Herbert Graf
Herbert Graf, né le à Vienne, Empire austro-hongrois, et mort le , à GenÚve, est un directeur de théùtre et metteur en scÚne d'opéra, auteur d'ouvrages sur l'opéra. Connu en psychanalyse comme « Le Petit Hans », il est le premier enfant analysé sous le contrÎle de Sigmund Freud.
Naissance |
Vienne |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 69 ans) GenĂšve |
Nationalité | Américaine et autrichienne |
PĂšre | Max Graf |
Profession | Producteur de théùtre, réalisateur et metteur en scÚne de spectacle lyrique (d) |
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L' « analyse » du petit garçon par son pĂšre, Max Graf, sous la conduite de Sigmund Freud, se dĂ©roule de janvier Ă mai 1908. Elle est publiĂ©e en 1909 dans le Jahrbuch fĂŒr psychoanalytische und psychopathologische Forschungen sous le titre original Analyse der Phobie eines fĂŒnfjĂ€hrigen Knaben. La premiĂšre traduction française du texte en 1928 par Marie Bonaparte, sous le titre Analyse d'une phobie chez un petit garçon de cinq ans (Le petit Hans), est reprise dans le recueil intitulĂ© Cinq psychanalyses paru en 1935 chez DenoĂ«l & Style. C'est Ă partir de cette premiĂšre « analyse d'enfant » que Freud confirme ses thĂ©ories de la sexualitĂ© infantile et qu'il montre comment la phobie, liĂ©e au complexe d'Ćdipe, s'organise Ă partir du complexe de castration et autour de la diffĂ©rence des sexes.
L'identité du « Petit Hans » de Freud est révélée en 1972, avec la parution des « Mémoires d'un homme invisible » (Memoirs of an Invisible Man), quatre interviews accordées par Herbert Graf au journaliste Francis Rizzo. Herbert Graf, au cours d'une brillante carriÚre artistique, est connu quant à lui pour avoir « inventé » le métier de metteur en scÚne d'opéra. Il a également eu une intense action pédagogique et il a milité en faveur de l'élargissement de l'accÚs à l'opéra pour toutes les classes sociales.
La phobie du « petit Hans »
Analyse de la phobie d'un garçon de cinq ans | |
Auteur | Sigmund Freud |
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Genre | Psychanalyse |
Version originale | |
Langue | Allemand |
Titre | Analyse der Phobie eines fĂŒnfjĂ€hrigen Knaben, |
Lieu de parution | Jahrbuch fĂŒr psychoanalytische und psychopathologische Forschungen |
Date de parution | 1909 |
Version française | |
Traducteur | Marie Bonaparte (PremiĂšre traduction) |
Ăditeur | Presses universitaires de France |
Collection | Revue française de psychanalyse |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1928 |
Herbert Graf, nĂ© le 10 avril 1903 Ă Vienne et mort Ă GenĂšve le 5 avril 1973 Ă GenĂšve, est « le vrai nom » du « petit Hans »[1]. « Jusqu'en 1972, date de la parution des « MĂ©moires d'un homme invisible », transcription des quatre interview accordĂ©es par Herbert Graf au journaliste Francis Rizzo », Ă©crivent Ălisabeth Roudinesco et Michel Plon, « on ne connaissait pas l'identitĂ© de ce âpetit garçon de 5 ansâ, devenu cĂ©lĂšbre sous le nom de âpetit Hansâ grĂące au rĂ©cit qu'avait fait Sigmund Freud de son analyse effectuĂ©e sous la conduite de Max Graf, son pĂšre »[2].
L' « analyse » du petit garçon par son pĂšre, sous le contrĂŽle de Freud, se dĂ©roule de janvier Ă mai 1908[3]. Freud, qui a Ă©crit l'histoire du « petit Hans » en juillet 1908, la publie sous le titre Analyse de la phobie d'un garçon de cinq ans (Analyse der Phobie eines fĂŒnfjĂ€hrigen Knaben) en fĂ©vrier 1909 dans le premier numĂ©ro du Jahrbuch fĂŒr psychoanalytische und psychopathologische Forschungen, nouveau pĂ©riodique dont Freud et Bleuler sont les directeurs, Jung le rĂ©dacteur en chef[3]. Le texte, traduit en français pour la premiĂšre fois par Marie Bonaparte, paraĂźt en 1928 dans la Revue française de psychanalyse sous le titre Analyse d'une phobie chez un petit garçon de cinq ans (Le petit Hans) ; il est repris dans la mĂȘme traduction en 1935 dans S. Freud, Cinq psychanalyses chez DenoĂ«l & Style[3].
Selon François Perrier, cette observation que Freud publie en 1909 est « une rĂ©fĂ©rence exemplaire et irremplaçable pour la comprĂ©hension du phĂ©nomĂšne phobique »[4] : pour Freud en effet, la phobie de Hans est liĂ©e au conflit Ćdipien et s'organise Ă partir du complexe de castration, liĂ© lui-mĂȘme Ă la diffĂ©rence des sexes[4]. Veronica MĂ€chtlinger considĂšre que c'est la premiĂšre « analyse d'enfant », Ă partir de laquelle Freud a Ă©laborĂ© ses thĂ©ories de la sexualitĂ© infantile[5].
L'« analyse » de Hans (1908-1909)
Max Graf, le pĂšre de « Hans », est un proche de Freud, et sa femme, la mĂšre de Hans, avait Ă©tĂ© en analyse chez Freud ; tous deux participent aux rĂ©unions de la SociĂ©tĂ© du mercredi[5]. Max Graf avait adressĂ© Ă Freud des comptes rendus sur la façon qu'avait son jeune fils de s'intĂ©resser au sexuel, Ă son corps et Ă celui des autres, un intĂ©rĂȘt centrĂ© sur la diffĂ©rence des sexes[5]. Les notes de Max Graf dans son observation de l'enfant sont prises dĂšs lâĂąge de trois ans de celui-ci. Et ce nâest quâĂ quatre ans et neuf mois que Hans prĂ©sente sa phobie[6].
Le « fait-pipi » (Wiwimacher)
Hans est prĂ©occupĂ© par son « fait-pipi » (Wiwimacher[note 1] - [3]), il demande Ă sa mĂšre si elle en a un aussi, il en attribue un Ă la vache que l'on trait, Ă la locomotive qui lĂąche de l'eau, au chien, au cheval, mais ni Ă la table, ni Ă la chaise[7]. Sa mĂšre le surprend Ă se livrer Ă des attouchements sur son pĂ©nis et le menace « de lui faire couper son âfait-pipiâ » s'il continue, ce qui n'entraĂźne encore aucun sentiment de culpabilitĂ© mais, note Freud, « lui fait acquĂ©rir le complexe de castration »[7]. Hans, qui poursuit ses explorations en s'enquĂ©rant de savoir si son pĂšre possĂšde, lui aussi, un « fait-pipi », s'Ă©tonne que sa mĂšre, adulte, « n'ait pas un âfait-pipiâ de la taille de celui d'un cheval »[7]. [note 2]
La naissance d'Anna
La naissance de sa sĆur Anna en octobre 1906, lorsque Hans a trois ans et demi, va constituer « le grand Ă©vĂ©nement de sa vie »[8]. Comme il semble d'une part accrĂ©diter la fable de la cigogne qui apporte des bĂ©bĂ©s, mais porte attention d'autre part Ă la trousse du mĂ©decin et aux cuvettes d'eau sanglantes dans la chambre de la parturiente, il fait montre ainsi, remarque Freud, de « ses premiers soupçons quant Ă la vĂ©ritĂ© de la fable »[7]. Le pĂšre de Hans rapporte que l'aversion du petit garçon « contre lâenfant nouveau-nĂ©e qui lui avait dĂ©robĂ© une part de lâamour de ses parents » et qui n'a pas tout Ă fait disparu tout en Ă©tant en partie surcompensĂ©e par une tendresse exagĂ©rĂ©e, lui a fait exprimer plusieurs fois le dĂ©sir suivant : « La cigogne ne devrait plus apporter dâenfant, nous devrions lui donner de lâargent afin quâelle nâen sorte plus de la grande caisse oĂč sont les enfants afin de les apporter »[8]. Comme l'explique Jean-Michel Quinodoz, Hans a compris qu'Anna se trouvait dans la grande caisse en question et quâelle en est sortie comme un « lumpf »[note 3] - [3] (mot de Hans pour dĂ©signer les selles)[8]. Hans mettra environ six mois Ă surmonter sa jalousie et Ă se convaincre de sa supĂ©rioritĂ© en matiĂšre de « fait-pipi » vis-Ă -vis de sa petite sĆur dont il constate au bain de cette derniĂšre que son fait-pipi « encore petit » deviendra plus grand quand Anna grandira. Freud relĂšve des manifestations d'autoĂ©rotisme, suivies peu aprĂšs d'un « choix de l'objet tout comme chez l'adulte », avec de l'inconstance, une prĂ©disposition Ă la polygamie, tandis que se prĂ©sentent Ă©galement des traits d'homosexualitĂ© : « Notre petit Hans semble vraiment ĂȘtre un modĂšle de toutes les perversitĂ©s », Ă©crit-il[9]. Ă la suite de toutes sortes d'Ă©mois amoureux et d'un rĂȘve fait Ă 4 ans et demi, traduisant le refoulement dĂ©sormais du dĂ©sir de se livrer Ă l'exhibitionnisme devant des petites filles comme cela lui Ă©tait arrivĂ© l'Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dent, la pĂ©riode se clĂŽt pour Hans en train d'assister Ă nouveau au bain d'Anna, sur la reconnaissance de la « diffĂ©rence entre les organes gĂ©nitaux masculins et fĂ©minins »[10].
