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Festival interceltique de Lorient 2018

La 48e édition du Festival interceltique de Lorient, qui se déroule du 3 au à Lorient, est un festival réunissant plusieurs nations celtes. Le Pays de Galles est la nation invitée, pour la troisième fois de l'histoire du festival, et celui-ci voit la venue du Premier ministre du pays de Galles Carwyn Jones.

Festival interceltique de Lorient 2018
Image liée à la cérémonie
48e Festival interceltique de Lorient
DĂ©tails
Dates Du 3 au
Lieu Lorient, France
Président Guy Gestin
Directeur artistique Lisardo LombardĂ­a
Site web www.festival-interceltique.bzh
Chronologie

Les principales têtes d'affiches de cette édition sont Yann Tiersen, Denez Prigent, Gilles Servat, ou encore Manic Street Preachers. L'avis sur la programmation est assez partagé dans les médias, considérée comme « dense » mais dans laquelle il n'y a « pas de grosse tête d'affiche qui claque ». Les médias relèvent par ailleurs la faible affluence de certains concerts, notamment celui de Manic Street Preachers pourtant tête d'affiche. Les prestations de certains groupes comme Rhiannon Giddens ou Hat Fitz & Cara sont, quant à elles, mises en avant. Plusieurs infrastructures du centre-ville de Lorient telles que le stade du Moustoir et le théâtre de Lorient sont utilisées pendant cet évènement tandis que des installations temporaires sont aussi montées pour les besoins du festival.

La frĂ©quentation est estimĂ©e Ă  environ 750 000 festivaliers, et la diffusion du grand spectacle du Festival interceltique de Lorient Ă  la tĂ©lĂ©vision enregistre 2 302 000 tĂ©lĂ©spectateurs. Au niveau de la sĂ©curitĂ©, le bilan s'avère positif avec globalement peu d'incidents notables et de faits de violence, et un budget d'environ 830 000 € allouĂ©s par le festival, la ville de Lorient et le ministère de la Culture. Les retombĂ©es Ă©conomiques pour le pays de Lorient sont estimĂ©es Ă  plus de 23 millions d'euros. Le festival enregistre Ă  l'occasion son quatrième exercice positif consĂ©cutif, ce qui lui permet de nouveau de disposer de fonds propres.

Préparation

Pays invité

Lisardo LombardĂ­a, directeur du festival depuis 2007.

L'annonce du pays invitĂ© pour l'Ă©dition 2018 a lieu le , lors de l'Ă©dition 2017. Le Pays de Galles est alors annoncĂ© pour la première fois depuis 2008, et pour la troisième fois depuis le dĂ©but du festival[1]. La dĂ©lĂ©gation galloise, dont Antwn Owen Hicks en est le prĂ©sident, est composĂ©e pour l'occasion de 160 Ă  180 personnes et de 21 groupes[2], alors qu'il s'agit traditionnellement d'un petit pavillon avec une dizaine d'artistes[3].

Un visuel reprenant des codes culturels de cette nation est dévoilé le . La figure du dragon de couleur rouge symbole du Pays de Galles est associé à celui du harpiste, jouant de la harpe triple. Le fond vert complète le jeu de couleurs associé à ce pays. Ceux-ci sont censés « suggérer ainsi la poésie galloise, sa tradition de transmission orale, ses bardes, etc » selon Lisardo Lombardía[4], directeur du festival interceltique depuis 2007 [5].

Ce dernier lance une invitation fin au cycliste gallois Geraint Thomas qui vient alors de remporter le Tour de France, lui proposant de « venir boire une bonne bière à Lorient, fêter sa victoire au pavillon officiel du Pays de Galles et entonner l’hymne de son pays »[6].

Programmation

Le Pays de Galles est célébré autour du thème « Terres d'Arthur, chants des bardes et mémoire des ancêtres »[5]. Selon Lisardo Lombardía, c'est la plus importante délégation de l'histoire du festival pour ce pays qui a « connu une importante évolution artistique » depuis sa participation en 2008[5]. La Bretagne, l'Acadie, les Asturies, les Cornouailles, l'Écosse, la Galice, l'Île de Man et l'Irlande sont les autres nations celtes présentes[5].

