AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Culture de Qijia

La culture de Qijia (2200-1600 av. J.-C., éœćź¶æ–‡ćŒ– QĂ­jiā wĂ©nhuĂ )[1] est la premiĂšre culture du NĂ©olithique final qui effectue, en Chine, la transition avec l'Âge du bronze. Elle peut donc ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une culture de l'Âge du bronze. Elle se situe essentiellement au Gansu, Ă  l'est du Qinghai et au sud du Ningxia. Johan Gunnar Andersson en a dĂ©couvert le premier site Ă  Qijiaping (éœŠćź¶ćȘ) en 1923, alors qu'il cherchait vers l'ouest les origines de la culture de Yangshao. Sur les plans chronologique et culturel elle fait suite et hĂ©rite de la culture de Majiayao, culture qui comporte des objets de cuivre et de bronze, les plus anciens dans les territoires actuels de la Chine. Elle est en partie contemporaine de la culture de Xiajiadian infĂ©rieur, en Mongolie-IntĂ©rieure (2000-1400 av. J.-C.).

Localisation

Du NĂ©olithique Ă  l'Ăąge du bronze en Chine et dans les steppes de l'Asie Centrale

La culture de Qijia se situe en Chine du nord-ouest, principalement dans la haute vallĂ©e du fleuve Jaune : au Gansu oriental, Ă  proximitĂ© de la ville de Lanzhou, mais aussi dans le corridor du Hexi (Qijiaping), dans l'est du Qinghai et au sud du Ningxia, sur les marges sud du Tengger[2], avec un climat chaud et sec qui favorise l'agriculture Ă  une altitude de plus en plus Ă©levĂ©e. C'est une terre de lƓss, arrosĂ©e par les affluents du haut fleuve Jaune, limitĂ©e au nord par le dĂ©sert de Tengger et par les monts Qilian au sud[3].

Miroir en bronze de type « steppique »[4]
Jarre à deux anses typique de la culture de Qijia « nouvelle tradition » [5]. Céramique peinte. Site de Qiaojiazhuang (Linxia-Lintao), Gansu. Musée national de Chine, Pékin

Les sites les plus importants sont situĂ©s au Gansu. Plus prĂ©cisĂ©ment, le site de Sizuiping (ćŻș明ćȘ) est situĂ© sur le xian de Qin'an, Huangniangniangtai (皇湘湘揰) Ă  Wuwei, Dahezhuang (性æČłćș„) sur le xian de Yongjing, et Shizhaocun Ă  Tianshui[6]. Les sites archĂ©ologiques de Lajia (ć–‡ćź¶ïŒ‰ sur le xian autonome hui et tu de Minhe, Qijiaping (éœćź¶ćȘ [7] sur le xian de Guanghe, Liuwan (æŸłæčŸ) sur le district de Ledu et Qinweijia (ç§Šé­ćź¶ïŒ‰ sur le xian de Yongjing[8] sont aussi des sites notables de la culture Qijia. Les quatre sites les plus fouillĂ©s en 1996 Ă©tant Dahezhuang, Huangniang Niantai, Liuwan et Qinweijia[9].

Une culture du NĂ©olithique final

SĂ©dentaires

Elle hĂ©rite de la longue histoire des cultures nĂ©olithiques qui se sont succĂ©dĂ© sur ce territoire : les cultures de Majiayao (3800-1900 AEC) et en particulier la phase Machang (驏掂) de Majiayao (2500-1800)[10] ainsi que les cultures de Longshan du Henan : Keshengzhuang II ( « culture de Longshan » au Shaanxi ) et la culture de Changshan infĂ©rieur, xian de Zhenyuan (Gansu), qui lui Ă©taient contemporaines[N 1]. Mais l'origine de la culture de Qijia fait encore l'objet de discussions.

Les évÚnements climatiques intervenus sur cette période ont fait l'objet de publication scientifique récente (2005)[11] : deux longues périodes humides (2900-2700 et 2700-1940) ont favorisé l'implantation de la culture de Majiayao dans le Qinghai de l'Est et de la culture de Qijia dans la moyenne vallée de la riviÚre Huangshui (qui passe à Xining), Xian de Haiyan (Qinghai). Cela dit cet épisode humide aurait été suivi d'une longue période plus sÚche, favorable à la culture de céréales telles que le millet[12].

