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Histoire de l'espéranto

L’espĂ©ranto est la langue internationale auxiliaire, globalement agglutinante, utilisĂ©e comme langue vĂ©hiculaire par des personnes provenant d’au moins 120 pays Ă  travers le monde ; certains locuteurs nomment « EspĂ©rantie » la zone linguistique formĂ©e des lieux gĂ©ographiques oĂč ils se trouvent. L’AcadĂ©mie d'espĂ©ranto contrĂŽle entre autres l'introduction de mots dĂ©coulant d'inventions ou de notions nouvelles.

Extension actuelle de l’espĂ©ranto dans le monde

Dans une brochure d'une quarantaine de pages publiĂ©e en 1887, la langue qui deviendra l'espĂ©ranto apparaĂźt pour la premiĂšre fois sous le nom de Lingvo Internacia (« Langue internationale »). Son auteur, Louis-Lazare Zamenhof, a le projet de faciliter la communication entre personnes de langues diffĂ©rentes Ă  travers le monde entier. Dans cette premiĂšre publication, aprĂšs un travail acharnĂ© de plus d'une dĂ©cennie, Zamenhof avait utilisĂ© le pseudonyme de Doktoro Esperanto (« Docteur EspĂ©rant », « Docteur qui espĂšre »), d'oĂč le nom sous lequel la langue s'est popularisĂ©e par la suite.

DÚs 1888, une revue est éditée, La Esperantisto - L'espérantiste -. L'empire russe incluait le plus grand nombre de locuteurs dans cette période appelée de ce fait la "période russe". Le soutien apporté par Tolstoï à la langue en 1894 a un fort écho et la revue est interdite en Russie mais renait en SuÚde avec un nouveau titre, Lingvo Internacia.

AprĂšs une vingtaine d’annĂ©es d’évolutions concernant surtout un premier enrichissement du vocabulaire, les bases de la langue sont fixĂ©es par le Fundamento de Esperanto et votĂ©es Ă  l'unanimitĂ© au premier congrĂšs en 1905. L'objectif est, Ă  l'instar des langues traditionnelles, de stabiliser les bases de la langue tout en facilitant son Ă©volution gĂ©nĂ©rale, de maintenir sa cohĂ©rence et de faciliter l'apprentissage. Quelques intellectuels, trĂšs peu suivis, ont dĂ©veloppĂ© au cours du XXe siĂšcle des propositions de rĂ©formes qui ont abouti parfois Ă  la crĂ©ation d’autres langues ou Ă©bauches, telles l'ido ou le mondlango. Quelques idĂ©es ont Ă©tĂ© toutefois reprises dans l’espĂ©ranto. Des propositions de rĂ©forme sur tel ou tel point prĂ©cis ont Ă©tĂ© ou sont encore gĂ©nĂ©ralement suggĂ©rĂ©es par une partie des locuteurs eux-mĂȘmes, qui dĂ©sirent corriger ce qu’ils considĂšrent comme des imperfections de la langue ou des entraves Ă  sa diffusion. Ces diverses propositions partent donc gĂ©nĂ©ralement d’un sentiment d’attachement Ă  la langue elle-mĂȘme.

L'espĂ©ranto est maintenant devenu une langue vivante, dotĂ©e d’une littĂ©rature qui deviendrait inaccessible si des rĂ©formes trop importantes Ă©taient introduites trop rapidement. Ceci n'est pas contradictoire avec le fait que, comme les autres langues vivantes qui ont aussi un noyau stable, l'espĂ©ranto continue d’évoluer sous l'impulsion de ses utilisateurs.

Avant 1887 – Genùse

Lingwe Uniwersala

Photographie de Louis-Lazare Zamenhof Ă  l'Ăąge de 20 ans (1879)

En 1878, Louis-Lazare Zamenhof Ă©bauche Ă  l'Ăąge de 19 ans un premier projet de Lingwe Uniwersala. Cet essai est la rĂ©ponse d'un jeune homme polyglotte, poĂšte, trĂšs logique, sensible face Ă  un contexte linguistique politique et social extrĂȘmement tendu dans lequel se trouve la Pologne Ă  cette Ă©poque, et en particulier sa ville BiaƂystok, habitĂ©e par des Polonais, des Allemands, des Russes et des Juifs qui s'y cĂŽtoient sans mĂȘme se comprendre. Cette premiĂšre Ă©bauche sera dĂ©truite par son pĂšre, craignant que lors des voyages d'Ă©tudes de son fils en Russie, il soit pris pour un espion.

À l'heure actuelle, seulement quatre lignes de l'Ă©tape Lingwe uniwersala, de l'annĂ©e 1878, nous restent. Il s'agit d'un morceau de chanson que composa Zamenhof :

Malamikete de las nacjes, Inimitié des nations,
KadĂł, kadĂł, jam temp' estĂĄ;Tombe, tombe, maintenant c'est le moment ;
La tot' homoze in familjeToute l'humanité, en une famille
Konunigare so debĂĄ.Doit s'unir.

En espéranto moderne, ce serait :

Malamikeco de la nacioj, Inimitié des nations,
Falu, falu, jam temp' estas;Tombe, tombe, maintenant c'est le moment ;
La tuta homar' en familionToute l'humanité, en une famille
Kununuigi sin devas.Doit s'unir.

Lingvo universala

Zamenhof amĂ©liore ce premier essai et aboutit Ă  la Lingvo universala en 1881. Suivent ensuite quelques annĂ©es d’amĂ©lioration avant d’aboutir Ă  l’espĂ©ranto tel qu’il est connu Ă  la fin de la dĂ©cennie.

Un exemple de cette deuxiĂšme Ă©tape de la langue est l'extrait d'une lettre de 1881 : Ma plej kara miko, kvan ma plekulpa plumo faktidĆșas tiranno pu to. Mo potĂ© de cen taj brivoj kluri, ke sciigoj de fu-ći specco debĂ© blessi tal fradral kordol
 EspĂ©ranto actuel : Mia plej kara amiko, neniam mia senkulpa plumo fariĝus tirano por vi. Mi povas de cent viaj leteroj konkludi, ke sciigoj de tiu ĉi speco devas vundi vian fratan koron
 (Mon cher ami, comment ma plume est-elle devenue un tyran pour toi. De la centaine de tes lettres, je peux conclure que des annonces de ce genre doivent blesser ton cƓur fraternel
)

L'alphabet comportait toutes les lettres suivantes : a ĂĄ b c ć d dĆș e Ă© f g h ħ i j k l m n o Ăł p r s ƛ t u Ć­ v z Ćș

et les diacritiques ne sont pas encore fixĂ©es. En comparaison, les lettres actuelles : a b c ĉ d e f g ĝ h Ä„ i j Ä” k l m n o p r s Ɲ t u Ć­ v z

1887 – Naissance de l'espĂ©ranto

Langue Internationale

Langue Internationale, le premier manuel d'apprentissage publié en 1887 par Louis-Lazare Zamenhof, ici en version française

En 1887, Ă  l'Ăąge de 28 ans, Zamenhof prĂ©sente une nouvelle version de son projet de langue, largement retravaillĂ©, sous le nom de Langue Internationale, qu’il signe du pseudonyme de Doktoro Esperanto (« Le docteur qui espĂšre », dans la langue internationale).

La grande facilité relative de la langue s'explique par plusieurs traits conjoints qui combinent la simplicité (petit nombre d'éléments à apprendre), la régularité (pas d'exceptions), et la clarté (à toute variation dans la pensée correspond quasiment toujours une variation concomitante dans la langue).

En phonétique : l'écriture est phonétique, l'accent tonique est régulier.

