Culture de Longshan
La culture de Longshan (ou mieux : les cultures de Longshan) dĂ©signe un groupe de cultures ayant certaines caractĂ©ristiques communes, au cours d'une pĂ©riode dite « pĂ©riode Longshan » (3000 - 2000 avant notre Ăšre), au NĂ©olithique rĂ©cent. Ces cultures se sont dĂ©veloppĂ©es en deux groupes distincts, sur des chronologies distinctes : l'une au Shandong, au Liaodong, et l'autre dans le bassin infĂ©rieur et moyen du Fleuve Jaune, au Henan, Shanxi, Shaanxi, Hebei, Jiangsu et Hubei. La culture de Longshan tire son nom du bourg de Longshan, sur le territoire de la commune de Jinan, au Shandong, oĂč Wu Jinding, ćłééŒ, dĂ©couvrit en 1928 le site de Chengziya, ćććŽ[1]. Cette culture a donnĂ© naissance Ă une belle cĂ©ramique bien diffĂ©renciĂ©e selon les lieux de production[N 1].
C'est dans la plaine du Fleuve Jaune que se serait constituĂ© le royaume de la prĂ©sumĂ©e dynastie Shang puis de la dynastie Zhou, d'oĂč le trĂšs grand investissement sur cette rĂ©gion dont a bĂ©nĂ©ficiĂ© la recherche archĂ©ologique chinoise, son objectif ayant Ă©tĂ© politiquement Ă©noncĂ© en 1997 par Su Bingqi[2] : « L'objectif de l'archĂ©ologie moderne chinoise est de construire l'histoire nationale »[N 2]. Mais la recherche rĂ©cente en Chine s'est plutĂŽt diversifiĂ©e en dehors de la Plaine Centrale[3] vers le Nord, l'Ouest proche du Gansu et le Sud, voire le Sud-Ouest, et plaçant la culture de Longshan au sein d'un plus grand nombre de cultures, dont aucune ne peut prĂ©tendre Ă une avance sur les autres, et avec des cultures autres ayant leur propre orientation.
Situation
On distingue deux cultures, assez différenciées[4].
Sur le cours moyen du Fleuve Jaune, faisant suite à la culture de Yangshao (Miaodigou correspondant à la phase moyenne de la culture de Yangshao), Miaodigou II est la phase initiale et Wangwan III la phase tardive[5] de la culture de Longshan dite « du Henan » (3000 - 2000) dans cette région qui est d'une grande diversité en termes de relief et de végétation. Elle couvre le Henan, le Sud du Hebei et du Shanxi, ainsi que le centre du Shaanxi (parfois nommé individuellement Longshan du Hebei, du Shanxi et du Shaanxi[4]).
Le cours inférieur du Fleuve Jaune, souvent appelé région de Haidai, abrite la culture qui succÚde à la culture de Beixin-Dawenkou tardif (3000 - 2600), la culture de Longshan dite « du Shandong » (2600 - 1900), qui s'est développée dans le Shandong, dans le Henan de l'Est, dans l'Anhui du Nord et dans le Nord du Jiangsu. Cette zone de Haidai voit la culture de Longshan décliner vers 2000.
Chronologie
Longshan n'est pas encore une culture de transition vers l'Ăge du bronze. Quelques menus objets de bronze dont on ne connait pas la provenance, dont une cloche, ont Ă©tĂ© trouvĂ©s qui sont parmi les plus anciens produits en Chine, sur le site de Taoisi (2600 - 2000), mais il s'agit plutĂŽt d'essais, apparemment par moulage, qui n'ont pas donnĂ© lieu Ă la mise au point d'une technologie : celle-ci apparait plus Ă l'Ouest dans la culture de Qijia mais sous une forme diffĂ©rente qui indique qu'elle provient des cultures d'Eurasie, de SibĂ©rie du Sud et d'Asie centrale. Les objets de prestige sont des jades[6]. On assiste dans la culture de Longshan Ă lâapparition de techniques et de styles (en particulier en cĂ©ramique) que lâon retrouvera dans la culture d'Erlitou, puis dans celle des Shang. Ce fait, liĂ© Ă leur proximitĂ© gĂ©ographique, incite la majoritĂ© des archĂ©ologues chinois ainsi que certains historiens Ă©trangers comme Jacques Gernet Ă penser que Longshan constitue lâ« ancĂȘtre », ou tout au moins l'un des « ancĂȘtres », de la culture d'Erlitou et de la dynastie Shang.
