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Chaîne de l'Estaque

La chaĂ®ne de l'Estaque ou chaĂ®ne de la Nerthe est un massif de collines de calcaire blanc dans le dĂ©partement français des Bouches-du-RhĂ´ne long de 28 kilomètres environ qui s'Ă©tend de L'Estaque jusqu'Ă  Martigues.

Chaîne de l'Estaque
Localisation de la chaîne de l'Estaque dans le département des Bouches-du-Rhône.
GĂ©ographie
Altitude 278 m, La TĂŞte d'Auguste
Massif Chaîne pyrénéo-provençale
Longueur 28 km
Largeur km
Superficie 224 km2
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
DĂ©partement Bouches-du-RhĂ´ne
GĂ©ologie
Âge Kimméridgien et Oligocène
Roches Calcaires, dolomie et brèches

Elle est le berceau d'une race de chèvre aux cornes originales et imposantes, la chèvre du Rove, qui donne le fromage éponyme, la brousse du Rove.

Toponymie

La chaîne tire son nom du quartier de L'Estaque au nord de Marseille et du hameau de La Nerthe, du mot provençal nerto qui signifie « myrte », arbrisseau à baies dont le massif était couvert.

Elle est parfois appelée chaîne du Rove du nom d'une de ses communes centrales[1].

GĂ©ographie

La chaîne traverse les communes de Marseille, Les Pennes-Mirabeau, Gignac-la-Nerthe, Le Rove, Ensuès-la-Redonne, Carry-le-Rouet, Sausset-les-Pins, Châteauneuf-les-Martigues, Martigues et Port-de-Bouc.

Elle culmine Ă  278 m, Ă  l'est du massif. Elle forme une sorte d'isthme de 8 kilomètres de large environ entre la mer MĂ©diterranĂ©e au sud et l'Ă©tang de Berre au nord.

La façade maritime de la chaîne de l'Estaque forme la côte Bleue aux rivages escarpés et découpés en profondes calanques. La ligne ferroviaire de Miramas à l'Estaque longe la côte accrochée au flanc du massif. La chaîne de l'Estaque abrite également plusieurs carrières de calcaire gris dont deux sont exploitées pour la fabrication de la chaux (Chaux de la Tour à Ensues, Chaux de Provence à la Mède), les autres pour le tout venant et les granulats et autres produits carriers (Lafarge).

Le massif est traversé par deux tunnels ferroviaires : le tunnel de la Nerthe sur la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles et le tunnel des Pennes-Mirabeau sur la LGV Méditerranée. Le canal de Marseille au Rhône traversait également le massif par le tunnel du Rove, jusqu'à un effondrement dans une section de roche plus fragile.

  • Vue du cĂ´tĂ© de MĂ©jean
    Vue du côté de Méjean
  • Vue depuis le port de La Lave Ă  L'Estaque
    Vue depuis le port de La Lave Ă  L'Estaque
  • Vue de la chaĂ®ne de l'Estaque depuis la mer.
    Vue de la chaîne de l'Estaque depuis la mer.

Histoire

La recherche archéologique a été marquée dans la région par Max Escalon de Fonton[2], et plus récemment d'autres chercheurs dont Jean Courtin, Charles Lagrand, Henry de Lumley etc. dans les années 1970 à 1990. D'autres ont pris la relève depuis.

Depuis son apparition dans la région l'homme a laissé des indices de son passage au cours des périodes suivantes[3] :

