir en voyage » ;
- MegkĂ©rhetem rĂĄ, hogy csukja be az ablakot? « Puis-je vous demander de fermer la fenĂȘtre ? » ;
- Azt javasolom, hogy halasszuk el a döntĂ©st « Je propose dâajourner la dĂ©cision ».
Insertion dâun mot entre le prĂ©fixe et le verbe
En gĂ©nĂ©ral, dans le cas des verbes Ă lâinfinitif subordonnĂ©s Ă un autre verbe ou construits avec un verbe auxiliaire, lâordre des Ă©lĂ©ments est prĂ©fixe + verbe Ă un mode personnel + verbe Ă lâinfinitif :
- Meg kell tiltani « Il faut lâinterdire » ;
- El lehet olvasni « On peut le lire » ;
- Fel tudsz menni egyedĂŒl is « Tu peux monter tout(e) seul(e) » ;
- Ki fogom javĂtani a hibĂĄkat « Je corrigerai les fautes ».
Il y a aussi des exceptions :
- aprĂšs certains verbes construits avec lâinfinitif :
- SzĂ©gyell levetkĆzni az orvos elĆtt « Il/Elle a honte de se dĂ©shabiller devant le mĂ©decin » ;
- Kezdem megérteni a szabålyokat « Je commence à comprendre les rÚgles » ;
- Elfelejtettem bezĂĄrni az ajtĂłt « Jâai oubliĂ© de fermer la porte » ;
- Nem szereti bevallani a tĂ©vedĂ©seit « Il/Elle nâaime pas reconnaĂźtre ses erreurs » ;
- aprĂšs nem « non » : Nem kell megĂrni a levelet « Il ne faut pas Ă©crire la lettre » ;
- aprÚs un mot interrogatif : Miért kellett felszåntani az udvart? « Pourquoi a-t-il fallu labourer la cour ? »
Il y a aussi des cas oĂč on insĂšre la nĂ©gation entre le prĂ©fixe et le verbe :
- Ă lâimpĂ©ratif, on peut nier le verbe Ă prĂ©fixe des façons suivantes :
- Lâinterdiction peu catĂ©gorique se fait par la construction ne + verbe + prĂ©fixe : Ne induljatok el! « Ne partez pas ! »
- Lâinterdiction plus catĂ©gorique peut ĂȘtre exprimĂ©e par la construction prĂ©fixe + ne + verbe, ou par lâadverbe nehogy + le verbe Ă prĂ©fixe : El ne induljatok ilyen idĆben! = Nehogy elinduljatok ilyen idĆben! « Ne vous avisez pas de partir par un temps pareil ! »
- Au participe passé également, la négation est insérée entre le préfixe et le verbe : a ki nem fizetett bérek « les salaires non payés ».
Le préfixe verbal comme substitut du verbe
Pour éviter la répétition du verbe, on peut utiliser le préfixe seul, le verbe étant sous-entendu. Il y a deux telles situations :
- dans une phrase complexe : A fiĂș felment, a lĂĄny le (le Ă la place de lement « est descendue ») « Le garçon est montĂ©, la fille est descendue » ;
- dans un dialogue, le prĂ©fixe servant Ă rĂ©pondre affirmativement Ă une question totale : â Megette a levest? â Meg (Ă la place de megette) « â A-t-il/elle mangĂ© sa soupe ? â Oui ».
La conjonction
Les conjonctions ont la mĂȘme fonction en hongrois et en français.
Du point de vue de leur forme, elles peuvent ĂȘtre :
- constituĂ©es dâun seul mot :
- simples : és « et », de « mais », hogy « que », ha « si », mint « comme, que », mert « parce que », tehåt « donc » ;
- composĂ©es : hanem « mais » (â ha « si » + nem « non »), mintha « comme si » (â mint « comme » + ha « si »), jĂłllehet « bien que » [â jĂłl « bien » + lehet « on peut »] ;
- corrĂ©lĂ©es avec elles-mĂȘmes : akĂĄr âŠ, akĂĄr « soit âŠ, soit », is âŠ, is « et âŠ, et », se(m) âŠ, se(m) « ni ⊠ni » ;
- locutions conjonctives : anĂ©lkĂŒl hogy « sans que », ahelyett hogy « au lieu de », annak ellenĂ©re, hogy « bien que ».