DĂ©but de la phobie des chevaux (la « bĂȘtise »)
C'est alors qu'il commence de souffrir d'une phobie importante (Ă situer dans le registre d'une nĂ©vrose infantile) : il refuse de quitter la maison et d'aller dans la rue, oĂč il a peur d'ĂȘtre mordu par un cheval[5]. Or, avant l'Ă©closion de cet Ă©tat anxieux, Hans a fait un « rĂȘve de punition », explique Freud, « dans lequel la mĂšre bien-aimĂ©e, avec laquelle il peut âfaire cĂąlinâ, est partie », rĂȘve qui fait Ă©cho Ă l'Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dent, lorsque sa mĂšre le prenait dans son lit chaque fois qu'il manifestait de l'anxiĂ©tĂ© et quand son pĂšre Ă©tait absent[10]. Hans, au moment d'une nouvelle crise d'angoisse Ă l'idĂ©e de la promenade du lendemain et « crainte que le cheval vienne dans sa chambre », avoue Ă sa mĂšre un soir qu'il ne parvient qu'imparfaitement Ă cesser, comme elle le lui demande, de « toucher avec sa main son âfait-pipiâ »[11]. Commentaire de Freud : « Voici donc le dĂ©but de l'angoisse comme de la phobie ». Il faut distinguer en effet la phobie de l'angoisse : tandis que la tendresse croissante pour la mĂšre exprime une aspiration libidinale refoulĂ©e Ă laquelle rĂ©pond l'apparition de l'angoisse, cette transformation irrĂ©versible de la libido en angoisse « doit trouver un objet de substitution qui constituera le matĂ©riel phobique »[12]. Freud conseille au pĂšre de dire pour l'instant Ă Hans que « cette histoire de chevaux est une âbĂȘtiseâ » et, ajoutent Ălisabeth Roudinesco et Michel Plon, que « sa peur provient de son trop grand intĂ©rĂȘt pour le âfait-pipiâ des chevaux ». Il suggĂšre par ailleurs au pĂšre d'entreprendre l'initiation sexuelle de l'enfant pour que celui-ci admette que « sa mĂšre et toutes les autres crĂ©atures fĂ©minines â ainsi qu'il pouvait s'en rendre compte d'aprĂšs la petite Anna â ne possĂ©daient pas du tout de âfait-pipiâ »[12].
La grande girafe et la girafe chiffonnée
Un peu plus tard, la phobie va s'Ă©tendre Ă tous les grands animaux (girafes, Ă©lĂ©phants, pĂ©licans). Pour Freud, cette peur des grands animaux renvoie Hans Ă son insatisfaction concernant la dimension actuelle de son pĂ©nis. Le petit garçon rend compte un matin de son incursion nocturne dans le lit de ses parents « en expliquant qu'il y avait dans sa chambre une grande girafe et une girafe chiffonnĂ©e : âLa grande, dit-il, a criĂ© que je lui avais enlevĂ© la chiffonnĂ©e. alors elle a cessĂ© de crier, et alors je me suis assis sur la girafe chiffonnĂ©eâ. »[13]. Freud interprĂšte que le « s'asseoir » sur la girafe chiffonnĂ©e reprĂ©sentant les organes gĂ©nitaux fĂ©minins indique « âune prise de possessionâ, fondĂ©e sur un fantasme de dĂ©fi envers le pĂšre » (la grande girafe qui reprĂ©sente le grand pĂ©nis paternel), en mĂȘme temps que ce dĂ©fi recouvre la crainte que la mĂšre trouve le « fait-pipi » de l'enfant « bien petit en comparaison de celui du pĂšre »[14].
La visite de Hans au Professeur Freud
Le 30 mars 1908, rapportent Ălisabeth Roudinesco et Michel Plon, « Hans vient avec son pĂšre chez Freud. L'entretien est bref »[14]. Freud en effet « n'intervint qu'une fois au cours de la âcureâ, [...] mais ce fut essentiel », prĂ©cise Veronica MĂ€chtlinger. Il a compris que les dĂ©tails effrayants dans l'apparence des chevaux (le « noir autour de la bouche des chevaux »[14]) dĂ©signent les binocles et la moustache de son pĂšre. Hans remarque alors : « Le professeur parle-t-il avec le bon Dieu pour qu'il puisse savoir tout ça d'avance ? »[5]. L'explication donnĂ©e par Freud Ă Hans est que celui-ci « a peur de son pĂšre âjustement parce qu'il aime tellement sa mĂšreâ »[14].
AprĂšs cet entretien, une amĂ©lioration se fait sentir. L'enfant, qui peut maintenant nommer ses craintes, manifeste, au cours d'une conversation avec son pĂšre, sa peur « de voir tomber les chevaux attelĂ©s Ă un omnibus » (il avait rĂ©ellement assistĂ© Ă une telle scĂšne, un jour oĂč, malgrĂ© sa « bĂȘtise », il Ă©tait allĂ© se promener avec sa mĂšre). La phobie se dĂ©clare lorsque l'angoisse, qui n'avait rien Ă voir Ă l'origine avec les chevaux, se transpose sur ces animaux, « ainsi Ă©levĂ©s, commente Freud, âĂ la dignitĂ© d'objet d'angoisseâ, pour des raisons liĂ©es Ă l'histoire de l'enfant » : Hans, plus petit, avait une passion pour les chevaux, avait vu un camarade tomber de cheval et se souvenait de l'histoire d'un cheval blanc susceptible de mordre les doigts. Il avait dĂ©sirĂ© et craint Ă la fois que son pĂšre tombĂąt ainsi, qu'il soit mort, ce qui lui aurait permis d'avoir accĂšs Ă la possession de sa mĂšre en dĂ©pit d'une comparaison peu avantageuse pour lui. Ă partir de lĂ , et mĂȘme si la peur des chevaux persiste, Hans se montre plus libre avec son pĂšre, veut mĂȘme le mordre, « preuve qu'il l'a identifiĂ© au cheval tant redoutĂ© »[15].
