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Henri Dauman

Henri Dauman est un photographe d'origine française né le à Montmartre[1]. Il a travaillé principalement pour des magazines américains tels que Life, Newsweek et The New York Times Magazine, mais aussi pour Paris Match, le magazine italien Epoca ou bien L'Express. Il est également à l'origine de la défense des droits d'auteurs des photographes aux États-Unis pour American Society of Media Photographers (ASMP). L'iconique photographie de Jacqueline Kennedy lors des funérailles du président américain assassiné John F. Kennedy fait partie de l'une des illustrations reprises régulièrement par le magazine Life. Cette photographie a été également utilisée à de multiples reprises par Andy Warhol pour ses tableaux Nine, Twelve et Sixteen Jackies[2] - [3]. Il a eu deux enfants lors d'un premier mariage. Il est le père de Philippe Dauman(en) , ancien vice-président exécutif supervisant Paramount Pictures Entertainment et président du groupe Viacom[4] - [5].

Henri Dauman
Henri Dauman préparant l'exposition Manhattan Darkroom au Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Période d'activité
Depuis 1950
Père
Isaja Dauman
Mère
Channa Dauman
Enfant

Brigitte Dauman

Philippe Dauman
Autres informations
A travaillé pour
Site web
Distinction
Picture Of The Year Award - school of journalism of the University of Missouri (1967) - Award of Excellence for Communications Art Magazine" - Citoyen d'honneur de la ville de Limay.
Ĺ’uvres principales
A Sorrowing family marches together (JFK Funerals), Living with Pop Art, The Americain Supermarket

Ce n'est qu'à l'âge de 81 ans qu'il sera au centre d'une première exhaustive rétrospective au Palais d'Iéna à Paris en 2014 et d'un film biographique américain Looking Up en 2018.

De Montmartre Ă  New York

Henri Dauman est né à Montmartre le . Il est le fils de Charles Isaja Dauman et d'Annette Channa Blumenfeld. Isaja Dauman est né à Varsovie le et avait pour profession casquettier et marchant ambulant. Il immigre à Paris en 1913, à la veille de la Première Guerre mondiale. Dans les années 1930, il rencontre Channa Blumenfeld, couturière, qu'il épousera en 1935, deux ans après la naissance du jeune Henri. La famille Dauman vit au 7, rue Ramey dans le 18e arrondissement de Paris, jusqu’à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale.

La guerre et Auschwitz

En 1940, Isaja/Charles s'engage dans le 23e rĂ©giments de marche de volontaires Ă©trangers[6]. Ă€ la suite de la dĂ©faite de la France, il sera dĂ©mobilisĂ© et retrouvera sa famille Ă  Paris. Mais les retrouvailles seront de courte durĂ©e. Isaja recevra la convocation du rĂ©gime de Vichy dite du « Billet vert ». Il est arrĂŞtĂ© le , puis transfĂ©rĂ© au camp de Pithiviers et dĂ©portĂ© vers Auschwitz lors du convoi no 6[7] oĂą il sera tuĂ© par les nazis le Ă  l'âge de 41 ans[8].

Henri et sa mère échapperont à la rafle du Vélodrome d'Hiver et quitteront rapidement Paris pour se cacher à Limay dans les Yvelines. Il sera accueilli et mis au secret chez Julienne et Aurélien Morin (à la suite de la demande entamée en 2018 pour que la famille Morin soient consacrée « Justes parmi les nations[9] », fin 2021, la fondation Yad Vashem de Jérusalem a entériné le souhait du photographe[10]).

Cependant, la machine nazie pour l'extermination des Juifs, avec le soutien du gouvernement français, devient omniprésente. Le jeune homme devra se réfugier à Alençon en Normandie où il assistera à l'arrivée des Alliés à la suite du débarquement du 6 juin 1944. Ce n'est qu'à la sortie de la guerre qu'il retrouvera Annette, sa mère.

Paris et les orphelinats

Annette et son fils retrouvent, en 1946, leur appartement montmartrois, mais ce rapprochement maternel sera entaché par un drame local. Au mois de , une affaire fait la une du magazine à sensation Qui Police ?, celle du pharmacien de la rue Ramey qui empoisonnera six personnes avec des médicaments frelatés. Annette, sa mère, fait partie des victimes[11]. Henri est orphelin[12] - [13].

Durant quatre années, Henri Dauman sera interné dans plusieurs orphelinats de la région parisienne, dont une maison d'enfants à Jouy-en-Josas et à Courbevoie[12]. Il fera son apprentissage à la photographie dans un studio indépendant à Courbevoie en 1949 en devenant l'assistant d'un photographe de mode. Avant son départ pour New York, Il effectuera ses premiers portraits de célébrités pour Radio Luxembourg et la célèbre Agence des stars Bernand[14], spécialisée dans la photographie de personnalités du spectacle, du cinéma et de la chanson[1].

À la suite de recherches pour transférer le jeune garçon dans une famille, l'État français lui trouve un tuteur familial, un oncle américain, Samuel Dauman[15]. À la fin de l'année 1950, après une traversée de l'Atlantique avec le tout nouveau et rénové paquebot Liberté, il fait la connaissance de l'oncle Sam[12].

