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Loi contre la manipulation de l'information

La loi contre la manipulation de l'information, couramment appelée « loi infox » ou « loi fake news », est une loi française qui vise à mieux protéger la démocratie contre les diverses formes de diffusion intentionnelle d'infox. En effet, elle est adoptée par le Parlement le et promulguée le .

Loi contre la manipulation de l'information
Autre(s) nom(s) Loi infox
Loi fake news
Description de l'image Armoiries république française.svg.
Présentation
Titre LOI n° 2018-1202 du 22 décembre 2018 relative à la lutte contre la manipulation de l'information
Référence NOR : MICX1808389L
Pays Drapeau de la France France
Type Loi
Branche Droit de l'Internet
Adoption et entrée en vigueur
RĂ©gime Ve RĂ©publique
LĂ©gislature XVe
Gouvernement Édouard Philippe (2)
Adoption
Promulgation
Publication

Lire en ligne

Sur LĂ©gifrance

Contexte

L'article 4 de la loi sur la presse du , adoptée par l'Assemblée nationale législative de la Seconde République, établissait déjà que « la publication ou reproduction, faite de mauvaise foi, de nouvelles fausses, de piÚces fabriquées, falsifiées ou mensongÚrement attribuées à des tiers, lorsque ces nouvelles ou piÚces seront de nature à troubler la paix publique, sera punie d'un à deux ans d'emprisonnement, et d'une amende de cinquante francs à mille francs »[1] - [2].

La loi du 29 juillet 1881 sur la libertĂ© de la presse reprend cette disposition dans son article 27 qui prĂ©voit une infraction pĂ©nale susceptible d'ĂȘtre punie d'une amende de 45 000 euros pour la « publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de fausses nouvelles, de piĂšces fabriquĂ©es, falsifiĂ©es ou mensongĂšrement attribuĂ©es Ă  des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublĂ© l’ordre public ou aura Ă©tĂ© susceptible de le troubler ». L'amende peut ĂȘtre portĂ©e jusqu'Ă  135 000 euros lorsque les publications litigieuses sont « de nature Ă  Ă©branler la discipline ou le moral des armĂ©es ou Ă  entraver l'effort de guerre de la Nation. »[3].

L'article L97 du Code Ă©lectoral permet aussi de poursuivre quelqu'un pour diffusion de fausses nouvelles : « Ceux qui, Ă  l'aide de fausses nouvelles, bruits calomnieux ou autres manƓuvres frauduleuses, auront surpris ou dĂ©tournĂ© des suffrages, dĂ©terminĂ© un ou plusieurs Ă©lecteurs Ă  s'abstenir de voter, seront punis d'un emprisonnement d'un an et d'une amende de 15 000 euros. »[4]

Ces textes demeurent difficiles Ă  appliquer car il faut prouver la mauvaise foi et le trouble possible Ă  l'ordre public. Depuis 2010 il y a eu trois condamnations pour fausses nouvelles[5].

Selon Formiche.net repris par Le Point, une Ă©quipe de trois avocats supervisĂ©e par Me Jean Ennochi, avocat en droit audiovisuel, a Ă©tĂ© mise en place dĂšs mars 2016 afin de riposter « juridiquement » aux attaques ainsi qu'Ă  d'Ă©ventuels propos diffamatoires et atteintes Ă  la vie privĂ©e dont Emmanuel Macron est victime sur le Web[6]. AprĂšs son Ă©lection, lors de ses vƓux Ă  la presse le , le chef de l'État annonce un futur texte pour lutter contre la diffusion des fausses informations sur Internet en pĂ©riode Ă©lectorale[7]. Cela s'inscrit dans un contexte marquĂ© par les soupçons d'une ingĂ©rence de la Russie dans les Ă©lections amĂ©ricaines de 2016 et durant la campagne prĂ©sidentielle, Emmanuel Macron a Ă©tĂ© victime de nombreuses fausses informations[8] - [9].

Outre la France, l'Allemagne (Netzwerkdurchsetzungsgesetz en 2017) et Singapour (Protection from Online Falsehoods and Manipulation Act (en) en 2019) se sont dotés de lois similaires[10].

Principales mesures de la loi

Cette loi complĂšte l'arsenal lĂ©gislatif existant et s'attaque Ă  la diffusion extrĂȘmement rapide des fausses nouvelles sur Internet[11]. La loi s'applique aux plateformes ayant plus de 5 millions de visiteurs uniques par mois ou touchant 100 euros hors taxe par campagne publicitaire, pour chaque publication contenant une information liĂ©e Ă  un dĂ©bat d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral[12].

