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Gestion des connaissances dans le domaine du nucléaire

La gestion des connaissances dans le domaine du nuclĂ©aire (« Nuclear knowledge management » ou NKM pour les anglophones) est la gestion des connaissances thĂ©oriques et appliquĂ©es (savoirs et savoir-faire) dans tous les domaines de la technologie et de la sĂ©curitĂ© nuclĂ©aire. Elle inclut la collecte, la transmission, la mĂ©morisation et le partage des connaissances anciennes et nouvelles et la mise Ă  jour de la base de connaissances existante (retours d'expĂ©rience notamment). Une bonne gestion des connaissances revĂȘt une importance particuliĂšre dans l'industrie nuclĂ©aire, en raison de ses risques, de son dĂ©veloppement rapide et de la complexitĂ© des technologies nuclĂ©aires, en raison des dĂ©lais croissants qui s’écoulent entre la conception et le dĂ©mantĂšlement d'une centrale nuclĂ©aire (80 Ă  100 ans
), et en raison de leurs implications pour la sĂ©curitĂ© (Cf. vieillissement des installations nuclĂ©aires ; usage prolongĂ© au-delĂ  des durĂ©es pour lesquelles elles ont Ă©tĂ© conçues et vague de dĂ©part Ă  la retraite des concepteurs et agents expĂ©rimentĂ©s).

Enjeux

La connaissance (cognition distribuĂ©e) est un capital immatĂ©riel en Ă©volution constante, nĂ©cessaire Ă  la maitrise et gestion des risques[1] - [2], Ă  une meilleure gestion des conflits d’objectifs au sein de l’industrie nuclĂ©aire[3], mais aussi Ă  la maitrise du facteur humain (prĂ©sentĂ© par Girun & JournĂ©e en 1998 comme le « maillon faible des centrales » mais aussi comme « le pivot d’une stratĂ©gie d’amĂ©lioration de la sĂ»retĂ© fondĂ©e sur la capacitĂ© d’adaptation et de rattrapage des situations imprĂ©vues »[4] (Cf. formation initiale et continue des personnels, ainsi qu’au maintien de l’expertise scientifique et technique)[5], est un actif et une ressource sans laquelle cette industrie ne peut pas fonctionner de maniĂšre sĂ»re et Ă©conomique. Une stratĂ©gie Ă  court, moyen et long terme de gestion du corpus des connaissances « critiques »[6] du domaine du nuclĂ©aire est notamment nĂ©cessaire pour la gestion du risque nuclĂ©aire, via l'Ă©tablissement de principes, de politiques, de guides de bonnes pratiques, de prioritĂ©s et de planification, Ă  toutes les Ă©tapes du cycle de vie d'une installation nuclĂ©aire : prospective, recherche et dĂ©veloppement, conception et ingĂ©nierie, construction, mise en service, exploitation, gestion de crise, maintenance, rĂ©novation et prolongation de la durĂ©e de vie, dĂ©classement et dĂ©mantĂšlement, ainsi qu’à la gestion des dĂ©chets.

Les ingĂ©nieries des connaissances et des systĂšmes d’information peuvent contribuer Ă  la production de systĂšmes experts, et d’intelligence artificielle.

Il existe une revue consacrée à ce sujet (IJNKM, ou International Journal of Nuclear Knowledge Management), en anglais, avec certains articles publiés sous licence ouverte[7].

SĂ©mantique

La gestion de l'information est dĂ©finie comme « processus couvrant le repĂ©rage et l'Ă©valuation des sources, la collecte, le traitement, l'analyse, la diffusion, la conservation et la destruction Ă©ventuelle de l'information par rapport Ă  des besoins identifiĂ©s et qualifiĂ©s et Ă  l'aide de mĂ©thodes ou d’outils appropriĂ©s »[8].

La gestion des connaissances nucléaires est généralement définie comme la gestion globale des connaissances dans le domaine nucléaire. Cette définition est conforme à la définition de travail utilisée dans le document de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) intitulé « Knowledge Management for Nuclear Industry Operating Organizations » (2006)[9].

La gestion des connaissances (GC) elle-mĂȘme est reconnue comme une enjeu stratĂ©gique dans les organisations complexes. Elle est dĂ©finie comme une approche intĂ©grĂ©e et systĂ©matique d'identification, de recueil, d’explicitation, de suivi des transformations, de dĂ©veloppement, de diffusion, d'utilisation, de partage[10] et de prĂ©servation des connaissances, pertinentes pour atteindre des objectifs spĂ©cifiĂ©s.

