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Coup d'État de 2009 au Honduras

Le coup d’État au Honduras du voit l'armĂ©e soutenue par la Cour suprĂȘme et le CongrĂšs arrĂȘter et expulser le prĂ©sident Manuel Zelaya (PL), au paroxysme d'un conflit institutionnel tournant autour de la mise en place d'une consultation populaire qui devait avoir lieu le jour mĂȘme. La tentative du prĂ©sident de consulter le peuple pour provoquer la rĂ©union d'une assemblĂ©e constituante avait Ă©tĂ© interdite par les autoritĂ©s judiciaires et Ă©tait perçue comme une tentative de violer la rĂšgle constitutionnelle interdisant au prĂ©sident de briguer un second mandat[1] - [2].

Coup d'Ă©tat de 2009 au Honduras
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Manuel Zelaya, le prĂ©sident dĂ©posĂ© par le coup d'État du 28 juin 2009.
Informations générales
Date 28 juin 2009
Lieu Drapeau du Honduras Honduras
Issue

Le jour mĂȘme, la Cour suprĂȘme valide le renversement du prĂ©sident par l'armĂ©e. Le Parlement dĂ©signe un nouveau gouvernement, dirigĂ© par Roberto Micheletti (PL), qui dĂ©clare le couvre-feu puis l'Ă©tat d'urgence le . Zelaya bĂ©nĂ©ficie du soutien de la communautĂ© internationale, dont l'ONU et l'OEA, ainsi que celui des États-Unis, du Venezuela et de la Colombie, qui condamnent la rupture de la lĂ©galitĂ©, appellent Ă  la restauration du prĂ©sident dĂ©mis et suspendent les concours financiers. Soutenu par une partie de la population qui manifeste de façon globalement pacifique[3] - [4], Manuel Zelaya parvient Ă  rentrer dans son pays le 21 septembre, trouvant refuge Ă  l'ambassade du BrĂ©sil[5]. La Commission interamĂ©ricaine des droits de l'homme a dĂ©noncĂ© le un « usage disproportionnĂ© » de la force par le gouvernement de facto, ainsi que des arrestations arbitraires (entre 3 500 et 4 000 personnes, dans un pays d'environ huit millions d'habitants), l'usage arbitraire du couvre-feu, des traitements inhumains et dĂ©gradants, de mauvaises conditions de dĂ©tention ainsi que la mort de 4 personnes et les blessures infligĂ©es Ă  d'autres[3].

Selon les observateurs de la politique hondurienne, Manuel Zelaya, bien qu'élu issu du Parti libéral (droite), a mené une politique qui lui a aliéné les institutions, la majeure partie de la population et son parti[6], comme l'adhésion du Honduras à l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA). Des élections ont eu lieu le 29 novembre 2009. Remportées par le candidat du Parti national (droite), Porfirio Lobo Sosa, ces élections n'ont pas été reconnues par le Mercosur[7] - [8], et par bien d'autres pays[1].

Prélude : un blocage institutionnel

Localisation du Honduras.
Manifestants pro-Zelaya, le , devant la Casa Presidencial Ă  Tegucigalpa.
Manifestation pro-Micheletti.

Le prĂ©sident Zelaya prĂ©voyait d'organiser une consultation populaire[9] - [10], sur la tenue ou non, lors des Ă©lections gĂ©nĂ©rales de novembre 2009, d'un rĂ©fĂ©rendum portant sur la convocation d'une assemblĂ©e constituante dont la tĂąche aurait Ă©tĂ© de rĂ©Ă©crire la Constitution du Honduras, et qui aurait supprimĂ© la clause prĂ©sente interdisant Ă  un prĂ©sident d'effectuer plus d'un mandat. La Constitution actuelle interdit expressĂ©ment de rĂ©former cette clause[11] et, selon la Cour suprĂȘme, interdisait au prĂ©sident de procĂ©der Ă  une telle consultation. Zelaya appelait aussi depuis longtemps Ă  la rĂ©Ă©criture de la constitution afin de transformer le systĂšme dĂ©mocratique hondurien, actuellement une dĂ©mocratie reprĂ©sentative, en une « dĂ©mocratie participative »[12].

Zelaya déclarait qu'il ne ferait que convoquer l'assemblée constituante en cas d'approbation populaire à cette question lors des élections de novembre 2009, et qu'il mettrait fin à son terme à la fin du mandat, le , sans exclure de se représenter ultérieurement[13]. La consultation prévue de juin 2009 n'avait aucun caractÚre contraignant[14] - [15] - [10] - [9]. Elle impliquait cependant en pratique la tenue d'un référendum au moment des élections de novembre[16].

La consultation qui devait avoir lieu le proposait la tenue le , en plus des élections générales, d'un référendum permettant la convocation de l'assemblée nationale constituante. Le texte de cette consultation devait poser la question suivante :

« Êtes-vous d'accord pour qu'Ă  l'occasion des Ă©lections gĂ©nĂ©rales de novembre 2009, une quatriĂšme urne soit installĂ©e pour dĂ©cider de la convocation d'une AssemblĂ©e nationale constituante qui approuverait une nouvelle Constitution[17] ? »

Les élections générales de novembre 2009 devaient conduire à l'élection à la fois du président et des membres du Parlement. La Constitution n'ayant pas été réformée d'ici novembre 2009, Zelaya n'aurait donc pas pu s'y présenter[10].

Mais Zelaya s'est heurtĂ© dans ce projet Ă  l'opposition du CongrĂšs, y compris de membres de son propre parti, de la Cour suprĂȘme, de l'armĂ©e, des milieux d'affaires (il avait notamment augmentĂ© le salaire minimum de 126 Ă  202 €[18]) et de la ConfĂ©rence Ă©piscopale du Honduras. D'aprĂšs la presse hondurienne, l'ex-prĂ©sident Ricardo Maduro, du Parti national, dĂ©clarait quant Ă  lui que la consultation avait pour finalitĂ© de perpĂ©tuer le pouvoir de Zelaya, et il en appelait Ă  la justice pour faire respecter la constitution[17].

La Cour suprĂȘme, qui a dĂ©clarĂ© illĂ©gale la consultation populaire, a Ă©tĂ© suivie par le CongrĂšs[16]. ChargĂ© de l'organisation des Ă©lections au Honduras, l'armĂ©e a alors refusĂ© de laisser Ă  disposition le matĂ©riel Ă©lectoral pour la consultation. Zelaya considĂ©rant ce refus comme un acte de dĂ©sobĂ©issance au commandant en chef des armĂ©es — qui, au Honduras, est le prĂ©sident — il a forcĂ© Ă  la dĂ©mission le gĂ©nĂ©ral Romeo VĂĄsquez[13], alors que l'armĂ©e sortait des casernes le . Il a aussi acceptĂ© la dĂ©mission du ministre de la DĂ©fense Edmundo Orellana et des chefs de l'armĂ©e de terre, de la marine et de l'aviation[19]. La cour suprĂȘme a renversĂ© la dĂ©cision du prĂ©sident et ordonnĂ© que le chef de l'armĂ©e soit replacĂ© dans ses fonctions[16].

