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Gustavo Petro

Gustavo Francisco Petro Urrego, nĂ© le Ă  CiĂ©naga de Oro, est un homme d'État colombien, prĂ©sident de la rĂ©publique depuis le .

Gustavo Petro
Illustration.
Portrait officiel de Gustavo Petro (2022)
Fonctions
Président de la république de Colombie
En fonction depuis le
(10 mois et 25 jours)
Élection 19 juin 2022
Vice-président Francia Mårquez
Gouvernement Petro
Prédécesseur Ivån Duque
Président de Colombia Humana
En fonction depuis le
(4 ans, 6 mois et 14 jours)
Élection
Vice-président Susana Muhamad
Prédécesseur Fonction créée
SĂ©nateur colombien
–
(4 ans)
Élection 17 juin 2018
Successeur Rodolfo HernĂĄndez
–
(4 ans)
Maire de Bogota
–
(1 an, 8 mois et 8 jours)
Prédécesseur Maria Mercedes Maldonado (intérim)
Lui-mĂȘme (destitution invalidĂ©e)
Successeur Enrique Peñalosa
–
(2 ans, 2 mois et 18 jours)
Prédécesseur Clara López Obregón
Successeur Rafael Pardo (intérim)
Lui-mĂȘme (destitution invalidĂ©e)
Député colombien
–
(8 ans)
Circonscription Bogota
–
(2 ans, 7 mois et 19 jours)
Circonscription Cundinamarca
Biographie
Nom de naissance Gustavo Francisco Petro Urrego
Date de naissance
Lieu de naissance Ciénaga de Oro, Córdoba, Colombie
Nationalité Colombienne
Parti politique PÎle démocratique alternatif (2005-2010)
Colombia Humana (depuis 2011)
Conjoint Katia Burgos (1986-1990)
Mary Luz HerrĂĄn (1992-2000)
VerĂłnica Alcocer (depuis 2000)
DiplÎmé de Université Externado de Colombie
Profession Économiste
Religion Catholicisme
Résidence Palais Nariño (Bogota)

Gustavo Petro
Présidents de la république de Colombie

Ancien militant du mouvement de guĂ©rilla urbaine M-19, diplĂŽmĂ© en Ă©tudes du dĂ©veloppement (1996) de l’universitĂ© catholique de Louvain en Belgique, il est maire de la capitale, Bogota, entre 2012 et 2015. AprĂšs sa dĂ©faite au second tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2018, il devient sĂ©nateur.

Il brigue Ă  nouveau la prĂ©sidence du pays lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2022, avec la militante Ă©cologiste Francia MĂĄrquez pour colistiĂšre : il l'emporte au second tour avec 50,4 % des voix face Ă  Rodolfo HernĂĄndez. Il devient ainsi le premier prĂ©sident colombien Ă  ĂȘtre issu de la gauche[1] - [2] - [3].

De confession catholique, ses idéaux politiques sont influencés par la théologie de la libération[4].

Situation personnelle

Enfance

Issu d'une famille modeste, Gustavo Petro grandit dans la municipalité de Ciénaga de Oro, prÚs de la cÎte caribéenne, dans une maison de type bahareque (construction traditionnelle en bois et en terre) au toit de palme. Sa famille et lui déménagent lorsque son pÚre obtient un poste d'instituteur à Zipaquirå, une ville ouvriÚre connue pour ses mines de sel située dans le centre de la Colombie[5].

Il Ă©tudie dans la mĂȘme Ă©cole publique - dirigĂ©e par des prĂȘtres franquistes - oĂč avait Ă©tudiĂ© Gabriel GarcĂ­a MĂĄrquez au dĂ©but des annĂ©es 1940, lequel fut Ă  l'Ă©poque expulsĂ© en tant que « communiste ». Petro affirme que son engagement politique est nĂ© de deux Ă©vĂ©nements fondamentaux : le coup d'État de 1973 au Chili contre Salvador Allende et la lecture de GarcĂ­a MĂĄrquez. À l’adolescence, il crĂ©e avec des camarades de classe un journal de dĂ©nonciation sociale appelĂ© Carta al pueblo et un centre culturel Gabriel GarcĂ­a MĂĄrquez. Il y rencontre des ouvriers, des syndicalistes ainsi que des prĂȘtres de gauche sensibles Ă  la thĂ©ologie de la libĂ©ration, ce qui contribue Ă  sa formation politique[5].