Elle inclut donc une veille stratĂ©gique permanente. Dans les domaines techniques pointus comme celui du nuclĂ©aire elle s’appuie aussi sur un corpus syntaxique et sĂ©mantique de symboles, mots et expressions spĂ©cifiques, Ă©lĂ©ments qui peuvent parfois poser des problĂšmes de traduction d’une langue Ă  l’autre.

Certaines connaissances ne peuvent ĂȘtre correctement rĂ©exploitĂ©es qu’une fois remises dans leur contexte (qui doit donc aussi ĂȘtre bien documentĂ©)[11].

En outre, alors qu’avec le temps, la masse de donnĂ©es et documents d’étude anarchiquement stockĂ©e (sans souci de l’existant) devient plĂ©thorique, il s’agit aussi de viser « une Ă©puration progressive de la documentation afin d’aller vers une documentation unique de rĂ©fĂ©rence, mieux connue, mise en valeur et mieux gĂ©rĂ©e (
) ainsi qu’un mode d’accĂšs plus intuitif, car issu de rĂ©flexions mĂ©tiers, redonnant des habitudes de consultation (
) »[12]. Il faut aussi que le vocabulaire et les mots-clĂ©s des documentalistes soit les mĂȘmes que celui des ingĂ©nieurs[12].

Les facteurs humains sont dans ce domaine nombreux et complexes. En outre, ils interagissent entre eux et avec l'Ă©volution du contexte social, environnemental et technique ; ils sont par consĂ©quent souvent difficiles Ă  maĂźtriser. Les comprendre et anticiper fait appel Ă  l’ergonomie, comme Ă  la sociologie, Ă  la mĂ©decine et Ă  la psychologie du travail et des organisations et aux questions de formation initiale et continue[13].

Remarque : En anglais human factor est souvent synonyme d'ergonomie, notamment dans le domaine de l'informatique. Toujours en anglais, le monde de l'industrie maritime préfÚre human element à human factor.

À Ă©chelle mondiale

Depuis qu’elles existent, et hors du champ militaire, essentiellement, divers systĂšmes de gestion des connaissances aident les organisations nuclĂ©aires Ă  renforcer et Ă  aligner leurs connaissances, sous l’égide de l’Agence internationale de l'Ă©nergie atomique (AIEA).

Depuis sa crĂ©ation en 1957, l'AIEA est l’un des dĂ©positaires des connaissances relatives aux applications dites « pacifiques » des technologies nuclĂ©aires.

Le secrĂ©tariat de l'AIEA a Ă©tĂ© instamment invitĂ© Ă  aider les États membres (Ă  leur demande), Ă  favoriser et Ă  prĂ©server l'enseignement et la formation nuclĂ©aires dans tous les domaines de la technologie nuclĂ©aire Ă  des fins pacifiques ; Ă  Ă©laborer des orientations et des mĂ©thodologies pour la planification, la conception et la mise en Ɠuvre de programmes de gestion des connaissances nuclĂ©aires. Pour cela l'AIEA soit donner aux États membres des sources d'informations fiables sur le nuclĂ©aire non militaire, tout en continuant Ă  dĂ©velopper des outils et des mĂ©thodes pour capter conserver, partager, utiliser et prĂ©server ces connaissances.

La gestion des connaissances nucléaires est devenue un programme officiel et l'une de ses priorités pour le XXIe siÚcle. En 2002, l'AIEA a lancé un programme de gestion des connaissances nucléaires et plusieurs résolutions adoptées à la Conférence générale de l'AIEA depuis 2002 portent sur des thÚmes de gestion des connaissances.

Ce programme a été dirigé par Yanko Yanev (2002-2012) puis par John de Grosbois (depuis 2012).

Dans ce cadre, l'AIEA organise des réunions, des formations et conférences internationales sur un large éventail de sujets, allant des concepts généraux sous-tendant la gestion des connaissances nucléaires aux méthodes et outils spécifiques enseignés lors de séminaires de formation pour les praticiens[14] - [15].