Du point de vue de leur fonction, les conjonctions peuvent ĂȘtre :
- de coordination[9] :
- copulatives :
- Ăn Ă©s a felesĂ©gem ott leszĂŒnk « Moi et ma femme, nous y serons » ;
- Nem jövök se ma, se holnap « Je ne viens ni aujourdâhui ni demain » ;
- Kati ott volt, Ă©s Ăva is eljött « Kati y Ă©tait et Ăva aussi est venue » ;
- Ăn mĂ©rnök vagyok, felesĂ©gem meg szĂnĂ©sznĆ Â« Moi, je suis ingĂ©nieur et ma femme â actrice » ;
- adversatives :
- Nem havazik, de hideg van « Il ne neige pas mais il fait froid » ;
- Tudok angolul, viszont nem tudok nĂ©metĂŒl « Je connais lâanglais, par contre je ne connais pas lâallemand » ;
- Eljövök, azonban nem leszek egyedĂŒl « Je viens mais je ne serai pas seul(e) » ;
- Nem kutyĂĄm van, hanem macskĂĄm « Je nâai pas un chien, mais un chat » ;
- alternatives :
- Velem jössz, vagy itt maradsz ? « Tu viens avec moi ou tu restes là ? » ;
- Elmehetek akĂĄr ma, akĂĄr holnap « Je peux partir soit aujourdâhui, soit demain » ;
- conclusives :
- Nem tettĂ©l semmi rosszat, tehĂĄt nem haragszom rĂĄd « Tu nâas fait rien de mal, je ne tâen veux donc pas » ;
- Dolgom van, ezĂ©rt el kell mennem « Jâai du travail, câest pourquoi je dois mâen aller » ;
- Nincs itt a kabĂĄtja, következĂ©skĂ©ppen mĂĄr elment « Son manteau nâest pas lĂ , par consĂ©quent il/elle est dĂ©jĂ parti(e) » ;
- explicatives : Nem tudtuk megnĂ©zni az elĆadĂĄst, ugyanis minden hely foglalt volt « Nous nâavons pas pu voir le spectacle, toutes les places Ă©tant occupĂ©es » ;
- HolnaputĂĄn, vagyis kedden vĂĄrlak « Je tâattends aprĂšs-demain, câest-Ă -dire mardi » ;
- Nem akar, illetve nem mer szĂłlni « Il/Elle ne veut, ou plutĂŽt nâose pas parler » ;
- de subordination[10] :
- MĂ©g dolgozik, bĂĄr nyugdĂjas « Il/Elle travaille encore, bien quâil/elle soit Ă la retraite » ;
- Ha akarod, veled megyek « Si tu veux, jây vais avec toi » ;
- Azt mondta, hogy megvĂĄr « Il/Elle a dit quâil/elle mâattendrait » ;
- AzĂ©rt jött, hogy elĆadĂĄst tartson « Il/Elle est venu(e) pour tenir une confĂ©rence » ;
- Akkora volt a hĂł, hogy leĂĄllt a közlekedĂ©s « La neige Ă©tait telle, que la circulation sâest arrĂȘtĂ©e » ;
- Sietek, mert dolgom van « Je suis pressĂ©(e), parce que jâai du travail » ;
- Jobb a könyv, mint a belĆle kĂ©szĂtett film « Le livre est meilleur que le film quâon en a tirĂ© » ;
- Mivel vasĂĄrnap van, zĂĄrva vannak az ĂŒzletek « Comme câest dimanche, les magasins sont fermĂ©s » ;
- Hazaadta a labdĂĄt, nehogy elvegyĂ©k tĆle « Il/Elle a renvoyĂ© le ballon Ă son propre gardien de but, pour quâon ne la lui prenne pas ».
