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Guillaume-Ernest Grève

Guillaume-Ernest Grève né à Emden en Frise orientale et mort à Avignon le est un peintre d'origine allemande, ayant réalisé toute sa carrière dans la région d'Avignon.

Guillaume - Ernest Grève
Notre-Dame du Suffrage
Église de Malaucène
Naissance
Décès
Période d'activité
Activité
Élève
Guillaume Grève
Lieu de travail
Mouvement
Peintures religieuses

Biographie

Guillaume-Ernest Grève (Wilhelm Ernst Greven) nait à Emden, fils de Guillaume Grève page de la Noble famille des Grève, capitaine de 50 carabinié[1], entre 1575 et 1580[2]. En 1593, il entre dans sa ville natale à l'école de peinture d'un certain Gerryt, dont le patronyme laisse supposer qu'il était d'origine flamande[3].

Arrivée à Avignon

Guillaume-Ernest Grève arrive à Avignon au début des années 1610, sans que l'on sache quel fut son parcours après avoir quitté l'école de Gerryt. Il se lie rapidement d'amitié avec l'architecte François de Royers de la Valfenière, qui sera témoin de son mariage en 1626 et parrain de sa fille unique, Marthe-Pétronille, née en 1631[4].

Par son mariage il acquiert une position sociale aisée, mais se trouve aussi en relation avec le clergé et avec la Légation apostolique. En effet, si sa femme Marie-Madeleine Desmares est fille d'un peintre avignonnais, la famille Desmares compte aussi plusieurs notaires, un chanoine de Saint-Pierre, et un surintendant des travaux au Palais Apostolique, et se trouve alliée aux Delbène, qui compte nombre de juristes réputés.

Il a son atelier place du Palais, face au prestigieux édifice pontifical, dans une maison qu'il loue de ses futurs beaux-parents, et qu'il finira par leur acheter. Au bas de ses tableaux, Grève latinise son prénom en "Guglielmo" ou "Gullielmus[5]", ce qui lui vaudra d’être connu sous le nom de Guilherme par certains de ses contemporains, voire Guillermier sous la Révolution[6].

Travaux avignonnais

Grève signe sa première toile avignonnaise en 1612. Il obtient très rapidement des commandes, et sa réputation va vite s'étendre bien au-delà des seuls États du Pape. Dès 1613, les Capucins de Riez lui commandent un tableau, suivis par les Prêcheurs d'Arles en 1616, puis par l'hôpital Saint-Jacques d'Aix-en-Provence en 1617. Peu après, c'est le Parlement de Provence qui l'emploie à la décoration d'un plafond de son palais.

À la décennie suivante, son activité ne ralentit pas, bien que Grève ait quitté Avignon pour une destination inconnue entre 1621 et 1622[7]. La Valfenière emploie ses talents, et ceux de nombreux autres peintres, lors de l'entrée solennelle de Louis XIII à Avignon, en novembre 1622. Mais les commandes continuent à affluer de Provence, puisqu'à la même date il lui est demandé un retable pour la Collégiale de Six-Fours, d'autres pour Tarascon.

En 1630, il doit sans doute à La Valfenière, qui est alors à Carpentras, la commande de 2 tableaux pour la cathédrale Saint-Siffrein. Il travaille aussi pour divers ordres religieux de Valence.

Parmi ses dernières œuvres, figurent cinq tableaux pour le chœur de la Collégiale Saint-Pierre d'Avignon, alors en cours de réaménagement par La Valfenière (1634), et le tableau votif de la peste de 1636 que firent peindre les Consuls de L'Isle-sur-Sorgue pour l'église paroissiale.

Guillaume-Ernest Grève décéda dans sa maison de la place du Palais le , et fut enterré dans le caveau du chapitre de l'église de la Madeleine.

Très marquée à ses débuts par les "Peintres du Nord" et l'art flamand, puis par l'Italie, la manière de Grève évoluera peu à peu vers une grande simplification voire une sécheresse à laquelle son neveu Guillaume Grève, venu le rejoindre à une date inconnue (peut-être 1626[8]), n'est sans doute pas étranger.

Œuvres conservées

L'historienne Hélène Pichou a publié en 1981 une étude sur Guillaume-Ernest Grève, assortie d'un catalogue généreux. Mais, dans ses notes postérieures léguées à l'Académie de Vaucluse[9], elle a revu quelques attributions au profit d'artistes de son entourage, dont son neveu Guillaume. Reste tout de même un solide corpus, intégralement constitué de tableaux religieux :