New York 1950

Les premières années new-yorkaises

Henri Dauman arrive à Ellis Island le , lors d'un hiver rigoureux. L'accueil de l'oncle Sam est plutôt chaleureux. Celui de sa femme est, au contraire, glacial[16]. Elle ne souhaite pas que le « petit Frenchy » s'installe chez eux. L'oncle Sam, avec l'aide d'une amie, va loger Henri Dauman dans une chambre du Bronx. Pour survivre il travaillera dans une usine de confection de lingerie de Manhattan[12]. Mais la photographie passionne toujours le jeune homme. New York est un terrain de jeu architectural. Il photographie la ville sous toutes ses coutures. Certaines de ses photographies sont à l'inventaire du MoMa sous le titre New York: Looking Up[17] depuis 1963[18].

Il fera ses premiers reportages pour le journal français France-Amérique (en)[18], mensuel francophone qui deviendra par la suite la propriété du journal français Le Figaro. Durant ces quelque huit années, Henri Dauman se spécialise dans les photographies de personnalités et devient, selon ses dires, un One Man Agency qui développe ses films dans sa « Darkroom » de fortune[18] pour divers magazines européens comme les magazines français Paris Match, Jours de France ou italiens Epoca. Il photographiera au plus près Marilyn Monroe[19] avec Arthur Miller lors de la remise du prix Donatello ou lors de la première du film Certains l'aiment chaud. Le magazine Life, découvrant le dynamisme du jeune homme, l’embauche régulièrement en lui laissant toute liberté, dont celle de ses droits d'auteurs[20]. À partir de ce moment, Henri Dauman est boulimique de travail. Toutes les stars (ou presque), acteurs, écrivains, dramaturges, artistes français de passage à New York vont passer devant son objectif (Gérard Philipe, Fernandel[21], le mime Marceau[22] - [23], Brigitte Bardot[24], Eugène Ionesco[25], Georges Simenon, Jean Renoir, Alain Delon[26], Jacques Tati, Yves Saint Laurent juvénile et perdu sur la 7e avenue de New York[27] - [28]...). Les personnalités américaines ne sont pas en reste. Ainsi, il immortalisera Liz Taylor[29] lors de match de boxe, Harry Belafonte, Groucho Marx, Miles Davis[30], Darryl Zanuck. Mais son coup de maître sera une série de reportages sur Elvis Presley[31] partant (et revenant) de son service militaire[32].

Les Sixties, JFK et un monde en mutation

Les années soixante signent une grande transformation sociale, politique et artistique. L'ensemble des codes volent en éclats, la guerre du Vietnam s'annonce, le dictateur Batista (qu'il photographiera en 1958) s'exile alors que Fidel Castro s'empare de Cuba. L'homme politique américain change. Les profils paternalistes comme Dwight D. Eisenhower laissent la place aux jeunes loups du marketing politique[33] comme John Lindsay ou Richard Nixon et bien sûr le charismatique John Kennedy. Le monde artistique sera aussi en totale effervescence. Les studios de cinéma délaissent les contrats d'exclusivité et leur emprise sur les stars et starlettes. L'image peroxydée de Marilyn Monroe[34] s'effacera avec son suicide pour laisser la place à une Jane Fonda frondeuse[35] ou une Brigitte Bardot[36] à moitié nue pour le film de Louis Malle Vie privée. La Nouvelle Vague française devient une référence mondiale alors qu'Alain Delon pose devant la Maison-Blanche, remontant ses lunettes noires et le col de son duffle coat[37].

Pour le photographe, la vie des cĂ©lĂ©britĂ©s ne constitue pas un aboutissement. Le puzzle de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine est une source d'images intarissable[16]. Il va ĂŞtre le tĂ©moins d'une AmĂ©rique qui confronte le « confort de l'après-guerre » des bourgeois de Miami Ă  la nouvelle jeunesse qui envahit les clubs de Greenwich Village. Il fera des sĂ©ries de reportages sur le mal-ĂŞtre des « Teens[38] » et le chĂ´mage, la sociĂ©tĂ© de consommation, la naissance des nouveaux gangs comme les « Savages Nomads[39] (en) » ou sur des reportages sur la sĂ©grĂ©gation jusqu'aux « Civics Rights [40] » (droits civiques amĂ©ricains) et le mouvement fĂ©ministe naissant[41]. Il est Ă©galement le tĂ©moin de la disparition des « vieilles stars » au profit d'un nouveau langage artistique qu'il immortalisera pour The New York Times Magazine. L'AmĂ©rique devient, petit Ă  petit, l'acteur incontournable d'un village global comme l'a dĂ©crit le thĂ©oricien de la communication Marshall McLuhan que le jeune photographe va portraiturer, telle une prophĂ©tie et images en abĂ®me, devant une multitude d'Ă©crans de tĂ©lĂ©vision[42] - [43].

La photographie est mouvement et ce style cinématographique devient une signature journalistique. Les séquences se multiplient et animent régulièrement les pages de Life Magazine[44]. Quand la couleur deviendra le nouveau code photographique de la presse, Henri Dauman aura toute la palette nécessaire pour relater l'actualité. Audrey Hoareau[45], commissaire d'exposition sur le travail d'Henri Dauman, écrira : « Avec son style, cadré, efficace, au plus près des personnages, Henri Dauman signe des images marquantes de l’histoire politique des États-Unis. Certaines sont devenues des icônes. Elles marquent l’apogée d’une photographie triomphante et annoncent son déclin au profit de la télévision. La couleur est la réponse au nouveau médium.../.. Il en fera un usage sans limite dans la couverture des funérailles de John Fitzgerald Kennedy. Le cortège funéraire dans les rues de Washington prend alors l’ampleur d'une peinture d’histoire. »[46]

Henri Dauman suivra dès 1960 le couple Kennedy lors de la campagne électorale. Il jouera des coudes pour être au plus près de ses modèles. Il en ressortira des reportages vivants et dynamiques des avenues de New York acclamant le futur couple présidentiel à Hyanis Port le soir des résultats. Il profitera des ascendances française de la future firts lady pour l'interpeller dans la langue de Molière afin d'avoir "la" meilleure des photos. Il suivra le couple jusqu'au jour fatal du . Stephen Kennedy Smith, neveu du président américain, décrira Henri Dauman, en lors des forums de The John F. Kennedy Presidential Library, comme faisant partie du "mont Olympe de la photographie documentaire américaine" au même titre que Cornell Capa[47].