La particule
La particule fut initialement incluse dans la catĂ©gorie des modalisateurs, mais par la suite elle a Ă©tĂ© individualisĂ©e dans les recherches linguistiques concernant le hongrois, Ă commencer par BorbĂĄla Keszler[11]. NĂłra Kugler la dĂ©finit comme « un mot grammatical qui ne peut recevoir dâaffixes, qui nâĂ©tablit de rapports ni morphologiques ni syntaxiques avec dâautres mots, qui ne peut pas ĂȘtre terme de la proposition Ă fonction syntaxique [âŠ]. Elle a la fonction dâeffectuer des opĂ©rations sur lâaffirmation de la phrase [âŠ], exprimant un rapport modal, lâattitude du locuteur (sa maniĂšre de se rapporter dâun point de vue affectif, volitif, axiologique), ou bien de marquer la rĂ©action du locuteur Ă la situation de communication ou Ă lâune des composantes de celle-ci [âŠ] »[12]. La mĂȘme auteure classifie les particules en :
- propositionnelles (ou relatives), appelĂ©es par Attila PĂ©teri[13] « particules de focalisation », qui influencent le contenu de la phrase en renforçant ou en attĂ©nuant lâun de ses Ă©lĂ©ments. Exemples :
- Marha jó ez a zene ! « Elle est vachement bonne, cette musique ! » ;
- Alig kĂ©t percet kĂ©sett « Il/Elle sâest mis(e) en retard de deux minutes Ă peine » ;
- Azt mondta, hogy elmegy, Ă©s el is ment « Il/Elle a dit quâil/elle partirait et, en effet, il/elle est parti(e) » ;
- Csak kĂ©t kilĂłt fogytam « Je nâai perdu que deux kilos » ;
- modal-pragmatiques :
- marquant la valeur modale de base de la phrase :
- interrogatives :
- marquant la valeur modale de base de la phrase :
- Elment-e a busz? « Est-ce que le bus est parti ? » ;
- Ugye milyen szĂ©p ez a kĂ©p? « Quâil est beau, ce tableau, nâest-ce pas ? » ;
- Vajon eljön Péter? « Est-ce que Péter viendra ? » ;
- volitives :
- BĂĄr mĂĄr nyĂĄr lenne! « Vivement lâĂ©tĂ© ! » ;
- Bårcsak talålkoznék Måriåval! « Si seulement je rencontrais Måria ! » ;
- marquant des valeurs modales complémentaires (appelées « particules de nuance ») :
- de renforcement :
- marquant des valeurs modales complémentaires (appelées « particules de nuance ») :
- De nem åm! « Eh bien, non ! » ;
- Legyen mår vége egyszer! « Que ça finisse une bonne fois ! » ;
- Hiszen ezt te is tudod! « Mais tu le sais, toi aussi ! » ;
- Ezt a kifejezĂ©st, ugyebĂĄr, mindannyian ismerjĂŒk « Cette expression, nous la connaissons tous, nâest-ce pas » ;
- dâattĂ©nuation : ErrĆl ĂșgyszolvĂĄn semmit sem tudunk « Ă ce sujet nous ne savons, pour ainsi dire, rien » ;
- dâattitude affective : Persze nem vĂĄsĂĄroltĂĄl be! « Tu nâas pas fait les courses, bien sĂ»r ! »
Les particules se dĂ©limitent des adverbes par leur incapacitĂ© Ă remplir des fonctions syntaxiques, comme les modalisateurs, mais se dĂ©limitent de ceux-ci par le fait quâelles ne peuvent constituer de phrase Ă elles seules et ne rĂ©pondent Ă aucune question.
La plupart des particules sont des adverbes Ă lâorigine (par exemple mĂĄr) ou des conjonctions (par exemple hiszen), les mots en cause gardant dans dâautres contextes leur nature dâorigine :
- MĂĄr eljött « Il/Elle est dĂ©jĂ venu(e) » (adverbe) â Legyen mĂĄr vĂ©ge egyszer! « Que ça finisse une bonne fois ! » (particule) ;
- LĂĄttam, hiszen ott voltam « Je lâai vu, puisque jây Ă©tais » (conjonction) â Hiszen ezt te is tudod! « Mais tu le sais, toi aussi ! » (particule).
