Bronzes chinois
Les bronzes chinois sont universellement admirĂ©s comme des chefs-dâĆuvre de l'art du bronze, tout particuliĂšrement ceux rĂ©alisĂ©s au cours des deux premiers millĂ©naires avant notre Ăšre. Les bronzes des dynasties Shang et Zhou, depuis le XVIe siĂšcle et jusquâĂ 221 avant notre Ăšre, aux formes et dĂ©cors Ă©tonnants, tĂ©moignent de lâesprit crĂ©atif et de la remarquable maĂźtrise technique des bronziers chinois au cours de lâĂąge du bronze. L'art des dynasties royales de l'AntiquitĂ© (1570 - 221 avant notre Ăšre), fondement essentiel de l'art chinois, est en majoritĂ© un art du bronze.
Bien que la valeur de ces chefs-dâĆuvre ait Ă©tĂ© reconnue en Chine par les lettrĂ©s dĂšs le XIe siĂšcle, les sculpteurs sur pierre ou dans le bronze, n'Ă©taient pas considĂ©rĂ©s comme « artistes » mais comme artisans dans la Chine ancienne. Il s'agit cependant d'une vĂ©ritable pratique artistique, reconnue comme telle en Chine comme ailleurs aujourdâhui.
DĂšs l'Ă©poque Shang le bronze est associĂ© aux rites funĂ©raires. La somme de bronze investie dans les vases rituels y est d'ailleurs plus importante que celle des armes, et bien plus que celle employĂ©e par les paysans et artisans pour leurs outils : câest lâindice de la grande valeur attachĂ©e, Ă lâĂ©poque des rois, aux pratiques rituelles et Ă la force protectrice attachĂ©e aux rites auxquels ces bronzes participent. Les bronzes, essentiellement des vases rituels, sont rĂ©alisĂ©s pour les cĂ©lĂ©brations oĂč les dĂ©funts puissants, membres de l'aristocratie, sont invoquĂ©s. Leurs formes complexes soulĂšvent de multiples questions, en particulier le « masque » taotie. Et les fonctions de ces vases ou autres objets restent encore hypothĂ©tiques. LâĂ©tude des textes postĂ©rieurs et des inscriptions visibles sur les vases eux-mĂȘmes, ainsi quâune approche scientifique des ensembles funĂ©raires sur les lieux de leur dĂ©couverte permettent aujourdâhui de se faire une reprĂ©sentation assez prĂ©cise de la raison dâĂȘtre de ces bronzes et permettent de rĂ©pondre Ă certaines questions concernant les cultures de lâĂąge du bronze qui en faisaient usage. Mais pour les cultures sans Ă©critures qui ont participĂ© Ă l'invention du bronze et de ses formes, loin du bassin du fleuve Jaune, comme au Gansu entre 2400 et 1900 avant notre Ăšre, il reste encore beaucoup Ă dĂ©couvrir. Sur un espace que l'on commence Ă connaitre pour ces hautes Ă©poques et oĂč ces cultures surgissent bien souvent sur cette longue pĂ©riode, comme Ă Sanxingdui, sous la forme dominante de ces bronzes les spĂ©cialistes de toutes les disciplines confrontent leurs dĂ©couvertes, les connaissances scientifiques actuelles aux anciennes donnĂ©es hĂ©ritĂ©es de la tradition littĂ©raire chinoise. Les historiens chinois travaillent d'abord Ă partir de traditions textuelles, en particulier les Ă©crits de Sima Qian (145-86 avant notre Ăšre), le fondateur de lâhistoriographie chinoise. Prenant appui sur cette tradition ils sont tentĂ©s de reconnaĂźtre la dynastie mythique des Xia dans les bronzes d'Erlitou, Ă©tudiĂ©s par la communautĂ© scientifique internationale. Produits dans une sociĂ©tĂ© sans Ă©criture du bassin du fleuve Jaune et Ă laquelle rien, pour l'instant, ne permet de reconnaitre la nature du pouvoir il est encore moins possible de lui donner un nom. La dynastie Xia est encore actuellement un mythe.
Certaines pratiques artistiques ne se transforment pas au moment des grands changements politiques. C'est ce qui se passe dans l'art du bronze au moment de la naissance de l'empire (vers 220 avant notre Ăšre). Depuis longtemps le bronze n'est plus uniquement destinĂ© aux rites, il est devenu un signe du pouvoir, un objet de luxe que les vivants utilisent et qui accompagne Ă©ventuellement le dĂ©funt dans l'au-delĂ . Le tombeau des riches devient peu Ă peu la reproduction d'une habitation occupĂ©e par des « habitants » de terre cuite ou de bois, les mingqi, et d'objets luxueux, souvent en bronze. Ă cette Ă©poque le bronze rĂ©vĂšle clairement le style qui s'impose Ă la fin des Zhou, pendant la pĂ©riode des Royaumes combattants, et qui se prolonge sous les Han. UtilisĂ© au sein de pratiques somptuaires oĂč les cours rivalisent de luxe c'est son pouvoir d'imiter le textile et le travail du laque au pinceau qui est retenu. Le bronze est alors employĂ© comme un support mallĂ©able, ornĂ© d'or et d'argent, de pierres semi-prĂ©cieuses ou cloisonnĂ© d'Ă©maux selon des procĂ©dĂ©s qui confinent Ă l'orfĂšvrerie. Ensuite pendant toute la durĂ©e de l'empire (221 avant notre Ăšre - 1912 de notre Ăšre) le bronze apparait dans des rĂ©alisations, qu'elles soient Ă©lĂ©ments de parure, miroirs ou statuettes ou sculptures monumentales comme celles dĂ©posĂ©es dans le mausolĂ©e de l'empereur Qin, oĂč la matiĂšre d'alliage mĂ©tallique conserve sa valeur symbolique. Les formes sont toujours des vecteurs de culture : innovation d'un certain naturalisme, persistances des motifs curvilignes, vivants et nerveux, survivances des vases rituels. Ces nouveaux usages du bronze sont liĂ©s Ă de nouvelles formes de pensĂ©e, Ă moins qu'elles n'aient assimilĂ© des formes Ă©trangĂšres alors que la Chine est au contact de l'art des steppes, de l'art grĂ©co-bouddhique venu d'Inde et du Gandhara au dĂ©but de notre Ăšre et, bien plus tard, au contact de l'art occidental Ă partir du XVIIIe siĂšcle.
L'art des bronziers chinois s'offre à une histoire de l'art chinois avec des caractÚres qui lui sont spécifiques et d'autres qu'il partage avec la céramique, la sculpture, la peinture et la calligraphie chinoise et qui n'ont de sens qu'en étant compris au sein de l'histoire de la culture chinoise, mais dont les composantes multiculturelles nettement visibles à l'ùge du bronze restent encore fort mal connues.
- Les dates indiquées pour les périodes couvrant le Néolithique et l'Antiquité sont entendues comme antérieures à notre Úre, sans qu'il en soit fait mention. Seules sont explicitées les dates proches de notre Úre.
- Les reproductions sont rassemblées en début d'article afin de permettre une vision d'ensemble et de percevoir aisément les variations de formes semblables au cours du temps, ainsi que les objets nouveaux.
Prototypes cĂ©ramiques des premiers bronzes. Lâapparition du mĂ©tal dans les cultures nĂ©olithiques
- Pichet à chauffer les liquides, prototype de la verseuse he (dynastie Shang, Anyang). Terre cuite « blanche » de la culture de Longshan. 2500-2000 avant notre Úre. Musée national de Chine, Pékin
- Miroir en bronze, vers 2000 avant notre Úre. culture de Qijia, Néolithique et ùge du bronze (?) (2400-1900), Gansu. Musée National de Chine. Pékin
Dynasties royales (1850 - 221 avant notre Ăšre)
Pouvoir en place | Durée | |
---|---|---|
Dynastie mythique des Xia | ||
Culture dâErlitou | Vers 1850 â vers 1550 | 300 ans |
Dynastie Shang |
Vers 1600-1050 Vers 1600-1300 |
550 ans 300 ans |
Dynastie des Zhou de l'Ouest | 1050-771 | 279 ans |
Dynastie des Zhou de l'Est
|
770 - 256 770 - 476 |
514 ans 294 ans |
Galerie : Les débuts de l'ùge du bronze
- Vase rituel jue pour chauffer l'alcool, bronze exempt de décor. Culture d'Erlitou. Musée national de Chine, Pékin
- Plaque de bronze incrustée de turquoise figurant un masque. Culture d'Erlitou. Sackler Museum, Harvard Art Museums, Cambridge (Massachusetts)
- Hache d'arme de bronze yue, avec incrustations de turquoise en forme croix. Culture d'Erlitou finale : XVIe siÚcle (?). Musée de Shanghai
Galerie : la PĂ©riode d'Erligang
- Ăpoque de la PĂ©riode d'Erligang (vers 1600 - vers 1300 avant notre Ăšre)
- Vase calice gu pour l'alcool. Bronze. PĂ©riode d'Erligang (vers 1550 â vers 1300). MusĂ©e Cernuschi, Paris
- Vase jue pour chauffer l'alcool, à décor en forme de masque. Bronze et pierres dures. Période d'Erligang. Musée d'art du comté de Los Angeles LACMA
- Vase jue servant Ă chauffer l'alcool, avec un motif de masque animal. DĂ©but de la pĂ©riode Shang. XVe ââXIVe siĂšcle av. J.-C. (?), pĂ©riode d'Erligang. MusĂ©e Cernuschi[2]
Galerie : l'Ă©poque de la Dynastie Shang
- Ăpoque de la Dynastie Shang. PĂ©riode dâAnyang (vers 1350 - vers 1050 avant notre Ăšre)
- Couteau xiao Ă tĂȘte de bouquetin ibex. Nord ou Nord-Ouest de la Chine trouvĂ© au Shanxi. Bronze. XIIIe â XIe siĂšcle av. J.-C.. MusĂ©e Cernuschi[N 2]
- Verseuse Ă alcool he en forme de rapace. Bronze. Dynastie Shang. DĂ©but de la phase dâAnyang, XIIIe ââXIIe siĂšcle av. J.-C. . H. 23, 8 cm. MusĂ©e Guimet[N 4]
- Vase calice gu pour l'alcool. Bronze, H. 29,7 cm. XIIe ââXIe siĂšcle av. J.-C.. Walters Art Museum, Baltimore
- Personnage sur un piédestal. Bronze, loin du territoire Shang, à l'Ouest[3]. Fosse 2, Sanxingdui, Guanhang, Sichuan, vers 1200. Bronze, H. totale 260 cm. Musée de Sanxingdui, Sichuan
- Jarre hu à boisson fermentée, deux anses pour un cordon. Décor : deux taotie. Bronze, H. 29,8 cm. Shang, v. 1100. British Museum[4]
- Verseuse guang (ou gong) pour l'alcool. Chine du nord. XIIe siÚcle av. J.-C. Dynastie Shang. Bronze. Musée Guimet [N 7]
Galerie : Dynastie Zhou (1050 â 221) : Ă©volution des formes
- Zhou occidentaux (vers 1050 â 771)
- Cloche Bo. Bronze, H. 63 cm. Fin de l'époque Shang, début des Zhou occidentaux (vers XIe siÚcle av. J.-C.). Musée des arts asiatiques de Nice
- Vase lei pour les liquides. Fin XIe â dĂ©but Xe siĂšcle av. J.-C.. Bronze. H : 49,7 cm [N 8]. DĂ©but des Zhou occidentaux. MusĂ©e Cernuschi
- Plaque de char de guerre[7] en forme de masque. Zhou occidentaux. Musée Guimet Paris
- Vase gui pour les offandes de céréales [N 9]. Zhou occidentaux. Bronze H : 30 cm. Musée Cernuschi
- Vase xu pour les offandes de céréales. Propriétaire : Jin Hou Fu (inscription). Bronze, H. 22,2 cm. Shanxi. Fin des Zhou occidentaux. Musée de Shanghai
- Zhou orientaux (770 â 256) : PĂ©riode des « Printemps et Automnes » (770-476)
- Cloche Bo. Bronze. « Printemps et Automnes », VIIe ââVIe siĂšcle av. J.-C.. MusĂ©e Guimet Paris
- Hallebarde ge. « Printemps et Automnes », Ve siÚcle. Museo nazionale d'arte orientale. Rome
- Chaudron ding pour les viandes, décor: bandeaux d'écailles et dragons entrelacés. « Printemps et Automnes » final. Musée de Shanghai
- Bouteille hu pour l'alcool. Bronze incrusté de cuivre: animaux. H. : 39,8 cm. Ve s. Fin des Printemps et Automnes, début des Royaumes combattants. Musée Cernuschi[9]
- Accessoires en bronze pour l'assemblage de piÚces de charpente. « Printemps et Automnes » final. Tombe de Hougudui. Xinyang Museum. Henan
- ĂpĂ©es de bronze incrustĂ©es de turquoise. « Printemps et Automnes » final. Tombe de Hougudui. Xinyang Museum. Henan
- Zhou orientaux (770 â 256) : PĂ©riode des « Royaumes combattants » (475-221)
- Bouteille ou jarre hu pour l'alcool. Henan. « Royaumes combattants ». Bronze avec incrustation de cuivre: batailles mythiques. Musée Cernuschi[N 10].
