Wen Jiabao
Wen Jiabao (chinois æž©ćź¶ćź ; chinois traditionnel æș«ćź¶ćŻ¶ ; pinyin : WÄn JiÄbÇo) est un homme d'Ătat chinois nĂ© le Ă Tianjin. Il est Premier ministre de 2003 Ă 2013.
Wen Jiabao æž©ćź¶ćź | |
Wen Jiabao en 2009. | |
Fonctions | |
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Premier ministre du Conseil des affaires de l'Ătat de la rĂ©publique populaire de Chine | |
â (9 ans, 11 mois et 27 jours) |
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Président | Hu Jintao |
Prédécesseur | Zhu Rongji |
Successeur | Li Keqiang |
Vice-Premier ministre du Conseil des affaires de l'Ătat de la rĂ©publique populaire de Chine | |
â (4 ans, 11 mois et 26 jours) |
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Premier ministre | Zhu Rongji |
Directeur du Bureau général du Parti communiste chinois | |
â (6 ans, 10 mois et 27 jours) |
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Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | District de Beichen, Tianjin Chine |
Nationalité | chinoise |
Parti politique | Parti communiste chinois |
Enfants | Wen Yunsong, Wen Ruchun |
DiplÎmé de | Université des géosciences de Chine |
Religion | Athée |
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Premiers ministres de Chine | |
Biographie
Natif de Tianjin, Wen Jiabao va au collĂšge de Nankai qui a Ă©tĂ© frĂ©quentĂ© par lâancien premier ministre Zhou Enlai. Il rejoint le Parti communiste chinois en avril 1965 et commence Ă travailler en 1967.
Il est diplÎmé de la faculté de géologie structurale de l'Institut de géologie de Pékin. Membre du Parti communiste chinois (PCC) depuis 1965, il est élu membre du Comité permanent du bureau politique au cours du 16e CongrÚs du PCC en 2002 et Premier ministre à la 10e Assemblée nationale populaire en mars 2003.
Chronologie
- 1968-1979 : membre d'une équipe de prospection géomécanique dans la province du Gansu en Chine du Nord-Ouest.
- 1979-1982 : chef adjoint de section et directeur général adjoint du bureau géologique de la province du Gansu.
- 1982-1983 : directeur du bureau de recherches sur la politique et la loi relevant du ministĂšre de la GĂ©ologie et des Ressources miniĂšres et membre de l'Ă©quipe de direction du Parti.
- 1983-1985 : vice-ministre de la GĂ©ologie et des Ressources miniĂšres.
- 1985-1987 : directeur adjoint et directeur de la direction générale du CC (Comité central) du PCC (Parti communiste chinois).
- 1987-1992 : membre suppléant du Secrétariat du CC du PCC et directeur de la Direction générale du CC du PCC.
- 1992-1993 : membre suppléant du Bureau politique du CC du PCC, membre du Secrétariat du CC du PCC et directeur de la Direction générale du CC du PCC (14e Politburo).
- 1993-1997 : membre suppléant du Bureau politique du CC du PCC et membre du Secrétariat général du comité central du PCC.
- 1997-1998 : membre du Bureau politique du CC du PCC et membre du Secrétariat du CC du PCC.
- 1998-2002 : membre du ComitĂ© permanent du bureau politique du PCC, membre du SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du comitĂ© central du PCC et vice-Premier ministre du Conseil des affaires de lâĂtat (15e Politburo). Il est membre du 16e Politburo et du 17e.
Controverses
Fortune
Selon le New York Times, la famille proche de Wen Jiabao possĂšderait, en 2012, une fortune d'au moins 2,7 milliards de dollars[1] - [2].
Selon cette enquĂȘte, la famille de M. Wen possĂšde des « intĂ©rĂȘts diversifiĂ©s dans des banques, des bijouteries, des stations touristiques, des compagnies de tĂ©lĂ©communication et des projets dâinfrastructure, en recourant parfois Ă des entitĂ©s extraterritoriales[3]. Cette fortune aurait Ă©tĂ© constituĂ©e en dix ans depuis l'arrivĂ©e du chef du gouvernement au pouvoir[4].
DĂšs la parution de lâarticle le , le site du New York Times a Ă©tĂ© bloquĂ© en Chine[5]. Contrairement aux habitudes de silence des autoritĂ©s chinoises dans ce genre d'affaire, le premier ministre en exercice a dĂ©menti ces informations par l'intermĂ©diaire de son avocat[6].
En dépit de sa censure en Chine, l'article du New York Times semble avoir passablement écorné l'image publique de Wen Jiabao[7] car l'information s'est rapidement répandue sur les réseaux sociaux chinois[4].
Positions
Wen Jiabao est plutÎt considéré comme un réformiste en Chine. Il a en particulier prononcé en février 2007 un discours sur la démocratie en Chine. Il y explique que la démocratie est une valeur non pas occidentale mais universelle. Le temps démocratique de la Chine n'est pas encore venu pour lui car la prospérité économique et le niveau de l'éducation ne sont pas suffisants, mais cette démocratisation s'effectuera petit à petit avec des réformes[8].
Dans une déclaration faite à l'agence de presse Chine nouvelle le , Wen Jiabao prend position pour une réforme du systÚme politique. Selon lui, les autorités doivent « résoudre le problÚme de la concentration excessive du pouvoir, créer des conditions permettant au peuple de critiquer et de contrÎler le gouvernement et réprimer fermement la corruption[9]. »
En , Wen Jiabao considĂšre que l'immolation de TibĂ©tains est contraire aux intĂ©rĂȘts tibĂ©tains, il prĂ©cise que la Chine respecte « l'environnement Ă©cologique et la culture traditionnelle du Tibet, ainsi que sa libertĂ© religieuse »[10].