La programmation est annoncée le au théâtre de Lorient[7]. Selon Le Télégramme, il n'y a « pas de grosse tête d'affiche qui claque »[7]. De son côté, le magazine Rolling Stone estime qu'il s'agit d'une programmation « dense » et que « le charme de l'évènement réside dans son mélange de sons et d'ambiances »[8]. Il estime également que « tout est rassemblé pour faire plaisir aux amateurs de l'univers celte et à ceux qui souhaiteraient juste passer un moment en très bonne compagnie »[8].

Parmi les têtes d'affiches bretonnes, Yann Tiersen (dont la dernière apparition remontait à 2005[9]), Nolwenn Korbell, Gilles Servat, Alan Stivell, Denez Prigent ou l'orchestre symphonique de Bretagne sont entre autres annoncés[7]. Par ailleurs, classé dans les dix meilleurs groupes britanniques, Manic Street Preachers joue lors de la soiré de clôture du festival[7]. D'autres artistes comme Paddy Keenan, Catrin Finch, Seckou Keita ou Rhiannon Giddens sont présents[7]. Elephant Sessions, qui avait « enflammé le pavillon écossais » lors de l'édition précédente, est également annoncé[9]. Pendevig, un groupe de quinze musiciens gallois issus de plusieurs autres formations et formé juste avant Noël 2017 en vue de fêter l'année du Pays de Galles à Lorient, a aussi plusieurs concerts prévus[10].

Lisardo Lombardía déclare ainsi avoir programmé des « grands artistes internationaux, très connus chez eux », bien que moins notoires en France[11]. Il explique aussi que « c'est là toute la difficulté de la programmation qui ne mise pas uniquement sur les grands noms du show-business. Tous les festivals programment les mêmes artistes. Cela nous pénalise mais nous légitime aussi dans notre volonté de proposer autre chose : du chant choral rajeuni, du folk alternatif et une scène pop rock des plus incisives de Grande-Bretagne »[11].

La 48e édition du Festival interceltique de Lorient se déroule du 3 au [12]. 60 % des manifestations qui se déroulent durant cet évènement, considéré comme « mixte et familial », sont gratuites[12].

Site et infrastructures

Le site du festival s'étend du stade du Moustoir jusqu'au quai des Indes[13]. Plusieurs infrastructures du centre-ville de Lorient sont utilisées pendant cet évènement. Ainsi, à l'est du site, des spectacles sont quotidiennement organisés au stade du Moustoir et au Théâtre de Lorient[14]. Au centre du dispositif, le palais des congrès reçoit des spectacles, des expositions et la plupart des services du festival (point accueil, cellule de presse…)[14]. À l'ouest, la salle Carnot reçoit des activités liées à la danse (initiations, fest-noz…) tandis que l'hôtel Gabriel et ses jardins accueillent des expositions et des activités ponctuelles[14]. Par ailleurs, des installations temporaires sont montées pour les besoins du festival, dont les pavillons des nations celtes sur les côtés du palais des congrès et le long des quais du bassin à flot, ainsi que l'espace Marine en face de l'hôtel Gabriel[14].

Ă€ la suite du rĂ©amĂ©nagement urbain de Lorient, de nouvelles implantations voient le jour[13]. Avec l'objectif final de changer le visage du site en 2020, Bruno Jaouen, vice-prĂ©sident du festival, explique vouloir « tenir compte de l'Ă©volution de l'environnement urbain tout en renforçant l'esprit Interceltique au cĹ“ur du festival. Ça fait partie d'un travail artistique et culturel »[13]. Ainsi, en juillet, le miroir d'eau situĂ© sur la place Jules-Ferry a Ă©tĂ© assĂ©chĂ© avant d'ĂŞtre recouvert par des bâches en plastique de protection[15] afin d'y installer les pavillons de l'Acadie, de la Galice, de l'Écosse et du Pays de Galles constituant la place des Pays Celtes[16]. Cette nouvelle place, situĂ©e derrière le palais des congrès, remplace ainsi l'ancien Village celte[13]. Il y a dĂ©sormais deux espaces principaux de restauration avec le Village celte dorĂ©navant implantĂ© au Breizh Stade Ă  cĂ´tĂ© du stade du Moustoir et la Terrasse Bleue sur le quai des Pays Celtes[13]. De plus, des stands de crĂŞpes, d'huĂ®tres et divers produits sont montĂ©s au niveau de l'allĂ©e interceltique, du quai des Indes ou encore du quai de la Bretagne[16]. Par ailleurs, quatre arches, hautes de m et mesurant entre m et 14 m de long sont installĂ©es afin de faciliter l'orientation pendant le festival[13] Ă  l'entrĂ©e du quai des Indes, de la place des Pays Celtes, de l'allĂ©e Interceltique et du Breizh Stade[16]. 176 postes de sanitaires et douches autonomes sont mis en place par la sociĂ©tĂ© W-C Loc sur le site[17].