Pour la grammaire : les 4 catégories de mots lexicaux (substantifs, adjectifs, verbes à l'infinitif, adverbes dérivés) se reconnaissent à leur voyelle finale détachable ou désinence, respectivement o, a, i, e ; la conjugaison est pleinement réguliÚre avec en tout et pour tout six désinences, une pour chacun des trois temps fondamentaux de l'indicatif et une pour les trois autres modes essentiels retenus ; les séries de mots grammaticaux (article, numéraux, pronoms...) sont réguliÚres.

Pour le vocabulaire: les racines sont internationales, souvent communes à de nombreuses langues et connues à plus de 75% dans les principales langues de communication internationales d'origine européenne. Ce sont des morphÚmes toujours invariables ; une cinquantaine d'affixes réguliers diminue drastiquement le nombre de mots à apprendre ; les homonymes, les expressions idiomatiques et la polysémie des mots sont rares etc.

Dans sa préface du premier manuel publié le dans sa version russe, Zamenhof expose ses principes[1] :

  1. Que la langue soit extrĂȘmement facile, de maniĂšre qu’on puisse l’apprendre, comme qui dirait, en passant.
  2. Que chacun qui apprendra cette langue, puisse aussitĂŽt en profiter pour se faire comprendre des personnes de diffĂ©rentes nations, soit qu’elle trouve l’approbation universelle, soit qu’elle ne la trouve pas, c’est-Ă -dire, que cette langue puisse servir d’emblĂ©e de vĂ©ritable intermĂ©diaire aux relations internationales.
  3. Trouver les moyens de surmonter l’indiffĂ©rence de la plupart des hommes, et d'inciter les masses Ă  faire usage de la langue prĂ©sentĂ©e, comme d’une langue vivante, mais non pas uniquement Ă  l’aide du dictionnaire.

Sources lexicales

Le lexique de la langue internationale auxiliaire est formĂ© principalement : Ă  partir de racines indo-europĂ©ennes qui sont prĂ©sentes dans des langues parlĂ©es par environ la moitiĂ© de la population mondiale, les autres familles de langues Ă©tant trĂšs diffĂ©rentes les unes des autres ; plus prĂ©cisĂ©ment Ă  partir des principales langues de communication internationale ;  les racines grecques et surtout latines  sont majoritaires ou trĂšs nombreuses dans les langues europĂ©ennes les plus parlĂ©es ; Ă  la fin du dix-neuviĂšme siĂšcle l’anglais, le français et l’allemand sont les trois principales langues de communication internationale et sont en concurrence entre elles ; l’espĂ©ranto utilise principalement des racines romanes et germaniques comme ces trois langues, avec une proportion de racines romanes un peu plus forte qu’en anglais et allemand .

Les morphĂšmes grammaticaux doivent beaucoup au latin (participes en -nt- et -t-, nombreux adverbes et prĂ©positions, sĂ©rie des numĂ©raux) et dans une moindre mesure au grec ancien (j du pluriel, n de l'accusatif, conjonction kaj « et »). Une toute petite partie selon certains, mais aucune selon d'autres, est construite a priori sans rĂ©fĂ©rence Ă©vidente Ă  des langues existantes (le pronom personnel ĝi ) ; le suffixe -uj- dĂ©notant un contenant total est peut-ĂȘtre empruntĂ© Ă  la finale du français Ă©tui 
; certains mots sont profondĂ©ment remaniĂ©s Ă  partir d'Ă©lĂ©ments rappelant ceux de langues prĂ©existantes, comme la sĂ©rie rĂ©guliĂšre des corrĂ©latifs.

Zamenhof a suivi diverses méthodes pour adapter ses sources lexicales à l'espéranto. Le plus grand nombre a été simplement adapté à la phonétique et l'orthographe de la langue :

  • tantĂŽt davantage Ă  partir de la prononciation (ex. trotuaro du français trottoir ; beleco « beautĂ© » de l'italien bellezza ; Ɲuo « chaussure » de l'anglais shoe, le nĂ©erlandais schoen, et de l'allemand Schuh) ;
  • tantĂŽt Ă  partir de la forme Ă©crite (ex. semajno « semaine », soifi « avoir soif » empruntĂ©s au français ; birdo « oiseau », teamo « Ă©quipe » empruntĂ©s Ă  l'anglais).

Lorsque plusieurs de ses sources comportaient des mots proches par la forme et le sens, Zamenhof a souvent créé un moyen terme. Exemples :

  • ĉefo « chef », cf. français chef / anglais chief ;
  • forgesi « oublier », cf. allemand vergessen / nĂ©erlandais vergeten / anglais to forget ;
  • gliti « glisser », cf. français glisser / allemand gleiten / nĂ©erlandais glijden / anglais to glide ;
  • lavango « avalanche », cf. français avalanche / italien valanga / allemand Lawine ;
  • najbaro « voisin », cf. allemand Nachbar / nĂ©erlandais nabuur / anglais neighbour.

Les radicaux sont parfois davantage altérés que ne le nécessiterait la simple adaptation phonétique ou orthographique[2] :

  • pour Ă©viter d'avoir des radicaux homophones : lafo « lave (volcanique) » car lavi signifie « laver », pordo « porte » car la racine port- appartient dĂ©jĂ  au verbe porti qui signifie « porter » ;
  • pour diffĂ©rencier plusieurs sens : pezi « peser (ĂȘtre pesant) » / pesi « peser (mesurer le poids) » du français peser, helico « hĂ©lice » / heliko « escargot » du latin helix ;
  • pour Ă©viter des confusions avec des affixes ayant dĂ©jĂ  un autre sens en espĂ©ranto : mateno « matin » (-in- marquant le sexe fĂ©minin), rigardi « regarder » (re- marquant la rĂ©pĂ©tition) ;
  • pour abrĂ©ger des mots longs : asocio « association », terni « Ă©ternuer ».

Fin du XIXe siĂšcle – diffusion et derniĂšres rĂ©formes fondamentales

Extrait du Fundamento de Esperanto oĂč Zamenhof prĂ©conise le « systĂšme h »

Les lettres accentuĂ©es posant un souci d’écriture pour certains imprimeurs aux premiers temps de la langue, Zamenhof prĂ©conise, quand celles-ci ne peuvent ĂȘtre utilisĂ©es, dĂšs 1888 dans Aldono al La Dua Libro de l’ Lingvo Internacia[3] ce qui est aujourd’hui connu sous le nom de « systĂšme h » (repris dans le Fundamento de Esperanto) : il s’agit de remplacer le cas Ă©chĂ©ant les lettres avec accent par les lettres correspondantes sans accent en les faisant suivre de la lettre h, sauf pour le Ć­, qui est remplacĂ© par un u simple :

  • serĉi (chercher) → serchi,
  • manĝi (manger) → manghi,
  • Ä„irurgio (chirurgie) → hhirurgio,
  • Ä”urnalo (journal) → jhurnalo,
  • Ɲuo (chaussure) → shuo,
  • malgraĆ­ (malgrĂ©) → malgrau.

Dans le mĂȘme ouvrage, Zamenhof transforme les corrĂ©latifs de temps, qui finissent Ă  l’époque en -an, pour leur donner la terminaison -am utilisĂ©e aujourd’hui, ceci afin d'Ă©viter une confusion avec une terminaison Ă  l'accusatif.

La une du premier numéro de La Esperantisto

À Nuremberg paraĂźt en 1889 La Esperantisto, le premier journal en langue internationale. Le cercle des personnes qui se lancent dans son Ă©tude s'agrandit. La liste des mille premiĂšres adresses paraĂźt la mĂȘme annĂ©e avec cinq noms en France, dont celui de Louis de Beaufront. Plus de 60 % des abonnĂ©s de La Esperantisto sont russes en 1895.

