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Gabriel Molitor

Gabriel-Jean-Joseph Molitor est un militaire français né le à Hayange (Luxembourg français) et mort le à Paris.

Il commence sa carrière en 1791, pendant la Révolution française. Élu capitaine, il sert à l'armée du Rhin et est promu colonel en 1795. Passé à l'armée du Danube, il se bat contre les Autrichiens au sein des divisions Lefebvre et Lecourbe et devient général de brigade en 1799. Au terme de la campagne de Suisse en 1800, il est fait général de division et après une autre campagne contre les troupes autrichiennes, il est nommé à la tête de la division militaire de Grenoble. Il conserve ce poste jusqu'en 1805, date à laquelle il est affecté à l'armée du maréchal Masséna pendant la campagne d'Autriche, et se distingue à la bataille de Caldiero. Le général Molitor est ensuite nommé gouverneur de la Dalmatie en 1806 et parvient à pacifier la région, avant d'être envoyé en Poméranie suédoise et d'être fait comte de l'Empire en 1808.

Il prend part à la campagne d'Autriche de 1809 aux côtés de Masséna et joue un rôle important dans les batailles d'Essling et de Wagram. Envoyé occuper divers postes administratifs au royaume de Hollande, il ne rejoint l'Empereur qu'en 1814, au début de la campagne de France à laquelle il participe au sein du corps d'armée du maréchal Macdonald. Inspecteur général de l'infanterie sous la Première Restauration, Molitor se rallie à Napoléon pendant les Cent-Jours et prend le commandement d'une division du 5e corps de Rapp. Disgracié un temps sous la Seconde Restauration, il participe à l'expédition d'Espagne en 1823 à l'issue de laquelle il est élevé à la dignité de maréchal de France. Il est nommé gouverneur des Invalides, deux ans avant sa mort.

Biographie

Carrière sous la Révolution

Gabriel Jean Joseph Molitor, capitaine au 4e bataillon de la Moselle en 1792, Adolphe Brune (Paris, 1802 ; Paris, 1880), 1834.

Son père était un ancien militaire qui s'occupa de l'éducation de son fils. Le jeune Molitor s'enrôla en 1791 dans le 4e bataillon de volontaires de son département ; élu capitaine à l'unanimité, il fit la campagne de 1792 à l'armée du Nord[1]; puis affecté à l'armée des Ardennes en 1793. Promu adjudant général, il participe au siège de Mayence (1793) au cours duquel il est blessé d'une balle qui lui traverse la cuisse. Il commandait une brigade, sous le général Hoche, à la bataille de Kaiserslautern du 28 au 30 novembre 1793. Il enleva avec trois bataillons la position importante d'Erlenbach défendue par la droite de l'armée prussienne. Dans la campagne de 1793, il commandait une des colonnes qui décidèrent le succès de la bataille de Geisberg près Wissembourg du 26 au 29 décembre suivant. Les autrichiens, battus, se retirent et Hoche entre dans Wissembourg et libère l'Alsace.

Pendant les quatre campagnes suivantes, nommé chef de brigade, il assista comme chef d'état-major à toutes les opérations de Pichegru, Kléber, Moreau et Jourdan, jusqu'à l'entrée des troupes françaises à Aix-la-Chapelle, Cologne et Coblence.

Il fut grièvement blessé dans une attaque sur la forteresse Mayence[1].

Au siège de Kehl, il défendit avec intrépidité l'île d'Ehrlen-Bhein.

Il reçut le brevet de général de brigade le 30 juillet 1799.

Envoyé en Suisse sous Masséna, Molitor défit successivement les Autrichiens dans les combats de Schwytz, Mutten et Glaris. Menacé dans cette dernière ville par les deux corps austro-russes de Franjo Jelačić et de Linken, il répondit à un parlementaire qui vint le sommer de se rendre : « Ce n'est pas moi qui me rendrai, ce sera vous ! ». Pendant huit jours de combats, il s'empara six fois du pont de Naefels, s'y maintint enfin et réussit à empêcher la jonction des deux corps ennemis. À la suite de cette campagne, le Directoire exécutif écrivit une lettre de félicitations à Molitor, et le gouvernement helvétique lui vota des actions de grâce.

Sous le Consulat

En 1800, Molitor alla servir Ă  l'armĂ©e du Rhin Ă  la tĂŞte d'une brigade de la division Vandamme. Il dirigea le passage du fleuve et le traversa avec une compagnie de grenadiers. Ă€ la bataille de Stockach le 3 mai, il battit la gauche des Autrichiens, et leur fit 4 000 prisonniers. Quelque temps plus tard, avec une division de 5 000 hommes, il parvint Ă  contenir le corps autrichien du Tyrol qui comptait environ 25 000 combattants. Vainqueur dans de nombreux petits affrontements, notamment Ă  BrĂ©gence et Ă  Nesselwangen, il couronna cette expĂ©dition par la prise de la position de Feldkirch et du pays des Grisons, ce qui ouvrit une communication pour les Français avec l'armĂ©e d'Italie.

À la paix, Molitor est nommé général de division, le 26 octobre 1800 et inaugure son commandement en guerroyant contre les Autrichiens au Tyrol au sein du corps d'armée du général Lecourbe[2]. Revenu en France, il prit le commandement de la division militaire de Grenoble, qu'il conserva jusqu'en 1805[2].

Général d'Empire

Le général Molitor (dessin d'Henri Félix Emmanuel Philippoteaux).