DĂ©nouement
D'aprĂšs Roudinesco et Plon, l'analyse prend dĂšs lors un autre tour. La mĂšre revient au premier plan par le bais de « fantasmes excrĂ©mentiels et de rĂ©actions phobiques Ă la vue de culottes jaunes et noires »[16]. Surviennent ensuite le « fantasme du plombier qui perfore l'estomac de Hans au moyen d'un foret et la peur de se baigner dans une grande baignoire ». En insistant sur la juxtaposition de cette peur de la baignoire avec les fantasmes excrĂ©mentiels, qui renvoient Ă l'intĂ©rĂȘt puis au dĂ©goĂ»t de Hans pour les fĂšces (les « loumfs »), eux-mĂȘmes reliĂ©s au plaisir qu'avait Hans d'accompagner sa mĂšre aux toilettes, il apparaĂźt Ă Freud que pour Hans, « les voitures sont chargĂ©es, comme les ventres des mĂšres le sont, d'enfants-excrĂ©ments : la chute des chevaux, comme celle des âloumfsâ, est la reprĂ©sentation d'une naissance »[16]. Freud souligne Ă ce propos « le caractĂšre signifiant de l'expression mettre bas. Le cheval qui tombe n'est donc pas seulement le pĂšre qui meurt, c'est aussi la mĂšre qui accouche ». En verbalisant de la sorte son souhait d'Ă©carter son pĂšre et en reconnaissant son dĂ©sir de possĂ©der sa mĂšre, Hans trouve toutefois un arrangement Ă la situation : « son pĂšre sera le grand-pĂšre des enfants que lui, Hans, a avec sa mĂšre ». Et pour dĂ©dommager son pĂšre, il l'imagine mariĂ© avec sa propre mĂšre, la grand-mĂšre paternelle de Hans[16].
Dans un dernier fantasme, un plombier change le « fait-pipi » de Hans pour un plus grand, ce qui marque pour le petit garçon sa sortie de l'Ćdipe et sa victoire sur sa peur de la castration[16].
Postface de Freud en 1922
Par la suite, rapporte Jean-Michel Quinodoz, Sigmund Freud perd de vue lâenfant ainsi que ses parents, mais dans une postface ajoutĂ©e en 1922, il raconte quâil a reçu cette annĂ©e-lĂ la visite dâun jeune homme qui a dĂ©clarĂ© « ĂȘtre le petit Hans quâil avait dĂ©crit dans lâarticle de 1909 ». Heureux dâapprendre que « lâenfant auquel âon avait prĂ©dit tous les malheursâ [...] se portait parfaitement et ne souffrait plus dâinhibition », il apprend aussi qu'aprĂšs coup, ses parents avaient divorcĂ© et sâĂ©taient remariĂ©s chacun de leur cĂŽtĂ©. Il constate enfin qu'Herbert Graf, jeune homme, « nâavait gardĂ© aucun souvenir de sa cure psychanalytique »[8].
Herbert Graf, le premier metteur en scÚne d'opéra
« Jâai toujours pensĂ© que le metteur en scĂšne est lâhomme invisible de lâopĂ©ra ou devrait lâĂȘtre. Câest la nature mĂȘme de son travail de rester dans les coulisses, et de laisser les feux de la rampe Ă lâĆuvre elle-mĂȘme. »
â Herbert Graf, 1972, « MĂ©moires dâun homme invisible »
Ainsi s'exprime l'homme, Herbert Graf, qui « a derriÚre lui presque cinquante ans de carriÚre internationale (Met de New York, débuts en Italie avec la Callas à la Scala, Opéra de Zurich puis de GenÚve) »[17].
Jeunesse (1903-1925)
NĂ© Ă Vienne, Autriche-Hongrie, le 10 avril 1903, Herbert Graf grandit dans un environnement dâartistes et dâintellectuels, en particulier musiciens[18] grĂące Ă sa mĂšre, Olga nĂ©e Hoenig (1877-1961)[19], qui Ă©tait violoniste, et Ă son pĂšre, Max Graf, critique musical, musicologue et professeur dâesthĂ©tique musicale au Musikwissenschaftlisches Institut de Vienne. Il acquiert ainsi dĂšs son plus jeune Ăąge un riche bagage culturel et le goĂ»t pour les innovations. En effet, son pĂšre, Max Graf, adepte dĂ©clarĂ© de FrĂ©dĂ©ric Nietzsche, proche de Gustave Mahler, Arnold Schoenberg et Richard Strauss[20], est passionnĂ© par les transformations culturelles, artistiques et politiques que connaĂźt Vienne au tournant du XXe siĂšcle. Il Ă©crit plusieurs ouvrages de musicologie, dâhistoire de la musique, ainsi que de trĂšs nombreux articles sur des sujets non seulement musicaux, mais aussi politiques ou philosophiques. Il est lâun des rares critiques de lâĂ©poque Ă apporter son soutien Ă la rĂ©volution musicale initiĂ©e par Arnold Schoenberg[21] dont il pressent lâimportance future[22].
Le jeune Herbert Graf est passionnĂ© dĂšs lâenfance par lâopĂ©ra. Son pĂšre lui fait profiter de ses billets de faveurs quâil reçoit dans le cadre de son mĂ©tier, ce qui permet Ă Herbert Graf de dĂ©velopper aisĂ©ment cette passion. Ă cette Ă©poque, la mise en scĂšne des Ćuvres lyriques vient de prendre un tournant Ă Vienne, sous lâimpulsion du scĂ©nographe Alfred Roller et du compositeur Gustave Mahler[23]. AprĂšs sa conversion au protestantisme, ce dernier avait Ă©tĂ© nommĂ© Ă la direction de lâOpĂ©ra impĂ©rial de Vienne (aujourd'hui OpĂ©ra d'Ătat de Vienne). Herbert Graf avait ainsi Ă©tĂ© sensibilisĂ© au dĂ©veloppement des innovations apportĂ©es par Mahler, quâil appelle « parrain »[24], et par Roller, son futur professeur.
Adolescent, Herbert Graf est envoyĂ© passer des vacances Ă Berlin chez sa tante. Son pĂšre le recommande auprĂšs du dramaturge Max Reinhardt[25], ce qui permet au jeune Herbert de suivre assidument le travail de celui-ci. Max Reinhardt est alors en train dâopĂ©rer en Europe une rĂ©volution dans la mise en scĂšne thĂ©Ăątrale et dirige en pleine guerre trois thĂ©Ăątres berlinois. Ă son retour de Berlin, Herbert Graf enthousiasmĂ© « sentit que câĂ©tait sa mission de faire pour lâopĂ©ra ce que Reinhardt avait fait pour le thĂ©Ăątre »[26]. Il se destine alors Ă devenir metteur en scĂšne lyrique, un mĂ©tier qui, tel quâon le comprend aujourdâhui comme interprĂšte de lâensemble dâune Ćuvre, nâexistait pas encore. Ă cette Ă©poque en effet, le dispositif de mise en scĂšne lyrique se limite le plus souvent aux tĂąches du rĂ©gisseur et rĂ©sulte dâun compromis entre lâhistorique des reprĂ©sentations dâune Ćuvre dans une salle et les choix et exigences des chefs dâorchestre et des chanteurs Ă un moment donnĂ©. Il nây a donc aucune Ă©cole pour former Ă cette profession. Herbert Graf opte pour une triple formation : chant Ă lâAkademie fĂŒr Musik und Darstellende Kunst, piano et thĂ©orie musicale au Musikwissenschaftlisches Institut de lâUniversitĂ© de Vienne auprĂšs de Guido Adler, et construction de dĂ©cors auprĂšs dâAlfred Roller.
