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Luo (langue)

Le Luo (dholuo [d̪ólúô] en langue luo) est la langue parlée par les Luo du Kenya et les Luo Suba de Tanzanie. Elle fait partie du « groupe luo » des langues nilotiques occidentales du sud.

Luo
Dholuo
Pays Kenya, Tanzanie
Région Est du lac Victoria
Nombre de locuteurs 5 550 000[1]
Typologie SVO ; flexionnelle ; vernaculaire
Classification par famille
Codes de langue
IETF luo
ISO 639-2 luo
ISO 639-3 luo
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Linguasphere 04-ACC-ab
Glottolog luok1236

Le luo est très proche de l'acholi, du lango, du padhola (en) et du kumam parlés en Ouganda mais ne peut être confondu ni avec le luwo (en) du Soudan ni avec l'alur de la République démocratique du Congo.

La langue est employée pour la radiodiffusion, ainsi par la Kenya Broadcasting Corporation (KBC) depuis l'émetteur de Kisumu, Radio Ramogi ou la Webradio Radio Victoria.

Elle est également étudiée, conjointement au swahili et à l'anglais, dans les écoles primaires de la province de Nyanza au Kenya.

Étymologie

Luo signifie « venir après », « suivre » et dholuo signifie « langage des Luo ».

Système alphabétique

écritureabchddhefghijklmmbnndndhngn'gnjnyoprstthuwy
phonétiqueabcdðe, ɛfghi, ɪɟklmmbnndŋgŋnyo, ɔprstθu, ʊwj

Phonologie

C'est une langue tonale. Le ton peut jouer un rôle aussi bien lexical (différenciant des radicaux de sens complètement différents) que grammatical (différenciant les formes grammaticales prises par un même radical - comme dans la formation des verbes passifs).

Voyelles

Le luo comporte cinq paires de voyelles différenciées par le trait phonétique d'avancement ou rétraction de la racine de la langue (symbolisé par [+/-ATR], pour advanced tongue root), qui détermine un système d'harmonie vocalique : les voyelles dans un mot non composé doivent toutes être [+ATR] ou [-ATR]. Cette condition d'harmonie s'étend aux semi-voyelles [w] et [j].

La quantité vocalique joue également un rôle distinctif.

Consonnes

Dans la table des consonnes, ci-dessous, les symboles orthographiques sont inclus entre parenthèses s'ils diffèrent de ceux de l'API. On notera particulièrement l'emploi du y pour le son [j], courant dans les orthographes africaines, ainsi que celui de th et dh pour des consonnes occlusives plutôt que des fricatives comme dans la phonologie swahilie (mais le phonème /d ̪/ peut être nasal).

Quand une case contient une paire de symboles, celui de gauche représente une consonne sourde, celui de droite représente une consonne sonore.

Inventaire phonétique des consonnes en dholuo
labiale dentale alvéolaire palatale vélaire glottale
occlusives p b t (th) d (dh) t d c (ch) ɟ (j) k g
fricatives f s h
nasales m n ɲ (ny) ŋ (ng')
nasales m n ɲ (ny) ŋ (ng')
occlusives prénalisées mb nd ɲɟ (nj) ŋg (ng)
roulées r
spirantes w l j (y)

Grammaire

Tout comme le français, la typologie du luo est SVO et flexionnelle.

Construction normale

La construction normale d'une phrase est : nomadjectif numéraladjectif(s) → adjectif démonstratifverbecomplément d'objet direct

  • Nyiri abic go cam uru gweno
    • Filles (pluriel) 5 ces mangent (pluriel) tout poulet
      • Ces 5 filles mangent tout le poulet

Le pronom personnel

Il existe six pronoms personnels en luo.

dholuofrançais
anje
intu
enil / elle
wannous
unvous
ginils / elles

Le pronom démonstratif

Le pronom démonstratif est utilisé uniquement pour des objets et jamais pour des personnes.

dholuofrançaisexemplestraduction
maceci (près du locuteur)ma ang'o ?qu'est ce ceci ?
manocela (près de l'interlocuteur)mano dukac'est un magasin
machacela (loin des deux personnes)macha ang'o ?qu'est ce cela (au loin) ?
magiceux-ci (près du locuteur)magi ang'o ?que sont ce ?
magoceux-là (près de l'interlocuteur)mago kombece sont des chaises
makaceux-là (loin des deux personnes)maka udice sont des maisons

Les adjectifs possessifs

Il existe plusieurs manières plus ou moins sophistiquées de déterminer la possession. Voici la plus simple.