Action judiciaire en référée lors d'un scrutin national

Pendant les trois mois précédant un scrutin national (élection présidentielle[13], élection législative[14], élection sénatoriale[15] élections du Parlement européen[16] et référendum[17]), une action judiciaire en référée est possible pour interrompre rapidement la diffusion d'une publication en fonction des critÚres suivants[18] :

  • la fausse nouvelle doit ĂȘtre manifeste,
  • ĂȘtre diffusĂ©e massivement et de maniĂšre artificielle,
  • conduire Ă  troubler la paix publique ou la sincĂ©ritĂ© d'un scrutin[11].

Le juge des référés a alors 48 heures pour statuer sur la nature de l'information et ordonner éventuellement sa dépublication.

Afin de garantir la libertĂ© constitutionnelle d'expression et de communication, le Conseil constitutionnel a rappelĂ© que la procĂ©dure de rĂ©fĂ©rĂ©e ne peut viser que des allĂ©gations ou imputations inexactes ou trompeuses d'un fait de nature Ă  altĂ©rer la sincĂ©ritĂ© du scrutin Ă  venir. Ces allĂ©gations ou imputations ne doivent comprendre ni les opinions, ni les parodies, ni les inexactitudes partielles ou les simples exagĂ©rations. Elles sont celles dont il est possible de dĂ©montrer la faussetĂ© de maniĂšre objective. Enfin le Conseil constitutionnel souligne que le caractĂšre inexact ou trompeur des allĂ©gations doit ĂȘtre manifeste tout comme le risque d'altĂ©ration de la sincĂ©ritĂ© du scrutin.

Devoir de coopération des plateformes

Exemple de campagne d'éducation aux médias et à l'information réalisée par la Fédération internationale des associations et institutions de bibliothÚques (IFLA).

En dehors des pĂ©riodes Ă©lectorales, la loi crĂ©e un devoir de coopĂ©ration des plateformes qui doivent mettre en Ɠuvre des mesures en vue de lutter contre la diffusion de fausses informations susceptibles de troubler l'ordre public. Elles doivent mettre en place un dispositif facilement accessible et visible permettant aux internautes de signaler de fausses informations. Les opĂ©rateurs de plateformes doivent Ă©galement mettre en Ɠuvre des mesures complĂ©mentaires pouvant notamment porter sur :

  • La transparence de leurs algorithmes ;
  • La promotion des contenus issus d'entreprises et d'agences de presse et de services de communication audiovisuelle ;
  • La lutte contre les comptes propageant massivement de fausses informations ;
  • L'information des utilisateurs sur l'identitĂ© de la personne physique ou la raison sociale, le siĂšge social et l'objet social des personnes morales leur versant des rĂ©munĂ©rations en contrepartie de la promotion de contenus d'information se rattachant Ă  un dĂ©bat d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral ;
  • L'information des utilisateurs sur la nature, l'origine et les modalitĂ©s de diffusion des contenus ;
  • L'Ă©ducation aux mĂ©dias et Ă  l'information.

Les plateformes doivent également désigner un représentant légal en France exerçant les fonctions d'interlocuteur référent. Cette obligation fut un temps envisagée dans le cadre de l'examen de la Loi pour une République numérique en 2016, mais le gouvernement de Manuel Valls préféra sécuriser juridiquement le texte en supprimant cette disposition face au risque d'incompatibilité avec le droit de l'Union européenne[19].

Nouveaux pouvoirs conférés au Conseil supérieur de l'audiovisuel

Le Conseil supĂ©rieur de l'audiovisuel se voit confier la supervision de l'application de la loi et le pouvoir de suspendre la diffusion en France d'une chaĂźne de tĂ©lĂ©vision contrĂŽlĂ©e par un État Ă©tranger ou sous l'influence d'une puissance Ă©trangĂšre qui diffuserait de façon dĂ©libĂ©rĂ©e des fausses informations[20].

Parcours législatif

Assemblée nationale

Le texte trÚs contesté a été élaboré par le ministÚre de la Culture[21] et défendu par la députée du Val-d'Oise et avocate au barreau de Paris spécialisée dans le droit de la presse, Naïma Moutchou, nommée rapporteure pour la commission des Lois, et le député du Bas-Rhin, Bruno Studer, président de la commission des Affaires culturelles et de l'éducation, nommé rapporteur pour avis[22]. La proposition de loi organique est déposée à l'Assemblée nationale le et la proposition de loi ordinaire le par Richard Ferrand et plusieurs de ses collÚgues de la majorité présidentielle.