En 1925, il soutient sa thĂšse intitulĂ©e Richard Wagner, metteur en scĂšne[27]. Il y dĂ©finit ce quâest la mise en scĂšne lyrique, son histoire, son dĂ©veloppement moderne et en propose une vision qualitative. Sont dĂ©jĂ prĂ©sents des aspects pour lesquels Herbert se battra sa vie durant, tels que la dĂ©mocratisation de lâopĂ©ra, la mise en scĂšne basĂ©e sur la partition plutĂŽt que sur le livret, la cohĂ©rence et lâharmonisation des diffĂ©rentes composantes de la reprĂ©sentation lyrique. Pour le remercier de lâexemplaire quâil lui a dĂ©dicacĂ©, Siegfried Wagner, le fils de Richard Wagner, invite Herbert Graf dans la loge familiale Ă Bayreuth. Cette thĂšse est dĂ©diĂ©e Ă Nietzsche, et ses deux pages dâintroduction sont orientĂ©es par la conception du fantasme chez Sigmund Freud. On trouve ainsi dĂšs sa thĂšse la marque conceptuelle de la proximitĂ© dâHerbert Graf et de son entourage avec Nietzsche et avec la psychanalyse, en particulier avec la problĂ©matique freudienne de lâharmonie ou concordance (en allemand, Einstimmung[28]) dans la façon dont le jeune metteur en scĂšne va traiter les liens entre paroles, images et musique, et concevoir leurs effets sur un public.
DĂ©but de carriĂšre (1926-1933)
Ses Ă©tudes Ă peine achevĂ©es, Herbert Graf souhaite quitter Vienne[29] dont le conservatisme lui paraĂźt un frein Ă ses dĂ©sirs dâinnovation. Ses premiers engagements de metteur en scĂšne le conduisent Ă MĂŒnster en Allemagne, oĂč il travaille, de fait dĂšs 1925, puis Ă Breslau et Ă Frankfort, oĂč il crĂ©e lâopĂ©ra Von heute auf Morgen dâArnold Schoenberg en 1929 et dirige lâĂ©cole dâopĂ©ra au Conservatoire Hoch de 1930 Ă 1933.
Il travaille Ă©galement Ă BĂąle, en Suisse, oĂč il met en scĂšne Arabella avec Richard Strauss au pupitre, ainsi quâĂ Prague. Ses mises en scĂšne sont innovantes et parfois provocantes : un Lohengrin sans cygne, un Don Giovanni en smoking, et un FreischĂŒtz dans lequel Samuel est dĂ©sincarnĂ© et prĂ©sent uniquement sous la forme dâune voix sonorisĂ©e, une utilisation inhabituelle de la machinerie scĂ©nique, comme notamment Ă Frankfort. Il acquiert ainsi une rĂ©putation dâ « enfant terrible ». Il met Ă©galement en scĂšne des opĂ©ras modernes, tels que Maschinist Hopkins de Max Brand et Grandeur et dĂ©cadence de la ville de Mahagonny de Kurt Weil.
Ătats-Unis (1934-1945)
En 1934, Herbert Graf part une premiĂšre fois aux Ătats-Unis. Lâorchestre de Philadelphie, animĂ© du dĂ©sir de rĂ©volutionner la mise en scĂšne lyrique et de concurrencer le Metropolitan Opera de New York (le Met), lui a proposĂ© la crĂ©ation de productions dâopĂ©ras non conventionnelles, voire expĂ©rimentales, pour une saison. Lâaventure se rĂ©vĂšle intĂ©ressante, mais ne sera pas reconduite pour des raisons financiĂšres[30]. Herbert Graf acquiert lĂ aussi une rĂ©putation de bad boy qui lui fait craindre de voir se fermer les portes des grandes scĂšnes lyriques conventionnelles.
Entre 1935 et 1938, il continue de travailler en Europe et, particuliĂšrement lâĂ©tĂ©, pour les festivals europĂ©ens, notamment le Festival de Salzbourg[31], avec les plus prestigieux chefs dâorchestre de lâĂ©poque : Les MaĂźtres Chanteurs et La FlĂ»te EnchantĂ©e avec Arturo Toscanini Ă Salzbourg[32], Fidelio et Don Giovanni avec Bruno Walter Ă Paris, TannhĂ€user avec Wilhelm FurtwĂ€ngler Ă lâOpĂ©ra dâĂtat de Vienne.
Sa prĂ©sence rĂ©pĂ©tĂ©e sur les scĂšnes europĂ©ennes finit par attirer lâattention du directeur du Met de New York, Edward Johnson, qui en 1936, Ă la grande surprise dâHerbert, lui adresse une proposition dâengagement. Celui-ci Ă©migre alors aux Ătats-Unis. Selon le tĂ©moignage de Peter Clark, responsable des archives du Met, son contrat sera le premier Ă porter le titre de metteur en scĂšne (stage director) au lieu de rĂ©gisseur de scĂšne (stage manager).
Sa premiĂšre mise en scĂšne au Met, Samson et Dalila, crĂ©Ă©e le 26 dĂ©cembre 1936, recueille de bonnes critiques[33]. Suivent de multiples mises en scĂšne, entre autres Les Contes dâHoffmann en 1937, Otello en 1937, La Force du Destin en 1943, LâAnneau des Nibelungen en 1947. Son engagement au Met se poursuivra jusquâen 1960[34].
En 1939, il est directeur de scĂšne et dâexploitation du spectacle dâinauguration de la Foire mondiale de New York. Cette mĂȘme annĂ©e, il entame Ă©galement une collaboration rĂ©guliĂšre avec lâopĂ©ra de MontrĂ©al, au Canada.
En 1941, il fonde le dĂ©partement lyrique du Berkshire Music Center Ă Boston[35] - [36]. DĂ©sireux de voir lâopĂ©ra sâouvrir Ă toutes les classes sociales, il prend parti en faveur de la traduction des livrets dâopĂ©ra dans la langue du public local, et monte Ă Philadelphie Les Noces de Figaro et Falstaff en anglais. En 1944, la National Broadcasting Company (NBC) de New York lâinvite Ă faire partie dâun petit groupe qui rĂ©aliser les premiĂšres retransmissions tĂ©lĂ©visuelles lyriques, puis le nomme directeur de son dĂ©partement lyrique[37].
Il prend la nationalité américaine en 1943.
Retour en Europe (1945-1960)
DĂšs la fin de la guerre, il part en Europe oĂč il est invitĂ© Ă participer en tant que conseiller Ă la reconstruction du Staatsoper de Vienne[38]. Il poursuit nĂ©anmoins son activitĂ© de directeur du dĂ©partement lyrique de la NBC jusquâen 1946 et rĂ©alise en tout une dizaine de mises en scĂšne pour cette chaĂźne de tĂ©lĂ©vision, plus deux opĂ©ras Ă la TĂ©lĂ©vision Italienne de Milan. Il se rend sporadiquement Ă Hollywood, oĂč il travaille avec les chanteurs Mario Lanza et Lauritz Melchior, et contribue notamment Ă la mise en scĂšne des parties lyriques du film de la Metro Goldwyn Mayer (M.G.M.) produit par Joe Pasternak, This Time for Keeps (1947), avec Esther Williams, dans une rĂ©alisation de Richard Thorpe.
Entre 1950 et 1960, il dirige le département lyrique du Curtis Institute de musique à Philadelphie. Il est aussi conseiller artistique et technique pour le plan du nouveau Théùtre du Festival de Salzbourg.
Son activitĂ© de metteur en scĂšne se poursuit au Met et bĂ©nĂ©ficie du nouveau souffle quâapporte Rudolf Bing Ă la tĂȘte du Met dĂšs 1950. Herbert Graf y est nommĂ© premier metteur en scĂšne. On peut estimer quâentre 1936 et 1960, sur les 252 productions que consigne la base de donnĂ©es historiques du Met, il signe une centaine de mises en scĂšne nouvelles. La production dâun Don Giovanni avec Karl Böhm, dont il crĂ©e la mise en scĂšne en 1957, y sera reprise jusquâen 1983 et mise Ă lâhonneur bien aprĂšs son dĂ©cĂšs lors des festivitĂ©s du 100e anniversaire du Met. Il travaille avec des stars lyriques comme Lotte Lehmann, Lily Pons, Kirsten Flagstad, Lauritz Melchior, Lawrence Tibbett, et des chefs dâorchestre renommĂ©s tels que Bruno Walter, Fritz Busch, George Szell, Fritz Reiner, Fritz Stiedry, Thomas Beecham, Dimitri Mitropoulos. Plus tard, il assistera et encouragera lâavĂšnement de nouveaux talents, tels que Nicolas Stevens, Jan Peerce, Leonard Warren, Eleanor Steber, Richard Tucker, Roberta Peters, Robert Merrill, ainsi que de plusieurs compositeurs et chefs dâorchestre.