En archéologie, la formule d'« horizon longshanoïde » évoque « un dispositif d'intégration spatiale recoupant un certain nombre de séquences régionales qui a commencé dans le Nord et la vallée du Yangzi Jiang au milieu du quatriÚme millénaire et qui s'est poursuivi le long de la cÎte orientale jusqu'à Taïwan et le delta de la RiviÚre des Perles et ce jusqu'au milieu du troisiÚme millénaire. »[7]
Agriculture et alimentation
Pendant la pĂ©riode Longshan, comme dans la culture plus ancienne de Yangshao, la subsistance des populations repose sur la chasse, la pĂȘche, lâĂ©levage (porcs, chiens, ovins, bovins) et lâagriculture dont les productions se diversifient. Le riz est attestĂ© Ă cĂŽtĂ© du millet toujours prĂ©dominant. Pendant la pĂ©riode Yangshao, il semble que de meilleurs moyens de production et un climat plus propice aient permis une diversification alimentaire et une augmentation sensible de la population. Cependant, une Ă©tude du dĂ©partement dâanthropologie de lâUniversitĂ© du Missouri[8] portant sur des sites du Shaanxi de 5000 Ă 2000 avant notre Ăšre fait apparaĂźtre des diffĂ©rences entre les pĂ©riodes Yangshao et Longshan. Au cours de la pĂ©riode Yangshao, on dĂ©cĂšle peu de carences nutritionnelles et une faible frĂ©quence des anĂ©mies. Mais Ă la fin de cette pĂ©riode, au sein de la culture Shijia, dans une sociĂ©tĂ© qui devient inĂ©galitaire et oĂč le climat s'est nettement rafraichi, l'Ă©tat de santĂ© de la population diminue : on constate une plus grande usure des dents produite par un changement dans l'alimentation. Puis, au dĂ©but de la pĂ©riode Longshan et dans une sociĂ©tĂ© tout Ă fait inĂ©galitaire, de grandes carences alimentaires ont conduit la population non privilĂ©giĂ©e Ă une alimentation demandant beaucoup plus dâefforts masticatoires ce qui a entrainĂ© une augmentation des caries (caries et hyperostose porotique[9] produites par une anĂ©mie sĂ©vĂšre) ainsi que de graves troubles osseux entrainant une diminution de la taille des adultes. L'augmentation de la densitĂ© de la population et la diminution des rations alimentaires dans cette sociĂ©tĂ© inĂ©galitaire sont probablement responsables de cette mauvaise santĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Mais l'Ă©volution vers une nourriture de meilleure qualitĂ© au cours de la pĂ©riode de Longshan a vu ce taux d'usure des dents diminuer. La mauvaise santĂ© de la population a cependant perdurĂ©, au moins jusque sous les Zhou de l'Ouest[N 3].
Habitat et société
Cours moyen du Fleuve Jaune
Le cours moyen du Fleuve Jaune correspond au « Longshan du Henan » (2900 - 2000)[10]. DÚs le passage de la culture de Yangshao à celle de Longshan la population s'est rapidement accrue. Si l'on dénombre 3500 sites Yangshao (4500 - 3000), on a relevé 4300 sites de la culture de Longshan. Des habitats entourés de murs en terre compactée et de fossés apparaissent. Neuf centres régionaux étant fortifiés au Henan et au Shanxi. Dans la Plaine Centrale, au Henan, ils sont espacés de 50 km.