Description

La connaissance (dans le domaine du nuclĂ©aire militaire et du nuclĂ©aire civil) a comme spĂ©cificitĂ©s d’ĂȘtre hautement complexe, coĂ»teuse Ă  acquĂ©rir et Ă  entretenir, et pour certains de ses aspects, secrĂšte et/ou facilement perdue[16], par exemple lors des dĂ©parts Ă  la retraite ou avec l’utilisation croissante de personnels intĂ©rimaires. Les « utilisateurs » de l’information en sont aussi (en grande partie, mais pas uniquement) les « fournisseurs ».

La valeur de l’information se mesure Ă  l’aune de son utilitĂ©. Dans le domaine du nuclĂ©aire, la gestion de la connaissance doit cibler les usages et besoins actuels, mais aussi futurs (difficiles Ă  prĂ©voir, par exemple Ă  la suite d'un accident nuclĂ©aire), et pouvant concerner le trĂšs long terme dans le secteur du stockage en surface ou en profondeur et la gestion des dĂ©chets radioactifs. Il est donc difficile de « retirer » des informations des systĂšmes d’information souvent apparemment plĂ©thorique car elles pourraient s’avĂ©rer trĂšs utiles dans plusieurs dĂ©cennies, siĂšcles, voire millĂ©naires.

Dans le nuclĂ©aire militaire, cette connaissance est en grande partie morcelĂ©e et/ou cachĂ©e par le secret dĂ©fense. Ceci empĂȘche un large partage des connaissances au sein des communautĂ©s scientifiques nationales et internationales, au dĂ©triment de la prĂ©paration de gestion de crise en cas d’accident nuclĂ©aire (ou de guerre nuclĂ©aire).

MĂȘme dans le domaine non militaire (Ă©nergie nuclĂ©aire, brise-glace Ă  propulsion nuclĂ©aire, centrale nuclĂ©aire flottante russe, mĂ©decine nuclĂ©aire, fracturation hydraulique, outils de traçage isotopique et de dosimĂ©trie[11] ou de mĂ©trologie utilisant des sources radioactives
) contrairement aux connaissances acquises dans d'autres domaines scientifiques, le libre partage et l'utilisation non contrĂŽlĂ©e des connaissances nuclĂ©aires sont fortement limitĂ©s par certains brevets et droits d'auteur (dans un premier temps), par le secret commercial parfois, et plus gĂ©nĂ©ralement par des prĂ©occupations de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire et de lutte contre la prolifĂ©ration nuclĂ©aire ou contre le terrorisme.

La sĂ»retĂ© nuclĂ©aire nĂ©cessite cependant idĂ©alement - et au moins au sein de la communautĂ© des techniciens, experts et ingĂ©nieurs du nuclĂ©aire - un rapide et libre partage d'informations et des retours d’expĂ©riences, notamment pour Ă©viter la rĂ©pĂ©tition de situations Ă  risque prĂ©curseurs d'accident.

Dans les pays dĂ©mocratiques, les citoyens (notamment riverains d’installations classĂ©es Ă  risque pour l’environnement) ou bĂ©nĂ©ficiant de la mĂ©decine nuclĂ©aire doivent aussi ĂȘtre informĂ©s sur le niveau de risque auquel ils sont exposĂ©s, et les mesures de prĂ©vention, contrĂŽle et attĂ©nuation prises en temps normal et en cas d’accident (avec l’aide de l'IRSN par exemple en France).

De par la mise en jeu de puissants rĂ©acteurs, et de matĂ©riaux ou gaz radiotoxiques et en raison de la production de dĂ©chets radioactifs, les coĂ»ts Ă©conomique, Ă©cologiques et humains en cas de dĂ©faillance de la sĂ»retĂ© nuclĂ©aire peuvent s’avĂ©rer ĂȘtre trĂšs Ă©levĂ©s (ainsi en raison de l'ampleur de la responsabilitĂ© civile, les centrales nuclĂ©aires ne sont-elles pas assurĂ©es). Les États et organisations qui dĂ©ploient et exploitent les technologies civiles et militaires du nuclĂ©aire doivent s'assurer que ces connaissances et les connaissances associĂ©es restent accessibles et comprĂ©hensibles pour ceux qui en ont besoin. Cependant la mise Ă  disposition de tous de certaines informations sensibles sur la vulnĂ©rabilitĂ© d’installations nuclĂ©aires peut ĂȘtre source de risque (d’attaques, sabotages ou attentats par exemple).