- Flamant rose aux andouillers : protecteur de tombe[N 11]. Bronze. « Royaumes combattants »: début. Milieu Ve siÚcle. Tombe du marquis Yi de Zeng. Musée de la province du Hubei
- Orchestre du marquis Yi de Zeng [10]. Bois et bronze, poids total 2 500 kg. Début des « Royaumes combattants ». Wuhan, Musée de la province du Hubei
- Chaudron, ding, pour cuire les viandes et poissons. Bronze incrusté d'or et d'argent. « Royaumes combattants ». Musée du Liaoning
- Fiole, bronze incrusté d'argent. H 31 cm. Période des « Royaumes combattants ». Freer Gallery of Art, Smithsonian Institute. Washington DC
- Agrafe de vĂȘtement en bronze incrustĂ© d'argent[11]. Fin de la pĂ©riode des « Royaumes combattants ». Los Angeles County Museum of Art
- Revers de miroir. L'idéogramme shan (montagne) est reproduit six fois. « Royaumes combattants ». Musée National de Chine. Pékin [12]
- Hallebarde ge de la fin de la période des « Royaumes combattants ». Musée de Shanghai
Dynasties royales : Généralités sur les bronzes antiques
Créations et créateurs en trois dimensions
Le bronze, en Chine, a donnĂ© lieu Ă des objets utilitaires dĂšs les premiers temps de l'Ăąge du bronze. Ces premiers objets ont Ă©tĂ© travaillĂ©s avec Ă©conomie dans lâunique but de correspondre Ă leur fonction : ce sont tout dâabord (Majiayao, Qijia) des couteaux, haches, des pointes de flĂšches et des miroirs (de simples disques polis sur une face). Leur forme a Ă©voluĂ©, au cours des temps, comme avec le dĂ©veloppement des arbalĂštes depuis la pĂ©riode des « Royaumes combattants », puis sous les Qin et les Han. Mais il a surtout permis de rĂ©aliser des objets de prestige pour une Ă©lite privilĂ©giĂ©e qui faisait dĂ©jĂ travailler le jade. Le jade est un matĂ©riau trĂšs dur qui nĂ©cessite tout autant que le bronze un Ă©norme travail, mais le bronze nĂ©cessitait aussi un grand nombre de travailleurs[13]. Ces objets de prestige ont des formes singuliĂšres bien diffĂ©rentes de leurs prototypes en cĂ©ramique. Elles sont composĂ©es avec art : que ce soit pour des vases rituels, des objets qui se substituent aux ĂȘtres vivants auprĂšs des morts ou des Ă©lĂ©ments de parure, des Ă©lĂ©ments de harnachement Ă incrustations de mĂ©taux prĂ©cieux, des lampes Ă©tonnantes et des plats et des miroirs au revers savamment dĂ©corĂ©. Dans ces rĂ©alisations la fonction initiale est lâoccasion dâune invention foisonnante de formes dans les trois dimensions Ă partir de prototypes dont lâartiste ou lâartisan peut beaucoup sâĂ©carter, sâinspirer de cultures lointaines, trouver des solutions chargĂ©es dâhumanitĂ© ou dâun sens aigu de lâharmonie des formes. Tel rĂ©cipient, sa forme et son dĂ©cor, ne relĂšve plus alors des seuls arts dĂ©coratifs mais aussi de la sculpture[14].
Leurs crĂ©ateurs ayant disparu dans lâanonymat, il nous est possible de redĂ©couvrir la raison des commandes de ces singuliĂšres crĂ©ations tridimensionnelles. Pour chacune dâentre elles il est aujourdâhui possible de reconstituer lâunivers des formes qui a participĂ© Ă sa conception, lâĂ©cart quâelle manifeste et Ă©claircir, si possible, le sens de ses formes, son inscription dans les traditions et la culture.
Le statut de ces crĂ©ateurs dans les arts en trois dimensions (le bronze, la pierre, la cĂ©ramique dâart) a longtemps dĂ©pendu du regard des lettrĂ©s, de leur domination administrative et culturelle qui en a fait de simples artisans, bien loin derriĂšre les peintres amateurs lettrĂ©s, seuls Ă bĂ©nĂ©ficier dâun statut semblable Ă celui des artistes modernes [14].
Ouvriers, artisans, artistes ⊠et commanditaires
Dans les territoires qui sont aujourdâhui ceux de la Chine, les cultures nĂ©olithiques, en se hiĂ©rarchisant, se sont mises Ă utiliser des matĂ©riaux nĂ©cessitant un Ă©norme travail collectif rĂ©alisĂ© par des ouvriers spĂ©cialisĂ©s[15] : le jade et le bronze. Ce qui caractĂ©rise l'art de la Chine Ă cette Ă©poque câest la multitude improbable de tels objets, les quantitĂ©s de bronze produites vu lâextrĂȘme difficultĂ© de rĂ©aliser des objets si complexes dans ces matĂ©riaux avec les moyens de lâĂ©poque. En ce qui concerne le bronze, de nombreux corps de mĂ©tiers Ă©taient nĂ©cessaires : ouvriers, artisans et artistes, dont la condition d'esclaves n'est pas prouvĂ©e actuellement tout en n'Ă©tant pas exclue. La division du travail cependant est probable[16]. Ces corps de mĂ©tiers ont permis de rĂ©aliser lâextraction des minerais puis dâobtenir du mĂ©tal en lingots. AprĂšs leur transport sur plusieurs centaines de kilomĂštres jusquâaux grandes citĂ©s, dâautres ouvriers Ă©taient chargĂ©s de la mise en forme de cette matiĂšre premiĂšre. Un tel investissement renforçait la distinction de ceux qui commandaient Ă toute cette chaine de travailleurs, les commanditaires aristocrates et prĂȘtres qui pouvaient en apprĂ©cier les qualitĂ©s lumineuses (le bronze poli ayant une belle couleur dorĂ©e) ainsi que le poids, les qualitĂ©s formelles et la signification du dĂ©cor.
Le bronze permettait de produire les instruments du culte. Lequel était au centre de l'idéologie qui accompagnait au pouvoir toute une aristocratie durant des siÚcles. à cette élite se trouvaient associés, par leur savoir-faire et leur créativité, les bronziers qui travaillaient dans l'espace des cités-palais de l'époque.
Lâapparition du travail du mĂ©tal : le cuivre et l'or, puis le bronze au Gansu, ensuite au Henan
- Au Gansu :
Câest au Gansu et au Qinghai, quâactuellement (en 2014) on a retrouvĂ© en quantitĂ© apprĂ©ciable les plus anciens outils mĂ©talliques dĂ©couverts en Chine[17] : haches, couteaux et poinçons, pointes de lances ... Sây ajoutent les premiers miroirs de bronze et les Ă©lĂ©ments de parure dans divers mĂ©taux dont le cuivre et l'or. Ceci entre 2200 et 1600 avant notre Ăšre dans la culture de Qijia, qui effectue, la premiĂšre, le passage du NĂ©olithique final Ă l'Ăąge du bronze, probablement dans un premier temps par la voie des Ă©changes de produits avec l'Ouest. En 2008 on y dĂ©nombrait 350 sites[18]. D'autres cultures du NĂ©olithique final, du Gansu au Shandong, ont possĂ©dĂ© cette mĂ©tallurgie du cuivre et du bronze, mais dans une bien plus faible mesure[19]. Il est possible que cette dĂ©couverte soit intervenue par tĂątonnements, mais l'apport de cultures nomades venues de l'Ouest est reconnu dans les annĂ©es 2000 comme la solution la plus probable, tĂ©moins archĂ©ologiques indiscutables Ă l'appui[20] : une Ă©tude scientifique des dĂ©pĂŽts archĂ©ologiques de la culture de Qijia et de l'ensemble des cultures du NĂ©olithique final du Nord et du nord-ouest de la Chine[N 12] ainsi que celles du centre de l'Eurasie, en particulier les Seima-Turbino (2100-2000), et cultures d'Andronovo (1900-1600[21]) et de leurs voisines, sont aujourdâhui (derniĂšres publications en 2007 - 2014[22]) reconnues comme les connexions qui ont permis la pratique du bronze en Chine, et d'abord au Nord-Ouest, Ă leur contact direct. Ces premiĂšres Ă©tapes dans la mĂ©tallurgie semblent de lâordre de lâexpĂ©rimental[23] avec du cuivre martelĂ© ou fondu. Ensuite les artisans vont inventer des alliages : 60 % de cuivre et au moins 5 % dâĂ©tain[N 13], et dans certains cas du plomb ou dâautres Ă©lĂ©ments afin dâabaisser la tempĂ©rature de fusion et permettre une retouche et un traitement de surface plus aisĂ©[24]. Dans la culture de Qijia lâemploi de moules bivalves que lâon pouvait aisĂ©ment assembler, premiĂšre forme des moules Ă section, Ă©vinça rapidement la pratique du martelage.
Dâabord utilisĂ©e pour les outils et les armes avec ces moules en deux parties, cette pratique Ă©volua lorsquâelle fut appliquĂ©e Ă la rĂ©alisation de vases rituels en bronze : le nombre de parties augmenta. Cette technique a Ă©tĂ© aussi celle des artisans du Henan, qui en firent, quelques siĂšcles plus tard, une pratique qui Ă©volua depuis la pĂ©riode d'Erligang et d'Erlitou, puis les Shang jusquâaux Han.
