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Architecture et urbanisme contemporains en Chine

L'architecture et l'urbanisme contemporains en Chine sont issus de la mutation rapide, aprÚs 1976-78, de l'économie de la république populaire de Chine avec le passage d'une économie planifiée à une économie socialiste de marché. Mais la Chine n'a, pour autant, jamais tourné le dos à son identité communiste[1].

Cette mutation touche aussi l'aménagement du territoire chinois dans son ensemble : entre autres, réseaux liés aux transports, aux communications, à l'énergie, à l'eau. Mais cet article n'évoque ces points que de maniÚre marginale. Cela concerne tout autant la participation des habitants, l'éducation, ainsi que l'environnement, qui sont évoqués aussi.

Depuis 1979 jusqu'Ă  la fin des annĂ©es 1990 il a d'abord fallu reloger les populations urbaines, dont l'habitat Ă©tait dĂ©suet et devenu vĂ©tuste au XXe siĂšcle. Les villes se sont hĂ©rissĂ©es d'immeubles de logement pour reloger ces urbains, mais aussi, bientĂŽt, les masses de paysans venus Ă  la ville pour ĂȘtre ouvriers. En effet, l'Ă©norme diffĂ©rence de statut social entre les rĂ©sidents des villes et les innombrables paysans a poussĂ© ces derniers vers les villes, comme un raz-de-marĂ©e, dĂšs la fin de la rĂ©volution culturelle, dĂšs les annĂ©es 1980 : elles ont alimentĂ© en main d'Ɠuvre bon marchĂ© les nouveaux chantiers, les usines. Le pouvoir a dĂ©cidĂ©, ensuite, de limiter l'arrivĂ©e de ces foules de travailleurs en provenance des campagnes. Pour elles, des villes moyennes et des petites villes se sont trĂšs rapidement dĂ©veloppĂ©es sur le modĂšle des grandes villes : des forĂȘts de tours, denses, surtout Ă  partir des annĂ©es 2000.

La concentration de l'initiative, de la conception et du systÚme de production de l'habitat, instituée depuis 1949, a donc permis de réagir dans l'urgence et massivement, mais cela a généré aussi une déferlante de bùtiments résidentiels monotones et sans aucun lien avec l'architecture locale. Néanmoins si la formation des architectes et leurs opportunités varient peu, une nouvelle génération se manifeste avec énergie.

Par ailleurs, l'effort portĂ© sur les grandes villes de la cĂŽte, Zones Économiques SpĂ©ciales,tournĂ©es vers les investisseurs Ă©trangers, a transformĂ© tout le rĂ©seau de communication, les grandes infrastructures, tandis que l'hyper-centre devenait une vitrine Ă  l'interface des deux mondes, occidental et chinois, rutilant de bureaux high-tech. Des projets spectaculaires ont marquĂ© le tournant du millĂ©naire, puis les Jeux olympiques de 2008, l'exposition universelle de 2010 rĂ©alisĂ©s par de trĂšs grandes agences Ă©trangĂšres et des Instituts chinois.

Depuis 2010-2015 de nombreux projets moins spectaculaires, mais fonctionnels voient le jour, et de grands architectes chinois sont contactés par les autorités pour les réaliser.

La reconstruction des campagnes est aussi à l'ordre du jour en 2018-19, coïncidant avec des préoccupations environnementales affichées. Le but restant, toutefois de légitimer des regroupements villageois, et ainsi de récupérer le maximum de terres arables tout en favorisant le remembrement pour industrialiser l'agriculture. Dans ces villages nouveaux, l'implication des populations concernées a été parfois mise en valeur, et pourrait servir de modÚle à l'avenir. L'écologie apparait au cours de ces derniÚres années, avec un impact sur les expérimentations en architecture rurale.

Le projet de nouvelle route de la soie, lancé en 2013, a conduit à de trÚs gros chantiers, certains sur le territoire de la RPC[2].

En 2021, le secteur de l'immobilier, qui est Ă  l'origine d'un quart de la croissance du pays, est violemment touchĂ© par la quasi-faillite d'Evergrande, le numĂ©ro deux du secteur. Cette crise est en partie due Ă  un encadrement plus strict des promoteurs qui, dĂ©sormais, ne peuvent plus vendre un bien immobilier avant de l’avoir construit[3].

Grand ThĂ©Ăątre National (l'ƒuf), isolĂ© par une Ă©tendue d'eau[4]. Paul Andreu, 2001-2007. PĂ©kin.
Grand Théùtre National de Pékin faisant face au Palais de l'Assemblée du Peuple, devant la Place Tian'anmen
Palais de l'Assemblée du Peuple. Pékin. Zhang Bo, architecte, 1959
Vers le Grand Théùtre National depuis le hutong Dongrongxian. Projets de rénovations en cours en 2019

Aperçu sur l'architecture moderne en Chine avant 1978

Banque de la Chine, 1936. Shanghai. Architectes Turner & Palmer et Lu Qianshou

Avant l'arrivée des occidentaux, les chinois bougent peu. L'architecture et la ville restent stable. En 1842, le traité de Nankin détruit cet ordre.

Mais il fallut attendre le dĂ©but du XXe siĂšcle pour que l’architecture puisse ĂȘtre envisagĂ©e, par les Chinois, comme une pratique nĂ©cessairement rĂ©servĂ©e Ă  un corps de mĂ©tier spĂ©cialisĂ© (formĂ© Ă  l’étranger au dĂ©but du XXe siĂšcle) qui rĂ©alisĂšrent des constructions d’un type non-chinois, l’architecture moderne en bĂ©ton, acier et verre. Cependant l'universitĂ© Tongji, ouverte en 1907 avec des mĂ©decins allemands, a pu dispenser une formation en gĂ©nie civil dĂšs 1912.
L’architecture nouvelle est apparue depuis le point de vue occidental, celui du « style Beaux-Arts » en vogue jusqu'au mouvement Art DĂ©co (1910-30), avec des ornements de style chinois et exotique. L'ensemble conservĂ© du Bund de Shanghai tĂ©moigne de cette Ă©poque. Le mouvement moderne, des annĂ©es 1920, pĂ©nĂštre en Chine aprĂšs 1930. Certains architectes, les premiers historiens chinois de l'architecture, se sont penchĂ©s avec intĂ©rĂȘt sur leur propre patrimoine dĂšs les annĂ©es 1930, dans un mouvement culturel proche de l'École de Lingnan en peinture, et ont pu tĂ©moigner des monuments disparus pendant la guerre en enseignant eux-mĂȘmes l’architecture ensuite[5]. Ce furent le cas de Liang Sicheng et de son Ă©pouse, Lin Huiyin[6] dont les travaux et l'enseignement ont eu un Ă©cho jusqu'Ă  aujourd'hui.

En effet, si l'introduction de matĂ©riaux et de procĂ©dĂ©s nouveaux a eu un impact sur la construction Ă  grande Ă©chelle, la permanence de formes hĂ©ritĂ©es qui signalent un bĂątiment chinois aura trĂšs souvent comptĂ© dans la crĂ©ation architecturale chinoise au XXe siĂšcle. Mais la volontĂ© de s'arracher Ă  l'humiliation imposĂ©e par les Occidentaux va conduire Ă  prendre les mĂȘmes rĂ©fĂ©rences « modernes », « civilisĂ©es ». Il y a donc eu des architectes chinois pour utiliser des Ă©lĂ©ments du vocabulaire du classicisme ou des Ă©clectismes « Beaux Arts » jusqu'au style stalinien. De mĂȘme plusieurs vont pratiquer le style Art dĂ©co. Mais trĂšs peu d'entre eux se placeront dans la voie du mouvement moderne du Bauhaus.

Par ailleurs quelques exemples sortent de l'ordinaire. Comme lorsque des architectes des annĂ©es 1960 se tournent vers les pratiques populaires traditionnelles pour gagner en efficacitĂ©. Il s'agissait de bĂątir dans l'urgence des villages d'ouvriers sur des champs pĂ©trolifĂšres. On a fait dire aux architectes concernĂ©s en 1966 : « l'architecte doit parfaitement connaĂźtre le site et utiliser des matĂ©riaux locaux [
] Il faut collecter des informations de premiĂšre main afin de pouvoir adapter les savoirs locaux tout en les enrichissant. » Ce discours caractĂ©ristique des annĂ©es maoĂŻstes est nĂ©anmoins bien ancrĂ© dans une certaine tradition de comportement exemplaire en Chine, jusqu'Ă  aujourd'hui.

Rénovations de quartiers anciens, années 1980-90. Patrimoine

Ruelle de type lilong: Ă  Dongting, rue Poyang, Hankou, Wuhan, 2012
Ruelle fermée type lilong, Dongting village , district de Wuchang, Wuhan, 2016
Un lilong refait Ă  neuf, quartier Xintiandi, Shanghai 2006

Comme le signale MichĂšle Pirazzoli-T'Serstevens[7] « Les chinois n'ont jamais placĂ© leur passion d'Ă©ternel dans le monument lui-mĂȘme mais dans les idĂ©es qui ont prĂ©sidĂ© Ă  son ordonnancement. ». Ainsi la plus grande partie du bĂąti ancien a disparu depuis les annĂ©es 1980 et plus encore depuis les annĂ©es 2000. Quant aux lilong prĂ©servĂ©s ou reconstruits, il ne faut pas oublier que ce sont des constructions rĂ©alisĂ©es dans les concessions, en gĂ©nĂ©ral depuis le dĂ©but du XXe siĂšcle jusqu'en 1949, et imprĂ©gnĂ©es de procĂ©dĂ©s et concepts occidentaux, ce qui n'est pas le cas des hutong, de conception traditionnelle chinoise.

La rĂ©novation des anciens quartiers, en Chine, reste trĂšs limitĂ©e, mais, aprĂšs la dĂ©cision de 1987 et dans les annĂ©es qui ont suivi, certains projets ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, en particulier Ă  PĂ©kin, dans la ville chinoise[8]. La reconstruction ne s'y fait pas nĂ©cessairement Ă  l'identique. Des hutong, avec leurs cours traditionnelles ont Ă©tĂ© ainsi reconstruits avec des variantes par rapport aux originaux, Ă  proximitĂ© de l'OpĂ©ra et du Parlement. L'expĂ©rience du ju'er hutong (architecte Wu Liangyong) recomposait le hutong en le modernisant, sur 1 Ă  3 Ă©tages sur cour et toits en pente de diffĂ©rentes hauteurs[9]. On y a adoptĂ© le gris pour les murs, et conservĂ©, parfois quelques signes comme le toit incurvĂ©, la couleur rouge pour les fenĂȘtres et les balustrades. Les habitants, pauvres, aspiraient au minimum Ă  l'eau courante, une cuisine privĂ©e et surtout des toilettes. Ils rĂ©sidaient depuis longtemps, voire plusieurs gĂ©nĂ©rations et Ă©taient employĂ©s Ă  proximitĂ©. Les hutong anciens Ă©taient, alors, trĂšs largement sur-occupĂ©s. Le coĂ»t trĂšs Ă©levĂ© des restaurations (en particulier les ju'er hutong) fait que 80% anciens habitants ont Ă©tĂ© dans l'incapacitĂ© d'acheter les nouveaux appartements. On y passait de 5,2 m2 par habitant Ă  12,4 m2. La relocalisation massive des autres posa alors de trĂšs nombreux problĂšmes[10].

Quelques vieux quartiers restent en dĂ©shĂ©rence en 2020, dans des villes qui prĂ©sentent, par ailleurs, des aspects florissants oĂč d'anciens quartiers de l'Ă©poque des concessions ont Ă©tĂ© soigneusement restaurĂ©s, comme Ă  Wuhan. Les anciens villages, englobĂ©s par l'extension des villes, se sont vu autorisĂ©s Ă  augmenter la taille des constructions de sept Ă©tages, ce qui a produit des espaces hyper-denses aux ruelles obscures (Tangxia, Tianhe District, Guangzhou, Guangdong). L'amĂ©lioration de l'existant devient un mot d'ordre pour certains architectes indĂ©pendants.

Le patrimoine : Les restaurations rĂ©alisĂ©es Ă  la perfection pour la protection du patrimoine depuis 1982[N 1] restent rares au regard de l'Ă©tendue du territoire. Elles ont Ă©tĂ© obtenues de longue lutte contre l'ignorance et les profits immĂ©diats. Cette protection du patrimoine arrive bien tard. Pendant une centaine d'annĂ©es l'ennemi a Ă©tĂ© la tradition : de nombreuses villes ont Ă©tĂ©, ainsi, rasĂ©es pour ĂȘtre rebĂąties Ă  neuf selon les critĂšres du bien-ĂȘtre moderne. On en est venu, parfois, Ă  devoir rĂ©inventer un patrimoine disparu, comme la rue Liulichang, la rue des antiquaires Ă  PĂ©kin, totalement refaite dans les annĂ©es 1990, ou le centre-ville de Shanghai, rasĂ©, puis reconstruit, pour faire « ville chinoise »[11].