Le , l'AssemblĂ©e nationale française adopte deux propositions de loi — une loi organique visant l'Ă©lection prĂ©sidentielle et une loi ordinaire pour les autres scrutins : la loi organique est approuvĂ©e par 54 voix contre 21 et la loi ordinaire par 52 voix contre 22[23] - [24]

Constance Le Grip (LR) juge ces textes « au mieux inapplicables et donc inutiles, au pire dangereux ». Hervé Saulignac (PS), estime que la traduction d'une commande du président de la République a débouché sur un « texte plus inopérant que dangereux ». Jean-Luc Mélenchon (LFI) évoque « une loi de circonstance faite pour interdire Russia Today et Sputnik », alors que « des lois existent pour réprimer les fausses nouvelles »[25].

Rejet du texte par le SĂ©nat

Le Sénat est appelé à examiner le projet dans le cadre de la procédure législative habituelle. AprÚs examen en commissions des lois et de la culture, le Sénat vote en faveur de motions « tendant à opposer la question préalable » et rejette les propositions le (288 voix contre 31 pour la proposition de loi ordinaire, 287 voix contre 31 pour celle organique).

Le rapporteur Christophe-André Frassa se demande « pourquoi légiférer, alors qu'il n'y a pas eu d'évaluation préalable des dispositifs existants ? L'article L. 97 du code électoral réprime déjà la diffusion d'informations diffamatoires. Pourquoi légiférer, alors que la loi du , dans son article 27, réprime la diffusion de nouvelles fausses ou mensongÚres ? »[26].

Échec de la commission mixte paritaire

La commission mixte paritaire, réunie le , n'est pas parvenue à un accord tant les désaccords sont importants entre les textes adoptés par les députés et les sénateurs[27].

Texte adopté en seconde lecture

Le , l'Assemblée nationale adopte de nouveau les textes, en seconde lecture, en reprenant pour l'essentiel la version adoptée en premiÚre lecture. Le Sénat rejette le texte le en adoptant à 288 voix pour contre 31 la motion tendant à opposer une question préalable[28] - [29].

L'Assemblée Nationale rétablit le texte et l'adopte en lecture définitive le [30].

Le Conseil constitutionnel émet plusieurs réserves d'interprétations

Le , le Conseil constitutionnel est saisi par 140 sĂ©nateurs Les RĂ©publicains et de l’Union centriste. Le Conseil constitutionnel valide la loi dans sa dĂ©cision du [31] - [32] tout en Ă©mettant plusieurs rĂ©serves d'interprĂ©tation[33] - [34].

La loi est promulguée le et publiée au Journal officiel du [35].

DĂ©crets d'application

Le dĂ©cret no 2019-53 du dĂ©signe le tribunal de grande instance de Paris compĂ©tent[36]. Le dĂ©cret no 2019-297 du prĂ©cisant les seuils Ă  partir desquels se dĂ©clenchent les obligations de transparence pour les plateformes en ligne est publiĂ© le [12] - [37]. Il prĂ©voit Ă©galement que tout opĂ©rateur de plateforme en ligne qui assure la promotion de contenus d’information « se rattachant Ă  un dĂ©bat d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral », dĂšs lors que l'activitĂ© de la plateforme dĂ©passe le seuil de cinq millions de visiteurs uniques par mois sur le territoire français[38].

Critiques

Le texte fait l'objet de nombreuses critiques dont principalement la question du respect des libertés fondamentales [39]. Les autres griefs sont : définition des fausses nouvelles trop floue, délais trop courts pour que le juge vérifie l'information, risque de censure excessive de la part des plateformes, pouvoir du CSA menaçant la liberté de la presse[40].

  • DĂ©finition juridique

Bien que les opinions, parodies, inexactitudes partielles, simples exagĂ©rations, ne soient pas incluses dans le champ d’application de la loi, la dĂ©finition juridique d’une « fausse information »[41] est jugĂ© trop vague juridiquement pour ĂȘtre appliquĂ© qui selon l’universitaire Philippe Mouron, « devrait normalement ĂȘtre la plus prĂ©cise possible » ». Il interprĂšte Ă©galement cette loi en crĂ©ant une dĂ©finition des fausses informations « intermĂ©diaires » entre celles visĂ©es par l’article 27 de la loi de 1881 et celles de l’article L 97 du Code Ă©lectoral, c’est-Ă -dire qui sont seulement susceptibles d’influencer le cours d’une Ă©lection sans forcĂ©ment constituer une menace pour l’ordre public »[42].