- Au Henan :
Le territoire actuel de la Chine possĂšde en effet de grandes quantitĂ©s de poches de minerais dans le bassin moyen du fleuve Jaune, au Henan et au Shaanxi[N 14]. Les premiers mineurs du Henan y ont trouvĂ© du cuivre, de lâĂ©tain et les sites exploitables au dĂ©but de lâĂąge du bronze, ici dans la culture dâErlitou (vers 1700-1500 avant notre Ăšre), sont assez proches les uns des autres dans un rayon de 400 km autour de la future capitale Shang, Anyang[N 15]. Du plomb Ă©tant disponible un peu plus loin. Alors que le travail du bronze, vu la raretĂ© de ses composants en Occident, y exigeait des procĂ©dĂ©s Ă©conomes de martelage, les rivets et la soudure, cette situation exceptionnelle propre Ă la Chine a favorisĂ© une utilisation par moulage : la couche de matiĂšre y est beaucoup plus Ă©paisse bien que lâon avait connaissance des techniques plus Ă©conomes en minerais[25]. Et le dĂ©cor en surface reproduit, en relief, tout simplement les formes gravĂ©es dans lâargile souple du moule : cette technique prolongeait en effet le savoir-faire des cĂ©ramistes nĂ©olithiques en Chine. Ceux-ci Ă©taient bien implantĂ©s sur le mĂȘme territoire depuis plus de deux millĂ©naires et eux aussi bĂ©nĂ©ficiaient de conditions favorables avec le plus grand plateau de lĆss au monde, riche en argile. Le lĆss constitue le sous-sol depuis les environs de Lanzhou, au Gansu, jusquâĂ Xiâan au Shaanxi [26]. Câest la matiĂšre premiĂšre des moules quâemploient les bronziers. TravaillĂ©e et cuite elle donne les briques des fours et de lâhabitat traditionnel en Chine du Nord.
Cela dit il existe aussi dâautres sites, sur le territoire de la Chine actuelle, oĂč se sont dĂ©veloppĂ©s une cĂ©ramique de qualitĂ© et des lieux de production de bronze Ă des Ă©poques anciennes, mais la rĂ©gion dâAnyang, considĂ©rĂ©e pour des raisons culturelles et idĂ©ologiques comme « le berceau de la Chine », a fait lâobjet, pendant longtemps, dâĂ©tudes bien plus poussĂ©es que dans le reste de la Chine actuelle. En consĂ©quence on y a trouvĂ© un plus grand nombre de sites anciens, mais le minerai de cuivre se trouve en de trĂšs nombreux autres lieux aussi[27]. Enfin, la cĂ©ramique a produit les premiĂšres formes des vases rituels, instruments du culte des ancĂȘtres (de lâaristocratie), qui allaient ĂȘtre transposĂ©s dans le bronze.
ModÚles céramiques
L'antĂ©rioritĂ© des formes en cĂ©ramique utilisĂ©es ensuite pour rĂ©aliser des bronzes est avĂ©rĂ©e[28]. Mais le terme « prototype » doit ĂȘtre prĂ©cisĂ© : il ne s'agit pas de formes rĂ©alisĂ©es « en vue » d'une transposition dans le bronze, ce sont des formes en cĂ©ramique, antĂ©rieures Ă l'Ăąge du bronze, qui ont perdurĂ© et ont Ă©tĂ© transposĂ©es en bronze. Ces « prototypes » ont Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©s dans le bronze en affinant leur silhouette et avec des motifs gravĂ©s dans la surface des moules qui apparaissent maintenant en lĂ©ger relief dans les premiers bronzes. Les Ă©lĂ©ments en hauts reliefs, qui apparaissent ensuite, semblent avoir Ă©tĂ© impossibles en cĂ©ramique, Ă cette Ă©poque. Le savoir-faire des cĂ©ramistes et l'abondance des matĂ©riaux a pu favoriser un travail du bronze par moulage dans des moules en cĂ©ramique.
Pratique du moulage des vases rituels en bronze
Cette pratique est spécifique aux vases ayant des formes complexes, elle diffÚre pour les armes qui sont coulées dans de simples moules en deux parties. La méthode la plus simple consiste en huit étapes [29] :
- rĂ©aliser le noyau en terre rĂ©fractaire afin quâil puisse se dĂ©mouler aisĂ©ment, Ă©ventuellement appliquer un dĂ©moulant ;
- réaliser les divisions qui sépareront les parties, en général le moule est en trois ou quatre parties ;
- poser les divisions en recouvrant le noyau dâune Ă©paisse couche dâargile et laisser sĂ©cher ;
- dĂ©poser les diffĂ©rentes parties avant complet durcissement et les dĂ©corer en gravant lâargile (mĂ©plat) ou avec des Ă©lĂ©ments en faible relief ;
- Reconstituer lâensemble Ă lâenvers, en laissant un faible espace entre le moule externe et le noyau ;
- Couler le bronze dans cet espace: cela nécessite beaucoup de matiÚre mais donne une grande précision, assez rapidement ;
- Au démoulage, il est souvent nécessaire de briser le moule externe ;
- AprÚs avoir ébarbé les lignes de joint il reste à polir le bronze qui possÚde alors un aspect jaune clair brillant.
Cette mĂ©thode permet de faibles reliefs. Pour obtenir des hauts reliefs, comme une anse, les bronziers antiques rĂ©alisaient dâabord la forme principale Ă partir de moules qui laissaient la future partie de lâassemblage Ă©vidĂ©e, en rĂ©serve. AprĂšs dĂ©moulage on plaçait la partie dĂ©moulĂ©e dans un second moule pour fondre la partie en relief directement Ă son emplacement dĂ©finitif. On coulait une seconde fois pour effectuer lâassemblage et la partie en relief et il pouvait se produire des coulures, Ă lâintĂ©rieur de la piĂšce, quand le bronze dĂ©bordait par le vide laissĂ© en rĂ©serve. Câest la mĂ©thode de fonte en coulĂ©es successives [30]. Dans certains cas les parties en relief pouvaient ĂȘtre coulĂ©es dans des petits moules insĂ©rĂ©s Ă lâintĂ©rieur des grands ce qui avait lâavantage dâĂ©viter les bulles dâair dans des parties pour lesquelles on nâemployait pas dâĂ©vents Ă cette Ă©poque en raison de la difficultĂ© des travaux de reprise Ă froid.
Au VIe siĂšcle avant notre Ăšre la fonte Ă cire perdue permet de simplifier la solution prĂ©cĂ©dente pour des parties en trĂšs haut relief, en trĂšs forte saillie sur la forme principale, mais en utilisant des Ă©vents dissimulĂ©s dans les parties invisibles dâune table de bronze, par exemple. Pour des piĂšces peu communes, donc. Câest aussi Ă cette Ă©poque quâapparaissent les Ă©lĂ©ments sans relief, de lâincrustation de cuivre, dâor et dâargent dans le bronze. Avec le jeu de ces couleurs clinquantes, et parfois des pierres colorĂ©es comme la malachite et la turquoise. Enfin les bronziers emploient des petites matrices quâils impriment, en motif tapissant, sur des bandelettes, insĂ©rĂ©es ensuite Ă lâintĂ©rieur du moule externe. Le moule est cuit avant la coulĂ©e du bronze, il est toujours brisĂ©. Ces effets trĂšs dĂ©coratifs correspondent Ă la montĂ©e dâune sociĂ©tĂ© qui sâentoure, de son vivant, dâobjets de prestige dans une rivalitĂ© entre les cours, Ă la fin de la dynastie Zhou.
Identification
Les idĂ©ogrammes qui apparaissent sur les bronzes Ă l'Ă©poque tardive des Shang et au cours des « Printemps et Automnes », indiquent, au minimum, le nom du clan auquel appartient le propriĂ©taire de la piĂšce. Ce nom, suivi du type de vase, servent Ă identifier les piĂšces dans les musĂ©es de Chine. Ainsi Xi You dĂ©signe le vase de type you du clan Xi [31]. Ailleurs les quatre idĂ©ogrammes ya qi fu yi, sur un zun, (Ya Qi Fu Yi Zun), prĂ©cisent que ce zun appartenait Ă un certain Yaqi et Ă©tait utilisĂ© au cours des cĂ©rĂ©monies en l'honneur de l'ancĂȘtre Fuyi[32]. Une cuve Ă eau jian de la pĂ©riode tardive des « Printemps et Automnes » porte quatorze idĂ©ogrammes. Le rĂ©cipient est identifiĂ© comme Ă©tant Wu Wang Fu Chai Jian. On en dĂ©duit que cette cuve appartenait au roi de Wu, Fu Chai[33].
Dynasties royales : Formes, fonctions et décors
Sous les Shang et les Zhou l'usage des bronzes participe du contexte rituel et guerrier de cette époque mouvementée. Les bronzes sont les signes de la puissance de la dynastie et, à partir des Zhou, ils renforcent l'image de la légitimité du souverain et de son clan, le rang de chacun[N 16] et leurs liens avec le Ciel[34].
- Inscriptions
Les premiĂšres inscriptions se limitent Ă nommer le donateur, la personne qui a fait exĂ©cuter le bronze, et le dĂ©dicataire, le dĂ©funt Ă qui est dĂ©diĂ© le bronze pour les rites liĂ©s au culte de cet ancĂȘtre. Parfois l'inscription fait aussi allusion au bĂ©nĂ©ficiaire, la personne vivante qui bĂ©nĂ©ficie du bronze offert par le donateur[N 17]. Une inscription exceptionnelle, du IXe siĂšcle (Zhou occidentaux), fait allusion Ă un mariage[35]. L'inscription permet de s'approcher de cette sociĂ©tĂ© oĂč la mariĂ©e, du clan royal, et son Ă©poux offrent des prĂ©sents en remerciement des vases rituels offerts par le roi et convoyĂ©s par ce qui semble ĂȘtre une femme occupant de hautes fonctions au gynĂ©cĂ©e royal. C'est cette personne qui a fait rĂ©aliser le bronze destinĂ© aux rites pour ses propres ancĂȘtres. Cette femme appartiendrait au clan dont la famille royale Zhou constitue le lignage[N 18] le plus ancien.
- Une boisson fermentée
Sous les dynasties Shang, plus que jamais[N 19], les vases Ă boisson fermentĂ©e sont d'un grand nombre et d'une grande variĂ©tĂ©. La nature de ces boissons nâest pas connue prĂ©cisĂ©ment : on emploie habituellement lâexpression de « boissons fermentĂ©es » pour un « alcool » obtenu par fermentation d'un moĂ»t de cĂ©rĂ©ales. Le terme le plus juste pourrait-ĂȘtre « biĂšre », mais d'un type plus sucrĂ© que celle que nous connaissons et sans amertume, servie chaude[36], et pouvant ĂȘtre aromatisĂ©es avec des plantes ou du poivre[37].
- Armes
Si les relations entre les formes des vases sous les dynasties royales[38] et les découvertes de Sanxingdui[39] ont bien été étudiées dans des ouvrages accessibles, la documentation sur les armes est bien plus rare pour cette période[N 20].
Les types de vases
Les archéologues de l'époque des Song ont défini trois types[N 21] : les vases pour la boisson, ceux destinés aux aliments et ceux réservés à l'eau. Aujourd'hui, si l'on garde cette classification c'est avec de nombreuses réserves. Les noms actuels sont largement une convention moderne. Les usages de certains vases ont pu varier dans le temps et dans l'espace.