Avec la modernisation des années 1990, c'est une vague de destruction massive qui s'est alors abattue sur tous les bùtiments anciens, dÚs lors qu'ils n'étaient pas exceptionnels[12].

Planification urbaine, 1978-2010 : les métropoles majeures du littoral

Urbanisation

  • Shenzhen Convention and Exhibition Center (en), Shenzhen. Gerkan, Marg and Partners, (-2004)Point de vue, 2007
    Shenzhen Convention and Exhibition Center (en), Shenzhen. Gerkan, Marg and Partners, (-2004)
    Point de vue, 2007
  • Civic Center (Shenzhen) (en) (la Vague bleue) John M.Y. Lee / Michael Timchula Architects, 1998-2004Point de vue, 2018
    Civic Center (Shenzhen) (en) (la Vague bleue) John M.Y. Lee / Michael Timchula Architects, 1998-2004
    Point de vue, 2018
  • Urbanisation dense, architecture de grande hauteur. Voies rapides. LGV PĂ©kin - Canton, 2 298 km Ă  300 km/h (ici prĂšs de Zhengzhou)Ligne ouverte en janvier 2013
    Urbanisation dense, architecture de grande hauteur. Voies rapides. LGV PĂ©kin - Canton, 2 298 km Ă  300 km/h (ici prĂšs de Zhengzhou)
    Ligne ouverte en janvier 2013
  • Urbanisation typique de zones rĂ©sidentielles, ici en Chine du nord-est en 2016
    Urbanisation typique de zones résidentielles, ici en Chine du nord-est en 2016

Logements

Depuis un mouvement lancĂ© en 1976, relayĂ© dans les annĂ©es 1980 par des traductions et des articles de rĂ©flexion sur le postmodernisme[13], mais au maximum de sa puissance au cours des annĂ©es 1990, de nouvelles gĂ©nĂ©rations d'architectes prennent la relĂšve (sur fond d’opposition aux pionniers des annĂ©es 1950-70, au style grandiloquent[14]) et participent Ă  l’invention d’une mĂ©thode postmoderne d’architecture. La production de bĂątiments d'habitation verticaux, car les plus Ă©conomes de l'emprise au sol, de styles hybrides, mĂȘlant parfois quelques rĂ©fĂ©rences chinoises ou autres aux structures occidentales, doit se faire Ă  trĂšs vive allure et Ă  trĂšs grande Ă©chelle dans toutes les villes. Le rĂ©sultat de ce modĂšle, appliquĂ© depuis 1980 jusqu'en 2020, semble rĂ©aliser le Plan Voisin de Le Corbusier, imaginĂ© en 1922-25 pour Paris, alors qu'il est Ă©tendu Ă  l'Ă©chelle de toutes les villes d'un pays immense, et sans espaces verts ni citĂ©s-jardins pĂ©riphĂ©riques.

L'une des caractéristiques les plus notables de l'urbanisation en Chine depuis la fin des années 1990 est la montée d'une classe moyenne urbaine[15], néanmoins les profits envisagés ont entrainé une surproduction de logements qui ne trouvent pas preneurs. Car on a trop misé sur cette classe moyenne, sans penser aux milieux plus modestes et aux nouveaux immigrants venus des campagnes qui ne peuvent pas se payer des appartements plus ou moins luxueux pour leur budget.

La frénésie de construction de logements s'est poursuivie jusqu'en 2015, entrainant une multitude d'invendus. Le taux d'invendus continuerait de baisser en 2018, selon l'agence Chine Nouvelle[16].

Architecture contemporaine : planification et investissements

Dans le cadre de l'ouverture de la Chine vers une « Ă©conomie socialiste de marchĂ© », qui s'est mise peu Ă  peu en place Ă  partir de 1978 avec Deng Xiaoping, la planification a d'abord eu pour objectif la recherche de l'efficacitĂ©, afin de favoriser la croissance de celle qui va devenir l'« usine du monde », notamment par la valorisation du foncier[17]. « À la fois instrument et ressource, le foncier est au centre de toutes les tensions, [...] l'envers des rĂ©formes chinoises : mĂ©lange des genres, corruption et spĂ©culation. »[18]. En octobre 1992 le ministre de la Construction fonde la croissance sur la vente des droits d'utilisation du sol, et cela bien que l'abolition de la propriĂ©tĂ© privĂ©e fonciĂšre ait Ă©tĂ© inscrite dans la constitution de la RPC en 1950. Aux multinationales on va quasiment offrir gratuitement leur lieux d'implantation.

Le pouvoir mise alors sur les mĂ©tropoles de la cĂŽte, futurs moteurs de croissance. La Chine centrale et occidentale, les zones rurales ne sont pas au programme - Ă  ceci prĂšs que les masses rurales vont ĂȘtre appelĂ©es Ă  fournir une main d'Ɠuvre bon marchĂ© sur les nouveaux chantiers. Cet afflux de paysans-migrants, "population flottante", est motivĂ© par la trĂšs grande diffĂ©rence entre le statut et le salaire de l'ouvrier des villes et celui des paysans[19]. Le "coup d'envoi" est donnĂ© avec la crĂ©ation des ports de Shenzhen, Zhuhai, Shantou et Xiamen en « zones Ă©conomiques spĂ©ciales » depuis 1980 avec la ConfĂ©rence nationale sur la planification urbaine, et le SixiĂšme plan quinquennal (1981–1985). La zone Ă©conomique de Pudong est crĂ©Ă©e en 1990[20]. C'est la premiĂšre New Area (zone nouvelle) d'une longue liste de villes nouvelles au statut Ă©conomique favorable et soutenues par le gouvernement central. C'est aussi alors que se dĂ©veloppe l'axe Est-Ouest du fleuve Yang-TsĂ© qui dĂ©veloppe, depuis Chengdu jusqu'Ă  Shanghai. Dans les annĂ©es 2000 c'est le tour de l'axe de communication terrestre qui relie PĂ©kin-Tianjin Ă  Zhengzhou et Xi'an, au dĂ©but de la route (terrestre) de la soie[21].

Le développement dans la zone économique du delta de la RiviÚre des perles a grandement bénéficié de l'afflux de capitaux et de connaissances commerciales en provenance de Hong Kong. Mais les relations étroites et parfois les tensions entre Hong Kong, la région, et la Chine continentale en général, sont également devenues un sujet brûlant depuis 2008[22].

Au cours de l'Úre Deng Xiaoping, les villes sont devenues des lieux de contestation. Les manifestations de la place Tian'anmen, en 1989, dénonçaient la corruption et demandaient des réformes politiques et démocratiques. Le pouvoir a opté pour plus de répression. Néanmoins il a, d'abord, orienté les investissements vers les villes et les transports entre les villes. Celles-ci disposent d'une plus grande part de leurs revenus : Shanghai versait en 1981 plus de 90% de ses revenus, en 1995 elle en conservait déjà 33%[23]. Par ailleurs, tout est fait pour les investisseurs privés : l'échelle du nouveau parcellaire à urbaniser, en particulier.

Une nouvelle gestion des projets de construction urbaine

Entre 1979 et 1988 la superficie totale construite représente 1,24 milliard de m2[24]. Ce processus, qui s'est poursuivit, aboutit au fait qu'en 2019, 700 millions de chinois vivent dans les villes, contre moins de 200 millions dans les années 1980. Ils seront plus d'un milliard dans 10 ans. Tout semble avoir été construit dans les trente derniÚres années. Les déménagements sont trÚs fréquents, tous les dix ans pour beaucoup[25].

RĂ©seaux

Gare de Beijing nan (PĂ©kin Sud) pour TGV. Mise en service 2008[26]
TroisiÚme terminal, aéroport de Pékin. Foster & Partners. 2004-2008[27]
La foule en période de Chunyun, à la gare de Shenzhen-Nord (2007-2011)
Pont suspendu de Zhongxian Changjiang, sur le Yangtze. Chongqing. H 134 m. Envergure 460 m. 2012

Au cours des années 90 il y a donc eu diffusion du développement, à travers la création des nouvelles zones du type Pudong, qui essaiment autour des grands centres de la cÎte, il y a des délocalisations le long des grands axes que l'on met en place, tandis que se généralise dans les villes une trÚs grande violence à l'égard de ceux qui sont destitués de leurs entreprises publiques, abandonnées du pouvoir, non rentables. Et les chinois bougent, alors, énormément.
Les grands projets urbains depuis les annĂ©es 2000 produisent l'effet d'une vĂ©ritable rĂ©volution urbaine et le prĂ©lĂšvement des impĂŽts et des taxes diverses sur l'immobilier permet de financer le dĂ©veloppement des rĂ©seaux, Ă  grande Ă©chelle et trĂšs rapidement[28]. Le long de ces grands axes, les projets de logements et de bureaux, de centres commerciaux et d'usines donnent l’occasion aux agences des architectes d'État de crĂ©er une architecture efficace. Les grands travaux de gĂ©nie-civil accompagnent le travail des architectes dans le dĂ©veloppement des rĂ©seaux : les rĂ©seaux de transport, les ponts, les tunnels et les gares Ă©blouissantes dans leurs surfaces parfaitement lisses, le rĂ©seau Ă©lectrique, les centrales et les barrages, le barrage des Trois-Gorges (1994-mise en service 2006-2009) en particulier, les rĂ©seaux d’adduction d’eau et d’assainissement, les ports, dont Shanghai, le plus grand port du monde[29], et les aĂ©roports, comme le terminal III de l’aĂ©roport international de PĂ©kin (mise en service 2008), le rĂ©seau de tĂ©lĂ©communication


Bureaux et parcs industriels

Shenzhen ayant Ă©tĂ© la premiĂšre touchĂ©e, Pudong reste peut-ĂȘtre, en 2020, « ‘’La’’ » citĂ© hypermoderne de Chine avec une colossale accumulation de tours. La liste des plus hauts immeubles de Shenzhen ne cesse de s'allonger pour des bureaux et des appartements de luxe. Cela donne aux centres-villes des mĂ©gapoles des silhouettes de "science-fiction", une super-modernitĂ© hĂ©roĂŻque hors-sol. Avec cela, la diffĂ©renciation radicale des espaces se met en place, une « hĂ©tĂ©rotopie » violente oĂč ces tours de bureaux constituent un monde Ă  part, aspirĂ© dans les hauteurs par leurs batteries d'ascenseurs[30].

Le déplacement des usines et des centrales électriques, au charbon, hors des villes trouve sa contre-partie avec l'implantation de parcs industriels non polluants dans les périphéries. Bien desservies par les moyens de communication et, pour celles qui sont choyées, comme l'informatique, on leur trouve une place dans des zones arborées avec des bùtiments de taille modeste. C'est le cas du parc informatique de Dalian. Cependant ces entreprises sont amenées, elles aussi, à se déplacer.

Musées

Musée de Shanghai. Xing Tonghe, de l'institut Xiandai Architectural Design Group, Shanghai. 1992-1996.
Mise en lumiĂšre, 2006

Des ouvrages de prestige ornent les grandes villes, dans ces années 1980-2010 : Pour l'Exposition universelle de 2010 la Chine venait de construire 150 nouveaux musées[31]. Les musées et leurs annexes ont été, alors, l'occasion d'une mise à distance des solutions architecturales conventionnelles, d'avant l'ouverture. En effet la vague de traductions concernant le postmodernisme (Charles Jencks, Robert Venturi, Paul Goldberger), à partir de 1980, a pu alimenter la recherche d'une nouvelle forme nationale, distincte de la formule hégémonique qui attachait l'architecture à la politique, avec des plans conventionnels, de type universitaire. Le musée du Shaanxi (1991), de Zhang Jinqiu, est une parfaite illustration de l'ancienne tendance qui dérivait de la forme nationale. Par contre, le célÚbre musée de Shanghai inauguré en 1996, est clairement postmoderne. Il introduit une rationalité on ne peut plus moderne, avec un hall central - puits de lumiÚre - autour duquel sont organisés les espaces d'exposition, tout en faisant référence à une forme antique symbole de souveraineté, le tripode ding[32]. Quant à Ieoh Ming Pei, il s'inspire, pour l'HÎtel des Monts Parfumés (1978-1982), de la maison à cour et du jardin chinois traditionnels. Le bùtiment, dont le hall est couvert par une structure triangulée métallique pratique l'hybridation d'un plan étranger et de l'architecture traditionnelle[33]. Pour le musée de Suzhou (2002-2008), une composition classique faite de multiples espaces centrés sur des jardins et des cours, il fait à nouveau appel à la structure triangulée métallique qui lui permet d'offrir des éclairages zénithaux ponctuels à l'intérieur du musée et d'associer la pente des toits et les murs blancs de l'architecture vernaculaire à la technologie moderne[34].