Un équilibre délicat est donc à trouver et à entretenir en matiÚre de diffusion de certaines informations concernant le domaine nucléaire : entre les exigences de transparence et de sûreté nucléaire.

Les questions et les prioritĂ©s en matiĂšre de gestion des connaissances nuclĂ©aires sont souvent propres aux circonstances particuliĂšres des États membres et de leurs organisations de l’industrie nuclĂ©aire.

Les pratiques de gestion des connaissances nucléaires améliorent et soutiennent les fonctions et objectifs commerciaux traditionnels tels que la gestion des ressources humaines, la formation, la planification, les opérations, la maintenance, les projets, l'innovation, la gestion des performances et des risques, la gestion de l'information, la gestion des processus, l'apprentissage organisationnel, avec le soutien des technologies de l'information.

Mise en Ɠuvre

La gestion des connaissances (GC) met généralement à la fois l'accent sur les documents et les personnes qui les produisent et les utilisent (valorisant les savoirs et savoir-faire de chacun), et la culture organisationnelle (savoir et savoir faire des équipes), pour classer, valider, clarifier, mémoriser, stimuler et nourrir le partage et l'utilisation des connaissances[12].

Elle porte aussi sur les processus ou mĂ©thodes pour crĂ©er, trouver, capter, valider et partager des connaissances ; et sur la technologie pour stocker et assimiler les connaissances et les rendre facilement accessibles d'une maniĂšre qui permettra aux gens, de cultures et langues diverses, de travailler ensemble dans l’espace et le temps[12].

Les personnes sont la composante la plus importante d'un systĂšme de GC et la crĂ©ation de nouvelles connaissances est l'un de ses sous-produits les plus prĂ©cieux. Un systĂšme de GC ne fonctionne correctement que si les personnes impliquĂ©es sont disposĂ©es et autorisĂ©es Ă  partager et Ă  rĂ©utiliser les connaissances existantes, et Ă  gĂ©nĂ©rer - en coopĂ©ration et de maniĂšre collaborative- de nouvelles connaissances au profit de tous et chacun. Il faut aussi que « que la bonne information parvienne au bon destinataire, en temps voulu », ce qui implique une stratĂ©gie de gestion des flux « d’information organisĂ©es et structurĂ©es, facilement accessibles »[12].

En France

Dans ce pays qui a fait le choix de dĂ©velopper une filiĂšre nuclĂ©aire civile et militaire particuliĂšrement importante, de nombreuses procĂ©dures au sein d’ÉlectricitĂ© de France (EDF) (s’appuyant sur la Division IngĂ©nierie NuclĂ©aire (DIN) d’EDF et son SEPTEN (Service Études et Projets Thermiques et NuclĂ©aires), de mĂȘme qu’au sein du Commissariat Ă  l'Ă©nergie atomique et aux Ă©nergies alternatives (CEA) (notamment), ont cherchĂ© Ă  gĂ©rer le corpus des connaissances et retours d’expĂ©riences, avec l’aide de l’Institut de radioprotection et de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire (IRSN) et de laboratoires universitaires[17].

Le CEA a créé (puis mis sur le marché) des outils de management de la connaissance tels que SPIRAL, SPIRIT, REX, SAGACE. En 1994, il a inclus la gestion des connaissances dans son manuel qualité, en tant que « directive » à intégrer dans tous les services.

Son projet ACCORE (ACcĂšs aux COnnaissances REacteurs), conserve les retours d’expĂ©rience, dont sur SuperphĂ©nix[17].

Un travail similaire a Ă©tĂ© consacrĂ© aux connaissances sur la gestion des rĂ©acteurs de recherche (Ă  partir du rĂ©acteur de recherche SiloĂ©[18]. Et le projet LCS (Livre de Connaissances SILVA), principalement destinĂ© Ă  la COGEMA, conserve 10 ans de retours d’expĂ©rience de R&D d’environ 300 personnes sur le procĂ©dĂ© SILVA d’enrichissement de l’uranium par sĂ©paration isotopique par laser sur vapeur atomique (rĂ©digĂ© par 120 experts environ sur 2300 pages durant plus de 18 mois). Sa « Direction scientifique et technique » (constituĂ©e en 1995) s’est notamment consacrĂ©e Ă  analyser et structure le patrimoine de connaissance du CEA, via l’outil MKSN [17].