Au singulier : utiliser le préfixe du pronom personnel ajouté en suffixe au mot mar (« de »)

possessif singulierdholuofrançais
marachiemo marama nourriture
marichiemo marita nourriture
marechiemo maresa nourriture
marwachiemo marwanotre nourriture
maruchiemo maruvotre nourriture
margichiemo margileur nourriture

Au pluriel : utiliser le préfixe du pronom personnel ajouté en suffixe au mot mek (« des »)

possessif plurieldholuofrançais
mekagwende mekames poulets
mekigwende mekites poulets
mekegwende mekeses poulets
mekwagwende mekwanos poulets
mekugwende mekuvos poulets
mekgigwende mekgileurs poulets
Action ou état actuel

La terminaison de la forme infinitive de la plupart des verbes est la lettre « o » et reste la même à toutes les personnes des temps présent et présent progressif.

La conjugaison au présent s'effectue par l'ajout d'un préfixe issu du pronom personnel au verbe.

pronompréfixedholuofrançais
ana-andikoj'écris
ini-indikotu écris
eno-ondikoil / elle écrit
wanwa-wandikonous écrivons
unu-undikovous écrivez
gingi-gindikoils / elles écrivent

Si le sujet n'est pas un pronom personnel, le préfixe disparait comme dans Omondi ndiko « Omondi écrit » ou dans ng'a ndiko ? « qui est en train d'écrire ? » ou encore dans nyithindo ndiko « les enfants écrivent »

Les verbes auxiliaires n'existent pas en luo.

verbe « être » : sujet + adjectif qualificatif / complément :

  • chiemo mamit « la nourriture est bonne » (littéralement « nourriture bonne ») ;
  • chiemba « c'est ma nourriture » (littéralement « nourriture ma »);
  • Omondi dichuo « Omondi est un homme » (littéralement « Omondi homme »).

exceptions :

  • le verbe tie « être présent » ou « être situé »
    • avec un pronom personnel pour sujet : pronom (en entier) accolé à tie comme dans entie « il / elle est présent(e) » ou dans antie Kisumu Road « je suis situé route de Kisumu » ;
    • avec un sujet autre qu'un pronom personnel : sujet + ntie comme dans buge ntie « il y a des livres » (littéralement « des livres sont présents »).
  • le verbe onge « être absent » ou « être manquant »
    • avec un pronom personnel pour sujet : préfixe du pronom + onge comme dans oonge « il / elle est absent(e) » ou dans aonge Kisumu Road « je ne suis pas situé route de Kisumu » ;
    • avec un sujet autre qu'un pronom personnel : sujet + onge comme dans buge onge « il n'y a pas de livres » (littéralement « des livres sont manquants »).

verbe « avoir » :

  • avec un pronom personnel pour sujet : pronom (en entier) + gi ou kod (qui ont tous deux la même signification « avec ») + adjectif qualificatif / complément comme dans an gi buge « j'ai des livres » ;
  • avec un sujet autre qu'un pronom personnel : préfixe ni accolé à gi ou à kod + adjectif qualificatif / complément comme dans min nigi adek nyithindo « ma mère à trois enfants ».
Action habituelle

Le suffixe ga est utilisé pour indiquer une action habituelle.

Exemples :

  • andikoga ni Wikipedia « j'écris habituellement pour Wikipédia » ;
  • Omondi chiemoga gokinyi « Omondi mange habituellement le matin ».
Forme négative

Le mot ok (« non ») est placé devant le verbe qui perd sa terminaison o comme dans ok andik « je n'écris pas » ou dans Omondi ok ndik « Omondi n'écrit pas ». Cette forme négative est valable pour tous les modes et à tous les temps comme dans ok asendiko (« je n'ai pas encore fini d'écrire ») dans l'esprit d'une action qui sera rapidement terminée (cf. section détaillée : « Conjugaison aux temps passés » pour la construction de ces temps).