Par ailleurs, grâce Ă  l'association « Le CĹ“ur Ă  marĂ©e haute Â», des concerts ont lieu tous les jours, le temps des festivitĂ©s, dans les Ă©tablissements d'hĂ©bergement pour personnes âgĂ©es dĂ©pendantes et les hĂ´pitaux comme celui du Scorff[18]. Enfin, des Ă©vènements sont aussi organisĂ©s dans d'autres villes de la communautĂ© d'agglomĂ©ration Lorient AgglomĂ©ration. Ainsi, les villes de Port-Louis et de Lanester accueillent des dĂ©filĂ©s et des concerts durant le festival interceltique[19] - [20].

La CeltiCash et le badge de soutien sont aussi proposĂ©s[21]. 40 000 cartes Celticash, sorte de carte bancaire gratuite Ă  l'effigie du festival qu'il faut approvisionner et permettant de payer des repas, des boissons et des produits dĂ©rivĂ©s Ă  la boutique du festival, sont Ă©ditĂ©es[21]. Quant au badge de soutien vendu 5 € et valable durant les dix jours de l'Ă©vènement, il donne accès dès 19 h Ă  des « lieux qui sont au cĹ“ur du festival » : le quai de Bretagne, les pavillons des nations celtes et la place des pays celtes[21]. Il permet Ă©galement d'assister aux confĂ©rences au palais des congrès, Ă  la salle Carnot et Ă  certaines zones autour du stade du Moustoir[21].

Données financières

Le festival est tributaire d'un passif de 580 000 â‚¬ hĂ©ritĂ© de l'Ă©dition de 2014. Un plan d'Ă©conomie visant un comblement de 120 000 â‚¬ par Ă©dition du festival est alors mis en place, devant ĂŞtre suivi jusqu'en 2020. Une politique de rĂ©duction des coĂ»ts est ainsi engagĂ©e[22]. Avec un rĂ©sultat positif de 166 668 â‚¬ pour l'Ă©dition 2017 et un passif ramenĂ© Ă  228 554 â‚¬[23], Lisardo LombardĂ­a se montre optimiste pour cette nouvelle Ă©dition, dĂ©clarant pouvoir respecter les Ă©chĂ©ances sur le plan financier, les derniers exercices ayant Ă©tĂ© bĂ©nĂ©ficiaires[24].

Au niveau des huit pavillons implantĂ©s durant le festival, les budgets, dont une partie est redistribuĂ©e dans l'Ă©conomie locale, sont disparates[25]. Par exemple, pour cette Ă©dition, celui de l'Acadie, qui « semble ĂŞtre le mastodonte du festival », dispose d'un budget de 200 000 euros, dont un quart est allouĂ© au transport. Ceux de l'Écosse (invitĂ© d'honneur de la prĂ©cĂ©dente Ă©dition) et de la Galice (invitĂ© de la prochaine) se voient allouer respectivement environ 40 000 euros et 70 000 euros[25].

Le festival affecte un budget de 200 000 â‚¬ pour le logement de 1 700 personnes[26]. Ainsi, des lycĂ©es pour 640 personnes, 18 hĂ´tels (220 chambres), 62 studios de la citĂ© universitaire, 20 logements Agora Service, une quinzaine de locations privĂ©es chez les particuliers pour 45 personnes et le centre culturel Amzer Nevez avec 60 lits sont mis Ă  disposition pour hĂ©berger les artistes, bĂ©nĂ©voles et techniciens[26].