Au Henan et au Hubei
Correspondant à l'époque de Miaodigou II du Longshan ancien, le village de Zhouli[11], xian de Mengjin, prÚs de Luoyang, est un centre important bien conservé et sert de référence. Ensuite, correspondant au Longshan récent, la culture de Wangwan III a deux centres importants qui servent de référence : Wangwan (20 ha)[12], prÚs de Luoyang, et Wangchenggang (35 ha) prÚs de Dengfeng. D'autres cultures, comme celle de Sanliqiao, ont été identifiées comme faisant partie de ce groupe de culture de Longshan du moyen Fleuve Jaune[13].
Le village de Zhouli, protégé par un fossé de 4 m de large, comporte trois parties : au Nord la zone résidentielle et de stockage, au Sud le cimetiÚre. Les 15 habitations dégagées (entre 3 et 12 m2) sont semi-souterraines, rondes avec un foyer et quelques marches à l'entrée. Le sol est recouvert de sable ou de pierre pulvérisée. à l'Ouest du fossé on a rencontré une cinquantaine de fosses de stockage apparemment collectives. Dans le cimetiÚre on n'a trouvé qu'une seule inhumation collective sur les 70 tombes. Une certaine différenciation sociale est visible : la tombe la plus grande (5 x 4 m.), coffrée de bois, contenait le cercueil de bois ainsi que des objets. Le défunt portait un bel ornement d'ivoire d'éléphant au bras. Cet objet semble provenir d'une zone plus méridionale. Concernant les pratiques religieuses ou rituelles, on a trouvé un grand disque bi de 20 cm dans une des maisons et des objets en céramique ayant la forme de cymbales dans une fosse de stockage. Les plus petites tombes (2 x 1 m.), semblables à celles de Dahecun, ne contenaient que le corps.
Au Shanxi
Un peu plus au Nord, c'est une ville de 300 hectares, Taosi, qui sert de référence pour le néolithique tardif, dans la région du cours moyen du Fleuve jaune.
Au Shanxi dans le bassin de Linfen, la plus cĂ©lĂšbre « ville » de la culture de Longshan est Taosi[14], é¶ćŻș, (300 ha), comtĂ© de Xiangfen, è„江, dans le Sud-Ouest du Shanxi, datĂ©e de 2600 Ă 2000, avec trois phases de 200 ans chacune. Taosi est situĂ© au centre du bassin de Linfen, sur un terrain en pente au Nord des montagnes Chong (Ta'er) qui sont elles-mĂȘmes au centre de ce bassin. Le bassin est entourĂ© par les monts Luliang au Nord et Ă l'Ouest, Les Zhongtiao au Sud et Ă l'Est, les monts Emei au Sud-Ouest. Sur leur face opposĂ©e au bassin ces montagnes dominent la vallĂ©e du Fleuve Jaune. Le bassin est parcouru par des riviĂšres qui se jettent dans ce fleuve. Une partie, enceinte de terre battue, couvrant 56 hectares dans une premiĂšre phase s'est trouvĂ©e agrandie dans la phase suivante pour enclore 289 ha. On y a dĂ©couvert 1000 tombes, dont neuf tombes de personnages trĂšs importants.
La stratification sociale, visible dans la diffĂ©rence des mobiliers funĂ©raires, devient manifeste au cours de cette pĂ©riode. Pour la majoritĂ© des tombes qui sont de petite taille, on n'a dĂ©posĂ© Ă cĂŽtĂ© du dĂ©funt que quelques objets ou rien. Tandis que dans moins de 1 % des tombes on peut trouver des centaines d'objets, des chefs-dâĆuvre de cĂ©ramique, des jades, des tambours en peau d'alligator, des artĂ©facts de bois ou de pierre et des produits exotiques rĂ©servĂ©s aux rites. Parmi les objets de jade on trouve quantitĂ©s de tubes cong, de disques bi qui ont le mĂȘme aspect que ceux produits dans une rĂ©gion aussi lointaine que celle de la culture de Liangzhu, dans le cours infĂ©rieur du Yangzi Jiang. Ces familles de l'Ă©lite vivaient dans des structures palatiales, sĂ©parĂ©es du commun par des murs, tandis que le commun vivait dans des habitations Ă demi enterrĂ©es et dans des abris de terre.