L'impératif

Sa construction dépend :

  • de la terminaison du verbe à l'infinitif. Le o est retiré de ceux se terminant par cette voyelle ;
  • du nombre de personnes à qui l'ordre est adressé. Au pluriel, il faut ajouter uru à la forme impérative du verbe ;
  • de la forme positive ou négative.

Exemples :

  • Chiem ! (singulier positif) « Mange ! » ;
  • Chiem uru ! (pluriel positif) « Mangez ! » ;
  • Kik chiem ! (singulier négatif) « Ne mange pas ! » ;
  • Kik u chiem ! (pluriel négatif) « Ne mangez pas ! ».

Cas particulier de la 1re personne du pluriel : le préfixe wa est ajouté au verbe et la particule uru disparait s'il s'agit de réciprocité.

Exemples :

  • Wachiem uru ! « Mangeons ! » ;
  • Kik u wachiem ! « Ne mangeons pas ! » ;
  • Wanere ! « Voyons-nous (l'un l'autre) ! » ;
  • Kik wanere ! « Ne nous voyons pas (l'un l'autre) ! ».
Futur proche

Le futur proche est construit en ajoutant le verbe à l'infinitif au verbe biro (« venir ») qui se conjugue au temps présent. Biro peut prendre la forme contractée de bo placé en préfixe.

dholuoforme contractéefrançais
abiro chiemoabochiemoje vais manger
ibiro chiemoibochiemotu vas manger
obiro chiemoobochiemoil / elle va manger
wabiro chiemowabochiemonous allons manger
ubiro chiemoubochiemovous allez manger
gibiro chiemogibochiemoils / elles vont manger

Le futur proche du verbe « être » est exprimé par bedo.

  • An gi nyathi achiel. Due mar achiel, abiro bedo gi nyithindo ariyo.
    • Je avec enfant un. Au mois un, je serais avec enfants deux.
      • J'ai un enfant. En janvier, j'aurai deux enfants.
Futur simple

Le futur simple est considéré comme du subjonctif présent, c’est-à-dire qu'il présente une action possible, envisagée.

  • verbes terminés par la voyelle o : ôter cette voyelle comme dans ochiem (« il mangera (peut-être) ») ou dans agomb rabonde (« je désirerais (peut-être) des bananes ») ,
    • exceptions : biro (« venir ») devient bi et neno (« voir ») devient ne ;
  • verbes terminés par la semi-voyelle et voyelle yo : ôter cette association comme dans ami (« je donnerais (peut-être) »)
Si le verbe est associé à un pronom, il faut ôter uniquement le o et ajouter le préfixe du pronom en suffixe comme dans amiyi (« je te donnerais (peut-être) ») ou dans amiyu (« je vous donnerais (peut-être ») ;
  • verbes terminés par nyo : il faut ôter uniquement le o comme dans ikonya (« tu m'aideras (peut-être) ») et le yo lorsque le nombre du pronom en suffixe est pluriel comme dans okongi (« il/elle les aidera (peut-être) »).
Passé proche

La représentation d'une action qui vient tout juste de se terminer se construit en intercalant le phonème se en préfixe au verbe conjugué au temps présent comme dans asechiemo (« je viens de manger », littéralement « je tout juste fini mange ») ou dans Omondi sendiko (« Omondi vient d'écrire », « Omondi vient juste de terminer d'écrire ») ou encore dans gisetieko (« ils/elles ont terminé »).

Passé lointain

La représentation d'une action terminée dans un passé plus lointain peut être construite de deux façons :

  • soit en ajoutant le phonème ne (dérivé du mot nende (« autrefois »)) devant la forme conjuguée au temps présent.
dholuoforme contractéefrançais
ne achiemonachiemoj'ai mangé
ne ichiemonichiemotu as mangé
ne ochiemonochiemoil / elle a mangé
ne wachiemonewachiemonous avons mangé
ne uchiemonuchiemovous avons mangé
ne gichiemonegichiemoils / elles ont mangé
  • soit en utilisant un mot qui a rapport au temps avec l'emploi de la conjugaison au temps présent.
marque du passésignificationdholuofrançais
nyorohiernyoro atuohier, j'ai été malade
nyochaavant-hiernyocha atuoavant-hier, j'ai été malade
yanderécemmentyande atuorécemment, j'ai été malade
aje viens dea atuoje viens d'être malade