Il multiplie aussi les rĂ©alisations hors du cadre du Met un peu partout aux Ătats-Unis, dans de petites comme dans de grandes villes, notamment Ă San Francisco, Cleveland, Chicago. Ă Colorado Springs[39], il crĂ©e un lieu de production lyrique en plein air, Red Rocks. Entre 1939 et 1960, il montera une douzaine dâopĂ©ras en français Ă MontrĂ©al[40].
Ă partir de 1945 et jusquâĂ la fin de sa vie, il continuera Ă signer dâinnombrables mises en scĂšne en Europe et aux Ătats-Unis : au Festival de Salzbourg, il met en scĂšne notamment Otello en 1951 (dirigĂ© par Wilhelm FurtwĂ€ngler, avec RamĂłn Vinay), Don Giovanni en 1953 (dirigĂ© par FurtwĂ€ngler, dans la scĂ©nographie mythique de Clemens Holzmeister, avec Cesare Siepi, Elisabeth GrĂŒmmer et Elisabeth Schwarzkopf, spectacle qui fut Ă©galement filmĂ©), Elektra en 1957 (dirigĂ© par Dimitri Mitropoulos, avec Inge Borkh, Lisa Della Casa, Jean Madeira, Max Lorenz et Kurt Böhme), au Festival de VĂ©rone (ville qui lui dĂ©cerne le « Prix Orfeo » pour sa mise en scĂšne dâAĂŻda en 1955) et au Festival de Florence, ainsi quâĂ Amsterdam, Londres (au Royal Opera House de Covent Garden, en 1958 et 1959), Venise, Naples, Bruxelles, Rome, Palerme, Milan oĂč, Ă lâoccasion du spectacle dâouverture de la saison de La Scala en 1951, il accompagne les dĂ©buts de Maria Callas[41].
Suisse (1960-1973)
En 1960, il est nommĂ© directeur de lâOpĂ©ra de Zurich, oĂč sa premiĂšre production, un Otello avec James McCracken, obtient un vif succĂšs. Il fonde lâAssociation des amis de lâInternational Opera Studio de Zurich et sâattache Ă moderniser le fonctionnement du thĂ©Ăątre. Une sĂ©rie de dĂ©saccords avec les autoritĂ©s de la ville, la tradition des employĂ©s du thĂ©Ăątre, une mĂ©sentente entre l'orchestre et un chef d'orchestre, et lâanimositĂ© dâune certaine presse le poussent Ă dĂ©missionner en 1962[42].
Il poursuit ses collaborations avec les opĂ©ras de nombreuses villes europĂ©ennes et amĂ©ricaines, et avec des festivals : ainsi, au Festival de Salzbourg, il monte Simone Boccanegra en 1961 (dirigĂ© par Gianandrea Gavazzeni, avec Tito Gobbi), puis La Rappresentazione di anima e di corpo dâEmilio de' Cavalieri, production crĂ©Ă©e en 1968 et reprise chaque annĂ©e jusquâen 1973[43].
En 1965, il est nommé directeur général du Grand Théùtre de GenÚve et obtient la scission de la direction en deux postes : la direction artistique et la direction administrative, innovation qui se répandra ensuite dans presque toutes les salles lyriques du monde.
Il est convaincu quâune scĂšne lyrique trouve sa richesse dans le mĂ©lange entre artistes locaux et artistes internationaux, entre artistes reconnus et jeunes prometteurs. Ă GenĂšve comme Ă Zurich, il fait venir des interprĂštes Ă©trangers de premier plan (Lisa Della Casa, Inge Borkh ou Teresa Berganza), tout en sâattachant la collaboration de chanteurs, de compositeurs et de chefs dâorchestre suisses (Heinrich Sutermeister, Arthur Honnegger, Ernest Ansermet). « Au cours des huit saisons de sa direction, il hisse le Grand ThĂ©Ăątre au rang des meilleurs thĂ©Ăątres lyriques dâEurope. »[44]
Par ailleurs, il participe en tant que conseiller Ă la rĂ©novation du Grand ThĂ©Ăątre de GenĂšve, ainsi quâĂ la construction du nouveau Metropolitan Opera de New York. Ces demandes de conseils, adressĂ©es au metteur en scĂšne dâexpĂ©rience quâil est alors devenu, consacrent lâimportance quâil a toujours accordĂ©e Ă lâarchitecture des scĂšnes lyriques[45] et Ă leur histoire, ainsi quâaux dimensions pratiques de la rĂ©alisation des spectacles. Non seulement lâarchitecture dâune salle lyrique reflĂšte la division en classes dâune sociĂ©tĂ© donnĂ©e, mais elle dĂ©termine aussi partiellement la façon dont le metteur en scĂšne va rĂ©gler lâaction scĂ©nique en tenant compte ou non du regard et de lâĂ©coute du public (le fameux « quatriĂšme mur » imaginaire entre la scĂšne et la salle de Wolfgang von Goethe et Denis Diderot).
Herbert Graf dĂ©pose, aux Ătats-Unis en 1965, un brevet portant sur deux dispositifs scĂ©niques, qui proposent un concept de captation en salle des images et du son adaptĂ© Ă la mĂ©tamorphose de la relation entre Ćuvre lyrique et public que crĂ©ent, pour la rĂ©ception dâun opĂ©ra, les retransmissions tĂ©lĂ©visĂ©es[46].
De plus, durant sa direction au Grand ThĂ©Ăątre de GenĂšve, sâinspirant du modĂšle amĂ©ricain des workshops et de ses prĂ©cĂ©dentes expĂ©riences, il crĂ©e un Centre lyrique international destinĂ© Ă la formation de jeunes chanteurs et, en 1969, lâĂcole de danse du Grand ThĂ©Ăątre. Il engage de jeunes chanteurs comme JosĂ© van Dam, Ăric Tappy, Della Jones, Evelyn Brunner et lance ainsi leur carriĂšre, et encourage lâascension de jeunes chefs dâorchestre tels que Carlos Kleiber. Il invite Ă©galement des chanteurs accomplis, comme Graziela Sciutti, pour des Master Classes. Il privilĂ©gie la crĂ©ation de nouvelles productions et cherche un Ă©quilibre entre tradition et innovations : il met en scĂšne Raskolnikov dâHeinrich Sutermeister ; La FlĂ»te enchantĂ©e dans des costumes et dĂ©cors dâOskar Kokoschka quâil fait venir Ă GenĂšve en 1965 ; Jeanne dâArc au bĂ»cher dâArthur Honegger dirigĂ© par Ernest Ansermet en 1966 ; Aida de Verdi avec Georges WakhĂ©vitch en 1969 ; la mĂȘme annĂ©e, reprise de la version originale de Boris Godounov de Moussorgsky, dont la captation sera transmise en 1970 par la TĂ©lĂ©vision Suisse Romande (TSR) ; Belshazzar, oratorio de Haendel en 1972[47].
Enfin, comme Ă Zurich, il dĂ©veloppe le domaine du broadcast, avec des retransmissions radio et tĂ©lĂ©visuelles des opĂ©ras, ceci afin de rendre lâart lyrique accessible Ă tous, ce qui a Ă©tĂ© une prĂ©occupation majeure et constante de son activitĂ© de metteur en scĂšne comme de directeur dâopĂ©ra.
