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Wang Shu

Wang Shu, nĂ© en 1963 Ă  ÜrĂŒmqi, est un architecte chinois contemporain, notamment laurĂ©at en 2012 du prix Pritzker.

Wang Shu
Image illustrative de l'article Wang Shu
Présentation
Nom de naissance 王柍
Naissance
ÜrĂŒmqi, Chine occidentale
Nationalité Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Activités Architecte/Professeur
ƒuvre
Agence Amateur Architecture Studio
RĂ©alisations
Distinctions
Entourage familial
Famille Lu WenYu (femme et cofondatrice de l'agence Amateur Architecture Studio)
Ningbo Tengtou Pavilion, Exposition universelle de 2010, Shanghai
Musée d'histoire de Ningbo, 2008. Détail : en parement, remploi de matériaux de démolition récupérés sur le site
Musée d'art de Ningbo, Zhejiang, 2005
2002-2007 : Logements Verticaux en bords de riviĂšre, Qianjiang Times Hangzhou

Avec sa femme Lu Wenyu ils ont fondĂ© l'agence Amateur Architecture Studio en 1997. Ils appartiennent Ă  un nouveau mouvement des agences d'architectures chinoises. Par opposition Ă  ces maĂźtres d'Ɠuvres qui n'hĂ©sitent pas Ă  pratiquer le pastiche ou la rĂ©interprĂ©tation des modĂšles occidentaux et Ă  appliquer des modĂšles Ă  trĂšs grande Ă©chelle quel que soit le contexte, cette tendance affirme une pratique inventive et critique de la profession d'architecte, une vĂ©ritable attention au contexte spĂ©cifique de chaque projet.

Jeunesse et Ă©ducation

NĂ© Ă  ÜrĂŒmqi au Xinjiang (Nord-Ouest de la Chine), cet architecte et professeur vit Ă  Hangzhou, oĂč il a crĂ©Ă© en 1997 avec sa femme, l'architecte Lu Wenyu, l'agence Amateur Architecture Studio[1]. AprĂšs des Ă©tudes d’architecture Ă  l'UniversitĂ© du Sud-Est Ă  Nankin, il fait un doctorat en urbanisme. Aujourd'hui doyen du dĂ©partement d'Architecture de l'acadĂ©mie des arts de Chine, Wang Shu est rĂ©guliĂšrement sollicitĂ© pour participer Ă  des jurys. Il est notamment membre du comitĂ© de nomination pour le projet Ordos 100. Avant d’ĂȘtre architecte, Wang Shu Ă©tait Ă©crivain et il se plaĂźt Ă  rĂ©pĂ©ter que l'architecture n’est pour lui qu’une partie de son travail. « L’humanitĂ© est plus importante que l’architecture, et l’artisanat plus important que la technologie », Ă©crit-il[2].

CarriĂšre

En 1997, Wang Shu et sa femme Lu Wenyu fondent leur bureau Amateur Architecture Studio[3], et s’affranchissent des agences d’architecture publiques centralisĂ©es typiques du rĂ©gime. À cĂŽtĂ© de sa pratique d’enseignante pour la China Academy of Art, Lu Wenyu poursuit cependant son travail d’ingĂ©nieur et de responsable de projet pour le East China Investigation and Design Institute jusqu’en 2003. Au cours des premiĂšres annĂ©es 2000, la crĂ©ation de nouveaux dĂ©partements d’architecture dans les universitĂ©s donne l’occasion Ă  de jeunes architectes de mettre en application, Ă  travers les ateliers qu’ils crĂ©ent au sein des universitĂ©s, leurs idĂ©es dans des rĂ©alisations concrĂštes. Wang Shu, nommĂ© directeur du dĂ©partement d’architecture de Hangzhou en 2003, se voit confier l’extension du campus des Beaux-arts (Nouveau campus universitaire de Xiangshan, AcadĂ©mie d'art de Chine, Hangzhou ; premiĂšre et seconde phase du projet), hors les murs. Dans un programme en deux phases, rĂ©alisĂ© en un temps record avec une petite Ă©quipe, il livre deux ensembles remarquables dans un paysage qu’il met en valeur et protĂšge[4].

Le travail d’Amateur Architecture Studio a dĂ©jĂ  fait l’objet d’expositions collectives Ă  Berlin, Paris ou encore Rotterdam. Il a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© par plusieurs prix, parmi lesquels le Global Award for Sustainable Architecture en 2007, dont il est l'un des cinq premiers laurĂ©ats[5]. L’Ɠuvre de Wang Shu et Lu Wenyu a Ă©tĂ© publiĂ©e dans de nombreuses revues d’architecture internationales ainsi que dans le livre The Beginning of Design, paru en 2002. L’ouvrage rend compte du processus d’émergence de la mĂ©thode et du langage de Wang Shu Ă  travers une compilation des projets du bureau depuis sa fondation.