La couleur au service du medium

Il utilisera avec justesse la nouvelle technologie des photographies en couleur qui arrive en même temps que le Pop Art[48]. La chromie lui apporte une valeur ajoutée et aborde le virage technique de la couleur avec facilité et lui permet de s'inscrire dans la contre culture[44]. Ainsi, Henri Dauman fera partie des premiers journalistes à faire le portrait du jeune Andy Warhol[49] et des artistes de ce mouvement[50] - [51] - [52] - [53] - [54] (The American Supermarket [54] et Living with Pop Art[50]). Warhol usera de la photo iconique d'Henri Dauman sur Jackie Kennedy[55] lors des funérailles de son mari en composant ses séries d'œuvres "Four Jackies", "Nine Jackies"[56], Twelve Jackies" et "Sixteen Jackies"[57].

Outre le Pop Art, coloré et ironique, le monde des arts voit naître le Minimal Art, austère et en noir et blanc, avec, entre autres, Franck Stella, Robert Morris ou le compositeur Philip Glass[58]. Henri Dauman s'immerge dans leur travail et les suit dans leur bricolage créatif. Selon François Cheval, commissaire et conservateur du Musée de la Photographie de Chalon-sur-Saône, ces photographies décrivant les techniques de fabrication de l'Art Minimal (dont la plupart des pièces sont exposées au MoMa de New York) sont les seules existantes sur la naissance de ce nouveau courant artistique[46].

Mais le monde en mutation est également représenté par les guerres et les tensions internationales. Alors que les magazines abreuvent la planète d'images sanglante de la guerre du Vietnam, Henri Dauman choisira un angle photographique iconoclaste et coloré pour relater les faits. En 1963, Il fera un reportage sur le mouvement bouddhiste[59] et les ses Moines à Saïgon Xa Loi Pagoda (en) et photographiera Thich Tri Quang (en) "L'homme qui fait trembler l’Amérique"[60]. Les conflits sont également psychologiques. On lui doit toute une série de photographies plutôt cocasses du leader de l'URSS, Nikita Khrouchtchev[61] aux mimiques photogéniques.

New York Times Magazine[62] et Newsweek

Le photographe a les mains libres. Il n'est affilié à aucun titre et gère ses droits[18]. Cela lui donne une liberté d'action rare dans le milieu de la photographie journalistique. Il choisit ses clients (ou le contraire) et écrit, probablement sans le savoir, une page du droit américain sur le copyright de la photographie outre-Atlantique. L'indépendance est une vertu mais elle a son revers de médaille : il faut constamment travailler et chercher des nouveaux clients au risque de connaitre l'usure physique et journalistique.

Henri Dauman collabore rĂ©gulièrement avec The New York Times Magazine entre 1967 Ă  1980 et intègre, en tant que freelance, l'Ă©quipe Art and Leisure du magazine. Ce journal de rĂ©fĂ©rence Ă  l’international est un des titres historiques de la presse quotidienne amĂ©ricaine. Son supplĂ©ment dominical est un titre Ă  succès achetĂ© Ă  New York par plus de 1 500 000 personnes. Ă€ chaque fin de semaine, son volumineux supplĂ©ment culturel retrace l’actualitĂ© artistique hebdomadaire de Big Apple[63].

Au fil de multiples reportages, il décriera picturalement la nouvelle scène new-yorkaise, dévoilant une création foisonnante en dehors des théâtres mythiques de Broadway: Les portraits intimes de Jane Fonda[64] ou Jean Seberg[65], le réalisateur William Friedkin(1969), le visage surpris de Federico Fellini [66](1970), Dennis Hopper et Peter Fonda hilares lors de la sortie du film Easy Rider (1969)[67], la distribution du film « Trash (en) » avec Paul Morrissey Joe Dallesandro, Hollywood Lawn et Jane Forth (en) sur le toit de la Warhol’s Factory, (1970), Sam Shepard[68], Le compositeur Walter (Wendy) Carlos et le premier synthétiseur modulaire “The Moog” (en) (1969), les troupes du théâtre expérimental comme Oh ! Calcutta ! suivi de son scandale (1969), La Mama Experimental Theatre Club et l'afro-américaine Ellen Stewart (1969), Lauren Bacall[69] pour son retour à Broadway dans la comédie musicale aux multiples Tony Awards, Applause (1969), La jeune troupe de la comédie musicale Hairavec Gerome Ragni(en) , Lorrie Davis, Ronnie Dyson (en) et Lynn Kellogg (1968)[70], l’inattendu Hello Dolly version "afro" avec Cab Calleway et le jeune Morgan Freeman (1967)[71] - [72] - [73], "The Pagan Spring" d'Elliot Feld Ballet (1969), le spectacle Canfield de Merce Cunningham [74](1969) ou le portrait d'Arthur Mitchell, directeur du Ballet Harlem School for Arts (en) première compagnie noire[75]...