Sécurité

Ă€ la suite de l'attentat du 14 juillet 2016 Ă  Nice, le festival avait dĂ©cidĂ© d'augmenter son budget allouĂ© Ă  la sĂ©curitĂ© pour l'Ă©dition 2017, en attribuant non plus 4,5 % mais 8 % de son budget global de six millions d'euros, soit 430 000 €[27] - [28]. De plus, près de 1 300 personnes avaient Ă©tĂ© mobilisĂ©es pour assurer la sĂ©curitĂ©[27].

En 2018, le prĂ©fet Raymond Le Deun rappelle que « la menace terroriste existe toujours » et que « des mesures doivent ĂŞtre prises quand 750 000 personnes se rassemblent, avec, Ă  certains moments, de fortes concentrations »[29]. Comme en 2017, le festival alloue Ă  la sĂ©curitĂ© un peu plus de 8  % de son budget global, soit 500 000 €, et la ville de Lorient environ 300 000 €[29]. Afin d'aider au financement de la sĂ©curitĂ©, le ministère de la Culture verse une subvention de 30 000 € au festival, contre 60 000 € demandĂ©s[30]. Plus de 1 200 personnes sont mobilisĂ©es, comprenant notamment entre 230 et 250 policiers (CRS et effectifs spĂ©cialisĂ©s dans les risques terroristes compris), 170 sapeurs-pompiers, soixante gendarmes dĂ©diĂ©s jour et nuit Ă  la gestion des flux aux abords de Lorient et une trentaine de militaires de l'armĂ©e de Terre de la force Sentinelle[29]. Le parc central Jules-Ferry et ses abords sont accessibles via treize points de contrĂ´le et douze autres sont prĂ©vus pour accĂ©der Ă  la Grande parade[29].

Déroulé

Couverture médiatique

Cyril FĂ©raud lors du festival.

Le festival interceltique attire de nombreux médias étrangers tels que ceux d'Allemagne, de Belgique, d'Espagne, d'Italie et de République tchèque[31]. Les délégations des huit nations celtes sont accompagnées de quatre à cinq journalistes de leur région[31]. De nouveaux médias étrangers couvrent l'évènement comme l'agence de presse espagnole EFE ou la radio nationale tchèque Český rozhlas[31]. L'agence de communication culturelle Heymann Renoult Associés (HRA) explique ainsi qu'« outre la presse des nations celtes, nous démarchons de nouveaux médias internationaux potentiellement intéressés par le festival »[31].

D'autres médias, tels que Western Mail, la BBC Cornwall, la RTBF et la RFI hispanique, ont réalisé préalablement des interviews et des sujets sur le festival[31]. Certains magazines spécialisés sont aussi présents, comme Songlines, un mensuel pop folk anglais[31].

Le , la chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision française France 3 a diffusĂ© en première partie de soirĂ©e Le grand spectacle du Festival interceltique de Lorient, animĂ© par Cyril FĂ©raud, qui a attirĂ© 2 302 000 tĂ©lĂ©spectateurs (no 2 des audiences de la soirĂ©e) avec une part de marchĂ© de 14,9 %[32].

Grande parade

La « Grande parade des nations celtes » se dĂ©roule dans la matinĂ©e du [33]. Celle-ci part du pont de Carnel, passe par l'avenue de la Marne et se termine au stade du Moustoir, pour une distance totale de 1,4 km[33]. Elle regroupe 73 groupes de danses et de musiques venant des diffĂ©rentes nations celtes, pour un total de 3 500 participants[33]. C'est l'occasion pour les artistes de jouer une prestation typique et de dĂ©filer en costumes traditionnels[33]. Durant le spectacle, les dĂ©parts entre deux formations sont espacĂ©s d'environ deux minutes et d'une distance de 30 m dans la mesure du possible[34]. Douze commentateurs, rĂ©partis sur six pĂ´les postĂ©s le long du parcours, mettent en paroles le dĂ©filĂ©[34].

Le nombre de spectateurs assistant Ă  la Grande parade est estimĂ© Ă  70 000, dont 9 500 entrĂ©es payantes dans le stade du Moustoir[35].

