Sanxingdui
Sanxingdui (chinois : äžæć ; pinyin : ) est un site archĂ©ologique de l'Ăge du bronze, situĂ© Ă Guanghan, Ă environ 40 km de Chengdu, dans la province du Sichuan, en Chine. Le style des artĂ©facts trouvĂ©s sur place est complĂštement diffĂ©rent de l'art chinois contemporain de la basse vallĂ©e du fleuve Jaune.
Sanxingdui | |
Masque de bronze provenant de San Xing Dui, ville de Guanghan | |
Localisation | |
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Pays | Chine |
Province | Sichuan |
CoordonnĂ©es | 30° 59âČ 36,4âł nord, 104° 12âČ 01,2âł est |
Histoire | |
Ăpoque | Ăge du bronze |
Les objets de Sanxingdui démontrent une technique du travail et de la fonte du bronze avancée pour l'époque. Cette culture semble avoir duré environ 2 000 ans et disparu soudainement pour des raisons encore inconnues. à ce jour plus de 10 000 objets en bronze, or, jade, os, ou ivoire ont été mis au jour.
La culture de Sanxingdui est en partie contemporaine de la dynastie Shang qui développa une tout autre technique de fabrication du bronze. Cette culture n'est pas mentionnée par les historiens chinois, si bien qu'il n'existe pas d'écrits qui en clarifient la nature.
Historique
En 1929, un fermier voulant labourer son champ trouva un grand morceau de jade. Par la suite, bon nombre d'archĂ©ologues chinois visitĂšrent les lieux sans succĂšs, jusqu'au jour oĂč deux fosses furent dĂ©couvertes en 1986. Ces deux fosses sacrificielles ont rĂ©vĂ©lĂ© un pan inconnu de la prĂ©histoire du Sichuan. CreusĂ©es Ă trente ans dâĂ©cart environ, elles ont permis de dĂ©couvrir diffĂ©rentes piĂšces dĂ©libĂ©rĂ©ment brisĂ©es ou brulĂ©es avant dây ĂȘtre dĂ©posĂ©es. On observe cependant un ordre dans leur enfouissement. Peu aprĂšs les y avoir dĂ©posĂ©es, les habitants de Sanxingdui ont abandonnĂ© leur citĂ© pour une raison encore inconnue.
Les murs d'une ville furent trouvés en 1996 et, aprÚs des fouilles, les archéologues découvrirent que le site couvrait une superficie de 12 km2, ce qui en fait à ce jour la plus grande ville de cette importance jamais découverte en Chine pour cette période.
La dĂ©couverte des bronzes devait exciter la curiositĂ© des scientifiques du monde entier, et Task Rosen du British Museum considĂ©ra mĂȘme qu'ils Ă©taient plus importants que l'armĂ©e de terre cuite de Xi'an. En 1987 et 1990, des objets furent exposĂ©s Ă PĂ©kin. En 1993, l'exposition se dĂ©plaça en Suisse, en 1995 Ă Munich, et en 1996 au British Museum, attirant chaque fois une foule de visiteurs. Un musĂ©e fut Ă©galement ouvert Ă Sanxingdui.
De nouvelles fouilles entamées en 2019 ont permis d'exhumer six fosses inconnues pleines de vestiges : plus de 500 reliques importantes en bronze, en ivoire, en or ou encore en jade ainsi que des milliers d'autres fragments dont un masque incomplet, composé à 84 % d'or et trÚs bien conservé, et une sculpture en bronze haute de plus d'un mÚtre avec un personnage semblant tenir dans ses mains un vase à section carrée[1]. Par la suite deux autres fosses ont livré une grande quantité d'objets[2].
Au printemps 2021, une grille carapace de tortue en bronze torsadĂ© et poignĂ©es Ă tĂȘte de dragon est dĂ©couverte dans la fosse sacrificielle n°7. La grille contient une boĂźte avec un important morceau de jade bien conservĂ©. Cet artefact, dont lâusage nâest pas connu, est unique en son genre[3].