Avis portés sur son action politique
L'Ă©crivain chinois Yu Jie a publiĂ© l'ouvrage China's Best Actor: Wen Jiabao (en) (Wen Jiabao le roi de la comĂ©die) oĂč il critique Wen Jiaobao[11]. Yu Jie considĂšre que son ascension politique est la consĂ©quence de son opportunisme politique et non de sa « modĂ©ration »[12] - [13]
En , Yu Jianrong, Directeur du Centre de recherche sur les problĂšmes sociaux Ă lâAcadĂ©mie des Sciences Sociales, affirme que la politique de Hu Jintao et de Wen Jiabao a Ă©chouĂ©, et quâelle est vouĂ©e Ă lâĂ©chec, mettant en garde contre la survenue de troubles sociaux et dâun dĂ©sastre[14] - [15].
Pour le sinologue australien Geremie Barmé, paradoxalement les propos du dissident chinois Liu Xiaobo, prix Nobel de la paix en 2010, ne sont pas trÚs différents de ceux de Wen Jiabao. Ce dernier plaidait, sur CNN le , pour la démocratie, l'abandon du rÎle dirigeant du PCC et la liberté de parole[16].
Selon Jean-Philippe Béja, les déclarations du premier ministre Wen Jiabao écrivant un article élogieux pour l'ancien secrétaire général réformateur du Parti Hu Yaobang et indiquant par ailleurs « sans réforme du systÚme politique, les avancées de la réforme économique ne seront pas garanties » seraient significatif de la possible évolution du systÚme politique chinois. L'arrestation en 2009 de Liu Xiaobo puis l'attribution en 2010 du prix Nobel de la paix seraient un accélérateur des interrogations au sein du Parti communiste chinois de « l'efficacité du tout répressif, à l'intérieur comme à l'international »[17].
Le sinologue Jean-Luc Domenach dans un entretien donné en 2010 avance que « la Chine a probablement les dirigeants les plus intelligents de l'histoire du communisme. Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, est probablement le meilleur au monde »[18].
Famille
Son fils, Wen Yunsong est un homme d'affaires, il a créé une société de capital-investissement devenue l'une des plus importantes de Chine et dans laquelle le gouvernement de Singapour est associé[19]. En 2006, il fonde la société Trend Gold Consultants aux ßles Vierges britanniques, cette société est dissoute en 2008. Depuis 2012, il est président d'une entreprise publique, la China Satellite Communications[20].
Sa fille est Wen Ruchun[21]. La holding financiÚre JPMorgan Chase a versé une rémunération de 75 000 dollars par mois, pendant deux ans[22], à un cabinet dirigé par une certaine Lily Chang, alias de Wen Ruchun, ce cabinet comportant deux personnes dont Lily Chang[23]. Une enquÚte est engagée sur les conditions de ce contrat par la Securities and Exchange Commission, organisme anti-corruption de la bourse de New-York[24].
Notes et références
- David Barboza, Billions in Hidden Riches for Family of Chinese Leader, New York Times, 25 octobre 2012.
- La famille du premier ministre chinois a amassé une fortune, Le Monde.fr, 26 octobre 2012.
- La fortune cachée de Wen Jiabao dérange Pékin, Libération, 26 octobre 2012.
- Arnaud de La Grange, La bonne fortune de la famille de Wen Jiabao, lefigaro.fr, 26 octobre 2012
- Gabriel Gresillon, La fortune des dirigeants chinois sur la sellette, Les Echos, 29 octobre 2012.
- Zhang Zhulin, Wen Jiabao rĂ©fute lâenquĂȘte du New York Times, Courrier International, 29 octobre 2012.
- François Danjou, Coup dâEtat Ă PĂ©kin. Sexe, meurtre et corruption en Chine, questionchine.net, 22 mai 2017
- (en)
- Le Premier ministre chinois appelle Ă une rĂ©forme politique, Les Ăchos, 23 aoĂ»t 2010
- Tibet: Le Premier ministre chinois juge les immolations contraires aux intĂ©rĂȘts tibĂ©tains, 20minutes.fr, 14 fĂ©vrier 2012
- Ursula Gauthier, Yu Jie, dissident kamikaze 26 septembre 2010
- Les habits démocrates du Premier ministre Wen Jiabao Libération, 24 août 2010
- (en) China Seeks to Halt Book That Faults Its Prime Minister New York Times, 6 juillet 2010
- (en) China's land disputes at crisis point as revolutionary turmoil beckons, says professor of disenfranchised, smh.com
- (en) China insider sees revolution brewing, smh.com
- Libération du 9 et 10 octobre 2010, page 4
- Le Monde du 14 octobre 2008 : Le prix Nobel de la paix remis Ă Liu Xiaobo pourrait diviser le pouvoir Ă PĂ©kin, lemonde.fr
- Entretien avec Jean-Luc Domenach, Le Choc du mois, no 36, mars 2010
- La bonne fortune de la famille de Wen Jiabao, Le Figaro, 26 octobre 2012
- OffshoreLeaks : révélations sur l'argent caché des « princes rouges » chinois Le Monde, 24 janvier 2014
- Prominent Chinese Families China vitae
- JPMorgan a employé la fille de Wen Jiabao quand celui-ci dirigeait la Chine, Le Monde, 14 novembre 2013.
- (en) David Barboza, JPMorgan Chaseâs Fruitful Ties to a Member of Chinaâs Elite, New York Times, 13 novembre 2013.
- JPMorgan a fait affaire avec la fille de Wen Jiabao, selon le NYT, L'Express, 14 novembre 2013.
Liens externes
- Ressources relatives Ă la vie publique :
- (en) C-SPAN
- (en) China Vitae
- (zh) Chinese Political Elites Database
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :