AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Gestion des connaissances

La gestion des connaissances (en anglais knowledge management) est une dĂ©marche managĂ©riale pluridisciplinaire qui regroupe l'ensemble des initiatives, des mĂ©thodes et des techniques permettant de percevoir, identifier, analyser, organiser, mĂ©moriser, partager les connaissances des membres d'une organisation – les savoirs crĂ©Ă©s par l'entreprise elle-mĂȘme (marketing, recherche et dĂ©veloppement) ou acquis de l'extĂ©rieur (intelligence Ă©conomique) – en vue d'atteindre un objectif fixĂ©.

Gestion des connaissances appliquée aux groupes

Nous sommes submergĂ©s d'informations. Les entreprises, les scientifiques ou mĂȘme les particuliers sont maintenant obligĂ©s d'appliquer une stratĂ©gie dans le traitement et la transmission de l'information dans les activitĂ©s de tous les jours : voter, travailler, chercher un emploi, gagner des marchĂ©s, etc.

« La Gestion des Connaissances est une démarche stratégique pluridisciplinaire visant à atteindre l'objectif fixé grùce à une exploitation optimale des connaissances »[1].

D'aprÚs des praticiens et des académiciens tels que R. C. Tisseyre[2], Larry Prusak[3], J.Y. Prax , C. DesprÚs et D. Chauvel , il est nécessaire en gestion des connaissances de faire la distinction entre les données, les informations et les connaissances considérées comme des composantes qui mÚnent vers la prise de décision, et l'action.

Dans le domaine de l'entreprise ou plus globalement d'une organisation, la gestion des connaissances sert Ă  capitaliser les connaissances accumulĂ©es dans l'organisation. Cette capitalisation prend gĂ©nĂ©ralement la forme de mĂ©thodes d'aides Ă  la diffusion et l'organisation de documents. Ainsi, la gestion des connaissances dans une organisation prend la forme d'une gestion documentaire pour conserver les documents internes et pour cibler et capitaliser les documents externes qui peuvent ĂȘtre jugĂ©s utiles.

Cependant avec l'arrivée du Web, des services globalisés (comme Wikipédia) et des concepts du Web sémantique, la gestion des connaissances traite maintenant non plus seulement des documents mais aussi des données au sein des documents internes ou des documents externes via le Web ou encore des services externe via Internet (à travers leurs API). Face à la quantité de données disponibles et potentiellement intéressantes pour l'entreprise, le domaine gestion des connaissances englobe également tous les outils et travaux de recherche qui ont vocation à simplifier la réutilisation de ces données au sein des organisations comme avec les plates-formes de réseaux sociaux ou les technologies du Big Data, etc.

La gestion des connaissances s’appuie sur diffĂ©rentes disciplines telles que la thĂ©orie des organisations, les sciences cognitives, les sciences sociales, les sciences de l’information et de la communication et l'informatique.

Historique du traitement des informations dans les organisations

Traditionnellement, l'information utile à une organisation est essentiellement détenue par les membres de cette organisation. Une gestion des connaissances existe donc depuis toujours à travers sa transmission pour permettre à l'organisation de survivre à tous les aléas qu'elle peut rencontrer (ex : mutation, départ, démission, licenciement, ou autres causes d'indisponibilité de l'information). Cependant, cette gestion est souvent peu formalisée.

Dans les années 1950, des travaux visant la mise au point d'une intelligence artificielle pouvant rivaliser avec celle de l'homme, ont été lancés. Les premiÚres tentatives visaient la résolution de problÚmes d'ordre général. L'échec qui s'ensuivit poussa les chercheurs à restreindre le champ des problÚmes à résoudre. C'est ainsi qu'est né le concept de systÚme expert[4].

Dans les années 1980, les travaux sur les systÚmes experts permirent par la suite la création des premiers systÚmes d'aide à la décision. Cependant, ces derniers souffraient à l'époque de la pauvreté des données représentants une connaissance formalisée, élément de base de leur fonctionnement[4]. C'est également dans les années 1980 que grùce à ces progrÚs et à partir des constats réalisés que la gestion des connaissances a véritablement émergé[5].

Depuis son amorce dans les années 1990, puis son développement qui suivit, la gestion des connaissances a été développée dans de nombreuses formations et de nombreux établissements, notamment les universités (masters, doctorats). Ces masters sont recherchés dans les entreprises voulant implémenter un programme de gestion des connaissances. L'apparition de nouveaux rÎles dans l'entreprise, particuliÚrement les Knowledge Managers (ou gestionnaires des connaissances), explique le nombre de thÚses universitaires sur ce sujet.

InstaurĂ©e en France par la loi de programmation pour la cohĂ©sion sociale du , la gestion des connaissances qui est un Ă©lĂ©ment de la Gestion prĂ©visionnelle de l’emploi et des compĂ©tences (GPEC), devient obligatoire dans la nĂ©gociation sur la stratĂ©gie de l’entreprise et ses effets prĂ©visibles sur l’emploi et sur les salaires[6].

Depuis novembre 2018, existe en France la norme ISO 30401[7] publiĂ© par l'Afnor traitant du systĂšmes de management des connaissances. Un autre rĂ©fĂ©rentiel pouvant ĂȘtre citĂ© est le HB 275 en Australie datant de 2001 et ayant pour titre La gestion des connaissances - un projet cadre pour rĂ©ussir dans l'Ăšre des connaissances. Cet ouvrage vise Ă  dĂ©finir et proposer une dĂ©marche Ă  la notion de knowledge management. En France, l'Afnor a tentĂ© d'adapter le HB 275 australien dans l'ouvrage Knowledge Management - RĂ©ussir votre dĂ©marche. S'apparentant Ă  une norme de type ISO 9000, il cherche Ă  clarifier la marche Ă  suivre dans le processus de gestion des connaissances.

Enjeux et objectifs : le rĂŽle de la gestion des connaissances

La gestion des connaissances a un rĂŽle important afin de pĂ©renniser, rĂ©utiliser, valoriser et diffuser les connaissances produites par une organisation afin de mieux les protĂ©ger et les valoriser. Cette valorisation passe par un avantage concurrentiel qui peut ouvrir Ă  une collaboration profitable entre des organisations. De plus, les organisations qui maĂźtrisent leurs connaissances, peuvent prendre de meilleures dĂ©cisions et plus rapidement pour s’adapter plus facilement Ă  leurs environnements.

Depuis les années 1980 avec la multiplication des plans licenciements et surtout depuis 2000 avec l'accélération des départs à la retraite des baby boomers, le besoin de pérenniser les savoir-faire de l'organisation dans le but de réduire la sensibilité de son activité au départ de ses membres devient un enjeu stratégique dans les organisations.

La quantitĂ© d'informations disponibles pour les membres d'une organisation est de plus en plus importante Ă  cause des outils dont ils disposent comme avec le Web ou Ă  travers leurs intranets. La capacitĂ© d'un ĂȘtre humain Ă  trouver l'information dont il a besoin sans l'aide d'une machine devient donc de plus en plus difficile voire impossible. La rĂ©utilisation des connaissances dĂ©jĂ  disponibles est un des objectifs de la gestion des connaissances.

De plus, cela permet d'accĂ©lĂ©rer la capacitĂ© d’apprentissage des nouveaux arrivants. De mĂȘme pour les acteurs en place, la mise en commun de cours de formation, et la possibilitĂ© d’y accĂ©der Ă  tout moment, est un facteur de sĂ©curisation tant Ă  court terme (capacitĂ© Ă  intĂ©grer tout nouveau concept) qu'Ă  plus long terme (capacitĂ© Ă  Ă©voluer par auto-formation).

Les compĂ©tences, les mĂ©tiers, les savoirs, les savoir-faire et les brevets constituent une richesse dans une organisation. L'organisation doit savoir faire fructifier ce capital immatĂ©riel. De plus, la gestion de ce capital permet d'amĂ©liorer la performance d'une organisation Ă  travers la motivation du personnel dont les connaissances sont ainsi valorisĂ©es. Les experts sont ainsi encouragĂ©s Ă  dĂ©velopper une culture du partage qui facilite la capacitĂ© d’innovation au sein de l'organisation.

Cette gestion des connaissances va permettre Ă©galement d'amĂ©liorer la prise de dĂ©cision en diminuant la subjectivitĂ© et le temps pour prendre cette dĂ©cision. De plus, la mise Ă  disposition des moyens informatiques permet de « tracer » toutes les raisons d’une dĂ©cision et facilite ainsi le retour d'expĂ©rience pour amĂ©liorer les dĂ©cisions suivantes.