  • DĂ©lai de 48h

Le dĂ©lai de 48h imposĂ© au juge des rĂ©fĂ©rĂ©s suivant la saisine sur la vĂ©racitĂ© de l’information est jugĂ© trop court pour caractĂ©riser le contenu manifestement faux d’une information. De plus, la diffusion rapide (ou viralitĂ©) des contenus interroge sur l’absence d’efficacitĂ© des mesures de retrait d’informations sur Internet imposĂ©es Ă  la sociĂ©tĂ© Google dans le cadre du droit Ă  l’oubli[43] - [44].

  • Textes existants

Son utilité est remise en cause alors que la diffusion de fausses informations est déjà sanctionnée par plusieurs textes. Le droit français prévoit les dispositions suivantes dont principalement la Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse contiennent des dispositions permettant de réprimer des propos sciemment erronés, diffamatoires, injurieux ou provocants. Les Articles L. 97 et L. 52-1 du Code électoral visent à garantir le bon déroulement des campagnes électorales en luttant contre la diffusion de fausses nouvelles et contre la publicité commerciale à des fins de propagande électorale.

De mĂȘme, le code pĂ©nal bĂ©nĂ©ficie d’un arsenal judiciaire complet qui permet de sanctionner l’élaboration et la diffusion de "fake news" de la rĂ©alisation de faux montages (article 226-8 du Code pĂ©nal) jusqu’à l’usurpation d’identitĂ© sur les rĂ©seaux sociaux (article 226-4-1 du Code pĂ©nal) en passant par la dĂ©nonciation calomnieuse (article 226-10 du Code pĂ©nal) et par la divulgation de fausses informations faisant croire Ă  un sinistre (article 322-14 du Code pĂ©nal)[45].

Selon le sĂ©nateur communiste Pierre Ouzoulias et la sĂ©natrice Nathalie Goulet s’accordent en dĂ©clarant qu’il aurait mieux valu actualiser la loi sur la libertĂ© de 1881 plutĂŽt que d’en crĂ©er une nouvelle[46].

De nombreuses organisations se sont opposĂ©es au texte : Reporters sans frontiĂšres[47], Syndicat national des journalistes[48], Syndicat de la presse indĂ©pendante d'information en ligne (SPIIL)[49], La Quadrature du Net[50], Syntec NumĂ©rique, l’Association des Services Internet Communautaires (ASIC), Tech In France[51], etc.

Application

Élections europĂ©ennes de 2019

La loi est appliquée pour la premiÚre fois lors des élections européennes. Le Tribunal de grande instance de Paris avait prévu un dispositif important en cas d'afflux des demandes : trois lignes de magistrats pour statuer sur les cas et une ligne de permanence était ouverte.

Six mois aprĂšs sa promulgation, le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s n'a Ă©tĂ© saisi qu'une seule fois Ă  la demande de deux Ă©lus communistes, Marie-Pierre Vieu et Pierre Ouzoulias, afin de « montrer par l’absurde que ce texte sur les fausses nouvelles ne [servait] Ă  rien ». La saisine du TGI de Paris porte sur le tweet du ministre de l'IntĂ©rieur Christophe Castaner au sujet d'une prĂ©tendue attaque de l'hĂŽpital de la PitiĂ©-SalpĂȘtriĂšre en marge de la manifestation du 1er mai :

« Ici, Ă  la PitiĂ©-SalpĂȘtriĂšre, on a attaquĂ© un hĂŽpital. On a agressĂ© son personnel soignant. Et on a blessĂ© un policier mobilisĂ© pour le protĂ©ger. IndĂ©fectible soutien Ă  nos forces de l'ordre : elles sont la fiertĂ© de la RĂ©publique. »

Le , le tribunal estime qu'il « ressort que si le message rĂ©digĂ© par Monsieur Christophe Castaner apparaĂźt exagĂ©rĂ© en ce qu’il Ă©voque le terme d’attaque et de blessures, cette exagĂ©ration porte sur des faits qui, eux, sont rĂ©els, Ă  savoir l’intrusion des manifestants dans l’enceinte » et dĂ©boute les plaignants[52].

Pour Bruno Studer, l'un des deux rapporteurs de la loi, « plusieurs personnes n'ont pas compris l'esprit de cette loi, qui est de s'attaquer Ă  la manipulation de l'information, c’est-Ă -dire Ă  sa diffusion, et pas Ă  celui ou celle qui produit de la fausse information »[52].