 Ă€ partir de 1894, une forte accĂ©lĂ©ration de la diffusion de l’espĂ©ranto a lieu, quand le grand Ă©crivain russe LĂ©on TolstoĂŻ dĂ©clare : "Les sacrifices que fera tout homme de notre monde europĂ©en en consacrant quelque temps Ă  l'Ă©tude de l'espĂ©ranto sont tellement petits, et les rĂ©sultats qui peuvent en dĂ©couler tellement immenses, qu'on ne peut pas se refuser Ă  faire cet essai." Le tsar, par peur de la contestation, interdit alors les publications espĂ©rantistes en Russie, ce qui a pour effet d'accroĂźtre considĂ©rablement le prestige et la diffusion de la langue dans beaucoup d'autres pays, l'espĂ©ranto Ă©tant perçu comme langue internationale dĂ©mocratique.

Au cours de cette pĂ©riode, l’espĂ©ranto est de plus en plus Ă©crit et parlĂ©. Sept ans aprĂšs la publication du « Premier Livre » Langue Internationale, en 1894, certains espĂ©rantistes qui souhaitent rapprocher l'espĂ©ranto des langues romanes demandent des modifications ; Zamenhof, sans y ĂȘtre favorable, propose de les publier [4], et les soumet au vote des lecteurs de la revue La Esperantisto. Entre autres, une orthographe avec moins de diacritiques, les marques de l’accusatif -n et du pluriel -j modifiĂ©es, le tableau des corrĂ©latifs supprimĂ©, les pronoms et formes grammaticales, et des changements de vocabulaire, avec des mots souvent plus proches du latin. Ce qui correspond Ă  l'introduction d'irrĂ©gularitĂ©s dans la phonĂ©tique, dans la sĂ©rie des pronoms, Ă  un vocabulaire moins international etc.Texte d’exemple avec le Notre PĂšre :

EspĂ©ranto publiĂ© en 1887 : Patro nia kiu estas en la ĉielo,
sankta estu via nomo,
venu reĝeco via,
estu volo via,
kiel en la ĉielo, tiel ankaƭ sur la tero.

Espéranto proposé en :

Patro nue kvu esten in cielo,
sankte estan tue nomo,
venan regito tue,
estan volo tue,
kom in cielo, sik anku sur tero.

Espéranto proposé en :

Patro nose kvu esten in cielo,
sankte estan tue nomo,
venan reksito tue,
estan vulo tue,
kom in cielo, sik anku sur tero.

Ces propositions furent rejetĂ©es par 157 voix sur un total de 264 avec des abstentions. La nette majoritĂ© de ceux qui s'expriment veut maintenir l'internationalitĂ©, la cohĂ©rence et une relative stabilitĂ© de la langue. C’est toutefois sur ces Ă©lĂ©ments proposĂ©s en modification que porteront ensuite la majoritĂ© des projets de rĂ©forme.

La progression s'accélÚre ensuite pour la « langue du Docteur Esperanto » que l'on trouve plus simple et sympathique de nommer « Espéranto ». En Suisse, HélÚne Giroud est en 1895 la premiÚre femme aveugle au monde à l'apprendre puis à l'enseigner. Professeur d'allemand, ùgée de 28 ans, Alice Roux est la premiÚre femme à l'apprendre en France. Elle le fait découvrir en 1896 à un lycéen de Louhans, Gabriel Chavet qui, dÚs l'année suivante, y fonde le premier club d'espéranto de France et l'un des six premiers au monde.

DĂ©but du XXe siĂšcle – PĂ©riode française, scission de l'Ido et expansion

Expansion et Fundamento de Esperanto

Les participants au premier congrĂšs mondial d’espĂ©ranto. Boulogne-sur-Mer, 1905.

La langue se propage hors d'Europe : Canada en 1901, AlgĂ©rie, Chili, Japon, Malte, Mexique et PĂ©rou en 1903, Tunisie en 1904, Australie, États-Unis, GuinĂ©e, Indochine, Nouvelle-ZĂ©lande, Tonkin et Uruguay en 1905, etc.

En 1905, lors du premier congrĂšs mondial d’espĂ©ranto Ă  Boulogne-sur-Mer, 688 participants originaires de 20 pays dĂ©montrent que l'espĂ©ranto est parfaitement adaptĂ© Ă  la fonction de langue internationale. Afin de maintenir la cohĂ©rence et l'unitĂ© de la langue, le Fundamento de Esperanto est adoptĂ© par les participants et fixe l'ensemble des principes intangibles qui garantissent la stabilitĂ© et l'Ă©volution de la langue : seize rĂšgles de grammaire qui tiennent sur un recto-verso et un lexique de base d'environ 2000 racines.

Le ComitĂ© linguistique est crĂ©Ă© en 1905, il constitue la premiĂšre Ă©tape vers la fondation de l'AcadĂ©mie d'espĂ©ranto, en 1908, au moment oĂč la langue traversa une crise de « rĂ©formite » avec la crĂ©ation de l'Ido.

Théophile Cart, dans les colonnes de Lingvo Internacia, est un des défenseurs du Fundamento. Il fut partisan de la stabilité des bases de la langue, et participa aux controverses sur les questions de morphologie et de syntaxe qui agitaient les cercles espérantistes au début du siÚcle, ainsi qu'aux polémiques qui mirent alors en péril l'unité de la collectivité espérantophone.

Propositions de rĂ©formes et crĂ©ation de l’ido

Le drapeau de l’ido

En 1901, une dĂ©lĂ©gation pour l'adoption d'une langue auxiliaire internationale est chargĂ©e de proposer une langue Ă  des instances dirigeantes. Un comitĂ© de travail rĂ©uni en 1907 Ă©tudie les projets de langue actuels : l’espĂ©ranto et l’idiom neutral. La dĂ©lĂ©gation propose d’accepter l’espĂ©ranto, mais avec des rĂ©formes, qui aboutissent Ă  la crĂ©ation de l’ido par Louis Couturat et Louis de Beaufront. Ces deux responsables s'Ă©taient engagĂ©s Ă  dĂ©fendre l'espĂ©ranto. Les premiers manuels et dictionnaires d’ido sont Ă©ditĂ©s en 1910. D’autres projets sont Ă©galement sur la mĂȘme logique : l’italico en 1909, le latin-ido, etc.

ÉlĂ©ments de la langue espĂ©ranto en catalan, 1910

Les principales modifications de l’ido qui le distinguent de l’espĂ©ranto sont : une suppression des six lettres diacritiques (ĉ, ĝ, Ä„, Ä”, Ɲ, Ć­) et de la rĂšgle une lettre Ă©gale un son ; introduction des lettres q, w, x, y inexistantes en espĂ©ranto ; une suppression de la marque -n du COD et de l’accord de l’adjectif, ce qui entraine des ambigĂŒitĂ©s trĂšs dommageables pour une langue internationale ; modification des terminaisons (pluriel, conjugaison), ainsi qu’un changement de formation de certains mots et de racines. Les tabelvortoj ou mots du tableau, adverbes et pronoms corrĂ©latifs, sont notamment tous modifiĂ©s pour des mots crĂ©Ă©s Ă  partir de bases latines, ce qui accroit la difficultĂ© d'apprentissage pour les locuteurs des langues non romanes (90 % de la population mondiale).

Ainsi, alors que l’objectif affichĂ© de l’ido est de crĂ©er une nouvelle langue internationale, donc mondiale, les espĂ©rantophones critiquĂšrent l’ido pour son retour Ă  davantage de racines latines, Ă  plus d'irrĂ©gularitĂ©s et Ă  moins de cohĂ©rence. De fait, l’espĂ©ranto a continuĂ© Ă  ĂȘtre de trĂšs loin la langue internationale auxiliaire la plus utilisĂ©e malgrĂ© une scission de quelques idistes. D’ultĂ©rieures propositions de rĂ©forme de l’ido jusque dans les annĂ©es 1950 n’ont pu lui faire trouver sa place. Au dĂ©but des annĂ©es 2010, l'ido ne compte plus que quelques dizaines de locuteurs actifs, et la langue est devenue un sujet d'Ă©tude en interlinguistique. L’ido, comme les autres projets de rĂ©forme qui seront proposĂ©s par la suite, tĂ©moigne de la vigueur de l’espĂ©ranto, qui a su intĂ©grer certaines propositions suite Ă  approbation par l’AcadĂ©mie d'espĂ©ranto. Parmi elles, on trouve entre autres les suffixes -end (Ă  faire) et -iv (qui peut), le prĂ©fixe mis- (action ratĂ©e), le remplacement du suffixe -uj dans certaines de ses utilisations, etc.