Degré de comparaison et superlatif

Le verbe à l'infinitif utilisé pour la comparaison est moloyo qui peut être traduit par « être plus grand que / mieux que » La construction du degré de comparaison prend la forme : nomadjectif qualificatifmoloyo (conjugué) → personne / objet à comparer

  • Obor moloy e
    • Lui/elle est comparé(e) comme plus grand(e) (troisième personne du singulier) il/elle
      • Il/elle est plus grand(e) que lui/qu'elle
  • Olemo na ber moloyo olemo ni
    • Fruit mien bon est comparé comme mieux que (troisième personne du singulier) fruit tien
      • Mon fruit semble meilleur que le tien

Possession

Le luo est notable pour ses alternances consonantiques compliquées. Elles sont employées, entre autres, pour distinguer la possession inaliénable de la possession aliénable.

Le premier exemple est un cas de possession aliénable, car l'os n'est pas une partie du chien.

  • cogo guok
    • os chien
      • l'os du chien (l'os que le chien est en train de ronger)

Par contre, dans le second exemple, il s'agit d'une possession inaliénable car l'os fait partie de la vache.

  • cok dhiang

Par rapport à aujourd'hui

nyochaavant-hier
nyorohier
kawuonoaujourd'hui
kinydemain
oruchaaprès-demain

Mois

Kawuono en tarik mane ? « Quelle est la date d'aujourd'hui ? »

Les mois sont numériques et constitués de due mar + adjectif numéral. Ainsi, janvier s'écrit due mar achiel (« mois un ») et décembre s'écrit due mar apar gariyo (« mois douze »)

  • exemple de date : tarik 21 due mar ochiko higni 2010 correspond au (littéralement : date de l'année 2010).

Jours de la semaine

Kawuono en tich mane ? « Quel jour sommes-nous ? »

Le premier jour de la semaine est le lundi (wuok tich) et signifie littéralement « sortir pour travailler », mardi (tich ariyo) signifie littéralement « deuxième jour de travail » et ainsi de suite jusqu'au vendredi. Le samedi (chieng' ngeso) est un mélange de luo avec chieng (« jour ») et de swahili avec ngeso (« ajout ») et signifie donc « jour ajouté ». Le dimanche (odira) signifie littéralement « jour de repos ».

wuok tichlundi
tich ariyomardi
tich adekmercredi
tich ang'wenjeudi
tich abichvendredi
chieng' ngesosamedi
odiradimanche

Heures

Saa adi ? « Quelle heure est-il ? »

La syntaxe est formée du mot saa (« heure ») suivi d'un adjectif numéral. Les Luo ont deux façons d'exprimer l'heure :

  • une façon simple, saa + adjectif numéral en considérant que la première heure du jour est 6 heures (le lever du soleil sur l'équateur)[2]
    • exemples :
      • saa achiel = première heure = 6 heures (au Kenya) = 8 heures en Europe continentale selon l'heure d'hiver et 7 heures selon l'heure d'été ;
      • saa auchiel = sixième heure = midi (au Kenya) ;
      • saa apar gariyo = douzième heure = 18 heures (au Kenya) ;
      • saa apar aboro = dix-huitième heure = minuit (au Kenya).
  • une façon sophistiquée, saa + adjectif numéral + gokinyi (pour le matin) ou godhiambo (pour l'après-midi) ou gotieno (pour le soir). Pour trouver l'heure correspondante en Europe, il faut additionner ou soustraire 6 à l'adjectif numéral
    • exemples :
      • saa apar gariyo gokinyi = 6 heures ;
      • saa apar gariyo godhiambo = 18 heures.