Entre 1968 et 1972, suivant les notes et dessins dâAdolphe Appia[48], il conçoit entiĂšrement la scĂ©nographie, les dĂ©cors et les costumes dâune nouvelle production du Ring dont on trouvait dĂ©jĂ les prĂ©misses dans sa thĂšse de 1925, puis un Parsifal avec Armin Jordan.
En 1971, il signe un film de la Rappresentatione di Anima e di Corpo dâEmilio de' Cavalieri, avec notamment JosĂ© van Dam, le ballet et le chĆur du Festival de Salzbourg, pour lâĂsterreischicher Rundfunkt (O.R.F.) et Zweites Deutsches Fernsehen (Z.D.F.).
On peut suivre depuis sa thĂšse et dans les ouvrages quâil a publiĂ©s en allemand et en anglais au fil de sa vie, lâĂ©laboration continue Ă laquelle Herbert Graf a soumis la façon de conduire ce mĂ©tier de metteur en scĂšne lyrique quâil avait inventĂ©, avec les problĂšmes artistiques qui lâont animĂ© depuis lâadolescence. Lâinterview quâil accorde en 1970 Ă la revue amĂ©ricaine Opera News sous lâintitulĂ© MĂ©moires dâun homme invisible, dessine un bilan rĂ©trospectif de son Ćuvre, de mĂȘme que lâautobiographie quâil a commencĂ© Ă Ă©crire, mais que son dĂ©cĂšs ne lui a pas laissĂ© le temps de finir ni de publier.
Ă la suite du choc causĂ© par un accident sur la scĂšne du Grand ThĂ©Ăątre, Herbert Graf tombe malade. Il dĂ©cĂšde moins dâune annĂ©e aprĂšs, en avril 1973, peu avant son 70e anniversaire.
Publications d'Herbert Graf
- (de) Herbert Graf, Wagner als Regisseur, Studien zu einer Entwicklungsgeschichte der Opernregie, tapuscrit, 1925. Traduction française par François Dachet et Marc Dorner, Richard Wagner Metteur en scĂšne, Cahiers de lâUnebĂ©vue, LâunebĂ©vue Ă©diteur, Paris, 2011, (ISBN 9782914596312) - Exemplaire original en allemand dĂ©posĂ© et consultable Ă la BibliothĂšque de GenĂšve, Suisse (Manuscrits et archives privĂ©es, fonds Graf).
- (de) Das Repertoire der öffentlichen Opern- und SingspielbĂŒhnen in Berlin seit dem Jahre 1771, DĂŒnnebeil, Berlin, 1934.
- (en) The Opera and its Future in America, 1941.
- (en) Opera for the people, New York, Da Capo Press, (1re Ă©d. University of Minnesota Press, 1951) (ISBN 0-306-70984-8)
- (en) Producing Opera for America, ZĂŒrich / New-York, Atlantis Books, 1961, reprint 1963.
- (de) Das Repertoire der öffentlichen Opern und SingspielbĂŒhne in Berlin seit 1771, Afa-Verlag, H. DĂŒnnebeil, 1934.
- The opera and its Future in America, New York, W.W. Norton Company, 1941.
- (en) Opera for the People, Minneapolis, University of Minnesota Press, 1951. Reprint: Da Capo Press, 1973.
- (de) Aus der Welt der Oper, Atlantis Verlag, ZĂŒrich, 1960.
- Richard Wagner, metteur en scĂšne, Ă©tude pour une histoire du dĂ©veloppement de la mise en scĂšne Ă lâopĂ©ra. Traduction par François Dachet et Marc Dorner de la thĂšse de 1925, Wagner als Regisseur, LâunebĂ©vue-Ă©diteur, Cahiers de l'UnebĂ©vue, ISSN 1284-8166, Paris, 2011.
- (en) Memoirs of an Invisible Man, interview par Francis Rizzo, Opera News, 5, 12, 19, et 26 fĂ©vrier 1972. Traduction française, MĂ©moires dâun homme invisible, ISSN 1168-948X, supplĂ©ment au n°3 de LâunebĂ©vue, 1993, 48p. Les citations de ce texte sont rĂ©fĂ©rencĂ©es ici Ă la version française, avec en complĂ©ment lâindication de la date de parution dans la revue Opera News notĂ©e entre parenthĂšse ainsi : (O.N. 05/02/72).
Enregistrements vidĂ©o ou audio encore accessibles aujourdâhui
- Le Nozze di Figaro, Wolfgang Amadeus Mozart (dvd), avec Rehfuss, Pobbe, Rossi Lemeni, Carteri, Gary Falachi, Gatta, Campi, Villa, Alva, costumes et dĂ©cors Colasanti, Orchestre et ChĆur de Milan de la Radio tĂ©lĂ©vision Italienne, direction Nino Sanzogno, mise en scĂšne Herbert Graf, Rai Trade, Hardy Classic SpA, 1956.
- Otello, Giuseppe Verdi (dvd), Venezia, cortile di Palazzo Ducale, 6 Agosto 1966, avec Ferraro, Gobbi, Londi, DĂ©cors et costumes Colasanti et Moore, Orchestre et ChĆur du ThĂ©Ăątre La Fenice, direction Nino Sanzogno, mise en scĂšne Herbert Graf, Rai, Hardy Classic, Association Musicale Tito Gobbi, 2013.
- Festival of Music, Vol. 1, Producersâ Showcase (dvd), complete live telecast of January 30, 1956, avec Anderson, Bjoerling, Milanov, Miller, Peerce, Peters, Piatigorsky, Rubinstein, Stern, Steven, Tebaldi, Warren, Showcase Symphony Orchestra and Chorus, chef dâorchestre Max Rudolf, Showcase Productions, New-York City, Video Artists International VAI, 1956.
- Festival of Music, Vol. 2, Producersâ Showcase (dvd), complete live telecast of December 10, 1956, avec Anderson, Christoff, De Los Angeles, Morell, Moscona, Rubinstein, Segovia, Showcase Symphony Orchestra and Chorus, chef dâorchestre Alfred Wallenstein, mise en scĂšne Herbert Graf, Showcase Productions, New-York City, Video Artists International VAI, 1956.
- Falstaff, Giuseppe Verdi (dvd), avec Taddei, Carteri Barbieri, Moffo, Alva, Colombo avec lâorchestre et le chĆur de la Radio TĂ©lĂ©vision Italienne de Milan, chef dâorchestre Tullio Serafin, mise en scĂšne Herbert Graf, RAI Trade, 1956, Video Artists International VAI, 2005.
- Don Giovanni, Wolfgang Amadeus Mozart (vidĂ©o web), avec Siepi, Edelmann, GrĂŒmmer, Della Casa, Dermota, Berger, Berry, Ernster, dĂ©cors Clemens Hozmeister, ChĆur de lâOpĂ©ra dâĂtat de Vienne, Orchestre Philharmonique de Vienne, direction Wilhelm FurtwĂ€ngler, mise en scĂšne Herbert Graf, rĂ©alisation Paul Czinner, Festival de Salzbourg, 1954, I.R. Maxwell Distribution Ltd., Harmony Films, Ă©ditĂ© sur le web par Olrix, www.olrix.com.
- AĂŻda, Giuseppe Verdi, 1963, RAIONU.
- Aida, Giuseppe Verdi, Arena di Verona 9 Agosto 1966 (dvd), Hardy Classic Video, avec Gencer, Cossotto, Bergonzi, Colzani, Capuana, Orchestre et ChĆur des ArĂšnes de VĂ©rone, direction Franco Capuana et le Ballet du ThĂ©Ăątre de Kirov, mise en scĂšne Herbert Graf, RAI â aussi visible sur Youtube.
- Beatus Vir, Oratorio, Antonio Vivaldi (disque vinyle), Pro Musica Orchestra Stuttgart, avec Sailer, Kiefer, BĂŒller, Herbert Graf (tĂ©nor), direction Hans Grischkat, Lyrichord LL95, Vox, 1952.
- Boris Godounov, Moussorsky, partition originale, performance1970, Archive de lâInstitut National Audiovisuel.
