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Collégiale Notre-Dame-des-Anges de L'Isle-sur-la-Sorgue

La Collégiale Notre-Dame-des-Anges de L'Isle-sur-la-Sorgue est une ancienne collégiale située à L'Isle-sur-la-Sorgue dans le département de Vaucluse. Elle est la principale église catholique de la ville et également un de ses plus beaux monuments, classée monument historique depuis le [1]. Elle a connu de nombreuses modifications mais est surtout réputée pour sa riche décoration intérieure du XVIIe siècle qui rappelle celle des églises italiennes.

Collégiale Notre-Dame des Anges
Collégiale N.D.des Anges, le chœur
Collégiale N.D.des Anges, le chœur
Présentation
Culte Catholique romain
DĂ©dicataire Notre-Dame des Anges, Notre-Dame de l'Assomption
Type Collégiale
Rattachement diocèse d'Avignon
DĂ©but de la construction 1645
Fin des travaux XVIIe siècle
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1911)
Site web Paroisse de L'Isle-sur-la-Sorgue
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
DĂ©partement Vaucluse
Ville L'Isle-sur-Sorgue
CoordonnĂ©es 43° 55′ 11″ nord, 5° 03′ 06″ est
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Collégiale Notre-Dame des Anges
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Collégiale Notre-Dame des Anges
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Collégiale Notre-Dame des Anges

Historique

Nous savons peu de choses de l'édifice roman ayant précédé, qui fut érigé en collégiale le par l'évêque de Cavaillon. Au milieu du XVe siècle, on cherche à l'agrandir en reconstruisant le chœur, mais en 1547 les consuls de l'Isle sont bien obligés de constater que l'édifice menace ruine et font établir divers projets.

Aucun ne verra le jour jusqu'en 1640, où l'écroulement du chœur, mal réparé dix ans auparavant, oblige à sa reconstruction complète à l'identique.

Immédiatement après, un nouveau projet de reconstruction totale de la nef est lancé ; une adjudication a lieu en 1645, sur les plans de l'architecte avignonnais François de Royers de la Valfenière. Restée infructueuse, l'adjudication est reprise en 1647, les travaux débutent enfin et durent au moins jusqu'en 1668 ; à cette date, l'édifice est achevé, mais reste couvert d'une voûte de bois. Ce n'est qu'en 1670 que la générosité d'un membre du chapitre, le prévôt de Casal, permit de la remplacer par une voûte de pierre.

La nouvelle église, placée sous le titre de Notre-Dame des Anges et le patronage de l'Assomption, est enfin consacrée le .

Le gros-œuvre achevé, des travaux considérables d'embellissement eurent lieu jusqu'au début du XVIIIe siècle, et l'église s'enrichit même encore sous la Révolution, recevant les dépouilles - boiseries, tableaux et statues - de couvents de l'Isle supprimés en 1791.

Le bâtiment est classé au titre des monuments historiques depuis le [2].

Architecture

Le plan de l'édifice est très simple : une vaste nef unique de six travées, flanquée de chaque côté de chapelles latérales non communicantes placées entre les contreforts, et greffée sur un chœur bien plus étroit - mais cette disparité s'explique par la différence d'époque entre ces deux parties.

La façade est scandée de deux niveaux de pilastres et colonnes engagées, séparés par un entablement très saillant. L'ensemble, dans sa superposition dorique - ionique, est riche mais austère. L'axe central, où s'ouvre la porte principale dans un arc en plein cintre, est marqué par le ressaut des colonnes et un fronton triangulaire sommital limité à la travée centrale. Une balustrade encadrée de bases sommées de boules couronne la façade et donne à l'ensemble un aspect extrêmement romain.

L'ordonnance intérieure est rythmée de grandes arcades en plein cintre, où s’ouvrent les chapelles latérales surmontées de tribunes elles-mêmes couvertes d'arcades identiques. De hauts pilastres séparent les travées, mais curieusement ils ne portent aucun entablement, recevant directement la retombée des arcs doubleaux des voûtes. L'horizontale se trouve ainsi marquée simplement par l'alignement des balustrades des tribunes.