1. Vases pour les biĂšres : jue, jiao, jia, gu, zhi, zun, you, hu, lei, pou, yi
2. Vases pour les offrandes de nourriture : li, ding, yan, gui, yu, pen, xu, fu, dou, dui
Les dĂ©buts de lâĂąge du bronze
Erlitou, puis Erligang au début des Shang dans le bassin du fleuve Jaune.
- Erlitou
Dans une pĂ©riode initiale nous venons de voir que le bronze, matĂ©riaux travaillĂ© selon diffĂ©rents procĂ©dĂ©s, apparait en plusieurs points distants les uns des autres, mais, dans l'Ă©tat actuel de nos connaissances, tout d'abord au Gansu entre 2400 et 1900 avant notre Ăšre dans la culture nĂ©olithique de Qijia. LâĂąge du bronze, en tant que tel, dĂ©bute quelque deux mille ans avant notre Ăšre dans le bassin du fleuve Jaune[40] et « dans des cultures situĂ©es ailleurs, mais ne le cĂ©dant en rien aux crĂ©ations artistiques, aux innovations techniques de la Plaine Centrale » [41] avec une production abondante dâobjets prĂ©sentant une mise en Ćuvre complexe, par moulage, et valorisĂ©s par un dĂ©cor et une recherche dans la forme. L'historiographie a retenu en particulier, dans le bassin du fleuve Jaune, la culture qui fleurit aux abords des palais dâErlitou entre 1700 et 1500, prĂšs de l'actuelle Luoyang. La culture d'Erlitou (v. 1900/1800 - 1500) tĂ©moigne d'une sociĂ©tĂ© antĂ©rieure Ă la sociĂ©tĂ© Shang[42]. Les rares rĂ©cipients pour cuire les aliments (ding) qui ont Ă©tĂ© trouvĂ©s sur ce site peuvent avoir servi de nombreuses fois, au point de porter des traces d'anciennes rĂ©parations. Ces vases ont donc servi Ă des cĂ©lĂ©brations rituelles avant d'ĂȘtre inhumĂ© Ă cĂŽtĂ© d'un membre puissant du clan royal, dans son tombeau. Dans ce contexte le dĂ©funt est supposĂ© ĂȘtre entourĂ© des vases qui vont lui permettre de cĂ©lĂ©brer dans l'au-delĂ les rites destinĂ©s Ă ses propres ancĂȘtres.
Deux faits caractérisent ces premiers bronzes sur le territoire actuel de la Chine, malgré leurs différences nettement contrastées[41] entre le « centre », l'Ouest, l'Est, le Nord et le Sud. Tout d'abord les vases sont tous coulés dans des moules en plusieurs parties. D'autre part, qu'il s'agisse des ding, pour cuire les aliments, ou des vases jue, utilisés pour chauffer l'alcool (les boissons fermentées étant légÚrement chauffées), ils ressemblent toujours à leurs prototypes en céramique datant de la période précédente. Les formes ainsi transposées d'une matiÚre et d'une « technique » à une autre ont subi quelques modifications. Elles sont plus fines et peuvent porter des décors en léger relief. Ces reliefs correspondent à l'empreinte de la gravure exécutée dans le moule externe ; un moule interne étant nécessaire pour obtenir le volume creux de ces récipients. Les premiers exemples de masque taotie apparaissent dans ces reliefs « décoratifs », ou avec une fonction que nous ignorons, sur les bronzes des XVe et XIVe siÚcles.
- Erligang
La pĂ©riode, entre la fin du nĂ©olithique et les premiers temps des Shang, est dĂ©nommĂ©e pĂ©riode d'Erligang (XVIeâââXIVe siĂšcles avant notre Ăšre), du nom du premier site dĂ©couvert Ă 150 km au Nord-Est de Zhengzhou[41]. Elle est considĂ©rĂ©e, en Chine, comme devant ĂȘtre identifiĂ©e Ă la pĂ©riode de la dynastie mythique des Xia. Les prototypes cĂ©ramiques de vases rituels y trouvent toujours leurs Ă©quivalents dans le bronze. Le dĂ©cor est rĂ©duit Ă un bandeau composĂ© de points et de lignes obliques se terminant par l'esquisse d'une volute que l'on peut interprĂ©ter comme l'Ă©vocation d'un nuage. Le motif du nuage est rĂ©current dans les arts en Chine [43]. Dans la pĂ©riode d'Erligang le moulage en plusieurs parties est bien maitrisĂ© et le bandeau s'enrichit de plusieurs effets graphiques. Des tracĂ©s oĂč apparaissent les premiĂšres formes de masque (sur les calices gu[44]) ou bien, sur les chaudrons (fang ding). Et des jeux graphiques avec des « tĂȘtes de clous » (ou plutĂŽt des cabochons) disposĂ©s rĂ©guliĂšrement et environnĂ©s d'un dĂ©cor symĂ©trique Ă©voquant des yeux et un faciĂšs, au centre des « faces » et sur les « angles » du rĂ©cipient[45].
- Hors du territoire oĂč se dĂ©veloppe la dynastie Shang, Ă l'Ă©poque d'Erligang, une culture du bronze[46], parmi d'autres, s'est dĂ©veloppĂ©e au Jiangxi, sur la rive droite du fleuve Yangzi, Ă Xin'gan, et s'est poursuivie Ă l'Ă©poque des Shang vers 1200 avant notre Ăšre. Les bronzes se distinguent par des reprĂ©sentations d'animaux au naturalisme stylisĂ©. Les ding (pour cuire les aliments) sont nombreux dans cette rĂ©gion alors que dans le bassin du fleuve Jaune ce sont les vases Ă alcool qui dominent. Ă l'Ă©poque d'Anyang des Shang, au XIIe siĂšcle, ils ont des pieds rĂ©alisĂ©s dans de hautes lames de bronze dĂ©corĂ©es d'oiseaux ou de dragons stylisĂ©s[N 22]. Certains des rĂ©cipients de ce type ont Ă©tĂ© rassemblĂ©s par la reine Fu Hao Ă Anyang, Ă©pouse du roi Wu Ding des Shang (rĂšgne vers 1324-1266 av. J.-C.). Cette sĂ©pulture contenait un vĂ©ritable trĂ©sor de bronzes travaillĂ©s avec art et tĂ©moignait d'une vĂ©ritable « passion » pour la recherche de piĂšces rares, prĂ©cieuses voire exotiques, dont ce ding aux formes Ă©tranges[47].
Les Shang de la phase d'Anyang
- Bronze au Henan
Le Henan est le berceau des Shang. Du XIIIe au XIe siÚcle, au cours de cette période de stabilité, l'art du bronze atteignit un sommet et la gamme des modÚles produits n'a jamais plus été aussi large[48]. Pour ce qui concerne la vaisselle funéraire, les quantités de bronzes, le nombre dans chaque type sont des signes du rang des personnages concernés : les vivants comme les morts[49].
- Formes et fonctions
La plus grande partie des vases rituels, en bronze, est liĂ©e Ă l'usage d'une boisson alcoolisĂ©e tiĂ©die, probablement une forme ancienne de huangjiu, trĂšs Ă©loignĂ©e de notre vin mais trĂšs proche du sakĂ© japonais. Ces rĂ©cipients sont utilisĂ©s lors des funĂ©railles de la haute aristocratie et ensuite dĂ©posĂ©s dans la tombe. La typologie des formes se constitue, les variations Ă l'intĂ©rieur de chaque type se rĂ©duisent au cours de la pĂ©riode d'Anyang. Chaque bronze porte des inscriptions Ă l'intĂ©rieur Ă partir de la pĂ©riode d'Anyang : elles sont rĂ©duites au nom du clan du propriĂ©taire, ou son lignage, et Ă sa fonction et au nom de l'ancĂȘtre Ă qui il est dĂ©diĂ©[51].
Hors du territoire des Shang, au Sud, des rĂ©cipients en forme d'animaux voient le jour, comme le cĂ©lĂšbre Ă©lĂ©phant du musĂ©e Guimet[N 23], tandis qu'au Sichuan, au Sud-Ouest des Shang, d'autres pratiques rituelles sont associĂ©es Ă des objets d'un style totalement diffĂ©rent : Ă Sanxingdui la figuration des ĂȘtres y est trĂšs stylisĂ©e, les formes anguleuses, et l'or apparait souvent alors qu'il est presqu'ignorĂ© dans le pays Shang.
- DĂ©cors : leiwen et taotie
Les spires ( leiwen, « motifs du tonnerre »), en spirales inversées assemblées par paires et disposées en bandes, sont utilisées comme éléments de « remplissage » ou de « fond » de faible épaisseur par rapport aux formes, en relief : masques de taotie et motifs de dragons, ou autres animaux réels ou imaginaires qui prolifÚrent à cette époque dans le décor des bronzes. Le motif du taotie (de face ou de profil) et ces « motifs du tonnerre » permettent de composer des frises avec des saillies correspondant à la jointure de deux parties de moules : une barre verticale divisant le masque du taotie, vu de face, en deux parties symétriques[N 24]. Le taotie est composé de divers éléments de faciÚs d'animaux, sans que leur forme et leur origine soient bien fixés, ce qui permet de nombreuses variations.
Les Zhou de l'Ouest
- Formes et fonctions
Les textes apparaissent avec une nouvelle fonction principale : celle de communiquer les hauts faits politiques et sociaux du propriĂ©taire du vase. La "rĂ©forme rituelle" de la pĂ©riode se confirme ici dans les nouvelles fonctions des vases : le fait que les vases tendent Ă devenir des marqueurs du rang social des dĂ©funts des tombes dans lesquels ils sont entreposĂ©s, sans doute suivant des lois somptuaires[52]. Ils peuvent comporter des centaines de caractĂšres[53]. Ils nous renseignent sur les changements qui se sont opĂ©rĂ©s depuis les Shang. La nouvelle dynastie a rĂ©parti le territoire du bassin du fleuve Jaune, aprĂšs sa conquĂȘte, Ă de nouveaux dignitaires issus de la famille des conquĂ©rants. Les rituels sont donc destinĂ©s Ă des ancĂȘtres communs Ă toute cette aristocratie, ils se rĂ©pandent dans les provinces et forment peu Ă peu le ciment de l'unitĂ© chinoise[54]. Les textes vont de l'inventaire des dĂ©pĂŽts dans la tombe Ă des textes relatifs au passage dans l'autre monde, l'Ă©loge du dĂ©funt, ses fonctions, ses territoires, ses procĂšs et ses guerres. Mais on trouve aussi des Ă©crits relatifs Ă la divination qui concernent les vivants, Ă cĂŽtĂ© de lois, de documents mĂ©dicaux ou des traitĂ©s de stratĂ©gie. Jessica Rawson[55] propose que les ancĂȘtres Ă©taient censĂ©s lire[N 25] l'inscription en recevant les offrandes du rituel. Et les vases Ă©tant dĂ©posĂ©s, pendant un temps, dans le temple des ancĂȘtres, les inscriptions s'adressaient aussi aux gĂ©nĂ©rations futures. La gloire des descendants devant se rĂ©flĂ©chir au bĂ©nĂ©fice des dĂ©funts, lesquels gagnaient ainsi en influence dans le royaume des morts pour protĂ©ger les vivants.