C’est donc une Ă©conomie de sĂ©dentaires, fondĂ©e sur l'agriculture : le millet, le blĂ© et l'orge (originaires d'Asie Centrale) et un Ă©levage trĂšs dĂ©veloppĂ© des porcs et des moutons en premier lieu, mais aussi des bƓufs, des chevaux et des chiens. Il semblerait que l'agropastoralisme n'ait Ă©tĂ© que peu dĂ©veloppĂ©[13]. On chasse Ă©galement le cerf. Les porcs et moutons/chĂšvres, le bĂ©tail en gĂ©nĂ©ral, et quelques chevaux sont utilisĂ©s aussi comme offrandes dĂ©posĂ©es dans les tombes[14].

Relations avec la Sibérie et l'Eurasie

La diversitĂ© des cĂ©rĂ©ales, le grand nombre de chevaux ainsi que des couteaux et des haches de bronze tĂ©moignent de relations avec les cultures de SibĂ©rie et d'Eurasie. Des indices archĂ©ologiques confirment les premiers contacts entre la culture de Qijia et celle d’Eurasie : la culture d'Andronovo[8] - [15]. Plus de cent objets de cuivre et de bronze ont Ă©tĂ© dĂ©couverts sur au moins dix sites Qijia, ce qui marque un net contraste avec les cultures prĂ©cĂ©dentes. Dans la premiĂšre pĂ©riode de cette culture ce sont surtout des cuivres, mais on trouve dĂ©jĂ  des alliages divers : l'Ă©tain abaisse le point de fusion et donne sa soliditĂ© Ă  l'alliage[16]. Ces mĂ©taux servent Ă  rĂ©aliser de petits objets utilitaires comme des couteaux et des poinçons, des pointes de lance, des haches. Ils servent aussi Ă  rĂ©aliser des objets liĂ©s Ă  la parure, des parures de qualitĂ© comme des miroirs de bronze dĂ©corĂ©s de formes en Ă©toile sur la face de l'anneau de suspension, des boucles d'oreille et des anneaux en or, de petits ornements en plaques de bronze incrustĂ©es de pierres fines, comme la turquoise, travaillĂ©es sous une forme semblable Ă  ce qu'on trouve Ă  Erlitou[17], au cours de la pĂ©riode moyenne de Qijia. Cette culture porte donc dans ces objets, leurs technologies et leurs formes, la trace d'interactions avec des populations Ă©loignĂ©es. En particulier la mĂ©tallurgie du bronze telle qu'elle est utilisĂ©e dans les cultures des steppes d'Eurasie : les manches des couteaux sont constituĂ©s, Ă  leur base, d'un anneau typique de ces cultures d'Eurasie, pour ne pas dire d'Asie centrale, en effet il s'agit surtout de populations originaires de ce qui deviendra le Kazakhstan, en particulier la famille des cultures d’Andronovo et les populations Seima-Turbino. Quant au dĂ©cor des miroirs en forme d'Ă©toile il est d'un type similaire Ă  ceux de Tianshanbeilu, au Xinjiang de l'Est [18]. À cĂŽtĂ© de cette majoritĂ© de tĂ©moins de contacts avec les populations de l'Ouest il y a aussi les plaques dĂ©corĂ©es, typiques d'Erlitou (Henan de l'Ouest), l'usage de cong en jade bien que fabriquĂ©s sur place avec le jade local, ou lorsqu'un disque bi, mais de pierre polie, est placĂ© vers la tĂȘte du dĂ©funt dans une tombe comme Ă  Laoniupo, prĂšs de Xi'an, tĂ©moignent d'Ă©changes avec les cultures de l'Est de ce qui est devenu la Chine: ici ce sont les objets de prestige comme symboles de statut qui proviennent des traditions culturelles de l'Est[19]. La culture de Qijia semble avoir servi de passage Ă  ces technologies et Ă  leur usage, provenant de Mongolie depuis l'Asie Centrale, dans des objets caractĂ©ristiques jusque dans le Xinjiang, puisqu'on en a des indices nombreux sur le site de Tianshanbeilu, Ă  l'Est du Xinjiang.