Newsweek est le deuxième grand hebdomadaire d'actualité américain. Henri Dauman collabore régulièrement à ce magazine, principalement en composant certaines couvertures notamment la une plutôt directe "A question of Gun" [76] rappelant l'œuvre de Roy Lichtenstein : Pistol[77] (1964).

Une consécration tardive

Militant pour les droits d'auteur

À partir des années 1970, les magazines et les journaux américains connaissent une forte baisse de tirage et le métier de photo-reporter en pleine crise au profit de la télévision[33]. En parallèle de son métier de journaliste, il se lance dans la photographie publicitaire pour de grandes compagnies américaines comme Monsento, IBM ou Saks Fifth Avenue et devient associé comme directeur et vice-président de Cinergy Communications Corporation une société productrice de logiciels audiovisuels, de cinéma et de télévision[1].

Il sera également producteur et réalisateur de documentaires pour plusieurs chaînes internationales dont l'ORTF, BBC-TV ou PBS. Il représente aux États-Unis des photographes tels que Brassai, Lucien Aigner, Ernst Haas, Douglas Kirkland, Alfred Gescheidt (en) (en) ou bien dirigera la représentation Penguins[78] de Bruno Zehnder (en)[79] (en) ainsi que la Collection Wertheimer - Elvis '56[80] - [81].

Un temps, il enseignera le photojournalisme Ă  la School of Visual Arts (en) de New York tout en ayant, pendant une dizaine d'annĂ©es, des fonctions officielles Ă  l’ASMP, l’American Society of Media Photographers et sera le co-auteur du premier Guide de pratiques commerciales de l'ASMP (ASMP Business Practices Guide - 1972-1973) qui sera la rĂ©fĂ©rence dans de nombreuses dĂ©cisions judiciaires en matière de droits d'auteur. Henri Dauman est très attachĂ© Ă  la notion de "droit d'auteur" qui lui gĂ©nère des revenus substantiels. Mais cette notion de droits d'auteur, bien ancrĂ©e en France, n'est pas très dĂ©veloppĂ© dans l'AmĂ©rique des annĂ©es 1980. Il dĂ©couvre rĂ©gulièrement certaines de ses photos dans des Ă©ditions ou dans des ventes aux enchères sans qu'on lui reverses quelconques royalties. Il dĂ©laisse petit Ă  petit son mĂ©tier d'origine pour gĂ©rer son stock de photographies historiques, un trĂ©sor de plus 800 000 clichĂ©s mĂ©thodiquement classĂ© dans un meuble de son appartement près du Guggenheim museum.

Mais plusieurs décennies d'indépendance ont un prix. Henri Dauman aura des déconvenues cardiaques sérieuses ne lui permettant plus de couvrir perpétuellement l'actualité.

L'affaire "Sixteen Jackies" d'Andy Warhol

La photographie iconique d'Henri Dauman dĂ©crivant Jackie Kennedy marchant sur Pennsylvania Avenue lors des funĂ©railles de John Kennedy est reprise Ă  chaque Ă©dition du magazine Life pour illustrer l'assassinat du prĂ©sident amĂ©ricain. Cette photographie est Ă©galement au centre d'une des Ĺ“uvres phare d'Andy Warhol. Dans les mois qui ont suivi la mort de Kennedy, Warhol a crĂ©Ă© une sĂ©rie d’œuvres en reproduisant des images de Jacqueline Kennedy. Le maĂ®tre du Pop Art a utilisĂ© un total de huit "images sources" tirĂ©es de journaux et de magazines. L'une de ces images est celle d'Henri Dauman. Au total, on dĂ©nombre pas moins de 45 Ĺ“uvres de Warhol utilisant cette photographie au cours de l'annĂ©e qui a suivi l'assassinat de Kennedy sans que le photographe ne soit informĂ©[82] - [83] - [84] - [85]

Ă€ la mort de l'artiste, en 1987, une fondation et un MusĂ©e Warhol sont crĂ©Ă©s. L'organisme musĂ©al utilise les Ĺ“uvres de Warhol, comme tout musĂ©e, pour faire des produits dĂ©rivĂ©s et des publications. Il aura fallu la vente d'un des tableaux (Sixteen Jackies) chez Sotheby's pour une valeur de 418 000 dollars pour alerter Henri Dauman sur l'utilisation de cette photographie et la commercialisation qui en est faite. L'utilisation de la photographie sans le consentement de l'auteur dĂ©clenche, au mois d', une action en violation du droit d'auteur contre la Fondation Andy Warhol pour les arts visuels et l'exĂ©cuteur testamentaire de la succession d'Andy Warhol[86].

Après une procédure judiciaire longue et coûteuse, les parties ont conclu un « Tolling Agreement » et provoque un séisme dans le monde de la photographie. Cette mésaventure juridique va ouvrir les portes pour la reconnaissance des droits d'auteur des photographes de presse américains. Bon nombre d'ouvrages examineront cette « affaire » en parlant d'une jurisprudence au bénéfice des photographes de presse qui sont largement spoliés de leur travail[87].

