Jue (vase)
Un jue (chinois : ç” ; pinyin : ) est, Ă l'origine, une coupe Ă libation ou un vase Ă bec, rĂ©alisĂ© en terre cuite ou en bronze et possĂ©dant trois pieds (tripode) de la Chine de l'Ăge du bronze. Ils sert Ă chauffer des boissons alcoolisĂ©es puis Ă les verser dans des coupes, dans un cadre rituel. Cette vaisselle se dĂ©veloppe Ă partir de la fin de la pĂ©riode de la culture d'Erlitou (vers -1900/1800 Ă -1500), et devient plus rĂ©pandue au cours des dynasties Shang (-1570 Ă -1045) et Zhou (-1046 Ă â256). Les jue antiques ont gĂ©nĂ©ralement Ă©tĂ© mis au jour dans des sĂ©pultures, sans doute aprĂšs avoir servi lors des rituels funĂ©raires.
Un jue est généralement muni de deux anses latérales verticales, parfois de la forme d'un dragon. Il est caractérisé par un long bec verseur, et parfois un deuxiÚme plus court ou une coupe en forme de lancette.Sous sa forme évoluée, au cours de la dynastie Shang et ensuite, il possÚde deux protubérances (tenons) sur sa partie supérieure qui étaient probablement utilisées pour retirer la vaisselle du feu[1]. Si les modÚles les plus anciens ne disposent généralement d'aucun décor, la surface des jue se dote progressivement d'un décor plus élaboré, un masque qui devient par la suite le taotie.
Le jue sert de modÚle à d'autres formes de vases tripodes développés plus tard, le jiao ou la jia, autres vases à libation.
Galerie
- Tripode servant de coupe Ă libation, de type jue. Terre cuite grise, H 15 cm., L 2O cm. environ. Henan. Culture d'Erlitou, vers 1900-1500 AEC. MusĂ©e Rietberg, ZĂŒrich.
- Vase rituel jue destiné à chauffer l'alcool, bronze exempt de décor. Culture d'Erlitou. Trouvé à Erlitou, Yanshi, province du Henan, 1984.
- Jue avec un masque d'animal. Shang moyen. Collection du Musée de Shanghai.
- Vase jiao sans son couvercle. Bronze. Dynastie Shang. Honolulu Academy of Arts
- Vase Ă libation en forme de jue. Porcelaine H 15,6 L 14,7 cm., Ă©poque Ming. British Museum
- Tripode jiao et son couvercle. Bronze. Zhou de l'Ouest. Site de Baicao, Lingtai. Musée de la province du Gansu.
- Tripode jia. Bronze, H. 28.7 cm. Dynastie Shang, v. 1500-1300 AEC[2]
Références
- Olivier de Bernon (dir.) et Marie-Catherine Rey, Trésors de la Chine ancienne : Bronzes rituels de la collection Meiyintang, Paris/Paris, Musée des arts asiatiques Guimet. Mare & Martin, , 197 p. (ISBN 979-10-92054-16-3) :
- Danielle Elisseeff, Art et archĂ©ologie : la Chine du nĂ©olithique Ă la fin des Cinq Dynasties (960 de notre Ăšre), Paris, Ăcole du Louvre, Ăditions de la RĂ©union des MusĂ©es Nationaux (Manuels de l'Ăcole du Louvre), , 381 p. (ISBN 978-2-7118-5269-7), p. 134-135
- Antoine Gournay, « Formes et fonctions », dans Alain Thote, Robert Bagley et Antoine Gournay, Rites et festins de la Chine Antique. Bronzes du musĂ©e de Shanghai. MusĂ©e Cernuschi, Paris, Ăditions Findakly, , 189 p. (ISBN 2-87900-365-2), p. 46-49
- (en) Sing, Yu et Caron Smith, Ringing Thunder- Tomb Treasures from Ancient China, San Diego, San Diego Museum of Art, , 113 p. (ISBN 978-0-937108-24-6, LCCN 99061729)