  • 160 000 ans Ă  1,8 million d'annĂ©es : pas de traces sur le massif, mais on note des traces de foyers et un ancĂŞtre (Bau de l'Aubesier) au nord dans le Vaucluse et Ă  l'est.
  • -160 000 Ă  -27 000 ans : NĂ©andertal laisse des traces dans les mĂŞmes rĂ©gions.
  • -27 000 Ă  -17 000 ans : chasseurs cueilleurs. Habitat palĂ©olithique sur les flancs de collines jouxtant les Riaux, au-dessus de l'Estaque. Les hommes sont artistes Ă  la grotte Cosquer Ă  20 km du massif, la mer s'est retirĂ©e Ă  20 km des cotes actuelles dans un paysage de fjords.
  • -17 000 Ă  -5 700 ans : occupation de falaises et de grottes le long des Riaux (PalĂ©olithique et plus exactement le MagdalĂ©nien, soit entre 17 000 et 10 000 ans av. J.-C.). Le site de Châteauneuf les Martigues donne son nom au Castelnovien (MĂ©solithique) dans la pĂ©riode finale caractĂ©risĂ© par le passage direct du MĂ©solithique au NĂ©olithique. Ce passage direct se fait grâce Ă  l'influence du cardial (cĂ©rĂ©ales cultivĂ©es, animaux domestiques et poterie) au contact de nĂ©olithiques venus de l'extĂ©rieur.
  • 5700 Ă  3500 av. J.-C. : agriculture Ă  Châteauneuf-les-Martigues, cardial, Castelnovien, ChassĂ©en, NĂ©olithique aux Riaux (grotte crispine)
  • 3500 Ă  2200 av. J.-C. : sites de Saint-Pierre, Ponteau (Tumulus) et La Gacharelle[4]. Site de La Couronne, couronnien, puis campaniforme.
  • 2200 Ă  750 av. J.-C. : âge du bronze. Camp de Laure, village de Martigues, muraille du Collet Redon
  • 800 av. J.-C. : âge du fer. La rĂ©gion est occupĂ©e par des tribus Celto-ligures, des Salyens qui fĂ©dèrent plusieurs tribus dont ici des Anatilii (au-delĂ  de Martigues), des Avaticii en deçà et sur une grande partie de la chaĂ®ne (des Kainicatii vers l'Estaque selon[5]) ou mĂŞme peut ĂŞtre des CĂ©nomans dont l'aire est imprĂ©cise. La fondation de Marseille intervient vers 600 av. J.-C., Ă  l'extrĂ©mitĂ© est de la chaĂ®ne alors que les premiers peuplements par les PhocĂ©ens auraient dĂ©butĂ© vers -800 Ă  Martigues. Le nom mĂŞme de ligures aurait Ă©tĂ© donnĂ© par les grecs : Λιγυες Ligues' ou Lygies (« haut perchĂ© »)[6]. Cette pĂ©riode est riche en sites et en oppida et en Ă©vènements : lieux de vie, lieux de pĂŞche, carrières, constructions, destructions. Ces dernières sont liĂ©es entre elles ou Ă  la prĂ©sence de la citĂ© phocĂ©enne puis au passage des troupes romaines. Les relations sont nombreuses et fructueuses mais tendues entre ces trois pĂ´les, les PhocĂ©ens cherchant finalement la protection des Romains par des alliances contre ces Ligures qui les avaient accueillis mais se montrent inquiets de leur expansionnisme.
  • 600 av. J.-C. : L'Arquet.
  • 500 av. J.-C. : oppidum des tamaris.
  • 300 av. J.-C. : oppidum de la Cloche, de Teste-Nègre et du Verduron second âge du fer (la tene), dĂ©truits tous les trois de façon violente mais indĂ©pendante juste avant notre ère soit par les armĂ©es de cĂ©sar, soit lors d'une reprise en main par la citĂ© massaliote.

Les oppida ont été nombreux dans la région : de Saint-Blaise à l'ouest aux nombreux oppida de la région aixoise et en particulier de l'Étoile[7] (Mayans, Baou Roux, Mimet, Saint-Marcel, etc.)

Notes et références

  1. Cette appellation est rare mais elle peut se rencontrer dans des œuvres littéraires et dans des publications scientifiques ou techniques. Exemples Revue archéologique de Narbonnaise, Editions du Centre national de la recherche scientifique, vol. 29-30, 1997, p. 30 et Albin Dumas, Charles Talansier, Jacques Dumas, Max Charles Emmanuel Champion de Nansouty, Le Génie civil, Éditions du Génie Civil et de la Métallurgie Tour Palerme, 1927.
  2. Max Escalon de Fonton, « Les grottes de Riaux, massif de la Nerthe Marseille », Bulletin du muséum d'histoire naturelle de Marseille,‎
  3. Futura, « Pour aller plus loin », sur Futura (consulté le )
  4. « Martigues à visiter (13) | Provence 7 » (consulté le )
  5. « Ensuès-La Redonne jusqu'en », sur mathon.pagesperso-orange.fr (consulté le )
  6. leveto, « Ligures et Gaulois », sur Vous voyez le topo, (consulté le )
  7. « Oppdidums de Marseille et sa région, les Cloches, Tête Nègre, St Marcel... », sur Tourisme Marseille // Carte Interactive & Blog de découverte de Marseille (consulté le )

Voir aussi

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