Selon l'agence France-Presse qui recueille le témoignage positif de plusieurs spectateurs, la Grande parade est « particulièrement spectaculaire » et « électrise Lorient »[36]. Le Télégramme considère, quant à lui, qu'elle a été « incroyable » et « inoxydable », ayant « tout balayé sur son passage » et « emportant avec elle une foule compacte et joyeuse »[34].

Pour permettre aux festivaliers d'assister Ă  la Grande parade, la Compagnie de transport de la rĂ©gion lorientaise met un dispositif en place dont le coĂ»t est d'environ 300 000 €[37]. Elle ouvre notamment des parkings relais dans les villes voisines de Lanester, LocmiquĂ©lic et Riantec pour relier Lorient via les lignes de bus et bateaux, et propose des horaires Ă©largis avec des services de soirĂ©e[37].

La Grande parade donne lieu à une captation par France 3, commentée par Cyril Féraud et diffusée le [38].

Concours

Les concours de solistes récompensent lors de cette édition Menéndez González (Trophée Mac Crimmon de gaïta), Stuart Liddell (Trophée Mac Crimmon de Highland Bagpipe), Tristan Jarry (Trophée Botuha), Stuart Liddell (Concours International de Pibroc'h), Yann-Tudi Ruaud (Kitchen Music Lancelot), Padruiig Morrison (Concours accordéon) et Klervi Rouyer (Trophée de harpe celtique Camac)[39].

Plusieurs concours de groupes sont organisĂ©s. Le 28e « trophĂ©e Matilin an Dall » regroupe des couples de sonneurs, jugĂ©s par cinq juges au palais des congrès. Il est remportĂ© par LothodĂ©/Quillay. Ils devancent Derrien/Le Sauze (2e), et BodĂ©nès/Hamon (3e). Un prix du public est dĂ©cernĂ© Ă  Goquet/Le Fur. Le « TrophĂ©e de musique celtique LoĂŻc Raison » rassemble des participants sĂ©lectionnĂ©s lors de l'annĂ©e par des concours qualificatifs. Ceux-ci passent tous les soirs de la semaine. Les quatre finalistes jouent le second samedi du concours. Harmonica Creams (Japon) s'impose lors de la dernière soirĂ©e[39]. La prestation du trio de Japonais, qui jouait pour la première fois au Festival interceltique, a Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ©e du public, plus de 200 spectateurs ayant mĂŞme demandĂ© oĂą ils pouvaient revoir le groupe durant le festival alors qu'il n'Ă©tait programmĂ© sur aucune autre scène[40].

Le Bagad Cap Caval gagne le TrophĂ©e International Greatness de Pipe Band dans la catĂ©gorie « Marches-Strathpeys-Reels » ainsi que le TrophĂ©e International Greatness de Batteries[39]. Il rafle aussi l'Ă©preuve de Lorient en première catĂ©gorie du championnat national des bagadoĂą 2018[41]. NĂ©anmoins, pour ce championnat, qui se joue normalement sur deux manches, aucun bagad ne remporte le trophĂ©e « Maout Â» remis habituellement au champion de Bretagne de première catĂ©gorie[42]. En effet, lors de la première manche qui s'est jouĂ©e Ă  Brest le [43], au moins huit groupes sur quatorze ont jouĂ© des airs soumis Ă  des droits d'auteur[44]. Sonerion, la fĂ©dĂ©ration des BagadoĂą et des sonneurs, dĂ©cide alors de faire de ces deux Ă©preuves deux concours bien distincts et de ne fait descendre aucun bagad en deuxième catĂ©gorie tout en s'engageant sur la montĂ©e des deux groupes laurĂ©ats de la deuxième catĂ©gorie[44].

Espace Marine

Les Manic Street Preachers pendant le festival.

L'Orchestre symphonique de Bretagne et le chef gallois Grant Llewellyn à la baguette assurent le mardi un concert en compagnie de Rhiannon Giddens[45]. Le journal Ouest-France qualifie ce concert de « grand frisson », avec un public « tombé amoureux de la voix, du sourire, de la beauté magnétique » de la chanteuse américaine[46]. Outside Duo, accompagné d'une quinzaine d'artistes dont le Bagad de Quimper et le guitariste Pat O'May, se produit en tant que tête d'affiche le , après plusieurs participations aux Nuits interceltiques lors d'éditions précédentes[47].