Des microlithes, pointes de flÚches et grattoirs, ont été trouvés sur de nombreux sites, en particulier dans le corridor du Hexi, prÚs de Wuwei, indices de pratiques de chasseurs-cueilleurs, comme leurs voisins de Siba[20].

CĂ©ramique

La culture de Qijia produit une cĂ©ramique rĂ©alisĂ©e avec art. Les cĂ©ramiques sont soit sans aucun dĂ©cor ou bien dĂ©corĂ©es, souvent par des impressions de cordes ou de vannerie, mais certaines se distinguent par leur dĂ©cor peint de figures gĂ©omĂ©triques Ă©purĂ©es. Les potiers tournent de grandes jarres (guan) Ă  deux, parfois trois anses et Ă  large ouverture ou avec un haut col (ćŒć€§è€łçœ), quasiment toutes avec une base plate, ainsi que des coupes Ă  pied (dou) ou des tripodes (li, éŹČ). Une poterie de type he, provenant de la culture de Qijia, et haute de 27 cm[21] est vue sous l'angle de sa particularitĂ© d'ĂȘtre couverte d'un dĂŽme percĂ©. Et cette particularitĂ© semble en faire la copie d'un vase de bronze martelĂ©, donc rĂ©alisĂ© dans un contexte oĂč le bronze est rare, et le fait qu'aucun exemplaire de ce type n'ait Ă©tĂ© retrouvĂ© proviendrait du fait de ce procĂ©dĂ© de martelage d'une fine plaque de bronze et de sa raretĂ©. Le bronze aurait donc pu ĂȘtre travaillĂ© par martelage pour rĂ©aliser des vases, alors que cette pratique ne sera pas reprise par la suite dans un contexte, en Chine centrale, oĂč le bronze a Ă©tĂ© utilisĂ© en abondance.

Divination

On y pratique la divination oraculaire, la scapulomancie, comme dans toute la Chine du Nord à cette époque. Par contre la mise à mort des épouses semble avoir été une pratique spécifique à cette culture, mais une pratique importée d'une branche des populations de Seima-Turbino de l'Est, des steppes de l'Eurasie dans la vallée de l'Ob[22].

Habitat

La plupart des agglomérations Qijia sont situées sur des terrasses tournées vers une riviÚre, avec les montagnes en arriÚre-plan. Les principaux sites au Gansu sont Sizuiping (xian de Qin'an), Huangniang Niangtai (Wuwei), Dahezhuang (Yongjing) et Shizhaocun (Tianshui). Ce sont des sites de taille réduite, Dahezhuang ne mesure que 5,3 ha. Les fouilles, anciennes, n'ayant pas été préservées et les publications étant imprécises, la recherche rencontre de sérieuses difficultés[6].

Certaines habitations, souvent tournĂ©es vers le sud et plus ou moins rectangulaires, sont Ă  demi enterrĂ©es, avec un espace Ă  vivre ainsi creusĂ© dans le sol parfois situĂ© Ă  2 mĂštres en dessous auquel on accĂšde par une rampe[23]. L'espace Ă  vivre Ă©tant recouvert d'un mortier de chaux mĂȘlĂ© Ă  de la paille et des branchages[24] on aura rĂ©duit d'autant mieux l'humiditĂ© provenant du sol que cet espace rectangulaire profond est entourĂ© d'une large banquette jusqu'aux murs. Aux quatre angles de l'espace Ă  vivre, posĂ©s sur le mortier de chaux et calĂ©s contre la banquette, quatre poteaux soutiennent la couverture[N 2] qui est supposĂ©e dĂ©border et ainsi protĂ©ger les murs. Les poteaux risquent ainsi de moins prendre l'humiditĂ©. Ces habitations n'ont qu'une seule piĂšce, de taille rĂ©duite (env. 10 m2) avec un foyer plus ou moins central. Par ailleurs, dans les villages Qijia on a trouvĂ© de nombreux cercles de pierres[25], de m. de diamĂštre environ, avec un vide dans le cercle qui fait penser Ă  une « entrĂ©e », s'il s'agit bien d'un habitation et non d'un lieu cultuel Ă  l'air libre. Leur disposition rĂ©guliĂšre entre les habitations rectangulaires semble indiquer l'ancien emplacement de tentes circulaires propres aux nomades, les pierres leur servant d'ancrage[26]. Tout le village dispose de fosses de stockage distribuĂ©es entre les habitations.