Pour finir, l'arrivĂ©e du Web et de l'informatique dans la sociĂ©tĂ© l'ont profondĂ©ment changĂ©e en une sociĂ©tĂ© de la connaissance. Cela se traduit dans les organisations par la mise en Ɠuvre des pĂŽles de compĂ©tences qui nĂ©cessitent une politique d’ingĂ©nierie des connaissances, mise en place en Europe Ă  travers la stratĂ©gie de Lisbonne (2001). ConcrĂštement, cela pousse les organisations Ă  devoir collaborer Ă  travers des pĂŽles de compĂ©titivitĂ© sur les territoires, en mettant en commun des compĂ©tences et connaissances, et surtout Ă  les concrĂ©tiser dans leur mise en Ɠuvre sur le terrain. La gestion des connaissances devient dĂšs lors indispensable pour rĂ©ussir Ă  nouer durablement des alliances et partenariats dans le contexte de mondialisation Ă©conomique.

Autre consĂ©quence de cette sociĂ©tĂ© de la connaissance avec l'Internet et le Web, la circulation d'information sans gestions de leurs impacts Ă  l’extĂ©rieur peut entraĂźner des risques de diffamations ou des risques Ă©conomiques comme avec un espionnage industriel ou mĂȘme des problĂšmes de sĂ©curitĂ© au niveau des États. Au sein des organisations contrĂŽler la diffusion des connaissances constitue un enjeu majeur.

Appréhender les différentes formes des connaissances, pour les exploiter au mieux

Différence sémantique

Il faut donc bien distinguer les différents concepts nécessaires afin d'exploiter de maniÚre optimale les connaissances.

Source de l'information

Une source est l'origine humaine d'une information ou l'origine technique d'une donnĂ©e. LĂ  oĂč une source primaire prĂ©sente des donnĂ©es ou informations fournies par le tĂ©moin humain ou technique de premiĂšre main d'un phĂ©nomĂšne, une source secondaire va dĂ©crire les sources primaires en y ajoutant des commentaires, des analyses et une critique de sources primaires.

Une source tertiaire est une sélection et une compilation de sources primaires et secondaires[8].

Donnée : description élémentaire d'une réalité

Une donnĂ©e est une description Ă©lĂ©mentaire d’une rĂ©alitĂ©. C’est par exemple une observation ou une mesure effectuĂ©e en fonction d'un Ă©talon de rĂ©fĂ©rence[9].

On divise les données au moins en deux catégories : les données brutes et les données (ou jeu de données ou data).

Les donnĂ©es brutes sont les donnĂ©es non interprĂ©tĂ©es Ă©manant d'une source primaire qui n'ont Ă©tĂ© soumises Ă  aucun traitement ou toute autre manipulation (On parle aussi de donnĂ©es primaires car produites pour une source primaire). Les donnĂ©es brutes peuvent ĂȘtre utilisĂ©es dans un programme informatique ou dans des procĂ©dures manuelles telles que l'analyse statistique d'une enquĂȘte[10]. Il peut s'agir des donnĂ©es binaires des pĂ©riphĂ©riques de stockage Ă©lectroniques comme les lecteurs de disque dur[11].

Les données brutes sont supposées fiables si l'instrument ou l'observateur qui les a produites, a été étalonné. Les faits obtenus sans fournir les données brutes sont de plus en plus soumis à caution[12]. Il devient suspect de ne pas les conserver car depuis quelques années, il y a une multiplication des scandales qui portent sur les erreurs des connaissances induites à partir de données brutes[13].

Les donnĂ©es sont gĂ©nĂ©ralement, sans autres prĂ©cisions, le rĂ©sultat d'un travail prĂ©alable sur les donnĂ©es brutes qui permettra de leur donner un sens. La maniĂšre de collecter, sĂ©lectionner et traiter les donnĂ©es brutes sont autant d'interprĂ©tations implicites qui peuvent biaiser l’interprĂ©tation finale. Par exemple, des donnĂ©es dans un graphique permettront Ă  un ĂȘtre humain d'y associer un sens (une interprĂ©tation) et ainsi crĂ©er une nouvelle information[9].

Autre exemple, un institut de sondage ne dĂ©voile jamais les redressements sur les donnĂ©es brutes qu’il opĂšre ni les raisons motivant ces ajustements et cela influencera forcĂ©ment l'interprĂ©tation de ces donnĂ©es tronquĂ©es voire falsifiĂ©es[14] - [15].

Information : donnée porteuse de sens

Les informations font référence aux données porteuses de sens. Elles sont construites en fonction de rÚgles et par interprétation des données d'un environnement précis. Les informations sont subjectives, c'est-à-dire liées à l'intention de l'émetteur-sujet de délivrer un message. DÚs lors que les informations qui servent un message, reposent sur des données falsifiées, on parle alors de falsification et de désinformation[16].

À l'inverse des donnĂ©es, une information est immatĂ©rielle, c'est une combinaison :

On parle de « bruit » quand des informations n'apportent pas de gain de connaissances. Par exemple, un « bruit de couloir » est une information qui n'est pas nĂ©cessairement utile Ă  tous les employĂ©s dans une entreprise. En science, on parle de bruit de mesure lorsque des donnĂ©es contiennent des signaux parasites qui viennent se superposer aux informations que l'on souhaite rĂ©cupĂ©rer. Ces signaux sont une gĂȘne pour la comprĂ©hension de l'information. Pour rĂ©cupĂ©rer l'information utile, il est nĂ©cessaire de retirer le bruit des donnĂ©es brutes pour simplifier le traitement des donnĂ©es porteuses de sens.

Les donnĂ©es permettant de rendre vĂ©rifiable une information dont les donnĂ©es brutes sont factuelles, peuvent ĂȘtre facilement capitalisĂ©es et transportĂ©es dans des documents ou bases sous forme explicite. Ce besoin de stocker des informations est Ă  l'origine des sciences cognitives et du Web sĂ©mantique et influence la thĂ©orie de l'information.

Dans le mouvement du Web sĂ©mantique, les informations peuvent ĂȘtre accessibles et stockĂ©es dans le Web Ă  l'aide des technologies des Web des donnĂ©es (Linked Data, en anglais) oĂč les donnĂ©es sont reprĂ©sentĂ©es avec la norme « Resource Description Framework (RDF) » et leurs sens y sont attachĂ©s Ă  travers une ontologie du W3C (RDFS, SKOS et OWL).

Connaissance : s'approprier et interpréter l'information

Une connaissance, en gestion des connaissances, correspond Ă  l'appropriation et l'interprĂ©tation des informations par des ĂȘtres humains. Elle peut ĂȘtre formalisĂ©e pour ĂȘtre utilisable Ă  des fins opĂ©ratoires. Elle est vĂ©rifiable et sert l'action.

Le concept de connaissance fait appel aux questions de sens portées notamment par les notions telles que le langage, la sémantique, les croyances, la conscience. Pour passer des données à de l'information et enfin à une connaissance, il faut effectuer un traitement cognitif de ces données.

La connaissance, stricto sensu, est un item bien plus humain, subjectif, et souvent tacite que peut l'ĂȘtre une information. Pour exemple : « Pour avoir chaud, il suffit de monter le chauffage. » Notons ici que sont Ă©liminĂ©es d'autres interprĂ©tations possibles de la situation, comme : « pour avoir chaud, vous devez bouger davantage », ou « la tempĂ©rature de la piĂšce monta d'un cran » (en rĂ©fĂ©rence Ă  une querelle).

Ainsi, ce qu'on nomme connaissance, information ou interprétation dépend entiÚrement d'une décision de limiter le contexte sémantique, cette décision pouvant dépendre à son tour des acteurs qui ont le pouvoir d'organiser la conversation sur les connaissances pertinentes. Le choix de ne retenir que le sens des termes utilisés par la hiérarchie de l'organisation, comme dans les systÚmes d'information, contient une part d'arbitraire stratégique. Négliger cet aspect revient à transformer la connaissance en une croyance indiscutable.

On distingue deux types de connaissances :

  • la connaissance comme construction sociale (approche constructiviste) dont la valeur de vĂ©ritĂ© dĂ©pend du consensus collectif (par exemple monogamie, droits de l'homme, le taux de TVA en France = 20 %
) ;
  • la connaissance comme vĂ©ritĂ© naturelle (approche positiviste), dont la valeur de vĂ©ritĂ© provient d'une dĂ©monstration irrĂ©futable contenue dans des axiomes, thĂ©orĂšmes, et universaux en tous genres, en gĂ©nĂ©ral corrĂ©lĂ©s Ă  l'expĂ©rience du rĂ©el et indĂ©pendants de la volontĂ© des acteurs (par exemple F = mÎł, U = RI, E = mcÂČ
).