Le , l'espace Marine accueille trois groupes de rock trad : Elephant Sessions, Jiggy, et Hat Fitz & Cara[48]. Ce dernier groupe est retenu par Le TĂ©lĂ©gramme comme ayant assurĂ© une des meilleures prestations du festival[49] ; mais ce journal pointe aussi le faible public prĂ©sent ce soir-lĂ  avec 930 spectateurs pour 4 300 places maximum disponibles[48]. Le vendredi 10, la harpiste galloise Catrin Finch et le joueur de kora sĂ©nĂ©galais Seckou Keita prĂ©sentent leur crĂ©ation commune, accompagnĂ©s de l’Orchestre symphonique de Bretagne et d'Alan Stivell[50].

Le lendemain, les Manic Street Preachers, considĂ©rĂ©s comme « le groupe phare du rock gallois » avec trente ans de carrière, terminent la sĂ©rie de concerts Ă  l'Espace Marine[51]. Selon Antwn Owen Hicks, le prĂ©sident de la dĂ©lĂ©gation galloise, la frĂ©quentation lors de ce concert sera un des nombreux indicateurs de la rĂ©ussite de cette Ă©dition du festival interceltique[51]. Mais, les Manic Street Preachers, bien que tĂŞte d'affiche, rĂ©alisent une contre-performance avec entre 1 000[35] et 1 200 places vendues[49].

Théâtre de Lorient et pavillons des nations celtes

Le théâtre de Lorient accueille plusieurs crĂ©ations artistiques lors du festival. La « soirĂ©e d'Ouverture du Pays de Galles » regroupe le samedi diffĂ©rents artistes gallois dont Calan (en), Only Boys Aloud et Pendevig[52] - [53]. Les quinze musiciens de ce dernier groupe, qui jouait son tout premier concert au Festival interceltique, y font « dĂ©monstration de leur Ă©nergie » selon Le TĂ©lĂ©gramme[10]. Le concert de Gilles Servat, qui se joue le , est le premier concert Ă  afficher complet lors de cette Ă©dition, et ce Ă  dix jours de l'ouverture du festival[54]. La chanteuse Ă©cossaise Julie Fowlis assure Ă©galement une prestation le , lors de la soirĂ©e Femmes du monde celte[55]. Le lendemain, le Bagad Roñsed-Mor, en collaboration avec les chanteuses et danseuses asturiennes Clara Diez Marquez et Veronica Fueyo Alcedo et la bandina Caldo y Os Rabizo, prĂ©sente le spectacle « Asturianaes » qui sera aussi le spectacle de leurs 50 ans[56].

Au niveau du pavillon d'honneur gallois, le public répond présent aux concerts proposés avec des prestations de qualité comme celles de Calan, Nogood Boyo, Pendevig et VRï[57]. Dans les autres pavillons, les concerts et animations proposés ont su attirer les spectateurs[57]. Les Asturies, absentes en 2017 pour raisons financières, réussissent leur retour au festival[57]. Néanmoins, les Écossais, qui étaient les invités d'honneur l'année précédente, offrent un pavillon avec trop peu d'ambiance et trop peu de monde d'après Le Télégramme[57].

« Festival off »

Six restaurateurs et cafetiers de la place Aristide-Briand (L'Aristide, Eat Sushi, Amy's, Le CarrĂ©, Baxo, Le Lodge) s'unissent pour investir un total de 20 000 euros afin d'avoir une scène centrale de 25 m2 surĂ©levĂ©e sur un mètre et accueillir environ 2 000 personnes[58]. Ils proposent ainsi tous les soirs des « tĂŞtes d'affiche » et « uniquement des groupes celtes », chacune des prestations coĂ»tant entre 600 et 1 500 â‚¬[58]. Au niveau des arcades du quai de Rohan, chaque bar propose sa propre programmation, après une concertation collective afin de gĂ©rer les horaires de ses concerts en fonction des voisins[58]. Christophe Boutier, patron de l'Indian CafĂ©, estime que « la musique est beaucoup plus centrale dans la programmation gĂ©nĂ©rale du Off, qui a gagnĂ© en notoriĂ©tĂ© »[58]. Parmi les concerts jouĂ©s pendant le « festival off », Rolling Stone accorde une mention spĂ©ciale Ă  Mask ha gazh « qui a fait danser un pogo apocalyptique Ă  une foule hilare »[59].