L'apparition du métal en Chine du Nord-Ouest et les échanges avec l'Eurasie

Cultures Dates approchées AEC[27]
Culture du Xiajiadian infĂ©rieur 2 000 - 1 400
Culture de Zhukaigou sur le plateau d'Ordos 2 000 - 1 400
culture de Qijia 2 200 - 1 600
culture de Siba 1 900 - 1 500
Xinjiang de l'Est : site de Tianshanbeilu 2 000 - 1 550
Seima-Turbino[N 3] - [N 4], devenues des cultures de pasteurs nomades[28], 2 100 - 1 500
Andronovo, devenues des cultures de pasteurs nomades 2 100 - 1 500
Erlitou 1 900 - 1 500
PĂ©riode d'Erligang 1 600 - 1 400

Les cultures du passage Ă  l'Ăąge du bronze en Chine du Nord-Ouest : les formes

  • Tube cong de jade. Qijia. MusĂ©e Provincial du Gansu, Lanzhou
    Tube cong de jade. Qijia. Musée Provincial du Gansu, Lanzhou
  • Jarre peinte de type guan. Qijia. MusĂ©e Provincial du Gansu, Lanzhou
    Jarre peinte de type guan. Qijia. Musée Provincial du Gansu, Lanzhou
  • Jarre, terre-cuite rouge, H. 12 cm env. Gansu ou Qinghai. Qijia. 1500-1000. MusĂ©e d'art asiatique de Berlin
    Jarre, terre-cuite rouge, H. 12 cm env. Gansu ou Qinghai. Qijia. 1500-1000. Musée d'art asiatique de Berlin
  • Vase en forme de poule (?). Qijia. MusĂ©e Provincial du Gansu, Lanzhou
    Vase en forme de poule (?). Qijia. Musée Provincial du Gansu, Lanzhou
  • Petite jarre aux deux pieds d'homme. Terre cuite, H 13 cm env. Qijia (?). Gansu ou Qinghai, 2e mill AEC. MusĂ©e Rietberg, ZĂŒrich,
    Petite jarre aux deux pieds d'homme. Terre cuite, H 13 cm env. Qijia (?). Gansu ou Qinghai, 2e mill AEC. MusĂ©e Rietberg, ZĂŒrich,
  • Petite jarre Ă  l'homme agrippĂ©. Terre cuite, H 13 cm env. Qijia. Gansu ou Qinghai, 2e mill AEC. MusĂ©e Rietberg, ZĂŒrich
    Petite jarre Ă  l'homme agrippĂ©. Terre cuite, H 13 cm env. Qijia. Gansu ou Qinghai, 2e mill AEC. MusĂ©e Rietberg, ZĂŒrich
  • Hache et couteau de bronze. Culture de Qijia, Gansu. MusĂ©e national de Chine, PĂ©kin
    Hache et couteau de bronze. Culture de Qijia, Gansu. Musée national de Chine, Pékin
  • Boucles d'oreille en or. Culture de Qijia, Gansu. MusĂ©e national de Chine, PĂ©kin
    Boucles d'oreille en or. Culture de Qijia, Gansu. Musée national de Chine, Pékin
  • Boucle d'oreille en or. Culture de Siba, Gansu. MusĂ©e national de Chine, PĂ©kin
    Boucle d'oreille en or. Culture de Siba, Gansu. Musée national de Chine, Pékin
  • Petite jarre de terre cuite incrustĂ©e de turquoise. Siba, Gansu. MusĂ©e national de Chine, PĂ©kin
    Petite jarre de terre cuite incrustée de turquoise. Siba, Gansu. Musée national de Chine, Pékin
  • Poterie anthropomorphe peinte. Siba, Gansu. MusĂ©e national de Chine, PĂ©kin
    Poterie anthropomorphe peinte. Siba, Gansu. Musée national de Chine, Pékin
  • Masse d'arme dĂ©corĂ©e de quatre tĂȘtes de bĂ©liers. Siba. MusĂ©e Provincial du Gansu
    Masse d'arme dĂ©corĂ©e de quatre tĂȘtes de bĂ©liers. Siba. MusĂ©e Provincial du Gansu