Dans l'ombre des célébrités

Henri Dauman a la reconnaissance de ses pairs sauf que son nom reste inconnu du grand public. Pourtant son travail est constamment et largement diffusĂ© depuis plus de 30 ans[88] que ce soit pour illustrer des Ă©ditions sur le Pop culture, sur la vie du couple Kennedy ou bien l'architecture de New York. Ses images de Marilyn Monroe, Elvis Presley, Louis Armstrong, le couple Kennedy, Brigitte Bardot ou bien Andy Warhol sont familières et font partie de l'histoire visuelle collective du public des annĂ©es 1960. MalgrĂ© cela, il va rester dans l'ombre de ces cĂ©lĂ©britĂ©s. Il fera bien quelques expositions collectives Ă  travers le monde, dont en 2002 Ă  l'exposition collective Shopping : a Century of Art and Consumer Culture[89] Ă  la Tate Liverpool[90], mais visiblement, il ne cherchera pas un surplus de reconnaissance.

La consécration tardive ne viendra pas des États-Unis mais de Paris. Sous l'impulsion d'un de ses amis, Vincent Montana[91] - [16], Henri Dauman accepte dans le cadre de Paris Photo et du mois de la photo qu'une rétrospective de son travail soit montée en collaboration avec le musée Nicéphore-Nièpce. Le commissariat d'exposition est assuré par François Cheval et Audrey Hoareau, experts internationaux d'artistes comme Peter Knapp, Mac Adams ou John Batho et initiateurs d'un musée important sur la photographie à Lianzhou en Chine[92].

L'exposition The Manhattan Darkroom - Henri Dauman Photographies[93] se tient au palais d'IĂ©na au mois de et constitue la première exposition du photographe alors qu'il a plus de 80 ans. Cette rĂ©trospective composĂ©e de près de 250 photographies inĂ©dites ou iconiques retrace le parcours du photographe. Les 700 m2 de la salle Hypostyle du Palais d'IĂ©na plongĂ©e dans la pĂ©nombre attirent le public et suscitent un intĂ©rĂŞt mĂ©diatique Ă  l'image de ce très long article dans le Figaro magazine sur "Dauman, cet inconnu"[94]. Certains y voient une dĂ©couverte "Ă  la Vivian Maier" ou comme le journal LibĂ©ration une intrusion dans une boite aux archives inĂ©dites[95]. Henri Dauman exprimera dans divers interviews sa surprise en voyant ses clichĂ©s sur des murs car intrinsèquement il reste journaliste. Pour lui, la photographie de presse est faite pour ĂŞtre Ă©ditĂ©e et non exposĂ©e. Ne lui en dĂ©plaise, plus de 10 000 visiteurs (18 000 selon le site officiel de l'exposition) se ruent en quelques jours pour voir et revoir un angle d'AmĂ©rique[96]. Le très sĂ©rieux Wall Street Journal fait entrer l'exposition The Manhattan Darkroom dans le Top 5 des expositions parisiennes en 2014[97] au mĂŞme titre que Garry Winogrand prĂ©sentĂ© au mĂŞme moment au Jeu de Paume. De plus, le livre officiel de l'exposition et les photos d'Henri Dauman sont entrĂ©s dans les archives de la librairie du MoMa[98] et de ICP de New York.

Cette exposition est également présentée en 2017 au musée Nicéphore-Niépce[33] de Chalon-sur-Saône mais aussi, juste retour des choses, à Courbevoie[99] (en version thématique autour du cinéma) la ville où il a appris la photographie à la fin des années 1940.

Ă€ la sortie de l'exposition de Paris, la petite-fille d'Henri Dauman, Nicole Suerez (elle travaille dans l'industrie du cinĂ©ma comme costumière dans des films tels que Transformers: The Last Knight[100]), redĂ©couvre son grand-père. Elle entreprend de faire un documentaire sur sa vie et son travail. Après plus de 3 ans de dĂ©marche[101], le film "Henri Dauman: Looking Up" [102] voit le jour. Il est rĂ©alisĂ© par Peter Kenneth Jones[103] en 2018. Ce film est prĂ©sentĂ© en première mondiale au Hampton Film festival[104] et sera l'objet de projection dans divers festivals amĂ©ricains en 2018 et 2019[105].

Profitant de ce nouvel éclairage cinématographique américain, KP project gallery[106] à Los Angeles présente le travail du photographe sur le même mur que Vivian Maier[107] en avril 2018 puis en février 2020[108].

Mais Henri Dauman connait bien le sens de l'histoire. Lors du tournage de ce documentaire en 2017, il est retourné à Limay pour retrouver la famille Morin qui l'avait caché durant la guerre[109]. Cette venue dans cette ville suscitera de l'intérêt et permettra à la municipalité de Limay de mettre en avant le caractère humaniste de sa population. En signe de reconnaissance, Henri Dauman présentera le film Looking UP dans cette petite commune des Yvelines au mois de et recevra plusieurs distinctions[110] - [111] - [112].

Avant un retour programmé sur le sol français avec l'itinérance et l'exposition d'origine Manhattan Darkroom, Henri Dauman est exposé, sous la curatelle de Susanne Katz, au William Breman Jewish Heritage & Holocaust Museum d'Atlanta du 15 septembre 2019 au 31 janvier 2020[113].

En 2021 la collection Dauman connait un fort engouement en étant exposé au Art Center Highland Park, en partenariat avec l' Illinois Holocaust Museum puis en 2022 au cœur du Salon d'honneur de la ville de Levallois, près de Paris[114], avec l'exposition "The Sixties" issue de la rétrospective d'origine "The Manhattan Darkroom".