Vers l'application pratique

Théophile Cart en 1907

ThĂ©ophile Cart, Ă©crivain français espĂ©rantophone, dĂ©fenseur de l’espĂ©ranto, expliqua parfaitement dans ses Ă©crits de 1905 Ă  1927 (Vortoj) les risques de rĂ©formes successives :

  • Le risque d'Ă©clatement entre conservateurs et rĂ©formistes ;
  • Le risque de chercher en vain une « langue parfaite », parfaitement consensuelle (alors qu’un certain nombre de choix linguistiques sont forcĂ©ment arbitraires), au dĂ©triment de son utilisation ;
  • Le risque de dĂ©router les nouveaux apprenants qui ont besoin d’affirmation que la langue existe bel et bien sous une forme stable ;
  • La nĂ©cessitĂ© nĂ©anmoins de la possibilitĂ© pour l’espĂ©ranto d’une Ă©volution naturelle liĂ©e Ă  l’utilisation de celui-ci.

En 1908 la crĂ©ation de l’UEA (Association Universelle d’EspĂ©ranto) multiplie les Ă©changes et fortifie l’espĂ©ranto.

L'espéranto se tourne davantage vers les applications pratiques : tourisme, commerce...

1914–1945 – PĂ©riode des deux guerres mondiales

En 1913 Ă  Berne a lieu le dernier congrĂšs mondial d'espĂ©ranto d’avant-guerres. Ils reprendront en 1920 aprĂšs un « petit » congrĂšs aux États-Unis en 1915.

L’époque de la PremiĂšre Guerre mondiale marque un coup d’arrĂȘt pour l’espĂ©ranto, avec de nombreux espĂ©rantophones qui meurent au front, tandis que dĂ©cĂšde Zamenhof en 1917. Toutefois, la langue est maintenue par l’association mondiale d’espĂ©ranto qui s’interroge depuis GenĂšve sur les espĂ©rantophones prĂ©sents parmi les prisonniers et par la YMCA et la Croix-Rouge qui diffusent des brochures d’espĂ©ranto. De son cĂŽtĂ©, en 1919, RenĂ© de Saussure, frĂšre du cĂ©lĂšbre linguiste propose une nouvelle rĂ©forme de l’espĂ©ranto, l’Esperantido. Il continuera Ă  proposer d’autres rĂ©formes, souvent orthographiques : Antido en 1920, lingvo kosmopolita, lingvo internatsia de antido, Nov-Esperanto en 1925, Esperanto 2.

AprĂšs la boucherie de la guerre de 14-18, les idĂ©es pacifiques et internationalistes deviennent trĂšs populaires, ce qui favorise l'espĂ©ranto. A l'initiative du prĂ©sident Wilson a lieu la crĂ©ation de la SociĂ©tĂ© des Nations en 1920. Trois langues de travail sont admises: le français, l'anglais et l'espagnol. La facilitĂ© de l'espĂ©ranto est constatĂ©e par Inazƍ Nitobe, membre de l’AcadĂ©mie ImpĂ©riale du Japon, vice secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la SociĂ©tĂ© des Nations, qui avait participĂ© au congrĂšs mondial d’espĂ©ranto de Prague en 1921 pour se rendre compte par lui-mĂȘme de l’efficacitĂ© de cette langue[5].  En 1922, il dĂ©clare dans un rapport intitulĂ© "Esperanto as an International Language" que : "On peut affirmer avec une certitude absolue que l'espĂ©ranto est de huit Ă  dix fois plus facile que n'importe quelle langue Ă©trangĂšre et qu'il est possible d'acquĂ©rir une parfaite Ă©locution sans quitter son propre pays. Ceci est en soi un rĂ©sultat trĂšs apprĂ©ciable.".

Dans un premier temps, l’espĂ©ranto est refusĂ© comme langue admise dans toutes les Ă©coles du monde, demande dĂ©posĂ©e au siĂšge de la SociĂ©tĂ© des Nations en par onze pays parmi lesquels l'Inde, la RĂ©publique de Chine, la Perse et l'Afrique du Sud. En fut proposĂ©e l’adoption de l’espĂ©ranto comme langue de travail auxiliaire de la SDN . Treize dĂ©lĂ©guĂ©s de pays incluant ensemble prĂšs de la moitiĂ© de la population mondiale, dont la Chine, l’Inde et le Japon votĂšrent la proposition contre un seul, le dĂ©lĂ©guĂ© français Gabriel Hanotaux qui mit son vĂ©to. Hanotaux n’apprĂ©ciait pas le fait que le français perde sa position de langue diplomatique et voyait dans l’espĂ©ranto une menace. Deux ans aprĂšs, la SDN recommandait que ses États membres incluent l’espĂ©ranto dans leurs programmes d’éducation. À partir de ce moment, l'espĂ©ranto devient la langue internationale auxiliaire.

En 1923, quarante-deux savants de l'AcadĂ©mie des sciences Ă©mettent un vƓu en faveur de son enseignement en tant que « chef-d'Ɠuvre de logique et de simplicitĂ© ».

DĂšs 1922, son enseignement est dispensĂ© en Allemagne Ă  20 000 Ă©lĂšves par 630 enseignants. L’enseignement en France est tantĂŽt acceptĂ©, tantĂŽt refusĂ©, au grĂ© des gouvernements se succĂ©dant. En 1938, le ministre de l'Instruction publique du Front populaire Jean Zay estime souhaitable d'en faciliter l'Ă©tude. Son enseignement est admis dans le cadre des activitĂ©s socio-Ă©ducatives par une circulaire ministĂ©rielle du , dont le texte est toujours valide.

En U.R.S.S., Nicolas Marr, linguiste officiel du rĂ©gime, fait l'hypothĂšse que les langues modernes tendent Ă  fusionner dans un langage commun dans une sociĂ©tĂ© communiste. L'anticipation de cette future langue unifiĂ©e conduit Ă  la popularitĂ© de l'espĂ©ranto dans le pays[6]. Ainsi, le linguiste anglais Edward Thorndike constate au dĂ©but des annĂ©es 1930 que l'espĂ©ranto est aussi rĂ©pandu que l'allemand en Union soviĂ©tique. Il est la principale activitĂ© culturelle de Laponie, sur la ligne ferroviaire de LuleĂ„ Ă  Narvik. À cette Ă©poque apparait le premier dictionnaire unilingue en espĂ©ranto qui fait rĂ©fĂ©rence, le Plena Vortaro, Ă©laborĂ© sous la direction de Émile Grosjean-Maupin et Ă©ditĂ© par l’association mondiale anationale (SAT).

Cependant, la montĂ©e des rĂ©gimes nationalistes et totalitaires va entraĂźner un reflux de l'espĂ©ranto Ă  partir des annĂ©es 30. Pour Hitler, l'espĂ©ranto est une langue reprĂ©sentant la conspiration juive et la franc-maçonnerie [7]. Par la suite, Staline le dĂ©nonce comme liĂ© au cosmopolitisme bourgeois. Beaucoup d'espĂ©rantistes sont enfermĂ©s dans des camps de concentration et souvent y pĂ©rissent. Dans l'empire japonais, en Chine, en Espagne, au Portugal etc., les rĂ©gimes dictatoriaux de cette pĂ©riode pratiquent Ă  son Ă©gard une politique un peu moins violente, mais qui va dans le mĂȘme sens.