Peu de temps aprĂšs, dans un entretien Ă  El PaĂ­s, Zelaya affirmait avoir Ă©chappĂ© de peu Ă  un coup d'État, grĂące notamment Ă  l'intervention de Washington[13]. Selon le New York Times, des responsables des États-Unis Ă©taient en pourparlers avec le gouvernement hondurien et les militaires afin d'Ă©viter un coup d'État, mais les militaires auraient rompu ces nĂ©gociations le dimanche 28[20].

Le prĂ©sident du Venezuela Hugo ChĂĄvez dĂ©clare Ă  l'approche de la consultation "Nous sommes des soldats aux ordres du Honduras !" et injurie le chef des armĂ©es que vient de renvoyer Zelaya[2]. Le gĂ©nĂ©ral putschiste Miguel Angel GarcĂ­a dĂ©clare Ă  la tĂ©lĂ©vision que « Le Honduras et ses forces armĂ©es ont stoppĂ© le plan expansionniste d’un leader sud-amĂ©ricain pour imposer, jusqu’au cƓur des États-Unis, un socialisme camouflĂ© sous la dĂ©mocratie[21]. » Le quotidien conservateur espagnol El PaĂ­s Ă©voque Ă  son tour « Le Waterloo du chavisme ? ». Aux États-Unis, le Wall Street Journal prĂ©tend avoir « en sa possession » des documents prouvant les liens entre les FARC et Zelaya[21]. Des journaux honduriens propagent de fausses informations sur la prĂ©sence de « forces Ă©trangĂšres » en provenance du Venezuela et du Nicaragua[22].

Bien que l'armĂ©e soit restĂ©e puissante dans les annĂ©es 1980 et que le Honduras, peuplĂ© de 7 millions d'habitants, traversait alors une crise importante (escadrons de la mort, disparitions forcĂ©es de 1981 Ă  1984[23], commission d'enquĂȘte sur les violations des droits de l'homme constituĂ©e en 1993, avec les premiers procĂšs en 1995[23]), l'armĂ©e n'avait plus fait de coup d'État depuis celui du gĂ©nĂ©ral Policarpo Paz GarcĂ­a en 1978[23]. En 1999 les forces armĂ©es avaient Ă©tĂ© placĂ©es sous le contrĂŽle des civils[23].

Quant Ă  Zelaya lui-mĂȘme, sa popularitĂ© est de 30 % selon le journal britannique The Economist. Sa prĂ©sidence est marquĂ©e de scandales, une hausse de la criminalitĂ© et une politique Ă©conomique populiste financĂ©e par les pĂ©trodollars vĂ©nĂ©zuĂ©liens[6].

DĂ©roulement du coup d'État

Rafael Alegría, l'un des organisateurs des manifestations pro-Zelaya, était secrétaire général de Via Campesina jusqu'en 2004. Ici, Alegría avant la manifestation contre l'OMC à Hong Kong en décembre 2005.

Le , alors que la consultation doit avoir lieu, Zelaya est arrĂȘtĂ© entre 5 h et 6 h du matin (UTC-6) par des militaires cagoulĂ©s[24] puis expulsĂ© vers le Costa Rica[25]. Le mĂȘme jour, Ă  12 h 20, le CongrĂšs National est rĂ©uni en session extraordinaire. Le prĂ©sident du CongrĂšs, Roberto Micheletti (Parti libĂ©ral), ouvre la sĂ©ance et donne la parole Ă  Ricardo RodrĂ­guez (Parti libĂ©ral)[26]. Ce dernier brosse un portrait Ă  charge contre Zelaya dĂ©nonçant tous azimuts les nĂ©gligences du prĂ©sident de la rĂ©publique sur des questions de fond, tels que la grippe A(H1N1), l'aide aux sinistrĂ©s du tremblement de terre du 28 mai, la crise financiĂšre, le chĂŽmage et la sĂ©curitĂ© des honduriens[27]. Puis une lettre de dĂ©mission, datĂ©e du 25 juin et prĂ©tendument signĂ©e par Zelaya, est prĂ©sentĂ©e Ă  l'auditoire[28] et lue par le secrĂ©taire du CongrĂšs[29] JosĂ© Alfredo Saavedra[30]. À 12 h 37, les parlementaires prĂ©sents approuvent unanimement la dĂ©mission de Zelaya et son prĂ©sident, Roberto Micheletti, est nommĂ© prĂ©sident de la RĂ©publique[31] - [32] - [33]. InterrogĂ© par CNN, Zelaya nie avoir signĂ© cette lettre de dĂ©mission et annonce avoir Ă©tĂ© la victime d'un coup d'État militaire et d'une conspiration[34] - [35] - [36] - [29] - [30] - [37]. L'avocat Raymond Orta dĂ©fendra la thĂšse du faux en Ă©criture en comparant la signature portĂ©e sur le document litigieux avec celle portĂ© par Zelaya sur le document portant adhĂ©sion Ă  l'ALBA[38]. Le congrĂšs vote un dĂ©cret lĂ©gislatif rĂ©voquant ZĂ©laya[26].

Silvia Ayala, dĂ©putĂ©e de l’Unification dĂ©mocratique, indique que les six dĂ©putĂ©s du Parti de l'unification dĂ©mocratique (PUD, gauche) n'ont pas Ă©tĂ© convoquĂ©s, et treize dĂ©putĂ©s du Parti libĂ©ral opposĂ©s au coup d'État, se sont vu interdire l'accĂšs au CongrĂšs lors du vote de l'investiture de Micheletti[39]. Ce dernier dĂ©crĂšte immĂ©diatement un couvre-feu[25] Tandis que la presse locale est placĂ©e sous un « relatif contrĂŽle »[40].

Dans un entretien publiĂ© le , le colonel Herberth Bayardo Inestroza, conseiller juridique de l'Ă©tat major, affirme que l'Ă©tat major de l'armĂ©e a pris la dĂ©cision, le 28 juin Ă  l'aube, d'arrĂȘter le prĂ©sident Zelaya et de l'envoyer au Costa Rica[41]. Le soutien des institutions au coup d'État et le refoulement de l'influence de Chavez a valu des excuses au coup d'État, par exemple dans le Wall Street Journal[42].

La Commission nationale des tĂ©lĂ©communications (CONATEL) interdit aux opĂ©rateurs du cĂąble d'Ă©mettre pour certaines chaĂźnes internationales comme CNN en Español, Tele Sur, CubavisiĂłn Internacional, GuatevisiĂłn, TicavisiĂłn, etc[3]. Les frĂ©quences de Radio Globo et de plusieurs autres stations ont Ă©galement subi des blocages ou des fermetures, Ă©tant occupĂ©es par l'armĂ©e le 28 juin[3]. AprĂšs sa rĂ©ouverture, Canal 8 a vu sa direction mutĂ©e et sa programmation modifiĂ©e[3]. La Commission interamĂ©ricaine des droits de l'homme (CIDH) a notĂ© l'assujettissement des mĂ©dias publics au pouvoir exĂ©cutif et, par consĂ©quent, au gouvernement de facto, ainsi que les intimidations exercĂ©es Ă  l'Ă©gard des mĂ©dias critiques envers le coup d'État[3]. Les mĂ©dias honduriens encore autorisĂ©s s'Ă©vertuaient Ă  diffuser des musiques tropicales, des feuilletons et des Ă©missions culinaires sans rendre compte de l'ampleur des manifestations et des condamnations du coup d'État par la communautĂ© internationale[43]. Twitter, qui fonctionne aussi avec des SMS, est utilisĂ© pour contourner la censure[44], bien que 95 % de la population n'ait pas accĂšs Ă  Internet[45] et que les lignes de tĂ©lĂ©phone (y compris cellulaires) aient Ă©tĂ© largement bloquĂ©es[15].

