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GS-441524


Le GS-441524 est un analogue de nuclĂ©oside antiviral dĂ©veloppĂ© par Gilead Sciences. Il constitue le principal mĂ©tabolite plasmatique de sa prodrogue nommĂ©e Remdesivir. Il a une demi-vie d’environ 24h chez le patient humain. Le Remdesivir et le GS-441524 ont tous les deux Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©s comme efficace de maniĂšre in vitro contre le coronavirus fĂ©lin, responsable de la pĂ©ritonite infectieuse fĂ©line (PIF). La PIF est une maladie systĂ©mique lĂ©tale affectant notamment les chats domestiques. Le Remdesivir n’a jamais Ă©tĂ© testĂ© chez les chats, mais le GS-441524 a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© comme efficace chez environ 80% des chats atteints par la PIF et est maintenant largement utilisĂ© malgrĂ© l’absence d’autorisation de mise sur le marchĂ© (AMM). Cette absence d'AMM est due au refus du laboratoire Gilead de mettre celui-ci Ă  disposition pour un usage vĂ©tĂ©rinaire, malgrĂ© des rĂ©sultats concluants [2] - [3] - [4] - [5]. Le GC-376 semble, lui, n'ĂȘtre efficace face Ă  la PIF qu'en l'absence d'implication neurologique ou oculaire, mais peut ĂȘtre utilisĂ© en cas de rĂ©sistance viral au GS-441524[6] - [7] - [5]. Des effets bĂ©nĂ©fiques sur la PIF sont attendus du Monupiravir mais peu de rĂ©sultats sont encore disponibles Ă  ce jour.

GS-441524
Image illustrative de l’article GS-441524
Identification
Nom UICPA (2R,3R,4S,5R)-2-(4-aminopyrrolo[2,1-f][1,2,4]triazin-7-yl)-3,4-dihydroxy-5-(hydroxymethyl)oxolane-2-carbonitrile
No CAS 1191237-69-0
PubChem 44468216
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C12H13N5O4
Masse molaire[1] 291,262 7 ± 0,012 7 g/mol
C 49,48 %, H 4,5 %, N 24,04 %, O 21,97 %,
Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique Antiviral
Voie d’administration sous-cutanĂ©e, per os

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Utilisation et Recherche

Puisque la PIF est normalement fatale et qu’il n’existe pas de traitement autorisĂ© disponible, le GS-441524 a couramment Ă©tĂ© retrouvĂ© sur le marchĂ© noir et est utilisĂ© par les propriĂ©taires de chats dans un but curatif. Son efficacitĂ© a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e Ă  de multiples reprises via des essais de terrain [2] - [3] - [8] et des essais cliniques, de mĂȘme que dans les formes sĂ©vĂšres de la PIF affichant une implication systĂ©mique, oculaire et neurologique.


Le GS-441524 est soit similaire soit plus efficace que le Remdesivir contre le SARS-CoV-2 en culture cellulaire. Certains chercheurs argumentent que le GS-441524 serait meilleur que le Remdesivir pour le traitement de la Covid-19. Les avantages spĂ©cifiques incluent sa plus grande facilitĂ© de synthĂšse, ses plus faibles toxicitĂ© rĂ©nales et hĂ©patiques, ainsi que son potentiel d’administration per os (qui est Ă©cartĂ© pour le Remdesivir en raison d’un effet de premier passage hĂ©patique et de sa faible stabilitĂ© hĂ©patique). L’efficacitĂ© directe contre le SARS-CoV-2 a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e dans un modĂšle murin de la Covid-19[9]. Une version modifiĂ©e par deutĂ©rium a Ă©tĂ© produite et a montrĂ© une efficacitĂ© prĂ©-clinique Ă  la fois en culture cellulaire et dans des modĂšles murins[10].


Le GS-441524 est vendu en tant que composé chimique en trÚs grande pureté (>99% en résonance magnétique nucléaire et en chromatographie en phase liquide à haute performance) par plusieurs fournisseurs tels que MedKoo, Selleckchem, MedChemExpress et TargetMol.