Seconde moitié du XXe siÚcle

La guerre froide entrave ensuite les Ă©changes Est-Ouest, et l'anglais, en liaison avec l'hĂ©gĂ©monie des Etats-Unis, s'impose comme la langue principale de communication internationale. La dĂ©stalinisation aprĂšs 1953 permet un nouvel essor de l'espĂ©ranto dans les pays de la zone soviĂ©tique. Le mouvement espĂ©rantiste va reprendre de la vigueur. L’UNESCO va reconnaĂźtre Ă  l’espĂ©ranto un rĂŽle positif dans les relations internationales par deux rĂ©solutions votĂ©es en 1954 puis en 1985.

Naissance du « systÚme x »

Dans les années 1960, à l'époque du code ASCII ont été créées diverses méthodes de rendu des lettres diacritées, dont la plus populaire était celle consistant à remplacer les lettres avec accent par les lettres correspondantes sans accent suivies de la lettre x, et on l'utilisait également aprÚs le u pour noter le ƭ :

  • serĉi → sercxi,
  • manĝi → mangxi,
  • Ä„irurgio → hxirurgio,
  • Ä”urnalo → jxurnalo,
  • Ɲuo → sxuo,
  • malgraĆ­ → malgraux.

La lettre x n’est pas utilisĂ©e en espĂ©ranto ; par cette mĂ©thode il est donc possible d'utiliser des convertisseurs automatiques de x en ^, alors que le systĂšme h proposĂ© en 1905 par Zamenhof bute sur des mots composĂ©s que l'on peut nĂ©anmoins Ă©crire avec un petit tiret, comme flughaveno (flug-haveno, « aĂ©roport »), longhara (long-hara, « aux cheveux longs »), dishaki (dis-haki, « hacher menu »), chashundo (ĉas-hundo, « chien de chasse »), etc., oĂč le h est une lettre Ă  part entiĂšre et non le substitut d'accent de la lettre qui le prĂ©cĂšde. Le systĂšme x avait aussi l'avantage de permettre le tri alphabĂ©tique : Ɲelo (« coquille ») vient aprĂšs sola (« seul »), ce qui est respectĂ© avec le systĂšme x (sxelo) mais pas le systĂšme H (shelo).

Les progrÚs de l'informatique à partir du début des années 2000 permettent de résoudre ce problÚme et d'écrire facilement les lettres accentuées, ou les x d'autres langues. Par exemple sur Wikipedia, aprÚs Insérer (haut de la page), taper le signe caractÚres spéciaux et choisir "latin".

Dictionnaire monolingue

Gaston Waringhien, directeur du PIV

Le Plena Vortaro est largement Ă©tendu et publiĂ© en 1970 sous le nom de Plena Ilustrita Vortaro (PIV), fruit de la collaboration entre espĂ©rantophones et linguistes, coordonnĂ©s sous la direction de Gaston Waringhien. Suivent plusieurs rĂ©Ă©ditions jusqu’en 2005. Depuis 2012, il est disponible en ligne, actualisĂ© en 2020. Il contient un index de plus de 15 200 Ă©lĂ©ments lexicaux, pour un peu plus de 39 400 mots recensĂ©s.

Participes -ata et -ita

La différence entre les participes -ata et -ita est nettement indiquée dÚs le Fundamento : au § 25 de l'Ekzercaro on peut lire : « Kiam via domo estis konstruata, mia domo estis jam longe konstruita ; quand votre maison était en construction, ma maison était déjà construite depuis longtemps. » Dans ces conditions le -a- ne marque pas le présent mais l'inachÚvement, comme l'imparfait français.

Cependant, aprÚs la PremiÚre Guerre mondiale et la mort de Zamenhof, une nouvelle tendance se développa dans les pays de langue germanique ; celle de voir dans cette lettre « a » la marque effective du présent. « Riparata veturilo » ne signifiait plus « voiture en réparation », mais « voiture actuellement réparée, et donc en état de marche ». On voit la confusion qui pouvait en résulter et pendant une quarantaine d'années les espérantophones se divisÚrent en atistes et itistes (du moins ceux qui s'intéressaient à la question).

Seulement, si les premiers comptaient dans leurs rangs un grand nombre de thĂ©oriciens, l'immense majoritĂ© des auteurs, et surtout ceux qui Ă©taient beaucoup lus, Ă©taient itistes sans Ă©tat d'Ăąme. La partie n'Ă©tait donc pas Ă©gale. Dans les annĂ©es soixante Gaston Waringhien dĂ©cida de faire trancher la question par l'AcadĂ©mie qu'il prĂ©sidait ; les atistes rĂ©ussirent d'abord Ă  retarder la dĂ©cision par des astuces de procĂ©dure, mais de nouvelles Ă©lections Ă  l'AcadĂ©mie donnĂšrent Ă  leur adversaire une majoritĂ© trop forte. La question qui fut posĂ©e Ă©tait celle-ci : si l'on voit cet engagement, « Ni garantias, ke la domoj detruitaj dum la milito estos rekonstruataj post du jaroj » (Nous garantissons que les maisons dĂ©truites pendant la guerre seront reconstruites dans un dĂ©lai de deux ans), l'engagement sera-t-il tenu si la reconstruction a seulement dĂ©jĂ  commencĂ© ou faudra-t-il que les maisons soient achevĂ©es ? À la majoritĂ© l'AcadĂ©mie adopta le premier point de vue.

Cette querelle académique rappelle que l'espéranto est une langue claire et précise qui a les qualités d'une langue pont efficace.

Espéranto et domaines spécialisés

Logo de KAEST, « Conférence sur les applications de l'espéranto dans les sciences et les technologies »

En 1987 est crĂ©Ă© le centre de terminologie d’espĂ©ranto (CTE), dont les objectifs sont d’amĂ©liorer et d’unifier les travaux terminologiques en suivant la normalisation terminologique Ă  l’international. Ce centre publie et rĂ©vise des normes et organise Ă©galement des dĂ©bats internationaux relatifs Ă  la terminologie. Ainsi, l’espĂ©ranto est reprĂ©sentĂ© au sein des organismes tant nationaux qu'internationaux actifs dans le domaine de la terminologie par la collaboration du CTE, notamment avec Infoterm, le pendant du CTE au sein de l'Unesco.

De fait, le dĂ©veloppement de l’informatique et des sciences s’appuyant sur ce nouvel outil aboutit Ă  la crĂ©ation et Ă  l’adoption de mots techniques nouveaux par un processus identique aux autres langues officielles d’Etats. Les associations spĂ©cialisĂ©es d'espĂ©ranto se dĂ©veloppent Ă©galement Ă  la fin du XXe siĂšcle dans les domaines politiques, religieux, scientifiques, du travail, des occupations et styles de vie. La capacitĂ© de la langue comme outil de communication, parfois vu comme trop simpliste ou peu adaptĂ© Ă  la discussion spĂ©cialisĂ©e, n’est plus alors contestĂ©e.

Évolutions de saisie et tentatives de rĂ©formes

UTF-8, qui gĂšre entre autres les caractĂšres accentuĂ©s de l’espĂ©ranto, est prĂ©sent en majoritĂ© sur Internet depuis 2008

Depuis l’apparition de l’Unicode en 1991 et de formats dĂ©rivĂ©s tels que l’UTF-8 en 1992, les deux systĂšmes de substitution « systĂšme h » et « systĂšme x » sont en net recul car les systĂšmes informatiques actuels permettent de gĂ©rer les caractĂšres ĉ, ĝ, Ä„, Ä”, Ɲ et Ć­ nativement sous certaines distributions Linux, ou avec un programme annexe[8] pour d'autres systĂšmes.