Il y a aussi des mots qui ne sont que des particules. Certains avaient une autre nature Ă lâorigine, mais ont pris une forme spĂ©cifique pour la nature de particule. Câest le cas du verbe hagy « laisser », dont la forme dâimpĂ©ratif, 2e parsonne du singulier, conjugaison objective, hagyd, a aussi une forme spĂ©cialisĂ©e en tant que particule, hadd : Hadd lĂĄssam az Ășj kocsidat! « Fais-moi donc voir ta nouvelle voiture ! » Une autre particule, lĂĄm, provient de lĂĄssam, impĂ©ratif, 1re personne du singulier, du verbe lĂĄt « voir » : LĂĄm, lĂĄm, mĂ©giscsak megtörtĂ©nt! « VoilĂ , voilĂ , câest arrivĂ© quand mĂȘme ! » Dâautres mots exclusivement particules se sont formĂ©s par composition : bĂĄrcsak « pourvu que, si seulement » (â bĂĄr « bien que » + csak « seulement »), ĂșgyszolvĂĄn « pour ainsi dire » (â Ășgy « ainsi » + szĂłlvĂĄn « en parlant »).
Lâarticle
Les grammaires du hongrois prennent en compte deux types dâarticles : dĂ©fini et indĂ©fini[14].
Lâarticle dĂ©fini
En hongrois il y a un seul article dĂ©fini, avec deux variantes phonĂ©tiques : a devant les mots commençant par une consonne et az devant ceux qui dĂ©butent par une voyelle, utilisĂ©s aussi bien au singulier quâau pluriel : a hĂĄz « la maison », az Ă©pĂŒlet « le bĂątiment », az alacsony hĂĄzak « les maisons basses », a magas Ă©pĂŒletek « les bĂątiments hauts ».
Lâarticle indĂ©fini
Il y a un seul article indĂ©fini, pour le singulier, egy « un(e) », dont lâemploi est souvent Ă©vitĂ© : egy hĂĄz « une maison », egy Ă©pĂŒlet « un bĂątiment ».
Pour mettre en relief une Ă©pithĂšte dans un syntagme nominal comportant un article indĂ©fini, on insĂšre celui-ci entre l'Ă©pithĂšte et le nom quâil dĂ©termine : CsĂșnya egy histĂłria ! « Sale histoire ! »
Omission des articles
Lâarticle indĂ©fini est omis :
- devant les noms en fonction dâattribut : Ez hĂĄz « Câest une maison », MĂĄria szĂ©p lĂĄny « MĂĄria est une belle fille », Egyetemista vagyok « Je suis Ă©tudiant(e) » ;
- quand le nom qui le recevrait normalement est mis en relief par sa position en tĂȘte de phrase : SzakĂŒzletben vĂĄsĂĄroltam a fĂ©nykĂ©pezĆgĂ©pet « Câest dans un magasin spĂ©cialisĂ© que jâai achetĂ© lâappareil photo ».
Lâarticle dĂ©fini est omis devant les noms de pays constituĂ©s dâun seul mot (FranciaorszĂĄg « la France », MagyarorszĂĄg « la Hongrie »), mais non avec les noms de pays qui comportent une Ă©pithĂšte : az EgyesĂŒlt Ăllamok « les Ătats-Unis », a Magyar KöztĂĄrsasĂĄg « la RĂ©publique Hongroise ». Cependant, les noms de pays constituĂ©s dâun seul mot reçoivent eux aussi lâarticle dĂ©fini sâils ont une Ă©pithĂšte : a tĂĄvoli KĂna « la lointaine Chine ».
Nâont pas dâarticle les noms dont les correspondants français sont munis de lâarticle partitif : Van friss kenyĂ©r ? « Y a-t-il du pain frais ? », Ehhez kell bĂĄtorsĂĄg « Il faut du courage pour ça ».
Le mot de négation
Contrairement aux grammaires du français, dans celles du hongrois, les mots de nĂ©gation ne sont pas inclus dans la classe des adverbes mais sont considĂ©rĂ©s comme des mots dâune nature Ă part parmi les mots grammaticaux[15]. On prend en compte peu de mots de nĂ©gation :
- Nem peut nier tout terme de la phrase simple, Ă condition que le verbe soit Ă lâindicatif ou au conditionnel. Sa place est devant le mot niĂ©. Exemples :
- Nem eszem kenyeret « Je ne mange pas de pain » ;
- Nem mennĂ©k oda semmi pĂ©nzĂ©rt ! « Je nâirai lĂ -bas pour rien au monde ! » ;
- Nem Ă©n, hanem te fogod ezt megcsinĂĄlni « Ce nâest pas moi, mais toi qui vas faire ça » ;
- Nem lusta vagyok, hanem gyenge « Je ne suis pas paresseux(euse), mais faible ».