Chronologie
La culture de Sanxingdui couvre une pĂ©riode allant de 2800 Ă
Conservation
Le musĂ©e de Sanxingdui prĂ©sente un millier de vestiges trouvĂ©s sur le site, parmi lesquels six trĂ©sors nationaux : une gigantesque statue verticale en bronze, un masque en bronze aux yeux saillants (Ă©voquant pour certains Can Cong, ancĂȘtre des Shu), une canne en or (qui pourrait symboliser le pouvoir d'un roi), un grand arbre divin en bronze, une tablette de jade ornĂ©e de motifs dĂ©crivant les rituels des religions primitives et une autre tablette de jade reflĂ©tant le niveau Ă©levĂ© des techniques de polissage et de perforage de l'Ă©poque. Le musĂ©e possĂšde des statues en bronze de tailles et d'allures variĂ©es, des masques, des oiseaux et d'autres animaux en bronze.
Analyse
D'aprÚs le docteur Chen Fang-mei, spécialiste des bronzes de la dynastie Shang du National Taiwan University's Institute of Art History, on peut dire, en regardant la taille des statues de bronze, que la culture sanxingdui était trÚs sophistiquée. Une des statues pÚse plus de 180 kg, ce qui veut dire qu'il a fallu faire fondre plus de 10 tonnes de minerai pour pouvoir la fabriquer. Nous pouvons donc en déduire que le peuple de Sanxingdui connaissait déjà les techniques de température, de fonte, et de ventilation, sinon il aurait été impossible d'arriver à un tel niveau de qualité.
Autres sites voisins
Le site de Jinsha, découvert en février 2001 à Chengdu, correspond vraisemblablement à l'implantation d'une cité nouvelle aprÚs l'abandon de Sanxingdui. Cette découverte archéologique majeure, comprenant de remarquables insignes de prestige en jade et en bronze, illustre la fin de la culture Sanxingdui.
Plusieurs sites datent du Ier millénaire av. J.-C. Parmi eux, Zhuwajie (fin XIe - début Xe siÚcle av. J.-C.), dans le district de Peng, dont les récipients de bronze aux motifs zoomorphes révÚlent peu de liens avec la culture de Sanxingdui, tout en se démarquant des vases rituels de l'époque des Zhou (env. 1050 - 256 av. J.-C.) découverts dans la province du Shaanxi, au nord du Sichuan.
- Grand arbre divin en bronze.
- Gigantesque statue verticale en bronze.
- Masques, bronze revĂȘtu de feuille d'or. h : 42 cm env. DatĂ©s vers 1200 av. J.-C. MusĂ©e de Sanxingdui, Sichuan.
- Masque de bronze.
- TĂȘte en bronze d'un oiseau de proie, haute de 40 cm, musĂ©e de Sanxingdui.
- Tablette de jade ornée de motifs décrivant les rituels des religions primitives
Notes et références
- « En Chine, des centaines de reliques émergent de ruines vieilles de 3000 ans - Géo.fr », sur www.geo.fr (consulté le )
- (en) « New findings at China's Sanxingdui Ruins stun archaeologists », sur Xinhua, (consulté le ).
- Stéphane Lagarde et Louise May, « Archéologie: les fouilles de Sanxingdui interrogent les origines de la civilisation chinoise », sur www.rfi.fr, (consulté le )
Bibliographie
- Danielle Elisseeff, Art et archĂ©ologie : la Chine du NĂ©olithique Ă la fin des Cinq Dynasties (960 de notre Ăšre), Paris, Ăcole du Louvre, Ăditions de la RĂ©union des MusĂ©es Nationaux (Manuels de l'Ăcole du Louvre), , 381 p. (ISBN 978-2-7118-5269-7). Pages 43 - 44 et 156 - 159, 337 - 340.
- Alain Thote (dir.), Chine. L'Ă©nigme de l'homme de bronze : ArchĂ©ologie du Sichuan (XIIe-IIIe siĂšcle avant J-C) MusĂ©e Cernuschi, Paris, Ăditions Findakly, , 286 p. (ISBN 2-87900-783-6)
- (en) Bagley, Robert W. (dir.), Ancient Sichuan : Treasures from a lost civilization, Seattle, Wash. : Seattle Art Museum ; Princeton, N.J. : Princeton University Press, Seattle Art Museum, Princeton University Press, , 359 p. (ISBN 0-691-08851-9)