La CIDH a notĂ© les pressions exercĂ©es Ă  l'Ă©gard de journalistes (le caricaturiste Allan McDonald qui fut arrĂȘtĂ©, avec sa fillette de 17 mois, le et ses caricatures brĂ»lĂ©es[3] ; des interrogatoires visant une Ă©quipe de reporters, le mĂȘme jour, de TeleSUR et d'Associated Press[3] ; une nouvelle opĂ©ration le contre les journalistes de TeleSUR et de VTV, qui abandonnĂšrent le pays le jour suivant pour des raisons de sĂ©curitĂ©[3] ; ou encore les arrestations et coups portĂ©s Ă  NaĂșn Palacios, Ă  Tocoa, ColĂłn, le ; Ă  Mario Amaya, photographe du Diario Hoy, le ; Rommel GĂłmez, Ă  San Pedro Sula; au directeur de Radio Coco Dulce, Alfredo LĂłpez, le Ă  Tegucigalpa ; le , Ă  CortĂ©s, au journaliste de Radio Progreso, Gustavo Cardoza, ou au reporter indĂ©pendant de Tela Edwin Castillo[3]).

L'Ă©lectricitĂ© a Ă©tĂ© coupĂ©e, tandis que la presse locale annonçait l'arrestation de Patricia Rodas, la ministre des Affaires Ă©trangĂšres, et du maire de la deuxiĂšme ville du pays, San Pedro Sula[20]. Le compagnon de la ministre Rodas a affirmĂ©, par tĂ©lĂ©phone, Ă  l'agence de presse mexicaine Notimex qu'elle avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e de force devant les ambassadeurs du Nicaragua, de Cuba et du Venezuela[46]. Ces derniers (Armando Laguna, Mario Duarte et Juan Carlos HernĂĄndez) ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, frappĂ©s puis relĂąchĂ©s, selon l'ambassadeur vĂ©nĂ©zuĂ©lien Ă  l'OEA et TeleSUR[47]. Patricia Rodas a ensuite Ă©tĂ© remise aux forces aĂ©riennes du Honduras, qui l'ont expulsĂ© au Costa Rica[46]. Elle a ensuite obtenu la protection diplomatique du Mexique[48].

Plusieurs parlementaires du Parti de l'unification démocratique (PUD, gauche) ont été placés en détention[49]. Des sources policiÚres ont affirmé à la presse que Cesar Ham (en) (PUD), l'un des soutiens de Zelaya, a été tué dimanche 28 par des tirs lors de son arrestation[46]. Cela a été confirmé par l'association Freedom of Expression[50], mais nié le 29 juin par Luther Castillo, coordinateur de mouvements sociaux au Honduras, lors d'un entretien à la télévision cubaine. Castillo a affirmé que Ham était caché[51].

Tomas Andino Mencias, l'un des membres de ce parti, affirme que les parlementaires du PUD ont Ă©tĂ© capturĂ©s alors qu'ils s'apprĂȘtaient Ă  entrer dans le bĂątiment du CongrĂšs national pour prendre part au vote relatif Ă  la prĂ©tendue dĂ©mission du prĂ©sident Manuel Zelaya[52]. Une demi-douzaine des ministres de Zelaya continuaient Ă  se cacher au [53].

Conséquences

RĂ©actions internes : couvre-feu et manifestations

Manifestation contre le coup d'État, le 29 juin à Tegucigalpa.

Le gouvernement issu du putsch a promulgué le un décret d'état d'urgence, approuvé par le CongrÚs, limitant les rassemblements publics, la liberté d'association et autorisant la détention sans inculpation pour 24 heures[54] - [53]. Le décret no 11-2009 instaure un couvre-feu à partir du , pour une durée de 72 heures[3]. Celui-ci fut toutefois prolongé pour plus d'un mois sans aucune base légale[3]. Le CongrÚs ne ratifia cet état d'exception que le , ce qui n'Îta rien à son caractÚre inconstitutionnel selon la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH)[3].

Peu de temps avant ce dĂ©cret, des milliers de manifestants rĂ©clamaient le retour de Zelaya, tandis que des contre-manifestants s'opposaient Ă  eux[53]. Ces manifestations auraient fait 18 blessĂ©s chez les soldats, et 276 chez les civils, selon les partisans de Zelaya[54]. Plus de 20 000 personnes ont manifestĂ© le pour le retour de Zelaya[55]. Selon les organisations de dĂ©fense des droits de l'homme, des dizaines de personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es depuis la proclamation de l'Ă©tat d'urgence[56]. Israel Salinar, de la ConfĂ©dĂ©ration unitaire des travailleurs du Honduras, affirmait que l'armĂ©e tirait Ă  balles rĂ©elles sur les paysans tentant de rejoindre la capitale, mais que la censure empĂȘchait de savoir s'il y avait eu des morts et, le cas Ă©chĂ©ant, combien[55]. Au contraire, 5 000 manifestants dĂ©filaient le Ă  San Pedro Sula, la seconde ville du pays, contre le soutien international de Zelaya, invoquant le respect des institutions et de la loi[55].

L'Ă©tat d'urgence permet l'arrestation de nombreuses personnes dĂ©fiant l'interdiction de manifester. Le chef du cabinet de Zelaya, Enrique Flores Lanza, obtient l'asile dans l'ambassade argentine[55]. La dĂ©putĂ© Doris GutiĂ©rrez (PUD) indique que le milieu des affaires soutenait fortement le coup d'État[57]. La Chambre du commerce et celle de l'Industrie ont d'ailleurs publiĂ© des communiquĂ©s de soutien au nouveau gouvernement, niant tout coup d'État, le [58]. La ConfĂ©rence Ă©piscopale du Honduras, aussi hostile au projet de consultation populaire de Zelaya[59], a affirmĂ© la lĂ©galitĂ© de la dĂ©position de Zelaya, tout en demandant des explications au sujet de l'expulsion illĂ©gale de Zelaya[60].