Notes et références
Notes
- D'aprÚs la notice des OCF.P, le mot Wiwimacher est vraisemblablement forgé par Hans, sans doute à partir de wiescherln, « uriner », dans le langage autrichien enfantin.
- A noter que le Petit Hans et son « fait-pipi » ont intégré le champ littéraire: Mathias Enard, dans son roman Boussole (prix Goncourt 2015), s'y réfÚre, ainsi qu'à Freud (cf. pp. 99-100 de l'édition Actes Sud, Arles, 2015 (ISBN 978-2-330-05312-3).
- D'aprĂšs la notice des OCF.P, le mot Lumpf [prononcer « loumpf »], inventĂ© par Hans pour dĂ©signer les selles, pourrait ĂȘtre une dĂ©formation de Strumpf [prononcer « Stroumpf] », « bas » ou « chaussette ».
Références
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- Roudinesco et Plon 2011, p. 583.
- Alain Rauzy, « Notice » pour Sigmund Freud, « analyse de la phobie d'un garçon de cinq ans », dans OCF.P vol. IX : 1908-1909, Paris, PUF, 1998, (ISBN 2-13-049653-9), p. 2-4.
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- Roudinesco et Plon 2011, p. 584-585.
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- Serge BédÚre, « En passant par Hans, la trajectoire de Herbert : panorama sur la phobie », Figures de la psychanalyse, 2009/2 (no 18), p. 133-151. DOI : 10.3917/fp.018.0133, [lire en ligne].
- Herbert Graf, Memoirs of an Invisible Man, op.cit., p. 23
- Cf. "Olga Graf (Hönig)" in Geni.com (en ligne): https://www.geni.com/people/Olga-Graf/6000000021301655456 (consulté le 10.03.2022).
- Max Graf, Geschichte und Geist der Modernen Musik, Humboldt Verlag, 1953; et Max Graf, Wiener Oper, Humboldt, Wien und Frankfurt, 1965
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- Max Graf, Geschichte und Geist der Modernen Musik, Humboldt Verlag, 1953. & Wiener Oper, Humboldt, Wien und Frankfurt, 1965.
- Henry-Louis de La Grange, Gustav Mahler, Fayard, Paris, 1979, (ISBN 2-213-00661-X)
- Herbert Graf, Memoirs of an Invisible Man, op.cit., p. 26
- Herbert Graf, Memoirs of an Invisible Man, op. cit., p. 27
- Herbert Graf, Memoirs of an Invisible Man, op. cit., p. 23
- Herbert Graf, Wagner als Regisseur, Studien zu einer Entwicklungsgeschichte der Opernregie, tapuscrit, 1925. Traduction française par François Dachet et Marc Dorner, Richard Wagner Metteur en scĂšne, Cahiers de lâUnebĂ©vue, LâunebĂ©vue Ă©diteur, Paris, 2011, (ISBN 9782914596312) - Exemplaire original en allemand dĂ©posĂ© et consultable Ă la BibliothĂšque de GenĂšve, Suisse (Manuscrits et archives privĂ©es, fonds Graf).
- Sigmund Freud, Der Witz und seine Beziehung zum Unbewussten, et Die Traumdeutung, in Gesammelte Werke, VI & II/III, Fischer Taschenbuch Verlag, Frankfurt am Main, 1999, (ISBN 3-596-50300-0); et François Dachet, Hommage sonore et musical Ă lâhomme invisible, PrĂ©sentation de Richard Wagner Metteur en scĂšne, Cahiers de lâUnebĂ©vue, LâunebĂ©vue Ă©diteur, Paris, 2011, p. 29-38
- Herbert Graf, Aus der Welt der Oper, Atlantis Verlag, ZĂŒrich, 1960, pp.8-9
- Herbert Graf, Memoirs of an Invisible Man, op. cit. p. 36
- Comme le dit l'EncyclopÊdia Universalis, « Pour succéder à Max Reinhardt et aux légendaires décors d'Alfred Roller [à savoir les fondateurs du Festival de Salzbourg], les metteurs en scÚne principaux des années 1930 sont Lothar Wallerstein, Herbert Graf et Richard Kautsky. » (cf. Jean-Michel BrÚque, Matthieu Chéreau, Jean Chollet, Philippe Dulac, Christian Merlin, Nicole Quentin-Maurer, « Festivals » in EncyclopÊdia Universalis, [lire en ligne] (consulté le 10.03.2022).
- "Die Salzburger Festspiele, Ihre Geschichte in Daten, Zeitzeugnissen und Bildern", Band I 1920-1945, Edda Fuhrich, Gisela Prossnitz, Residenz Verlag, Salzburg und Wien, 1990, pp.170, 185-188, 193, 202, 207, 220
- Metropolitan Opera Archives, Review by W.-J. Henderson, The New York Sun, 1936. Base de données historiques, site Internet du Met de New York, [lire en ligne]
- Archives du Metropolitan Opera de New York (metopera.org/)
- "The TMC Vocal Program at 75 - Voices Constant Yet Changing" by Richard Dyer, History of the TMC, The Tanglewood Music Center, 2015, www.bso.org
- "Critic's Notebook; As Tanglewood Marks a 50th, Let the Cavils Not Be Sounded", The New York Times, Harold C. Schonberg, 4.7.1990
- "Video Days, A historical survey of opera on television" by Peter Wynne, Opera News, June 1998
- Herbert Graf, « Cent ans dâopĂ©ra sur le Ring », in Herbert Graf, la vie sur la scĂšne, Superflux, n° 4/5, 2011, p.92. Edition originale dans la revue viennoise Die Presse, 24-25 mai 1969
- Herbert Graf, Opera for the People, Minneapolis, University of Minnesota Press, 1951, plate 103, p. 242-243
- Sauf mention contraire, dans ce qui suit les dates concernant la carriÚre et les réalisations de Herbert Graf ont été relevées dans son Curriculum Vitae (déposé et consultable à la BibliothÚque de GenÚve, Manuscrits et archives privées, fonds Graf), dans les archives de la revue Opera News ou dans celles du Metropolitan Opera de New York.
- Archives historiques du Teatro alla Scala
- Konrad Kuhn, "Ein Theater der BĂŒrger. Chronik 1834-2009", in Festschrift zu 175-jĂ€hrigen JubilĂ€um, Opernhaus ZĂŒrich, pp. 46-49
- Archives du Festival de Salzbourg, en ligne: www.salzburgfestival.at
- Alain Perroux, "Herbert Graf" in Andreas Kotte (Ă©d.), Dictionnaire du thĂ©Ăątre en Suisse, Chronos Verlag, ZĂŒrich, 2005, vol. 1, p. 742. (ISBN 3-0340-0715-9); et Roger de Candolle, Histoire du thĂ©Ăątre de GenĂšve, GenĂšve, 1978, p. 5
- Herbert Graf, Wagner als regisseur, Studien zu einer Entwicklungsgeschichte der Opernregie, tapuscrit, 1925 - traduction française par François Dachet et Marc Dorner, Richard Wagner Metteur en scĂšne, Cahiers de LâUnebĂ©vue, LâunebĂ©vue Ă©diteur, Paris, 2011, p.107; Herbert Graf, Memoirs of an Invisible Man, op. cit. p. 51-61; Herbert Graf, Producing opera for America, Atlantis Books, ZĂŒrich/New York, 1961, Part III
- United States Patent Office, Theater seating structure having a television equipment chamber, Patented, October, 12, 1965
- Archives du Grand Théùtre de GenÚve, en ligne: archives.geneveopera.ch
- Adolphe Appia, Ćuvres complĂštes, Tome 2, Ăditions lâĂąge dâhomme, GenĂšve, 1986
Voir aussi
Textes de référence
- Sigmund Freud (trad. de l'allemand par RenĂ© LaĂźnĂ©, Johanna Stute-Cadiot), analyse de la phobie d'un garçon de cinq ans, t. vol. IX : 1908-1909 (OCF.P), Paris, PUF, (ISBN 2-13-049653-9), p. 1-130 ; mĂȘme traduction reprise et publiĂ©e sous le titre « Le Petit Hans. Analyse de la phobie d'un garçon de cinq ans », prĂ©face de Jacques AndrĂ©, dans Cinq psychanalyses, Paris, Quadrige / PUF, 2008, (ISBN 978-2-13-056198-9), p. 143-282.
