Hydroxyde de magnésium
L'hydroxyde de magnésium est un composé inorganique de formule Mg(OH)2. Cette base se présente sous la forme d'une poudre pratiquement insoluble dans l'eau.
Hydroxyde de magnésium | |
Identification | |
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Nom UICPA | hydroxyde de magnésium |
Synonymes |
lait de magnésie |
No CAS | |
No ECHA | 100.013.792 |
No RTECS | OM3570000 |
Code ATC | A02 , G04 |
PubChem | 24882348 |
No E | E528 |
SMILES | |
InChI | |
Apparence | poudre blanche[1] |
Propriétés chimiques | |
Formule | Mg(OH)2 |
Masse molaire[2] | 58,319 7 ± 0,001 3 g/mol H 3,46 %, Mg 41,68 %, O 54,87 %, |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 350 °C (décomposition)[3] |
Solubilité | 9 mg·l-1 (eau, 18 °C)[3] 0,1 M (HCl 5 M, 20 °C)[1] |
Masse volumique | 2,36 g·cm-3[1] |
Cristallographie | |
Système cristallin | hexagonal |
Précautions | |
SGH[1] | |
H315, H319, H335, P261 et P305+P351+P338 |
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NFPA 704 | |
Écotoxicologie | |
DL50 | 8 500 mg·kg-1 (rat, oral)[3] |
Données pharmacocinétiques | |
Stockage | Sous gaz inerte. Récipient bien fermé dans un endroit frais, sec et bien aéré. Hygroscopique. Incompatible avec les oxydants forts et les acides forts[1] |
Considérations thérapeutiques | |
Classe thérapeutique | Antiacide - Laxatif |
Composés apparentés | |
Autres cations | Hydroxyde de calcium |
Autres anions | Oxyde de magnésium |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
Le « lait de magnésie » est une suspension d'hydroxyde de magnésium dans sa solution saturée, d'aspect laiteux. Sa forme minérale naturelle est connue sous le nom de brucite.
L'hydroxyde de magnésium est utilisé en thérapeutique en tant qu'antiacide (pour calmer les brûlures d'estomac), laxatif et comme désodorisant corporel naturel (inodore et non irritant pour la peau).
Production et utilisations
L'hydroxyde de magnésium est le produit d'hydratation de l'oxyde de magnésium (aussi appelé « magnésie ») :
- MgO + H2O → Mg(OH)2.
Le pH du lait de magnésie est compris entre 9,5 et 10,5[1]. C'est une base forte mais sa très faible solubilité (0,000 2 mol/L) limite le pH de la solution.
Il peut être fabriqué (sous forme de précipité blanc) par métathèse entre un sel de magnésium soluble (tel un chlorure ou un acétate (en)) et un hydroxyde de sodium, de potassium ou d'ammonium :
- par exemple :
- le chlorure de magnésium peut provenir de l'eau de mer[4].
La calcination de l'hydroxyde de magnésium fournit l'oxyde de magnésium :
- Mg(OH)2 → MgO + H2O.
L'hydroxyde de magnésium est un additif alimentaire de numéro E528, utilisé comme régulateur de pH[5].
D'autre part, la brucite trouve une application industrielle comme charge ignifugeante ; pendant la combustion, l'hydroxyde de magnésium absorbe la chaleur en dégageant un gaz inerte (vapeur d'eau). A ce titre, il est un des composants de choix des retardants largués par les aéronefs bombardiers d'eau.
Utilisation en thérapeutique
L'hydroxyde de magnésium est utilisé à faible dose comme antiacide pour neutraliser l'acidité stomacale[6] ; avec l'acide chlorhydrique, il se forme du chlorure de magnésium :
Il est contre-indiqué en cas d'insuffisance rénale sévère et de déplétion en phosphore. Il est notamment commercialisé en association avec l'hydroxyde d'aluminium, sous les noms de Gelox et Maalox. L'hydroxyde de magnésium est aussi utilisé à doses plus fortes comme laxatif, commercialisé sous le nom de Chlorumagène et sous forme de mélange « Lubentyl à la magnésie »[7].
Notes et références
- Fiche Sigma-Aldrich du composé Magnesium hydroxide, consultée le 24 octobre 2012.
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Entrée « Magnesiumhydroxid » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 24 octobre 2012 (JavaScript nécessaire).
- Environ 51 % du sel de la mer Morte est constitué de MgCl2 (proportion massique en sel anhydre).
- (en) Codex Alimentarius, Codex Standard For Edible Casein Products [PDF], amendement 2010, p. 3 (consulté le 24 octobre 2012).
- Claude K.W. Friedly, Chimie générale pour l'ingénieur, Lausanne/Paris, PPUR, , 747 p. (ISBN 2-88074-428-8, lire en ligne), p. 89.
- Michel Lacombe, Jean-Luc Pradel et Jean-Jacques Raynaud, Dictionnaire médical à l'usage des IDE, Rueil-Malmaison, Lamarre, , 3e éd., 794 p. (ISBN 978-2-7573-0181-4, lire en ligne), p. 329-330.