Le procureur gĂ©nĂ©ral du Honduras a inculpĂ© le Zelaya, l'accusant de « trahison », d'« abus d'autoritĂ© », d'« usurpation de fonctions » et de dĂ©lit commis Ă  l'encontre de la forme du gouvernement[55]. Cette accusation a Ă©tĂ© rĂ©itĂ©rĂ©e par la Cour suprĂȘme le , Ă  la veille de la visite d'une dĂ©lĂ©gation de l'OEA[61]. Alors que Micheletti continue, le , Ă  affronter la communautĂ© internationale, aucun État n'ayant reconnu son gouvernement, il annonce Ă  la fois l'arrestation de Zelaya si ce dernier se rend au Honduras, et, dans un geste d'apaisement, la possibilitĂ© d'avancer les Ă©lections, Ă  l'origine prĂ©vues pour novembre 2009. Cette derniĂšre proposition a Ă©tĂ© rejetĂ©e par Hugo ChĂĄvez, qui contestait les possibilitĂ©s d'organiser des Ă©lections dans ces conditions[56]. Zelaya a quant Ă  lui appelĂ© Ă  la dĂ©sobĂ©issance civile[56].

L'armĂ©e tire sur la foule de manifestants pro-Zelaya, le , faisant deux morts (dont Isis Obed Murillo, un adolescent de 19 ans). Ceux-ci s'approchaient de l'aĂ©roport de Tegucigalpa afin d'accueillir l'avion de Zelaya, qui a Ă©tĂ© empĂȘchĂ© de se poser par l'armĂ©e[14]. Le , des milliers de manifestants commĂ©morent la mort de Murillo Ă  Tegucigalpa[62]. Le pĂšre de Murillo a quant Ă  lui Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par la police au siĂšge du ComitĂ© de Familiares de Detenidos-Desaparecidos en Honduras[63], « ComitĂ© des familles des dĂ©tenus-disparus du Honduras », aucune nouvelle n'ayant Ă©tĂ© donnĂ© depuis de lui[64]. Selon le Cofadeh, quatre personnes avaient Ă©tĂ© tuĂ©es et 500 arrĂȘtĂ©es depuis le coup d'État Ă  cette date[64].

Le nouveau rĂ©gime lĂšve le le couvre-feu[3] - [65] avant de le rĂ©tablir le 15[3]. Celui-ci fut appliquĂ© de façon discriminatoire, certaines personnes n'y Ă©tant pas assujetties, par exemple dans le dĂ©partement d'El ParaĂ­so[3]. Micheletti nomme le un nouveau ministre des Affaires Ă©trangĂšres[66], le prĂ©cĂ©dent, Enrique Ortez Colindres, ayant insultĂ© Barack Obama[67] en le traitant de « petit Noir qui ne sait mĂȘme pas oĂč est Tegucigalpa » (negrito)[68] - [69] - [70]. Colindres, est mutĂ© au ministĂšre de l'IntĂ©rieur. Il s'agit du troisiĂšme ministre des Affaires Ă©trangĂšres de facto nommĂ© par Micheletti, puisque Colindres avait lui-mĂȘme succĂ©dĂ© Ă  Carlos LĂłpez Contreras, nommĂ© le [69].

La situation, toutefois, n'Ă©tait toujours pas revenue Ă  la normale, des manifestations quotidiennes Ă©tant organisĂ©es par le « Front de rĂ©sistance contre le coup d'État »[67]. Deux militants du Parti de l'Unification dĂ©mocratique, Roger Bados et Ramon Garcia, ont Ă©tĂ© tuĂ©s durant le week-end du 11-12 juillet pour des raisons indĂ©terminĂ©es[71] - [67] - [72] - [65]. Le prĂ©sident Hugo ChĂĄvez a aussi dĂ©clarĂ© que deux Ă©quipes de Tele Sur avaient Ă©tĂ© expulsĂ©es[67]. Le principal syndicat des enseignants est en grĂšve[67], tandis que le patronat, qui approuve le coup d'État, a annoncĂ© le gel des prix des produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, afin de faire face aux sanctions Ă©conomiques internationales[67]. TroisiĂšme pays le plus pauvre de l'AmĂ©rique latine, le Honduras dĂ©pend pour un tiers de son budget de l'aide Ă©trangĂšre[67]. Or, plus de 200 millions de dollars de crĂ©dits ont Ă©tĂ© suspendus en rĂ©action au coup d'État[67].

Le couvre-feu Ă©tait rĂ©tabli dĂšs le [3] - [73], peu de temps aprĂšs que Rafael AlegrĂ­a, ex-secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de Via Campesina, ait promis de bloquer l'accĂšs Ă  la capitale pour rĂ©clamer le rĂ©tablissement de Zelaya[74]. Quatre personnes avaient encore trouvĂ© la mort la veille, trois d'entre elles tuĂ©es par balles depuis une voiture, et une lors d'affrontements avec la police. Les mobiles des meurtres restaient inconnus, et ceux-ci pourraient ĂȘtre attribuĂ©s Ă  de simples rĂšglements de comptes[75].

AprĂšs plusieurs tentatives infructueuses de rentrer au pays malgrĂ© la menace d'arrestation et les poursuites entamĂ©es contre lui, Manuel Zelaya a appelĂ© l'armĂ©e Ă  la rĂ©bellion contre le chef d'État major et les gĂ©nĂ©raux, corrompus par l'argent selon ses dires[76]. Un autre manifestant pro-Zelaya est mort samedi [77] - [78], et d'autres manifestations brutalement rĂ©primĂ©es les (Ă  Tegucigalpa) et (Ă  San Pedro Sula)[3] - [79]. Le Frente Nacional contra el Golpe de Estado en Honduras (en) (Front national contre le coup d'État au Honduras) a organisĂ© une marche nationale qui convergea le vers Tegucigalpa et San Pedro Sula, rĂ©unissant des dizaines de milliers de participants[80] - [81] - [82].

La majoritĂ© des personnes arrĂȘtĂ©es ont Ă©tĂ© relĂąchĂ©es, mais d'autres sont dĂ©tenues sans qu'aucune nouvelle ne soit donnĂ©e d'elles[64]. La Commission interamĂ©ricaine des droits de l'homme a dĂ©noncĂ© un « usage disproportionnĂ© » de la force par le gouvernement de facto, ainsi que des arrestations arbitraires (entre 3 500 et 4 000 personnes, dans un pays de moins de huit millions d'habitants), l'usage arbitraire du couvre-feu, des traitements inhumains et dĂ©gradants, de mauvaises conditions de dĂ©tention ainsi que la mort de 4 personnes et les blessures infligĂ©es Ă  d'autres[3].

Le 21 septembre, le prĂ©sident Zelaya parvient Ă  rentrer Ă  Tegucigalpa et trouve refuge dans l'ambassade du BrĂ©sil. Le lendemain, 4 000 manifestants qui campaient autour de l'ambassade sont rapidement et violemment dĂ©logĂ©s par les forces du gouvernement de facto qui tuent deux personnes et en blessent une trentaine d'autres[83]. Micheletti ordonne la fermeture des aĂ©roports du pays et fait cerner l'ambassade brĂ©silienne oĂč l'eau et l'Ă©lectricitĂ© sont coupĂ©es[83]. Il donne ensuite dix jours au BrĂ©sil pour dĂ©finir son attitude vis-Ă -vis de M. Zelaya[84], avant de dĂ©crĂ©ter l'Ă©tat de siĂšge le 26 septembre, pour 45 jours[85], et de rĂ©tablir le couvre-feu. L'Ă©tat de siĂšge, auquel s'oppose mĂȘme les partisans de Micheletti[86], est levĂ© le 6 octobre, aprĂšs avoir fermĂ© Radio Globo et Canal 36 et arrĂȘtĂ© 55 paysans qui occupaient l'Institut agraire national depuis le coup d'État en appui Ă  Zelaya[86] - [87].