L’espĂ©ranto continue Ă  toucher des domaines variĂ©s sans ĂȘtre en manque d’expressions, pourtant des projets de rĂ©forme continuent d’ĂȘtre proposĂ©s, mais qui n'aboutissent pas pour la quasi-totalitĂ© Ă  une langue parlĂ©e. Moins d'une demi-douzaine d'entre eux a plus de 100 locuteurs. Par exemple, en 1996 : l’Esperanto sen fleksio oĂč Richard Harrison, Ă©diteur d’une revue amĂ©ricaine sur les langues construites, propose de supprimer l’accusatif, mais aussi la marque du pluriel. Il souhaite que les verbes restent Ă  l’infinitif (le temps Ă©tant prĂ©cisĂ© par le contexte ou des adverbes). Ceci tĂ©moigne de la volontĂ© de rapprocher apparemment la grammaire de l’espĂ©ranto de certaines caractĂ©ristiques du chinois ou de l'anglais. Le risque est un accroissement important des amphibologies et ambigĂŒitĂ©s trĂšs dommageable pour une langue internationale, pour laquelle le critĂšre de clartĂ© est essentiel.

L'espéranto est la langue internationale construite la plus répandue

AprÚs plus d'un siÚcle d'existence et malgré la concurrence surtout virtuelle de plusieurs centaines de projets élaborés avant ou aprÚs l'espéranto, cette langue est de trÚs loin la premiÚre dans cette catégorie. Plusieurs centaines de ces projets sont restés à l'état d'ébauches et sont surtout étudiés par des spécialistes d'interlinguistique. Quelques trÚs rares projets ont fonctionné comme langues planifiées. Ainsi la diffusion de journaux dans une de ces langues s'est réalisée à 91,6% en espéranto. seules deux autres langues dépassant légÚrement les 2%[9]

DĂ©but du XXIe siĂšcle

Des débats sur la langue

Comme pour toute langue vivante, des réformes et des néologismes sont proposés par certains locuteurs, l'Académie d'Espéranto, suivie par le plus grand nombre, avalisant ou rejetant ces innovations et maintenant l'unité de la langue.

Écriture et prononciation

Peu de rĂ©formes orthographiques ont eu lieu en espĂ©ranto au niveau de l’alphabet, mĂȘme si des propositions diverses ont Ă©tĂ© formulĂ©es et Ă©cartĂ©es. L’acadĂ©mie d’espĂ©ranto s’est fortement opposĂ©e Ă  toute modification de l’alphabet de la langue, rappelant en 1982 et 2007 que la seule alternative aux lettres diacritĂ©es est celle du « systĂšme H » prĂ©sentĂ© dans la Fundamenta Gramatiko[10].

On remarque cependant que la lettre Ä„, trĂšs peu utilisĂ©e, a souvent laissĂ© sa place Ă  la lettre k dans des mots comme meÄ„anismo ou teÄ„niko. Dans de rares cas, elle a Ă©tĂ© remplacĂ©e par une autre lettre, comme Ä€inujo → Ĉinujo (Chine). Ce changement n’est pas systĂ©matique : ĉeÄ„o signifie toujours « un tchĂšque » (habitant) et ĉeko « un chĂšque » (de banque).

Concernant la prononciation, comme l’espĂ©ranto est une langue auxiliaire internationale, il est parlĂ© en tant que deuxiĂšme langue par des personnes de langues maternelles diffĂ©rentes. Certains phonĂšmes sont donc rĂ©alisĂ©s lĂ©gĂšrement diffĂ©remment par diffĂ©rentes personnes. Par exemple, /r/ peut ĂȘtre prononcĂ© [r] (comme en russe), [ÉŸ] (comme en espagnol) ou [ʁ] (comme en français standard), et cela dĂšs les dĂ©buts de la langue. Les voyelles sont Ă  prononcer plutĂŽt ouvertes comme en italien et dans des langues slaves, mais on rencontre frĂ©quemment celles-ci davantage ouvertes, notamment en fin de mot. Il n’y a pas Ă  proprement parler de diphtongue en espĂ©ranto, mais on remarque toutefois leur apparition chez quelques locuteurs, dans certains mots comme bieno (/bieno/ prononcĂ© parfois incorrectement /bijeno/) ou miliono (/miliono/ prononcĂ© /miljono/)[11]. De mĂȘme, une assimilation par dĂ©voisement (subtaso prononcĂ© /suptaso/) ou par nasalisation (banko prononcĂ© /baƋko/) a parfois lieu, et est tolĂ©rĂ©e car elle ne prĂȘte gĂ©nĂ©ralement pas Ă  confusion. Cependant, compte tenu de l'Ă©criture phonĂ©tique, de la rĂ©gularitĂ© de l'accent tonique, du dĂ©veloppement des communications internationales, de l'enseignement et des mĂ©thodes d'apprentissage audiovisuelles modernes disponibles sur Internet, la prononciation a tendance Ă  s'amĂ©liorer dans les nouvelles gĂ©nĂ©rations et Ă  se rapprocher de la prononciation standard correcte, phĂ©nomĂšne comparable Ă  celui qui se passe pour la majoritĂ© des langues nationales Ă  l'intĂ©rieur d'un pays.

Agglutinement ou néologismes ?

L’espĂ©ranto emprunte certains traits des langues agglutinantes, comme la possibilitĂ© de combiner une racine avec plusieurs affixes (par exemple exemple mal/parol/em/ul/o, un taiseux, « quelqu’un qui n’a pas tendance Ă  parler »), ou d’avoir dans son vocabulaire des mots composĂ©s formĂ©s de plusieurs racines assemblĂ©es (exemple post/tag/mezo, l’aprĂšs-midi, « l’aprĂšs milieu du jour »). Dans le mot composĂ©, comme en anglais, le mot principal se trouve Ă  la fin.

L'introduction de nouvelles racines n'a pas cessé depuis 1887. L'espéranto qui comptait un peu plus de 1000 racines lors de la parution du premier livre en 1887 en compte aujourd'hui entre 15000 et 20 000, du fait de la modernité et de l'insertion de plus en plus grande de racines scientifiques et techniques. Le nombre de mots logiquement déduits des racines est au moins cinq fois plus important.

Au cours du XXe siĂšcle, certains auteurs ont introduit de nouvelles racines, notamment lors de traductions d’ouvrages comme Le Seigneur des Anneaux vers La Mastro de l’ Ringoj par William Auld par souci de respecter le nombre de racines lexicales de l’anglais originel, la chanson ou la poĂ©sie pour le nombre de syllabes par vers, ou simplement par envie de faire grandir le vocabulaire, comme l’a mentionnĂ© Ă  plusieurs reprises le poĂšte Jorge Camacho, par exemple dans l’essai La Mava Lingvo (eo).

Cette tendance a Ă©tĂ© fortement critiquĂ©e par certains espĂ©rantophones dont la langue natale est agglutinante ou isolante, comme des sinophones[12], ainsi que par certains linguistes et professionnels de la langue : le traducteur et interprĂšte Claude Piron va d’ailleurs jusqu’à critiquer le recours inutile aux nĂ©ologismes empruntĂ©s Ă  des racines europĂ©ennes Ă©trangĂšres Ă  la langue. Dans son livre intitulĂ© La Bona Lingvo (eo), il soutient que l’espĂ©ranto est facile parce que sa structure se rapproche de celle de la pensĂ©e grĂące Ă  son principe agglutinant qui permet de s'exprimer en associant d'une maniĂšre crĂ©ative dans un mot composĂ© des morphĂšmes invariables et autonomes. L’auteure Anna Löwenstein et Renato Corsetti, ex-prĂ©sident de l’association mondiale d’espĂ©ranto, ont publiĂ© dans la veine de Piron sur le site bonalingvo.net.