AprĂšs Qijia : les cultures de l'Ăąge du bronze au Gansu-Qinghai

Jarre peinte à deux anses de la culture de Xindian. Huizui, Lintao, Gansu 1956. Musée National de Chine, Pékin

Au cours des derniers temps oĂč la culture Qijia existait elle s’est dĂ©placĂ©e et sa population s’est rĂ©duite. Mais elle a laissĂ© des traces dans d'autres cultures jusqu'au Ier siĂšcle de notre Ăšre[29]. À une Ă©poque qui correspond approximativement Ă  celle des Shang, dans les cultures de Huoshaogou, Qiayao, Nuomuhong, Xindian[N 5] et Siwa. Les tombes, dĂ©jĂ  trĂšs rares Ă  l'Ă©poque Qijia, qui portaient des indices d'une sociĂ©tĂ© plus hiĂ©rarchisĂ©e avec des tombes de couples, restent trĂšs isolĂ©es ensuite. Alors que dans les cultures de la plaine centrale se multiplient les sacrifices animaux et humains dans des sociĂ©tĂ©s trĂšs hiĂ©rarchisĂ©es, ces pratiques sont ici trĂšs rares[30]. L'usage du bronze reste limitĂ© Ă  de petits outils et Ă  des ornements, Ă  la diffĂ©rence de ce qui se passe dans la plaine centrale, avec les Shang. Par contre l'incinĂ©ration apparait alors dans la culture de Siwa au Gansu, et de façon plus isolĂ©e dans la culture de Qiaoyao, au Qinghai; les cendres Ă©tant conservĂ©es dans des jarres[31]. On constate aussi un changement de mode de vie, plus encore au Qinghai qu'au Gansu, Ă  Huoshaogou, ainsi que sur les sites Xindian et Qiayao, comme sur les sites de la culture de Siwa. La diminution progressive de la taille des tombes et du nombre moyen de piĂšces de cĂ©ramique par tombe, l'importance croissante du pastoralisme, la premiĂšre place revenant au monton et non plus au porc [32], tout ceci fait penser Ă  une transition, au cours de cette Ă©poque, qui va de l'agriculture Ă  l'agropastoralisme, selon une voie en opposition au futur Empire sĂ©dentaire chinois : celle des sociĂ©tĂ©s pastorales nomades reliĂ©es au monde nomade et possĂ©dant son propre rĂ©seau de relations et de contacts, diffĂ©rent de celui des Shang [33]. Des populations qui allaient jouer au premier millĂ©naire, avec l'apport de leurs traditions, un rĂŽle fondamental aux confins de la Chine[N 6].