L'ambassadeur espagnol Ignacio Rupérez Rubio a précisé que « de nombreuses menaces [avaient] été prononcées avant les élections et quelques attentats [avaient] eu lieu »[1].Elles n'ont pas non plus mis fin à la crise, la présidence de l'Union européenne dénonçant en décembre 2009 les assassinats du militant LGBT Walter Trochez, membre du Front national de la résistance (pro-Zelaya), le , ainsi que celui de la fille, ùgée de 16 ans, de la journaliste Karol Cabrera, le 17 décembre[88].

Allégations relatives à la recomposition d'escadrons de la mort

Le , le président en exil, Zelaya, a déclaré que le conseiller de sécurité de Micheletti, Billy Joya, a été membre de l'escadron de la mort Bataillon 3-16, a ressuscité l'escadron sous un autre nom. Il a dit que la torture est utilisé afin d'effrayer les gens, sous la direction de Joya[89]. Mi-2006, Joya et six autres anciens membres du Bataillon 3-16 ont eu des rÎles dans le gouvernement de Zelaya[90].

Micheletti a nommé un autre ancien membre de cet escadron de la mort, Nelson Willy Mejía Mejía, comme directeur général de l'Immigration[91] - [92] - [93] - [94].

Des ONG constatent une multiplications des assassinats d'avocats, de journalistes, de syndicalistes et de dirigeants paysans dans les annĂ©es qui suivent le coup d’État[95].

RĂ©actions internationales

Les chefs d'État amĂ©ricains ont Ă  l'unanimitĂ© exprimĂ© des inquiĂ©tudes et appelĂ© au respect de la dĂ©mocratie et de l'Ă©tat de droit, de Barack Obama Ă  Hugo ChĂĄvez en passant par Cristina Kirchner, Evo Morales, Álvaro Uribe et le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'OEA JosĂ© Miguel Insulza[96]. L'Union europĂ©enne a condamnĂ© le coup d'État militaire[96].

Le Mexique ainsi que les États membres de l'ALBA (Venezuela, Cuba, Équateur, Bolivie) ont rappelĂ© leurs ambassadeurs le 30 juin 2009[97] - [98]. La Banque mondiale puis la Banque interamĂ©ricaine de dĂ©veloppement ont suspendu leur aide au Honduras le [53]. La Banque centrale du Honduras met en cause la position du FMI dans l'aggravation de la crise, le FMI ayant finalement dĂ©cidĂ© de reconnaĂźtre Zelaya comme dĂ©tenteur du pouvoir lĂ©gitime[99] - [100].

Tous les États de l'UE ayant un ambassadeur au Honduras (la France, l'Espagne, l'Italie, et l'Allemagne), ainsi que la Commission europĂ©enne, le Chili et la Colombie ont commencĂ© Ă  rappeler leurs reprĂ©sentants le mĂȘme jour[101] - [53]. Le Venezuela a suspendu ses livraisons de pĂ©trole, et les autres États d'AmĂ©rique centrale ont suspendu leur commerce extĂ©rieur avec le Honduras[53].

La position des États-Unis

Soldats honduriens, le Ă  Tegucigalpa.

Le dimanche 28 juin, la secrĂ©taire d'État Hillary Clinton a dĂ©clarĂ© :

« L'action prise contre le prĂ©sident du Honduras Manuel Zelaya viole les prĂ©ceptes de la Charte dĂ©mocratique interamĂ©ricaine et doit donc ĂȘtre condamnĂ©e par tous. Nous appelons toutes les parties au Honduras Ă  respecter l'ordre constitutionnel et l'État de droit [rule of law], Ă  rĂ©affirmer la vocation dĂ©mocratique et Ă  se consacrer Ă  rĂ©soudre les dĂ©bats politiques [political disputes] pacifiquement et Ă  travers le dialogue[102]. »

Appelant tous les protagonistes « au respect des normes dĂ©mocratiques, de l'Ă©tat de droit et des principes de la charte dĂ©mocratique interamĂ©ricaine »[103], Obama a Ă©galement dĂ©clarĂ©, lundi 29, que Zelaya « restait » pour Washington le prĂ©sident du Honduras[40]. Selon le New York Times, cette « condamnation rapide » contraste avec l'attitude de l'administration Bush lors du coup d'État de 2002 contre Hugo ChĂĄvez[20]. La secrĂ©taire d'État Hillary Clinton a affirmĂ© Ă  des journalistes que les États-Unis considĂ©raient bien les Ă©vĂ©nements comme un coup d'État, mais qu'ils s'abstenaient pour le moment de faire une dĂ©claration officielle Ă  ce sujet, qui aurait pour effet de couper la majoritĂ© de l'aide fournie par Washington au Honduras[104]. Le Pentagone a suspendu les opĂ©rations militaires conjointes avec les forces honduriennes[53]. Les États-Unis ont 700 militaires hĂ©bergĂ©s dans la base aĂ©rienne de Soto Cano, situĂ©e prĂšs de Comayagua, Ă  80 km de la capitale[53].

Le dĂ©partement d'État a retirĂ©, mardi , ses attributions diplomatiques Ă  l'ambassadeur du Honduras aux États-Unis, Roberto Flores BermĂșdez, remplacĂ© par dĂ©cision de Manuel Zelaya par son secrĂ©taire privĂ©, Eduardo Enrique Reina, en raison de son appui au nouveau gouvernement[105] - [106]. Les visas diplomatiques de quatre autres membres du gouvernement de facto et de leurs familles ont Ă©tĂ© rĂ©voquĂ©s le par Washington[107].

L'ambassadeur actuel des États-Unis au Honduras est Hugo Llorens (en), nommĂ© en septembre 2008 par George W. Bush, et prĂ©cĂ©demment chargĂ© des Affaires andines (ce qui incluait le Venezuela) au Conseil de sĂ©curitĂ© nationale en 2002-2003[108].

Une délégation menée par le député républicain Connie Mack (Floride), opposé à Chavez, s'est rendue à Tegucigalpa pour négocier avec le gouvernement de facto[78].

Un rapport publiĂ© par la Law Library du CongrĂšs des États-Unis, prĂ©parĂ© par Norma C. Gutierrez, Senior Foreign Law Specialist aboutit aux conclusions suivantes : la Constitution ne permet plus la procĂ©dure d'impeachment, en revanche elle confĂšre au CongrĂšs, c'est-Ă -dire au Parlement, les pouvoirs de dĂ©sapprouver la conduite du prĂ©sident, de conduire des investigations extraordinaires concernant l'intĂ©rĂȘt national et d'interprĂ©ter la Constitution. Dans le cas du prĂ©sident ZĂ©laya, le CongrĂšs faisait usage de ces trois facultĂ©s, interprĂ©tant son pouvoir de dĂ©sapprobation du prĂ©sident comme incluant le pouvoir de lui retirer sa fonction, Ă  la suite des enquĂȘtes qu'il avait menĂ©es. NĂ©anmoins la Constitution ne permet pas l'expulsion de ses ressortissants[109], aoĂ»t 2009.