Cours inférieur du Fleuve Jaune
Le cours infĂ©rieur du Fleuve Jaune abrite le « Longshan du Shandong » (2500 - 2000)[10]. La population croit aussi trĂšs nettement durant cette pĂ©riode [15]. Si l'on dĂ©nombre 547 sites pour la culture de Dawenkou (4100 - 2600), au Shandong uniquement, on en compte 1492 pour celle de Longshan qui n'a pourtant existĂ© que sur une pĂ©riode bien plus courte (2600 - 1900). On a pu constater, lors de fouilles rĂ©centes Ă grande Ă©chelle au Sud-Est du Shandong, qu'un semis de petits Ă©tablissements s'Ă©tait multipliĂ© autour de deux grands centres, de 270 Ă 360 ha. Des centres rĂ©gionaux de ce type, situĂ©s Ă une distance variant entre 30 et 50 km, sont entourĂ©s de murs pour une vingtaine d'entre eux et portent des traces de guerres et de violences contre les humains. Certains de ces centres semblent s'ĂȘtre consacrĂ©s Ă la production de biens, objets et produits d'usage courant, comme des outils de pierre ou du sel (en baie de Bohai), ou des objets de luxe, comme le jade et la cĂ©ramique « coquille d'Ćuf ». Le sel, entre autres, apparaĂźt alors comme une marchandise d'Ă©change[N 4].
Lors d'une fouille sur un site de la culture de Dawenkou en phase finale[16], un village bien prĂ©servĂ© a rĂ©vĂ©lĂ© plusieurs habitations contenant en trĂšs grand nombre de la vaisselle en cĂ©ramique, ce qui semblerait indiquer que de nombreuses fĂȘtes s'y sont dĂ©roulĂ©es. Ceci a Ă©tĂ© rapprochĂ© avec le fait constatĂ© en anthropologie que dans les sociĂ©tĂ©s complexes la fĂȘte est une forme de compĂ©tition que pratiquent des individus ambitieux afin d'acquĂ©rir ou de prĂ©server pouvoir et prestige. La compĂ©tition pourrait ici avoir pour origine le contrĂŽle des ressources naturelles destinĂ©es au commerce.
Société
La diffĂ©renciation sociale, que l'on voit Ă l'Ćuvre dans le cours moyen du Fleuve Jaune, suppose que l'on s'Ă©carte du modĂšle social qui prĂ©valait auparavant dans les cultures du Yangshao ancien, trĂšs gĂ©nĂ©ralement « Ă©galitaires »[N 5] : « SociĂ©tĂ©s Ă©galitaires : sociĂ©tĂ©s oĂč le partage est largement rĂ©pandu et oĂč la propriĂ©tĂ© privĂ©e n'est jamais importante, mĂȘme s'il peut exister des inĂ©galitĂ©s basĂ©es sur l'Ăąge, le sexe, la position familiale et les caractĂšres individuels ». Une sociĂ©tĂ© comme celle de Zhouli laisse supposer, pour cette tombe plus grande et plus riche que les autres, l'usage de signes et de biens de prestige qui sont des indices de sociĂ©tĂ©s transĂ©galitaires[17], entre l'Ă©galitarisme et la chefferie clairement stratifiĂ©e. Cela se retrouve Ă une bien plus grande Ă©chelle dans la ville de Taosi, avec plusieurs chefs, et oĂč il semble que les petits villages, situĂ©s tout autour, aient Ă©tĂ© plus ou moins assujettis Ă ce centre important. On a prĂ©cisĂ©ment une forme de sociĂ©tĂ© de chefferies, ou une sociĂ©tĂ© complexe[N 6], et c'est aussi le cas dans le cours infĂ©rieur du Fleuve Jaune avec l'Ă©mergence, ici comme lĂ , des premiĂšres guerres et de leurs traces de violence.