Dans les entreprises, la connaissance correspond au capital d'expertise que dĂ©tiennent les ĂȘtres humains dans les diffĂ©rents domaines (marketing, R&D, achats, commercial, juridique
) qui constituent le cƓur de mĂ©tier de l'entreprise. On peut distinguer deux types de connaissances[18] :

  • les connaissances internes, liĂ©es aux produits / services, aux compĂ©tences des employĂ©s, Ă  la culture institutionnelle et aux mĂ©thodes de leadership utilisĂ©es ;
  • les connaissances externes, liĂ©es Ă  la connaissance du marchĂ©, des concurrents, des tendances technologiques, et les caractĂ©ristiques des clients.

Afin d'améliorer l'efficacité, la sécurité et la fiabilité des opérateurs et des traitements de connaissances, ainsi que l'accessibilité des connaissances par les usagers, de nombreuses technologies existent permettant la modélisation et le transport des informations dans les systÚmes d'information d'organisation. S'y ajoutent des outils de synthÚse de ces informations permettant aux usagers de se les approprier plus rapidement. Ces technologies de l'information sont liées aux sciences cognitives (technologies cognitiques) et aux ontologies (technologie du Web sémantique).

Raisonnement 
 Le traitement de l'information

La représentation formelle des connaissances (ou des croyances) sous forme de raisonnement permet d'automatiser divers traitements sur les informations. C'est un des domaines de recherche de l'intelligence artificielle symbolique : la simulation de raisonnements intelligents à partir d'informations.

Un grand nombre de types de raisonnements humains a Ă©tĂ© modĂ©lisĂ©. La logique propositionnelle est le type de raisonnement le plus utilisĂ© dans l'informatique car le plus simple Ă  reproduire. En effet, un grand nombre de dĂ©cisions ou d'actions simples peut ĂȘtre reproduit Ă  l'aide de techniques algorithmiques[19].

La dĂ©duction ou infĂ©rence est un autre modĂšle de raisonnement qui ne repose pas sur une construction logique ou dĂ©montrable au sens mathĂ©matique du terme. Elle implique le recours Ă  l'interprĂ©tation. Michel Saucet, dans son ouvrage sur la sĂ©mantique gĂ©nĂ©rale (ed. Courrier du Livre) propose une histoire pour comprendre la consĂ©quence d'une infĂ©rence : « Imaginez, vous vivez en famille dans une maison. Devant la maison, une ambulance est arrĂȘtĂ©e ».

En pensant Ă  la scĂšne et en vous imaginant en situation, il est peu probable que vous ne fassiez pas d'infĂ©rence. C'est-Ă -dire que vous n'envisagiez pas Ă©galement que chez vous une personne soit malade ou mĂȘme que la voiture soit en panne. Il est peu probable que vous en restiez au seul constat. L'infĂ©rence est moins l'interprĂ©tation faite que le seul fait d'ajouter une information supplĂ©mentaire qui est le rĂ©sultat d'un raisonnement fondĂ© sur une connaissance prĂ©alable.

Des technologies comme Rule Interchange Format (RIF) permettent de segmenter et représenter les raisonnements sous forme de rÚgle qui est l'une des plus simples notions en informatique : c'est une construction « si (if) - alors (then) ». Si certaines conditions (dans la partie si) sont vérifiables avec certaines données, alors la conclusion (la partie alors) est traitée.

Issu de la logique, les systĂšmes de rĂšgle utilisent la notion de prĂ©dicats qui permet l'infĂ©rence ou non de donnĂ©es ou d'objets. Par exemple, le fait que deux personnes soient mariĂ©es, peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ© avec des prĂ©dicats comme MariĂ©(Lisa, John). MariĂ© est un prĂ©dicat qui offre une infĂ©rence entre Lisa et John. En ajoutant la notion de variables, une rĂšgle pourrait ressembler Ă  :

Si marié(?x, ?y) alors aime(?x, ?y)

Ainsi pour chaque paire de ?x et ?y (par exemple, Lisa et John) oĂč le prĂ©dicat MariĂ© est appliquĂ©, un systĂšme informatique pourra dĂ©duire avec cette rĂšgle que le prĂ©dicat Aima s'applique Ă  la paire ?x et ?y.

Les rĂšgles sont un moyen simple de savoir reprĂ©senter un raisonnement, et sont une simplification radicale de logique du premier ordre pour laquelle il est relativement facile de mettre en Ɠuvre des moteurs d'infĂ©rence qui peuvent traiter les conditions et dĂ©duire des conclusions.

Les systÚmes de rÚgles ont été appliqués et étudiés depuis le milieu des années 1970 et ont été largement adoptés dans les années 1980 lors de l'apparition des systÚmes experts.

Savoir-faire, la perspective des connaissances ponctuelles sur le long terme

En gestion des connaissances comme en cognitique industrielle, on fait aussi la distinction entre l'information, la donnée brute, la connaissance, qui est la sélection, l'appropriation et l'interprétation des informations par les hommes (Jean-Yves Prax)[10], ainsi que « les savoirs », qui mettent en perspective les connaissances ponctuelles sur le long terme.

Dans les entreprises, la connaissance (au sens limitĂ© de celle qui est pertinente pour l'organisation) correspond Ă  un capital de compĂ©tences que dĂ©tiennent les hommes et les femmes dans diffĂ©rents domaines professionnels (exemples : marketing, R&D, ingĂ©nierie, production, logistique, approvisionnements, commercial, juridique
) constituant ce que l'entreprise nomme son cƓur de mĂ©tier (exemple : « Constructeur d'automobiles » pour Renault).

Ces compĂ©tences doivent ĂȘtre gĂ©rĂ©es et capitalisĂ©es pour amĂ©liorer l'efficacitĂ© globale de l'entreprise. Des modĂšles mĂ©thodologiques de KM - tels que KnoVA[20], MKSM[21] ou encore MASK - peuvent distinguer jusqu'Ă  six types de connaissances pour dĂ©crire une compĂ©tence mĂ©tier, reprĂ©sentative d'un savoir-faire professionnel particulier Ă  une entreprise :

  • les connaissances contextuelles, dĂ©crivant la culture mĂ©tier du savoir-faire Ă  l'aide des contextes reconnus ;
  • les connaissances opĂ©ratoires, dĂ©crivant le processus mĂ©tier du savoir-faire Ă  l'aide des activitĂ©s prises en compte ;
  • les connaissances comportementales, dĂ©crivant l'expertise mĂ©tier du savoir-faire Ă  l'aide des rĂšgles imposĂ©es ;
  • les connaissances terminologiques, dĂ©crivant le vocabulaire mĂ©tier du savoir-faire Ă  l'aide de termes dĂ©cidĂ©s ;
  • les connaissances singuliĂšres, dĂ©crivant l'expĂ©rience mĂ©tier du savoir-faire Ă  l'aide de cas sĂ©lectionnĂ©s ;
  • les connaissances Ă©volutives, dĂ©crivant l'Ă©volution mĂ©tier du savoir-faire Ă  l'aide de retours d'expĂ©rience choisis.

Cependant, un fossĂ© demeure entre la connaissance d'un savoir-faire et l’action de le mettre en Ɠuvre. Dans les entreprises, on parle souvent d'inertie dans sa prise de dĂ©cision Ă  cause du dĂ©calage entre savoir et faire[22].

Compétence : la mobilisation des informations dans une action ou une décision

Les compétences sont les attitudes et aptitudes mobilisables à une situation concrÚte afin de réussir une action ou prendre une décision.

Pour Philippe Zarifian, la compétence comprend trois dimensions :

  • Le savoir-ĂȘtre : une attitude de prise d'initiative et de responsabilitĂ© face aux situations dont l'individu ou le groupe a la charge et auxquelles il se confronte, en visant la rĂ©ussite de leur action ;
  • Le savoir-faire, qui exprime l'intelligence pratique de ces situations et s'appuie sur la mobilisation de l'expĂ©rience et de connaissances acquises ;
  • L'existence, le dĂ©veloppement, la consolidation et la mobilisation de rĂ©seaux d'acteurs qui contribuent directement Ă  la prise en charge des situations ou apportent un soutien.