Le GS-441524 a été directement administré chez un sujet humain sain[11]. La plus haute concentration plasmatique atteinte était alors de 12uM ce qui est plus de dix fois la concentration requise pour une activité contre le SARS-CoV-2 en culture cellulaire.

Pharmacologie

Pharmacodynamie

Le GS-441524 est un nuclĂ©oside phosphorylĂ© par les nuclĂ©osides kinases (probablement l’adenosine kinase, qui est l’enzyme phosphorylant la ribavarine de structure similaire), puis est rephosphorylĂ© par la nuclĂ©oside-diphosphate kinase en forme nuclĂ©otide triphosphate active. Le triphosphate du GS-441524 est le GS-443902. Ce dernier est Ă©galement un agent antiviral gĂ©nĂ©rĂ© par le Remdesivir, mais est gĂ©nĂ©rĂ© par un mĂ©canisme biochimique diffĂ©rent.

Pharmacocinétique

Le GS-441524 est un analogue de nuclĂ©oside 1’-cyano-substituĂ©. C’est le mĂ©tabolite prĂ©dominant du Remdesivir circulant dans le sĂ©rum du fait d’une hydrolyse rapide (demi-vie de moins d’une heure) suivie d’une dĂ©phosphorylation[12] - [13] - [14].

La biodisponibilitĂ© orale a Ă©tĂ© montrĂ©e comme excellente chez le chien, bonne chez la souris, mais modeste chez le singe macaque. La prĂ©diction d’une biodisponibilitĂ© orale humaine Ă  partir de ces donnĂ©es tend Ă  suggĂ©rer que celle-ci peut se situer entre celle du chien et celle du singe macaque. Puisque le GS-441524 a un peu moins que la moitiĂ© du poids molĂ©culaire du Remdesivir, il dĂ©livrera autant de mĂ©tabolite actif au sang que la mĂȘme dose de Remdesivir, mĂȘme si la biodisponibilitĂ© orale humaine est de 50%, comparable en cela Ă  la ribavarine. Des donnĂ©es plus rĂ©centes montrent que le GS-441524 est tolĂ©rĂ© Ă  1 000 mg/Kg avec une concentration plasmatique maximale (Cmax) de presque 100”M, soit environ 100 fois plus que les concentrations requises pour une activitĂ© contre le virus en culture cellulaire[15].

La demi-vie d’élimination du GS-441524 est d’environ 2 heures chez le singe macaque, ce qui est bien moins que les 24 heures rapportĂ©es chez l’humain. La plus longue demi-vie suggĂšre qu’une administration unique quotidienne est possible per os chez l’humain.

MĂ©canisme d'action

La triple phosphorylation intracellulaire du GS-441524 mĂšne Ă  l’analogue de nuclĂ©oside triphosphate actif 1’-cyano-substituĂ©. Ce dernier empĂȘche directement la rĂ©plication de l’ARN viral en entrant en compĂ©tition avec les nuclĂ©otides triphosphates endogĂšnes pour l’incorporation au sein des transcripts d’ARN naissants, ce qui dĂ©clenche une terminaison dĂ©layĂ©e de la chaĂźne par l’ARN-polymĂ©rase ARN-dĂ©pendante[4].

Tolérance

Des expĂ©riences in vitro dans les cellules rĂ©nales fĂ©lines de Crandell-Rees (CRF-CR) ont montrĂ© que le GS-441524 n’était pas toxique Ă  des concentrations de 100”M, soit 100 fois la dose effective pour inhiber la rĂ©plication du virus de la PIF en culture cellulaire de CRF-CR et de macrophages[4] - [16]. Des essais cliniques indiquent que le mĂ©dicament est bien tolĂ©rĂ©, avec comme premier effet secondaire une irritation dermale au site d’injection due aux excipients[4] - [16] de la forme galĂ©nique (acide chlorydrique utilisĂ© pour la dilution, menant Ă  une solution stable de pH infĂ©rieur ou Ă©gal Ă  3).