  • Campagne #Ouijevote

Le 2 avril 2019, Twitter refuse une campagne du ministĂšre de l'IntĂ©rieur incitant Ă  voter aux Ă©lections europĂ©ennes en avançant le risque d'enfreindre la nouvelle loi française et selon la stricte application des conditions gĂ©nĂ©rales d’utilisation du service[53]. Le Service d'information du gouvernement conteste cette dĂ©cision en dĂ©clarant que « c'est une campagne d'incitation Ă  l'inscription au vote, c'est une campagne d'information publique, ce n'est pas une campagne politique ou d'un parti »[54]. La campagne en question nommĂ©e "#Ouijevote" prĂ©sente une vidĂ©o sur fond de musique tragique abordant plusieurs thĂšmes sous forme de questions : "Immigration : maĂźtriser ou subir ?", "Climat : agir ou ignorer ?", "Emploi : partenaires ou concurrents ?", "Europe : union ou division ? avec un message concluant "En mai 2019, l'Europe changera. A vous de dĂ©cider dans quel sens"[55]. AprĂšs une suspension d'une quinzaine de jours, Twitter autorise finalement la campagne du ministĂšre de l'IntĂ©rieur aprĂšs une rĂ©union entre Bercy reprĂ©sentĂ© par le secrĂ©taire d'État au NumĂ©rique CĂ©dric O et les reprĂ©sentants de Twitter France[56]. Twitter annonce une modification de ses conditions gĂ©nĂ©rales d’utilisation, afin d’autoriser les publicitĂ©s encourageant la participation Ă©lectorale tout en s'accordant que les dĂ©lais d'inscription sur les listes Ă©lectorales sont dĂ©passĂ©s[57] - [58].

Conseil supérieur de l'audiovisuel

Le CSA adopte, au terme d'une consultation publique lancĂ©e le , une recommandation destinĂ©e Ă  accompagner les opĂ©rateurs de plateformes en ligne dans la mise en place d’actions concrĂštes permettant de lutter contre la manipulation de l'information et de dispositifs de signalement facilement accessibles[59].

Le , le CSA annonce la mise en place d'une Ă©quipe projet et d'un comitĂ© d'experts, pilotĂ© par MichĂšle LĂ©ridon, l'une des sages du CSA et ancienne directrice de l’information de l’Agence France-Presse [60] - [61]. Le comitĂ© est composĂ© des personnalitĂ©s suivantes :

Élection prĂ©sidentielle 2022

En vigueur depuis 2019, la lĂ©gislation contre les fausses informations peut ĂȘtre opĂ©rationnelle pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2022[62] - [63]. En juillet 2021, le gouvernement met en place un service de vigilance et de protection contre les ingĂ©rences numĂ©riques Ă©trangĂšres (Viginum), rattachĂ© au secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la dĂ©fense et de la sĂ©curitĂ© nationale (SGDSN). Sa mission principale de protĂ©ger les intĂ©rĂȘts fondamentaux de la Nation en dĂ©tectant et analysant l’apparition et la manipulation de la visibilitĂ© des contenus hostiles Ă  la France sur les plateformes numĂ©riques, orchestrĂ©es depuis l’étranger »[64].