De fait, il est assez frĂ©quent que les deux pratiques se heurtent ; les critiques de livres prennent en compte cet Ă©tat de fait Ă  leur parution, et il n’est pas rare de constater des discussions tranchĂ©es sur le sujet entre espĂ©rantophones, au mĂȘme titre que celles qui ont lieu en français concernant les rĂ©formes de l’orthographe.

Noms de pays

Pri Landnomoj, de Théophile Cart, fait le bilan des deux catégories de noms de pays et prend le parti de ne pas utiliser -io.

Originellement, Zamenhof propose deux catĂ©gories de noms de pays : ceux dĂ©coulant d’une ethnie, Ă  laquelle on ajoute -ujo (exemples franco → Francujo, italo → Italujo, ĉino → Ĉinujo) et ceux qui relĂšvent d’une existence gĂ©ographie qui a donnĂ© lieu Ă  un peuple (exemples Brazilo → brazilano, Irano → iranano, AĆ­stralio → aĆ­straliano).

Par neutralitĂ© et par souci d’homogĂ©nĂ©itĂ©, les noms de pays du premier groupe ont Ă©tĂ© Ă©crits en 1922 avec la finale -io, notamment dans certains numĂ©ros de la revue Esperanto de l’association mondiale d’espĂ©ranto. Ainsi : Francio, Italio, Ĉinio. On perd toutefois ainsi la possibilitĂ© de savoir si un pays appartient Ă  l’un des deux groupes de formation : dit-on ĉilo ou ĉiliano, pour le Chili (Ĉilio) ?

Une troisiĂšme voie est suivie par d’autres espĂ©rantophones, en systĂ©matisant le suffixe -lando Ă  tous les noms de pays : Ĉinlando, Brazillando, etc.

L’AcadĂ©mie d’espĂ©ranto a tentĂ© de trancher sur le sujet en 1908 (dĂ©saccord), 1974 (accord), 1985, 1989 et 2003, mais les deux pratiques subsistent, et certains Ă©crivains ont mĂȘme publiĂ© des essais sur le sujet, par exemple Rusoj loĝas en Rusujo (eo) d’Anna Löwenstein, en 2007, ou Pri Landnomoj de ThĂ©ophile Cart dĂšs 1927. Les diffĂ©rentes solutions sont comprĂ©hensibles. La derniĂšre dĂ©cision de l'AcadĂ©mie fait autoritĂ© majoritairement.

RĂ©forme des genres – Iĉisme et riisme

Depuis la fin des années 1990, quelques espérantophones aimeraient une stricte égalité apparente des formes masculine et féminine de la langue. Plusieurs propositions ont été formulées, mais elles demeurent peu connues et encore plus rarement utilisées.

Iĉisme

En espĂ©ranto la majoritĂ© des racines a une signification sĂ©mantiquement neutre (cf. PMEG §4.3) comme pour les animaux, les professions, et de façon gĂ©nĂ©rale les mots terminĂ©s par un suffixe (-an-, -ul-, -ist-, -ant-
). Cependant un petit nombre de racines a un sens exclusivement masculin (viro homme, patro pĂšre, frato frĂšre
) et un nombre encore plus restreint a un sens fĂ©minin (damo par exemple).

L’iĉisme consiste Ă  utiliser, en remplacement du prĂ©fixe vir- pour marquer le masculin et par symĂ©trie avec le suffixe fĂ©minin -in-, le suffixe -iĉ- (cf. Plena Manlibro de Esperanta Gramatiko Â§39.1.13)[13]. Par exemple Ɲafiĉo au lieu de virƝafo pour un bĂ©lier, Ɲafino et Ɲafo restant inchangĂ©s pour une brebis et un mouton.

Pour les personnes le prĂ©fixe vir- est rarement employĂ© contrairement au suffixe -in-. Ainsi le mot instruisto dĂ©signe un enseignant homme ou femme, alors que le mot instruistino dĂ©signe exclusivement une femme. Les partisans du suffixe -iĉ indique que celui-ci permettrait de rĂ©tablir une symĂ©trie, alors que d’autres rappellent que le mot instruisto Ă©tant neutre, il n’est pas nĂ©cessaire de lui accoler un suffixe.

Certains promoteurs de l’iĉisme militent Ă©galement pour que les quelques racines sĂ©mantiquement masculines et plus rarement fĂ©minines soient utilisĂ©es de façon neutre, par exemple : patro pour parent, patriĉo pour pĂšre, patrino pour mĂšre..

Pour la majoritĂ© des espĂ©rantistes, il suffit de rappeler la rĂšgle 11 du Fundamento, qui indique que lorsqu'il y a un mot composĂ©, comme tous les mots qui se terminent avec -in (ĂȘtre fĂ©minin), "le mot fondamental doit toujours ĂȘtre Ă  la fin". De ce fait, dĂšs sa crĂ©ation, l'espĂ©ranto peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une langue Ă©quitable aussi entre les genres. Les propositions prĂ©cĂ©dentes sont souvent considĂ©rĂ©es comme des complications inutiles.

Riisme

Le riisme est issu d’une proposition apparue dans les annĂ©es 1990, d’introduire en plus des modifications de l’iĉisme, le pronom ri pour la 3e personne en remplacement ou en complĂ©ment des pronoms existants (li pour le masculin, Ɲi pour le fĂ©minin et ĝi pour le neutre)[14]. D’autres locuteurs prĂ©fĂšrent l’utilisation de la contraction Ɲli ou du pronom neutre ĝi. Dans le courant des annĂ©es 2010, le pronom ri commence Ă  ĂȘtre utilisĂ© pour parler des personnes qui ne se reconnaissent ni dans le genre masculin ni dans le genre fĂ©minin, devenant de fait une sorte de 3e genre et perdant son caractĂšre de neutralitĂ© imaginĂ© lors de sa proposition initiale. Ces propositions n'ont pas d'Ă©quivalent dans les langues les plus parlĂ©es et ne sont pas utilisĂ©es par la trĂšs grande majoritĂ©.

Internet et nouvelle période d'expansion

lernu! premier site internet d'apprentissage de l'espéranto.

L'espéranto fait son apparition sur les réseaux sociaux généralistes et spécialisés permettant aux espérantophones et aux apprenants d'échanger avec des correspondants par messagerie électronique, listes de diffusion, VOIP et autres sites Internet.

En 2001, la version espĂ©rantophone de WikipĂ©dia est lancĂ©e, et franchit le cap des 215 000 articles au , des 250 000 articles le 18 septembre 2018, des 300 000 articles dĂ©but 2021. C'est une des 35 premiĂšres langues par le nombre d'articles, et ceci sans ĂȘtre soutenue par un Etat. Elle est devenue un des sites Internet espĂ©rantophones les plus populaires. En 2002, lernu! premier site internet d'apprentissage de l'espĂ©ranto voit le jour ; il sera suivi par plusieurs autres permettant Ă  plusieurs millions de personnes d'apprendre l'espĂ©ranto gratuitement en ligne ; Ă  partir de 2007, une rencontre annuelle dĂ©diĂ©e aux apprenants d'espĂ©ranto par Internet est crĂ©Ă©e : Somera Esperanto-Studado (SES). Dans le but de faciliter son emploi sur l’Internet, le chinois He Yafu a proposĂ© d’ailleurs de rapprocher l’espĂ©ranto de l’anglais et invente une rĂ©forme en 2002, le Mondlango, qui emploie notamment les 26 lettres de l’alphabet latin. Mais ce projet n'aboutit pas Ă  une langue parlĂ©e.

Depuis 2008, l'institut hongrois de langues Ă©trangĂšres ELTE-ITK propose des examens d'espĂ©ranto conformes au cadre europĂ©en commun de rĂ©fĂ©rence pour les langues (CECR) pour les niveaux B1, B2 et C1, donnant lieu Ă  dĂ©livrance d'un certificat reconnu dans les États membres de l'Union europĂ©enne. Par ailleurs, les dĂ©marches se poursuivent pour faire admettre l'espĂ©ranto comme langue Ă  part entiĂšre dans l'enseignement, et auprĂšs des organisations internationales pour son adoption comme langue internationale. La Hongrie propose une Ă©preuve d'espĂ©ranto au niveau du baccalaurĂ©at.