  • Ă€ Avignon mĂŞme :
    • CollĂ©giale Saint-Pierre : JĂ©sus donnant les clefs Ă  saint Pierre, 1634 – Quatre docteurs de l'Église latine, idem. – Sainte Famille avec sainte Marguerite et sainte Lucie[10], signĂ©e.
    • CollĂ©giale Saint-Agricol : La descente du Saint-Esprit.
    • Église Saint-Symphorien-les-Carmes : Adoration des Mages (provient de l'Ă©glise voisine des Augustins) – Quatre scènes du Martyre de saint Symphorien (proviennent de la primitive Ă©glise de Saint Symphorien).
    • Ancien Grand SĂ©minaire : La Visitation (signĂ©e datĂ©e 1612) – La PrĂ©sentation au Temple (Id., 1612) – L'Adoration des Mages (deux toiles très diffĂ©rentes).
  • Beaucaire, Ă©glise Saint-Paul : Saint François et saint Louis au pied de la Croix.
  • Grignan, Ă©glise paroissiale : La Transfiguration, toile du maĂ®tre-autel, signĂ©e.
  • Malaucène, Ă©glise paroissiale : Notre Dame du Suffrage.
  • Carpentras, cathĂ©drale Saint-Siffrein : Sainte HĂ©lène remettant le Saint Mors Ă  Constantin.
  • Gordes, Ă©glise paroissiale : deux scènes de la vie de sainte Agathe[11], Sainte Agathe distribuant des aumĂ´nes et Le jugement de sainte Agathe, la seconde signĂ©e datĂ©e 1634.
  • L'Isle-sur-Sorgue : Notre-Dame du Salut, cĂ©lèbre tableau situĂ©e dans la chapelle Ă©ponyme de la CollĂ©giale Notre-Dame-des-Anges reprĂ©sentant en haut la Vierge entourĂ©e d'anges, en bas les saints patrons de la ville (saint Laurent, saint Roch et saint Pancrace) et au centre un panorama de la ville avec les remparts et la Sorgue.
  • Mouriès, Ă©glise paroissiale : Adoration des Mages, rĂ©plique du tableau des Augustins d'Avignon.
  • Six-Fours, collĂ©giale Saint-Pierre-aux-liens : JĂ©sus donnant les clĂ©s Ă  saint Pierre et Les Ă‚mes du Purgatoire.
  • Saint-Gilles, abbatiale : NativitĂ© (provient d'Avignon).
  • Moulins, MusĂ©e de la Visitation : La Visitation, datĂ©e de 1631[12] (provient du couvent des Visitandines de Valence).
Tableaux de G-E Grève provenant de l’ancienne église Saint-Symphorien : scènes du martyre du Saint
  • L'arrestation.
    L'arrestation.
  • En prison.
    En prison.
  • Le jugement.
    Le jugement.
  • Le supplice.
    Le supplice.
Tableaux divers
  • Adoration des Mages, Avignon, Grand SĂ©minaire.
    Adoration des Mages, Avignon, Grand SĂ©minaire.
  • PrĂ©sentation au Temple, Avignon, Grand SĂ©minaire.
    Présentation au Temple, Avignon, Grand Séminaire.
  • La remise du Saint Mors, Carpentras, St Siffrein.
    La remise du Saint Mors, Carpentras, St Siffrein.
Autres tableaux
  • Adoration des Mages, Église de Mouriès.
    Adoration des Mages, Église de Mouriès.
  • Descente du Saint-Esprit, Avignon, Église St Agricol.
    Descente du Saint-Esprit, Avignon, Église St Agricol.
  • La Transfiguration, Église de Grignan.
    La Transfiguration, Église de Grignan.
  • NativitĂ©, Abbatiale de St Gilles.
    Nativité, Abbatiale de St Gilles.

Bibliographie

  • AbbĂ© Henri Requin, Les Guillaume Grève, RĂ©union des SociĂ©tĂ©s des Beaux-Arts des dĂ©partements, 1896, p. 437-450
  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’articleHĂ©lène Pichou, Guillaume-Ernest Grève, peintre d'Avignon, MĂ©moires de l’AcadĂ©mie de Vaucluse, 1981, p. 125-144

Notes et références

  1. Hélène Pichou, Guillaume-Ernest Grève, peintre d'Avignon, Mémoires de l’Académie de Vaucluse, 1981, p. 125-144
  2. Aucun acte d'état civil ne donne sa date de naissance - cette fourchette se déduit de la date de 1593, compte tenu de l'âge auquel on entrait en apprentissage à cette époque. Cf Hélène Pichou, op.cit., note 5
  3. Hélène Pichou, op.cit., note 7
  4. Hélène Pichou, op.cit., p.127
  5. Notice no PM30001243, base Palissy, ministère français de la Culture
  6. Vincent Meynet, Notice historique des tableaux qui se trouvent au musée d’Avignon, Avignon, An X (1802).
  7. Abbé Henri Requin, Les Guillaume Grève, Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements, 1896, p.437-450
  8. C'est la date à partir de laquelle Grève ajoute son second prénom à sa signature - cf Hélène Pichou, op.cit., note 4
  9. Bernard Thomas, Le fonds Hélène Pichou - Inventaire, Mémoires de l’Académie de Vaucluse, 2008, p. 71-78
  10. Sainte Lucie de Syracuse identifiable aux yeux portés sur un plateau
  11. Sainte Agathe de Catane.
  12. Gérard Picaud et Jean Foisselon, Au cœur de la Visitation, éd. Smogy/Musée de la Visitation, 2010 – p. 44-45 (ill.) et 246.
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