L'alcool étant alors considéré comme ayant précipité la défaite des Shang, ce sont les récipients dédiés à la nourriture qui deviennent les plus nombreux dans les dépÎts et qui prennent les formes les plus variées.
- DĂ©cors
Les éléments figuratifs : taotie et autres animaux réels on imaginaires sont moins nombreux, stylisés, les dragons se font plus nombreux. Tous se fondent plus ou moins dans le décor, composé en majorité de grandes spires carrées leiwen, de grandes ondes et de formes géométrisées qui renforcent l'expression de la forme. Ainsi le ding se fait plus rond, il le deviendra encore plus pendant la période des « Printemps et Automnes ». Le fanding : plus parallélépipÚde, avec un rectangle réservé de tout décor sur ses faces. Le gui, récipient relativement long et plat voit ses flancs se couvrir de cannelures horizontales profondes et reçoit un couvercle de forme rectangulaire. Sous sa forme arrondie il est nommé xu, sous sa forme en trapÚze : fu[56].
Les Zhou de l'Est
- Formes, fonctions et décors
Les rois Zhou ont Ă©tĂ© contraints de quitter la terre de lâOuest, leur capitale avec les temples dĂ©diĂ©s Ă leurs ancĂȘtres : ils perdent progressivement toute lĂ©gitimitĂ© aux yeux des princes. Ceux-ci pensent le territoire qui leur avait Ă©tĂ© attribuĂ© par les rois Zhou comme Ă©tant leur pays, sur lequel ils sont les seuls Ă pouvoir exercer une autoritĂ©. Ils en font des Ă©tats autonomes, rivaux jusque dans les objets des rituels et leurs objets quotidiens en bronze, dans le luxe de leurs « palais »[57].
Dans cette compĂ©tition Ă laquelle se livrent les cours vassales des Zhou orientaux, durant les « Printemps et Automnes », puis avec une plus grande violence Ă la pĂ©riode des « Royaumes combattants », les bronzes sont devenus des objets de luxe Ă usage domestique pour cette nouvelle Ă©lite politique. Une Ă©tude comparative avec les procĂ©dĂ©s en usage dans les pays voisins montre que lâimitation sâest aussi portĂ©e vers des modĂšles Ă©trangers. Les continuelles incursions des nomades ont Ă©tĂ© dĂ©cisives dans lâĂ©volution des pratiques guerriĂšres : la cavalerie, lâĂ©pĂ©e, le pantalon et la monte Ă califourchon comme le tir Ă lâarc Ă cheval vont ĂȘtre adoptĂ©s dans la Chine des Royaumes combattants[58]. Vers 550 avant notre Ăšre lâart animalier des nomades scytho-sibĂ©riens semble ĂȘtre le modĂšle pour les bronziers[59]. Un art qui se joue des scĂšnes de prĂ©dation, des hordes dâanimaux sauvages, des ĂȘtres hybrides et des purs jeux graphiques de couleurs par application de cuir ou de feutre dĂ©coupĂ©s. Ces effets et ces motifs venus de lâart des steppes[60] ou des laques du royaume de Chu, au Sud du Yangzi, se trouvent transposĂ©s en Chine du Henan[61] dans un travail d'orfĂšvrerie : sur les bronzes Ă incrustation de cuivre, en plaques dĂ©coupĂ©es lĂ encore. La demande augmentant de nouveaux objets domestiques apparaissent, avec des incrustations plus prĂ©cieuses. Les agrafes de bronze Ă incrustations se multiplient avec une grande variĂ©tĂ© de formes et dâornements qui tĂ©moignent ici encore de lâinfluence de lâart « barbare »[60] des steppes mais avec le dĂ©cor gĂ©omĂ©trique qui fait suite aux scĂšnes de guerre et de « chasses mythiques ». Des poids de bronze, incrustĂ©s d'or, pour maintenir tendues les nattes au sol, sont l'occasion de purs jeux graphiques oĂč la spire domine: motifs de nuages ou d'animaux s'entre-dĂ©vorant en arabesques quasi abstraites. Les matiĂšres les plus chargĂ©es d'effets somptueux, les motifs qui se prĂȘtent Ă l'accumulation comme les entrelacs de dragons deviennent les nouveaux signes ostentatoires du pouvoir. Les vĂȘtements de soie brodĂ©e et les objets laquĂ©s de motifs peints sont donnĂ©s en modĂšles aux bronziers. Tout effet de relief disparait au profit de motifs tapissant. Ce que retient l'Ă©poque c'est la possibilitĂ© donnĂ©e au bronze d'imiter les autres formes et les autres matiĂšres : mĂȘme les matiĂšres moins luxueuses comme la vannerie peuvent servir de modĂšle[62]. De nouvelles formes apparaissent aussi : l'homme au combat sur les vases aux incrustations de cuivre. Dans un registre plus pacifique, on trouve enfin les premiĂšres figures humaines, bien humaines, dans certaines statuettes oĂč l'homme se fait serviteur, porteur de lampe ou assemblĂ©e de joueurs d'Ă©checs animĂ©s dâĂ©motions les plus joyeuses. Dans ces petits bronzes les attitudes expressives retiennent l'essentiel, la reproduction dĂ©taillĂ©e n'Ă©tant pas le propos. C'est dans cet esprit, dans ce style, qu'il faut situer l'apparition des premiers mingqi, qui sont des substituts : des objets, ou des ĂȘtres traditionnellement immolĂ©s pour accompagner le dĂ©funt ou la dĂ©funte, et qui sont Ă cette Ă©poque parfois en bois peint, en tissus ou fibres, et en terre cuite[63]. Une nouvelle reprĂ©sentation de la mort et de la vie voient le jour alors, incarnĂ©es dans ces substituts.
L'usage rituel des cloches (dépourvues de battant mais suspendues et que l'on heurte) présentes dans certaines tombes Shang, a pris avec le temps une importance telle que l'on peut les composer en carillons de plus en plus sophistiqués sous les Zhou occidentaux. Le seuil est franchi vers 850 avant notre Úre[64]. Une transformation des rituels se serait produite à cette époque. Le carillon monumental de soixante-cinq cloches qui a été découvert dans la tombe du marquis Yi de Zeng (milieu du Ve siÚcle) en est l'exemplaire le plus perfectionné. Il était complété par un second carillon fait de pierres sonores, deux tambours, des flûtes et des instruments à cordes[10].
- Bronze et fer - bois et pierre
Les armes deviennent l'enjeu majeur. Leur mise en forme, leur taille, leur poids et les alliages sont l'objet d'un travail intense et de grande ampleur. L'armement devient essentiel, et les dĂ©pĂŽts funĂ©raires nous Ă©voquent autant le luxe de la vie privĂ©e que les mĂ©tamorphoses des armes. Mais, en Chine, le fer ne prend pas rapidement le pas sur le bronze. La dĂ©couverte du fer au VIIIe siĂšcle n'a pas eu, en Chine, l'impact qu'elle a eu ailleurs. Pour reprendre la formule d'Alain Thote[41] : « le prestige du bronze Ă©tait tel que le fer ne pouvait lutter, si l'on peut dire, Ă armes Ă©gales, pour le concurrencer ». Encore au Ve siĂšcle le bronze reste une matiĂšre prĂ©cieuse et convoitĂ©e par une aristocratie fortunĂ©e[65] mais il permet aussi de couler les innombrables pointes de flĂšches des fantassins, qui sont d'abord des archers, et d'importantes quantitĂ©s de lames ge, qui arment les soldats des chars de combat. Le terme ji apparait Ă la fin de cette Ă©poque pour dĂ©signer une nouvelle arme, la hallebarde en fer[66]. Les Ă©pĂ©es de fer, courtes, sont encore trĂšs rares Ă la fin des Printemps et Automnes[67]. Elles dĂ©rivent du poignard introduit par les Zhou de l'Ouest depuis la pĂ©riphĂ©rie du monde chinois, du Nord et du Sud. Les Ă©pĂ©es de bronze s'allongent au cours des Royaumes combattants, elles restent l'arme la mieux adaptĂ©e au corps Ă corps au sein des troupes Ă trĂšs gros effectifs qui se multiplient au cours de cette pĂ©riode. Dans le domaine civil, jusqu'Ă la fin de l'Ă©poque des « Royaumes combattants » les paysans ont continuĂ© d'utiliser des outils de bois (bĂȘche, fourche âŠ) ou de pierre. Le fer n'est intervenu dans ces outils que pour des parties seulement, comme l'extrĂ©mitĂ© d'une bĂȘche, d'une pelle[68].
La Chine impériale (221 avant notre Úre - 1912 de notre Úre)
Pouvoir en place | Durée | |
---|---|---|
Dynastie Qin Premier Empereur, Qin Shihuangdi | 221 - 206 avant notre Ăšre | 15 ans |
Dynastie des Han occidentaux ou antérieurs | 206 avant notre Úre - 9 de notre Úre] | 215 ans |
Dynastie Xin usurpation de Wang Mang | 9 - 23 | 14 ans |
Dynastie des Han orientaux ou postérieurs | 25 - 220 | 195 ans |
Trois Royaumes[N 26] | 220 - 260 | 40 ans |
Dynastie des Jin occidentaux ou Jin antérieurs | 265 - 316 | 51 ans |
Dynastie des Jin orientaux Chine du Sud | 317 - 420 | 103 ans |
les Seize Royaumes Chine du Nord | 304 - 439 | 135 ans |
Dynasties du Nord et du Sud | 420 - 589 | 169 ans |
Dynastie Sui | 581 - 618 | 37 ans |
Dynastie Tang | 618 - 907 | 289 ans |
PĂ©riode des cinq dynasties et des dix royaumes | 907 - 960 | 53 ans |
Dynastie des Song du Nord | 960 - 1127 | 167 ans |
Dynastie des Song du Sud | 1135 - 1279 | 144 ans |
(royaume des Khitans : Dynastie Liao) | 916 - 1125 | 209 ans |
(Chine du Nord, Jurchen : Dynastie Jin) | 1115 - 1234 | 119 ans |
Dynastie Yuan | 1279 - 1368 | 89 ans |
Dynastie Ming | 1368 - 1644 | 276 ans |
Dynastie Qing | 1644 - 1912 | 268 ans |
De la dynastie Qin Ă la dynastie Han (221 avant notre Ăšre â 220 de notre Ăšre)
- Reproduction à l'échelle 1/2 d'un « char de tranquillité » du premier empereur(?)[69]). Bronze doré. Char no 2. Musée du mausolée de l'empereur Qin Shihuang, Xi'an.
- GĂąchette d'arbalĂšte. Bronze. Han occidentaux. Los Angeles County Museum of Art.
- Lampe du palais Changxin ou servante à la lampe. Antérieur à 150 av. J.-C. Bronze doré. h 48 cm. Musée provincial du Hebei
- Ornement de chanfrein (cheval). Bronze et feuille d'or. Motifs de bon augure et animaux représentant les directions de l'espace. Han occidentaux. IIe siÚcle avant notre Úre. Musée Guimet.
- Jarre Ă alcool, incrustations d'argent et d'or. Han occidentaux. Victoria and Albert Museum, Londres.
- Dos de miroir à décor de TLV. Début des Han orientaux. Bronze diam : 15,5 cm. Musée Labit, Toulouse.
- Coffret à figures du royaume de Dian non intégré à l'Empire, site de Shizhaishan, Jinning, Yunnan. Han occidentaux. Musée national de Chine, Pékin.