L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a parmi ses missions la construction et protection de la mémoire du traitement des déchets nucléaires en France[1].

Le besoin de consensus sĂ©mantique[19] et terminologique a Ă©tĂ© Ă  l’origine de rĂ©fĂ©rentiel et de projet de dictionnaire de l'ingĂ©nierie nuclĂ©aire[20]. EDF a crĂ©Ă© son propre thĂ©saurus (« abandonnĂ© aujourd’hui car perçu comme obsolĂšte, mais extrĂȘmement bien fait (
). Pour notamment aider les nouveaux arrivants, des recueils d’expĂ©riences de seniors et d’experts ont Ă©tĂ© faits depuis 1998 Ă  l’échelle du SEPTEN, selon la mĂ©thode « RECORD » issue du CEA. Les interviews sont menĂ©es par la sociĂ©tĂ© Euriware (filiale d’Areva, aujourd’hui concurrent : nous noterons le manque de sensibilisation Ă  la sĂ©curitĂ© de l’information...) » ; Mais en 2006 seuls 18 recueils d’expĂ©riences sur des thĂ©matiques diverses et non classifiĂ©es avaient Ă©tĂ© faits, sans communication pour faire connaĂźtre cette dĂ©marche. Selon De façon gĂ©nĂ©rale Ă  EDF, les dĂ©marches concernant la gestion des connaissances ont jusqu’à maintenant Ă©tĂ© « trĂšs peu dĂ©veloppĂ©es ou carrĂ©ment avortĂ©es. Doit-on en dĂ©duire que le management n’est pas encore prĂȘt pour ces rĂ©flexions ? » s'interrogeait Barthe en 2009[12].

En 2009, l’outil interne SĂ©rapis d’EDF contient notamment « tout l’historique des Notes d’études depuis la conception des tranches nuclĂ©aires », mais l’outil SĂ©rapis s’avĂšre linĂ©aire et diachronique, peu ergonomique en termes de navigation, insuffisant en matiĂšre de contenu, et l’accĂšs Ă  l’information y est trĂšs lent ; de plus les plans sont non joints, remplacĂ©s par des numĂ©ros de microfiches[12]... Des moteurs de recherche intelligents doivent amĂ©liorer l’accĂšs Ă  l’information (ex : un « Rapports de SĂ»retĂ© » contient plusieurs milliers de pages, les changements de versions sont compliquĂ©s Ă  gĂ©rer, etc.)[12]. Alors qu’au dĂ©but du XXIe siĂšcle EDF fait face Ă  une vague de dĂ©part Ă  la retraite d’ingĂ©nieurs constructeurs de centrales (qui pour beaucoup ne seront pas remplacĂ©s), la conservation de la mĂ©moire collective, et notamment sous forme de documents et plans Ă©parpillĂ©s dans les ordinateurs individuels des ingĂ©nieurs est encore un dĂ©fi (environ 20.000 boĂźtes rĂ©pertoriĂ©es Ă  la DIN vers 2006-2009)[12].

La Direction de l’énergie nuclĂ©aire du CEA a redĂ©fini et cartographiĂ© en 2009 (carte d’expertise) sa filiĂšre interne d’expertise. Il l’a restructurĂ© en 4 niveaux identifiant et valorisant les salariĂ©s les plus impliquĂ©s dans la crĂ©ation et la diffusion des connaissances. Olivier Musseau (Chef du projet "Gestion prĂ©visionnelle des emplois et des compĂ©tences " au CEA) compare le fonctionnement de ce rĂ©seau Ă  une Ă©ponge (absorption/conservation de l’information) et Ă  un poumon (diffusion de la connaissance)[21].

Histoire

Dans le domaine militaire (et de l’étude des risques posĂ©s par les explosions nuclĂ©aires pour la population et des Ă©cosystĂšmes), un moment particulier, dĂ©clencheur, a Ă©tĂ© celui de l'interdiction progressive des essais nuclĂ©aires d’abord dans l’air, puis souterrains ou sous-marins, au profit d’études par modĂ©lisation[22].

En raison de la nature des organisations exploitant des centrales et autres installations nuclĂ©aires et de la nature des risques spĂ©cifiques Ă  ces installations, des programmes et mesures de gestion des connaissances ont Ă©tĂ© mis en place dans toute l’industrie, pour notamment gĂ©rer et contrĂŽler les connaissances et les informations liĂ©es Ă  la conception, Ă  la construction, opĂ©ration et maintenance.