NĂ©anmoins les États-Unis ont dĂ©noncĂ© les tentatives de Zelaya de revenir dans le pays, le porte-parole du dĂ©partement d’Etat Robert Wood affirmant qu'elles mettaient « en pĂ©ril les efforts de mĂ©diation ». Hillary Clinton s'est principalement consacrĂ©e Ă  demander au prĂ©sident vĂ©nĂ©zuĂ©lien Hugo ChĂĄvez de ne pas intervenir dans les affaires du Honduras[21].

AllĂ©gations Ă  l'encontre des États-Unis

Certains commentateurs ont rappelĂ© la prĂ©sence des militaires amĂ©ricains au Honduras, la distance prise Ă  l'Ă©gard de Washington par Zelaya, qui se rapprochait de l'ALBA, pour attirer l'attention sur une possible intervention de la CIA, faite avec ou sans le consentement de Barack Obama, dans le coup d'État. Aucune preuve n'a toutefois Ă©tĂ© apportĂ©e et on peut relever que Zelaya avait obtenu l'autorisation de l'ex-prĂ©sident George W. Bush lui-mĂȘme avant d'adhĂ©rer Ă  l'ALBA[110], projet qui Ă  l'Ă©poque remportait le soutien de la droite hondurienne, les conditions de l'accord Ă©tant trop avantageuses pour ĂȘtre refusĂ©es[110]. DĂšs lors, aucune de ces accusations ne va au-delĂ  de soupçons, qui proviennent en grande partie de l'histoire de l'interventionnisme amĂ©ricain en AmĂ©rique latine. Cependant, outre les commentateurs, ces accusations ont Ă©tĂ© reprises, le , par le prĂ©sident bolivien Evo Morales, qui a dĂ©clarĂ©: « Je dispose d'informations de premiĂšre main selon lesquelles l'empire, par le biais du commandement Sud des États-Unis, a fait le coup d'État au Honduras »[111].

Ainsi, le , le National Catholic Reporter a rĂ©vĂ©lĂ© que le gĂ©nĂ©ral VĂĄsquez VelĂĄsquez, principal artisan du coup d'État, avait Ă©tĂ© formĂ© par l'École militaire des AmĂ©riques, tout comme Luis Javier Prince Suazo, commandant des forces aĂ©riennes[112]. Cette Ă©cole a formĂ© des gĂ©nĂ©rations de militaires latino-amĂ©ricains dont certains ont fomentĂ© des coups d'État dans les annĂ©es 1970 ou formĂ© et animĂ© des milices et autres escadrons de la mort.

Adolfo PĂ©rez Esquivel, prix Nobel de la paix argentin, a affirmĂ© que le coup d'État n'aurait pas pu avoir lieu sans le consentement, sinon l'aide, de la CIA, qui aurait pu agir sans le consentement de Barack Obama[113].

Eva Golinger, avocate amĂ©ricaine qui a publiĂ© un livre sur le coup d'État de 2002 contre Chavez, souligne Ă  son tour l'importance de la prĂ©sence militaire amĂ©ricaine Ă  la base aĂ©rienne de Soto Cano, les distances rĂ©cemment prises par Manuel Zelaya vis-Ă -vis des États-Unis, et son projet d'ajouter un aĂ©roport civil Ă  Soto Cano, comme motivations possibles du coup d'État Tele Sur[114]. Selon elle, « cela explique l’ambiguĂŻtĂ© publique d’Obama face au coup d’État ». Elle ajoute que l'ONG hondurienne Paz y Democracia, dont la directrice Martha DĂ­az a qualifiĂ© sur CNN le coup d'État de « transition vers la dĂ©mocratie », Ă©tait financĂ©e par l'USAID[115].

Noam Chomsky a avancĂ© quant Ă  lui, le , que l'absence de soutien de Washington au coup d'État Ă©tait un Ă©lĂ©ment inĂ©dit dans l'histoire de la rĂ©gion. Il a remarquĂ© toutefois qu'Ă  l'inverse des États membres de l'UE – entre autres pays – les États-Unis n'avaient pas rappelĂ© leur ambassadeur au Honduras. Il a rappelĂ© aussi que l'armĂ©e de ce pays Ă©tait « Ă©quipĂ©e, entraĂźnĂ©e, et conseillĂ©e par Washington »[116]. Revenant le 5 janvier 2010 sur la validation par l'administration Obama des Ă©lections controversĂ©es de novembre 2009 qui ont vu la victoire du candidat de droite, Chomsky considĂšre qu'Obama a finalement acceptĂ© le coup d'État qui a « renversĂ© la dĂ©mocratie au Honduras » notamment pour conserver l'usage de la base aĂ©rienne de Soto Cano qui a « de plus en plus de valeur depuis que l'armĂ©e amĂ©ricaine est chassĂ©e de la plus grande partie de l'AmĂ©rique du Sud »[117].

Position des institutions financiĂšres internationales

Le Fonds monétaire international a mis à disposition 163,9 millions de dollars sous forme de Droits de tirage spéciaux au gouvernement du Honduras en août 2009 à l'occasion d'une distribution faite aux 186 pays membres[100] - [118]. Il a par la suite indiqué qu'il bloquait ces fonds tant qu'une décision interne ne serait pas prise quant à la reconnaissance du nouveau gouvernement[119]. La banque centrale locale affirme que la position du FMI aggrave la crise en coupant les crédits[120] - [99].

RĂ©solution de l'OEA et visite de la CIDH

Banderole du Centro de Estudios de la Mujer-Honduras[121] (Centre d'Ă©tudes de la femme du Honduras), manifestant contre le coup d'État le 29 juin, Ă  Tegucigalpa.

L’Organisation des États amĂ©ricains (OEA) a appelĂ© Ă  une rĂ©union de crise[122], son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, JosĂ© Miguel Insulza, « condamnant fortement », dimanche 28 juin, le coup d'État. Il a appelĂ© « le peuple hondurien, les nations des AmĂ©riques et la communautĂ© internationale Ă  unir ses forces contre ce trouble grave du processus dĂ©mocratique » en cours sur le continent[123].

L'OEA a votĂ©, Ă  l'aube du , une rĂ©solution invitant son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Ă  faire tous ses efforts pour rĂ©installer au pouvoir Zelaya[124] - [53]. Elle a donnĂ© un ultimatum de 72 heures au Honduras pour rĂ©tablir Zelaya dans ses fonctions, ou ĂȘtre suspendu de l'organisation[53]. À la suite de cette rĂ©solution, Zelaya a retardĂ© son retour au Honduras, dont il avait fixĂ© la date au [53]. Quelques heures avant de se faire exclure, dans la nuit du 4 au 5 juillet[125], le nouveau gouvernement du Honduras a annoncĂ© qu'il quittait l'OEA[101] - [126]. Mis Ă  part Cuba, expulsĂ© en 1962 et qui vient de rĂ©intĂ©grer l'OEA, Ă  la suite du sommet dĂ©but juin Ă  San Pedro Sula, le Honduras est le seul État Ă  s'ĂȘtre fait expulser de l'OEA[126].