Adjectifs numéraux cardinaux

Pour exprimer le nombre zéro, qui n'existe pas à l'origine dans la langue, plusieurs possibilités se présentent :

  • on utilise la forme négative ok, exemple : ok gweno = « pas de poulet » ;
  • on utilise le terme d’absence onge, exemple : onge gweno = « aucun poulet » ;
  • on utilise le terme nono inventé par les Britanniques et utilisé dans les sens de « nul », « zéro », « sans valeur », exemple : notedo nono gweno = « il a cuisiné zéro poulet ».
Liste des adjectifs numéraux cardinaux
dholuofrançaisaccent tonal
achielun
ariyodeux
adektrois
ang'wenquatre
abichcinq
auchielsix
abiriyosept
aborohuit
ochikoneuf
apardix
apar gachielonze
apar gariyodouze
......
apar ga ochikodix-neuf
piero ariyovingt
piero ariyo gachielvingt et un
......
piero adektrente
......
mia achielcent
......
mia ariyodeux cents
......
alufu achielmille
......
alufu ariyo apar2 010
Répétition d'actions
dholuofrançaisaccent tonal
dachielune fois
dariyodeux fois
dadektrois fois
......
dipiero ariyovingt fois
......
dimia achielcent fois
......
dalufu achielmille fois

Adjectifs numéraux ordinaux

À part « premier » mokuongo et « dernier » mogik, les adjectifs numéraux ordinaux n'existent pas sauf pour spécifier une énième répétition ou dans certains cas spécifiques comme :

  • kayo = « 1er né », « aîné(e) » ;
  • chogo = « dernier-né », « benjamin(e) » ;
  • mikayo = « 1re épouse » (dans le sens de une épouse à la fois) ;
  • mikayi = 1re épouse » (dans le sens de la plus ancienne parmi plusieurs) ;
  • nyachira = 2e épouse » (dans le sens de la deuxième parmi plusieurs) ;
  • reru = 3e épouse » (dans le sens de la troisième parmi plusieurs).
Énième répétition
dholuofrançaisaccent tonal
mar achiel1re fois
mar ariyo2e fois
mar adek3e fois
......
mar piero ariyo20e fois
......
mar mia achiel100e fois
......
mar alufu achiel1 000 e fois

Exemples en dholuo

Les mots luo entre parenthèses correspondent à la forme plurielle.

Mots et expressions
LuoFrançaisAccent tonal
oyaworebonjour (matin)oYAworé
oimorebonsoiroImoré
nang'o !salut !
amosi ?comment vas-tu ?amOssi
amosu ?comment allez-vous ?amOssou
adhi maberje vais bienaDi maber
amor kanenije suis heureux de te rencontrer
nyingi ng'a ?quel est ton nom ?
nying'a en ___mon nom est ___
ahero ___j'aime ___aHéro
aherije t'aimeaHéri
oritiau revoir (à une personne)orIti
orituau revoir ( à plusieurs personnes)orItou
wabironenoreà bientôt
kawuonoaujourd'hui
kinydemain
madhoboiremaDho
riyo negaj'ai soif
adwaro pije voudrai de l'eauaDwaro pI
chiemomanger / nourriturechm
adwaro chiemoje voudrai mangeraDwaro chmo
chiem urubon appétit à tous (mangez tout)
rechpoissonreCH
ngegetilapianGégé
mbutaperche du NilmbOUta
gweno (gwende)poulet, poulegwÈno
odumamaïsodOUma
rabolo (rabonde)banane
aliyabœuf séché, salé et fumé
dhiang' (dhok)vache
sibuorlionsIbouor
guok (guogi)chien
ja rateng'homme (de race noire)djA ratENg
ja racharhomme (de race blanche)djA raTchAr
odieroEuropéen (correspond au muzungu du swahili)
ja luo (jo luo)homme luodjA louo
dholuolangue luodHOlouo
chuar / dichuo (chuo)hommechOUar / dichOUo
dhako (mon)femmedhAko
wuoyi (jowuowi)garçon
nyako (nyiri)fille
nyathi (nyithindo)enfant, bébé
wuor / wuoru (wuone)père
min (mine)mère
kwaro (kwere)grand-père
danigrand-mère
nyoyuorobeau-frère, belle-sœur
pinyterre (univers)
looterre (sol)
pieau
machfeumajé
polociel
SayunCiel (les cieux)
NyasayeDieu
Nyasaye ogwedhiDieu te garde
Nyasaye ogwedhuDieu vous garde
erokamanomerci
eeoui
oknon / pas
dhi !pars !
dog !vas t'en !
dwog !reviens !
ring !cours !
mos mos !doucement !
mos !désolé ! (je suis désolé)
bi mos !du calme !
onge wachpas de problème (correspond au hakuna matata du swahili)