En 2019, un bilan fait Ă©tat de 5100 musĂ©es, lorsqu'en 1978 il n'y en avait que 349. Mais un grand nombre d'entre eux sont quasiment vides de collections et de visiteurs. Ceci s'explique par des objectifs fixĂ©s au sommet de l'État, la recherche d'avancement pour des politiciens locaux, et par la rĂ©alitĂ© sur le terrain, oĂč l'on manque cruellement de quoi remplir ces immensitĂ©s, trop vite sorties de terre, sans rĂ©flexion prĂ©alable et parfois sans un personnel formĂ©[35]. CaractĂ©ristique de ce gigantisme, le Chengdu Museum New Building est livrĂ© en 2016 par l'agence Sutherland Hussey Harris, d'Édimbourg (Écosse). Une sculpture Ă©vidĂ©e Ă  la peau dorĂ©e et facettĂ©e (bronze patinĂ©) se pose dans la citĂ© tel un vaisseau spatial. Par contre, la collection, trĂšs riche, d'objets archĂ©ologiques, d'histoire naturelle et de culture populaire est disposĂ©e dans des volumes bien dimensionnĂ©s[36].

Évùnements

Des appels d'offres pour de grands monuments architecturaux vont faire appel, pour l'entrée dans le nouveau millénaire, à des cabinets d'architecture de renom mondial, afin d'accompagner la nouvelle image que veut se donner la Chine de Jiang Zemin (1993-2003), puis Hu Jintao (2003-2013). Les Jeux olympiques de 2008, puis l'exposition universelle de 2010 devant montrer, avec éclat, le nouveau statut de la Chine au plan international. De grands architectes chinois sortent du rang à cette occasion , c'est la nouvelle avant-garde "expérimentatrice" (The "experimental" set).

Objectifs : Jeux olympiques d'été de 2008, et au-delà

Les grands projets de ces annĂ©es lĂ , avec l'objectif des Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 2008, qui se veulent des emblĂšmes de la modernitĂ©, dans toutes les grandes villes de Chine, sont rĂ©alisĂ©s par le biais de concours internationaux. Tous ces Ă©difices emblĂ©matiques ont Ă©tĂ© construits par une agence Ă©trangĂšre associĂ©e Ă  un institut de projets chinois, Ă  l’issue de concours internationaux. Par contre, le centre de gestion des informations des JO, « Digital Beijing », dont le programme ne pouvait ĂȘtre confiĂ© Ă  un prestataire Ă©tranger, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par l'une des premiĂšres agences indĂ©pendantes. Cet architecte, Zhu Pei, nĂ© et diplĂŽmĂ© Ă  PĂ©kin, a obtenu un master Ă  Berkeley en Californie en 1997, a travaillĂ© dans de grandes agences amĂ©ricaines avant de retourner s’installer en Chine lorsque les agences privĂ©es Ă©taient redevenues licites[37]. Outre la forme gĂ©nĂ©rale qui Ă©voque des disques durs et des circuits imprimĂ©s, l'intĂ©rieur se distingue par des sols revĂȘtus d'un plastique translucide renforcĂ© de fibres (FRP), un nouveau substitut au jade pour le dĂ©cor intĂ©rieur. Les images peuvent ĂȘtre et sont projetĂ©es sur le dessous des passages piĂ©tonniers intĂ©rieurs.

Le sens de la prouesse va dominer longtemps sur les autres critĂšres de sĂ©lection. L'effet sensationnel, « jamais vu », sur l'Ă©chelle, sur l'enveloppe ou sur la composition frappe l'Ɠil instantanĂ©ment dans tous les cas. Les effets d'Ă©clairage nocturne, spectaculaires, incitent Ă  la vie nocturne, signe de « modernitĂ© », de « dĂ©pense », de luxe. Les monuments architecturaux non-standards, des annĂ©es 2009-2014 vont poursuivre l'idĂ©al de cette premiĂšre gĂ©nĂ©ration de bĂątiments d'exception. En 2016, le Chengdu Museum New Building, de l'agence Sutherland Hussey Harris[36], en 2017, la bibliothĂšque de Tianjin Binhai (MRVD), et en 2019, le Tianjin CTF Finance Centre (Skidmore, Owings and Merrill), de 530 m. de haut, continuent la sĂ©rie.

Projets atypiques des années 2000-2008. Patrimoine

Musée d'histoire de Ningbo. Wang Shu[N 2] et LU Wenyu. 2008. Détail : en parement, remploi de matériaux de démolition du site

À cĂŽtĂ© de l'architecture produite massivement quelques projets issus de cabinets indĂ©pendants conduisent Ă  une architecture raffinĂ©e, parfois ‘’vernaculaire moderne’’, parfois d’un ‘’purisme critique’’ clair et efficace, celle de Wang Shu, Liu Jiakun, Zhang Lei et Urbanus. Wang Shu appartient Ă  une tendance qui progresse parmi les jeunes gĂ©nĂ©rations d'architectes chinois et qui consiste en un engagement, tant Ă  respecter les populations que l'histoire du lieu, le contexte architectural et naturel du lieu d'intervention, mais aussi les matĂ©riaux et les dispositifs constructifs locaux. C'est cette dĂ©marche et la qualitĂ© du rĂ©sultat qui lui ont valu le Pritzker Prize en 2012[43].

Au sein des universitĂ©s, des centres de recherche se sont mis alors en place, sur les quartiers anciens, comme Ă  l'universitĂ© Tongji, avec les professeurs Ruan Yisan, Zhou Jian, Shao Yong, Zhang Kai au travers des studios et des Ă©quipes qu’ils animent[44].

Quelques bĂątiments d’exception (voir la galerie ci-dessus) ont Ă©tĂ© commanditĂ©s sur concours Ă  des bureaux d’architecture de renom international Ă  l’occasion du passage au deuxiĂšme millĂ©naire et des Jeux olympiques de 2008. Les centres-villes rivalisent ainsi pour offrir une image dĂ©sirable Ă  l'implantation de grandes compagnies internationales et aux nouveaux cerveaux produits par les grandes Ă©coles chinoises et mondiales.

L'accueil du parc de la vallée de Jiuzhaigou intÚgre quelques motifs de
la région, d'architecture tibétaine. 2006

Avec cette nouvelle image d’une Chine rĂ©solument moderne, les Chinois se transforment en touristes, dans la dĂ©ferlante touristique mondiale. Il se montrent passionnĂ©s (et consommateurs) de leur propre pays. Pour eux, certaines villes Ă  haute valeur attractive sur le plan touristique, ont Ă©tĂ© prĂ©servĂ©es, et aujourd'hui cette mise en valeur du patrimoine se poursuit. On n'y mĂ©nage pas les reconstructions Ă  neuf, les imitations, et la couleur. Le village de Shuzheng dans la vallĂ©e de Jiuzhaigou est caractĂ©ristique, de ce point de vue, et un objet de rĂ©flexion certain.

Les quelques reconstructions dans un style pseudo-ancien et les musĂ©es flambant neufs accompagnent cette industrie du tourisme en pleine expansion. Pour l'accueil de ces foules de touristes partis Ă  la dĂ©couverte des paysages millĂ©naires ou des activitĂ©s ludiques et sportives dans des parcs Ă  thĂšme rutilants, des reconstitutions les plus diverses, l’architecture tient une place importante avec un effet pour le moins complexe sur l'imaginaire du visiteur[45].

Ville et paysage

Face Nord dans le Pingan International Finance Center avec vue sur le Civic center. Shenzhen. 2017

L'exemple de Shenzhen et de son Civic center, dont la place est couverte de verdure plantĂ©e sur la dalle qui couvre le centre commercial, est emblĂ©matique du dĂ©sir de nature au cƓur mĂȘme de la ville. Toute une scĂ©nographie a Ă©tĂ© mise en place[N 3]afin de privilĂ©gier certains points-de-vue qui donnent l'illusion sĂ©curisante d'un paysage naturel en plein centre-ville. Une vaste perspective a Ă©tĂ© dĂ©gagĂ©e en fonction d'une faible colline arborĂ©e (Lianhuashan Park) qui fait Ă©cran au reste de la ville. DerriĂšre cette colline, deux sommets verdoyants (les Mission Hills) viennent clore la perspective encadrant la vallĂ©e qui les sĂ©pare Ă  l'horizon - en fait Ă  25 km, mais l'urbanisation est partout, autour et au-delĂ  (Dongguan). L'ensemble se rĂ©vĂšle, soit depuis la place centrale vers la colline, soit depuis Lianhuashan Park, avec vue dans l'autre sens qui procĂšde d'un effet similaire en direction du parc zoologique de Hong-Kong, soit, enfin, du haut de la tour du Pingan International Finance Center (2017) Ă , environ, 590 mĂštres[46]. Il va sans dire que le reste de la ville dispose de beaucoup moins d'espaces vert, voire d'aucun, un signe d'inĂ©galitĂ©s caractĂ©risĂ©[47]. En 2020, Shenzhen est dotĂ©e de 942 parcs avec un taux de couverture vĂ©gĂ©tale des zones bĂąties qui dĂ©passe les 40%[48].

Un paysage purement architectural sort aussi de terre, sur cette période, c'est le paysage futuriste qu'offre, par exemple le quartier Lujiazui, à Pudong, face au Bund, pour les touristes en bateau sur le fleuve. Toutes les grandes villes de la cÎte se payent le luxe de tels panoramas.

Par ailleurs, une nouvelle conscience d'appartenir Ă  une Ă©lite internationale se manifeste dans des rĂ©alisations prestigieuses, reflets de l’économie de marchĂ© et du libĂ©ralisme[49]. La multiplication, dans le centre des grandes villes, de points de vue offrant un panorama sur des bĂątiments hors normes, blobs, volumes dĂ©construits, "vaisseaux spatiaux" posĂ©s dans un dĂ©cor vĂ©gĂ©talisĂ© et entourĂ© de tours cristallines, tout cela correspond Ă  l'image d'une Chine idĂ©ale et centre du monde. D'ailleurs, la nuit cet univers architectural illuminĂ© se transforme en Ă©pure d'image numĂ©rique hors du temps, quasi irrĂ©elle. Image de fĂȘte foraine, lieu idĂ©al pour un selfie[46].

Spectacle de lumiĂšre au centre de Shenzhen. Mai 2019

Architectes

Formations

Les grandes Ă©coles d'État d'architecture sont, encore en 2019 : le Harbin Institute of Technology -- School of Architecture[N 4] et le Xi'an University of Architecture & Technology (XAUAT)[N 5]. Il y a encore six autres Ă©coles de ce type.

L'universitĂ© Tongji dispense un enseignement en architecture et urbanisme[50] ainsi qu'en ingĂ©nierie[51] des plus rĂ©putĂ©s. En 1999, l'IFCIM (Institut franco-chinois d’ingĂ©nierie et de management) a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par l'École nationale des ponts et chaussĂ©es, l'universitĂ© Tongji et Paris Tech.

La premiÚre école privée a été fondée en 1993-94 : l'Atelier FCJZ[52], un atelier de pratique architecturale[53].

Instituts de projet

Depuis les annĂ©es 1950 et jusqu'aux annĂ©es 90, le systĂšme de production de l'habitat, des Ă©coles, des bĂątiments publics en gĂ©nĂ©ral, rĂ©alisĂ©s par les Instituts de projet, crĂ©Ă©s dans les rĂ©gions, les villes ou auprĂšs d’un ministĂšre, ne permettait pas l'implication des architectes et ingĂ©nieurs dans une vision globale du projet sur lequel ils travaillaient. En rendant leur participation anonyme ils ne les responsabilisaient pas : « l’élaboration d’un projet pouvait faire l’objet de concours d’idĂ©es Ă  l’intĂ©rieur d’un institut. En gĂ©nĂ©ral, le projet retenu Ă©tait un compromis, une « synthĂšse » des idĂ©es de plusieurs architectes, et devenait le projet final Ă  rĂ©aliser. » [54]. Les universitĂ©s intĂ©grĂšrent des instituts de projets, associant dans un mĂȘme lieu enseignement, recherche et pratique professionnelle. Ce n'est qu'Ă  la fin des annĂ©es 90 qu'un concours national permet de distinguer certains professionnels ayant quelques annĂ©es d'expĂ©rience par le titre d’architecte ou urbaniste en chef ou de rang 1, qui les autorise Ă  signer un plan.