Certains chercheurs suggĂšrent son utilitĂ© dans le traitement du Covid-19 et ont montrĂ© ses avantages sur le Remdesivir tels que le manque de toxicitĂ© hĂ©patique ciblĂ©e, la demi-vie ainsi que l’exposition plus longue au principe actif, ainsi qu’une synthĂšse bien plus simple et bien moins coĂ»teuse[17] - [18] - [19].

Traitement par GS-441524

Chez le félin

IdĂ©alement, le protocole thĂ©rapeutique doit toujours ĂȘtre prĂ©cĂ©dĂ© d'un diagnostic relativement certain (chat de moins de 5 ans prĂ©sentant la sĂ©miologie de la PIF, Ă  jour de ses vaccinations, avec Ă©ventuellement une virologie positive au coronavirus fĂ©lin). Il est important de s'assurer chez le chat ĂągĂ© de la bonne suivie des vaccinations, notamment contre la leucose fĂ©line (de sĂ©miologie parfois similaire), la prĂ©valence de la PIF dĂ©croissant de maniĂšre exponentielle avec l'Ăąge et Ă©tant quasiment nulle Ă  10 ans, avant de rĂ©apparaĂźtre chez quelques rares chats d'environ 11 Ă  12 ans[20]. Le traitement par GS-441524 ne fonctionnera pas sur une Ă©tiologie de type leucose, puisque le virus responsable de cette derniĂšre est un rĂ©trovirus fonctionnant donc par transcriptase inverse.

Le protocole thĂ©rapeutique courant associĂ© au traitement de la PIF par le GS-441524 consiste en une seule et unique injection sous-cutanĂ©e quotidienne administrĂ©e Ă  heure fixe, pendant 84 jours, soit 12 semaines de traitement. La posologie va gĂ©nĂ©ralement de 4mg/Kg Ă  12mg/Kg de poids de corps (cette posologie est celle pour la solution injectable). La posologie de dĂ©part est de 4-6mg/Kg pendant 12 semaines pour les PIF sans implication oculaire ou neurologique, la borne infĂ©rieure Ă©tant utilisĂ©e principalement chez les sujets jeunes Ă  PIF effusive, les formes non effusives et les sujets ĂągĂ©s requiĂšrant plutĂŽt le dosage supĂ©rieur. Les formes Ă  sĂ©miologie oculaire ou neurologique nĂ©cessiteraient un dĂ©part Ă  10mg/Kg de principe actif en solution. La posologie est adaptĂ©e de maniĂšre Ă  prendre en compte les gains de poids (venant soit de l'effusion soit de la nutrition). L'augmentation d'une posologie se fait par palliers de 2 ou 5mg/Kg pour un minimum de 4 semaines, en Ă©tendant la durĂ©e du protocole si cela est nĂ©cessaire[6]. Une dose est considĂ©rĂ©e comme trĂšs haute au-delĂ  de 15mg/Kg. Cette posologie est adaptĂ©e selon la prĂ©sence de signes nerveux (ataxie, hernie au travers du foramen magnum objectivĂ©e en IRM, hydrocĂ©phalie, syringomyĂ©lie, Ă©pilepsie, nystagmus, mĂ©ningite, etc.) ou oculaires (uvĂ©ite, Ɠil nuageux, etc.)[6], selon l'Ăąge du patient, ou encore selon la prĂ©sence d'un volume d'ascite important mettant le pronostic vital en danger. Lorsque le traitement est administrĂ© per os, celui-ci peut ĂȘtre fourni toutes les 12 heures ou toutes les 24 heures[21], sa biodisponibilitĂ© Ă©tant alors moindre avec, au-delĂ  de 15mg/Kg per os, un effet de saturation au sein des entĂ©rocytes justifiant l'administration toutes les 12 heures, voire toutes les 8 heures. Selon Niels Pedersen, la forme orale du GS-441524 semble efficace contre les formes de PIF qui requiĂšrent moins de 10mg/Kg de solution injectable.