Anecdotes et citations

  • Durant la guerre et son exil Ă  Limay, Henri Dauman doit la vie Ă  un petit chat[115]. « "J’étais dans le jardin des Morin un chat noir dans les bras. Il s’appelait Pompon, c’était mon chat. Un chasseur allemand volait très bas, il a piquĂ© sur la gauche de la maison. Je n’ai pas eu le temps de m’abriter, il a mitraillĂ© au sol. Je n’ai pas Ă©tĂ© touchĂ©, mais le chat est mort. Il m’a certainement sauvĂ© la vie. " - Henri Dauman interview sur actu.fr »
  • Il ne connaĂ®tra le sort de son père que bien plus tard, fin des annĂ©es 1970, en lisant un livre de Serge Klarsfeld qui liste les convois vers les camps de la mort[115]. C'est ainsi qu'il apprendra qu'il faisait partie du convoi no 6. Le nom de Charles Isaja Dauman est Ă©galement inscrit sur le mur des dĂ©portĂ©s au MĂ©morial de la Shoah Ă  Paris
  • Lors de son refuge dans la ville d'Alençon qui n'est qu'Ă  une petite centaine de kilomètres de Ouistreham et des plages du dĂ©barquement, Henri Dauman se souvient dans une conversation avec la commissaire d'exposition Audrey Hoareau de l'arrivĂ©e exotique des soldats principalement afro-amĂ©ricains. C'est son premier contact avec les États-Unis[12].
  • Henri Dauman suivra John Kennedy durant toute la campagne de 1960, jusqu'au grand dĂ©bat tĂ©lĂ©visĂ© du , clĂ´turant une sĂ©rie de 4 interventions historiques[116]. Il sera sur le plateau oĂą Richard Nixon affronte le jeune dĂ©mocrate. Les deux vainqueurs de ce dĂ©bat furent Kennedy, bien sĂ»r, mais aussi la tĂ©lĂ©vision, nouvel outil de communication au service (ou pas) du politique[117]. Comprenant que l’enjeu photographique n'Ă©tait pas de faire la mĂŞme photo que ces concurrents, Henri Dauman ne s'attarde pas sur les deux hommes mais sur les moniteurs de tĂ©lĂ©visons. Il ne fera aucune photographie de plateau mais uniquement la captation de l'image du dĂ©bat via l'objet qu'est la tĂ©lĂ©vision.
  • Henri Dauman n'Ă©tait pas seul photojournaliste lors des funĂ©railles de John Kennedy. Ils Ă©taient plus de 500 photographes. Il Ă©tait accompagnĂ© de l'oscarisĂ© François Reichenbach fraĂ®chement dĂ©barquĂ© de France pour filmer ce jour historique du [118]. Le rĂ©alisateur n'Ă©tant pas accrĂ©ditĂ© par la Maison Blanche, il suit Henri Dauman comme son ombre avec la complicitĂ© des services secrets qui visiblement le connaissaient très bien. François Reichenbach rapportera en France un reportage inĂ©dit au plus près de la famille en deuil mais aussi d'un peuple en souffrance[119] pour l'Ă©mission Cinq Colonnes Ă  la Une.
  • Henri Dauman est un bavard. Il adore parler Ă  ses modèles. Lors de prise de vue, il interpelle souvent les personnalitĂ©s qu'il doit photographier. Selon le photographe, John Kennedy, qui avait une grande mĂ©moire, se souvenait des noms de chaque journaliste. Le photographe français avait souvent les faveurs du couple prĂ©sidentiel. John Kennedy n'hĂ©sitait pas Ă  l'interpeller, Ă  mĂŞme la rue, pour qu'il prenne une photo[120].
  • Quand Henri Dauman photographie Andy Warhol, il ne le connaissait pas. Il n'avait aucune idĂ©e de qui il Ă©tait et ce qu'il faisait. Il fait sa connaissance dans une galerie de Manhattan pour l'exposition American Supermarket oĂą sont exposĂ©s des boites de Brillo, des poulets en plastique et les fameuses Cambells Soup. Ă€ la suite de cette sĂ©ance de photographie, le jeune artiste souhaite lui offrir une boite de soupe. Henri Dauman hillare lui dit « Écoutez j'ai beaucoup de soupe de tomate chez moi. ». Le photographe refuse donc ce prĂ©sent qui aujourd'hui, au-delĂ  de la valeur sur le marchĂ© de l'art, est reconnu comme Ă©tant le symbole du Pop Art[121].
  • Le photographe a immortalisĂ© Brigitte Bardot lors du tournage de Vie privĂ©e de Louis Malle Ă  Spoletto en Italie. Dans son interview, pour la chaĂ®ne Museum, il dĂ©crit le tournage comme Ă©tant très tendu. Louis Malle demandera Ă  Henri de jouer dans quelques scènes le rĂ´le d'un... photographe[121].
  • Henri Dauman innove dans les procĂ©dĂ©s de prise de vue, le journal France-AmĂ©rique reprend ses propos : « .../... Pour le supplĂ©ment du New York Times, qui Ă©tait alors imprimĂ© sur du papier journal gris de qualitĂ© mĂ©diocre, j’ai eu l’idĂ©e d’installer un flash Ă©lectronique derrière mes sujets, afin d’éclairer les portraits pour qu'ils ressortent mieux une fois imprimĂ©s sur la page ». Un procĂ©dĂ© largement utilisĂ© depuis par les photographes. »[18]
  • MalgrĂ© 7 dĂ©cennies de vie new-yorkaise, Henri Dauman n'a pas souhaitĂ© prendre la nationalitĂ© amĂ©ricaine[16].
  • Franz-Olivier Giesbert du Point lors du vernissage Henri Dauman Photographies (2014) « c’est lĂ  qu’on voit que c’est un mĂ©tier, un photographe est un journaliste, un artiste, je suis convaincu qu’on pourra toujours avoir ce regard si les photographes professionnels ne disparaissent pas ».[96]
  • « Faites comme chez-vous, mais n'oubliez pas que vous ĂŞtes chez moi »[44]. Henri Dauman.
  • Le 14 fĂ©vrier 2022, Ă  la mairie de Levallois Perret, Henri Dauman expose ses plus belles photos lors de l'exposition "The Sixties, Henri Dauman Photographies", issue de la rĂ©trospective originale "Manhattan Darkroom". Mais cette rĂ©ussite extraordinaire n’aurait jamais pu voir le jour sans Julienne et AurĂ©lien Morin, un couple de Limay dans les Yvelines. Pendant la 2eme guerre mondiale, ils ont cachĂ© le jeune Henri Dauman. Grace a eux, cet enfant juif a Ă©chappĂ© aux camps de la mort. Sonia, la petite fille du couple a reçu la plus haute distinction civile d’israel pour ses grands-parents : Le statut de justes parmi les nations[122] - [123].