Dans ce contexte, les grands architectes dirigeants de ces Instituts n'ont pas échappés aux débats sur l'architecture post-moderne dans les années 90. Xing Tonghe - au sein du Shanghai Xian Dai Architectural Design (Group) - et son musée de Shanghai en est un exemple. Bu Zhengwei (1939-), architecte en chef du China National Real Estate Development Group Corporation défend alors l'idée que c'est la culture de l'architecte qui fait la bonne architecture. Recourir à des critÚres expressifs comme le « romantisme », l'« élégance », la « simplicité » ou l'« expression sauvage » vont, selon ce grand dirigeant, dans le sens d'une expression personnelle de l'architecte. Il a réalisé en 1994 une Maison d'activités culturelles dans le parc de Rendinghu, à Beijing. Son Institut fondé en 1981, a produit, entre 1986 et 1995, une moyenne de 12 millions de m2/an, et parfois jusqu'à 21 millions m2/an[55].

Fin des années 90, la diversité s'installe

« Qui construit les nouvelles mĂ©gapoles aujourd’hui en Chine ? Les architectes « commerciaux »? Les instituts de design officiels, employant souvent plusieurs centaines d’architectes ? Les grandes agences Ă©trangĂšres ? [
] Mais certainement pas les architectes expĂ©rimentaux, » qui ne peuvent y intervenir qu’à la marge[56].

Entre les trĂšs grosses agences, du type Instituts et les architectes qui travaillent autour d'une toute petite Ă©quipe, il existe en effet de telles diffĂ©rences que l'on peut en distinguer cinq types[57]. Les instituts d'architecture et d'urbanisme (de quelques centaines Ă  plusieurs milliers d’employĂ©s, ils sont pour la plupart d’origine publique : autoritĂ©s locales et universitĂ©s. À PĂ©kin : le Beijing Institute of Architectural Design (BIAD[58]), qui peut, Ă©ventuellement, s'adjoindre la collaboration de Paul Andreu[59], et le China Architectural Design and Research Group (CADREG))[60] ; les agences internationales, dites Corporates (SOM, KPF, RTKL, ... avec d’une trentaine Ă  une centaine d'employĂ©s et une forte proportion d’architectes Ă©trangers) ; les grandes stars de l'architecture contemporaine internationale (Zaha Hadid, Rem Koolhaas, Jean Nouvel[61]...) ; les architectes chinois reconnus Ă  l'Ă©tranger (ils interviennent le plus souvent pour des commandes publiques, faute de mieux) ; enfin les petites agences privĂ©es chinoises ou Ă©trangĂšres (trĂšs nombreuses, avec 10 Ă  50 employĂ©s, elles prennent souvent le risque d'avoir fourni un travail qui ne sera finalement pas rĂ©munĂ©rĂ©, le promoteur ayant fait appel Ă  5 ou 6 agences dans cet unique but). Dans les deux derniĂšres catĂ©gories on rencontre de nombreux enseignants dans les universitĂ©s, qui obtiennent la reconnaissance par ce biais.

Agences : de nouvelles générations

DÚs le 18 mai 1996[62], des critiques, des architectes et des écrivains, réunis à Guangzhou, soulignent la situation chaotique des grandes villes, la confusion des valeurs, tout ce qui fait perdre leurs repÚres aux habitants. Cette réunion va donner lieu à des essais, de la part de cette nouvelle génération expérimentale, pour chercher des solutions. C'est aussi en 1996-97 que l'agence de Rem Koolhaas, OMA, et l'Université d'Harvard étudient l'ensemble des problÚmes posés par le développement du delta de la RiviÚre des perles[63].

En 2002, la Biennale de Venise prime un ensemble baptisĂ© « la Commune », au pied de la Grande Muraille au nord de PĂ©kin. Cet ensemble a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par des promoteurs devenus cĂ©lĂšbres, Pan Shiyi et sa femme Zhang Xin, Ă  la tĂȘte du groupe Soho. Pour ce premier projet ils avaient fait appel Ă  dix architectes asiatiques. L'un des deux architectes chinois Ă©tait Yung Ho Chang, qui construisit la « Split House », forme moderne d’une maison Ă  cour. L'autre est Cui Kai, de l’institut de projet liĂ© auparavant au ministĂšre de la Construction et qui s’appelle dĂ©sormais China Architecture Design & Research Group. Cui Kai a systĂ©matiquement mis en valeur de jeunes architectes auxquels il a su laisser des programmes importants. Dans le mĂȘme temps, un urbaniste, Sun Jiwei, maire adjoint Ă  Qingpu (Shanghai), a confiĂ© plusieurs projets Ă  des agences privĂ©es au dĂ©but des annĂ©es 2000. Enfin la crĂ©ation, en 2005, de la biennale d'architecture de Shenzhen valorise la crĂ©ation des architectes contemporains[64].

Parmi les architectes expĂ©rimentaux chinois reconnus Ă  l'Ă©tranger, l’exposition « Alors, la Chine ? », de 2003, retenait des architectes qui ont continuĂ© une carriĂšre prestigieuse, souvent Ă  l'Ă©tranger. Ils ne trouvent que trop peu d’écho en Chine auprĂšs des promoteurs et des autres maĂźtres d’ouvrages :

  • Amateur Architecture Studio : Wang Shu (de Hangzhou )[65]. Wang Shu et Lu Wenyu ont fondĂ© l'agence en 1997;
  • Atelier FCJZ, Zhang Yonghe[66] ;
  • Agence Feichang Jianzhu, fondĂ© Ă  PĂ©kin par CHANG Yung Ho et ZHU Cai (de Beijing)[67];
  • Agence Deshaus : LIU Yichun, ZHUANG Shen, CHEN Yifeng[68];
  • Agence AZL Architects : ZHANG Lei[69];
  • Agence Urbanus : LIU Xiaodu, MENG Yan, ZHU Pei, WANG Hui [70];
  • DONG Yugan[71], professeur au Peking University's Architecture Research Center;
  • Agence MADA s.p.a.m. : MA Qingyun[72] (de Shanghai);
  • Agence jiakun architects : LIU Jiakun (basĂ© Ă  Chengdu) (en collaboration avec QING Lirong, ou FAN Xiaodong et ZHANG Ziqiang, ou WANG Lun)[73];
  • Agence MAD : MA Yansong , YOSUKE Hayano et DANG Qun[74] ...

L'artiste et architecte Ai Weiwei a réalisé de nombreuses actions avec ces jeunes architectes. Ils bénéficiÚrent du soutien des agences étrangÚres, comme Herzog & de Meuron en 2004-2006[75]. Selon Xiaoli Wei, ils souhaitent revenir à une architecture « formée d'aprÚs une logique fonctionnelle et constructive », dans l'esprit de l'architecture occidentale.

Se faire connaĂźtre

Si plusieurs architectes chinois contemporains ont une visibilitĂ© internationale, avec des expositions nombreuses[76], la plupart d'entre eux ne considĂšrent pas indispensable d'avoir un site Internet[46]. C'est le cas de Wang Shu, premier citoyen chinois, et l'un des plus jeunes architectes au monde Ă  recevoir le Pritzker Prize, en 2012. Les commandes n'arrivent, d'aprĂšs lui, qu'en fonction de la rĂ©putation, si l'on est acceptĂ© ou non en Chine, et de son rĂ©seau. En consĂ©quence, beaucoup se retrouvent souvent otages des caprices du gouvernement, d'objectifs politiques ou d'"incitations". À cet Ă©gard, l'idĂ©e de se promouvoir sur le marchĂ© libre n'est souvent possible que pour ceux qui ont d'autres formes de revenus. Par exemple, en Chine, les architectes expĂ©rimentaux sont Ă©galement professeurs dans les universitĂ©s locales et tiennent leur promotion Ă  des revues acadĂ©miques comme Time + Architecture[77].

La rĂ©activitĂ© est, ici, indispensable. « Tout doit se faire instantanĂ©ment et la planification Ă  long terme n'existe pratiquement pas. Quand un client contacte un architecte, il exige souvent une rĂ©ponse sous quarante-huit heures, avec les premiĂšres Ă©bauches du projet. [78]»

Une toute autre dĂ©marche consiste, en indĂ©pendant, Ă  initier soi-mĂȘme un projet, puis Ă  chercher et trouver le financement. Li Xiaodong s'appuie sur une donation privĂ©e pour son Ă©cole du pont (2009). Il ne participe pas, d'ailleurs, aux concours[79].

Tendances urbaines 2009-2014

Monuments architecturaux non-standards, 2009-2014

Ces objets architecturaux hors du commun peuvent relever de l'"architecture non standard" telle qu'elle était présentée à l'exposition de 2003-2004[80]. Dans ces projets « l'architecture organique » domine, mais elle est accompagnée d'autres solutions fondées sur le calcul que permettent les ordinateurs actuels. Ces formes se détachent de leur contexte, la ville chinoise banale, et semblent sorties des visions d'une "science-fiction". Elles évoquent un univers issu du monde de la "modélisation tridimensionnelle" architecturale, les maquettes numériques et la simulation dans son environnement, qui se fond dans l'imaginaire collectif avec le monde des films de la SF hollywoodienne, de Tron en 1982 à Avatar en 2009. La mise en lumiÚre de ces édifices en renforce le caractÚre d'épure. L'effet de « rendu au trait », propre aux maquettes 3D, étant surligné par des éclairages linéaires ou ponctuels, la nuit[81]. Mais c'est déjà un monde imaginaire qui semble moins au programme, dans la Chine des années 2020.

Ces travaux prestigieux ont nécessité des investissements considérables qui posent problÚme dix ans plus tard [82].

En 2014, le prĂ©sident chinois Xi Jinping dĂ©clare vouloir interdire les architectures « bizarres ou grotesques »[88], allusion probable Ă  l'aspect de ces blobs, images hors normes issues du calcul numĂ©rique, qui font tache dans l'univers urbain banal[53]. Le blob Ă©tait devenu la forme architecturale obligĂ©e des grandes villes, alors qu'elle n'aurait eu de valeur, pour le pouvoir, que d'ĂȘtre exceptionnelle, comme l'"ƒuf" de PĂ©kin (Paul Andreu) qui semble l'horizon du Palais de l'AssemblĂ©e du Peuple[46], au cƓur du pouvoir chinois.

L'architecture de Paul Andreu, reste donc trÚs appréciée en Chine au cours de ces années[N 6].

Dans le mĂȘme sens, le marchĂ© des parcs Ă  thĂšme reste florissant et encouragĂ©. Il pourrait en devenir le plus grand marchĂ© du monde en 2020[89].

« Gated community » chinoise

Avec la gĂ©nĂ©ralisation de cellules familiales trĂšs rĂ©duites et avec la fin des danwei qui liaient les employĂ©s d'une mĂȘme entreprise, les gens ne sont plus forcĂ©s Ă  vivre ensemble. Le statut social, le niveau socio-Ă©conomique liĂ©s Ă  l'accroissement des inĂ©galitĂ©s, ainsi que le mode de vie sont des critĂšres qui vont favoriser le rapprochement de nouveaux propriĂ©taires dans des citĂ©s fermĂ©es, fengbi shi zhuzai xiaogu, ou plus simplement sous le terme gĂ©nĂ©rique de xiaogu. En 2000 il y en avait dĂ©jĂ  54 000 au Guangdong[90].

En 1988 une rĂ©forme portant sur le « systĂšme de logement axĂ© sur le bien-ĂȘtre »[91] dans les villes, et sur la privatisation, a conduit Ă  l'Ă©mergence de ces communautĂ©s fermĂ©es, au sens oĂč ces ensembles rĂ©sidentiels sont gardĂ©s par divers systĂšmes de surveillance et dont l'accĂšs est conditionnĂ© Ă  l'usage de cartes. Ces quartiers rĂ©sidentiels disposent de tout ce qui peut les rendre autonomes: crĂšches, cliniques, restaurants, magasins de proximitĂ©, Ă©quipements sportifs. Les rĂ©sidences de type shequ sont d'un niveau encore supĂ©rieur, en 2000 : avec, en plus, services de santĂ©, services sociaux et administratifs[92].