CĂ©ramique
Au Henan et dans le cours moyen du Fleuve Jaune la céramique est faite de terre grise ou grisùtre. Les céramiques utilitaires sont montées au colombin, retouché au tour, avec un décor simple au tampon à motif (en nid d'abeille, ou motif de vannerie...) ou par excision, c'est-à -dire par enlÚvement de la matiÚre encore tendre. Cette derniÚre méthode appliquée à la surface interne d'un mortier le transforme en mortier à sel, dans cette zone qui semble consommer le sel importé de l'Est[N 7]. Dans cette région le tour rapide a été aussi utilisé, la terre étant parfois noire mais on employa aussi le lustrage noir tandis que les modÚles de faible épaisseur sont trÚs rares tout comme les décors peints[10].
Les cĂ©ramiques noires de Longshan du Shandong sont particuliĂšrement cĂ©lĂšbres. La paroi de ces objets de prestige est mince « comme une coquille dâĆuf » et la surface polie. Ces tours de force (en raison de l'extrĂȘme fragilitĂ© de la terre crue en cours de travail) sont rendus possibles par l'invention du tour rapide[10] et de fours pouvant atteindre une trĂšs haute tempĂ©rature. Elles ont Ă©tĂ© produites selon un mode de cuisson « en rĂ©duction »[18] c'est-Ă -dire avec un trĂšs faible apport en oxygĂšne, Ă la diffĂ©rence des cĂ©ramiques de Yangshao, cuites en oxydation, dans des fours Ă feu clair. Cette diffĂ©rence de cuisson conduit l'oxyde de fer de la pĂąte Ă perdre son oxygĂšne, donnant au corps de la poterie une couleur gris jaunĂątre, en contraste avec les poteries de Yangshao Ă corps rouge (du fait de l'oxydation du fer). La coloration noire lustrĂ©e est obtenue par la cuisson Ă moins de 1 000 °C en atmosphĂšre rĂ©ductrice ainsi que par la technique de l'enfumage (ajout d'eau et de feuilles mortes crĂ©ant de la fumĂ©e) Ă la fin de la cuisson. Ce type de poterie ne porte aucun dĂ©cor peint, mais de nombreuses piĂšces sont montĂ©es ou retouchĂ©es au tour[19]. Les poteries claires ou gris jaunĂątre sont produites aussi au Shandong dans la culture de Dawenkou, et cette production commune, moins prestigieuse que la cĂ©ramique fine, s'est poursuivie jusqu'Ă la disparition de cette culture.
- Jarre de terre cuite grise et rosùtre. Décor par impression de tampons à motif de vannerie. Longshan du Henan, type : Wangwan - Meishan (?). Musée Provincial du Henan[20]
- Coupe-égrugeoir (mortier de céramique) à bec pincé. Terre cuite grise tournée. H. 9,3 x D. ouverture 25,8 cm. Longshan du Henan. Musée Provincial du Henan[21]
- Terre cuite grise à décor en nervures de feuilles. Motifs excisés : traits verticaux avec un outil plus étroit que pour les traits obliques. Longshan du Henan. Musée provincial du Henan.
- Tripode, type jia et un moule de pied, H. ℠40 cm. Xi'an 1955. Culture de Keshengzhuang II[N 8], Longshan du Henan au Shaanxi[N 9]. Musée national de Chine, Pékin.