Expositions[124], Ă©ditions et films

Expositions

Liste des expositions
Musée / Galerie Titre Lieu Date
HĂ´tel de ville de Levallois The Sixties - Henri Dauman photographies Levallois 25 janvier 2022
The Art Center Highland Park Henri Dauman Looking Up Chicago 1er octobre 2021
The Breman Museum Henri Dauman photographs Atlanta 15 septembre 2019
KP projects (en) Henri Dauman Looking Up (en) Los Angeles USA
Espace Carpeaux The Manhattan Darkroom / Special Cinéma Courbevoie France
Musée Nièpce The Manhattan Darkroom Chalon-sur-Saône France
Museum of Contemporary Art, Chicago The Street, the Store, and the Silver Screen: Pop Art from the MCA’s Collection Chicago, USA Décembre 2015
Palais d’Iéna The Manhattan Darkroom - Henri Dauman Photographies Paris France
Kasher Gallery “The Magnum Archive: Vintage 20th Century” (en) New York USA 2005
The Tate Liverpool Museum Shopping : a Century of Art and Consumer Culture (en) Liverpool UK
German Historical Museum John F. Kennedy Exhibition Berlin Allemagne 2003
Bonni Benrubi Gallery (en) “Flashback: The Sixties” New York USA 1999
Pace MacGill (en) Richard Nixon campaigning New York USA 1995
The Museum Of Modern Art “New York Looking-up”, essay in the permanent collection New York USA
The National Gallery of Canada The American Supermarket. Ottawa CA
The National Portrait Gallery Smithsonian Institution Washington, D.C

Bibliographie

François Cheval, Audrey Hoareau et Vincent Montana, The Manhattan Darkroom - Henri Dauman photographies[125], 2014 - Edition Muse association [126] (ISBN 9782956895503)

Norman Mailer. John F. Kennedy. Superman débarque au supermarché [127], 2014 - Edition Taschen

L’œil de la photographie[128] - Henri Dauman, un photographe sort de l'ombre[129], 2017 - Édité par Helix Multimedia

Historia. Les Justes et le photographe, 17 février 2022 - Sophia Publications

Filmographie

  • (en) Henri Dauman New York Looking Up[130] - [131] - [132] film documentaire de Peter Kenneth Jones, 2018
  • (fr) SĂ©rie de 9 vidĂ©os d'exposition : , conversation avec Henri Dauman[118], One man Agency[133], L'Intelligence du moment[134], Big Bang gĂ©opolitique[135], Une vision sociĂ©tale[136], La nouvelle scène new yorkaise[137], Fabricant d'icone[138], La technique Dauman[139], Audrey Hoareau / Henri Dauman - Conversation[12], RĂ©alisation Muse association / Company Europea, 2014-2019
  • (fr) Instant dĂ©cisif Henri Dauman [140] - [141], Saison 2 Ă©pisode 12[121], Saison 2 Ă©pisode 13[120] Museum Tv, 2018
  • (en) Encore ! Entretien avec Melissa Bell[142] France 24, 2014