L’apparition de la GED et des capacitĂ©s de numĂ©risation (Ă  partir du dĂ©but des annĂ©es 1990) a bouleversĂ© la gestion documentaire, avec cependant au sein des Ă©quipes gĂ©rant les centrales nuclĂ©aires « un gros frein Ă  la diffusion Ă©lectronique et Ă  l’abandon du papier, notamment par les managers » (qui) « est le besoin de conserver les annotations » (Cf. notion de « paratexte »).

Les activités de gestion des connaissances du nucléaire portent par exemple sur les aspects, systÚmes et fonctions suivants :

  • Sciences et technologies de l'information, Ă©pistĂ©mologie de la connaissance (Capital immatĂ©riel, actifs intellectuels)
  • Politiques et procĂ©dures de l'installation nuclĂ©aire en question ;
  • StratĂ©gies et techniques de gestion (conservation, mise Ă  jour et communication) des connaissances implicites, tacites et explicitĂ©es, individuelles et collectives (systĂšmes d'information... Gestion des informations incomplĂštes ou non sĂ»res...) ;
  • Indexation et contrĂŽle des documents et gestion du patrimoine documentaire (avec une demande frĂ©quente d’approche orientĂ©e « mĂ©tier »[23] et devant inclure les documents entrants provenant des fournisseurs et sous-traitants[12] ;
  • SystĂšmes de contrĂŽle du travail ; SystĂšmes experts et IA
  • Assurance qualitĂ© ; processus d’accrĂ©ditation, gestion de la qualitĂ© ;
  • Veille ;
  • Retours d'expĂ©rience d’exploitation et des exercices de sĂ©curitĂ© (parfois transfrontalier ou internationaux) ;
  • SystĂšmes de gestion de crise et d'action corrective ;
  • Analyses et rapports de sĂ©curitĂ© ;
  • Gestion des ressources humaines (formation, dĂ©veloppement...) ;
  • Intranet et autres stratĂ©gies Web (avec niveaux de confidentialitĂ©/habilitation pour les diffusions restreintes)

Remarque : Créer un systÚme de gestion des connaissances (GC) ne vise aucunement à remplacer l'un de ces systÚmes existants, mais plutÎt à accroßtre les avantages à tirer de ces systÚmes en conjonction avec le déploiement d'un systÚme de gestion intégré.

Les leçons apprises dans l'industrie nuclĂ©aire au cours des 60 derniĂšres annĂ©es passent notamment par les retours des inspections, exercices ou modĂ©lisations, jusqu’à l'intĂ©gration et l’évaluation permanente de tous moyens et rĂ©sultats d’assurance qualitĂ© dans tous les processus. Ils sont d'une importance capitale pour la sĂ©curitĂ©, et la bonne gestion des coĂ»ts.

DĂ©fis et tendances

Les pays récemment dotés de programmes nucléaires, ou souhaitant étendre leur industrie ou armement nucléaire ont besoin de ressources humaines qualifiées et formées pour concevoir et exploiter leurs installations actuelles et futures. Pour cela, renforcer les capacités de formation, ainsi que le transfert des connaissances, des centres de connaissances vers les centres de croissance sont des questions-clé.

Dans les pays qui ont décidé de stabiliser leurs programmes nucléaires, ou de sortir du nucléaire, un défi est de garantir les ressources humaines nécessaires pour maintenir l'exploitation sûre des installations et démantÚlement des installations nucléaires (incluant la gestion des combustibles usés et des déchets radioactifs)[24]. Ceci implique de remplacer le personnel qualifié partant à la retraite, et donc d'attirer des jeunes vers ce type de carriÚre.

Les applications non Ă©nergĂ©tiques (militaires, mĂ©dicales, mĂ©trologie
) des technologies nuclĂ©aires nĂ©cessitent une base de connaissances au minimum stable, et plutĂŽt croissante. Elles nĂ©cessitent aussi des ressources humaines parfois hautement qualifiĂ©es. Ces besoins sont prĂ©sents partout oĂč l’on utilise des technologies nuclĂ©aires, indĂ©pendamment de l'utilisation de l'Ă©nergie nuclĂ©aire[25].