- Vase à anses, tripode. Terre cuite grise à lustrage noir, décor excisé. H: 20 cm env. Longshan (sans précision) , 2000-1700[22]. Victoria and Albert Museum
- Pichet de type he. Terre cuite grise fine et lustrée, Longshan du Shandong. Musée de Shanghai. Interprété comme prototype de récipient métallique[23]
- Coupe noire « coquille d'Ćuf » typique de la culture de Longshan du Shandong. Terre cuite grise fine et lustrĂ©e, pied creux ajourĂ©. UniversitĂ© de PĂ©kin
- Jarre à boisson fermentée. Terre cuite noire fine et lustrée, H. 22 cm. Longshan du Shandong. Musée National de Chine [24]
Pratiques rituelles, astronomie
La divination par ostĂ©omancie ou scapulomancie, qui connaitra son apogĂ©e sous les Shang et durera jusquâĂ la veille de lâempire, est dĂ©jĂ pratiquĂ©e. C'est une pratique divinatoire fondĂ©e sur l'interprĂ©tation des craquelures sur les coquilles ou les os d'animaux chauffĂ©s au feu. On trouve des piĂšces portant des signes, mais pas encore d'Ă©criture. Les premiers bronzes apparaissent vers la fin de la pĂ©riode. Un remarquable jeu de clochettes en cuivre[25], sans doute destinĂ© Ă la musique cĂ©rĂ©monielle, a Ă©tĂ© trouvĂ© Ă Taosi.
Un groupe de terrasses talussées, sur 1 ha, et des colonnes en pisé de section carrée ont été trouvés sur le site de Taosi[26]. Certains archéologues ont interprété ces restes comme les restes d'un observatoire.
Notes et références
Notes
- Ces formes d'époque néolithique sont bien différentes des formes pratiquées plusieurs millénaires plus tard lorsque les récipients de céramique ont été nommés par catégories, dénominations qui sont cependant d'usage aujourd'hui (sous réserve d'indiquer qu'il s'agit du type suivi du mot chinois).
- Li Liu 2004, p. 1, dĂ©veloppĂ© page 5 sqq.. Suivant cette conception de l'histoire les archĂ©ologues occidentaux n'ont guĂšre accĂšs au territoire chinois, sinon sur les "marges", en tout cas dans les annĂ©es 1990 : Ref. : Corinne Debaine-Francfort 1996 : « Avertissement ». et Corinne Debaine-Francfort : La nĂ©olithisation de la Chine : OĂč, quand, comment? p. 171-187, dans : Jean Guilaine (dir.), Premiers paysans dans le monde : naissances des agricultures : SĂ©minaire du CollĂšge de France, Paris, Errance, , 319 p. (ISBN 2-87772-187-6). En consĂ©quence la plupart des publications scientifiques sur l'archĂ©ologie chinoise sont le fait d'auteurs chinois.
- Période sur laquelle s'achÚve l'étude de l'équipe de l'Université du Missouri.
- La coupe-égrugeoir représentée dans la galerie de céramiques, ci-dessus, est trÚs probablement en relation avec ce travail du sel.
- Au sens oĂč Brian Hayden emploie cette expression dans : L'homme et l'inĂ©galitĂ© : L'invention de la hiĂ©rarchie durant la PrĂ©histoire, traduction revue par Sophie Archambault de Beaune, CNRS Ăditions, 2008, p. 14. Cette rĂ©fĂ©rence est provisoire.
- Selon le vocabulaire des auteurs cités en référence, de tradition néo-évolutionniste anglo-saxonne, un ensemble de concepts vivement critiqués par Alain Testart : en particulier dans Alain Testart, Avant l'histoire : L'évolution des sociétés de Lascaux à Carnac, Paris, Gallimard, coll. « BibliothÚque des sciences humaines », , 549 p. (ISBN 978-2-07-013184-6).
- Ce « mortier à sel » est plus précisément un égrugeoir : un « vase dans lequel on réduit en poudre le sel, le sucre, etc. » : Nouveau Larousse Universel, Paris, 1948.
- Ou Kexingzhuang II: objet faisant partie d'un ensemble étudié par Corinne Debaine-Francfort 1996, p. 308 sqq..