Le voûtement sur croisée d'ogives renforce ainsi les similitudes entre Notre-Dame des Anges et l'église de l'ancien collège des Jésuites de La Flêche (Sarthe), conçue par Etienne Martellange dont on sait que l'œuvre a marqué La Valfenière.

Intérieur

Le visiteur est frappé d'entrée par la luxuriance du décor de la nef.

Le chœur

Le chœur ouvre sur la nef par un arc triomphal en plein cintre et comprend une travée et une abside à sept pans. Toute l'abside est occupée par un grandiose retable et une boiserie semi-circulaire du XVIIe siècle entièrement dorés et richement sculptés. Le retable est composé de deux colonnes torses et cannelées encadrant un tableau de Reynaud Levieux représentant l'Assomption de la Vierge, peint à Rome en 1680. Ces colonnes supportent une arcature finement sculptée sur laquelle reposent deux anges. L’arcature est elle-même surmontée d'un fronton triangulaire en retrait, supportant deux autres anges encadrant une statue de la Vierge.

La boiserie semi-circulaire comporte, de chaque côté du retable, deux compartiments délimités par des colonnes engagées sur doubles stylobates. Chaque compartiment est creusé d'une niche abritant une statue. On reconnaît de gauche à droite : Saint Laurent avec un grill, saint Pierre avec les clés du royaume des cieux, saint Pancrace et saint Paul avec le glaive instrument de son martyre. L'ensemble - retable et boiseries - a été offert par le prévôt de Casal. Le prix-fait de cet ouvrage n'est pas connu ; cependant, étant donné qu'un ensemble relativement similaire et à peu près contemporain se trouve dans le chœur de la basilique Saint-Pierre d'Avignon, François Souchal estime qu'il s'agit du même concepteur à savoir l'architecte François de Royers de la Valfenière[3].

Le maître-autel, de style rocaille, est en marbre polychrome. Le tabernacle est surmonté d'un baldaquin à colonnes. À chaque extrémité de l'autel un ange en marbre de Carrare est agenouillé.

Les statues allégoriques

Outre les peintures en faux marbre des pilastres et arcs, on remarque surtout la longue série de personnages féminins assis ou allongés dans les écoinçons des arcades des chapelles latérales, qui sont toutes des allégories des Vertus de la Vierge, identifiables par les objets ou instruments qui les accompagnent. Cette mode est incontestablement venue de Rome et contribue puissamment à l'aspect italien de l'édifice. Ici, ce décor dû au ciseau du sculpteur avignonnais Jean Péru a été mis en place à partir de 1688. Ces allégories avaient été codifiées par Cesare Ripa dans un célèbre traité d'iconologie, traduit en français par Jean Baudouin dès le début du XVIIe siècle. Ainsi côté nord et en partant du chœur on observe les figures suivantes :

  • 1er arc : a- Elle presse son sein d'une main et tend une coupe de l'autre : c'est la CharitĂ©. b- Elle tient une ancre : c'est l'EspĂ©rance.
  • 2e arc : c- La Justice : elle tient une balance et les faisceaux de licteur sont les attributs de la Justice. d- La Prudence : elle tient un miroir Ă  la main et un serpent s'enroule autour de son autre bras.
  • 3e arc : e- La Paix ou la constance : elle tient un livre en forme de rouleau (certains estiment qu'il s'agit plus probablement d'un fĂ»t de colonne[4]). f- La TempĂ©rance : elle tient sur ses genoux un mors de cheval qui permet de freiner la fougue de l'animal et dans la main droite une paire de lunettes, invitation Ă  mieux observer avant d'agir.
  • 4e arc : g- L'AutoritĂ© : elle tient deux clĂ©s et s'appuie sur deux livres ouverts. h- La Religion : elle tient Ă  la main un calice, attribut de la Foi ou de la religion.
  • 5e arc : i- La VirginitĂ© : elle serre dans ses bras une licorne qui selon la croyance ne pouvait ĂŞtre capturĂ©e que grâce Ă  une vierge[5]. j- La ChastetĂ© : elle agite une discipline, instrument de pĂ©nitence, et porte un crible sur lequel se perche une tourterelle.
  • 6e arc : k- La Foi chrĂ©tienne : elle tient une croix et un livre. L'autre Ă©coinçon n'est pas dĂ©corĂ© d'une figure allĂ©gorique des vertus, mais d'un simple angelot.
  • Vertus du collatĂ©ral nord
  • Foi chrĂ©tienne
    Foi chrétienne
  • VirginitĂ© et chastetĂ©
    Virginité et chasteté
  • AutoritĂ© et religion
    Autorité et religion
  • Paix et tempĂ©rance
    Paix et tempérance
  • Justice et prudence
    Justice et prudence
  • CharitĂ© et espĂ©rance
    Charité et espérance