Pour Claude Levy-Leboyer, la compĂ©tence est « la mise en Ɠuvre intĂ©grĂ©e d'aptitudes, de traits de personnalitĂ© et aussi de connaissances acquises, pour mener Ă  bien une mission complexe dans le cadre de l'entreprise qui en a chargĂ© l'individu, et dans l'esprit de ses stratĂ©gies et de sa culture »[23]

Selon Noam Chomsky, il est difficile de formaliser les compĂ©tences d'un individu car il y a une rĂ©elle sĂ©paration entre compĂ©tence et habilitĂ©. On peut ĂȘtre compĂ©tent sans que cela ne se traduise par une performance correspondante, car, entre la compĂ©tence du locuteur et sa performance, interviennent de nombreux facteurs qui semblent ĂȘtre autant de perturbations. Ils ne peuvent en tous cas pas ĂȘtre mis au compte de la compĂ©tence. Par exemple, un chercheur peut ĂȘtre compĂ©tent dans son domaine mais ne pas avoir les moyens d'ĂȘtre performant dans son domaine par manque de ressources.

Au-delĂ  de cette distinction compĂ©tence/performance ou des diffĂ©rences de dĂ©finitions en fonction du contexte, la compĂ©tence est ce qui permet la crĂ©ativitĂ©, c'est-Ă -dire la non reproduction de l’existant et aussi l'aptitude Ă  s'adapter aux changements. DĂšs lors, toute tentative de formalisation des compĂ©tences via un systĂšme d'information est forcĂ©ment incomplet car on ne sait pas dĂ©crire formellement la capacitĂ© crĂ©ative d'une compĂ©tence qui se base sur les connaissances acquises tout au long d'une vie.

Communautés, mise en commun de compétences, d'expertises et de connaissances : répondre à un problÚme donné

  • DĂ©finition gĂ©nĂ©rale : « Une communautĂ© est un groupe auto-organisĂ© ayant un partage et une attention sur un sujet, une identitĂ© (reconnaissance dans la communautĂ©), des connaissances en construction et qui se capitalisent » (R. Collin, KM Forum, 2003).

Il existe diffĂ©rents types de communautĂ©s : les communautĂ©s de pratique, Ă©pistĂ©miques, intĂ©rĂȘts et de groupe projet.

La notion de communautĂ©s de pratique est une terminologie pour dĂ©signer les logiques ancestrales des mĂ©tiers telles que le compagnonnage. Cette thĂ©orie prĂŽne une perspective sociale de l’apprentissage, insĂ©rĂ©e dans les pratiques collectives au sein des communautĂ©s de pratique. La thĂ©orie des communautĂ©s de pratiques formalisĂ©e par Wenger (1998)[24] s'inscrit dans une Ă©volution Ă©pistĂ©mologique qui a conduit le domaine de la gestion des connaissances d'une vision technocentrĂ©e vers une vision anthropocentrĂ©e.

D’aprĂšs Wenger, une communautĂ© est un groupe de personnes reliĂ©es de maniĂšre informelle qui interagissent, apprennent ensemble sur tous les aspects de leurs pratiques, partagent leurs savoirs, construisent des relations et Ă  travers cela dĂ©veloppent un sentiment d’appartenance et d'engagement mutuel. Cet Ă©change permanent crĂ©e une intelligence collective visant Ă  amĂ©liorer l'innovation au sein du groupe.

Le fonctionnement d'une communauté de pratique repose sur quatre piliers :

  • une Ă©quipe : un ensemble d’acteurs fĂ©dĂ©rĂ©s autour d’un mĂȘme objectif, un mĂȘme thĂšme,
  • des gens qui partagent des ressources immatĂ©rielles,
  • des gens qui coopĂšrent,
  • une culture commune et un systĂšme d’intĂ©rĂȘt commun.

Les communautés épistémiques sont des encyclopédies vivantes comme Wikipédia, structurées afin de produire délibérément de nouvelles connaissances. Elles se rapprochent des Gemeinschaft dont il existe trois formes (Tönnies) : communautés de sang, de village et de souvenirs[25].

À l'inverse, les communautĂ©s de pratique dĂ©veloppent de nouvelles connaissances de maniĂšre plus indirecte, Ă  travers leurs pratiques quotidiennes et la circulation de bonnes pratiques.

La recherche scientifique forme une communautĂ© Ă©pistĂ©mique car elle se dĂ©finit souvent comme Ă©tant un processus de production de nouvelles connaissances. Ceci s’effectue toujours en se basant sur l’établissement de l’état de l’art qui consiste Ă  rechercher toutes les informations existantes concernant le domaine de recherche et Ă  en faire une synthĂšse. Ainsi, la gestion de connaissances se montre indispensable aidant, d’une part, Ă  mieux comprendre l’existant et d’autre part, Ă  mieux organiser les nouvelles connaissances de façon qu’elles soient comprĂ©hensibles et rĂ©utilisables par des gĂ©nĂ©rations futures.

Une communautĂ© d'intĂ©rĂȘt est un groupe composĂ© d'individus qui partagent soit une identitĂ©, soit des expĂ©riences et des prĂ©occupations. Elle se compose de personnes qui sont personnellement touchĂ©es par un problĂšme commun, soit directement, soit dans leur entourage. L'appartenance Ă  une communautĂ© de ce type les aide Ă  comprendre, interprĂ©ter leur condition et Ă  chercher des solutions aux problĂšmes qu'ils peuvent rencontrer.

Le groupe projet est un groupe de personnes, réunies temporairement pour leurs compétences, chargées d'étudier un projet pour répondre à un problÚme précis, de lui donner une solution rapide et d'en suivre de prÚs l'exécution.

Cette définition met en avant la mise en commun de compétences, d'expertises et de connaissances afin de répondre à un problÚme donné. Cela permet notamment de développer la capacité d'innovation du groupe.

ÉcosystĂšme : favoriser l'Ă©volution dynamique des interactions

Un Ă©cosystĂšme de connaissances est une approche de la gestion des connaissances qui prĂ©tend favoriser l'Ă©volution dynamique des interactions de connaissances entre diffĂ©rentes entitĂ©s pour amĂ©liorer la prise de dĂ©cision et l'innovation grĂące Ă  l'amĂ©lioration des rĂ©seaux Ă©volutifs de collaboration. Contrairement aux efforts de gestion purement directifs qui tentent soit de gĂ©rer soit d’aboutir directement au rĂ©sultat, les Ă©cosystĂšmes des connaissances adoptent le fait que les stratĂ©gies de connaissances doivent se concentrer davantage sur l'activation de l'auto-organisation en rĂ©ponse Ă  des environnements changeants.

L'adĂ©quation entre les connaissances et les problĂšmes auxquels elles sont confrontĂ©es dĂ©finit le degrĂ© d’« aptitude » d'un Ă©cosystĂšme de la connaissance. Les Ă©crits traitant de telles approches Ă©cologiques incorporent gĂ©nĂ©ralement des Ă©lĂ©ments de thĂ©orie des systĂšmes complexes adaptatifs.

Différences pratiques des grands types de connaissances

La gestion des connaissances distingue deux grands types de connaissances, conformément aux apports de la psychologie cognitive : les connaissances tacites et explicites[26].

Connaissances explicites Connaissances tacites
Formalisées Non explicitables
Données, modÚles, algorithmes Talent, habilités, secrets de métiers

D'autres argumentent que cette distinction entre connaissances explicites et tacites est fausse et que la connaissance est une dualité[27].

Connaissances tacites

Les connaissances tacites sont les connaissances appartenant aux représentations mentales, profondément ancrées dans les personnes et leurs vécus. Elles sont généralement difficiles à « formaliser » par écrit a contrario des connaissances explicites. Elles sont alors plus généralement transmises de personne à personne, par exemple lors de la transmission de savoir entre un expert dans un domaine et un apprenti.

Elles regroupent les compétences innées ou acquises, les savoir-faire et les expériences de l'individu. Par exemple, le spécialiste d'un domaine applique les rÚgles et principes qu'il a appris, les adapte en fonction du contexte, des circonstances, etc. sans pouvoir forcément en expliciter les raisons. Cette aptitude cognitive relÚve du domaine du raisonnement par cas : un cas correspondant à la compilation de raisonnements vécus par l'expert et comprenant principalement la description de la situation (c'est-à-dire: l'entrée) et de la solution proposée (c'est-à-dire : la sortie) sans indication explicite du cheminement du raisonnement (c'est-à-dire: la preuve logico-déductive).