Engagement dans la guérilla du M-19

Convaincu que la lutte de guérilla peut changer le systÚme politique et économique de la Colombie, il intÚgre à l'ùge de 17 ans le Mouvement du 19 avril (M-19), une guérilla de sensibilité bolivarienne, socialiste et démocratique[6]. Il emploie pendant sa clandestinité le pseudonyme d'Aureliano, personnage du roman Cent Ans de solitude[6] - [7] - [8].

ParallĂšlement Ă  son engagement clandestin, il suit des Ă©tudes d’économie Ă  Bogota. Avec le M-19, il mĂšne la saisie d'un terrain pour y loger 400 familles pauvres victimes de dĂ©placement forcĂ© par des groupes paramilitaires, puis contribue Ă  la construction de ce qui deviendra le quartier BolĂ­var 83. Il entre par la suite entiĂšrement dans la clandestinitĂ© et devient un proche de Carlos Pizarro, l'un des principaux commandants du M-19, et insiste avec lui sur la nĂ©cessitĂ© d'une solution politique nĂ©gociĂ©e au conflit armĂ© colombien et sur la transition vers une AssemblĂ©e constituante. ArrĂȘtĂ© par l'armĂ©e en 1985, il est torturĂ© pendant dix jours dans les Ă©curies de la XIIIe brigade, puis emprisonnĂ©[5].

Un accord de paix est signé en 1990 entre le gouvernement et plusieurs guérillas, dont le M-19. Celui-ci constitue le parti politique Alliance démocratique M-19 et la liste qu'il présente aux élections de l'Assemblée nationale constituante en 1991 prend la premiÚre place. Carlos Pizarro, candidat du parti à l'élection présidentielle de 1990 dont il comptait parmi les favoris, est cependant assassiné[5].

Parcours politique

Premiers mandats parlementaires

Il est membre de la Chambre des représentants de 1991 à 1994 et de 1998 à 2006. Il est ensuite sénateur de 2006 à 2010. Sujet à de fréquentes menaces de mort, il est contraint à quatre années d'exil à partir de 1994 aprÚs l'interception de communications radio dans lesquelles le chef du bureau du procureur général demandait au commandant paramilitaire Carlos Castaño de l'assassiner[9] - [5].

Économiste de formation, il est membre du parti de gauche PĂŽle dĂ©mocratique alternatif de 2005 Ă  2010, avant de crĂ©er le Mouvement progressiste en 2011.

Parlementaire, il dĂ©nonce la « parapolitique », les relations entre des Ă©lus de la majoritĂ© prĂ©sidentielle et les milices paramilitaires qui les aident Ă  se faire rĂ©Ă©lire en se dĂ©barrassant de leurs adversaires. Il contribue Ă©galement Ă  faire mĂ©diatiser le scandale des faux positifs (exĂ©cutions de milliers de civils par l’armĂ©e afin de les prĂ©senter en guĂ©rilleros tuĂ©s au combat). Enfin, il s'en prend au DAS, les services secrets colombiens, accusĂ© d’ĂȘtre utilisĂ© par le prĂ©sident Álvaro Uribe pour neutraliser ses adversaires politiques[9].

Il est candidat à l'élection présidentielle en 2010 mais échoue dÚs le premier tour avec un peu plus de 9 % des voix.

Maire de Bogota

Le , Gustavo Petro remporte la victoire à l'élection municipale de Bogota avec 32,16 % des suffrages. Il prend ses fonctions le . Il est le premier ex-guérillero à occuper un poste d'une telle importance en Colombie.

Le programme de son mouvement BogotĂĄ Humana consistait Ă  combattre la pauvretĂ© et les inĂ©galitĂ©s au moyen de politiques publiques pour les plus pauvres, de protĂ©ger l'environnement et de lutter contre le changement climatique, renforcer la participation citoyenne aux dĂ©cisions, et lutter contre la corruption structurelle alors que le maire prĂ©cĂ©dent et son frĂšre sĂ©nateur s'Ă©taient enrichis en octroyant des marchĂ©s publics Ă  des entreprises en Ă©change de pots-de-vin. Son programme est cependant trĂšs mal reçu par les classes dirigeantes traditionnelles ; avant mĂȘme son investiture, plusieurs mĂ©dias demandaient sa dĂ©mission[5].