Amateur Architecture Studio explore la relation entre l’évolution de l’architecture et des modes de vie en Chine. Les architectes transfĂšrent de façon poĂ©tique le savoir-faire traditionnel chinois dans un langage architectural contemporain. Le nom du bureau traduit leur programme. D’une part, il fait rĂ©fĂ©rence Ă  l’intĂ©rĂȘt de Wang Shu pour l’architecture chinoise vernaculaire, artisanale, bon marchĂ©, spontanĂ©e et souvent Ă©phĂ©mĂšre. D’autre part, le concept d’“Amateur Architecture” est une critique de la profession d’architecte en Chine qui, dans un contexte globalisĂ© de mutations urbaines et rurales, se caractĂ©rise par une absence de rĂ©flexion. Le bureau affronte le problĂšme des destructions massives et de la reconstruction des villes chinoises. Il rĂ©flĂ©chit Ă  la façon de reconstruire dans des conditions contemporaines tout en respectant une conception traditionnelle: l’interdĂ©pendance de l’architecture et du paysage. Leur travail se focalise Ă©galement sur la rĂ©interprĂ©tation de l’architecture traditionnelle locale par le recyclage. Au cours des dix derniĂšres annĂ©es, Amateur Architecture Studio a dĂ©veloppĂ© une mĂ©thode innovante, expĂ©rimentale et contextualisĂ©e. Wang Shu et Lu Wenyu associent Ă  leurs recherches sur les traditions chinoises rurales locales, des expĂ©riences architecturales appliquĂ©es[6].

D’abord testĂ©es Ă  petite Ă©chelle, leurs expĂ©rimentations sont ensuite transposĂ©es Ă  de grands ensembles de logement ou Ă  des espaces mĂ©tropolitains pour finalement s’étendre Ă  l’échelle urbaine[7].

Amateur Architecture Studio a tentĂ© de propager le concept de “reconstruction contemporaine de l’architecture locale chinoise” dans une sĂ©rie de projets comptant des campus universitaires, une galerie d’art, un musĂ©e, un parc urbain et des tours de logement. L’exposition s’articule autour de deux axes. À travers des maquettes, des plans et des photos, le premier donne un aperçu global des projets les plus importants d’Amateur Architecture Studio depuis sa fondation en 1997. Le second se concentre sur la relation entre thĂ©orie et pratique, entre production littĂ©raire et projets d’architecture.

Amateur Architecture Studio apparaĂźt sur la scĂšne architecturale europĂ©enne en 2006, Ă  l’occasion de la Xe Biennale d’architecture de Venise. À cĂŽtĂ© du pavillon chinois, Wang Shu et Lu Wenyu installent Tiles Garden, structure de bambou recouverte de 66 000 tuiles rĂ©cupĂ©rĂ©es de bĂątiments dĂ©truits de leur rĂ©gion. Visible depuis la passerelle qui le surplombe, ce jardin minĂ©ral est un manifeste prĂŽnant le rĂ©emploi des matĂ©riaux de construction et la rĂ©interprĂ©tation de typologies traditionnelles[3]. Cette pratique dĂ©coule de « la technique du wa pan, consistant Ă  rĂ©cupĂ©rer et rassembler des Ă©lĂ©ments de briques et de tuiles de cĂ©ramique, un procĂ©dĂ© mis au point par les agriculteurs de la rĂ©gion pour accĂ©lĂ©rer les reconstructions aprĂšs le passage des typhons »[8].

En 2012, Wang Shu est le premier Chinois à recevoir le prix Pritzker, équivalent du prix Nobel en architecture[9], pour « une architecture intemporelle, profondément ancrée dans son contexte et pourtant universelle. » Dans une interview accordée au Los Angeles Times, Wang Shu exprime son regret de ne pas partager son prix avec son épouse, tout aussi impliquée dans le travail du bureau. Il évoque notamment la situation similaire de Robert Venturi, lauréat du Prix Pritzker en 1991. Son épouse et partenaire Denise Scott Brown n'avait pas non plus été récompensée à l'époque[10].

RĂ©alisations

RĂ©alisations[11] :

  • 2012-2016 : RĂ©novation du village de Wencun, Zhejiang[12]
  • 2011-2013 : « Wa-Shan » ("Montagne de tuiles"), une maison d'hĂŽtes, Hangzhou, Chine[13].
  • 2009 : Exposition sur la Dynastie impĂ©riale Song du sud, salle de la rue impĂ©riale, Hangzhou, Chine.
  • 2003-2008 : MusĂ©e d'histoire de Ningbo, Chine.
  • AprĂšs 2007: rĂ©habilitation d'une rue principale de Hangzhou[4].
  • 2002-2007 : Nouveau campus universitaire de Xiangshan, AcadĂ©mie d'art de Chine, Hangzhou (PremiĂšre et Seconde phase de projet)[14].
  • 2001-2005 : MusĂ©e d'art contemporain de Ningbo, 2002-2005[15].
  • 2006 : Tuiles de Jardin, Biennale d'Art de Venise, Italie.
  • 2003-2006 : Cinq maisons dispersĂ©es, Ningbo, Chine.
  • 2003-2006 : Maison de la CĂ©ramique, Jinhua, Chine.
  • 2002-2007 : Logements Verticaux, Hangzhou, Chine.
  • 1999-2000 : Librairie du collĂšge de Wenzheng, Suzhou, Chine[16].