Exemples de connaissances tacites : « savoir façonner un sabot dans une bille de bois », « savoir vendre une voiture », « savoir reconnaßtre une pierre précieuse d'une imitation ».

Connaissances explicites

Ce sont des connaissances clairement articulĂ©es au niveau d'un document Ă©crit (ex: U = R.I : loi d'Ohm des Ă©lectriciens), d'un systĂšme informatique (par exemple WikipĂ©dia), ou d'un automatisme dans la mĂ©moire d'une machine (ex : trajectoire d'usinage en spirale de l’évidement prismatique d'une piĂšce mĂ©canique aĂ©ronautique). Ces connaissances sont alors transfĂ©rables physiquement car elles apparaissent sous forme tangible (par exemple document, logiciel, machine). Elles sont alors vĂ©rifiables et rĂ©utilisables comme avec les connaissances contenues dans une encyclopĂ©die.

Elles peuvent ĂȘtre facilement codĂ©es et enregistrĂ©es dans des bases de donnĂ©es informatiques.

3 dimensions complémentaires

La Gestion des connaissances a trois dimensions.
La Gestion des connaissances a trois dimensions.

Une bonne gestion de connaissances doit intégrer trois composantes indispensables et complémentaires :

  • le management des connaissances (veille et apprentissage) ;
  • l'ingĂ©nierie des connaissances qui assure la cohĂ©rence de la mĂ©moire de l'entreprise ;
  • le partage des connaissances et de l'information, structurĂ© en communautĂ©s de pratique, en fonction des mĂ©tiers prĂ©sents ou des centres d'intĂ©rĂȘt partagĂ©s.

Management des connaissances

La gestion des connaissances doit avoir un sponsor au plus haut niveau hiérarchique possible, et tous les intermédiaires doivent prendre part à la démarche. Le management fixe l'objectif (relatif à l'activité de l'entreprise) et doit participer à l'identification et la sélection des savoirs stratégiques afférents, et également à l'exploitation des connaissances tout en assurant leur protection. Le management doit assurer des actions de coaching d'équipe et motiver les salariés à collaborer, en transformant les éventuelles structures verticales tayloriennes, en structures horizontales fonctionnant par projet, pour tendre vers une organisation apprenante.

Davenport[28] (1997 et 1998) soulignent cinq facteurs clefs cÎté management, synthétisés par Rodríguez (2006) :

  • La culture orientĂ©e vers la connaissance : une culture favorable et compatible avec la gestion de la connaissance est fondamentale pour garantir le succĂšs des projets[28].
  • Un appui au personnel directif : dans un projet qui touche Ă  l'ensemble de l'organisation, l'appui des Ă©quipes directives semble fondamental pour disposer des possibilitĂ©s de succĂšs[28].
  • Un lien avec la valeur Ă©conomique ou la valeur de marchĂ© : les processus de gestion de la connaissance peuvent ĂȘtre trĂšs coĂ»teux ce qui conseille la recherche d'un type de bĂ©nĂ©fice pour l'organisation (une concurrence, une satisfaction des utilisateurs, etc.)[28].
  • Une orientation du processus : on recommande une Ă©valuation diagnostique qui oriente le dĂ©veloppement du processus et qui permet d'avoir une bonne idĂ©e des destinataires et des participants, de la satisfaction qui est gĂ©nĂ©rĂ©e et de la qualitĂ© de ce qui s'offre[28].
  • Des pratiques de motivation : il est fondamental de motiver et stimuler les participants pour qu'ils partagent la connaissance[28]. Les enjeux de la gestion des connaissances portent Ă©galement sur la visibilitĂ© des activitĂ©s R&D de ces institutions Ă  l’échelle mondiale. La recherche scientifique est de plus en plus concurrentielle et internationale ; assurer une bonne exposition passe par une gestion efficace de sa productivitĂ©[28].

Ingénierie des connaissances

En gestion des connaissances, il y a trois facteurs clés du cÎté de l'ingénierie des connaissances :

  • Une infrastructure technique et institutionnelle : implanter un systĂšme de gestion de la connaissance est plus simple et agile si on dispose d'une infrastructure adĂ©quate technologique et si on dispose du personnel compĂ©tent pour utiliser celle-ci[28].
  • Une clartĂ© d'objectifs et de langage : il est nĂ©cessaire de clarifier ce qui dĂ©sire ĂȘtre obtenu et, par consĂ©quent, les objectifs qui essaient de se rejoindre au moyen du dĂ©veloppement du processus en essayant d'Ă©viter des bruits et des interprĂ©tations mauvaises par manque de concrĂ©tion[28].
  • Une structure de connaissances : la connaissance doit ĂȘtre structurĂ©e de façon que son exploitation soit flexible pour qu'elle puisse rĂ©ellement ĂȘtre utile[28].

La gestion de contenu est l'un des autres chantiers de l'ingénierie des connaissances. Elle vise à :

L'utilisation des mĂ©tadonnĂ©es, Ă©lĂ©ment constituant de l'interopĂ©rabilitĂ© entre applications, facilite la mise en Ɠuvre du chantier de gestion de contenu. Les mĂ©tadonnĂ©es permettent de structurer les taxonomies.

Partage des connaissances

En gestion des connaissances, un autre facteur clé est de proposer divers canaux qui facilitent le transfert de connaissance[28].

Par exemple, la mise en place d’un rĂ©fĂ©rentiel des connaissances au sein de l'intranet permet la formation des nouveaux arrivants dans une organisation. De mĂȘme pour les acteurs en place, la mise en commun de cours de formation en ligne par l’intermĂ©diaire d’un rĂ©fĂ©rentiel des connaissances, et la possibilitĂ© d’y accĂ©der Ă  tout un moment, est un facteur de sĂ©curisation tant Ă  court terme (capacitĂ© Ă  intĂ©grer tout nouveau concept) qu'Ă  plus long terme (capacitĂ© Ă  Ă©voluer par auto-formation).

Stratégies : du tacite à l'explicite

Flux de connaissances dans l'entreprise

Les nouvelles connaissances au sein de l’entreprise sont toujours dues aux individus. Or la plupart des nouvelles idĂ©es sont tacites. Effectivement, une innovation dĂ©coule quasiment toujours d’une idĂ©e tacite provenant d’un individu ou d’un groupe d’individus, idĂ©e qui devra ĂȘtre transformĂ©e en connaissance explicite, comme un cahier des charges.

Pour crĂ©er du savoir, on peut identifier quatre modĂšles de flux de connaissances au sein de l’entreprise :

  • Tacite Ă  tacite : socialisation
  • Tacite Ă  explicite : externalisation
  • Explicite Ă  explicite : combinaison
  • Explicite Ă  tacite : internalisation

Le dĂ©fi est donc d’arriver Ă  capter ces savoirs tacites, les canaliser, et finalement les rendre explicites afin de pouvoir les transmettre au reste de l’entreprise, du rĂ©seau.

Le schĂ©ma classique serait alors d’apprendre les secrets tacites, de les traduire en savoir explicite, de standardiser ce savoir en procĂ©dure ou manuel et de s'approprier ce savoir au niveau individuel.

Ceci nĂ©cessite donc, au-delĂ  de la connaissance des savoirs, de mettre en place une mĂ©thode d’apprentissage et d’amĂ©lioration continue au sein de l’entreprise, notamment en dĂ©veloppant le mode de raisonnement des responsables afin de transmettre les savoirs des uns aux autres.

D'aprÚs What's Your Strategy for Managing Knowledge?[29], l'entreprise est amenée à définir une stratégie d'entreprise et à se positionner sur les marchés convoités. En fonction de son positionnement (haut de gamme, moyen gamme, entrée de gamme), elle doit mettre en place une stratégie de gestion des connaissances cohérente. On distingue traditionnellement deux types de stratégies : la codification et la personnalisation.

Codification

Transmission de savoir dans l'entreprise

Les informations nĂ©cessaires au sein de l'entreprise sont majoritairement des connaissances explicites. Cette stratĂ©gie consiste Ă  investir dans un systĂšme d'information trĂšs Ă©laborĂ©, ceci afin de mieux intĂ©grer la plupart des informations nĂ©cessaires pour rĂ©pondre aux besoins du client. Les connaissances vont ĂȘtre codifiĂ©es, stockĂ©es puis seront rĂ©utilisĂ©es par tout salariĂ© de l’entreprise qui pourra y avoir accĂšs dĂšs qu’il le souhaite (documents de connaissance). On parle de connaissance de type « personne Ă  document ». Cela permet un gain d'efficacitĂ©. La codification nĂ©cessite un recrutement de profils dits opĂ©rateurs capables d'intĂ©grer et de reproduire un processus. On parle de praticien. Le capital de connaissances est ici rĂ©utilisable Ă  peu de frais, Ă  condition que peu de modifications soient nĂ©cessaires d’un projet Ă  l’autre.