À la demande de Washington et de l'OEA, le prix Nobel de la paix et prĂ©sident du Costa Rica Oscar Arias a Ă©tĂ© chargĂ© de la mĂ©diation entre le gouvernement de facto du Honduras et Manuel Zelaya[127], mais le gouvernement de facto refuse que Zelaya soit restituĂ© dans ses fonctions[128].

La Commission interamĂ©ricaine des droits de l'homme (CIDH) a envoyĂ© une dĂ©lĂ©gation prĂ©sidĂ©e par son prĂ©sident Luz Patricia MejĂ­a Guerrero au Honduras du au [3] - [129]. À la suite de cette visite, elle a dĂ©noncĂ© un certain nombre de violations des droits de l'homme par le gouvernement de facto, en particulier l'arrestation arbitraire et la dĂ©tention de milliers de personnes[3] ainsi que des traitements inhumains et dĂ©gradants[3] ou l'usage de la censure et de la dĂ©sinformation par le gouvernement Micheletti. Elle a rĂ©clamĂ© en outre une enquĂȘte sur les circonstances ayant menĂ© Ă  la mort de quatre personnes (Isis Obed Murillo MencĂ­as, 19 ans, le ; Pedro Magdiel Muñoz, dont le cadavre a Ă©tĂ© dĂ©couvert le , portant traces de torture et qui avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par des militaires; l'instituteur Roger Vallejos Soriano, blessĂ© par balles le lors d'une manifestation Ă  ComayagĂŒela, et mort le lendemain; et Pedro Pablo HernĂĄndez, tuĂ© par des militaires le qui lui ont tirĂ© dessus Ă  un barrage militaire dans le dĂ©partement d'El ParaĂ­so), ainsi que le jugement des responsables concernĂ©s[3] et dĂ©noncĂ© l'usage immodĂ©rĂ© de la force par la police et l'armĂ©e lors des manifestations pro-Zelaya, en majoritĂ© pacifiques, sur tout le territoire (y compris Tegucigalpa, San Pedro Sula, Choloma, Comayagua et le dĂ©partement d'El ParaĂ­so) qui se sont conclues par des centaines de blessĂ©s[3]. Outre des blessures par balle et matraque, elle a notĂ© l'usage immodĂ©rĂ© de gaz lacrymogĂšne et de gaz poivre envoyĂ© dans les yeux, ainsi qu'au moins un viol perpĂ©trĂ© par des policiers contre une manifestante Ă  San Pedro Sula, notant que les femmes ont Ă©tĂ© particuliĂšrement sujettes aux vexations perpĂ©trĂ©es par les forces de l'ordre[3].

La Commission aussi demandĂ© des informations concernant les disparitions forcĂ©es de cinq personnes[3]. En outre, la CIDH a notĂ© des intimidations Ă  l'Ă©gard de certains juges chargĂ©s d'examiner les demandes d'habeas corpus dĂ©posĂ©es Ă  la suite d'arrestations ou disparitions d'Honduriens, soulignant aussi que dans beaucoup de cas, les procureurs se sont abstenus d'engager des enquĂȘtes sur ces dĂ©tentions ou blessures[3].

RĂ©solution de l'ONU

AprĂšs un discours de Zelaya Ă  l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies, celle-ci, comportant 192 États, a adoptĂ© par acclamation, mardi 30 juin, une rĂ©solution qualifiant les Ă©vĂ©nements de « coup d'État » et appelant Ă  la « restauration immĂ©diate et inconditionnelle » de Zelaya comme prĂ©sident[130] - [131]. La rĂ©solution a notamment Ă©tĂ© soutenue par les États-Unis, le Venezuela, la Bolivie et le Mexique[130] - [131]. La veille, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU Ban Ki-moon avait « [condamnĂ©] l'arrestation [
] du prĂ©sident constitutionnel de la RĂ©publique »[132].

L'ambassadeur du Honduras aux Nations unies, Jorge Arturo Reina (frÚre de l'ex-président Carlos Roberto Reina), refuse de reconnaßtre le nouveau gouvernement et continue de travailler à New York, sous la direction du ministre des Affaires étrangÚres de Zelaya, Patricia Rodas, bien que son budget ait été coupé[106].