Dans sa thĂšse, la Dr en mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire Juliette Sotin [22], observe une corrĂ©lation entre l'administration de traitements palliatifs tels que les anti-inflammatoires de type corticoĂŻdes et la prĂ©sence d’une Ă©volution clinique dĂ©favorable, ou, au mieux, d’une stagnation de la PIF. Elle Ă©voque Ă©galement que la totalitĂ© des propriĂ©taires français de son Ă©tude utilisent le traitement antiviral fourni par le laboratoire SAK de Chine, tel que prĂ©conisĂ© par un groupe de propriĂ©taires prĂ©sents sur le rĂ©seau social Facebook. Elle note toutefois que les propriĂ©taires rapportent des effets secondaires tels que nausĂ©es, problĂšmes rĂ©naux ou encore hĂ©patiques qui ne sont pas notĂ©s dans l'Ă©tude americaine de Sarah Jones [23] sur des chats utilisant d'autres marques de GS-441524. Toutefois, il faut noter la limite de ces Ă©tudes prĂ©liminaires se basant avant tout sur la rĂ©ponse des propriĂ©taires Ă  un questionnaire et non sur un examen clinique rigoureux des chats composant l'Ă©tude. À l'heure actuelle il existe d'autres marques que SAK sur le marchĂ© mondial, dont Mutian, Shire, Capella, Hero, Oscar ou encore Pine. Or, tel que trĂšs justement dĂ©crit dans l'Ă©tude de Sarah Jones et al. (2021) " En raison de la plĂ©thore de diffĂ©rentes marques non autorisĂ©es de mĂ©dicaments antiviraux de type GS-441524, avec de nombreux propriĂ©taires qui ont utilisĂ© plusieurs marques au cours du traitement, notre Ă©tude n'a pas Ă©tĂ© habilitĂ©e Ă  dĂ©couvrir si une marque Ă©tait plus efficace qu'une autre. "

Il peut arriver qu’il y ait nĂ©cessitĂ© d’une modification de la dose de principe actif administrĂ© en cours de traitement, ou qu’il y ait nĂ©cessitĂ© de prolonger le traitement au-delĂ  des 84 jours initialement prĂ©vu. Le Dr Juliette Sotin rapporte Ă©galement que les traitements associĂ©s au GS-441524 sont souvent des anti-inflammatoires, des antibiotiques, des protecteurs hĂ©patiques, des anti-vomitifs, ou encore une supplĂ©mentation (B12, probiotiques). Le protecteur hĂ©patique Denamarin est dĂ©montrĂ© chez l’espĂšce canine comme protĂ©geant contre le stress-oxydatif au sein des cellules hĂ©patiques[24]. L’évolution clinique se fait majoritairement dans la semaine suivant le dĂ©marrage du traitement (reprise d’appĂ©tit, disparition de la fiĂšvre, diminution de la distension abdominale, de la dyspnĂ©e, de la sĂ©miologie neurologique et oculaire). La rechute en cours de traitement concernerait 13% des chats avec souvent une augmentation consĂ©quente de la posologie. 98,5% des chats concernĂ©s par son Ă©tude se sont avĂ©rĂ©s toujours en vie en fin de traitement (ce rĂ©sultat encourageant pouvant ĂȘtre Ă  relativiser du fait d'un possible biais d'Ă©chantillonnage). Enfin, il faut noter que l’étude du Dr Sotin met en avant l'efficacitĂ© du principe actif sur la symptomatologie du nĂ©vraxe et des yeux, contrairement Ă  ce que l’article de Niels Pedersen et al.[25] suggĂ©rait concernant une biodisponibilitĂ© trop limitĂ©e.