Les entreprises utilisant une stratĂ©gie de codification sont majoritairement des entreprises avec des produits standardisĂ©s oĂč des rĂ©utilisations de documents ou donnĂ©es sont possibles pour rĂ©pondre aux attentes des clients. On peut citer, par exemple, des entreprises industrielles avec des produits sur commande.

Personnalisation des solutions

La seconde stratĂ©gie est le management des connaissances dit par personnalisation. Elle s’appuie plus sur le dialogue et sur le constat que certaines donnĂ©es ne peuvent ĂȘtre codifiĂ©es. Dans ce cas, on parle essentiellement de connaissances tacites et il semble plus difficile de les enregistrer. Leur transmission requiert une communication interpersonnelle fondĂ©e sur un partage d'expĂ©riences sur le long terme, on parle de connaissance du type « personne Ă  personne » (brainstorming, conversations individuelles). Bien sĂ»r, la documentation Ă©lectronique existe mais elle ne constitue pas un objet de connaissances Ă  proprement parler ; elle permet d’identifier les porteurs de connaissances afin de les contacter. Le salariĂ© est considĂ©rĂ© comme un inventeur qui doit en permanence appliquer ses capacitĂ©s analytiques et sa crĂ©ativitĂ© Ă  chaque nouveau problĂšme. On parle d'Ă©conomie d'expertise.

Pour transmettre le savoir, les entreprises utilisant cette stratégie appliquent différentes méthodes comme la mise en place de réunions réguliÚres entre collaborateurs, des sessions de brainstorming (remue-méninges en français), des contacts facilités par présence sur des bases de données, etc.

Cette stratégie est particuliÚrement utilisée par des entreprises innovantes, ou proposant des solutions personnalisées à chaque client.

Choix entre les stratégies

Mener la stratĂ©gie de codification et de personnalisation de front peut mettre en pĂ©ril une entreprise. Dans le cas de grandes entreprises, les deux stratĂ©gies ne peuvent cohabiter que dans deux services diffĂ©rents. De nombreux Ă©checs se sont manifestĂ©s lorsque l’entreprise a tentĂ© de changer de stratĂ©gie.

Si l’entreprise opte pour une stratĂ©gie de codification aprĂšs une longue durĂ©e de personnalisation, les clients peuvent lui reprocher d’attribuer des solutions toutes faites plutĂŽt que du sur‐mesure. Le changement inverse tend Ă  encourager les collaborateurs Ă  innover, alors qu’une solution dĂ©jĂ  existante peut ĂȘtre tout aussi adaptĂ©e. Bien entendu l’une n’exclut pas totalement l’autre.

C’est la stratĂ©gie concurrentielle qui dicte la stratĂ©gie de gestion du savoir. Il y a trois questions primordiales qui servent Ă  orienter ce choix.

  • L'entreprise propose-t-elle des produits standardisĂ©s (produits industriels ou services) plutĂŽt que des produits sur-mesure ?
    • Si elle propose des produits standardisĂ©s alors la codification sera plus appropriĂ©e.
  • L'entreprise propose-t-elle une stratĂ©gie fondĂ©e sur un produit arrivĂ© Ă  maturitĂ© ou un produit novateur ?
    • Si le produit est Ă  maturitĂ© alors le modĂšle de rĂ©utilisation via codification sera plus profitable. Le cycle de vie (commerce) du produit est donc important.
    • En revanche, si le caractĂšre novateur du produit prime, alors la personnalisation est plus judicieuse.
  • Les individus de l'entreprise utilisent-ils des connaissances tacites ou des connaissances explicites ? Par exemple, l’expĂ©rience scientifique ou technologique, le savoir-faire opĂ©rationnel correspondent Ă  des connaissances tacites qui nĂ©cessitent le recours Ă  l’approche « personne Ă  personne ».
    • Le coĂ»t pour mettre en Ɠuvre une stratĂ©gie de codification peut ĂȘtre Ă©levĂ© si l'entreprise ne fonctionne qu'avec des connaissances tacites.

Le tableau suivant résume ce choix : codification et/ou réutilisation ?

OUINON
Produits standardisés ? Privilégier la codification et la réutilisation des connaissances pour abaisser le coût de revient. Préférer la personnalisation pour améliorer la qualité du service rendu en fonction de demandes variables.
Produit novateur ? La personnalisation permettra de stimuler l’innovation dans l’entreprise. Mettre en place le modĂšle de rĂ©utilisation pour optimiser le savoir accumulĂ© autour du produit.
Connaissances tacites mobilisĂ©es ? La connaissance s’acquiert par socialisation entre les individus. La personnalisation est donc la stratĂ©gie Ă  privilĂ©gier. La codification est logiquement mise en place pour partager les connaissances explicitĂ©es dans des documents ou Ă  travers des outils.

Quel que soit le choix, il est nĂ©cessaire que ce soit les responsables de l’entreprise qui souscrivent activement Ă  l’une des mĂ©thodes par une direction forte, conçue comme prolongement d’une stratĂ©gie concurrentielle bien dĂ©finie.

Il est important de noter que cette stratĂ©gie ne dĂ©pend pas du secteur d'activitĂ©. En effet, au sein d’un mĂȘme secteur, on retrouve des stratĂ©gies diffĂ©rentes comme le montre le tableau ci-dessous.

SecteurCODIFICATIONPERSONNALISATION
Conseil en stratégie EY

Mazars

Bain & Company

McKinsey & Company

Boston Consulting Group

Roland Berger Strategy Consultants

Constructeurs informatiques Dell Hewlett-Packard
Santé Access Health Memorial Sloan-Kettering

La gestion des connaissances s'inscrit dans ce sens comme un enjeu essentiel dans des démarches ré-organisationnelles ou d'amélioration continue. En général, une entreprise choisit une stratégie de gestion des connaissances quand elle ne veut pas augmenter ses coûts et rester compétitive sur le marché.

Outils et technologies

Les outils et les technologies de gestion de connaissance permettent de gérer l'ensemble des connaissances explicites des acteurs de l'organisation et la mise en relation des usagers de l'organisation vers les individus ayant des connaissances tacites permettant d'effectuer une mission dans l'organisation.

Les outils et les technologies de gestion des connaissances peuvent ĂȘtre classĂ©s en fonction du type de stratĂ©gie mise en Ɠuvre dans une organisation[30] :

Les logiciels nommés plateforme intégrée de knowledge management peuvent regrouper plusieurs des aspects décrits dans le tableau précédent. Ils s'occupent à la fois de la gestion de contenu, de la collaboration, de la gestion des processus, etc. Parmi ces outils on peut citer les plateformes de Wikis, des blogs, des réseaux sociaux, etc.

La difficultĂ© de ces outils et technologies est de traduire les connaissances tacites en connaissances explicites qui pourront ensuite ĂȘtre partagĂ©es. Pour aborder ce problĂšme, les Ă©diteurs de logiciels intĂšgrent des outils pour la gestion des interactions comme des annuaires couplĂ©s Ă  un systĂšme de messagerie numĂ©rique avec une gestion Ă©lectronique des documents. Cette stratĂ©gie consiste Ă  rĂ©colter au fil de l'eau les documents numĂ©riques d'une organisation afin de construire automatiquement une base de donnĂ©es exploitables pour d'autres usagers. Cette stratĂ©gie Ă  l'aide d'outils comme ceux du traitement automatique du langage naturel permet de mettre en Ɠuvre un moteur de recherche Ă  moindre frais dans l'entreprise. Cependant, les connaissances restent difficilement accessibles si l'usager ne sait pas exactement ce dont il a besoin dans sa mission. La construction de base de connaissances est une tĂąche difficilement automatisable.

On peut prendre l'exemple de Google, leader dans le domaine de la recherche, qui a choisi de sponsoriser Wikidata pour obtenir une base de connaissances de qualité car elle sera construite manuellement[31].

RĂ©seau social

L'outil le plus symptomatique de cette gestion des interactions plutÎt que des connaissances est le réseau social.