Nem peut aussi constituer à lui seul une phrase simple dans un dialogue, en réponse à une question totale.
- Ne peut nier tout terme de la phrase simple si le verbe est Ă lâimpĂ©ratif (Ne jöjjön el AnikĂł! « Que AnikĂł ne vienne pas ! », Ne AnikĂł jöjjön el! « Ce nâest pas Ă AnikĂł de venir ! », au conditionnel Ă valeur optative (BĂĄrcsak ne jönne el AnikĂł! « Pourvu que AnikĂł ne vienne pas ! ») ou au conditionnel dans une phrase interrogative rhĂ©torique : Ki ne ismernĂ© az elnököt? « Qui ne connaĂźt pas le prĂ©sident ? »
- Sem et sa variante se est utilisĂ© dans les mĂȘmes conditions que nem, mais sa place est aprĂšs le mot niĂ© : AnikĂł se(m) jön / jönne el « AnikĂł non plus ne vient/viendrait pas », Ma se(m) jön el AnikĂł « AnikĂł ne vient pas aujourdâhui non plus ». Pour nier deux verbes ou deux attributs qui se succĂšdent, on peut employer se(m) nem devant les deux ou seulement devant le second : A macska [se(m)] nem eszik, se(m) nem iszik « Le chat ni ne mange ni ne boit ».
- Se est aussi utilisĂ© dans les mĂȘmes conditions que ne, sans que sem soit possible dans ces cas : AnikĂł se jöjjön el ! « Que AnikĂł non plus ne vienne pas ! », BĂĄrcsak AnikĂł se jönne el! « Pourvu que AnikĂł non plus ne vienne pas ! », PĂ©ter se ismernĂ© az elnököt? « PĂ©ter non plus ne connaĂźtrait pas le prĂ©sident ? »
Il y a aussi dâautres mots Ă valeur nĂ©gative, inclus dans la classe des adverbes (sehol « nulle part », soha « jamais », sehogy « dâaucune façon ») et dans celle des pronoms gĂ©nĂ©raux (senki « personne », semmi « rien », etc.), ainsi que le verbe nincs(en) « il/elle nâest pas, il nây a pas » (pluriel nincsenek). Ces mots sâemploient avec les mots de nĂ©gation, soit nem, soit se(m), respectivement soit ne, soit se, sans changement de sens : Senki nem/se(m) volt itt « Personne nâest venu », Sehova ne/se menjĂŒnk ! « Nâallons nulle part ! » Si la phrase commence par nem ou ne, aprĂšs lâadverbe ou le pronom nĂ©gatif on peut utiliser facultativement se(m) : Nem volt itt senki [se(m)] « Personne nâest venu ».
Les mots de nĂ©gation peuvent ĂȘtre renforcĂ©s par dâautres Ă©lĂ©ments : KorĂĄntsem akarok Ă©n veszekedni « Je suis loin de vouloir me disputer », A legkevĂ©sbĂ© sem ĂĄrt a gazdagsĂĄg « La richesse ne nuit pas le moins du monde », Ez egyĂĄltalĂĄn nem biztos « Ce nâest pas du tout sĂ»r ».
Notes et références
- Cf. Keszler 2000, pp. 69â70, citĂ© par P. Lakatos 2006, p. 4.
- Section dâaprĂšs Lengyel 1999.
- Les grammaires hongroises considĂšrent que lâimpĂ©ratif comporte toutes les personnes, ayant aussi les valeurs du subjonctif français.
- Section dâaprĂšs Szende et Kassai 2001, pp. 145â177.
- Section dâaprĂšs Szende et Kassai 2001, pp. 149â150.
- P. Lakatos 2006, p. 6.
- Appelés « préverbes » par Lelkes 1979 et Szende et Kassai 2001. Gaal 2012, page La conjugaison parfaite, les appelle « adjonctifs verbaux » à cause de leur rÎle grammatical différent de celui des préverbes indo-européens.
- Section dâaprĂšs Szende et Kassai 2001, pp. 263â283.
- ErdĆs 2001, KötĆszĂłk (Conjonctions).
- Pour les espÚces de propositions subordonnées introduites par des conjonctions, voir Propositions subordonnées.
- Keszler 1995.
- Kugler 1998.
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