Deux types de citĂ©s permettent d'agglomĂ©rer certaines typologies de classes aisĂ©es, ou nettement riches. SOHO New Town Ă  Beijing: ce sont des immeubles de grande taille qui se distinguent par des touches de couleur[93], et qui possĂšdent des espaces multi-fonctionnels, des magasins de marques et des magasins d'art, des restaurants chics et un club parfaitement bien Ă©quipĂ©. Le dĂ©veloppeur a imaginĂ© un mode de vie Ă  l'amĂ©ricaine similaire Ă  celui de SoHo Manhattan. Mais l'autre mode de vie est aussi prĂ©vu, comme avec Purple Jade Villas[94], entiĂšrement coupĂ© du PĂ©kin bruyant, en misant sur des villas de grand luxe, en plein cƓur de PĂ©kin, avec jardin, paons dans le gazon, lac privĂ©[95] ... Ces lieux sont souvent crĂ©Ă©s avec des fonds occidentaux, possĂšdent le style occidental, et mĂȘme des noms occidentaux du type « Orange County », Ă  Beijing, ou « The Fontainebleau Villas », Ă  Shanghai.

Urbanisme et environnement. 2007-2013

Entre 1990 et 2014, l'urbanisation est passĂ©e de 20 % Ă  54,77 %[96] (il est passĂ© Ă  60,6% Ă  la fin de 2019[97]). DĂšs 2004, lors d'une rĂ©union du ComitĂ© central du Parti communiste, l'idĂ©e de la « sociĂ©tĂ© harmonieuse » a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme un nouvel objectif. Reprise en 2010, lors du 11e plan quinquennal, cette idĂ©e se concrĂ©tise non par la consommation croissante de ressources mais par leur utilisation plus efficace, par le dĂ©veloppement des Ă©co-villes Ă  la pĂ©riphĂ©rie des grandes mĂ©tropoles. Mais le modĂšle avortĂ© de Dongtan, qui devait ĂȘtre viable en 2010, n'est plus du tout Ă  l'ordre du jour en 2019. Le projet sino-songapourien de Tianjin est un exemple de ville Ă©cologique fonctionnelle en Chine en 2016[98].

Une politique des clusters consiste à redistribuer de maniÚre moins déséquilibrée le développement, en favorisant des ensembles de villes moyennes à l'intérieur des terres. Comme le fait de mettre l'industrie informatique du cloud en grande partie regroupée dans la province du Guizhou, autour de Guiyang, dans le Sud de la Chine.

En 2007 de trĂšs graves pollutions de la mer Ă©taient produites par les eaux usĂ©es et les dĂ©chets en provenance des activitĂ©s de la zone Ă©conomique spĂ©ciale de Xiamen[99]. Elles ont entrainĂ© des manifestations gĂ©antes[100]. La contestation publique s'Ă©tait auparavant manifeste dĂšs les annĂ©es 1990 et trouvait un Ă©cho avec de nombreuses consultations publiques qui dĂ©bouchĂšrent sur des projets Ă  l'Ă©chelon local. La Tour de la RiviĂšre des Perles Ă  Guangzhou rĂ©alisĂ©e par l'agence Skidmore, Owings and Merrill, Ă  faible consommation d'Ă©nergie, dĂ©but du chantier 2006, livrĂ©e en mars 2011, correspond Ă  ce premier moment de conscience Ă©cologique en Chine. Xiamen est alors l'une des premiĂšres villes Ă  expĂ©rimenter une notation de la performance environnementale prĂ© et post-rĂ©alisation de ses projets[101]. Seize projets interdĂ©pendants y sont ainsi planifiĂ©s en 2009. Le mĂȘme scĂ©nario de protestations populaires se reprĂ©sente Ă  Dalian en 2011 et Ă  Ningbo en 2012. C'est le premier choc, dans les villes, d'une contestation Ă©cologique en Chine. Celle-ci touchait dĂ©jĂ  les zones rurales, elle s'Ă©tend dorĂ©navant aux grandes villes. Le pic de pollution du 12 janvier 2013 a provoquĂ© un Ă©lectrochoc d'un autre niveau : pour la premiĂšre fois, des taux proches des 1 000 microgrammes de particules fines par m3 (”g/m3) ont Ă©tĂ© relevĂ©s Ă  PĂ©kin, soit 35 fois ce que recommande l'OMS ! En 2014, malgrĂ© de nombreuses mesures prises Ă  PĂ©kin le taux avoisinait les 800 Â”g/m3[102]. Seulement 25 villes sur les 190 plus grandes de Chine rĂ©pondent aux recommandations de l'OMS (2015)[103].

Ces crises marquent un tournant dans l'engagement des villes vers une reconversion écologique, et les municipalités réalisent que la gestion de l'environnement a un impact direct sur la croissance économique ainsi que sur la stabilité politique et sociale de la ville[104].

Tendances depuis 2013

En 2014, les immeubles à logement sociaux de Macau (par exemple lorsqu'on consulte le plan du « Seac Pai Van Social Housing »[105]), présentent, encore en 2014 et cela dans le projet d'habitat social, une fragmentation caractéristique des surfaces construites en de toutes petites piÚces d'habitation.

Depuis 2013 les stratĂ©gies, ponctuellement, Ă©voluent. La reconversion des unitĂ©s de production dĂ©placĂ©es hors des villes est une option qui rĂ©pond Ă  cette prise de conscience. L'agence O-office a su ainsi crĂ©er de nouveaux espaces de travail dans d'anciennes serres dĂ©saffectĂ©es (2017). Ils sont intervenus aussi dans la rĂ©novation d'un de ces anciens villages absorbĂ©s par l'urbanisation qui, « en poussant » sur place, sont devenus des bidonvilles de sept Ă©tages (Tangxia, Tianhe District, Guangzhou, Guangdong). Deux immeubles voient, dans cette opĂ©ration, les espaces partagĂ©s augmenter, au rez-de chaussĂ©e, avec la restauration commune, et sur les toits (6 500 m2, 2017). GĂ©rer au mieux la lumiĂšre, quand il y en a, sinon crĂ©er des puits de lumiĂšre, et multiplier les espaces en commun entre plusieurs immeubles, ce sont des stratĂ©gies qui permettent de rendre vivables ces lieux, par ailleurs trĂšs vivants[106].

Les campagnes

Les campagnes avant 2000

Si, Ă  l'Ăšre maoĂŻste (1949-1976), le pays est largement agricole avec une population Ă  85% rurale, cela correspond Ă  une exploitation de quasi-jardins qui nĂ©cessitent une trĂšs importante main-d'Ɠuvre. En 1950 une premiĂšre rĂ©forme redistribue des terres agricoles Ă  tous les mĂ©nages ruraux. Mais, aprĂšs l'industrialisation centrĂ©e sur les villes sur le modĂšle soviĂ©tique, son rejet va entrainer les dĂ©sastres du « Grand Bond en avant » (1958-60) qui affectent tout le pays. Et durant la RĂ©volution culturelle (1966-76) la campagne reçoit encore 35 millions de citadins dĂ©placĂ©s.

AprĂšs la mort de Mao Zedong et avec l'arrivĂ©e de Deng Xiaoping en 1978, les paysans sont autorisĂ©s Ă  vendre l'excĂ©dent de leur production quand les quotas Ă  livrer Ă  l'État sont atteints. La production va donc augmenter, en quantitĂ©, mais avec le retour des dĂ©placĂ©s, l'exode rural s'installe sur la longue durĂ©e. Des usines d'industrie lĂ©gĂšre avaient Ă©tĂ© implantĂ©es Ă  l'Ă©cart des villes et dans les cantons pour endiguer le dĂ©placement des ruraux vers les villes.

Ce programme qui consiste à ruraliser la ville et urbaniser la campagne est amplifié en 1980[107]. Mais cela s'avÚrera peu rentable dans la globalisation des échanges. D'une maniÚre générale, à la fin des années 1970, « le pays est structuré en régions administratives, centrées sur les villes dans le giron desquelles sont incorporées les campagnes » [...] « ce qui rend difficile la compréhension du territoire », sa réalité physique et son type (campagne agricole, bourg, ville, métropole)[108].

Dans ce contexte, l'effort des années 1980-90 se porte d'abord sur les villes, ses populations ouvriÚres et l'industrialisation, moteur de la "croissance". Les campagnes ne sont guÚre prises en compte dans les grands projets de développement, et sont, pour ainsi dire, abandonnées pendant toutes les années 1990[109].

Provinces et campagnes

Malgré ses mégapoles et son urbanisation rapide, la Chine présente une population encore trÚs ancrée dans la ruralité : en 2020 plus de 40 % des Chinois habitent encore dans le monde rural. Fin 2017, 813 millions de Chinois vivaient en ville, soit un taux d'urbanisation de 58,5 %.

Les discriminations dont les ruraux sont victimes, les inégalités abusives dont ils sont l'objet entrainent d'innombrables mingong, ruraux « hors sol », « population flottante », à quitter leurs familles et leur ferme pour chercher des petits travaux en ville. Le sort des populations des villes est enviable de ce point de vue : avec leurs permis de résidents [ hukou ] ceux-ci ont droit à la sécurité sociale, à une éducation et à la retraite. En 2012, les habitants des villes gagnaient en moyenne 3,3 fois plus que les paysans[110]. Quant au pouvoir chinois, loin de chercher un rééquilibrage entre les deux conditions, il renforce le contrÎle, multiplie les barriÚres, hausse le niveau de violence, tout cela sans aucun résultat. Le « Programme d'édification des campagnes socialistes » sous l'administration Hu Jintao-Wen Jiabao (2003-2013)[111], envisagé comme un remÚde au déséquilibre que subissent les campagnes, se donne comme objectif de créer un réseau de petites villes, le long des autoroutes et des voies ferrées[112].

Depuis 2010, quels que soient le lieu et le contexte, en zone rurale ou en zone d'habitat urbain, le mode d'urbanisation rapide et les maniĂšres d'opĂ©rer restent les mĂȘmes[113]. Tout Ă©tant fait pour valoriser le foncier, les investisseurs sont les bienvenus avec, depuis 2014, la mise sur le marchĂ© des terres rurales constructibles[114]. La nouvelle trame viaire[N 7] de 400 m x 400 m, est plaquĂ©e uniformĂ©ment sur tout ancien parcellaire. Elle est considĂ©rĂ©e comme la plus "raisonnable" pour l'investisseur Ă©ventuel. L'architecture nouvelle destinĂ©e aux anciens paysans n'a aucun rapport avec des formes locales anciennes et est, en gĂ©nĂ©ral, sans rapport avec un usage conçu pour des paysans : des rangĂ©es d'immeubles Ă  plusieurs Ă©tages.

En 1982-90, la relocalisation de paysans expropriĂ©s permet la crĂ©ation de trĂšs nombreux bourgs et de nombreuses villes nouvelles[N 8]. Ces nouvelles implantations sont nettement sĂ©parĂ©es des zones consacrĂ©es au tourisme ou de la ville prĂ©existante[115]. Dans ces lieux qui leur sont rĂ©servĂ©s, certains paysans parviennent, au moins pendant un temps, Ă  maintenir une certaine activitĂ© agricole ; ce qui les amĂšne Ă  faire sĂ©cher le maĂŻs sur la rue, entre les immeubles flambant neufs, ou Ă  y Ă©tendre leurs filets de pĂȘche pour les rapiĂ©cer. D'autres improvisent de petits potagers dans les espaces prĂ©vus pour les plantes d'ornement, afin de garder un contact avec leur alimentation[116]. Pour les autres, ils doivent abandonner leurs activitĂ©s traditionnelles et chercher un nouvel emploi, dans l'industrie, par exemple.

L'Ă©tude portant, en 2015, sur la ville nouvelle de Chengyuan, Shandong, montre que la destruction des villages ayant largement anticipĂ© la construction de logements, de nombreux paysans se retrouvent sans village et sans ville[53]. De mĂȘme l'Ă©tude de Dengfeng, Henan, en 2015, montre que cette ville qui s'Ă©tait autoproclamĂ©e « capitale du kung-fu », doit affronter la dure rĂ©alitĂ© d'une rĂ©gion trĂšs rurale pour se fabriquer une toute autre image, et alors que la prĂ©fecture ne donne la prioritĂ© qu'aux projets envisagĂ©s comme les plus porteurs.

Entre le projet de 2010 et la réalité de 2015, il y a un net contraste entre l'engagement dans un processus de mutation du rural vers l'urbain - avec de beaux projets idéalement aboutis : des maquettes - et les contraintes économiques et institutionnelles qui en freinent la réalisation. La biennale de Venise de 2018 a offert l'occasion de prouver que certains de ces projets s'étaient bien réalisés.