Il en existe diffĂ©rents types en fonction des intĂ©rĂȘts des individus et des organisations :

  • RĂ©seau social grand public: il s'agit de rĂ©seaux accessibles Ă  tous par Internet tels que Facebook ou Twitter.
  • RĂ©seau social professionnel : ce type de rĂ©seau permet aux professionnels de partager leurs compĂ©tences en dehors de l'entreprise comme Linkedin ou Viadeo. Cela permet en gĂ©nĂ©ral de valoriser l'entreprise. Ces rĂ©seaux permettent Ă©galement d'Ă©tablir des contacts en vue d'un recrutement.
  • RĂ©seau social d'entreprise : ce type de rĂ©seau est destinĂ© aux collaborateurs, partenaires et clients. Il est utilisĂ© aussi bien par des entreprises de grande taille (IBM, Microsoft
) que de petites et moyennes organisations visant Ă  centraliser et fluidifier les Ă©changes internes en sortant de l'e-mail.

Les rĂ©seaux sociaux se distinguent nettement des autres sources d'informations ou de connaissances dĂ©jĂ  identifiĂ©es comme telles, en ce sens qu'ils requiĂšrent une appartenance. Cette appartenance se matĂ©rialise trĂšs souvent par une inscription ou souscription en ligne menant Ă  la crĂ©ation d'un compte (ex : Facebook, Twitter, Viadeo, Linkedin
). De cette maniĂšre et Ă  l'instar de l'utilisation d'un moteur de recherche classique, l'utilisateur se doit de rentrer dans le rĂ©seau social et d'y crĂ©er des liens pour accĂ©der aux sources d'informations et de connaissances. De cette maniĂšre, le rĂ©seau social permet de centrer l'intĂ©rĂȘt sur l'individu. C'est donc l'information et la connaissance qui s'adaptent aux attentes de l'utilisateur.

Au sein d'un réseau social, les informations personnelles sont traitées comme n'importe quelle information et des algorithmes tentent de deviner ce qui susciterait l'attention de l'individu et sélectionnerait des informations encore inconnues de la personne pour les lui proposer ensuite. Une forme de sérendipité est ainsi reproduite artificiellement[32] - [33]. Le réseau social utilise donc directement l'individu pour partager les données qu'il lui fait parvenir et avec lequel il interagit mais dont le sens des informations lui échappe.

Face au succĂšs des rĂ©seaux sociaux comme Facebook ou Twitter et en 2013, des rĂ©vĂ©lations d'Edward Snowden sur la collecte de donnĂ©es Ă  grande Ă©chelle sur le rĂ©seau Internet Ă  des fins d'espionnage Ă©conomique, les organisations avec ou sans stratĂ©gie de codification ou personnalisation dĂ©ploient maintenant leur propre rĂ©seau social au sein de leur intranet afin de protĂ©ger les informations que l'on peut obtenir ou dĂ©duire de cette forme d’interactions sociales.

Limites Ă  la gestion rationnelle des connaissances

La mise en place de méthodes de gestion de la connaissance pose aussi des enjeux humains. La volonté stratégique d'une organisation de s'approprier et de pérenniser les connaissances en son sein, au-delà des compétences des uns et des autres, peut entraßner une certaine méfiance des acteurs impliqués : une fois leurs connaissances intégrées au systÚme de gestion, quelle sera leur valeur ajoutée ? Dans quels buts les méthodes de gestion et d'apprentissage collectif ont-elles été mises en place ? Ainsi, la stratégie de l'organisation qui met en place le management de la connaissance, peut se heurter aux stratégies individuelles de ses acteurs. Il convient d'intégrer les caractéristiques propres à la situation pour parvenir à une gestion de la connaissance efficace.

Un autre frein existe du cĂŽtĂ© du management car les apports d'une gestion des connaissances sont difficiles Ă  anticiper et Ă  chiffrer. Le problĂšme de la valorisation des connaissances elle-mĂȘme pose Ă©galement problĂšme. L'implĂ©mentation d'un systĂšme de gestion des connaissances reprĂ©sente des coĂ»ts non nĂ©gligeables, les dirigeants souhaitent donc pouvoir calculer un retour sur investissement (ROI : Return On Investment). Il est trĂšs difficile de calculer le ROI pour un projet de gestion des connaissances car cela en revient Ă  Ă©valuer quantitativement la valeur de la connaissance acquise par les acteurs de l'entreprise, comme il a Ă©tĂ© dit dans un article d'Emmanuelle Delsol « Peut-on imaginer un seul instant calculer le retour sur investissement (ROI) d'un abonnement Ă  une bibliothĂšque, d'une visite au centre culturel ou de l'inscription d'un enfant Ă  l'Ă©cole ? Chiffrer les bĂ©nĂ©fices de la gestion des connaissances en entreprise relĂšverait d'une dĂ©marche similaire
 cela impliquerait de trouver un outil de mesure pour l'immatĂ©riel ! »[34]

Dans les entreprises qui n'ont pas de politique de gestion des connaissances, la plus grande partie de la connaissance est donc tacite. Quand une entreprise cherche à expliciter ces connaissances, cette formalisation des savoirs tacites soulÚve un problÚme plus profond lié à la gestion des connaissances : jusqu'à quel point peut-on remplacer l'expérience individuelle et le vécu professionnel par de la connaissance transmise depuis une source extérieure ? De plus, l'erreur et l'apprentissage sont également des modes importants de création de connaissances personnelles.

La mise en place de nouveaux outils de gestion des connaissances se heurte Ă  une rĂ©sistance au changement toujours prĂ©sente dans les entreprises car l'intĂ©rĂȘt Ă  court, moyen, ou long terme n'apparaĂźt pas forcĂ©ment clairement. Le poids du nombre d'outils Ă  utiliser pour maĂźtriser les flux et les masses d'informations (SAP, Oracle Applications
) est Ă©galement Ă  prendre en compte comme frein[35]. Par exemple, les entreprises et les enseignants adoptent majoritairement des logiciels comme PowerPoint ou le courrier Ă©lectronique comme base de communication. Or, on constate que les technologies de l'information peuvent occasionner une dĂ©gradation de la qualitĂ© des informations transmises[36].

Une autre crainte de la mise en Ɠuvre d'une gestion des connaissances est la formalisation poussĂ©e Ă  l'extrĂȘme des connaissances disponibles dans l'entreprise qui peut devenir un frein Ă  l'innovation. Cette formalisation peut enfermer les Ă©changes de connaissances dans des procĂ©dures trop strictes. Ainsi, une gestion des connaissances peut limiter la crĂ©ation de nouveaux savoirs et devenir contre-productive.

En matiĂšre de sĂ©curitĂ©, la centralisation des informations et connaissances, par exemple dans des bases de donnĂ©es, crĂ©e des problĂšmes de sĂ©curitĂ© des donnĂ©es qui peuvent ĂȘtre sensibles.

Enfin, la confusion sémantique qui existe naturellement dans l'esprit des gens entre données, informations, connaissances, compétences, inférences, et intelligence n'aide pas au déploiement des démarches de gestion rationnelle des connaissances.