Notes et références

  1. Antoine Flandrin, « Avant les « fake news », les fausses nouvelles », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. « N° 1478 — Loi sur la presse du 27 juillet 1849 », Bulletin des lois de la RĂ©publique française, Paris, Imprimerie impĂ©riale, x, t. IV, no 182,‎ , p. 109 - 114 (lire en ligne)
  3. Anaïs Cherif, « "Fake news" : que font les pays étrangers pour les éradiquer ? », sur La Tribune (consulté le )
  4. « M. Macron veut faire tomber les "fake news" sous le coup de la loi, a-t-il dit, est-ce juridiquement possible ? Qui peut engager la procédure ? Quelles limites ? », sur Libération.fr, (consulté le )
  5. « De quand date le délit de "fausse nouvelle" ? », sur Europe 1 (consulté le )
  6. Mélanie Delattre, « Avant la loi, le commando « anti-fake news » du candidat Macron », sur Le Point, (consulté le )
  7. « Macron veut une loi contre les fausses informations en pĂ©riode Ă©lectorale », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  8. Xavier Berne, « Emmanuel Macron veut légiférer contre les « fake news » », sur www.nextinpact.com, (consulté le )
  9. « Rumeur sur un prĂ©tendu « compte offshore aux Bahamas » : Macron contre-attaque », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  10. (en) Eneken Tikk et Mika Kerttunen, Routledge Handbook of International Cybersecurity, Routledge, , 402 p. (ISBN 978-1-351-03888-1, lire en ligne)
  11. « Lutte contre la manipulation de l'information », sur Gouvernement.fr (consulté le )
  12. Julien Lausson, « Loi « fake news » : le gouvernement précise quand la transparence s'imposera aux sites », sur Numerama, (consulté le )
  13. Article 3 de la Loi no 62-1292 du 6 novembre 1962 relative à l'élection du Président de la République au suffrage universel.
  14. Articles L163-1 et L163-2 du code Ă©lectoral.
  15. Article L306 du code Ă©lectoral.
  16. Article 14-2 de la Loi no 77-729 du 7 juillet 1977 relative à l'élection des représentants au Parlement européen.
  17. Article L558-46 du code Ă©lectoral.
  18. « Wolters Kluwer France : Actualités du droit », sur www.actualitesdudroit.fr (consulté le )
  19. Xavier Berne, « Comment le gouvernement a renoncé à imposer aux plateformes d'avoir un représentant légal en France », sur www.nextinpact.com, (consulté le )
  20. « Ce que contient la loi française contre les "fake news" », sur France 24, (consulté le )
  21. Laure Equy et JérÎme Lefilliùtre, « Loi anti-fake news cherche «auteur» », sur Libération.fr, (consulté le )
  22. « Naïma Moutchou et Bruno Studer, le duo de députés contre les fake news », sur L'Opinion, (consulté le )
  23. JérÎme Hourdeaux, « Les députés ont voté en premiÚre lecture la loi « Fake News » », sur mediapart.fr, (consulté le )
  24. Le JDD, « Fake News : les députés adoptent les lois aprÚs d'ultimes "tergiversations" », sur lejdd.fr (consulté le )
  25. « L'Assemblée vote deux propositions de loi contre les fake news », sur RTL.fr (consulté le )
  26. Marc Rees, « La loi anti-fake news rejetée au Sénat, le gouvernement déterminé à aller « jusqu'au bout » », sur www.nextinpact.com, (consulté le )
  27. Le Figaro fr avec AFP, « Fausses nouvelles: députés et sénateurs échouent à trouver une version commune », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  28. « Loi sur les fake news : le Sénat rejette à nouveau le texte », sur Public Senat, (consulté le )
  29. Marc Rees, « Le Sénat rejette encore la proposition de loi contre les « fake news » », sur www.nextinpact.com, (consulté le )
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  31. « Décision n° 2018-773 DC du 20 décembre 2018 », sur Conseil constitutionnel (consulté le )
  32. « Décision n° 2018-774 DC du 20 décembre 2018 », sur Conseil constitutionnel (consulté le )
  33. Le Figaro fr avec AFP, « Le Conseil constitutionnel valide les lois anti-fake news », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  34. Amaelle Guiton, « Lois «fake news» : le «oui, mais» du Conseil constitutionnel », sur Libération.fr, (consulté le )
  35. LOI n° 2018-1202 du 22 décembre 2018 relative à la lutte contre la manipulation de l'information, (lire en ligne)
  36. Décret no 2019-53 du 30 janvier 2019 désignant le tribunal de grande instance et la cour d'appel compétents
  37. « DĂ©cret n° 2019-297 du 10 avril 2019 relatif aux obligations d'information des opĂ©rateurs de plateforme en ligne assurant la promotion de contenus d'information se rattachant Ă  un dĂ©bat d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral | Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consultĂ© le )
  38. « Fake news : un dĂ©cret oblige les sites d'au moins 5 millions de visiteurs/mois Ă  rĂ©vĂ©ler l'identitĂ© des annonceurs, pour les campagnes d'au moins 100€ », sur Developpez.com (consultĂ© le )
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  40. Matthieu Jublin, « "FAKE NEWS !" (1/5) - Loi contre la "manipulation de l’information" : un combat perdu d’avance ? », sur LCI (consultĂ© le )
  41. allĂ©gations dont il est possible de prouver qu’elles sont fausses, ou dont le caractĂšre inexact ou trompeur est manifeste est jugĂ©e trop vague
  42. Philippe Mouron, « Une future loi pour lutter contre les fake news : Les difficultĂ©s d’une dĂ©finition juridique. », Revue europĂ©enne des mĂ©dias et du numĂ©rique, IREC,,‎ 2018, (lire en ligne)
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