Signification des prénoms luo

Le prénom des filles commencent, en général, par la voyelle « a » et celui des garçons par la voyelle « o ». Cependant, dans la tradition des Luo, il arrive qu'un garçon porte, en deuxième prénom, un prénom féminin pour perpétuer la mémoire d'une de ses grand-mères ou une fille un prénom masculin pour perpétuer celle d'un de ses grands-pères. Les noms de famille des anciens chefs de clans peuvent aussi être employés comme prénom ; ainsi par exemple : Ramogi, Okoth, Julu, Owuor, Owino

À partir de 1909, date des premiers baptêmes, l'identité des Luo suit un ordre bien défini :

  • un prénom chrétien choisi dans la Bible ou, de plus en plus, « à la mode » ;
  • un prénom traditionnel se rapportant le plus souvent aux circonstances de la naissance ;
  • un patronyme. En général, celui-ci est le prénom traditionnel du premier aïeul qui fut baptisé. Lors de son mariage, une femme perd le patronyme de son père et acquiert celui de son mari.
Liste de prénoms classiques
FilleGarçonSignification
ApiyoOpiyo1er(e) né(e) de jumeaux (piyo signifie « vite », « rapidement »)
AdongoOdongo2e né(e) de jumeaux (dong signifie « rester »)
AkeloOkelo1er(e) né(e) après des jumeaux ou 3e né(e) de triplés (par déformation orthographique, on trouve aussi Akello et Okello)
AkinyiOkinyi ou Okinyoné(e) entre 6 et 8 heures (okinyi signifie « matin »)
AnyangoOnyangoné(e) entre 9 et 11 heures
Achieng'Ochieng'né(e) entre midi et 14 heures (chieng signifie « soleil »)
AdhiamboOdhiamboné(e) entre 15 et 18 heures (odhiambo signifie « après-midi »)
AtienoOtienoné(e) entre 19 et 23 heures (otieno signifie « nuit »)
AwuorOwuor ou Odwuorné(e) entre minuit et 2 heures (Owuor est aussi un nom de famille)
Amondi ou AondiOmondiné(e) entre 3 et 5 heures
AmoloOmoloné(e) entre 3 et 5 heures
AkumuOkumuné(e) après un accouchement difficile (kum signifie « punition »)
AwinoOwinoné(e) avec le cordon ombilical autour du cou (Owino est aussi un nom de famille)
AkeyoOkeyoné(e) pendant le temps des moissons
AderoOderoné(e) pendant une période d'abondance (dero signifie « grenier »)
AoroOoroné(e) pendant une période de sècheresse (oro signifie « sècheresse »)
AkothOkothné(e) pendant la pluie (koth signifie « pluie ». Okoth est aussi un nom de famille)
AluochOluochné(e) pendant une saison nuageuse
Abong'oObong'oenfant unique
AyooOyooné(e) en chemin (c'est-à-dire pendant un voyage)
AokoOokoné(e) à l'extérieur
AbieroObieroné(e) en même temps que le placenta (biero signifie « placenta »)
ApondiOpondoné(e) caché(e)
AburaOburané(e) pendant un rassemblement (bura signifie « rassemblement »)
AburuOburuné(e) pendant des funérailles (buru signifie « cendre »)
Ajwang'Ojwang'né(e) après le décès du père
AlooOlooné(e) après le décès d'un frère ou d'une sœur (loo signifie « sol »). Oloo est aussi le nom donné à Adam par les Luo
Liste de prénoms non classiques
PrénomSignification ou origine
Gorc'était le prénom de Gor k'Ogalo
Julunom d'un ancien chef de clan (par déformation orthographique, on trouve aussi Jullu)
Nyaorofille de la sécheresse (nya signifie « fille de... »)
Oloonom luo pour Adam
Railasyncope de rayila signifiant « ortie »
Ramoginom du fondateur du peuple luo
Rao ou Rawohippopotame

Idiotismes

Le luo est riche en idiotismes. En voici quelques exemples utilisant une partie du corps.