Voir aussi

Notes

  1. Machang phases III et IV à Liuwan, contemporaines des phases médiane et finale de Qijia. : CHEN Honghai in Anne P. Underhill 2013, p. 107
  2. Une céramique conservée à l'Asian Art Museum of San Francisco donne une bonne représentation d'un type de toiture dans la culture de Qijia.
  3. Le PhĂ©nomĂšne Seima-Turbino (2100-2000) et la culture d'Afanasievo (3300/3200-2600/2400) : pour Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 298, ces auteurs situent cette culture, sur la carte qui sert ici de rĂ©fĂ©rence, sur une partie de la vallĂ©e de l'Ob et Ă  cheval sur la frontiĂšre orientale entre les cultures de Seima-Turbino et d'Andronovo. Toutes ces cultures de l'Ăąge du bronze « aux frontiĂšres » Nord-est, Nord, Nord-Ouest de la Chine actuelle, et au-delĂ  vers l'Ouest et le Nord-ouest, sont prises dans un mĂȘme ensemble comme des peuples de la steppe touchĂ©s par un phĂ©nomĂšne gĂ©o-climatique, sur ces zones immenses. Les auteurs dĂ©veloppent (p. 300 et suivantes) : un brusque changement du climat est apparu, en devenant instable, aux troisiĂšme et second millĂ©naires avant notre Ăšre; par exemple, aprĂšs la longue pĂ©riode du maximum chaud et humide de l'HolocĂšne, voilĂ  qu'entre 2450-1950 un temps froid et sec s'impose, suivit d'une pĂ©riode plus chaude et humide entre 1950-1500, puis d'un Ă©pisode doux mais assez sec entre 1500-900. Les populations ont donc eu Ă  s'adapter Ă  ce nouvel environnement et Ă  changer d'Ă©conomie en passant de l'agriculture Ă  l'agropastoralisme. L'origine de certaines populations dans la rĂ©gion mĂ©tallifĂšre de l'Oural explique aussi la dispersion des objets et de la technologie du cuivre (depuis la culture de Yamnaya - Cis-Oural du Sud-ouest) puis du bronze (The Urals and Western Siberia, 2014, p. 5,7,31,32,), sur d'aussi longues distances.
  4. Seima-Turbino et Andronovo sont associĂ©es sur une mĂȘme pĂ©riode : 2100-2000 par les auteurs : Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 297 sqq., mais dissociĂ©s dans : The Urals and Western Siberia, 2014, p. 15, 106 sqq. - 123 sqq..
  5. CHEN Honghai (in Anne P. Underhill 2013, p. 107-108) Ă©voque rapidement que « la sĂ©quence de dĂ©veloppement » va de la culture de Qijia Ă  la culture de Xindian, par des comparaisons entre cĂ©ramiques des deux cultures. Une comparaison entre les tombes Qijia et celles de la culture de Siwa montre qu'il n'y a eu aucune modification dans le temps; et l'auteur d'en conclure que Siwa descendrait directement de la culture de Qijia. Cette mĂ©thode est reprise avec les cĂ©ramiques de la culture de Kayue, pour aboutir au mĂȘme type de conclusion. Ainsi, dans la rĂ©gion Ouest de Qijia, dans la vallĂ©e de la Tao, la culture de Kayue se serait dĂ©veloppĂ©e en gardant certaines traditions qui se seraient transmises Ă  la culture de Xindian, et dans la rĂ©gion Est de Qijia, la culture de Siwa aurait fait de mĂȘme.
  6. Cette rĂ©gion correspond en partie Ă  l'État de Qin. Ref. : L'ArmĂ©e Ă©ternelle, collectif sous la direction de Roberto Ciarla, Éditions White Star, Ă©dition française par la National GĂ©ographic Society, 2005, p. 42 sqq.

Références

  1. Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 234 qui déplace les anciennes dates de référence : 2400-1900. CHEN Honghai in Anne P. Underhill 2013, p. 108 retient les dates de 2300 et 1500 AEC.
  2. Late quaternary climate change, 2007, p. 76.
  3. Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 323
  4. Corinne Debaine-Francfort 1995, p. 323
  5. Corinne Debaine-Francfort 1995, p. 286 sqq.
  6. CHEN Honghai in Anne P. Underhill 2013, p. 108
  7. China Culture : Qijiaping site
  8. Nicola Di Cosmo, The Northern Frontier in Pre-Imperial China in The Cambridge History of Ancient China 1999, p. 901.
  9. / Sophia-Karin Psarras, in Persée 1996 : Corinne Debaine-Francfort 1995.
  10. Sophia-Karin Psarras, in Persée 1996 : Corinne Debaine-Francfort 1995.
  11. Mid-Holocene climate change and its effect on prehistoric cultural evolution in eastern Qinghai Province, China et Author's personal copy - ResearchGate : Quaternary Research 77 (2012) 23–30
  12. CHEN Honghai in Anne P. Underhill 2013, p. 112
  13. CHEN Honghai in Anne P. Underhill 2013, p. 113
  14. Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 324
  15. Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 328 et suivantes
  16. Introduction dans : Bronzes de la Chine impériale: Des Song aux Qing, Michel Maucuer, Musée Cernuschi 2013, p. 13.
  17. Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 330-331
  18. Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 332
  19. Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 331
  20. Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 325
  21. Reproduite dans l'article de Robert Bagley, dans Art and archaeology of the Erligang civilization, p. 39, Princeton University Press 2014, article qui sert de référence à la suite de cette partie dans le texte ci-dessus. Mais un autre he, de la culture de Kexingzhuang II, reposant sur trois pieds, est reproduit dans Corinne Debaine-Francfort 1995, p. 311.
  22. Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 327
  23. CHEN Honghai in Anne P. Underhill 2013, p. 108-109, avec une restitution graphique (1974) de la maison F7 de Dahezhuang.
  24. (en) : « Lime mortar »
  25. Relevé d'une partie ouest du site de Dahezhuang (d'aprÚs Zhongguo Shehui Kexueyuan Gansu 1974 fig.4) in : Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 325
  26. Ref. Ă  Louisa Fitzgerald-Hubert 1995, Qijia and Erlitou : The question of contacts with distant cultures, (Early China 20:17-68) par : Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 325
  27. Li Liu and Xingcan Chen 2012, p. 234: Datations relevées pour Xiajiadian inférieur : p. 302, Erlitou : p. 266, pour Erligang : p. 278, pour les autres : p. 299
  28. PrĂ©cisions sur les dates et la coĂŻncidence de la fin d'un phĂ©nomĂšne froid : peut-ĂȘtre que le mouvement migratoire s'explique pour des raisons climatiques : une pĂ©riode froide est signalĂ©e par The Urals and Western Siberia, 2014, p. 7 entre 2900 et 2300 BP : soit 2700-2100 AEC. La date ultime, 2100, correspond au dĂ©but du mouvement Seima-Turbino.
  29. Article Qijia culture in Encyclopaedia Britannica en ligne
  30. Corinne Debaine-Francfort 1995, p. 331
  31. Corinne Debaine-Francfort 1995, p. 332
  32. Corinne Debaine-Francfort 1995, p. 341
  33. Corinne Debaine-Francfort 1995, p. 348

