Ding (chaudron)
Un ding (chinois : éŒ ; pinyin : ; Wade : ting) dĂ©signe un ancien chaudron chinois sur pieds dotĂ© dâun couvercle et de deux anses de part et dâautre. ĂlĂ©ments habituels de la vaisselle rituelle de bronze en Chine, ils sont apparus Ă l'Ă©poque nĂ©olithique sous une forme voisine en terre cuite. De ces prototypes les artisans de l'Ăge du bronze en ont fait dĂ©river les chaudrons, fondus dans des moules en plusieurs parties par une ou plusieurs coulĂ©es de bronze. Les ding Ă©taient Ă lâorigine ronds Ă trois pieds (tripode) ou rectangulaires Ă quatre pieds, puis des formes moins rĂ©guliĂšres (par exemple demi-lune ou en fer Ă cheval) apparaissent aprĂšs la chute des Zhou occidentaux[1]. Les pieds peuvent ĂȘtre en forme de dragon ou d'oiseaux[2].
Les ding, Ă lâorigine fabriquĂ©s en terre cuite, faisaient office de vaisselle quotidienne puis, Ă partir de la dynastie Shang (1600-1046 av. J.-C.), ils sont rĂ©alisĂ©s en bronze et prennent donc une plus grande importance, illustrant la richesse de leur propriĂ©taire ou servant aux rituels[3]. L'archĂ©ologie qui s'est dĂ©veloppĂ©e en Chine au XXe siĂšcle a permis de mettre au jour de nombreux objets rituels en bronze, souvent enterrĂ©s dans la tombe de leurs propriĂ©taires pour lâau-delĂ [4]. Les plus anciens ding connus datent du nĂ©olithique et sont en terre cuite. Des inscriptions dĂ©couvertes sur des ding, et d'autres bronzes rituels ou somptuaires, sur de la vaisselle ou sur d'autres objets comme sur les anciennes cloches bianzhong permettent de dĂ©chiffrer les calligraphies gravĂ©es sur bronze nommĂ©es JÄ«nwĂ©n. En gĂ©nĂ©ral, les ding Ă©taient destinĂ©s aux offrandes de viandes, pour les rituels surtout sous les Shang [5] ou en tant qu'offrande, sous les Zhou.
Dans la tradition chinoise à partir de la découverte de vases antiques dont la pratique cultuelle s'était perdue, posséder un ou plusieurs anciens ding est considéré comme un signe de puissance et de domination[6].
Les plus cĂ©lĂšbres ding anciens restent peut-ĂȘtre les lĂ©gendaires neuf chaudrons tripodes en bronze, dont la tradition raconte quâils auraient Ă©tĂ© fondus par Yu le Grand de la dynastie mythique des Xia lorsquâil crĂ©a les neuf provinces (Jiuzhou)[7] - [6]. Ces ding auraient, selon la tradition, Ă©tĂ© perdus Ă lâĂ©poque de la dynastie Qin (221-206 av. J.-C.) aprĂšs avoir appartenu Ă divers Ătats ou dynasties[8].
Références
- (en) Song Li, Chinese Bronze Ware, Cambridge University Press, , 156 p. (ISBN 978-0-521-18685-8, lire en ligne), p. 30-32
- Gilles Béguin, Ma Chengyuan (dir.), Rites et festins de la Chine antique : Musée Cernuschi, Paris, Findakly, , 189 p. (ISBN 2-87900-365-2)
- Song Li, op. cit., 2011, p. 27-28
- (en) Bronze ding (ritual food vessel), British Museum
- (en) Kristina Laun, A Documentation of Bronze Age Ritual Vessels from the Shang Dynasty of China Within the Collection of the Buffalo Museum of Science, Buffalo, New York, université de Buffalo, (ISBN 978-0-549-56140-8, lire en ligne), p. 15-16 (thÚse)
- (en) The Great Bronze Age of China: An Exhibition from the Peopleâs Republic of China at The Metropolitan Museum of Art, New York, Asia for Educators, universitĂ© Columbia
- Art: The Great Bronze Age of China
- Food for Thought: Archeological Findings Point to Chinese Dietary Culture
Liens externes
- (en) Part Two: Bronze Age China, National Gallery of Art, Washington.
- (zh) Ding (vaisselle rituelle) in Art & Architecture Thesaurus (Taiwan)