En effet, du fait d'un manque de groupe carboxyle, la nature lipophile et/ou amphiphile du GS-441524 est questionnable. Il est admis que la barriĂšre hĂ©mato-encĂ©phalique exclue en moyenne 80% des mĂ©dicaments, contre 70% pour la barriĂšre hĂ©mato-oculaire. Ainsi, si la concentration plasmatique atteint 10uM, celle encĂ©phalique est estimĂ©e Ă  2 uM et celle de l'humeur aqueuse Ă  3 uM [6]. Des niveaux plus hauts pourraient potentiellement ĂȘtre atteints dans les tissus inflammĂ©s, mais moins haut en l'absence d'inflammation.

Améliorations cliniques attendues

Les signes cliniques censĂ©s s'amĂ©liorer incluent la tempĂ©rature corporelle (idĂ©alement de 38,5 °C chez le chat adulte) le niveau d'activitĂ©, l'appĂ©tit, la qualitĂ© de la fourrure, les valeurs de comptage en numĂ©ration de la formule sanguine, et les valeurs de biochimies sĂ©rique. Le niveau d'activitĂ© doit revenir Ă  la normale entre la huitiĂšme et la diziĂšme semaine de traitement. La biochimie sĂ©rique et l'hĂ©matologie doivent ĂȘtre prĂ©fĂ©rentiellement examinĂ©es de maniĂšre mensuelle. En hĂ©matologie, il est important de prendre en compte l'hĂ©matocrite, le nombre total de globules blancs (relatif et absolu) dont les neutrophiles et lymphocytes. Les valeurs sĂ©riques Ă  prendre en compte sont les niveaux totaux en globuline et albumine (dont le rapport Alb/Glob) et les taux en bilirubine (Ă©levĂ©e chez les chats avec effusion). Le choix d'Ă©tendre ou d'arrĂȘter le protocole de traitement doit prĂ©fĂ©rentiellement n'ĂȘtre fait que sur la base d'une prĂ©sence concomitante de tests encourageants et de signes de santĂ© externe. Il est admis qu'un rapport Alb/Glob > 0,6 exclue la prĂ©sence d'une PIF lors d'un diagnostic, mais ce critĂšre ne constitue pas forcĂ©ment un signe suffisant pour arrĂȘter le traitement chez un chat prĂ©cĂ©demment atteint.

En cas de sĂ©miologie effusive (PIF dite humide), il semble important dans un premier temps de monitorer la dyspnĂ©e et le rythme respiratoire du chat. Une frĂ©quence respiratoire normale chez un chat est comprise entre 20 et 40 inspirations par minute (chronomĂ©trage sur 15 secondes multipliĂ© par 4) ; toutefois il est Ă  noter qu'un rythme normal peut ĂȘtre concomitant Ă  une respiration laborieuse. Cette sĂ©miologie est Ă  lier au volume d'effusion thoracique. Par chance, ces effusions thoraciques sont les plus faciles Ă  inhiber par traitement antiviral, elles doivent ĂȘtre diminuĂ©es dans les premiĂšres 72 heures et plus ou moins grossiĂšrement disparues en fin de premiĂšre semaine. Ces effusions sont quasiment toujours retirĂ©es par centĂšse pour soulager la dyspnĂ©e et sont les plus lentes Ă  rĂ©apparaĂźtre sous traitement. Concernant l'ascite, dĂ©finie par une effusion abdominale de liquide, celles-ci est la plus difficile Ă  faire disparaĂźtre et elle revient couramment aprĂšs ponction. Elles doivent normalement ĂȘtre diminuĂ©es en 2 semaines de traitement et grossiĂšrement disparues en un mois. Toutefois une faible persistance de l'effusion peut s'observer aux ultrasons. Il est important de noter qu'un drainage important des effusions abdominales peut causer un dĂ©sĂ©quilibre Ă©lectrolytique chez les chats fortement atteints ainsi qu'une dĂ©pletion en protĂ©ines. Ce faisant, les effusions abdominales ne sont gĂ©nĂ©ralement pas retirĂ©es Ă  moins d'une nette interfĂ©rence avec les processus ventilatoires, du fait qu'elles reviennent rapidement[26].