De même, côté sud et en partant également du chœur on observe les figures suivantes :

  • 1er arc : v- La Sapience divine : la vertu, tĂŞte casquĂ©e, poitrine nue, tient de la main droite un bouclier et de la gauche le Livre de Sapience avec les sept sceaux surmontĂ© de l'agneau ; ce livre fermĂ© signifie que les jugements de la Sapience sont cachĂ©s aux hommes. u- L'Amour divin : elle porte une couronne et un sceptre avec sur sa poitrine un soleil rayonnant.
  • 2e arc : t- La Justice divine : ses pieds reposant sur un globe terrestre, elle tient de la main droite une Ă©pĂ©e et de la gauche une pomme, le fruit dĂ©fendu, symbole du pĂŞchĂ©. s- La Perfection : une femme aux traits calmes et sĂ©vères se penche sur un cercle, le compas Ă  la main.
  • 3e arc : r- La LibĂ©ralitĂ© : elle tient une croix et une corne d'abondance. q- La MisĂ©ricorde : elle tient une palme et derrière elle se tient un oiseau.
  • 4e arc : p- La BontĂ© : elle foule aux pieds un diadème. o- La BĂ©nignitĂ© : Une flamme Ă©claire son front pour exprimer son ardeur Ă  faire le bien, elle tient dans la main droite une bourse pleine pour indiquer la distribution des largesses et touche de la main gauche la tĂŞte d'un Ă©lĂ©phant, animal qui sert de guide dans la brousse.
  • 5e arc : n- La Patience : elle a les mains liĂ©es par un carcan, les pieds enchaĂ®nĂ©s et jette un regard Ă©plorĂ© vers le ciel. m- L'Innocence : elle couronne un agneau.
  • 6e arc : l- L'HumilitĂ© ou la modestie : Elle a les mains jointes et les yeux baissĂ©s
  • Vertus du collatĂ©ral sud
  • Sapience et Amour divin
    Sapience et Amour divin
  • Force et perfection
    Force et perfection
  • LibĂ©ralitĂ© et MisĂ©ricorde
    Libéralité et Miséricorde
  • BontĂ© et BĂ©nignitĂ©
    Bonté et Bénignité
  • Patience et Innocence
    Patience et Innocence
  • HumilitĂ©
    Humilité

Le chœur s'orne de boiseries formant un immense retable, dont on a maintes fois signalé les similitudes avec celui de l'église Saint-Pierre d'Avignon. De part et d'autre du grand tableau central de l'Assomption, peint à Rome en 1680 par Reynaud Levieux, on trouve des statues de saint Pierre portant les clefs, saint Laurent et son gril, saint Paul et son épée, ainsi que saint Pancrace.

Les chapelles latérales

Les chapelles latérales sont toutes ornées de riches boiseries et décorées d'œuvres d'art diverses. Du côté nord et en partant du chœur on rencontre les chapelles suivantes :

  • 1re chapelle du Saint-Esprit : le retable a Ă©tĂ© sculptĂ© en 1664 par BenoĂ®t Gilibert, menuisier au Thor ; en son centre une copie exĂ©cutĂ©e par Vial en 1711 d'un tableau de Lebrun reprĂ©sentant La Descente du Saint Esprit sur les apĂ´tres (la PentecĂ´te). Sur les parois latĂ©rales dĂ©corĂ©es de boiseries dorĂ©es figurant des pilastres, des cornes d'abondance et des guirlandes, se trouvent quatre mĂ©daillons de qualitĂ© mĂ©diocre[6] reprĂ©sentant des sujets empruntĂ©s Ă  la vie de JĂ©sus-Christ : Ă  gauche saint Pierre reçoit les clefs et JĂ©sus lave les pieds de Pierre ; Ă  droite saint Thomas met la main dans la plaie de JĂ©sus et les disciples d'EmmaĂĽs assistent Ă  la fraction du pain.
  • 2e chapelle de la chaire ou de la congrĂ©gation des filles : le retable vient de la chapelle du couvent des Ursulines. Dans cette chapelle classĂ©e monument historique[7] se trouvent trois tableaux de maĂ®tres : Au centre du retable la PrĂ©sentation de JĂ©sus au temple, Ĺ“uvre parisienne de Nicolas Mignard (1665), Ă  droite PrĂ©sentation de la Vierge au Temple abusivement attribuĂ© Ă  Simon VouĂ«t, Ă  gauche la NativitĂ© du Christ de Pierre Parrocel (1707).
  • 3e chapelle de Sainte-Madeleine : L'autel est sculptĂ© par Antoine de Sarrians. Au-dessus de l'autel un tableau de Pierre Parrocel datant de 1707 reprĂ©sente le Christ apparaissant Ă  Madeleine ou Noli me tangere. Ă€ droite une statue couchĂ©e de l'illustre pĂ©cheresse la reprĂ©sente tenant dans sa main gauche un crâne qu'elle appuie sur sa jambe ; au-dessus un tableau de Philippe Sauvan reprĂ©sente L'ApothĂ©ose de sainte Élisabeth de Hongrie et de saint François d'Assise. Ă€ gauche un bas relief en stuc reprĂ©sente la rĂ©surrection de Lazare, frère de Marie Madeleine ; au-dessus un tableau reprĂ©sentant Saint François Xavier prĂŞchant aux indiens par un auteur inconnu.
  • 4e chapelle du Corpus Christi, l'une des plus richement dĂ©corĂ©es. Devant l'entrĂ©e, deux grandes statues de pierre reprĂ©sentent Ă  gauche saint Jacques le Mineur appuyĂ© sur son bâton et Ă  droite saint Jean l'ÉvangĂ©liste, la tĂŞte renversĂ©e en arrière pour Ă©couter la parole divine qu'il s’apprĂŞte Ă  transcrire dans son livre. Le retable est de Mathieu Trentoul (1672). Le tableau de l'autel reprĂ©sentant L'ascension avec les quatre docteurs de l'Église latine a Ă©tĂ© peint par Pierre II Mignard Ă  Avignon en 1675. Les lambris latĂ©raux sont l'Ĺ“uvre de Jean PĂ©ru (1688). Les six tableaux des cĂ´tĂ©s sont abusivement attribuĂ©s Ă  Nicolas Mignard avec Ă  droite *L'Annonciation, *La Circoncision et La Visitation, et Ă  gauche *Le Songe de saint Joseph, La Fuite en Égypte et l'Adoration des Mages. En rĂ©alitĂ©, trois d'entre eux (*) ont Ă©tĂ© reconnus comme l'Ĺ“uvre d'un peintre genevois, Henri Guigues, datĂ©e de 1525[8], et les autres n'ont pas de lien avec Mignard, Ă©tant prĂ©cisĂ© que la "Fuite en Égypte" s'inspire d'un tableau de Nicolas Poussin rĂ©cemment passĂ© au MusĂ©e de Lyon. Sur la porte du tabernacle en bois dorĂ© est sculptĂ© un agneau de Dieu, symbole du Christ, couchĂ© sur une croix Ă  laquelle sont accrochĂ©s sept sceaux.
  • 5e chapelle de la Vierge mourante : elle est entièrement revĂŞtue de boiseries sculptĂ©es par Esprit Grangier et dorĂ©es par Jean Gleize. Au centre du plafond Ă  caissons se trouve une reprĂ©sentation du couronnement de la Vierge. Le tableau du retable par Pierre II Mignard reprĂ©sente L’Annonciation (1709). Sur le panneau latĂ©ral droit se trouve un gisant reprĂ©sentant la Vierge sur son lit de mort avec de part et d'autre deux statues dorĂ©es : Ă  gauche sainte Marguerite tenant une croix et chassant le dragon, et Ă  droite un ange sonnant de la trompette. Le panneau latĂ©ral gauche est occupĂ© en son centre par l'Assomption de la Vierge en bas-relief encadrĂ©e Ă  droite par sainte Marthe avec la tarasque, et Ă  gauche un autre ange sonnant de la trompette.
  • 6e chapelle de Saint-Roch : l'autel, le retable et les lambris latĂ©raux sont dus Ă  Esprit Grangier (1680). Cette chapelle est dĂ©corĂ©e de cinq tableaux anonymes dĂ©crivant les Ă©pisodes de la vie de saint Roch. Une toile reprĂ©sentant le saint en prière orne le retable et les quatre autres sont encastrĂ©es dans les boiseries des panneaux latĂ©raux.

De même, côté sud se trouvent les chapelles suivantes :

  • 1re chapelle : dĂ©diĂ©e Ă  Notre-Dame du Salut. Au-dessus de l'autel se trouve le cĂ©lèbre tableau de Guillaume-Ernest Grève (1636) commandĂ© Ă  ce peintre pour cĂ©lĂ©brer la cessation de la peste en 1636 (inscription dĂ©dicatoire sur la toile). En haut figure la Vierge entourĂ©e d'anges ; en bas les saints patrons de la paroisse : saint Laurent en diacre, saint Roch et sa coquille, et saint Pancrace ; au centre un panorama ancien de la ville de l'Isle avec les remparts et la Sorgue. Sur l'autel se trouve une belle statue de Notre-Dame de Sorguette, patronne des pĂŞcheurs. Les boiseries des panneaux latĂ©raux ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es par Joseph Bernus en 1722 pour le mur de gauche et par SĂ©ri en 1809 pour le mur de droite. Quatre tableaux dĂ©corent ces boiseries : Ă  gauche PrĂ©sentation de la Vierge au temple et Saint CĂ©saire d'Arles, patron de la ville de l'Isle ; Ă  droite La mort de saint Joseph et Sainte Fauste, vierge martyre reconnaissable Ă  la plume de corbeau tenue par l'ange situĂ© au-dessus d'elle[9].
  • 2e chapelle du crucifix, autrefois chapelle de saint Jean-Baptiste : derrière l'autel se trouvait un tableau de saint Jean-Baptiste aujourd'hui disparu et remplacĂ© par un grand crucifix en provenance du couvent des Dames de Sainte Élisabeth, dĂ©truit Ă  la RĂ©volution. Cet autel, dĂ©corĂ© en son centre par une statue de Notre-Dame de Lourdes, est encadrĂ© par deux petites statues : Ă  gauche sainte Anne et Ă  droite saint Jean-Baptiste. Les boiseries latĂ©rales sont de Gilibert avec deux tableaux de Champville : Ă  droite la maison de Zacharie, père de Jean-Baptiste et Ă  gauche Jean-Baptiste prĂŞchant dans le dĂ©sert.
  • 3e chapelle de Saint-Antoine : c'Ă©tait autrefois celle des cardeurs et des tisseurs de laine. Le retable est de Joseph Reboul avec deux magnifiques colonnes torses. Au centre grand tableau anonyme de saint Antoine avec un cochon Ă  ses pieds et l'archange saint Michel. Elle est Ă©galement dĂ©corĂ© des statues en bois non dorĂ© des Quatre Ă©vangĂ©listes : Ă  droite saint Matthieu avec l'ange, saint Marc avec le lion ; Ă  gauche saint Jean avec l'aigle et saint Luc avec le taureau.
  • 4e chapelle : Ă€ cet emplacement se trouvent l'entrĂ©e latĂ©rale de l'Ă©glise et l'accueil. Sous l'arcade est accrochĂ© un triptyque reprĂ©sentant en son centre L'Assomption de la Vierge par Émile Lafon ; Ă  gauche saint Bonaventure et Ă  droite saint Louis d'Anjou appelĂ© Ă©galement saint Louis de Toulouse : ces deux derniers tableaux proviennent de l'ancien couvent des cordeliers.
  • 5e chapelle du Rosaire : au-dessus de l'autel un grand tableau de Philippe Sauvan reprĂ©sente Saint Dominique recevant le rosaire des mains de la sainte Vierge. Ă€ gauche statue en bois dorĂ© du XVIIe siècle reprĂ©sentant la Vierge Ă  l'Enfant. Ă€ droite tableau reprĂ©sentant saint Honorat, fondateur du monastère de LĂ©rins.
  • 6e chapelle des saints CrĂ©pin et CrĂ©pinien, patrons des cordonniers et bourreliers, qui sont au premier plan du retable figurant La prĂ©sentation de JĂ©sus au temple, tableau anonyme de la fin du XVIe siècle[10], et une statue de saint Joseph portant l'enfant JĂ©sus en provenance de Munich (XIXe siècle). Six bas-reliefs en bois sur les panneaux latĂ©raux dĂ©crivent des scènes du martyre des deux saints.