Notes et références

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  4. (en-US) Emmanuel Saint-Martin, « Du Lycée français au plus gros salaire américain », sur https://frenchmorning.com, (consulté le )
  5. Charles de Laubier, « Viacom: fin de règne pour le Français Philippe Dauman ? | Edition Multimédi@ », sur http://www.editionmultimedia.fr/ (consulté le )
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  7. Convoie No 6
  8. « Arrêté du 18 décembre 2007 portant apposition de la mention « Mort en déportation » sur les actes et jugements déclaratifs de décès », sur https://www.legifrance.gouv.fr,
  9. Le Parisien, « Deux familles des Yvelines proposées pour devenir Justes parmi les nations », quotidien,‎ (lire en ligne)
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  11. « Journaux collection », sur http://www.journaux-collection.com
  12. Vidéo Conversation, Henri Dauman et Audrey Hoareau, commissaire d'exposition
  13. Capture de l'article sur le drame de la rue Ramey
  14. Agence Bernand
  15. (en) « Samuel Dauman »
  16. « J'ai photographié chaque pièce du puzzle de la société américaine », sur https://actuphoto.com,
  17. « La vie new-yorkaise d'Henri Dauman », sur https://www.manhattan-darkroom.com/new-york
  18. PDF France Amérique - Henri Dauman fabricant d'icône
  19. Marilyn Monroe
  20. (en) « Life Photographer Henri Dauman’s Intimate Shots of Brigitte Bardot, Elvis Presley, and More », sur https://www.vanityfair.com/
  21. Fernandel par Henri Dauman
  22. Marcel Marceau par Henri Dauman 1
  23. Marcel Marceau par Henri Dauman 2
  24. https://media.vanityfair.com/photos/545a3a41878f5a2117a6548d/master/w_800%2Cc_limit/ss03-henri-dauman.jpg
  25. Eugène Ionesco par Henri Dauman
  26. http://daumanpictures.com/wp-content/uploads/2012/12/Alain-Delon-Washington.jpg
  27. Musée Nièpce de Chalon-sur-Saône
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  31. Vidéo henri Dauman & Elvis Presley
  32. Time.com
  33. « Musée Nièpce - The Manhattan darkroom », sur http://www.museeniepce.com
  34. Marilyn Monroe par Henri Dauman
  35. Jane Fonda par Henri Dauman
  36. Henri Dauman et Brigitte Bardot
  37. Alain Delon par Henri Dauman
  38. Teen dans les années 1960
  39. Savage Nomads Gang
  40. Les droits Civiques Américains, Musée Nièpce
  41. « Henri Dauman détoure l'Histoire », Libération,‎ (lire en ligne)
  42. Marshall McLuhan par Henri Dauman
  43. Vidéo "Le Big Bang" Geopolitique
  44. « ActuPhoto Henri Dauman Exposition », sur https://actuphoto.com/,
  45. « Red Eyes - Audrey Hoareau », sur https://the-red-eye.fr
  46. François Cheval, Audrey Hoareau et Vincent Montana, The Manhattan Darkroom : Henri Dauman photographies, Paris, Muse association, , 128 p.
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  48. Ethel Scull & Andy Warhol - Musée Nièpce
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  56. (en) Getty Images, « Andy Warhol Unlimited Exhibition : Press Preview At Musee D'Art Moderne », sur https://www.gettyimages.fr,
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  58. (en) The New York Times Magazine, « The Pop Life », hebdomadaire,‎ (lire en ligne)
  59. Buddhist crisis
  60. L'homme qui fait trembler l'Amérique - Magazine L'Express No 774 du 18/04/1963 - Photo de couverture Henri Dauman.
  61. (en) « cleveland art - Henri Dauman », sur http://www.clevelandart.org,
  62. (en) « Henri Dauman Celebrity Portrait », sur http://time.com,
  63. Vidéo "La nouvelle scène Newyorkaise"
  64. Jane Fonda
  65. Le Figaro, « DAUMAN CET INCONNU », Quotidien,‎ (lire en ligne)
  66. Federico Fellini by Henri Dauman
  67. Easy Rider - Dennis Hopper & Peter Fonda
  68. (en) The New York Times Magazine, Sage of Sam Shepard, New York, The New York Times Magazine, November 23, 1980 (lire en ligne)
  69. Lauren Bacall - Applause
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  71. (en) « Hello Dolly », sur https://masterworksbroadway.com/,
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  73. (en) « Late Night avec Seth Meyers », sur https://archive.org/,
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  116. « Archive INA - Débat Nixon/Kennedy New York 1960 », sur https://www.ina.fr
  117. « Kennedy Nixon, 1960 », sur https://www.francetvinfo.fr
  118. Vidéo Interview Henri Dauman - 22 novembre 1963
  119. « Funérailles de Kennedy - Cinq colonnes à la une », sur https://www.ina.fr
  120. Interview Henri Dauman pour l'émission Instant décisif saison 2, épisode 13 ( à la 3e minute) pour la chaine Museum.
  121. Interview Henri Dauman pour l'émission Instant décisif saison 2, épisode 12 ( à la 5e minute) pour la chaine Museum.
  122. France 3 et France Télévision, « Henri Dauman, le célèbre photographe qui a été sauvé des nazis par un couple de Limay »,
  123. Historia, « Les Justes et le photographe »,
  124. Henri Dauman resume
  125. François Cheval, Audrey Hoareau et Vincent Montana, The Manhattan Darkroom : Henri Dauman photographies, Paris, Muse association, , 128 p. (lire en ligne)
  126. WorldCat Bibliothèque, The Manhattan Darkroom
  127. Norman Mailer (trad. de l'anglais), Superman débarque au supermarché, Köln/Paris, Taschen, , 370 p. (ISBN 978-3-8365-6255-3, lire en ligne)
  128. « Sommaire en ligne - Henri Dauman,un photographe sort de l’ombre », Quotidien,‎ , p. 10 (ISSN 2272-8252, lire en ligne)
  129. Guénola Pellen, « Henri Dauman, un photographe sort de l'ombre », quotidien,‎ , p. 10 (ISSN 2272-8252, lire en ligne)
  130. IMDB - NY Looking UP
  131. New York Looking Up
  132. (en) « Rotten tomatoes », sur www.rottentomatoes.com
  133. One Man Agency
  134. Vidéo l'intelligence du moment
  135. Vidéo Big Bang Géopolitique
  136. Vidéo une Vision Sociétale
  137. Vidéo La nouvelle scène
  138. Fabricant d'Icone
  139. La technique Dauman
  140. Museum Tv - Instant DĂ©cisif Henri Dauman 1re Partie
  141. Museum Tv - Instant DĂ©cisif Henri Dauman 2de Partie
  142. France 24, Interview d'Henri Dauman (2014)

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