Bibliographie

  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Corinne Debaine-Francfort, Du NĂ©olithique Ă  l'Ăąge du bronze en Chine du Nord-Ouest : la culture de Qijia et ses connexions, Paris, Éditions Recherches sur les Civilisations, , 435 p. (ISBN 2-86538-252-4).
  • Danielle Elisseeff, Art et archĂ©ologie : la Chine du nĂ©olithique Ă  la fin des Cinq Dynasties (960 de notre Ăšre), Paris, École du Louvre, Éditions de la RĂ©union des musĂ©es nationaux (Manuels de l'École du Louvre), , 381 p. (ISBN 978-2-7118-5269-7) RMN. Page 37, de brĂšves informations .
  • (en) Feng Li, Early China : A Social and Cultural History, New York, Cambridge University Press, , 367 p. (ISBN 978-0-521-71981-0).
  • (en) Michael Loewe et Edward L. Shaughnessy, The Cambridge History of Ancient China : From the Origins of Civilization to 221 BC, New York, Cambridge University Press, , 1148 p. (ISBN 0-521-47030-7, lire en ligne).
  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article (en) Li Liu et Xingcan Chen, The Archaeology of China : From the Late Paleolithic to the Early Bronze Age, New York, Cambridge University Press, , 498 p. (ISBN 978-0-521-64432-7).
  • (en) Liu Li, The Chinese Neolithic : Trajectories to Early States, New York, Cambridge University Press, , 332 p. (ISBN 978-0-521-01064-1).
  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Iaroslav Lebedynsky, Les Saces : Les « Scythes » d'Asie, VIIIe siĂšcle av. J.-C. - IVe siĂšcle apr. J.-C., Paris, Éditions Errance, coll. « Civilisations et cultures », , 253 p. (ISBN 2-87772-337-2). 25 cm, noir et blanc.
  • (en) David B. Madsen, Chen Fa-Hu et Gao Xing, Late quaternary climate change and human adaptation in arid China, Elsevier, , 237 p. (ISBN 978-0-444-52962-6)
  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article (en) Anne P. Underhill (dir.), A companion to Chinese archaeology, Chichester, West Sussex ; Malden (Mass.), Wiley-Blackwell, , 640 p. (ISBN 978-1-4443-3529-3) 26 cm , noir et blanc.
  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article (en) Ludmila Koryakova et Andrej Vladimirovich Epimakhov, The Urals and Western Siberia in the Bronze and Iron ages, Royaume-Uni, États-Unis, Australie, Cambridge University Press, , 383 p. (ISBN 978-0-521-82928-1 et 0-521-82928-3) : ReliĂ©. (ISBN 978-0-521-82928-1) ReliĂ©; (ISBN 978-1-107-65329-0), 2014. CollĂ©, noir et blanc.

Articles connexes

Époque prĂ©cĂ©dente : vers 3400-1900

Époque concernĂ©e : vers 2200-1400

Époque suivante : 1570 à 1045

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.