Les politiques sociales mises en Ɠuvre et l’amĂ©lioration des services publics accĂ©lĂšrent la diminution de la pauvretĂ© ; pendant son administration, prĂšs d'un demi-million de personnes sont sorties de la pauvretĂ©. La mortalitĂ© infantile chute et le taux d'homicide atteint un niveau historiquement bas. C'est le rĂ©sultat d'une combinaison de politiques publiques (approvisionnement minimal en eau potable pour chaque famille, programme de santĂ© prĂ©ventive dans les quartiers pauvres, jardins d'enfants, renforcement de l'enseignement public, centres de jeunesse pour l'Ă©ducation artistique, tarifs de transport prĂ©fĂ©rentiels pour les personnes modestes)[5]. Il s'engage sur les thĂšmes de l’égalitĂ© des genres et du respect des droits des minoritĂ©s sexuelles[10]. Il essaie de mettre fin Ă  la pratique de la corrida mais se heurte Ă  la Cour constitutionnelle[7].

En 2012, il s'oppose aux conseillers municipaux de droite au sujet de la responsabilitĂ© du ramassage des ordures, dont il souhaite dĂ©possĂ©der des entreprises privĂ©es accusĂ©es de se comporter en « mafia », pour la transfĂ©rer Ă  une entreprise publique. Le dĂ©saccord gĂ©nĂšre en dĂ©cembre d’importantes difficultĂ©s dans le ramassage des ordures. En , une pĂ©tition officielle est dĂ©posĂ©e par un parlementaire de la majoritĂ© gouvernementale de droite afin d'organiser un rĂ©fĂ©rendum pour rĂ©voquer Petro de sa fonction de maire.

Le , il est destituĂ© de son poste de maire par le procureur gĂ©nĂ©ral Alejandro Ordoñez, proche du gouvernement et dĂ©jĂ  responsable de la destitution de plus de 800 maires, pour cause de « violation des principes constitutionnels de la concurrence »[11], et interdit d'exercer toute fonction publique pendant une durĂ©e de 15 ans[12]. Gustavo Petro fait appel de cette dĂ©cision, mais celle-ci est confirmĂ©e le par le Conseil d'État. MalgrĂ© une injonction de la Commission interamĂ©ricaine des droits de l'homme, le prĂ©sident Juan Manuel Santos entĂ©rine la destitution le lendemain et nomme son ministre du Travail Rafael Pardo comme maire intĂ©rimaire. Cependant, le Tribunal supĂ©rieur de Bogota ordonne au prĂ©sident Santos de rĂ©tablir Petro dans ses fonctions le suivant.

Élection prĂ©sidentielle de 2018

Sa candidature pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle colombienne de 2018 est enregistrĂ©e le . Gustavo Petro dĂ©fend notamment la gratuitĂ© de l’enseignement, le respect des accords de paix avec les FARC et un systĂšme Ă©conomique plus respectueux de l’environnement.

Le , son vĂ©hicule est ciblĂ© par des tirs, ce qui est interprĂ©tĂ© comme une tentative d'assassinat[13] - [5]. L'Ă©ventualitĂ© d'un assassinat de Gustavo Petro est sĂ©rieusement envisagĂ©e par ses partisans dans un pays oĂč cinq candidats prĂ©sidentiels ont Ă©tĂ© tuĂ©s depuis la fin du XXe siĂšcle et 282 militants syndicaux ou communautaires tuĂ©s entre et [14].

Les grands médias colombiens lui sont hostiles et le présentent comme un « populiste » qui voudrait faire de la Colombie « un nouveau Venezuela ». Au contraire, il est apprécié chez les jeunes et les classes populaires[7].

Au second tour, il recueille 41,8 %, douze points derriÚre le candidat de droite, Ivån Duque[15]. Ce score correspond cependant à une percée de la gauche[16].

AprÚs l'élection, il est menacé de mort par le groupe paramilitaire Águilas Negras[17].

Élection prĂ©sidentielle de 2022

Pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2022, Gustavo Petro est prĂ©-candidat des partis Colombia Humana, de l'Union patriotique et du Parti communiste colombien[18], qui composent la coalition Pacto HistĂłrico, afin d'Ă©lire un candidat unique lors de la consultation interpartis qui s'est tenu le , en mĂȘme temps que les Ă©lections lĂ©gislatives. Il remporte cette consultation avec 80,5 % des suffrages et choisit Francia MĂĄrquez, militante afro-colombienne des droits humains et de l'environnement, comme colistiĂšre pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle Ă  venir[19].