- Zun en forme de rhinocéros. Han occidentaux. Musée national de Chine, Pékin.
La cĂ©lĂšbre armĂ©e de terre cuite du premier empereur Qin Shihuang a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e dans trois fosses Ă proximitĂ© du tombeau [70]. Dans un autre lieu, situĂ© Ă proximitĂ© de la premiĂšre enceinte du tumulus, les fouilles ont rĂ©vĂ©lĂ© deux chars et leurs quadriges, Ă lâĂ©chelle Âœ, en bronze peint. Les bĂȘtes et les conducteurs Ă©tant peints en blanc de cĂ©ruse, les chars peints de couleurs chatoyantes[71]. Cet ensemble exceptionnel est la preuve, pour cette Ă©poque, de la parfaite maĂźtrise des jeux dâĂ©chelle et de leur emploi Ă des fins symboliques, tout comme dâune aisance Ă©tonnante dans la rĂ©alisation de figures rĂ©alistes pour lâhomme, le cheval et tout le matĂ©riel quotidien ainsi reproduits dans cette grande statuaire de bronze. Le char dâapparat en bronze est couvert dâun dais circulaire tendu par des baleines, au-dessus de la caisse de section carrĂ©. Ces formes, cercle sur carrĂ©, Ă©voquent de maniĂšre symbolique la Terre et le Ciel, pour ce char qui semble ĂȘtre celui de lâempereur lui-mĂȘme, placĂ© de ce fait entre Terre et Ciel.
La statuaire naturaliste se retrouve sous les Han Occidentaux avec une superbe « servante Ă la lampe » en bronze dorĂ©, dĂ©posĂ©e dans la sĂ©pulture de la princesse Dou Wan. Dans le mĂȘme temps, la lampe en forme de phĂ©nix provenant du Guanxi se joue de la stylisation la plus grande et de la fonction pour crĂ©er une forme pleine d'humour, qui n'est pas rare Ă cette Ă©poque pour ce genre d'objet. La dorure remplace les effets dâincrustation qui morcelaient lâunitĂ© de la forme Ă lâĂ©poque des Royaumes combattants [72], fragmentaient la forme avec des effets polychromes spectaculaires. Le bronze dorĂ© souligne lâunitĂ© de forme comme avec cette « servante Ă la lampe », mais la stylisation cohĂ©rente produit le mĂȘme effet. La lampe est lâun de ces nombreux objet dâusage quotidien Ă la cour. Ceux-ci peuvent ĂȘtre dĂ©posĂ©s dans la derniĂšre demeure des membres de lâaristocratie Ă cĂŽtĂ© dâobjets conçus pour leur destination funĂ©raire (mingqi) et qui sont souvent dans des matĂ©riaux beaucoup moins luxueux. DĂ©jĂ , Ă la fin de lâĂ©poque prĂ©cĂ©dente ces nouveaux usages Ă©taient apparus. Ils se retrouvent Ă lâĂ©poque des Han. De multiples substituts, mingqi de cĂ©ramique, de bois ou de bronze[73], se multiplient en trĂšs grand nombre dans les sĂ©pultures. Ils se substituent aux objets funĂ©raires et surtout aux hommes et animaux anciennement immolĂ©s dans le tombeau des Shang et des Zhou et les reprĂ©sentent sous terre, en terre cuite ou en bois pour ce qui est des ĂȘtres vivants, et pour ce qui concerne les vases de bronze on emploie parfois un alliage de bronze trĂšs pauvre en Ă©tain, moins coĂ»teux, qui aurait pu se dĂ©former sâil avait Ă©tĂ© utilisĂ©. Leur usage par les morts-esprits semble donc exclu par les intellectuels de cette Ă©poque qui ont dĂ©sacralisĂ© [74] peu Ă peu les bronzes en en faisant, depuis la fin des Zhou, de simples symboles de pouvoir et de rang, tandis que les rites se pratiquaient dorĂ©navant hors du contexte royal, dans le simple culte des ancĂȘtres familiaux. Dans ce mouvement les sĂ©pultures sont devenues de petites demeures pour les morts, en bois ou en pierres et briques, dans certains cas munies de tuiles. Parfois il sâagit de palais en rĂ©duction Ă la fin des Han occidentaux[75]. Dans le mobilier Han on trouve aussi de trĂšs nombreux miroirs de bronze embellis dâinscriptions. Certains portent de mystĂ©rieux signes en TLV, dont un exemplaire qui ses dĂ©gage sur fond « dâImmortels qui ne connaissent pas la vieillesse » [76], sâil faut en croire lâinscription. Quatre dragons couvrent le fond de cet autre miroir qui porte un souhait en quatre caractĂšres : « Puissiez-vous ĂȘtre heureux toujours et Ă jamais » [77]. Ces miroirs, avec leurs qualitĂ©s plastiques et leurs inscriptions sont de vĂ©ritables Ćuvres d'art, reconnues comme telles par les lettrĂ©s de la dynastie Song
Des « Trois Royaumes » (220â265) et Tang (618â907) aux Cinq Dynasties (907â960)
- Buddha assis[N 28]. Daté 338. Bronze doré, H 40 cm. San Francisco, The Asian Museum of Art
- Les deux Buddha: Shùkyamuni et Prabhûtaratna. Hebei, dynastie Wei du Nord (386-534), daté 518. Bronze doré, H. 26 cm[N 29]. Musée Guimet
- Autel dédié à Maitreya. Bronze doré, daté 524. Vue partielle. Dynastie des Wei du Nord (386-534). The Metropolitan Museum of Art, New York[78]
- Deux figures du bodhisattva Avalokitesvara, légÚrement féminisé ( Guanyin chinois). Vers 650. Bronze doré. San Francisco, The Asian Museum of Art
- Avalokitesvara « à la branche de saule ». Chine du Nord, dynastie Tang (618-907), premiÚre moitié du VIIIe siÚcle, bronze doré, H. 45 cm. Musée Guimet.
- Miroir Tang, 700-750. Dragon et nuages. Bronze D. 21.5 cm. Freer and Sackler Galleries, Washington DC
Lâor est restĂ©, sous les Han orientaux, un mĂ©tal rare et le signe de la trĂšs grande richesse dâune Ă©lite souvent corrompue et dispendieuse. Dans cette Ă©poque, terriblement Ă©prouvĂ©e par les guerres et les dĂ©sastres, le bouddhisme sâest lentement rĂ©pandu sous la dynastie Han, et surtout ensuite au cours des premiers siĂšcles de notre Ăšre. Lâor est le matĂ©riau privilĂ©giĂ© du mobilier liturgique du bouddhisme jusquâĂ aujourdâhui : son Ă©clat vient recouvrir les premiĂšres statues, toujours en bronze dorĂ©, de Bodhisattva en abhaya-mudrÄ et de Bouddha assis en mĂ©ditation ou en position d'enseignement. Les premiĂšres reprĂ©sentations de Buddha, au IVe siĂšcle, sâinspirent de modĂšles importĂ©s du Gandhara et le lâart grĂ©co-bouddhique. Plus tard, au VIe siĂšcle, le Buddha Sakyamuni et Maitreya sont figurĂ©s dans une mandorle bordĂ©e de nuĂ©es dĂ©chiquetĂ©es[N 31], souvent ajourĂ©e. Puis dĂšs le VIIe siĂšcle se multiplient les bronzes dorĂ©s reprĂ©sentant Avalokitesvara/Guanyin, parĂ© de riches vĂȘtements. Ses drapĂ©s sâassouplissent et se dĂ©veloppent dans un vol de rubans, suivant un goĂ»t propre Ă lâart chinois, toujours vivant Ă notre Ă©poque.
Déposé sous la dynastie des Tang sous la pagode du monastÚre du Famensi, au Nord-Ouest de Xi'an, le trésor comporte un exceptionnel reliquaire en bronze doré reproduisant une pagode de cette époque avec la précision d'une maquette d'architecture[79].
Des Liao (916 - 1125) et Song (960 â 1279) aux Qing (1644 - 1912)
- Buddha Amitabha aux quarante huit vĆux. Bronze dorĂ©. Liao, XeâââXIe siĂšcle. Nelson-Atkins Museum of Art
- Parure funéraire masculine. Bronze et argent doré, H 24,1 cm : masque, H 23,7 cm : coiffe. Chine du Nord, Mongolie intérieure ? Début XIIe s. Liao. Musée Cernuschi[80]
- Vase d'autel en forme de vase antique hu. Ming, XVe â XVIe siĂšcle. Bronze patinĂ©. British Museum, Londres
- Avalokitesvara (Guanyin) aux dix-huit bras. Bronze. Ming, XVIe siĂšcle. Ethnologisches Museum, Berlin
- Pot à vin. Bronze doré et émaux cloisonnés, H. 27 cm. Création imaginée d'aprÚs un prototype d'époque Zhou. 1750-1800, dynastie Qing. Walters Art Museum, Baltimore
La dynastie Liao[N 32], sur un territoire voisin des Tang et fortement sinisé, a produit un art du bronze qui reflÚte l'influence de la culture des Tang chez les Qidan, pour partie convertis au bouddhisme, et donc à la crémation, mais pratiquant, à cÎté, l'inhumation dans des sépultures inspirées de la yourte[81]. Avec des pratiques funéraires propres à leur culture, ils font réaliser de splendides parures de bronze doré munies de masques aux yeux clos.
La dynastie Song[N 33] est la grande Ă©poque des lettrĂ©s collectionneurs de bronzes rituels anciens afin de conforter les fondements de l'Ătat impĂ©rial. C'est aussi une Ă©poque peu documentĂ©e sur la question des bronzes produits, lacune que vient combler des Ă©tudes rĂ©centes. Lâempereur Huizong (1101-1126) aurait rĂ©uni jusquâĂ dix mille vases anciens ou copies. De nombreux catalogues des anciens bronzes, Ă©tablis Ă cette Ă©poque, en ont dĂ©crit les formes avec un luxe de dĂ©tails. L'un de ces catalogues imprimĂ©s utilisant lâimage de planches gravĂ©es en xylographie, fut Ă©tabli en 1092 : le kao gu tu[N 34]. Cet ouvrage ainsi quâun autre comptant jusquâĂ huit cent quarante piĂšces ont Ă©tĂ© rĂ©imprimĂ©s plusieurs fois Ă lâĂ©poque Ming [82]. Ă partir de la dynastie Song l'intĂ©rĂȘt pour l'AntiquitĂ© dans le milieu des fonctionnaires lettrĂ©s et le goĂ»t de la collection qu'ils entretiennent, « sont liĂ©s d'une maniĂšre intrinsĂšque Ă la structure nouvelle de l'Ătat » [83]. Ces modĂšles sont suivis ou actualisĂ©s. La nature des vases rituels ayant profondĂ©ment changĂ© depuis l'AntiquitĂ©, la rĂ©introduction d'une trĂšs grande puretĂ© dans le rite remplace le dĂ©ploiement de luxe : les ustensiles faits de matĂ©riaux pĂ©rissables sont jetĂ©s aprĂšs usage, la vannerie trouve sa transposition en bronze, la pratique de la cire perdue permet de nouvelles subtilitĂ©s de formes dont l'imitation de la vannerie sous les Ming, et la terre cuite se mĂ©tamorphose en porcelaine plutĂŽt qu'en bronze [84].