Position des gouvernements latino-américains

  • Argentine : la prĂ©sidente Cristina Kirchner appelle dĂšs le Ă  la « restauration du prĂ©sident hondurien » et qualifie les Ă©vĂ©nements de « retour Ă  la barbarie »[133]. Buenos Aires suspend la coopĂ©ration militaire avec Tegucigalpa[55] et somme le 13 aoĂ»t l'ambassadrice du Honduras, Carmen Eleonora Ortez Williams, de quitter son poste Ă  Buenos Aires en raison du soutien apportĂ© au golpe[134]. Le Honduras rĂ©plique en rompant les relations diplomatiques avec l'Argentine[135]. Le coup d'État reste controversĂ© parmi la classe politique argentine, Francisco de NarvĂĄez, dĂ©putĂ© et tĂȘte de liste gagnante de la coalition UniĂłn - Pro (centre-droit) dans la province de Buenos Aires lors des lĂ©gislatives de juin 2009, se prononçant en sa faveur, tandis que Claudia Rucci, membre de la mĂȘme liste et fille du syndicaliste JosĂ© Ignacio Rucci (en), condamne le coup d'État[136].
  • Bolivie : le prĂ©sident Evo Morales appelle dĂšs le les organisations internationales, les États d'AmĂ©rique latine et les mouvements sociaux Ă  « condamner et rĂ©pudier ce coup d'État militaire »[137]. Selon lui, il s'agit de « l'aventure d'un groupe des militaires qui ont attaquĂ© la dĂ©mocratie [assaulted democracy] » et qu'ils allaient donc « Ă©chouer »[133].
  • BrĂ©sil : le prĂ©sident Lula dĂ©clare le dans son programme radiophonique hebdomadaire CafĂ© com o Presidente : « Nous devons condamner le coup d'État »[138], ajoutant que son gouvernement ne reconnaĂźtrait pas d’autre chef d’État que Manuel Zelaya au Honduras et que si Zelaya ne retournait pas au pouvoir, le Honduras resterait « isolĂ© » des autres États[138].
  • Chili : Le gouvernement Bachelet dĂ©clare que le prĂ©sident avait Ă©tĂ© « lĂ©gitimement Ă©lu par le peuple »[139] et son ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Mariano Fernandez, demande le mĂȘme jour « que la dĂ©mocratie soit rĂ©tablie au Honduras » et que le prĂ©sident Zelaya « retourne immĂ©diatement » au pouvoir[123]. En tant que prĂ©sidente de l'Union des nations sud-amĂ©ricaines (UNASUR), Michelle Bachelet prĂ©cise que l'UNASUR « condamnait le kidnapping du prĂ©sident Zelaya et de ses ministres et l'occupation de bĂątiments gouvernementaux par des groupes qui cherchent Ă  dĂ©stabiliser la dĂ©mocratie, et exprime sa dĂ©cision de ne reconnaĂźtre aucun gouvernement autre que celui qui est lĂ©gal et lĂ©gitimement Ă©lu »[123].
  • Colombie : le ministre des Affaires Ă©trangĂšres Jaime BermĂșdez du gouvernement Álvaro Uribe publie le un communiquĂ© affirmant que « le gouvernement de la Colombie manifeste sa profonde consternation Ă  l'Ă©gard de la rupture de l'ordre constitutionnel » au Honduras; « rejette que monsieur le prĂ©sident constitutionnellement et dĂ©mocratiquement Ă©lu, Manuel Zelaya, ait Ă©tĂ© sĂ©parĂ© du pouvoir par la force » ; « appelle au plein rĂ©tablissement de l'ordre constitutionnel et lĂ©gal » et « soutient toutes les actions adoptĂ©es par l'Organisation des États amĂ©ricains (OEA), afin de trouver des solutions dĂ©mocratiques Ă  la situation actuelle. »[140].
  • Costa Rica : le prĂ©sident Óscar Arias critique ce coup de force dans une confĂ©rence de presse conjointe avec Manuel Zelaya[141].
  • Cuba condamne Ă©galement ces Ă©vĂ©nements le 28 juin[142].
  • Guatemala : le prĂ©sident Álvaro Colom dĂ©clare qu’il va s’entretenir Ă  Managua avec les autres chefs d’État d’AmĂ©rique centrale des moyens de restaurer la dĂ©mocratie au Honduras[143].
  • Mexique : Felipe CalderĂłn dĂ©clare qu'il est « totalement contre ce coup d'État » et qu'« il n'Ă©tait pas possible de revenir Ă  l'Ă©poque des dictatures militaires » que ce soit en AmĂ©rique latine ou dans le monde[144].
  • Nicaragua : le prĂ©sident Daniel Ortega dĂ©clare : « nous devons nous joindre aux condamnations contre cet acte terroriste contre l'institution, contre le peuple du Honduras, contre les peuples d'AmĂ©rique centrale, des CaraĂŻbes et du monde »[96].
  • Uruguay : le gouvernement VĂĄzquez (centre-gauche) cesse de reconnaĂźtre l'ambassadeur hondurien en place Ă  Montevideo et condamne Ă©nergiquement le coup d'État[145].
  • Venezuela : dans un premier temps, le prĂ©sident Hugo ChĂĄvez place son armĂ©e en Ă©tat d'alerte et menace l’armĂ©e hondurienne de reprĂ©sailles si son ambassade Ă©tait attaquĂ©e, dĂ©claration faisant suite Ă  l'agression de l'ambassadeur vĂ©nĂ©zuĂ©lien qui tentait de protĂ©ger d'une arrestation la ministre des Affaires Ă©trangĂšres de Zelaya[146]. Par la suite, ChĂĄvez soutient, avec les États-Unis, la Bolivie et le Mexique, la rĂ©solution de l'ONU condamnant le coup d'État. Mais il a ensuite reprochĂ© Ă  Obama de se contenter de condamnations verbales et de ne pas faire suffisamment pressions sur le nouveau gouvernement[147].

Position des États membres de l'Union europĂ©enne

  • Union europĂ©enne : au nom de l'Union, la prĂ©sidence tchĂšque de l'Union europĂ©enne a dĂ©clarĂ© le que « les ministres des Affaires Ă©trangĂšres de l’Union europĂ©enne ont vivement condamnĂ© l’action militaire, qui a Ă©tĂ© dirigĂ©e contre le prĂ©sident Zelaya, dĂ©mocratiquement Ă©lu, et une partie de son cabinet, et menĂ©e en violation de l’ordre constitutionnel du Honduras. »[148]. Elle a rompu en octobre 2009 les relations diplomatiques avec Tegucigalpa[1].
  • Espagne : le Premier ministre JosĂ© Luis Rodriguez Zapatero a fait savoir, par son porte-parole, dimanche 28 juin, qu'il « exprimait sa plus forte condamnation Ă  l'Ă©gard de cette dĂ©tention illĂ©gale et de cette expulsion du prĂ©sident constitutionnel du Honduras, Manuel Zelaya. La solution Ă  tout conflit doit toujours ĂȘtre trouvĂ©e par le dialogue et le respect des rĂšgles dĂ©mocratiques. Il n'y a pas, et il ne peut jamais y avoir, une solution Ă  la crise hondurienne en dehors du cadre constitutionnel du pays. »[133].
  • France : la France « condamne fermement le renversement de l’ordre constitutionnel au Honduras », a dĂ©clarĂ© Bernard Kouchner le 28 juin, ajoutant que « l’avenir du Honduras et de cette rĂ©gion est indissociable de la dĂ©mocratie ». Tout comme l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie, la France a rappelĂ© son ambassadeur « pour consultations »[149].

Autres réactions

  • Canada : le ministre d'État des relations extĂ©rieures Peter Kent a dĂ©clarĂ© le dimanche : « le Canada condamne le coup d'État »[150].
  • Russie : le porte-parole de la diplomatie russe, AndreĂŻ Nesterenko, a dĂ©clarĂ© dans une dĂ©pĂȘche publiĂ©e lundi 29 : « La Russie condamne vigoureusement ces actions et appelle au rĂ©tablissement de la lĂ©galitĂ© et de l'ordre au Honduras. Les acteurs politiques de ce pays ne doivent pas quitter le champ juridique et constitutionnel. Toute autre voie d'action serait grosse d'une nouvelle dĂ©stabilisation »[151].
  • Suisse : le dĂ©partement fĂ©dĂ©ral des affaires Ă©trangĂšres a exprimĂ© « son inquiĂ©tude » et appelĂ© « au rĂ©tablissement de l'ordre constitutionnel et de l'Ă©tat de droit [
 et] Ă  une rĂ©solution dĂ©mocratique et pacifique de la crise[152] ».

Épilogue

Des élections ont eu lieu le , qui sont remportées par le candidat du Parti national (droite), Porfirio Lobo Sosa. L'abstention était forte (environ 55 %) mais semblable à celle du scrutin présidentiel précédent[153].

En mai 2011, les nĂ©gociations menĂ©es entre Manuel Zelaya et le pouvoir hondurien aboutissent : les accusations de corruption sont levĂ©es ainsi que les mandats d'arrĂȘt[154]. Zelaya rentre le [155] - [156].

Notes et références

  1. « Poursuite des agitations au Honduras »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le ), communiquĂ© de la prĂ©sidence du Conseil de l'Union europĂ©enne du .
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  9. Jorge Majfud, Con el mazo dando, Pagina 12, . Cet auteur indique par ailleurs que la consultation n'Ă©tait selon lui pas contraignante. Du mĂȘme auteur : Un coup d’État qui ne veut pas dire son nom, article de Pagina 12 traduit par le Courrier international, (fr).
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