- Herman Nunberg et Ernst Federn (Ă©d.), Les premiers psychanalystes, Minutes de la SociĂ©tĂ© psychanalytique de Vienne, 1908-1910, tome II, trad. Nina Bakman, Paris, Ăditions Gallimard, 1978.
Ătudes
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jacques André, « Préface à Sigmund Freud, Le Petit Hans. Analyse de la phobie d'un garçon de cinq ans », dans Sigmund Freud, Cinq psychanalyses, Quadrige/PUF, (ISBN 978-2-13-056198-9), p. 147-156.
- Jacques André, « Le Petit Hans », dans Jacques André (dir.), Lectures de Freud, Presses universitaires de France, coll. « Petite bibliothÚque de psychanalyse », (lire en ligne), p. 41-55.
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- Alain Braconnier, « Entretien avec Jean Bergeret », Le Carnet PSY, 2004/7 (n° 93), p. 33-41. DOI : 10.3917/lcp.093.0033. : [lire en ligne]
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- Jacques Lacan, Le SĂ©minaire, livre IV, La relation dâobjet (1956-1957), Paris, Ăditions du Seuil, 1994.
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- Juan Pablo Lucchelli, « Le petit Hans et le mythe du garçon enceint », L'information psychiatrique, 2016/10 (Volume 93), p. 831-836. DOI : 10.1684/ipe.2016.1566. [lire en ligne]
- Jean Laplanche, « L'âAngstâ dans la nĂ©vrose », dans Jean Laplanche, ProblĂ©matiques I. L'angoisse, Paris, Presses universitaires de France, (1re Ă©d. 1980) (ISBN 2 13 036989 8), p. 77-97.
- Ăric Laurent, « Le petit Hans et son « fait-pipi » », La Cause freudienne, 2006/3 (N° 64), p. 27-32. DOI : 10.3917/lcdd.064.0027. [lire en ligne]
- Veronica MÀchtlinger, « analyse de la phobie d'un garçon de cinq ans (le petit Hans) », dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse, (1re éd. 2002), p. 96-98.
- Veronica MÀchtlinger, « Graf, Herbert », dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse, (1re éd. 2002), p. 722.
- Nicole Oury, « Hans, le découvreur », Psychanalyse à l'université, vol. 19, no 74, 1994, p. 121-131.
- François Perrier, « Phobie (psychanalyse) », sur www.universalis.fr (consulté le ).
- Jean-Michel Quinodoz, « Analyse de la phobie d'un garçon de cinq ans (Le petit Hans), S. Freud (1909b) », dans Jean-Michel Quinodoz, Lire Freud. DĂ©couverte chronologique de lâĆuvre de Freud, Paris, Presses universitaires de France, (ISBN 9782130534235), p. 99-108 [lire en ligne]
- Alain Rauzy, « Notice » pour Sigmund Freud, « analyse de la phobie d'un garçon de cinq ans », dans OCF.P vol. IX : 1908-1909, Paris, PUF, 1998, (ISBN 2-13-049653-9), p. 2-4.
- Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, coll. « La PochothĂšque », (1re Ă©d. 1997), 1789 p. (ISBN 978-2-253-08854-7), « Graf Herbert (1903-1973), cas âle petit Hansâ, Graf Max (1873-1958) », p. 583-593, 594-596.
Ouvrages de Max Graf
- Max Graf, « Réminiscences du Professeur Freud », édition originale in Psychoanalytic quarterly, n°11, 1942, traduction in Figures de la psychanalyse 2006/2 (n° 14), p. 153-162, en ligne: https://www.cairn.info/revue-figures-de-la-psy-2006-2-page-153.htm (consulté le 10.03.2022).
- Max Graf, prĂ©sentation du texte de Freud Personnages psychopathiques sur la scĂšne (texte publiĂ© in Sigmund Freud, RĂ©sultats, idĂ©es, problĂšmes I, 1890-1920, Paris, PUF, 1984, p. 123-129) in SupplĂ©ment au n°3 de LâunebĂ©vue, ISSN 1168-948X, 1993, 65 p.
- (de) Max Graf, Wagner Probleme, Wiener Verlag, 1900, [lire en ligne]. Le premier chapitre est traduit sous le titre Le cas Nietzsche-Wagner, Buchet/Chastel & LâunebĂ©vue-Ă©diteur, Paris, 1999. (ISSN 1284-8166).
- (de) Max Graf, Die innere Werkstatt des Musikers, Wiener Verlag, 1900.Traduction Lâatelier intĂ©rieur du musicien, ( (ISBN 2-283-01810-2) & (ISBN 2-908855-45-3)) , Buchet/Chastel & EPEL, Paris, 1999.
- (en) Max Graf, Composer and CriticâŻ: Two Hundred Years of Musical Criticism, Port Washington, N.Y.âŻKennikat Press, 1969. http://archive.org/details/composercritictw0000graf.
- (en) Max Graf, From Beethoven To Shostakovich - The Psychology of the Composing Process, New York, Philosophical Library, 1947, réédition Coss Press, 2008, (ISBN 9781443721639), [lire en ligne].
Autres ouvrages
- Archives de la revue Opera News : www.operanews.com/archives/698/TVopera698.html.
- Roger de Candolle, Histoire du Théùtre de GenÚve, GenÚve, 1978. Ouvrage dédié à la mémoire de Herbert Graf et comportant de nombreuses illustrations de ses mises en scÚne les plus récentes.
- John Carpenter, Shirley Walker, Chevy Chase, Daryl Hannah et Sam Neill. Les aventures dâun homme invisible. Paris : Productions et Ă©ditions cinĂ©matographiques françaises (Ă©d.) (Warner home video France [distrib.], 1993.
- François Dachet, De la sensibilitĂ© artistique du professeur Freud, LâunebĂ©vue n°3, 1993, 7-38. (ISSN 1168-948X).
- François Dachet, Lâinnocence violĂ©e ? Le petit Hans / Herbert Graf, devenir metteur en scĂšne dâopĂ©ra, Cahiers de lâUnebĂ©vue, LâUnebĂ©vue Ă©diteur, Paris, 2008. (ISSN 1284-8166) (ISBN 2-914596-21-9).
- François Dachet, « « Wagner metteur en scÚne » », Topique, 2014/3 (n° 128), p. 125-133. DOI : 10.3917/top.128.0125. [lire en ligne]
- Boris Goldovsky et Cate Curtis, My road to opera : the recollections of Boris Goldovsky, Boston, Houghton Mifflin, 1979.
- Serge Hajlblum et Colette Misrahi, « Champ phobiqueâŻ: le petit Hans », Tel Quel, no 70, 1977, 61â75. ISSN 0040-2419.
- Eaton Quain, The miracle of the Met, Meredith Press, New York, 1968.
- Colette Misrahi et Pierre ThĂšves, La visite, Littoral, 1, 1981. .
- Alain Perroux, « Herbert Graf » in : Kotte, Andreas (Ed.), Dictionnaire du thĂ©Ăątre en Suisse, Chronos Verlag, ZĂŒrich 2005, vol. 1, p. 742. (ISBN 3-0340-0715-9).
- La vie sur la scĂšne, Superflux n°4/5, (ISBN 978-2-91-4596-31-2), ISSN 1284-8166, LâunebĂ©vue-Ă©diteur, Paris, 2011, 172 p. Actes du Colloque Herbert Graf metteur en scĂšne, Richard Wagner entre Sigmund Freud et Max Reinhardt, OpĂ©ra de Paris, 2011.