Dans le domaine de l’énergie nuclĂ©aire

Les prĂ©occupations concernant le risque nuclĂ©aire (notamment depuis les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima), s'Ă©largissent au risque terroriste, ou des politiques nouvelles de transition Ă©nergĂ©tique cherchent Ă  dĂ©centraliser et verdir les modes de production d’énergie, tout en cherchant Ă  rĂ©pondre Ă  l’urgence climatique dans un contexte de disponibilitĂ© dĂ©croissante d'Ă©nergies fossiles Ă©conomiquement exploitables.

Cela pousse de nombreux pays Ă  reconsidĂ©rer l'utilisation de l'Ă©nergie nuclĂ©aire (dans le sens d’une utilisation accrue du nuclĂ©aire, ou au contraire d’une sortie du nuclĂ©aire). Dans les deux cas, les innovations nĂ©cessaires pour concevoir, construire, exploiter et entretenir de nouvelles centrales nuclĂ©aires, ou pour sortir du nuclĂ©aire de maniĂšre conforme aux besoins et contraintes environnementales et de sĂ©curitĂ© doivent durablement pouvoir s’appuyer d'une base trĂšs solide de connaissances du domaine du nuclĂ©aire, accessibles.

Dans le domaine du nucléaire militaire

Ce domaine est particuliĂšrement secret et parfois trĂšs intriquĂ© au nuclĂ©aire dit « civil » qui sert aussi Ă  produire du plutonium « militaire », des rĂ©acteurs de sous-marin nuclĂ©aire ou de porte-avion nuclĂ©aire
).

Les marines de guerre nuclĂ©arisĂ©es doivent maintenir en permanence leur capital technique (connaissances et moyens), par exemple constituĂ© depuis la crĂ©ation des sous-marins nuclĂ©aires et notamment nĂ©cessaire Ă  l’entretien des engins[26].

Des programmes de gestion des connaissances ont aussi Ă©tĂ© lancĂ©s dans le secteur militaire, dont par exemple en France avec le CEA (projet CEC ou Conservation et Exploitation des Connaissances ; destinĂ© Ă  conserver les connaissances et les savoir-faire sur la conception et la rĂ©alisation des armes nuclĂ©aires, aprĂšs engagement de la France Ă  ne plus faire d’essais nuclĂ©aires)[17].

Pour le nucléaire non énergétique et non militaire

Ces applications étant les moins controversées, les connaissances y sont donc sont les mieux diffusées et - dans de nombreux cas - librement partagées.

Des systÚmes efficients de gestion des connaissances nucléaires constituent ici aussi la base pour développer et sécuriser les applications existantes.

Motivations prospectives

L'apparition de l'Internet, du Web 2.0 notamment caractĂ©risĂ© par l'arrivĂ©e de « contenus gĂ©nĂ©rĂ©s par les utilisateurs » (blogs, vidĂ©o, forums et pages de discussion, hashtags de Twitter
) ainsi que l'apparition des rĂ©seaux sociaux et d'outils de travail collaboratif et de partage multilingue de l'information (dont WikipĂ©dia/DBpedia est l'un des exemples marquants ; accĂšs gratuit, multilingue et sans publicitĂ©) ; Ces usages nouveaux des NTIC et en particulier certains mĂ©dias sociaux ou communautĂ©s telles que WikipĂ©dia, OpenStreetMap ou Flickr peuvent maintenant contribuer au crowdsourcing, Ă  la mise Ă  jour et publication en temps quasi-rĂ©el d'informations, y compris de cartes mises Ă  jour et de photographies hĂ©tĂ©rogĂšnes mais gĂ©olocalisĂ©es[27] et Ă  la communication de crise[28]. Par exemple, peu aprĂšs l'accident nuclĂ©aire de Fukushima, l'Agence internationale de l'Ă©nergie atomique (AIEA) a d'abord publiĂ© un court communiquĂ© de presse sur Facebook et Twitter, alors que les wikipĂ©diens commençaient (en plusieurs centaines de langues) pour synthĂ©tiser l'information disponible, et que sur Twitter les donnĂ©es provenaient principalement de sources officielles ou d'utilisateurs crĂ©dibles (journalistes, universitaires locaux)[29] - [30]. Aux États-Unis, la FEMA (Federal Emergency Management Agency) a mis au point un outil « Disaster Reporter », de partage de photographies de situation de crise.