C'est lorsque le GS-441524 est utilisĂ© de maniĂšre chronique et avec des doses sous-optimales, ou lorsque des jours d'administration manquent qu'apparaĂźt gĂ©nĂ©ralement une rĂ©sistance Ă  l'agent antiviral. Cette rĂ©sistance est gĂ©nĂ©ralement partielle et peut ĂȘtre surpassĂ©e avec une augmentation consĂ©quente de la dose de traitement[27].

Persistance sémiologique

Selon Niels Pedersen, les principales raisons d'une persistance effusive sont : une posologie trop faible (e.g., par utilisation d'une forme per os), le développement d'une résistance à l'antiviral, une infection de bas grade ou une fibrose des veinules avec pression capillaire augmentée, ou une polypathologie (e.g., atteinte rénale ou entérique). Les effusions persistantes dues à une fibrose veinulaire chez les chats pourtant soignés de l'infection se résout généralement en plusieurs semaines ou mois[26].

Il peut exister des rechutes Ă  la suite du protocole de traitement. Ces rechutes ont couramment un prodrome neurologique ou oculaire et les signes correspondants doivent ĂȘtre monitorĂ©s. Il est habituellement conseillĂ© d'instaurer douze semaines d'observation Ă  la suite de l'arrĂȘt du GS-441524. Ces rechutes sont souvent traitĂ©es pour un minimum de 8 nouvelles semaines avec une dose de dĂ©marrage au moins plus haute de 5mg/Kg que la derniĂšre posologie utilisĂ©e. Il est alors exclu d'utiliser toute forme d'administration orale. Il est admis que le but du traitement est l'instauration d'une immunitĂ© face Ă  la PIF et de stopper la rĂ©plication au sein des macrophages et microgliocytes stoppant dĂšs lors la production de cytokines immunosuppressives et de molĂ©cules pro-inflammatoires, oxydantes et sclĂ©rosantes causant la sĂ©miologie de la PIF [28] - [6].

Effets secondaires

Les effets secondaires du GS-441524 chez le chat sont minimes. Ceux-ci comprennent de faibles dommages rénaux sans handicap de la fonction rénale et des vascularites systémiques chez quelques rares chats. Ces effets secondaires répondraient correctement à une administration de stéroïdes à faible dose et à court terme.

L'effet secondaire majeur du traitement par GS-441524 est dû aux excipients de sa forme galénique injectable qui comprennent l'acide chlorydrique. Ce dernier stabilise la dilution du traitement via un pH total compris entre 1 et 3 au maximum. Cet effet secondaire se caractérise par une corrosion au site d'injection ainsi qu'une douleur conséquente. Les plaies de l'injection sont nettoyées de la fourrure environnante (à raser) et rincées 4 fois par jour avec des boules de cotton stérile diluée dans une solution de peroxyde d'hydrogÚne prévue à cet effet. La gabapentine, antiépileptique et antalgique, est couramment utilisée pour calmer la douleur due au traitement ainsi qu'à l'injection[6].

Notes et références

  1. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
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  4. B.G. Murphy, M. Perron, E. Murakami et K. Bauer, « The nucleoside analog GS-441524 strongly inhibits feline infectious peritonitis (FIP) virus in tissue culture and experimental cat infection studies », Veterinary Microbiology, vol. 219,‎ , p. 226–233 (ISSN 0378-1135, PMID 29778200, PMCID 7117434, DOI 10.1016/j.vetmic.2018.04.026, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. Niels C Pedersen, Michel Perron, Michael Bannasch et Elizabeth Montgomery, « Efficacy and safety of the nucleoside analog GS-441524 for treatment of cats with naturally occurring feline infectious peritonitis », Journal of Feline Medicine and Surgery, vol. 21, no 4,‎ , p. 271–281 (ISSN 1098-612X, PMID 30755068, PMCID 6435921, DOI 10.1177/1098612X19825701, lire en ligne, consultĂ© le )
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