  • Ancien village agricole, dĂ©molitions. RĂ©gion de Tianjin. 2012
    Ancien village agricole, démolitions. Région de Tianjin. 2012
  • Route nouvelle surdimensionnĂ©e. Extension programmĂ©e de la ville sur la campagne rĂ©siduelle. Dingcheng, Changde, Hunan. 2014
    Route nouvelle surdimensionnée[N 9]. Extension programmée de la ville sur la campagne résiduelle. Dingcheng, Changde, Hunan. 2014
  • Zhongzhou Avenue vers Nongye Expressway Interchange. District urbanisĂ© / autoroute, rĂ©gion de Zhengzhou 2018
    Zhongzhou Avenue vers Nongye Expressway Interchange. District urbanisé / autoroute, région de Zhengzhou 2018
  • Urbanisation contrĂŽlĂ©e, fonctions sĂ©parĂ©es, modules standardisĂ©s. Caojin, Cuqiao Subdistrict (en), District de Wuhou, Sichuan. 2019
    Urbanisation contrÎlée, fonctions séparées, modules standardisés. Caojin, Cuqiao Subdistrict (en), District de Wuhou, Sichuan. 2019
  • Vue partielle du centre de la petite ville de Longhu, , Xinzheng city (ville-district ), Zhengzhou municipality (ville-prĂ©fecture), Henan. 2019
    Vue partielle du centre[117] de la petite ville de Longhu, , Xinzheng city (ville-district ), Zhengzhou municipality (ville-préfecture), Henan. 2019

Reconstructions villageoises. 2008-2016

Les projets de qualitĂ© ont Ă©tĂ© nombreux Ă  ĂȘtre rĂ©alisĂ©s aprĂšs le sĂ©isme de 2008 au Sichuan; c'est le cas de Dujiangyan.

Cette ville est, depuis 2000, sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en raison d'un systĂšme d'irrigation gigantesque, complexe et pourtant invisible[118]. Le paysage et la biodiversitĂ© qui s'y est dĂ©veloppĂ©e sont d'un intĂ©rĂȘt majeur, et la rĂ©gion cherche Ă  en valoriser le potentiel touristique. La population s'occupe essentiellement d'activitĂ©s agricoles et vit, pour la plupart, dans de petits hameaux arborĂ©s, les linpan. Ces hameaux font l'identitĂ© de toute la rĂ©gion, la plaine de Chengdu. La reconstruction qui suit cette catastrophe est singuliĂšrement favorisĂ©e par les scandales qui Ă©clatent Ă  cette occasion. Les investisseurs d'État et privĂ©s affluent. Des villes du Sichuan sont alors jumelĂ©es Ă  des villes de l'Est, dont Shanghai avec Dujiangyan, qui peut alors bĂ©nĂ©ficier de l'expertise de l'Institut d'urbanisme de l'universitĂ© Tongji et de l'Ă©valuation environnementale qu'elle apporte. La reconstruction y est ainsi planifiĂ©e, ainsi que la construction d'une ville nouvelle, Juyuan.

Un linpan traditionnel dans le Xian de Pi, Chengdu. 2017

Sept ans aprÚs, en 2015, le développement urbain est peu avancé, bien que la reconstruction ait été trÚs rapide et de grande qualité, tout particuliÚrement les bùtiments remarquables, anciens, et l'aspect de la ville ancienne qui se retrouve sous impeccablement rénové. Des autoroutes et leurs échangeurs se sont implantés sans dommage pour le paysage. Un parc paysager est créé, mais, par contre, de nombreux linpan y seront soit détruits et reconstruits à neuf, soit purement et simplement détruits tandis que de nouveaux villages sont planifiés.

En fait, l'ambition environnementale de la région freine les opérations immobiliÚres. L'essentiel des hameaux arborés est conservé ; la population ayant été impliquée dans la reconstruction afin d'atténuer la violence du traumatisme, l'aspect de cette reconstruction s'avÚre efficace et esthétique. L'emprise au sol des constructions est conservée. Elles se trouvent dotées de l'équipement moderne et sont rehaussées d'un étage, pour permettre l'augmentation de la surface promise aux paysans et la densité recherchée par le gouvernement, mais cela se fait dans un « style sichuanais contemporain »[119]. Dans les potagers se pratique, de maniÚre traditionnelle, la permaculture. Les terres, remembrées, sont prises en charge par des investisseurs privés qui peuvent employer les paysans, tout en rationalisant à faible coût l'exploitation agricole. Cette évolution des territoires ruraux est guidée par les problématiques agricoles chinoises actuelles. La biodiversité s'en trouve menacée. La pollution des sols reste une menace. Mais cette solution offre une perspective d'évolution aux paysans, tout en leur permettant de rester vivre sur place ; ce qui n'est pas le cas lorsque le gouvernement incite de maniÚre forte au déplacement de ces populations[120]. La préservation de l'environnement devait offrir, en 2015, la voie la plus prometteuse pour le développement de l'économie locale de certains territoires ruraux : le tourisme.

La politique nationale voit dans le patrimoine rural une manne touristique prometteuse. Dans ce but, depuis 2016 le gouvernement a injecté 832 milliards de yuans (plus de 100 milliards d'euros) dans le développement de villages en misant sur la réhabilitation du patrimoine traditionnel. Les chiffres sont évocateurs: 1,36 milliard de touristes ont visité la campagne chinoise en 2016, avec une dépense estimée de 400 milliards de yuans (env. 50 milliards d'euros). Les architectes de la nouvelle génération font le travail qu'on leur commande avec conviction et dans le respect, chaque fois, d'une culture et d'un lieu[121], souvent avec la collaboration des villageois, de la conception à la réalisation.

Depuis 2015, la méthode « d'acupuncture architecturale » de l'architecte pékinoise Xu Tiantian, de l'agence DnA, consiste à cibler le symptÎme local, au cas par cas, dans certains des 400 villages du xian de Songyang, symptÎme pour lequel il faut trouver la bonne intervention architecturale en établissant le programme et en choisissant le lieu[122]. Le district a contacté l'architecte pour un projet hÎtelier au sein d'une plantation de thé. Cela a conduit à relancer des fermes traditionnelles et 20 projets dans la région, tout en faisant appel à des matériaux (brique rouge et bambou) et des techniques locales (structures d'acier légÚres).

La transformation d'anciens lieux de travail en espaces d'accueil des touristes est un fait rĂ©current. Ainsi, une ancienne usine Ă  sucre du Guangxi a Ă©tĂ© transformĂ©e en hĂŽtel, l'hĂŽtel de luxe Alila Yangshuo, ouvert en 2017, par l'architecte Dong Gong (Vector Architects). Le paysage karstique spectaculaire, traversĂ© par la riviĂšre Li, sert d'Ă©crin Ă  ce complexe oĂč les anciens bĂątiments ajoutent une touche d'« authenticitĂ© ».

Architecture durable et traditions villageoises ou urbaines

Ces projets rĂ©pondent Ă  la demande de villageois ou d'associations de quartiers, voire d'individus entreprenants donc Ă  une toute petite Ă©chelle : pour dessiner des lieux de vie, urbains ou ruraux, domestiques ou publics. Une nouvelle gĂ©nĂ©ration d'architectes[N 10] se prĂ©occupe de rĂ©habiliter des Ă©lĂ©ments fondamentaux de l'architecture chinoise, ou de s'en inspirer en se situant au croisement de l'architecture et de la ville. Pour exemple : l'agence Onearth Architecture[123] qui utilise des traditions locales : une architecture de terre traditionnelle, Ă©levĂ©e par un pisĂ© banchĂ©-coulĂ© ou montĂ©e en briques de terre sĂ©chĂ©es au soleil[124]. Ainsi dans un village du Sichuan Ă  reconstruire Ă  la suite du tremblement de terre de 2008, Ma'anquiao (Huili), il y Ă©difie un bĂątiment en terre[125] qui rappelle la forme du tulou Hakka du Fujian, circulaire[126], avec la participation des villageois (livrĂ© en 2010). Ils avaient rĂ©alisĂ© en 2008 une Ă©cole primaire voulue exemplaire du point de vue environnemental, social et Ă©conomique, le Maosi Ecological Demonstration Primary School[127], District de Xifeng, Gansu[128] en briques de terres et charpente apparente. La mĂȘme agence a rĂ©alisĂ©, en 2016, un espace multifonctionnel dans le village de Macha, Xian de Huining, Gansu : plusieurs petits bĂątiments en briques de terre suivant l'usage local[129], le Macha Community Center[130]. La volontĂ© de l'agence est d'amĂ©liorer les conditions d'habitat en milieu rural avec des projets au design efficace, Ă©cologique et durable[131].

Biennale de Venise. 2018

Le pavillon de la Chine à l'Exposition internationale d'architecture de Venise (Biennale de Venise) en 2018, avait pour thÚme la "Construction d'une future campagne"[132]. Les réalisations retenues sur des critÚres essentiellement esthétiques s'efforçaient parfois de prendre en compte l'implication du contexte dans le projet ou la démarche critique des architectes face à ce contexte[133].

Ainsi, dans la mĂȘme rĂ©gion qui a subi le tremblement de terre de 2008, des habitations reconstruites ayant subi de nouveaux dĂ©gĂąts, les derniĂšres reconstructions de ce village de Jintai[134] au Sichuan, commissionnĂ©es en 2012, se font exemplaires : toit Ă  gradins vĂ©gĂ©talisĂ©s en jardin potager ou pour le sĂ©chage des plantes, rĂ©cupĂ©ration des eaux pluviales pour un usage domestique, rĂ©cupĂ©ration des eaux de ruissellement Ă  travers un pavement permĂ©able, filtrĂ©es et Ă©purĂ©es dans un bassin de roseaux, pour l'arrosage des plantes, usage de la paille dans la composition des murs extĂ©rieurs protĂ©gĂ©e par des briques, le bio-gaz issu des activitĂ©s de la ferme. La participation des diffĂ©rents acteurs montre la place des villageois et celle de la coopĂ©rative Ă  cĂŽtĂ© des instances rĂ©gionales et des architectes (design team dont John Lin) ainsi que des donateurs privĂ©s.

La reconstruction du village de Banwan (Xian de Ceheng, Guizhou, communautĂ©s Miao) (LĂŒ Pinjing / Central Academy of Fine Arts, 2016-2017) a permis de valoriser les procĂ©dĂ©s locaux de construction, tout en apportant au village les commoditĂ©s souhaitĂ©es par les villageois. La rĂ©partition, dispersĂ©e, de l'habitat est restituĂ©e. Les structures supportĂ©es par des poteaux en bois sont conservĂ©es et renforcĂ©es, ou rĂ©interprĂ©tĂ©es. De mĂȘme c'est en terre battue que les murs sont Ă  nouveau Ă©levĂ©s, suivant la pratique locale, tout en reprenant des boiseries verticales spĂ©cifiques Ă  ce village dans des formes courbes, « modernes »[135]. On peut lĂ©gitimement penser Ă  une architecture plus ou moins folklorique pour touristes chinois[136] .

À cette biennale Dong Gong | Vector Architects prĂ©sentait la rĂ©novation de « la maison du capitaine » (2016-2017), Ă  Beijiao, Fuzhou, Fujian. Dans cette atmosphĂšre marine les ouvertures ont fait l'objet de cadres de fenĂȘtres en bĂ©ton particuliĂšrement Ă©tudiĂ©s.

Dans les monts à l'ouest de Hangzhou, le cabinet Chen Haoru a conçu une porcherie et un poulailler pour une ferme bio. Réalisés en majorité avec des matériaux locaux : galets, et bambous pour la structure des toits, aux assemblages de corde, l'un en chaumes (pour les porcs), l'autre en bambous fendus (pour les poules)[137].

Ailleurs, un hÎpital de campagne se développe en englobant l'ancien, encore en fonctionnement pendant les travaux. Puis il prend la place de l'ancien. L'enveloppe remploie des briques usagées aux nuances variées. L'hÎpital offre des soins en médecine traditionnelle chinoise et occidentale. Des parois en claustra de ciment filtrent la lumiÚre de la cour intérieure, le long d'une rampe d'accÚs aux toits-promenades.

Par ailleurs, plusieurs nouveaux musées ont été installés dans d'anciens bùtiments reconvertis, dont le musée de Lianzhou pour la photographie (2017)[138].