Notes et références

  1. J-M Laurent ; KM : « Knowledge Management, Les trois dimensions d'un projet OCSIMA » 2005..
  2. Knowledge management, théorie et pratique de la gestion des connaissances, René-Charles Tisseyre, HermÚs, 1999, (ISBN 2-7462-0069-4).
  3. Working Knowledge Paperback, mai 2000, Thomas H. Davenport, Laurence Prusak (ISBN 978-1578513017).
  4. (en) « Https : //www.brighthub.com/computing/enterprise-security/articles/67019/ », sur brighthub.com (consulté le ).
  5. « Introduction to Knowledge Management », sur unc.edu via Wikiwix (consulté le ).
  6. Instaurée en France par la loi de programmation pour la cohésion sociale du dite « loi Borloo » (loi no 2005-32).
  7. 14:00-17:00, « ISO 30401:2018 », sur ISO (consulté le )
  8. « Terminologie de base en sciences de l'information » [archive du ], Faculté des arts et des sciences de l'Université de Montréal, .
  9. Sciences des données: Leçon inaugurale au CollÚge de France prononcée le jeudi 8 mars 2012, w:Serge Abiteboul.
  10. Le Manuel du Knowledge Management, mettre en réseau les hommes et les savoirs pour créer de la valeur, Dunod, 2007
  11. Dans tous les articles, les auteurs s’attachent scrupuleusement aux faits, aux donnĂ©es brutes et concrĂštes : pas de bavardage, pas d’interprĂ©tations oiseuses, mais des informations prĂ©cises Ă©tayĂ©es par des citations sourcĂ©es, Bulletin critique du livre français, no 666-669, Association pour la diffusion de la pensĂ©e française, 2005, p. 5.
  12. Promouvoir une recherche intĂšgre et responsable, ComitĂ© d’éthique du CNRS, juillet 2014.
  13. Reinhart et Rogoff corrigent leurs erreurs de calcul sur l'austérité, l'Expansion.com, publié le 10 mai 2013.
  14. Pierre Bourdieu, « Les sondages, une science sans savant », p. 217-224 dans : Choses dites, Paris, Ed. de Minuit, 1987.
  15. L'opinion publique et les mĂ©dias – Les sondages d'opinion, support d'Ă©ducation civique en troisiĂšme du MinistĂšre de l’éducation nationale (DGESCO).
  16. Fraude : mais que fait la recherche ?, CNRS magazine, 03.12.2014, par Yaroslav Pigenet.
  17. Le manuel du Knowledge Management
  18. The Need of Knowledge Management Strategy for the Successfully Implementation of Reengineering Projects, Stefanescu & Stefanescu, 2008.
  19. (en) Tjark Weber, « A SAT-based Sudoku Solver », The 12th International Conference on Logic for Programming, Artificial Intelligence, and Reasoning (LPAR-12),‎ , p. 11-15.
  20. Patrick Serrafero, Vers la mesure de la quantité de connaissance et de compétence industrielle : le modÚle KnoVA., 1er Colloque Gestion des Compétences et des Connaissances en Génie Industriel, 2002, Nantes.
  21. Jean Louis Ermine et als, MKSM : Méthode pour la gestion des connaissances, Ingénierie des systÚmes d'information, AFCET, HermÚs, 1996, Vol. 4, no 4, p. 541-575.
  22. Le piĂšge des beaux discours, Jeffrey Pfeffer et Robert I. Sutton .
  23. Claude LĂ©vy-Leboyer, La gestion des compĂ©tences : une dĂ©marche essentielle pour la compĂ©titivitĂ© des entreprises, Eyrolles-Éd. d'Organisation, (ISBN 978-2-212-54178-6 et 2-212-54178-3, OCLC 470883419), p. 22
  24. E. Wenger, Communities of Practice: Learning, Meaning, and Identity, Cambridge University Press, 1998.
  25. Emile Durkheim, « Communauté et société selon Tönnies », sur journals.openedition.org (consulté le ).
  26. De la capitalisation des connaissances au management des connaissances dans l'entreprise, les fondamentaux du knowledge management, Michel Grundstein, juillet 2003.
  27. Par exemple, P. Hildreth and C. Kimble. The Duality of Knowledge., Information Research, 8(1), 2002.
  28. Ten principles of Knowledge Management and four cases of study, Thomas H. Davenport, septembre 1997.
  29. What's Your Strategy for Managing Knowledge?, Harvard Business Review Article, Morten T. Hansen, Nitin Nohria, Thomas Tierney.
  30. Guide des outils du knowledge management : Panorama, choix et mise en Ɠuvre, 2 dĂ©cembre 2004, Gilles Balmisse
  31. The Knowledge Graph team at Google announced, 16 décembre 2014.
  32. Voir les travaux d'Olivier Ertzscheid : Ingénieries de la sérendipité et ceux d'Eva Sandri, « La sérendipité sur internet : égarement documentaire ou recherche créatrice ? », Cygne noir, no 1, 2013.
  33. revuecygnenoir.org
  34. « La Gestion des Connaissances - Anne-Claire Villiers Chaton », sur Memoire Online (consulté le ).
  35. « La Guerre des ERP : SAP vs Oracle Applications (1) : Des interfaces hideuses - Blog éclectique & sans sujet précis », sur courtois.cc, L'éditeur est le propriétaire du domaine (consulté le ).
  36. (en) « Edward Tufte : Books - Essay : The Cognitive Style of Powerpoint », sur edwardtufte.com (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Working Knowledge: How Organizations Manage What they Know, Thomas H. Davenport et Laurence Prusak, Harvard Business School Press, 2000, 240 p. (ISBN 1-57851-301-4)
  • Tous managers du savoir ! La seule ressource qui prend de la valeur en se partageant, Jean-François Ballay, Éditions d'Organisation, Paris, 2002, (ISBN 2708127756)
  • Knowledge management et web 2.0, Alphonse Carlier, Hermes Science Publications, 2013, (ISBM 2746245493)
  • Enjeux de mots : regards multiculturels sur les sociĂ©tĂ©s de l’information, coordonnĂ© par Alain Ambrosi, ValĂ©rie Peugeot et Daniel Pimienta, C & F Éditions, 2005, 2008, (ISBN 2915825033) (ISBN 978-2915825039)
  • Gestion stratĂ©gique des connaissances, PUL, 2005, RIVARD, L. ROY, MC., et al., (ISBN 2-7637-8278-7)
  • Le manuel du knowledge management, 3e Ă©dition, Mettre en rĂ©seau les hommes et les savoirs pour crĂ©er de la valeur, Jean-Yves Prax, Dunod, 2012.
  • MĂ©thodes, ModĂšle et Outil Ardans de capitalisation des connaissances. Pierre Mariot, Christine Golbreich, Jean-Pierre Cotton, François Vexler, Alain Berger, EGC'2007 Namur 2007.
  • Le rĂ©veil du samouraĂŻ. Culture et stratĂ©gie japonaises dans la sociĂ©tĂ© de la connaissance. Pierre Fayard. Dunod, Paris 2006.
  • Les tableaux de bord de la performance, comment les concevoir, les aligner et les dĂ©ployer sur les facteurs clĂ©s de succĂšs. Patrick Iribarne. Dunod. 2003, (ISBN 2 10 006730 3).
  • MĂ©thodes et outils pour la gestion des connaissances, Dunod, 2000, 2001, (ISBN 2 10 006300 6).
  • ModĂ©lisation cognitive et rĂ©solution de problĂšmes, PPUR, 2002, G. Caplat, (ISBN 2-88074-495-4)
  • Le partage des connaissances : une mĂ©moire interactive pour la compĂ©titivitĂ© de l'entreprise, Dominique ThĂ©venot, Paris, Tec & Doc, 1998.
  • Le guide du knowledge management, concepts et pratiques du management de la connaissance, Jean-Yves Prax, Dunod, 2000.
  • Knowledge management, thĂ©orie et pratique de la gestion des connaissances, RenĂ©-Charles Tisseyre, HermĂšs, 1999, (ISBN 2-7462-0069-4).
  • Knowledge Management: Focus on Innovation and Labor Productivity in a Knowledge-Based Economy. Madalina Constantinescu. The Icfai University Journal of Knowledge Management, Vol. VII, No. 1, 2009
  • GĂ©rer les connaissances: un dĂ©fi de la nouvelle compĂ©titivitĂ© du XXIe siĂšcle. Information, interaction, innovation. RĂ©al. Jacob et Lucile Pariat, , QuĂ©bec, http://mapageweb.umontreal.ca/heatonl/fr/doc/acrobat/gererconnaissance.pdf.
  • Savez-vous vraiment ce que vous savez? Gestion des connaissances et compĂ©titivitĂ© des entreprises, RĂ©al. Jacob et Lucile Pariat, RĂ©seau Cefrio, Vol.3, no2, , QuĂ©bec.
  • Cartographier le Management des connaissances, C.DesprĂ©s, D. Chauvel, in L’Art du Management de l’Information (1999), Dossier no 6 : La gestion des connaissances.
  • Knowledge Management et capitalisation des connaissances Jean-Marc Blancherie. e-Book aux Éditions du DĂ©sir (2009)
  • Knowledge Management, Collection Harvard Business Review, Éditions d'Organisation. (ISBN 2708117351)
  • Le Blog des Experts : Communication et sociĂ©tĂ© - Les rĂ©seaux sociaux : OpportunitĂ©s pour la gestion des connaissances
  • MOOC, Ă©volution ? Business ? OpportunitĂ© ? http://orbi.ulg.ac.be/handle/2268/154729
  • The Learning History Research Project_MIT Sloan http://ccs.mit.edu/lh/
  • Le knowledge management et l'Ă©conomie spontanĂ©e du partage des connaissances : propos sur un dĂ©sinvestissement de forme, Economie et sociĂ©tĂ©, no 25, , GwenaĂ«le Rot
  • Karima Rafes, CĂ©cile Germain. A platform for scientific data sharing. BDA2015 - Bases de DonnĂ©es AvancĂ©es, Sep 2015, Île de Porquerolles, France.

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.