- Ancienne dénomination : culture de Keshengzhuang II: Ref: Li Liu 2004, p. 3. S'il faut en croire, en 2014, les Acta Archeologica Sinica de 1994: cette forme serait « héritée du type Huxizhuang de la culture Miaodigou II et présenterait des "signes précurseurs" de la culture de Qijia ». Cette interprétaion semble dépassée : Ref. Corinne Debaine-Francfort 1996, p. 309-310 qui fait précisément remarquer que ce type, jia, ne se trouve pas dans la culture de Qijia, bien que d'autres types céramiques soient semblables.
Références
- Li Liu 2004, p. 1
- Notice sur China Book International, l'archéologue de Archaeology Institute of Chinese Academy of Social Science depuis 1949. Directeur de la Faculté d'Archéologie à l'Université de Pékin de 1952 à 1982.
- Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 15 sqq.
- Li Liu 2004, p. 3
- Anne P. Underhill 2013, p. 238 sqq.
- Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 231-232
- Traduction de : Li Liu 2004, p. 3 qui cite Chang K.C. 1986: Archaeology of Ancient China. Yale University Press, New Haven, p. 238
- (2002) E Pechenkina ; RA Benfer ; Zhijun W., Diet and health changes at the end of the Chinese Neolithic: The Yangshao/Longshan transition in Shaanxi province, , American Journal of Physical Anthropology, 117:15-36. Cette partie de l'article repose sur ce résumé, contextualisé dans le cas de la culture de Longshan cours moyen du Fleuve jaune.
- Les troubles carentiels étudiés en paléopathologie
- Chinese Ceramics. 2010, p. 71
- Anne P. Underhill 2013, p. 239
- Anne P. Underhill 2013, p. 239-250
- Yang Xizhang, Arts Asiatiques 1988 : Article traduit par Alain Thote : Les traditions Longshan du cours moyen du Fleuve jaune.
- Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 223-227 : Ătude, carte et plan. Publication dĂ©taillĂ©e : : HE, Nu : The Longshan Period Site of Taosi in Southern Shanxi Province, in Anne P. Underhill 2013, p. 255-274 Chapitre 13.
- Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 217
- Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 218
- Toujours selon l'usage de Brian Hayden, op. cit.
- Michel Beurdeley : La céramique chinoise, 2005, p. 21 : sur le rapport entre le mode de cuisson et la couleur.
- Danielle Elisseeff 2008, p. 120-121
- Procédé similaire in : Jeannette Werning et Corinne Debaine-Francfort 1991, p. 134 Notice 87
- Jeannette Werning et Corinne Debaine-Francfort 1991, p. 130 , notice détaillée n° 81.
- Selon la notice du V&A museum
- Corinne Debaine-Francfort 1996, p. 321.
- Chinese Ceramics. 2010, p. 77
- Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 225. Une seule clochette est reproduite.
- Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 223-226
Bibliographie
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- Corinne Debaine-Francfort, Du NĂ©olithique Ă l'Age du Bronze en Chine du Nord-Ouest : la culture de Qijia et ses connexions, Paris, Ăditions Recherches sur les Civilisations, , 435 p. (ISBN 2-86538-252-4). 30 cm, nb. ill. noir et blanc.
- Danielle Elisseeff, Art et archĂ©ologie : la Chine du nĂ©olithique Ă la fin des Cinq Dynasties (960 de notre Ăšre), Paris, Ăcole du Louvre, Ăditions de la RĂ©union des MusĂ©es Nationaux (Manuels de l'Ăcole du Louvre), , 381 p. (ISBN 978-2-7118-5269-7) Ouvrage de rĂ©fĂ©rence, bibliographie et Sites Internet. Deux cĂ©ramiques de Longshan : p. 120-121.
- Chen, Zhaofu, Découverte de l'art préhistorique en Chine, Paris, A. Michel, , 220 p. (ISBN 2-226-03386-6)
- (en) Li Liu, The Chinese Neolithic : Trajectories to Early States, Cambridge et New York, Cambridge University Press, , 498 p. (ISBN 978-0-521-64432-7) 24 cm , noir et blanc. Texte basé sur la thÚse de l'auteur consacrée à la culture de Longshan, et mise à jour avant 2004.
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