Sous la dynastie Qing l'empereur Qianlong (r. 1736-1795) reprend et poursuit la tradition de publication des catalogues de bronzes anciens. Sous cette dynastie, en quĂȘte de lĂ©gitimitĂ© car d'origine « Ă©trangĂšre », les collections n'ont cessĂ© de s'enrichir et les lettrĂ©s de poursuivre leurs recherches afin de tenter de trouver des solutions aux problĂšmes d'alors dans des formules venues du passĂ©[85].
C'est aussi la grande époque, jusqu'au XIXe siÚcle, des imitations, non seulement des formes des vases antiques et de leurs ornements mais aussi de leurs patines[N 35]. La diffusion des catalogues illustrés de gravures sur bois permet d'expliquer certaines métamorphoses que subissent les originaux antiques dans les imitations dont elles sont l'objet : les gravures n'ayant pas respecté rigoureusement les formes initiales, la reprise de ces modÚles par le truchement de l'image entraine une vague de formes similaires éloignée des originaux. Cependant la qualité reste souvent exceptionnelle avec un archaïsme méticuleux, mais interprété, dans les décors et les patines. Et pourtant on trouve aussi des formes nouvelles, ainsi la tendance naturaliste qui trouve son origine dans la statuaire grandeur nature avec d'autres matériaux durant l'époque Song se prolonge longtemps, en bronze, sous forme de statuettes expressives et vivantes[N 36]
La production de bronzes aux Ă©maux cloisonnĂ©s[86] donne l'occasion de recrĂ©ations totalement imaginaires sous les Qing. En Chine le cloisonnĂ© se rĂ©alise sur une forme coulĂ©e en cuivre ou en bronze. On fixe les cloisons qui dessinent les motifs. Les Ă©maux, posĂ©s dans les zones limitĂ©es par les cloisons, sont fondus Ă basse tempĂ©rature, vers 800 °C. en plusieurs fois pour obtenir une surface unie et lisse. Puis les cloisons sont rabotĂ©es et soigneusement arasĂ©es. Les bords Ă©tant souvent dorĂ©s. Bien que cette technique, d'origine Ă©trangĂšre, ait d'abord paru vulgaire elle fut bientĂŽt apprĂ©ciĂ©e puis amenĂ©e Ă la perfection sous le rĂšgne de Xuande (1426-1435) des Ming. Certains de ces cloisonnĂ©s s'inspirent de vases antiques, dans les formes, les motifs et les couleurs. D'autres se rĂ©fĂšrent Ă des porcelaines ou des laques contemporains. La technique du cloisonnĂ© est d'ailleurs similaire Ă celle des porcelaines fahua. Par contre la porcelaine doucai, apparue peu aprĂšs les premiers cloisonnĂ©s en est dĂ©rivĂ©e. Sous les Qing, certains cloisonnĂ©s peuvent avoir des Ă©lĂ©ments en bronze dorĂ© ce qui renforce leur cĂŽtĂ© sĂ©duisant, employĂ©s lors de rituels grandioses. La technique des Ă©maux peints[87], inventĂ©e Ă Limoges au XVe siĂšcle, a Ă©tĂ© introduite en Chine sur la porcelaine durant le rĂšgne de Kangxi (1662-1722). Ces Ă©maux appelĂ©s « famille rose » sur porcelaine furent plutĂŽt appliquĂ©s sur cuivre que sur bronze, avec les mĂȘmes effets de modelĂ© et de perspective qu'en occident lorsqu'ils Ă©taient destinĂ©s Ă l'exportation.
Notes et références
Notes
- « Notice du musée Cernuschi »
- Ce type de couteau issu d'un moule bivalve, provenant probablement d'une tombe Shang du Shanxi, Ă tĂȘte d'animal, Ă©tait populaire dans le Nord et le Nord-Ouest de la pĂ©riphĂ©rie de la Chine. Il Ă©tait probablement importĂ© dans le royaume Shang : Rawson 2007, p. 55, par l'intermĂ©diaire ou rĂ©alisĂ© par des "imitateurs" locaux des cultures Qijia ou de Siba depuis des modĂšles des steppes. Il est d'ailleurs trĂšs semblable aux couteaux de bronze de la culture de Karasuk, en SibĂ©rie du sud-ouest : Engel et Cheishvili 2012, p. 122 et suivantes, et : Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 329 et suivantes, 345 et suivantes.
- Le terme de "hallebarde" pour le ge est inexact du point de vue scientifique : on devrait écrire "arme-crochet" (goubing). Cette arme évolue et quand le fer remplace le bronze il est remplacé par la "hallebarde" (ji). Ref : Flora Blanchon et al. 1999, p. 71.
- Notice : MusĂ©e Guimet : Collection : VerseuseâŠ
- Robert Bagley in : Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 64 et 87 : Le taotie, avec ses yeux ronds, ses cornes et ses oreilles en faible relief, apparait au centre de ce vase de section ovale. Cette forme peu commune a permis de dĂ©gager une large surface oĂč inscrire ce masque fascinant. L'anse est dĂ©corĂ©e sur le dessus de serpents stylisĂ©s, elle se termine par deux tĂȘtes de dragons en ronde-bosse.
- Vase you pour les boissons fermentées appartenant au clan Yuefu. Cette hauteur étant indiqué comme trÚs proche de la piÚce reproduite au no 16 du catalogue Rites et festins de la Chine antique : Bronzes du musée de Shanghai. Musée Cernuschi 1998. : H. 32,8 cm.
- Exemplaire semblable Ă celui du MusĂ©e de Shanghai :File:Fu Yi, gong. Late Shang. Shanghai Museum.jpg. La tĂȘte prĂ©sente des oreilles de lapin et des cornes de girafe, et l'Ă©chine ressemble Ă un petit dragon en haut relief. L'arriĂšre du couvercle prĂ©sente un motif de tĂȘte de buffle, tout comme l'anse. Le corps prĂ©sente des motifs de phĂ©nix, et la base ovale des motifs de serres de phĂ©nix. « Objet similaire au MusĂ©e de Shanghai, notice en anglais ». Ce type de vase est prĂ©sentĂ© par Antoine Gournay, dans : Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 53 comme Ă©tant utilisĂ© Ă partir des Shang dâAnyang pour les ablutions.
- Notice du Musée Cernuschi rédigée par Gilles Béguin
- « Notice du Musée Cernuschi rédigée par Gilles Béguin »
- ScĂšnes de chasse ou de bataille entre des humains et des ĂȘtres fantastiques ou hybrides, sur trois registres diffĂ©renciĂ©s. Prise de vue montrant la couture : le raccord entre les deux parties du moule. Ce vase est trĂšs semblable au no 110 in :Olivier de Bernon 2013, p. 174.
- Il s'agit trĂšs probablement d'un « animal protecteur de tombeaux » : zhenmushou (cf: Danielle Elisseeff 2011, p. 49-51), de mĂȘme nature que celui du musĂ©e Guimet: reproduit au no 16, en fin d'ouvrage.
- Partie correspondante dans l'article Préhistoire de la Chine
- Dans la premiÚre période de la culture de Qijia ce sont surtout des cuivres, mais on trouve déjà des alliages divers : l'étain abaisse le point de fusion et donne sa solidité à l'alliage : in Introduction de Michel Maucuer 2013, p. 13).
- Huei Chung Tsao in : Chang Lin-Sheng et al.1998, p. 89. Son propos relĂšve de cette mĂ©thodologie chinoise traditionaliste que combattent Corinne Debaine-Francfort et la communautĂ© des archĂ©ologues-sinologues hors de Chine. (ref : Sophia â Karin Psarras : voir Lien externe).
- La distance entre les deux centres, Erlitou (Zhaizhen, Luoyang, Henan, Chine) et Anyang, est dâenviron 250 km.
- Deux tableaux, pour la dynastie des Zhou, sont proposés par : Gilles Béguin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 104, qui exposent cette hiérarchie en nombre de din, de gui et de carillons en fonction du rang. Rawson 2007, p. 348-351 en propose une version illustrée, étendue à tous les vases rituels seuls, en fonction de quelques trouvailles exemplaires depuis les Shang jusqu'à la tombe du marquis Yi de Zeng, vers 433.
- Lothar von Falkenhausen et Alain Thote, dans : Gilles Béguin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 169. Les inscriptions des vases de l'exposition y sont traduites et expliquées, ce qui est tout à fait exceptionnel dans un catalogue.
- Wiktionnaire: définition de « lignage ».
- La culture de Peiligang a su produire, Ă Jiahu, des rĂ©cipients destinĂ©s Ă recevoir des boissons fermentĂ©es Ă base de riz, de miel, de baies d'aubĂ©pine et/ou de grains de raisin : (en) « The Wonders That Were Jiahu The Worldâs Earliest Fermented Beverage », sur Penn Museum, 2004-2005 (consultĂ© le ) article signĂ© de Patrick E. McGovern, du Biomolecular Archaeology Project
- On dispose de travaux d'un accÚs plus aisé pour la période suivante, celle qui précÚde l'unification de l'empire, en raison des publications sur le mausolée de l'empereur Qin et sur la période qui l'a immédiatement précédé. Par exemple : Ciarla et de Luca 2005.
- Antoine Gournay pour cette partie, dans : Gilles Béguin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 45 - 54. Un tableau de croquis présente une typologie simplifiée des principales formes de bronzes archaïques, dans Danielle Elisseeff 2008, p. 369. Dans : Olivier de Bernon 2013, p. 8-9 : Tableau des types en bronze et de leurs prototypes en céramique.
- Tripode ding, d'origine non précisée, du musée de Shanghai
- le zun Camondo : vase à conserver l'alcool en forme d'éléphant, au musée Guimet
- La couture à ébarber, aprÚs le démoulage, est ainsi masquée dans cette barre verticale en relief
- Mais Danielle Elisseeff oppose que personne n'est en mesure d'assurer que le défunt savait lire ! in : Danielle Elisseeff 2008, p. 62
- On nomme aussi la période allant de 222 à 589 la Période des Six Dynasties.
- Les piĂšces, produites en sĂ©rie Ă l'identique exact, Ă©taient Ă©changĂ©es rapidement si nĂ©cessaire. Les traits Ă©taient revĂȘtus de chrome, antioxydant : in : Ciarla et de Luca 2005, p. 221 et 230
- L'une des plus anciennes figurations de Buddha en Chine. RĂ©fĂ©rence : BĂ©guin 2009, p. 281 : Avec les mains croisĂ©es sur la poitrine dans une rĂ©interprĂ©tation de la dhyÄna mudrÄ le sculpteur s'inspire manifestement d'un modĂšle du Gandhara. Le traitement du drapĂ© que l'on trouve dans cet art grĂ©co-bouddhique des origines a subi une stylisation bien que les plis rĂ©guliers, tout comme la courbure du visage, les mĂšches naturalistes de la coiffure, le chignon rond et le nez droit [âŠ] sont autant dâĂ©lĂ©ments d'origine occidentale. Notice du musĂ©e de San Francisco :
- : notice dans la base Joconde, Portail des collections des musées de France. Ce bronze représente l'apparition du Buddha Prabhûtaratna, qui est entré dans le Nirvana complet, dans son stƫpa, lors de la prédication du Sƫtra du Lotus par le Buddha Shùkyamuni (le Buddha historique). Devant le socle: brûle-parfum tenu par un génie. Au-dessus: deux moines en adoration.