Brutalisme : Le terme est employĂ©, en 2019, par Alberto Bologna[139] pour qualifier tout un ensemble de pratiques antĂ©rieures Ă  2018, et propres Ă  des architectes reconnus, qui vont de Wang Shu Ă  Atelier Deshaus en passant par Vector Architects et tant d'autres, oĂč le bĂ©ton brut domine l'apparence externe et les possibilitĂ©s tectoniques du bĂ©ton conditionnent le bĂątiment lui-mĂȘme. Le bĂ©ton y Ă©tant employĂ© tant pour ses qualitĂ©s esthĂ©tiques, poĂ©tiques que politiques depuis une vingtaine d'annĂ©es. Cette analyse tend Ă  montrer que, paradoxalement, ce matĂ©riau est, ici, orientĂ© d'une part avec le dĂ©sir d'affirmer une production ouvertement chinoise, pour l'Ă©tranger, « tout en mettant l'accent sur le processus tectonique » , d'un point de vue plus large[140].

L'Ouest et le Nord aprĂšs 2000

Ordos, Kangbashi. BibliothÚque, entre deux types d'architecture, le musée d'Ordos, non-standard, et les styles historiques. Vue prise en 2015

AprÚs 2000, s'engage un grand plan de développement dans l'Ouest et le Nord[141]. En 2012, il s'agit d'accroitre les infrastructures de ces régions et de les relier tant avec la cÎte qu'avec les pays voisins. Kashgard est ainsi érigée en Zone économique spéciale. Pour le pouvoir, il s'agit, à Kashgar, de substituer la ville chinoise à la ville ouïghoure séculaire.

Dans le Nord, des villes champignons surgissent de nulle part, sans lien ni avec le passĂ© ni avec le contexte. En Mongolie-IntĂ©rieure, les trois villes de Baotou, Hohhot et Ordos construisent une forme de triangle d'or chinois. Les ressources miniĂšres de Baotou nourrissent son industrie lourde. La nouvelle conurbation d'Ordos, quant Ă  elle, s'appuie sur trois pĂŽles urbanisĂ©s, dont les districts de Kang Bashi et Dongsheng. Ici, le gouvernement et les promoteurs ont largement anticipĂ©, dĂšs les plans lancĂ©s en 2000-2001, l'arrivĂ©e d'une population liĂ©e Ă  l'extraction miniĂšre, car la rĂ©gion est trĂšs riche en terres rares, prometteuses de profits colossaux : une superficie de 30 km2, Ă  Kang Bashi, a Ă©tĂ© urbanisĂ©e en seulement deux ans. L'axe majeur de la ville fait 200 m de large. Des infrastructures, trĂšs nombreuses, surgissent : des ponts, trois stades, deux palais des sports, un circuit automobile, une bibliothĂšque, une universitĂ© et un musĂ©e en forme de serpent monumental repliĂ© sur soi. Ce musĂ©e d'Ordos (41.227 mÂČ, 2011), prĂ©sentĂ© ci-dessus, donne une image de l'ambition initiale. LivrĂ© en 2011, c'est en 2013 un objet sans aucun lien avec la ville, aux trĂšs rares visiteurs. Un projet de 100 tours de 100 m de haut avait Ă©tĂ© lancĂ© par un maire ; seulement une dizaine a Ă©tĂ© construite. Partout, des multitudes de tours de 30 Ă©tages, toutes plus ou moins identiques, peinent Ă  se remplir d'habitants, et souvent le chantier est abandonnĂ©[142]. On y trouve des ensembles enjolivĂ©s d'Ă©lĂ©ments inspirĂ©s de l'architecture nĂ©o-gothique ou palladienne, et d'autres sans rien. En 2007, un concours pour 100 villas de luxe (Ordos 100[143]) avait Ă©tĂ© lancĂ© avec la participation de l'agence Herzog et de Meuron. L'artiste-architecte Ai Wei Wei et son agence Fake Design assuraient le conseil artistique et la coordination. L'opĂ©ration fut lancĂ©e par Cai Jiang, un ancien fermier qui a fait fortune et un ami du prĂ©sident Hu Jintao, lequel fut aussi l'ami d'AĂŻ wei Wei. Sur les 100 projets, seules cinq villas ont Ă©tĂ© construites. Elles Ă©taient dĂšs 2013 et toujours en 2016, ensablĂ©es, les vitrages dĂ©truits[144]. La menace de rester une ville assez dĂ©serte pendant des annĂ©es est due Ă  une expansion prĂ©vue avec une longueur d'avance et un battage mĂ©diatique excessif en Chine mĂȘme[145].

Xinjiang

  • Une rue de la vieille ville de Tourfan en 2015
    Une rue de la vieille ville de Tourfan en 2015
  • Chemin piĂ©tonnier, voie et vignes sur pergola, bordĂ©es de peupliers. Tourfan, 2005
    Chemin piétonnier, voie et vignes sur pergola, bordées de peupliers. Tourfan, 2005
  • Immeubles en bandes serrĂ©es, panneaux solaires, banlieue de Tourfan. Juillet 2012
    Immeubles en bandes serrées, panneaux solaires, banlieue de Tourfan. Juillet 2012
  • Objets touristiques de style impĂ©rial chinois sur l'ancienne Kashgar reconstruite. 2015
    Objets touristiques de style impérial chinois sur l'ancienne Kashgar reconstruite. 2015
  • Minaret, 2002-2003. Grand Bazar nĂ©o-ouĂŻghour. ÜrĂŒmqi.
    Minaret, 2002-2003. Grand Bazar nĂ©o-ouĂŻghour. ÜrĂŒmqi.
  • Galerie marchande et mosquĂ©e. Grand Bazar nĂ©o-ouĂŻghour. ÜrĂŒmqi 2002-2003
    Galerie marchande et mosquĂ©e. Grand Bazar nĂ©o-ouĂŻghour. ÜrĂŒmqi 2002-2003
  • Urumqi, capitale du Xinjiang. En 2018
    Urumqi, capitale du Xinjiang. En 2018

Au Xinjiang avant 2013, pour ce qui est de la maison ouĂŻghoure de Tourfan, elle se transforme en perdant ses dĂŽmes et voĂ»tes au profit de toits en terrasses[146]. La raison tient au fait d'une disponibilitĂ© en bois de charpente qui est apparue sur le marchĂ© local : en effet depuis les annĂ©es 1950 le gouvernement a rĂ©ussi une extension de la ville chinoise sur des parcelles dĂ©sertiques des oasis du Xinjiang : le gain de superficie cultivable-habitable est de 200% depuis 1950. Un rĂ©seau de voies orthogonales typiquement chinois a dĂ©terminĂ© le dĂ©ploiement, de part et d'autre de chaque piste, d'un rĂ©seau de canaux depuis des stations de pompages. Les parcelles, mises en culture sont alors entourĂ©es d'une ou plusieurs rangĂ©es de peupliers, trĂšs serrĂ©s. Avec le temps ces arbres, devenus bois d'Ɠuvre, ont permis la multiplication des toits en terrasse. Par ailleurs, la vigne sur pergola qui Ă©tait de tradition locale, en a profitĂ© pour couvrir certaines parcelles mais aussi les chemins et mĂȘme les rues de Tourfan (20% de la superficie cultivĂ©e sont en vignes). Car, tandis que les peupliers font brise-vent, la vigne dĂ©multiplie les ombrages et humidifie l'air, ce qui fait baisser la tempĂ©rature de 8 Ă  10 °C par rapport au dĂ©sert. La vigne trouve ainsi son utilitĂ© dans le tissu urbain et jusqu'Ă  l'intĂ©rieur des cours. Le schĂ©ma traditionnel repose, d'ailleurs, sur des bĂątiments bas qui regardent des espaces ombragĂ©s par des treilles.

L'habitat traditionnel ouĂŻgour et ses rues Ă©troites au tracĂ© irrĂ©gulier est cependant progressivement dĂ©truit[147]. C'est le cas du vieux Kashgar, en 2013, avec la reconstruction d'une nouvelle ville, en lieu et place de l'ancienne, Ă  des fins touristiques, une architecture hollywoodienne[148]. L'ancien habitat est pourtant bien adaptĂ© aux conditions climatiques extrĂȘmes, avec des murs Ă©pais en brique et terre, et avec le couvert vĂ©gĂ©tal qui s'est dĂ©ployĂ© surtout, depuis les annĂ©es 50.
Des constructions neuves ne respectent plus cette pratique, pourtant bĂ©nĂ©fique. Au contraire les immeubles bĂątis actuellement, en bĂ©ton, disposĂ©s sans rĂ©flexion, sur la trame orthogonale chinoise, produisent des lieux de vie inadaptĂ©s au climat extrĂȘme de Tourfan, pour ne prendre que cet exemple.

Tout au nord du Xinjiang, dans la ville trĂšs largement modernisĂ©e d'ÜrĂŒmqi, la rĂ©alisation du Grand Bazar (2002-2003) juxtapose un centre commercial Carrefour et sa galerie marchande, une place environnĂ©e de nombreux magasins, cafĂ©s et restaurants. La galerie marchande a une enveloppe de brique, percĂ©e de grandes baies en voĂ»te surbaissĂ©e, et qui soutient la verriĂšre. La place est marquĂ©e par l'Ă©rection d'un minaret monumental, pivot de la composition du quartier. Il est trĂšs semblable Ă  celui de Boukhara. La grande mosquĂ©e rassemble les Ă©lĂ©ments du vocabulaire architectural de l'Asie centrale (selon la dĂ©finition de l'Unesco). Cet ensemble du Grand Bazar participe ainsi largement Ă  la construction d'une identitĂ© moderne et ouĂŻghoure[149]. Des rĂ©fĂ©rences aux monuments les plus cĂ©lĂšbres de l'OuzbĂ©kistan voisin, Samarcande, Boukhara ou Khiva, servent ainsi Ă  composer un espace moderne oĂč les ouĂŻghours se rassemblent volontiers[150]. C'est un lieu qui tisse des liens entre populations culturellement proches, sur la nouvelle route de la soie.

Architecture et urbanisme depuis 2015

Tianjin CTF Finance Centre. 530 m. 2013-2019
Skidmore, Owings and Merrill

Selon une Ă©tude CEPII la population urbaine pourrait atteindre 900 millions en 2030 (300 millions de plus qu’en 2008), le taux d’urbanisation dĂ©passant 60% dĂšs 2020[151].

De nouvelles pratiques ?

Au cours des 20 derniÚres années, 350 millions de personnes ont donc quitté la campagne pour 600 villes qui s'étendent maintenant à travers la Chine. Des projets hors normes voient encore le jour, dans les grandes villes. D'autres types de chantiers se poursuivent pour les villes moyennes et petites, dans la logique des décennies précédentes. De nouvelles orientations semblent néanmoins apparaßtre.

En ce qui concerne la lutte contre les pollutions et le rĂ©chauffement climatique le paysage est contrastĂ©. En 2020-21, si quelques grandes villes voient leur taux de pollution aĂ©rienne baisser avec les effets complexes de la pandĂ©mie de Covid-19 en Chine, la majoritĂ© d'entre elles constate le phĂ©nomĂšne inverse, en particulier Ă  Wuhan, entre 2020 et 2021 + 10,8%, Guangzhou + 18,2%. PĂ©kin se retrouve, lors de la COP26 avec encore un taux de 200 Â”g/m3 quand l'OMS recommande de ne pas dĂ©passer 11 Â”g/m3[152].

Le projet d'une ville-modĂšle de type ville-forĂȘt a Ă©tĂ© conçu 2016, Liuzhou Forest City, un projet de 138,5 ha, conçu par l'architecte italien Stefano Boeri. Arbres et autres vĂ©gĂ©taux seraient dĂ©ployĂ©s afin d'absorber le dioxyde de carbone et les particules fines[153]. Une premiĂšre tour vient d'ĂȘtre rĂ©alisĂ©e en 2022[154].

Certains groupes se sont spĂ©cialisĂ©s dans la construction "verte", comme Broad, entreprise de Zhang Yue. Celui-ci a commencĂ© par la production de chaudiĂšres fiables et de climatiseurs peu consommateurs, en 1992. Ensuite il s'est tournĂ© vers l'export. En 2009 il s'attaque Ă  la construction durable capable de rĂ©sister aux forces sismiques, programmes qui sont exigĂ©s aprĂšs le tremblement de terre du Sihuan, en 2008. D'autres prouesses sont alors recherchĂ©es avec les Jeux Olympiques, comme le fait d'ĂȘtre capable de fournir trente Ă©tages en quinze jours, et depuis c'est la construction de gratte-ciels durables qui est Ă  l'honneur[155].