Autres activités

Le Premier ministre gallois Carwyn Jones lors de la conférence du .

La Poste, pour la quatrième annĂ©e consĂ©cutive, lance dès le un carnet de timbres aux couleurs du Festival interceltique de Lorient tirĂ© Ă  6 500 exemplaires[60].

Le festival accueille le Premier ministre du pays de Galles, Carwyn Jones. Il y rencontre Loïg Chesnais-Girard, le président de la région Bretagne, afin d'échanger notamment de la situation de la pratique et de l'apprentissage des langues bretonne et galloise[61]. Il participe également à une conférence le sur le Brexit, les relations entre la Bretagne et le pays de Galles ou encore la place du pays de Galles en Europe[62].

Le au soir, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, ancien maire de Lorient et ancien président de la région Bretagne, est récompensé pour son action de partenariat entre la Bretagne et le pays de Galles et pour son soutien affirmé à la diffusion du Bro Gozh comme hymne de la Bretagne[63]. Le prix lui est remis par le comité Bro Gozh en présence de Carwyn Jones, au théâtre de Lorient[63].

Une exposition, intitulée Cynefin (qui signifie habitat, habitué ou familier), est consacrée à l'art gallois, à la galerie du Faouëdic du 4 au [64]. Née d'un partenariat entre le Festival interceltique et les institutions culturelles du Pays de Galles, la Ffotogallery et le festival Eisteddfod, on y trouve des artistes tels que le photographe Mike Perry ou les peintres Elfyn Lewis, Ivor Davies et Gareth Hugh Davies[64].

La deuxième édition du Championnat d'Europe de football gaélique a également lieu à Lorient durant le festival[65]. Les finales sont jouées le sur le terrain Annexe A du stade du Moustoir : chez les hommes, la victoire revient à la France face à la Galice tandis que, chez les femmes, les Galiciennes battent les Françaises[65] - [66]. Lisardo Lombardía et Paul Molac, député du Morbihan, remettent les trophées aux vainqueurs à l'issue des deux confrontations[66].

Bilan

Fréquentation

Guy Gestin, prĂ©sident du festival interceltique de Lorient, qualifie cette Ă©dition de « rĂ©ussie »[35]. Les organisateurs du festival communiquent le chiffre de 750 000 Ă  800 000 festivaliers prĂ©sents[35]. Plus de 93 500 badges de soutien sont vendus, en progression nette depuis l'Ă©dition prĂ©cĂ©dente[67]. Les places de concerts vendues sont, quant Ă  elles, en baisse par rapport Ă  l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, malgrĂ© le fait que plusieurs concerts soient jouĂ©s Ă  guichets fermĂ©s (Yann Tiersen, soirĂ©e du pays de Galles, spectacle de danse « Sonj »...) et que d'autres aient affichĂ©s presque complet (Catrin Finch et Seckou Keita, Denez Prigent)[35]. Les cinq Nuits interceltiques au stade du Moustoir ont Ă©tĂ© vues par 6 300 Ă  7 300 spectateurs par soirĂ©e[35] alors que Lisardo LombardĂ­a en avait espĂ©rĂ© entre 5 000 et 10 000 personnes[68]. Enfin, 70 000 spectateurs ont Ă©tĂ© dĂ©nombrĂ©s lors de la Grande Parade, dont 9 500 entrĂ©es payantes dans le stade du Moustoir[35].

Données économiques

Le bilan comptable de l'Ă©dition 2018 est annoncĂ© lors de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du au centre culturel d'Amzer Nevez Ă  Ploemeur[69]. Avec un excĂ©dent de 331 226 â‚¬ rĂ©alisĂ©, le festival enregistre son quatrième exercice positif consĂ©cutif[69]. Cela lui permet de combler le dĂ©ficit cumulĂ© de 580 385 â‚¬ en 2014 et de disposer de 102 672 â‚¬ de fonds propres[69]. Par ailleurs, les espaces bars et restauration ont gĂ©nĂ©rĂ© plus d'un million d'euros de bĂ©nĂ©fices tandis que les retombĂ©es Ă©conomiques du festival sont estimĂ©es Ă  plus de 23 millions d'euros[69].