Opérations en Italie, en Dalmatie et en Prusse

Sous le Premier Empire, il rejoignit MassĂ©na Ă  l'armĂ©e d'Italie qui lui fit les honneurs de la division d'avant-garde, avec laquelle, Ă  Caldiero, il soutint seul l'attaque de l'aile droite autrichienne conduite par l'archiduc Charles, qui sera dĂ©faite et perdra 11 000 hommes sur les 50 000 engagĂ©s.

Après la paix de Presbourg, l'Empereur l'envoya prendre possession de la Dalmatie. Investi de tous les pouvoirs civils et militaires, il introduisit l'ordre dans l'administration et Ă©conomisa la moitiĂ© du revenu public. AttaquĂ© d'abord par mer, il repoussa l'escadre russe qui assiĂ©geait LĂ©zina, enleva 300 Russes dĂ©barquĂ©s dans cette Ă®le, et reconquit celle de Curzola. Cette campagne fut terminĂ©e par le dĂ©blocus de Raguse ; il y accourut avec 1 700 hommes, balaya les 10 000 MontĂ©nĂ©grins et les 3 000 Russes qui menaçaient la ville. Les Ragusiens conçurent pour lui une telle reconnaissance que, dans les Ă©glises, au chant du Domine salvum, après le mot imperatorem, on ajoutait : et nostrum Liberatorem Molitorem. L'empereur le crĂ©a grand officier de la LĂ©gion d'honneur le 28 juillet 1806.

En 1807, Molitor conduisit un corps d'armée sur la mer Baltique, poursuivit le roi de Suède jusqu'aux ports de Stralsund, et dirigea les opérations de l'aile gauche au siège de cette forteresse, où il entra le premier. Il resta en Poméranie avec le titre de gouverneur général civil et militaire, jusqu'à la fin de 1808.

Les campagnes de l'empereur

À l'ouverture de la nouvelle campagne d'Allemagne en 1809, il eut une division du corps de Masséna. Le 19 mai, à la tête d'une de ses brigades, il opéra le premier passage du Danube à Ebersdorf, et débusqua les Autrichiens de l'île de Lobau. Le surlendemain 21, il soutint seul avec sa division, pendant plusieurs heures, le premier choc de l'armée autrichienne à Aspern. Le 6 juillet, pendant la bataille de Wagram, il fut chargé de l'attaque du village d'Aderkla, où il arrêta, pendant une grande partie du jour, les efforts désespérés du centre de l'ennemi.

Chargé, en 1810, du commandement des villes hanséatiques, et, en 1811, des départements de l'ancien royaume de Hollande, le général Molitor s'y trouvait encore en avril 1813, lorsque La Haye, Leyde et Zardam se mirent en insurrection. Il apaisa ce mouvement par la rapidité et l'énergie de ses mesures. En 1814, quand la défection des soldats étrangers eut livré cette partie du territoire à ses adversaires, Molitor rentra en France et participa aux combats de La Chaussée, Châlons et La Ferté-sous-Jouarre.

Les Cent-Jours et le retour du roi

Le maréchal Molitor sur son lit de mort, Isidore Pils, 1849.

NapolĂ©on Ier, au retour de l'Ă®le d'Elbe, trouva Molitor remplissant les fonctions d'inspecteur gĂ©nĂ©ral, et lui confia la dĂ©fense des frontières de l'Alsace, avec un corps de 20 000 gardes nationaux mobiles. Ă€ la seconde Restauration, Molitor cessa d'ĂŞtre employĂ©, et fut mĂŞme exilĂ© de Paris ; mais le marĂ©chal Gouvion-Saint-Cyr, Ă  son arrivĂ©e au ministère de la Guerre, lui fit rendre son inspection gĂ©nĂ©rale.

En 1823, le général Molitor, appelé au commandement du deuxième corps de l'armée des Pyrénées, s'empara successivement du royaume d'Aragon, de Murcie, de Grenade, et se rendit maître des places de Malaga, de Carthagène et d'Alicante.

Ces succès le firent élever à la dignité de maréchal de France le 9 octobre 1823, et lui ouvrirent les portes de la Chambre des pairs. La monarchie de Juillet le nomma en 1831 au commandement supérieur des 7e et 8e divisions militaires. En 1840, le maréchal Molitor soutint à la Chambre des Pairs, avec toute l'autorité de l'expérience, le système des fortifications de Paris, « pour que cette capitale ne fût jamais attaquée et que la défense de la France fût nécessairement reportée sur son véritable terrain, c'est-à-dire à la frontière ». Appelé le 6 octobre 1847, au gouvernement des Invalides, le maréchal Molitor avait cédé cette place d'honneur à l'ancien roi de Westphalie, Jérôme Bonaparte, pour occuper le poste de grand chancelier de la Légion d'honneur en décembre 1848.

Il meurt à Paris le 28 juillet 1849. Il est inhumé le 8 août aux Invalides où il repose sous la cinquième arcade du tombeau des gouverneurs.

Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, pilier Est, 13e et 14e colonnes.

Distinctions

Titres

DĂ©corations

Fonctions

Postérité

Une rue de Paris, une porte de Paris et les stations d'autobus les plus proches portent son nom, ainsi que deux stations de métro : la station Michel-Ange - Molitor et la station fantôme Porte Molitor.

La piscine Molitor, non loin dans le 16e arrondissement de Paris, lui doit Ă©galement son nom.

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes de comte de l'Empire :

De gueules à un écusson en cœur d'argent à trois fasces d'azur flanqué des deux épées d'argent garnies d'or, celle en sénestre surmontée de cinq épis de blé cousus de sable, disposés en étoile et liés par la tige ; au canton des Comtes Militaires de l'Empire brochant.[3]

Le même, sous la Restauration française[3]

Notes et références

Articles connexes

Sources partielles

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