Parmi les points essentiels de son programme, il propose une rĂ©forme agraire destinĂ©e Ă  rendre sa productivitĂ© Ă  15 millions d’hectares de terres pour mettre fin au « narco-latifundisme », l’arrĂȘt de toute nouvelle exploration pĂ©troliĂšre dans le but de sevrer le pays de sa dĂ©pendance aux industries extractives et des combustibles fossiles, des investissements dans l’éducation publique et la recherche, des infrastructures pour l’accĂšs Ă  l’eau ainsi que le dĂ©veloppement du rĂ©seau ferroviaire, une rĂ©forme fiscale et une rĂ©forme du systĂšme de santĂ©, lequel est largement privatisĂ©[20]. Petro a dĂ©clarĂ© que la poursuite du nĂ©olibĂ©ralisme colombien finira par « dĂ©truire le pays » et a proposĂ© une augmentation des impĂŽts pour les Colombiens les plus riches. Il a Ă©galement indiquĂ© qu'il soutiendrait le procĂšs du prĂ©sident IvĂĄn Duque pour les violences commises par les forces de sĂ©curitĂ© lors des manifestations de 2021, qui ont fait une soixantaine de morts parmi les manifestants. En , il a dĂ©clarĂ© que son premier acte en tant que prĂ©sident serait de dĂ©clarer l'Ă©tat d'urgence Ă©conomique pour lutter contre la faim gĂ©nĂ©ralisĂ©e[21]. Il dĂ©fend des propositions progressistes sur la question des droits des femmes et des LGBTQ[22] - [23]. Il a aussi annoncĂ© qu'il rĂ©tablirait les relations diplomatiques avec le Venezuela[24].

Il est confrontĂ© Ă  une campagne de diffĂ©rents mĂ©dias cherchant Ă  l’assimiler au prĂ©sident vĂ©nĂ©zuĂ©lien NicolĂĄs Maduro et affirmant qu'il prĂ©voit des mesures d’expropriation s’il devient prĂ©sident. Pour rĂ©pondre Ă  ces attaques, il signe le un document public dans lequel il s’engage Ă  ne procĂ©der Ă  aucun type d’expropriation s’il est Ă©lu[25]. Il est souvent prĂ©sentĂ© comme un « castro-chaviste » par la droite[26]. Le gĂ©nĂ©ral Eduardo Zapateiro (es), commandant de l'armĂ©e colombienne, a lui aussi sĂ©vĂšrement critiquĂ© Petro pendant la campagne, provoquant une controverse[27]. Par ailleurs, Petro a dĂ» renoncer Ă  faire campagne dans certaines parties du pays en raison des risques d’attentats venant des narcotrafiquants[28]. Le secteur des affaires se montre Ă©galement hostile Ă  sa candidature et des chefs d'entreprise ont menacĂ© leurs employĂ©s de licenciement s'ils votaient pour Gustavo Petro[29]. L’administration Biden a manifestĂ© des signes de prĂ©fĂ©rence pour les candidats de droite ; des diplomates amĂ©ricains de haut rang ont Ă©voquĂ© dans la presse une supposĂ©e ingĂ©rence russe, cubaine et vĂ©nĂ©zuĂ©lienne dans les Ă©lections en faveur du candidat de gauche Gustavo Petro, tandis que les responsables amĂ©ricains ont Ă©vitĂ© de rencontrer Petro avant l'Ă©lection tout en rencontrant d'autres candidats[30]. Par la suite, les Ă©lections passĂ©es, le mĂ©dia colombien Noticia Uno rĂ©vĂšle que la campagne de Gustavo Petro a Ă©tĂ© espionnĂ©e par des agents du renseignement colombien et que des informations ont Ă©tĂ© transmises Ă  la presse pour tenter de le discrĂ©diter[31].

AprĂšs ĂȘtre sortie en tĂȘte du premier tour avec 40,3 % des voix, il est Ă©lu prĂ©sident le (50,4 %) face Ă  l'homme d'affaires Rodolfo HernĂĄndez (47,3 %)[32].

Président de la république de Colombie

Le , Gustavo Petro est investi prĂ©sident de la rĂ©publique de Colombie[33]. Alors que la journĂ©e coĂŻncide avec l’anniversaire de la bataille de BoyacĂĄ (7 aoĂ»t 1819) qui conduisit Ă  l’indĂ©pendance de la Grande Colombie vis-Ă -vis de l’empire espagnol, Gustavo Petro demande que l'Ă©pĂ©e de SimĂłn BolĂ­var soit exposĂ©e lors de la cĂ©rĂ©monie d'investiture, ce qui conduit Ă  plusieurs polĂ©miques. Le prĂ©sidant sortant IvĂĄn Duque s'oppose d'abord Ă  ce qu'elle y soit amenĂ©e, gĂ©nĂ©rant un retard. Puis, alors que toutes les personnes prĂ©sentes se lĂšvent au passage de l'Ă©pĂ©e, seul le roi d'Espagne Felipe VI reste ostensiblement assis[34] - [35].