En , la Commission europĂ©enne rejette une demande qui visait Ă  faire de l’espĂ©ranto la langue recommandĂ©e pour le chant de l’hymne europĂ©en, au motif que, outre l’impossibilitĂ© lĂ©gale de la mesure, cela entrerait en conflit avec l’objectif de promotion de l’hĂ©ritage culturel des pays membres[15]. En une pĂ©tition est lancĂ©e dans le but de faire de l'espĂ©ranto une des langues officielles de l'Union europĂ©enne[16].

En 2016, EspĂ©ranto-France a lancĂ© une prĂ©paration Ă  une future Ă©preuve Ă©crite d'espĂ©ranto comme langue facultative au baccalaurĂ©at et propose aux lycĂ©ens intĂ©ressĂ©s de passer un bac blanc d'espĂ©ranto. Le premier examen blanc de ce type a eu lieu le samedi [17] - [18] ; cependant l’introduction de l'espĂ©ranto dans la liste des langues facultatives au baccalaurĂ©at dĂ©pend d’une dĂ©cision du ministĂšre de l’Éducation nationale. Le , la directrice gĂ©nĂ©rale de l’enseignement scolaire prĂ©cise par une lettre[19] qu’« il est tout Ă  fait possible d’entreprendre, dans les Ă©tablissements oĂč l’enseignement de l’espĂ©ranto pourrait se dĂ©velopper, une dĂ©marche expĂ©rimentale Ă  l’échelle locale ».

L'application Amikumu est lancĂ©e en 2017 par 2 espĂ©rantistes. Elle permet de repĂ©rer des espĂ©rantistes et des locuteurs d'autres langues Ă  proximitĂ©.

L'application gratuite Duolingo a dĂ©veloppĂ© un cours pour l'espĂ©ranto d'abord disponible en anglais, en espagnol et en portugais puis en français (sortie le 14 juillet 2020) et va l'ĂȘtre bientĂŽt en chinois. Il y a dĂ©jĂ  eu plus d'un million d'apprenants.

La facilité de la langue soulignée déjà par Tolstoï est encore accrue par les applications disponibles sur Internet[20].

Notes et références

Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l'article intitulĂ© « Évolutions de l'espĂ©ranto » (voir la liste des auteurs).
Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Riisme » (voir la liste des auteurs).
  1. Langue internationale : préface et manuel complet, Dr Esperanto, Varsovie, 1887, p. 8-9
  2. Pierre Janton, L’EspĂ©ranto, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , 4e Ă©d. (ISBN 978-2-13-042569-4)
  3. point 3) « Se ia el la tipografioj ne povas presi verkojn kun signetoj superliteraj (^) kaj (˘), ĝi povas anstataĆ­igi la signeton (^) per la litero “h” kaj la signeton (˘) tute ne uzadi. Sed en la komenco de tia verko devas esti presita: “ch=ĉ; gh=ĝ; hh=Ä„; jh=Ä”; sh=Ɲ”. »
  4. (eo) Christer KÉȘsᎇʟᎍᎀɎ, « Esperanto: komenco, aktualo kaj estonteco » PDF, p. 45–107. UEA : Rotterdam, 2010. (ISBN 978-92-9017-115-7)
  5. Dans un rapport intitulĂ© Esperanto as an International Auxiliary Language (L’espĂ©ranto comme langue auxiliaire internationale), publiĂ© en 1922, Inazƍ Nitobe avait Ă©crit : « On peut affirmer avec une certitude absolue que l’espĂ©ranto est de huit Ă  dix fois plus facile que n’importe quelle langue Ă©trangĂšre et qu’il est possible d’acquĂ©rir une parfaite Ă©locution sans quitter son propre pays. Ceci est en soi un rĂ©sultat trĂšs apprĂ©ciable. » « Source »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  6. (en) Dmitry Shlapentokh, The fate of Nikolai Marr’s linguistic theories: The case of linguisticsin the political context, Journal of Eurasian Studies, 2, 2011, p.60-73
  7. « Tant que le Juif n’est pas devenu le maĂźtre des autres peuples, il faut que, bon grĂ© mal grĂ©, il parle leur langue ; mais sitĂŽt que ceux-ci seraient ses esclaves, ils devraient tous apprendre une langue universelle (l’esperanto, par exemple), pour que, par ce moyen, la juiverie puisse les dominer plus facilement. », Adolf Hitler, Mein Kampf, tome 1, p. 540.
  8. (eo) Amiketo, logiciel pour taper les lettres accentuĂ©es de l’espĂ©ranto, pour Windows, Mac OS et Linux
  9. (eo) A. MathĂ©, « Bibliografio de planlingvaj periodajoj », Bibliografia organo de Rondo Takacs,‎ , p. 1, p. 2
  10. (eo) AcadĂ©mie d'espĂ©ranto, « Pri apartaj teknikaj bezonoj rilate al niaj alfabeto kaj ortografio », sur Akademio-de-Esperanto.org, (consultĂ© le ) : « la ortografio de Esperanto, kiel ĝi estas prezentita en la Fundamento de Esperanto, konformas perfekte al la karaktero de la lingvo, kaj ke neniu Ɲanĝo estas necesa aĆ­ dezirinda. ».
  11. (eo) Bertil Wennergren, « Bazaj elparolaj reguloj », sur Plena Manlibro de Esperanta Gramatiko,
  12. Aux pages 34-35 du numĂ©ro 2017/3 de la revue Internacia Pedagogia Revuo (eo), le chinois Huang Yinbao explique qu’à la lecture des magazines Esperanto et Kontakto, ainsi que du livre La Danĝera Lingvo d’Ulrich Lins, de nombreux mots crĂ©Ă©s par des europĂ©ens rendent actuellement difficile la comprĂ©hension de la langue internationale.
  13. (eo) Bertilo Wennergren, « PMEG », sur bertilow.com (consulté le ).
  14. Elizabeth LÉȘ᎛᎛ʟᎇ, « Riismo, la langue qu’on appelait autrefois espĂ©ranto », in Confessions d’une fanatique des langues, Payot et Rivages, 2009. (ISBN 2228904139)
  15. (en) « Refused request for registration - European Citizens' Initiative - European Commission »
  16. « L'Espéranto, langue officielle de l'Union européenne, maintenant ! », sur avaaz.org, (consulté le )
  17. «Des lycĂ©ens Ă  l’épreuve de l’espĂ©ranto »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), article du 14 juin 2016 publiĂ© dans le Journal de la Haute-Marne.
  18. « Bac blanc d’espĂ©ranto », article du 2 mars 2016 sur le site Internet Esperanto.Paris
  19. « Une rĂ©ponse du ministĂšre »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), article en page d’accueil du site esperanto-au-bac.fr
  20. EspĂ©ranto-france, « apprendre-l-esperanto-par-internet », site https://esperanto-france.org/,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • (eo) Ulrich Lins, La Danĝera Lingvo, 1973. (ISBN 5010031361)
  • François Lo Jacomo (eo) (dir. AndrĂ© Martinet), LibertĂ© ou autoritĂ© dans l'Ă©volution de l’espĂ©ranto, universitĂ© de Paris V (thĂšse de 3e cycle en Linguistique), Paris, 1981, 384 pages, thĂšse publiĂ©e par l’auteur.
  • (eo) Petro Stojan, Deveno kaj Vivo de la lingvo Esperanto, Institut espĂ©ranto de Flandres, 1953.
  • (eo) Gaston Waringhien, Lingvo kaj Vivo: Esperantologiaj Eseoj, Stafeto, 1959.

Articles connexes

Liens externes

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