LuoTraduction littéraleSignification
iya owang'mon estomac brulej'ai faim
owang'o iyacela brule mon estomaccela m'embête
iya litmon estomac est douloureuxje suis jaloux
omako ichelle se tient le ventreelle est enceinte
chunye oduogoson cœur est revenuil est encouragé
wiye owilsa tête a tournéil a oublié
wiye teksa tête est dureil est têtu
wiye peksa tête est lourdeil est bête

Proverbes luo

  • Wang' mithiedho ema gawi signifie « C'est l'œil que tu as guéri qui te trahiras » c'est-à-dire « Méfie-toi des faux amis » ;
  • Fulu bende oro ngege signifie « Même l'haplochromis (bende) utilise le tilapia (ngege) » c'est-à-dire « Même un adulte peut servir un plus jeune, ou un puissant servir un plus faible » ;
  • Biye ojemo ni ng'wen signifie « Les termites (biye) provoquent la mort des fourmis (ng’wen) » c'est-à-dire « Si tu es gentil, ne vis pas chez un méchant, sinon tu subiras le même sort que lui ». Ce proverbe provient du fait que lorsque les Luo détruisent et brûlent une termitière, ils détruisent aussi une colonie de fourmis inoffensives pour les habitations en bois mais qui vivent dans les mêmes termitières.

Lexicalisation avec des langues étrangères

Le luo, qui est une langue vivante, n'échappe ni à l'emprunt lexical direct ou indirect, ni à l'adaptation. Cette lexicalisation provient des langues bantoues voisines géographiquement et surtout de la langue véhiculaire swahilie qui, elle-même, emprunte à l'anglais pour le vocable apparus après la colonisation.

Emprunts

Exemples :

  • dala (« propriété familiale ») emprunté au bantou alors que pacho existe en langues nilotes ;
  • dukamagasin ») ou garitrain ») empruntés au swahili ;
  • sinema (« cinéma ») emprunté au swahili (qui l'a lui-même emprunté au portugais cinema) ;
  • kompyuta ou compiutaordinateur ») emprunté au swahili (qui l'a lui-même emprunté à l'anglais computer) ;
  • haloallô ») emprunté au swahili (qui l'a lui-même emprunté à l'anglais).

Adaptations grammaticales

Plus étonnant, chaque fois que les Luo empruntent un mot à une langue étrangère, la probabilité est que le préfixe original sera remplacé par la lettre « O ».

Exemples :

  • ojiko (« cuillère ») provient du swahili kijiko ;
  • otanda (« lit ») provient du swahili kitanda alors que le mot ng’angu existe en luo.

Notes et références

  1. Selon (en) Fiche langue[luo]dans la base de données linguistique Ethnologue..
  2. 6 heures au Kenya correspond à 8 heures en Europe continentale selon l'heure d'hiver et 7 heures selon l'heure d'été.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Michel Malherbe et Neddy Odhiambo, Parlons Luo. Langue du Kenya, L'Harmattan, Paris, 2009, 182 p. (ISBN 9782296079458)
  • (en) Asenath Bole Ogada, Dholuo-English dictionary, 383 p., Lake Publishers & Enterprises, Kisumu, 1re édition 1997 (dernière édition 2005), (ISBN 9966487816) ;
  • (en) John Gray, Luo-English and English-Luo dictionary, 207 p., J. Gray and J.A. Gwendo, Nairobi, 2006 ;
  • (en) Bethwell Allan Ogot, History of the Southern Luo Volume I, Migration and Settlement, 1500-1900, (Series: Peoples of East Africa), East African Publishing House, Nairobi (apparemment le Volume II n'a jamais été publié), 1967
  • (en) Edgar Gregersen, Luo: A grammar. Dissertation, Yale University, 1961
  • (en) Roy L. Stafford, An elementary Luo grammar with vocabularies, Oxford University Press, Nairobi, 1965
  • (en) Lucia Ndong'a Omondi, The major syntactic structures of Dholuo, Dietrich Reimer, Berlin, 1982
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