Dans le domaine de la physique nuclĂ©aire et de ses applications techniques, les connaissances continueront de s'Ă©tendre et Ă©voluer, peut-ĂȘtre rapidement (avec le domaine de la fusion par exemple). Des options irrĂ©versibles ou rĂ©versibles sont possibles dans le stockage et la gestion des dĂ©chets nuclĂ©aires, avec encore de nombreuses inconnues et une gestion qui doit prendre en compte le trĂšs long terme pour certains dĂ©chets Ă  trĂšs longue pĂ©riode radioactive[12].

Sans diligence et une bonne organisation dans la gestion des connaissances affĂ©rentes au nuclĂ©aire, des parties substantielles de celles-ci pourraient ĂȘtre perdues en raison de la dĂ©gradation de certains supports d'informations (papier ou numĂ©rique), mais aussi d'une vague de dĂ©parts Ă  la retraite d'ingĂ©nieurs et personnels qualifiĂ©s, et de la probabilitĂ© qu'une partie de ces connaissances puisse ĂȘtre dĂ©saffectĂ©e ou rejetĂ©e par nĂ©gligence ou au grĂ© de l'Ă©volution des prioritĂ©s politiques ou budgĂ©taires. Conserver et correctement traiter les connaissances apparemment obsolĂštes est aussi important que de recueillir et de partager de nouvelles connaissances (notamment pour la gestion des accidents, et prĂ©parer le dĂ©mantĂšlement d'installations et la gestion des dĂ©chets alors produits).

Créer et maintenir des systÚmes de GC efficients implique aussi de préalablement correctement identifier et traiter les documents et connaissances apparemment obsolÚtes et dépassées, ainsi que recueillir et partager de nouvelles connaissances, les enrichir (par exemple via l'hypertexte et le Web sémantique) pour, notamment afin de bien calibrer les besoins futurs (par exemple de stockage, suivi et traitement des déchets).

Rîle de l’administrateur

Selon C. Gilbert (2002) l’administrateur d'une installation nuclĂ©aire doit notamment « rĂ©gler les modalitĂ©s de circulation de l'information entre les producteurs de risques, les autoritĂ©s de contrĂŽle et les structures d’expertise, de maniĂšre Ă  ce que chacun dispose des informations qui lui sont nĂ©cessaires pour assumer sa fonction. Cela peut signifier aussi bien lever des barriĂšres, organiser des capacitĂ©s de saisine, d’auto-saisine, pour Ă©viter que des informations ne demeurent confinĂ©es au sein d’entreprises ou d’organismes publics, que prĂ©server une certaine autonomie, une certaine retenue d’informations donc pour ceux qui sont effectivement chargĂ©s des activitĂ©s dangereuses, afin d’éviter d’excessives ingĂ©rences (
). Le problĂšme se pose notamment avec les retours d’expĂ©rience Ă  la suite des incidents, quasi-accidents, accidents et qui, bien que diversement expĂ©rimentĂ©s dans les diffĂ©rentes activitĂ©s Ă  risques et par divers types d’acteurs, ont encore du mal Ă  se mettre en place, Ă  se pĂ©renniser »[31]. Au dĂ©but du XXIe siĂšcle, C. Gilbert estime que nous n'avons pas encore de modalitĂ©s conciliant « une production de connaissance sur les Ă©vĂ©nements affectant la sĂ©curitĂ© et une publicisation de cette connaissance »[31], ce qu’il explique notamment par le fait que « les acteurs en charge d’activitĂ©s dangereuses procĂ©dant Ă  des retours d’expĂ©rience peuvent ainsi redouter le regard des autoritĂ©s de contrĂŽle, des structures d’expertise, des compagnies d’assurance. De mĂȘme, l’ensemble des acteurs impliquĂ©s dans la gestion des risques peuvent-ils craindre le regard des mĂ©dias, des diverses associations, de la justice. Cette situation rend de fait assez alĂ©atoires les retours d’expĂ©rience, notamment les retours d’expĂ©rience aprĂšs accidents »[31]. Faute de procĂ©dures stabilisĂ©es et protĂ©gĂ©es, et intĂ©grĂ©es dans des routines administratives, dans les domaines dangereux, la gestion des retours d’expĂ©rience est, selon lui, souvent soumise Ă  des « apprĂ©ciations politiques » ou faite de maniĂšre dispersĂ©e.

Notes et références

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Voir aussi

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