Au revers de la façade, une immense Assomption en forme de gloire en bois sculpté et doré est attribuée à Jean Péru, et forme le pendant du tableau du maître-autel.

En 1850, on eut l'idée malencontreuse de faire décorer d'une fresque la vaste surface, restée nue, qui entoure l'arc triomphal[11] ; le peintre d'Avignon Joseph Lacroix s'acquitta de cette besogne fort contestée depuis lors.

  • L'Assomption de Reynaud Levieux (Rome, 1680)
    L'Assomption de Reynaud Levieux (Rome, 1680)
  • CĂ´tĂ© Ă©vangile, l'orgue de Charles Royer
    Côté évangile, l'orgue de Charles Royer
  • Les 2 orgues de chĹ“ur
    Les 2 orgues de chœur
  • CĂ´tĂ© Ă©pĂ®tre, l'orgue postiche
    Côté épître, l'orgue postiche
  • Gloire en bois sculptĂ© et dorĂ© attribuĂ©e Ă  Jean PĂ©ru
    Gloire en bois sculpté et doré attribuée à Jean Péru

Historique

En 1648, Charles Royer, alors installé à Brignoles, construit un orgue de 12 jeux environ sur un clavier unique.

En 1827, Giovanni Mentasti, auparavant premier ouvrier puis contre-maître chez le lombard Lodovico Piantanida, reconstruit la partie instrumentale en réutilisant le matériel de Royer dont la tuyauterie est tout de même complètement modifiée. Il ajoute un demi-clavier de Récit et une Pédale indépendante, celle de Royer ayant été probablement en tirasse permanente.

Des travaux sont mentionnés en 1838 par Ferron et en 1964 par Deluz.

Une restauration est terminée en 1982 par Jean Deloye d’Audelange et Alain Sals pour la réharmonisation, avec comme but le retour à l’orgue de Mentasti.

Buffet[12] et instrument[13] sont classés au titre des Monuments Historiques, respectivement le 05-12-1908 et le 10-04-1974, tous deux au titre objet.

Description

Le buffet en bois sculpté doit tout à l’influence italienne, historique par l’installation de la papauté dans le Comtat Venaissin : dorure, façade plate constituée uniquement de plates-faces, situation sur le côté gauche du chœur (évangile) avec en pendant sur le côté droit (épître) une façade postiche donc muette.

L’orgue comprend deux claviers, le premier, Grand-Orgue, de 52 notes comprenant 11 jeux, le second, Récit, de 30 notes et 3 jeux, et un pédalier dit : « à l’italienne », de 13 notes et 2 jeux. La console est en fenêtre avec les claviers de Mentasti. Le tirage des jeux est bien sûr entièrement mécanique, ainsi que la traction des notes, suspendue avec abrégé et deux sommiers, le tout de Royer, pour le G.O., à bascules et de Mentasti pour le Récit dont le sommier unique est de Mentasti comme celui de la Pédale. Les caractéristiques sonores sont celles de Mentasti qui a complètement modifié l’alimentation en air (pression) assurée par deux grands soufflets cunéiformes, et la tuyauterie de Royer (tailles, hauteur des bouches).