Dans les grandes villes, le vélo et les deux roues en libre partage se sont multipliés, entrainant, aprÚs un succÚs foudroyant et des encombrements monstres, la séparation des voies vélo, la réalisation d'aires de stationnement dédiées et la construction, localement, d'autoroutes à vélo avec un nombre de sorties réduit à l'essentiel[156], comme à Pékin en 2019 une voie rapide dédiée aux vélos de 6,5 km.

RĂ©habilitations

Des petits projets d'habitat individuel ou communautaire (2013-2016) se multiplient dans les anciens quartiers, hutong (PĂ©kin), lilong (Shanghai), pour rĂ©pondre au dĂ©sir de modernisme dans un « cadre » ancien. Les architectures respectent alors l'Ă©chelle du quartier, reprennent des Ă©lĂ©ments formels, comme l'inclinaison des toits, mais se distinguent par la couleur, par les matĂ©riaux, des signes « modernes ». Leur caractĂšre hĂ©tĂ©rogĂšne tente de s'inscrire dans le bricolage traditionnel des quartiers pauvres[157]. Avec, souvent, le rĂȘve d'y revenir (pour le commanditaire), d'y vieillir et, en consĂ©quence, voir ce nouvel habitat s'y fondre. D'autres rĂ©alisations voient le jour mais Ă  une Ă©chelle de projet supĂ©rieure, petits musĂ©es, galerie d'art, maison de bord de cĂŽte, par exemple. Ce sont d'anciens lieux de travail qui font l'objet de transformations partielles ou complĂštes en s'inscrivant dans le quartier de maniĂšre singuliĂšre, assez discrĂšte[158]. La leçon de Wang Shu semble faire des Ă©mules. Il avait obtenu le Pritzker Price en 2012 pour son musĂ©e de Ningbo, oĂč son rĂ©emploi des anciennes briques produisait un bel effet sur la peau du bĂątiment. Il poursuit, en revendiquant, en 2017[159], la capacitĂ© de rĂ©agir de maniĂšre flexible Ă  l'environnement et Ă  l'histoire de chaque site particulier. Et sa mĂ©thode n'est pas Ă©loignĂ©e de l'« acupuncture » en milieu rural pratiquĂ©e par Xu Tiantian (depuis 2014) fondateur et directeur du studio Design and Architecture (DnA) basĂ© Ă  PĂ©kin[160] - [161].

Soigner l'intérieur

Se distinguant nettement des projets gigantesques et des objets de prestige dramatiquement vides qui continuent de voir le jour[162], l'architecture de qualitĂ©, dans la Chine de 2019, se prĂ©occuperait plus d'espaces intĂ©rieurs que de l'aspect extĂ©rieur[163]. Ce pourrait-ĂȘtre en rĂ©ponse Ă  la critique formulĂ©e par Xi Jinping en 2014, Ă  l'encontre de constructions aux formes extravagantes, qui fut d'ailleurs suivie d'une directive du Conseil des affaires d'État en 2016 pour mettre fin aux bĂątiments «surdimensionnĂ©s, xĂ©nocentriques[N 11] de certains bĂątiments Ă©tranges»[164].

La « BibliothĂšque de plage »[165], Ă  Qinhuangdao Shi, Hebei, architecte: Gong Dong / Vector Architects, rĂ©alisĂ©e en 2015, offre un jeu de volumes minimalistes qui se dĂ©tachent en douceur de l'espace naturel, comme un rocher sur la plage qui tourne le dos Ă  la ville. À l'intĂ©rieur, l'horizontalitĂ©, les fenĂȘtres qui s'ouvrent totalement par beau temps, encadrent le point de vue sur l'ocĂ©an. Le mur du fond, Ă  demi voĂ»tĂ©, accompagne le mouvement naturel du lecteur qui se penche sur son livre.

Du mĂȘme cabinet, le musĂ©e d'art de Changjiang, Taiyuan, Shanxi (2019) rompt nettement avec un environnement d'immeubles de grande hauteur. Le musĂ©e s'affirme clairement comme un Ă©crin rouge brique : ses vastes murs aveugles se dĂ©tachent sur la monotonie des tours grises, percĂ©es d'ouvertures identiques Ă  l'infini[166] - [167].

À l'opposĂ© de ces projets sobres, une grande librairie de la chaine Zhongshuge ouverte en 2020 Ă  Chengdu, parvient Ă  attirer 4000 visiteurs par jour en ayant misĂ© sur la qualitĂ© des amĂ©nagements intĂ©rieurs avec les choix de la jeune architecte Li Xiang, de Shanghai. Le gigantisme des structures dĂ©veloppĂ©es en hauteur (un dĂ©cor de livre prolonge ceux bien rĂ©els situĂ©s Ă  portĂ©e de main) joue sur de spectaculaires effets de miroir et des formes « exotiques » - le projet s'Ă©tant fondĂ© sur le modĂšle d'un chĂąteau en Espagne transformĂ© en bibliothĂšque et qui rencontrait un grand succĂšs. Les choix esthĂ©tiques de cette chaine se veulent attractifs. Ils misent sur leurs sous-espaces pour enfants et l'apparence des univers virtuels[168].

Poursuivre, encore et toujours, plus grand

La multiplication des villes nouvelles se poursuit, dans des catĂ©gories ayant des caractĂ©ristiques diffĂ©rentes[171]. En 2017, c’est au niveau de l’État central que le « nouveau district de Xiong'an » (dans la rĂ©gion capitale Jing-Jin-Ji (PĂ©kin-Tianjin-Hebei)) a Ă©tĂ© conçu. Ces crĂ©ations de villes nouvelles comportent des enjeux politico-administratifs, Ă©conomiques, sociaux et environnementaux qui sont l'objet d'Ă©tudes publiĂ©es en 2019[172]. Ces Ă©tudes portent sur Tongzhou, dĂ©centralisation et suburbanisation de PĂ©kin, Zhengdong, ville nouvelle proche de Zhengzhou, et Zhaoqing dans le delta de la RiviĂšre des Perles, et bien plus petit que les autres.

En février 2019 le vaste plan de développement de la Région de la Grande Baie de Guangdong-Hong Kong-Macao a été communiqué. Il prévoit la réalisation de diverses connexions (ponts, transports en commun, réseaux de télécommunication) entre ces villes et les espaces interstitiels afin d'en renforcer l'intégration. Ce qui va aussi s'accompagner de réalisations architecturales diverses, de plus ou moins grande ampleur[173]..

En 2021, un ensemble de cabinets d'architectes - Architecture-Studio, B+H Architects[174], 3XN and Zhubo Design[175] - ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s comme gagnants de la premiĂšre place dans un concours international pour le futur Shenzhen Natural History Museum (42 000 mÂČ) dont la forme imitera le cours des fleuves, et qui sera construit au bord d'un lac[176].

Crise immobiliĂšre

Cette mĂȘme annĂ©e 2021 est aussi celle du dĂ©but de la crise que traverse, dĂšs lors, le deuxiĂšme promoteur immobilier chinois, Evergrande[177]. En fait, c'est tout le secteur de l’immobilier, qui contribue indirectement Ă  hauteur de 30 % du produit intĂ©rieur brut (PIB) du pays, qui est en pleine crise[178].

Causes et consĂ©quences : C'est un secteur qui est trĂšs fortement endettĂ© et qui a Ă©tĂ© assez mal gĂ©rĂ©. Or depuis plusieurs annĂ©es le gouvernement s'est engagĂ© dans une politique plus restrictive pour assainir le secteur en limitant l'endettement de ces entreprises. Mais dĂšs qu'il y a une perte de confiance il est difficile d'obtenir des crĂ©dits. Des travaux ont donc Ă©tĂ© entamĂ©s mais ces entreprises ne trouvent plus les crĂ©dits pour achever la construction. Beaucoup d'entreprises en viennent Ă  ne plus pouvoir financer la construction des immeubles pour lesquels des particuliers se sont engagĂ©s : la plupart de ces achats se faisant sur plan, les particuliers payent pour un appartement qui n'est pas encore construit. Finalement, les particuliers se sont regroupĂ©s et ont dits qu'ils ne paieraient plus les "remboursements" de ces appartements inachevĂ©s qu'ils sont souvent contraints d'occuper en l'Ă©tat[179]. La liste des promoteurs immobiliers chinois en difficultĂ© continue, Ă  l'Ă©tĂ© 2022, de s'allonger - Evergrande est endettĂ© Ă  hauteur de 300 milliards de dollars (291 milliards d’euros) - Depuis, des dizaines d’autres ont fait dĂ©faut sur des Ă©chĂ©ances de leur dette, et des milliers de chantiers Ă  travers la Chine sont Ă  l’arrĂȘt. Les appartements non terminĂ©s se comptent par millions[180].

Notes et références

Notes

  1. En 1982, crĂ©ation du label « villes historiques et culturelles » mis en place par le MinistĂšre de la Construction : Françoise Ged in AA, juin 2019, p. 61. Cet article Ruan Yisan, dĂ©fenseur d'histoires urbaines, revient sur des annĂ©es de rĂ©sistance, afin de sauver le patrimoine urbain chinois, souvent des constructions Ă©litaires, ou d'un rĂ©el intĂ©rĂȘt architectural, comme Pingyao, Qi et Taigu, mais aussi Suzhou, Yangzhou, Zhouzhuang, Tongli... des ensembles relevant du Patrimoine mondial de l'UNESCO. Voir l'article : Architecture chinoise. Sur Qixian Restaurer les zones humides de Qixian, richesses biologiques indispensables
  2. WANG Shu a été lauréat du Pritzker Prize d'architecture en 2012 :les lauréats du Pritzker Prize. Voir aussi l'émission de France Culture Métropolitains du 27/05/2012 entretiens, bibliographie.
  3. Le Shanghai Center était hors des prescriptions du schéma directeur à la fin des années 1980, alors que la partie Nord du chantier était en voie d'achÚvement. ( Françoise Ged, 1989, p. 71).
  4. En 2000, le Harbin Institute of Technology (HIT) a fusionnĂ© avec l'UniversitĂ© d'architecture de Harbin, l'une des huit cĂ©lĂšbres anciennes Ă©coles en Chine, et a ainsi formĂ© un nouvel Institut de technologie de Harbin, celui d'architecture, le Harbin Institute of Technology -- School of Architectureć»ș筑歩陱, qui a 1 151 Ă©tudiants en 2019.
  5. Le Xi'an Institute of Metallurgical Building est devenu Xi'an the University of Architecture & Technology, avec 40 000 Ă©tudiants. Lire aussi sur Besteduchina.com.
  6. Site de l'agence : liste exhaustive des rĂ©alisations de Paul Andreu (1938-2018) : Grand ThĂ©Ăątre National, PĂ©kin, 1999-2007 ; Centre des Arts Orientaux de Shanghai, 2002-2004 ; Centre des Sciences et des Arts de Suzhou, 2003-2008 ; Centre administratif de Chengdu, 2004-2008 ; MĂ©morial - tremblement de terre de Wenchuan, 2006-2008 ; MusĂ©e ArchĂ©ologique de Taiyuan, 2007-2011 ; OpĂ©ra de Jinan, 2010-2013 ; Complexe salles de spectacles, commerces - Guiyang, 2013-en cours ; et la derniĂšre Ă©tude : Transformation de l’ancien hĂ©liport de Zhuhai (Guangdong) en jardin, Ă©tude 2016.
  7. Réseau aviaire: réseau formé par toutes les voies de circulation. Définition sur Eduscol.
  8. Ce bouleversement a été mesuré entre 1982 et 1990, période qui a vu naßtre 212 villes nouvelles et 6661 nouveaux bourgs. MarlÚne Leroux, 2019, p. 40
  9. Une voie similaire dans la ville nouvelle de Dengfeng (Henan) mesure, sur 2 km. de long, 160 m. de large, soit prĂšs de deux fois plus large que l'avenue des Champs ÉlysĂ©es, et aboutit Ă  une impasse ! « Ces figures urbaines, visibles dĂšs les plans, expriment la volontĂ© des planificateurs d'Ă©riger une ville moderne et ordonnĂ©e, et participent Ă  la promotion de la ville nouvelle. » : Leroux, 2019, p. 119
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Voir aussi

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  • Julia Nawrocki, « Carte Ă  la une. Shenzhen au cƓur d’un corridor d’innovation dans le Delta de la riviĂšre des Perles », sur GĂ©oconfluences, ENS/DGESCO, (consultĂ© le )
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Articles connexes

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