Expositions

.......

(Source[11])

Prix

  • 2012 : Prix Pritzker ;
  • 2010 : Mention spĂ©ciale du jury attribuĂ©e Ă  DĂ©clin d'un dome de l'agence Amateur Architecture Studio Ă  la 12e Exposition Internationale d'Architecture de Venise People meet in architecture ;
  • 2009 : Le musĂ©e Ningbo a remportĂ© le prix Lu Ban, le premier prix d'architecture en Chine ;
  • 2008 : Nomination pour le Prix du meilleur gratte-ciel international, Francfort, Allemagne ;
  • 2007 / laurĂ©at du Global Award for Sustainable Architecture, Paris, France


Nomination pour le prix d'Architecture Suisse BSI ;

Notes et références

  1. « Presentation de Wang Shu »
  2. Anne-Marie FĂšvre, « Le Chinois Wang Shu Pritzker 2012 », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne)
  3. FrĂ©dĂ©ric Edelmann, « L'auteur du Pavillon chinois », Le Monde,‎
  4. Ged 2008, p. 23.
  5. « Global Award for Sustainable Architecture », sur Cité de l'architecture & du patrimoine (consulté le )
  6. « Les possibilités du régionalisme chinois »
  7. « BOZAR ARCHITECTURE, Architecture as a Resistance, Guide du visiteur, Wang Shu, Amateur Architecture Studio »
  8. Emmanuelle Borne, « Dossier : Chine, rĂ©gĂ©nĂ©ration », L'Architecture d'aujourd'hui, no 431,‎ , Ă©ditorial (ISSN 0003-8695).
  9. « Annonce officielle sur le site du Pritzker Prize »
  10. (en-US) « Pritzker Prize goes to Wang Shu, 48-year-old Chinese architect », sur LA Times Blogs - Culture Monster, (consulté le )
  11. Réalisations, source :« SCHELLING ARCHITECTURE PRIZE 2010 »
  12. « Dossier : Chine, rĂ©gĂ©nĂ©ration », L'Architecture d'aujourd'hui, no 431,‎ (ISSN 0003-8695), pages 36-38. Voir aussi : Chazalon et al., 2019, p. 242-245
  13. « La maison d'hÎtes Wa Shan », sur Architectures (consulté le )
  14. Xiangshan Campus, China Academy of Art, Phase I et Phase II. Lien web sur liste noire Wikipédia : China Art Academy, new campus of Xiangshan School, Phase II , 2007, site : [chinese-architects.com/en], consulté le 26 janvier 2020 ; et « New Academy of Art in Hangzhou / Wang Shu, Amateur Architecture Studio », sur ArchDaily, (consulté le ) (ISSN 0719-8884). Site de l'établissement
  15. (en) « Ningbo Contemporary Art Museum », sur World Architects (consulté le ). Site du musée
  16. Sur le web : titre=Library of Wenzheng College at the Suzhou University, site : chinese-architects.com/en
  17. Holm and al., 2017
  18. « Entretien avec Wang Shu à la biennale de Venise »

Bibliographie

  • Wang Shu (trad. du chinois), Construire un monde diffĂ©rent conforme aux principes de la nature, Paris, Editions des Cendres-CitĂ© de l'architecture, Paris, , 128 p. (ISBN 978-2-86742-211-9).
  • (en) Michael Juul Holm, Kjeld Kjeldsen and Mette Marie Kallehauge (Ă©diteurs) (trad. du danois), Wang Shu Amateur Architecture studio, Humlebaek, Denmark/Zurich, Humlebaek : Louisiana museum of modern art ; Zurich : Lars MĂŒller publishers, , 238 p., 31 (ISBN 978-87-92877-82-6 et 978-3-03778-531-7)
  • Romain Chazalon, JĂ©rĂ©my Cheval, ValĂ©rie Disdier, Françoise Ged, Émilie Rousseau et Claude Tautel, Chine, construire l'hĂ©ritage, Saint-Étienne, Publications de l'universitĂ©, Saint-Etienne, , 320 p., 24 cm. (ISBN 978-2-86272-721-9)
  • Françoise Ged (et al.), « Le renouveau de l'architecture en Chine », Monde chinois, Institut Choiseul, vol. 16,‎ hiver 2008-2009 (ISBN 978-2916722528, lire en ligne, consultĂ© le ).

Articles connexes

Liens externes

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