Constitution de son gouvernement

Il a consacrĂ© le mois et demi sĂ©parant son Ă©lection de son investiture Ă  nĂ©gocier avec les partis politiques centristes et de droite pour se constituer une majoritĂ© au CongrĂšs, alors que la gauche est nettement minoritaire dans les deux chambres. Il a notamment obtenu, en Ă©change de plusieurs places dans son gouvernement, le soutien du Parti libĂ©ral, premiĂšre force Ă  la Chambre et troisiĂšme au SĂ©nat, du Parti de la U et du Parti conservateur. Les trois partis avaient appelĂ© Ă  voter contre lui tant au premier qu'au second tour de l’élection prĂ©sidentielle. Finalement, sa coalition hĂ©tĂ©roclite regroupe une dizaine de formations politiques[36].

Le conservateurs Alvaro Leyva et Guillermo Reyes sont nommĂ©s respectivement aux ministĂšres des Relations extĂ©rieures et du Transport, et trois libĂ©raux sont nommĂ©s aux Finances, Ă  l’Agriculture et Ă  l’Éducation[36] - [37]. L’avocat et dĂ©fenseur des droits de l’Homme IvĂĄn VelĂĄsquez devient ministre de la DĂ©fense[26]. La militante des droits de l'homme Leonor Zalabata (es) est nommĂ©e ambassadrice aux Nations unies, ce qui fait d'elle la premiĂšre indigĂšne nommĂ©e Ă  ce poste, jusqu’ici toujours occupĂ© par des diplomates de carriĂšre ou des membres des Ă©lites conservatrices[38]. L’accĂšs des minoritĂ©s autochtones, afro-colombiennes et paysannes Ă  des postes de responsabilitĂ© politique constitue un changement historique en Colombie[39].

L'opposition se compose du Centre dĂ©mocratique des ex-prĂ©sidents IvĂĄn Duque et Álvaro Uribe, du parti de droite Changement radical de l’ex-vice-prĂ©sident GermĂĄn Vargas Lleras, ainsi que de la Ligue des gouvernants anti-corruption, la petite formation du candidat battu au second tour de la prĂ©sidentielle Rodolfo HernĂĄndez[35]. Elle est appuyĂ©e par les grands mĂ©dias et les organisations patronales[40].

La coalition avec une partie de la droite et du centre se rompt en avril 2023 sur fond de désaccords concernant le programme de réformes de Gustavo Petro. Le Parti libéral, le Parti conservateur et le Parti de la U ont en particulier fait obstacle à la réforme de la santé, promesse emblématique de la campagne présidentielle de Gustavo Petro, ainsi qu'à un programme de distribution de terres aux paysans[41]. Sept ministres quittent leurs fonctions et sont remplacés par des personnalités de gauche, proches du président et de son projet politique[42]. Le gouvernement ne dispose cependant plus de majorité au Parlement et espÚre constituer des majorités au cas par cas, pour chaque projet de loi[42].

Le Parlement rejette par la suite l'adoption de la rĂ©forme du travail (qui vise Ă  rĂ©duire la journĂ©e de travail, Ă  rendre obligatoire le paiement des heures supplĂ©mentaires et Ă  durcir les conditions de licenciement), tandis que les projets de rĂ©formes de la santĂ©, des retraites et de loi sur la lĂ©galisation du cannabis sont mis en suspend. Plus de 90 000 manifestants se rĂ©unissent le 20 juin 2023 dans les principales villes du pays Ă  l'appel de la droite et d’anciens responsables de l'armĂ©e et de la police pour contester ces projets de rĂ©formes[43]. Gustavo Petro appelle de son cotĂ© la population colombienne Ă  se mobiliser dans la rue pour faire pression sur le CongrĂšs et permettre la relance des rĂ©formes[41] - [44].

Politique Ă©conomique

Gustavo Petro prend ses fonctions dans un contexte Ă©conomique difficile. La pandĂ©mie de Covid-19 a fortement augmentĂ© le niveau d'endettement du pays, le peso colombien a perdu 15 % de sa valeur face au dollar et l'inflation est de 11 % sur un an en aoĂ»t 2022, l'un des taux les plus Ă©levĂ©s d'AmĂ©rique latine[45]. En outre, la Colombie est historiquement en proie Ă  de profondes inĂ©galitĂ©s et le taux de pauvretĂ© officiel s'Ă©lĂšve Ă  prĂšs de 40 %[45]. L'Ă©quipe chargĂ©e de la transition avec le gouvernement sortant d'Ivan Duque prĂ©vient que « la situation budgĂ©taire et le niveau d’endettement sont plus critiques encore que nous ne l’imaginions »[46], tandis que le pays pourrait entrer en rĂ©cession en 2023[47].

Le premier budget prĂ©sentĂ© par son gouvernement et adoptĂ© par le congrĂšs, portant sur l'annĂ©e 2023, marque un fort tournant social. Il prĂ©voit une hausse de 15 % des dĂ©penses sociales, axĂ©es sur la santĂ© (+ 10 %), l’éducation (+ 19,8 %) et l’agriculture (+ 62,6 %). Il servira aussi Ă  financer le programme de paix et Ă  revaloriser les salaires des employĂ©s du secteur public[45].

Le gouvernement prĂ©voit Ă©galement une hausse des recettes avec l'adoption d'une rĂ©forme fiscale visant Ă  augmenter les impĂŽts sur les trĂšs hauts revenus et sur les secteurs pĂ©trolier, minier et Ă©nergĂ©tique. Elle devait reprĂ©senter 4 milliards d’euros de recettes par an[48] mais est combattue par les milieux d'affaires[45]. Pour faire adopter sa rĂ©forme, le gouvernement a dĂ» faire plusieurs concessions au cours du processus lĂ©gislatif, abandonnant notamment le projet de taxation des retraites les plus Ă©levĂ©es, repoussant l'entrĂ©e en vigueur de nouvelles taxes sur les boissons sucrĂ©es et les aliments ultra-transformĂ©s et rĂ©visant Ă  la baisse les peines encourues pour fraude fiscale[48].

Face Ă  la crise Ă©conomique, Gustavo Petro se montre trĂšs critique Ă  l'Ă©gard de la politique monĂ©taire des États-Unis, les accusant de « ruiner toutes les Ă©conomies du monde ». Les taux d'intĂ©rĂȘt plusieurs fois revus Ă  la hausse par la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine (Fed) provoquent pour les pays d'AmĂ©rique latine une forte hausse de la dette et une fuite des capitaux[49].

Le salaire minimum est augmenté de 16 % en décembre 2022[50].

Politique de sécurité publique

L'arrivĂ©e de Gustavo Petro Ă  la prĂ©sidence est mal perçue au sein du commandement de l'armĂ©e et plusieurs gĂ©nĂ©raux s’expriment dans la presse. Le commandant en chef de l’armĂ©e, Enrique Zapateiro, dĂ©missionne de sa fonction[51]. Petro nomme le un nouveau commandement militaire avec pour objectif d' « augmenter de maniĂšre substantielle le respect des droits humains et des libertĂ©s publiques », alors que l'armĂ©e colombienne est mise en cause dans le scandale des faux positifs concernant des milliers d’exĂ©cutions de civils commises par des militaires. Une cinquantaine de gĂ©nĂ©raux sont mis Ă  pied[52] - [53].

La nomination Ă  la tĂȘte du ministĂšre de la DĂ©fense d’Ivan Velasquez, ancien magistrat et figure de la lutte anticorruption, est saluĂ©e par les dĂ©fenseurs des droits humains mais trĂšs critiquĂ©e par l'opposition de droite. Le nouveau ministre entend rendre Ă  la police – qui dĂ©pend du ministĂšre de la DĂ©fense – son caractĂšre civil et envisage la suppression du service militaire obligatoire. Il annonce par ailleurs la fin des bombardements aĂ©riens sur les campements des groupes armĂ©s lorsque la prĂ©sence de mineurs y est dĂ©tectĂ©e ou soupçonnĂ©e[53].

Gustavo Petro dĂ©clare souhaiter une « paix totale » et se dĂ©clare prĂȘt Ă  nĂ©gocier tant avec les guĂ©rillas qu'avec les groupes narcotrafiquants issus du paramilitarisme. Il entend notamment dĂ©mobiliser tous les groupes armĂ©s illĂ©gaux simultanĂ©ment afin d'Ă©viter que les anciens combattants remis Ă  la vie civile ne soient exposĂ©s aux reprĂ©sailles de leurs anciens ennemis comme lors des processus de paix prĂ©cĂ©dents[35]. DĂšs le 11 aoĂ»t, les nĂ©gociations de paix avec la guĂ©rilla de l'ArmĂ©e de libĂ©ration nationale (ELN), qui avaient Ă©tĂ© suspendues par le prĂ©cĂ©dent gouvernement, sont relancĂ©es[54]. Les dissidents des FARC annoncent Ă  leur tour se rallier Ă  la « paix totale » et dĂ©clarent le 23 septembre le dĂ©but d'un cessez-le-feu[55]. Le Clan du Golfe et plusieurs autres groupes narcotrafiquants ont Ă©galement manifestĂ© leur intĂ©rĂȘt pour ces nĂ©gociations[35]. Le 1er janvier 2023, les cinq principaux groupes armĂ©s du pays, qu'ils soient guĂ©rilleros ou paramilitaires, signent un accord bilatĂ©ral avec le gouvernement portant sur une trĂȘve de six mois, laquelle pourrait ĂȘtre prolongĂ©e selon l’évolution des pourparlers engagĂ©s avec chacun d’entre eux[56].

RĂ©forme agraire

Gustavo Petro annonce au dĂ©but de sa prĂ©sidence vouloir engager une rĂ©forme agraire pour favoriser l'accĂšs Ă  la propriĂ©tĂ© aux familles paysannes pauvres dans un pays oĂč 1 % des exploitations accaparent 80 % des terres cultivables. Plusieurs difficultĂ©s sont Ă  surmonter : cadastre largement dĂ©faillant (selon une estimation officielle, 65 % des terres ne font l’objet d’aucun titre de propriĂ©tĂ© formel),  État ne disposant pas des institutions et des fonctionnaires pour appliquer la loi, et craintes de voir les grands propriĂ©taires terriens rĂ©armer leurs milices paramilitaires[47]. Enfin, les mouvements indigĂšnes et paysans ont multipliĂ© les occupations de terre pour faire pression sur le nouveau gouvernement[57].

Alors qu'il ne prĂ©voit aucune expropriation, le gouvernement entend faire appliquer le premier chapitre de l’accord de paix signĂ© en 2016 entre l’État et les FARC. ConsacrĂ© Ă  la question agraire, il prĂ©voyait la distribution de trois millions d’hectares aux paysans, mais le gouvernement d’Ivan Duque ne l'a jamais mis en Ɠuvre. Par ailleurs, le gouvernement s’est engagĂ© Ă  acheter au prix du marchĂ© trois millions d’hectares de terres cultivables. Un accord en ce sens est conclu dĂ©but octobre 2022 avec la puissante FĂ©dĂ©ration des Ă©leveurs (Fedegan)[47]. Cet accord avec une organisation rĂ©putĂ©e trĂšs Ă  droite a surpris[58]. Il a toutefois soulevĂ© des critiques : ainsi, pour la maire de Bogota Claudia LĂłpez, «  les spoliateurs de terres doivent vĂ©ritĂ© et rĂ©paration. Ils ne mĂ©ritent ni l’impunitĂ© ni encore moins des milliards  », en rappelant que le rapport de la Commission de la vĂ©ritĂ© confirme la responsabilitĂ© historique des grands Ă©leveurs dans le paramilitarisme, les dĂ©placements de population et la spoliation des terres. En outre, certains experts en questions agraires ont estimĂ© que les achats de terres auraient un coĂ»t Ă©levĂ© pour les finances publiques : «  Dans la mesure oĂč le marchĂ© n’est pas concurrentiel, les Ă©leveurs vont vendre au prix fort[47].  »

Le gouvernement s’est par ailleurs engagĂ© Ă  construire des infrastructures pour permettre aux paysans d’écouler leurs rĂ©coltes[47]. De façon Ă  valoriser le travail des femmes en milieu rural, des mesures sont prises pour que le travail familial non rĂ©munĂ©rĂ© soit reconnu. Gustavo Petro veut aussi dĂ©velopper une agriculture plus durable d'un point de vue environnemental, avec l'idĂ©e de produire des bio-intrants au niveau national pour ne plus ĂȘtre dĂ©pendant de la production mondiale d'intrants agrochimiques, et amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© alimentaire du pays en modernisant les techniques de production[59].