Composition

I Grand-Orgue II RĂ©cit
52 notes (Ut1 à Fa5 sans Ut#1 & ré#1) 30 notes (Ut3 à Fa5)
Montre 8' Flûte 8’
Prestant 4' Flûte 4’
Flauta in ottava 4’ Voix angélique 8'
Quinte 2’2/3
Doublette 2'
Quinte 1'1/3 PEDALE
Ottava 1’ 13 notes à l’Italienne
Cornetto 4 rangs
Fourniture 2 rangs Contrebasse 16’
Cymbale 2 rangs Bombarde 16’
Trompette 8’ (coupée en basses & dessus)

Les accessoires sont un Tremblant, deux tirasses et un accouplement.

Notes et références

  1. Notice no PA00082048, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Notice no PA00082048, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Souchal 1963, p. 388
  4. Souchal 1963, p. 384
  5. Gaston Duchet-Suchaux et Michel Pastoureau, La Bible et les saints : Guide iconographique, Paris, Flammarion, coll. « Tout l'art », , 360 p. (ISBN 2-08-012256-8), p. 218
  6. D'après l'abbé Jalat (op.cit., p.32), le Conseil de fabrique décida peu avant son arrivée (1844) de faire remplacer les tableaux d'origine par des copies modernes, ce qu'il regrette fort : "ce que nous avons sous les yeux n'est pas supportable"
  7. Notice no PM84000425, base Palissy, ministère français de la Culture
  8. Exposée avec réticence dans le collectif La peinture en Provence au XVIe siècle, catalogue de l'exposition de Marseille (1985), notice no 16, l'assimilation des trois panneaux sur bois au prix-fait de 1525 a été pleinement admise dans une publication postérieure
  9. Sainte Fauste était chargée de faire fuir les corbeaux qui menaçaient les cultures
  10. Collectif La peinture en Provence au XVIe siècle, op.cit., notice no 37
  11. Le programme remis au peintre prétendait obtenir une représentation des " différents patrons sous la protection desquels étaient tous les quartiers du territoire... et tous les prieurés et chapellenies qui sont venus former l'agglomération de l'Isle..." Suit la liste sur deux pages. - Julien Guigue, op. cit., pièce non jointe à l'impression
  12. Notice no PM84000420, base Palissy, ministère français de la Culture
  13. Notice no PM84001155, base Palissy, ministère français de la Culture

Voir aussi

Sources

  • Le Guide Vert Michelin : Provence, pages 253 & 254 (ISBN 978-2-06-713909-1)
  • Orgues en Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur, tome 2, ARCAM chez EDISUD, (ISBN 2-85744-256-4)
  • AbbĂ© Jalat, Monographie de l'Ă©glise paroissiale de l'Isle sur Sorgue, Avignon 1877 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Julien Guigue, L'Ă©glise de l'Isle sur Sorgue, Avignon 1944 (ISBN 978-2-06-713909-1) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • François Souchal, « L'Ă©glise de L'Isle-sur-Sorgue : CXXIe session, Avignon et le Comtat-Venaissin », dans Jean Vallery-Radot, Guy Barruol, Fernand Benoit, Pierre Lavedan, François Souchal et al., Congrès archĂ©ologique de France, Paris, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, , 507 p., p. 377-390 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article.
  • Robert Amiet, Notre Dames des Anges. L'Isle sur Sorgue, Lescuyer, 1983 ; 19p.
  • Dominique Fernandez, Ferrante Ferranti, Notre-Dame-des-Anges, collĂ©giale de L'Isle-sur-la-Sorgue, Office de tourisme de L'Isle-sur-la-Sorgue, 2000 ; 34p.
  • Alain Breton, François Guyonnet, « L'Isle-sur-la-Sorrgue, collĂ©giale Notre-Dame-des-Anges », dans Congrès archĂ©ologique de France. Monuments d'Avignon et du Comtat Venaissin. Empreinte et influence de la papautĂ© (XIVe-XVIIIe siècle). 175e session. 2016, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, Paris, 2018, p. 293-309, (ISBN 978-2-901837-76-3)

Articles connexes

Liens externes

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