Sécurité

Au lendemain du festival, le sous-prĂ©fet Pierre Clavreuil fait l'Ă©tat d'un premier bilan de la sĂ©curitĂ© positif avec globalement peu d'incidents notables et de faits de violence[70] - [71]. Ainsi, la police a enregistrĂ© 97 plaintes contre 104 lors de l'Ă©dition prĂ©cĂ©dente, pour des atteintes aux biens, des dĂ©gradations et sept affaires de violence[70]'[71]. Les secours ont dĂ» cependant intervenir davantage pour des blessures, des malaises et des excès d'alcool, prenant ainsi en charge 678 personnes contre 610[71] ou 611 l'annĂ©e auparavant[70]. 48 personnes ont dĂ» ĂŞtre Ă©vacuĂ©es vers le centre hospitalier, soit trois de moins qu'en 2017[71]. Clavreuil pointe du doigt l'intensification de l'alcoolisation des très jeunes (15 Ă  20 ans) après 2 heures du matin[71] et considère qu'il s'agit d'« un point de prĂ©occupation »[70]. Norbert MĂ©tairie, maire de Lorient, relève de son cĂ´tĂ© « des rassemblements un peu difficiles Ă  canaliser sur l'esplanade du Grand théâtre après 1 h du matin, des comportements dĂ©lictueux, une cinquantaine de prises en charge par la sĂ©curitĂ© chaque nuit[72]… »

Évolutions annoncées

Le réaménagement du parc Jules-Ferry a entraîné une nouvelle organisation du festival lors de cette édition, et plusieurs évolutions sont envisagées. L'espace central qui réunit les pavillons des nations est jugé insuffisamment mis en valeur, et une évolution de la scénographie et des décors est envisagée pour pallier ce manque. Le développement des activités sur le terrain annexe du stade du Moustoir montre un manque de connexion entre ce site et ceux du parc Jules-Ferry ; Lisardo Lombardía, directeur du festival, plaide alors pour une réutilisation du tente-dôme acquis par le festival en 2011, mais non-réutilisé depuis. La création d'une « maison du festival », permettant au festival d'assurer des activités culturelles tout au long de l'année, est aussi de nouveau mentionnée[35].

Le maire de Lorient Norbert Métairie pointe plusieurs secteurs à faire évoluer. L'esplanade du Grand théâtre pose des problèmes de canalisation de foule en fin de soirée, et il ouvre la voie à une utilisation de l'esplanade de la Mairie par le festival. Le maire repousse, par ailleurs, l'idée de réduire la durée du festival, car les enjeux économiques s'en ressentiraient et les frais fixes seraient les mêmes[72].

La pelouse hybride du stade du Moustoir, qui Ă©tait dĂ©jĂ  touchĂ©e par un champignon depuis dĂ©but juillet, se retrouve dans un très mauvais Ă©tat Ă  l'issue du festival Ă  cause de la canicule et des installations qui ont recouvert le terrain[73]. Le Football Club Lorient doit alors jouer ses premiers matches Ă  domicile Ă  l'extĂ©rieur[73]. Le prĂ©sident du club LoĂŻc FĂ©ry exprime alors son mĂ©contentement vis-Ă -vis des collectivitĂ©s qui ne seraient « pas assez attentives au rĂ´le que joue le FC Lorient », pourtant sixième contribuable du Morbihan et Ă©lĂ©ment important du patrimoine du pays lorientais au mĂŞme titre que le Festival interceltique[74]. Après huit journĂ©es, dont une seule jouĂ©e Ă  domicile, il estime que cela leur coĂ»te presque 5 % des revenus du club, avec un coĂ»t Ă©conomique d'environ 300 000 €. Il demande donc Ă  la ville de trouver des solutions pour pallier Ă  l'avenir ce problème de pelouse[74].

Discographie

Sources

Bibliographie

  • Jean-Pierre Pichard, Le Festival Interceltique de Lorient - Une grande aventure humaine, SpĂ©zet, Coop Breizh, , 192 p. (EAN 9782843466663).

Références

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Annexes

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