Politique Ă©trangĂšre

La Colombie et le Venezuela rĂ©tablissent leurs relations diplomatiques le , aprĂšs trois annĂ©es de rupture. Les deux pays vont Ă©galement reprendre leur coopĂ©ration militaire sur la zone frontaliĂšre commune poreuse oĂč sont prĂ©sents les guĂ©rillas, les paramilitaires et les trafiquants de drogue[60], rouvrir la frontiĂšre terrestre et rĂ©tablir une liaison aĂ©rienne entre Bogota et Caracas[61]. Les États-Unis ont tentĂ© de convaincre la Colombie de renoncer Ă  normaliser ses relations avec le Venezuela, la menaçant de sanctions Ă©conomiques[62].

Un dĂ©but de crise diplomatique se produit avec le Guatemala lorsque les autoritĂ©s de ce pays ouvrent une enquĂȘte pour actes « illĂ©gaux » contre le ministre colombien de la DĂ©fense, IvĂĄn VelĂĄsquez. ancien prĂ©sident de la Commission internationale contre l'impunitĂ© au Guatemala (CICIG). Les anciens membres de cette institution mise en place par les Nations unies font l'objet de persĂ©cution systĂ©matique dans le pays centramĂ©ricain. Gustavo Petro dĂ©clare : « Ivan Velasquez a tout notre soutien. Nous n’allons pas permettre qu’il soit attaquĂ© et poursuivi parce qu’il a luttĂ© contre le crime et la corruption. Si le Guatemala s’obstine Ă  emprisonner des hommes justes, nous n’avons rien Ă  faire ensemble. » Le prĂ©sident guatĂ©maltĂšque Alejandro Giammattei accuse son homologue colombien de se conduire en « guĂ©rillero », en allusion Ă  son passĂ© au sein du M-19[63]. Les deux pays rappellent pour consultation leur ambassadeur respectif[64].

Questions environnementales

Quelques jours avant son investiture, Petro passe le son premier test politique avec succĂšs avec l'approbation par le SĂ©nat de l’accord d'EscazĂș, le plus important traitĂ© de protection de l’environnement adoptĂ© en AmĂ©rique latine, qui avait jusqu'alors Ă©tĂ© rejetĂ© quatre fois par les sĂ©nateurs. Petro avait fait de sa ratification une promesse de campagne[36].

Il annonce en septembre 2022 l’arrĂȘt progressif de l’exploitation pĂ©troliĂšre dans la forĂȘt amazonienne. La Colombie ne signera plus de nouveaux contrats d’exploitation pĂ©troliĂšre et imposera « une taxe exceptionnelle » aux entreprises du secteur[65]. Cette dĂ©cision est trĂšs critiquĂ©e par l'opposition, qui rappelle que le commerce des hydrocarbures reprĂ©sente depuis les annĂ©es 1980 un cinquiĂšme des revenus du pays et prĂšs de la moitiĂ© de ses investissements Ă©trangers[65]. Un projet de loi visant Ă  interdire la fracturation hydraulique est prĂ©sentĂ© au Parlement[39].

Il propose d'associer la communautĂ© internationale dans la lutte contre la dĂ©forestation et les incendies et prĂ©voit de prĂ©senter lors de la confĂ©rence de l’ONU sur le climat de 2022 le projet d’un fonds international pour la prĂ©servation de la forĂȘt amazonienne, dotĂ© d’environ 500 millions de dollars par an pendant 20 ans, qui servirait Ă  payer les agriculteurs pour prendre soin de la forĂȘt et rĂ©cupĂ©rer les zones dĂ©boisĂ©es. Dans les zones rurales colombiennes, de nombreux incendies sont provoquĂ©s pour obtenir de nouvelles terres pour l’agriculture[66].

Il plaide pour que les pays à fortes émissions de carbone financent la transition écologique à plus forte proportion. Il propose de mettre en place un mécanisme pour échanger de la dette contre de l'action climatique, pour inciter les pays à protéger l'environnement[67].

Hommages

En 2018, Gustavo Petro est nommĂ© professeur honoraire Ă  l'UniversitĂ© nationale de LanĂșs en Argentine, pour sa dĂ©fense des droits de l'homme et de la paix[68].

Notes et références

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  5. (es) Ivån Olano Duque, « ¿Quién es Gustavo Petro? », sur ctxt.es | Contexto y Acción
  6. « Triomphe de la gauche "latino" : les recettes du raz-de-marée socialiste », sur LExpress.fr, (consulté le )
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