- Proche de Bodhisattva Avalokitesvara (Guanyin), Royaume de Dali, XIIe siÚcle, cuivre à l'arsenic et doré, H 49 cm
- NuĂ©es dĂ©chiquetĂ©es : BĂ©guin 2009, p. 294. Ce texte fait aussi allusion Ă la cĂ©lĂšbre reprĂ©sentation de ĆÄkyamuni et PrabhutÄratna, bronze du MusĂ©e Guimet datĂ© 518, qui est visible Ă la page de la confĂ©rence du MusĂ©e Cernuschi : (Fig. 5) « La sculpture chinoise du IIe au VIe siĂšcle »
- Les bronzes dorés, en particulier les masques funéraires sont étudiés dans : Monique Crick et Helen Loveday, L'or des steppes. Arts somptuaires de la dynastie Liao, 5 continents éditions, 2007, (ISBN 978-88-7439-360-2)
- Une étude approfondie des bronzes, de leurs imitations (p.22), et de leurs patines a été effectuée par Michel Maucuer dans Bronzes de la Chine impériale : Des Song aux Qing, Musée Cernuschi, 2013, (ISBN 275960182X et 978-2759601820) en particulier dans la partie intitulée La couleur de l'antique, pp. 52-61.
- exemplaire de 1752 Ă consulter de droite Ă gauche sur archive.org
- Un auteur du XIIIe siÚcle est cité dans : Soame Jenyns et William Watson 1980, p. 63, qui décrit en détail les opérations pour obtenir différentes patines « antiques ».
- Page du blog d'Alain R. Truong sur cette exposition Bronzes de la Chine impériale... avec de superbes reproductions et un résumé particuliÚrement efficace.
Références
- Danielle Elisseeff 2008, p. 160
- Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 68
- Danielle Elisseeff 2008, p. 158-159
- Semblable au no 10 dans Gilles Béguin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 76-77, avec une notice détaillée et au bronze des Freer and Sackler Galleries
- Semblable Ă la hache rituelle du Museum fĂŒr Ostasiatische Kunst, Berlin reproduit dans : Gabriele Fahr-Becker (dir.), Les Arts de l'Asie orientale. tome 1, Cologne, Könemann, , 406 p. (ISBN 3-8290-1743-X), page 40.
- Danielle Elisseeff 2008, p. 160-161
- Ciarla et de Luca 2005, p. 34 : « élément à la fois décoratif et symbolique de la caisse des chars. »
- Danielle Elisseeff 2008, p. 162. Par ailleurs Antoine Gournay Ă©voque dans : Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 47, que ces vases « prennent peut-ĂȘtre la forme de bĂȘtes sacrificielles [le bovidĂ© (?)] ou considĂ©rĂ©es comme sacrĂ©es » [dâoĂč la prĂ©sence du tigre ( ?), animal sacrĂ©, symbole dâune direction de lâespace] .
- MusĂ©e Cernuschi : Collection : BouteilleâŠ
- Danielle Elisseeff 2008, p. 180-181
- Notice du Musée Guimet pour un objet similaire .
- Gabriele Fahr-Becker (dir.), Les Arts de l'Asie orientale. tome 1, Cologne, Könemann, , 406 p. (ISBN 3-8290-1743-X) : Page 54.
- Rawson 2007, p. 44 sq.
- Danielle Elisseeff 2007, p. 96
- Rawson 2007, p. 50
- Danielle Elisseeff 2008, p. 46 et Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 44 : Ă lâĂ©poque des Shang comme Ă celle des « Royaumes combattants ».
- Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 329
- Danielle Elisseeff 2008, p. 37.
- Sophia-Karin Psarras, in Persée 1996 : Sur une culture chinoise du Néolithique : Corinne Debaine- Francfort, Du Néolithique à l'ùge du bronze en Chine du Nord-Ouest : la culture de Qijia et ses connexions.
- Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 330
- Mais les dates restent problématiques selon que l'on prend dans ce groupe de cultures telle ou telle autre. Voir l'article : culture d'Andronovo
- The Urals and Western Siberia, 2014
- Corinne Debaine-Francfort, 1995, Du NĂ©olithique Ă lâĂąge du bronze en Chine du Nord-Ouest. La culture de Qijia et ses connexions. Paris, Ăditions Recherche sur les civilisations. p. 319 sq. Il existe une prĂ©sentation de cette recherche sur PersĂ©e
- Danielle Elisseeff 2007, p. 110.
- Robert Bagley in : Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 37
- Danielle Elisseeff 2008, p. 22.
- Cf. carte in : Chang Lin-Sheng et al.1998, p. 89.
- Trésors de la Chine ancienne. Bronzes rituels de la collection Meiyintang , 2013, p. 8-9 : Tableau des formes en bronze et de leurs prototypes en céramique.
- Danielle Elisseeff 2008, p. 46-47
- Robert Bagley in : Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 38-40
- Chengyuan et Peifen 1988, p. 92
- Chengyuan et Peifen 1988, p. 86
- Chengyuan et Peifen 1988, p. 158
- Trésors de la Chine ancienne. Bronzes rituels de la collection Meiyintang , 2013, p. 44
- Lothar von Falkenhausen et Alain Thote, dans : Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 173-174
- Antoine Gournay in : Gilles Béguin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 45 (encadré)
- MichĂšle Pirazzoli-t'Serstevens, note 10, p. 25 in : Ăric Lefebvre (dir.) et Huei-chung Tsao, Splendeur des Han : Essor de l'Empire CĂ©leste, Paris, Flammarion et MusĂ©e national des arts asiatiques-Guimet, , 254 p. (ISBN 978-2-08-134884-4) : Ă©ditions Flammarion, et (ISBN 979-10-90262-18-8) : MusĂ©e national des arts asiatiques-Guimet.
- Antoine Gournay Formes et fonctions in : Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 45 sq.
- Alain Thote 2003
- Marie-Catherine Rey in : Olivier de Bernon 2013, p. 19.
- Alain Thote in : Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 34
- Li Feng 2013, p. 47
- Musée de Shanghai 2005, p. 10, et Gilles Béguin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 66
- Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 67
- Danielle Elisseeff 2008, p. 137
- Danielle Elisseeff 2008, p. 154-155
- Danielle Elisseeff 2008, p. 139
- Musée de Shanghai 2005, p. 15
- Rawson 2007, p. 347-353 et 56 sq.
- Notice détaillée sur le Blog du Musée.
- Danielle Elisseeff 2008, p. 49
- Trésors de la Chine ancienne. Bronzes rituels de la collection Meiyintang , 2013, p. 92
- Danielle Elisseeff 2008, p. 164-165
- Danielle Elisseeff 2008, p. 52
- Rawson 2007, p. 62
- Olivier de Bernon 2013, p. 92
- Alain Thote in : Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 133
- Catherine Delacour 2001, p. 21
- Alain Thote in : Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 139
- Catherine Delacour 2001, p. 23
- Sublimes matiĂšres, 2014, p. 31-32
- Olivier de Bernon 2013, p. 171 et page 179
- Le petit peuple des tombes, 2010, p. 9-10
- Antoine Gournay in : Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 54
- Gilles BĂ©guin, Ma Chengyuan (dir.) 1998, p. 1
- Flora Blanchon et al. 1999, p. 71.
- Danielle Elisseeff 2007, p. 177
- Danielle Elisseeff 2007, p. 61
- Ciarla et de Luca 2005, p. 145
- Flora Blanchon et al. 1999, p. 64
- Flora Blanchon et al. 1999, p. 49
- Catherine Delacour 2001, p. 27
- Flora Blanchon et al. 1999, p. 269
- Catherine Delacour 2001, p. 19
- Flora Blanchon et al. 1999, p. 236
- Catherine Delacour 2001, p. 224
- Catherine Delacour 2001, p. 212
- Notice du musée
- Danielle Elisseeff 2008, p. 272-273 : notice 79. Ćuvre conservĂ©e Ă Fufeng (Shaanxi), au musĂ©e du Famensi.
- Catherine Delacour 2001, p. 272
- Catherine Delacour 2001, p. 31
- "Introduction" in : Michel Maucuer 2013, p. 20 avec un dĂ©veloppement important et un regard actualisĂ© sur le rapport entre les rites et l'Ătat, Ă partir des Song.
- "L'Empire des rites" in : Michel Maucuer 2013, p. 20 : Les vases rituels, et p. 23 : avec un développement sur les types de vases utilisés dans les rituels, et le vase bian de la dynastie des Ming, p. 44, transposition d'une vannerie en bronze d'alliage cuivreux à la cire perdue.
- Rawson 2007, p. 77
- Pour les émaux cloisonnés : Rawson 2007, p. 187-188
- Pour les émaux cloisonnés : Rawson 2007, p. 190
Bibliographie
- Note pour les auteurs chinois : le nom précÚde le prénom.
Généralités. Art Chinois
- Gilles Béguin, L'art bouddhique, Paris, CNRS éditions, , 415 p. (ISBN 978-2-271-06812-5). La Chine fait l'objet d'une partie, une vue d'ensemble actualisée et bien documentée, pages 278 - 331.
- Gilles Béguin, Le petit peuple des tombes, Paris, Paris Musées, , 71 p. (ISBN 978-2-7596-0135-6) Sur les dépÎts funéraires en Chine ancienne, et en particulier les mingqi du musée Cernuschi.
- Flora Blanchon, Arts et histoire de Chine : Volume 1, Paris, Presses universitaires de Paris-Sorbonne, , 244 p. (ISBN 2-84050-019-1) Des origines de la Royauté aux débuts de l'Empire.
- Flora Blanchon, Isabelle Robinet, Jacques GiÚs et André Kneib, Arts et histoire de Chine : Volume 2, Paris, Presses universitaires de Paris-Sorbonne, , 496 p. (ISBN 2-84050-123-6) De la dynastie Qin à la période des Six Dynasties.
- HĂ©lĂšne Gascuel, JĂ©rĂŽme GhesquiĂšre, Ăric Lefebvre, Marie-Catherine Rey, AurĂ©lie Samuel et Huei Chung Tsao, Sublimes matiĂšres : Ă travers 5000 ans de crĂ©ation en Chine., Paris, MusĂ©e national des arts asiatiques - Guimet, (ISBN 979-10-90262-13-3 et 978-2-7056-8837-0) : Hermann Ăditeurs
- Chang Lin-Sheng, Jean-Paul Desrosches, Huei Chung Tsao, HĂ©lĂšne Chollet, Pierre Baptiste, François Cheng, Simon Leys, Jacques GiĂšs, TrĂ©sors du musĂ©e national du Palais, Taipei. MĂ©moire d'Empire. : Galeries nationales du Grand Palais., Paris, Ăditions de la RĂ©union des musĂ©es nationaux, 1998-1999, 423 p. (ISBN 978-2-7118-3651-2 et 2-7118-3651-7)
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Annexes
Liens externes
- In the Pursuit of Antiquity : "Enjoying Antiquities" by the Ming Painter Du Jin au musée national du Palais. Taipei
- Sophia â Karin Psarras : sur PersĂ©e : Ă propos de l'ouvrage de Corinne Debaine-Francfort sur les dĂ©buts de l'Ăąge du bronze
- Musée Guimet : Trésors de la Chine ancienne - Bronzes rituels de la collection Meiyintang
- (en) Chinese ritual bronzes - Wikipedia, the free encyclopedia
- Bronzes de la Chine impériale : des Song aux Qing page du site du musée Cernuschi, 2013-2014