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André Brassard

André Brassard, né à Montréal le et mort le dans la même ville, est metteur en scène et réalisateur québécois.

André Brassard
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Biographie
Naissance
Décès
(à 76 ans)
Montréal
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Autres informations
Distinctions
Prix Denise-Pelletier ()
Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle (en)

De 1968 à 2003, il a créé la majorité des pièces de Michel Tremblay. Avec près de 160 mises en scènes, dont plusieurs créations, en plus de 40 ans, il est considéré comme l'un des plus grands metteurs en scène québécois[1] - [2].

Biographie

Grâce à sa mère institutrice, André Brassard découvre le théâtre dès son enfance. Il commence par suivre les cours de diction d'Yvonne Duckett (surnommée Madame Audet) et rencontre ainsi de futurs grands comédiens québécois[3]. C'est aussi pendant cette période qu'il fait la rencontre d'un écrivain débutant nommé Michel Tremblay.

Par la suite, André Brassard est engagé comme acteur dans une compagnie nouvellement fondée, Les Saltimbanques. C'est là qu'il signe son premier spectacle en tant que metteur en scène, en 1965 : Messe Noire, un collage de contes fantastiques d'auteurs reconnus du genre (Edgar Poe, Lovecraft, Jean Ray), dans lesquels il intercale aussi quelques textes de Michel Tremblay.

En 1966, à l’âge de vingt ans, il signe ses premières mises en scène importantes avec Les Troyennes d'Euripide et Les bonnes de Jean Genet[4], qui sera un de ses auteurs fétiches. En 1968, il se joint à Rodrig Mathieu (Les Saltimbanques) et à Jean-Pierre Saulnier (Les Apprentis-Sorciers) et participe à la fondation du Centre de Théâtre d'Aujourd'hui[5]. La même année, il assure la mise en scène des Belles-Sœurs de Michel Tremblay au Théâtre du Rideau vert à Montréal.

La création des Belles-Sœurs est un moment charnière dans l'histoire du théâtre québécois. La pièce connaît un succès instantané tout en suscitant une réelle controverse en raison de son utilisation sur scène d'un langage populaire qu'on appelait alors le « joual ». Du jour au lendemain, André Brassard et Tremblay deviennent les porte-étendards de la création dramaturgique québécoise. Alors qu'il n'est âgé que de vingt-deux ans, le metteur en scène est sollicité de toutes parts.

Deux ans après, il inaugure la scène du Centre national des Arts d'Ottawa avec son ami Tremblay dans une adaptation de Lysistrata d'Aristophane[5]. Il connaît un échec relatif avec Le marquis qui perdit de Réjean Ducharme, mais remporte de beaux succès avec les créations des pièces de Tremblay comme À toi, pour toujours, ta Marie-Lou en 1971 ou Hosanna en 1973. Mais Brassard ne se limite pas à la création et aborde aussi les œuvres de répertoire (La Fausse Suivante de Marivaux, Andromaque de Racine) et même le vaudeville (Le Dindon de Feydeau).

De plus, attiré par le cinéma, André Brassard porte à l'écran trois scénarios de Michel Tremblay. Le premier, Françoise Durocher, waitress, est un court-métrage d'une vingtaine de minutes qu'il réalise en 1972. Le second, Il était une fois dans l'Est, amalgame l'action des pièces Hosanna et Les Belles-Sœurs. Le film est présenté en compétition au Festival de Cannes en 1974. Le dernier, Le soleil se lève en retard, est un scénario original. Le film sort en 1977.

Il est directeur artistique du Théâtre français du Centre national des Arts d'Ottawa (de 1983 à 1989), tout en poursuivant son travail de metteur en scène. Parmi ses mises en scène notables de cette époque, on peut nommer une production controversée de Britannicus en 1982; la création de La Contre-nature de Chrysippe Tanguay, écologiste, une des premières pièces de Michel Marc Bouchard, en 1983; une reprise des Belles-Sœurs en 1984; la création de deux œuvres importantes de Michel Tremblay, Albertine en cinq temps en 1985 et Le vrai monde? en 1987. En 1986, il dirige la création d'une autre œuvre qui connaît un grand retentissement, Les Feluettes de Michel Marc Bouchard. Il monte également une ambitieuse production des Paravents de Jean Genet. Plutôt mal reçu à Ottawa, ce spectacle élaboré est accueilli de manière nettement plus chaleureuse à Montréal.

En 1990, après avoir quitté la direction du Centre national, Brassard monte Nelligan, un drame musical consacré au poète Émile Nelligan. Le livret est de Michel Tremblay et la musique d'André Gagnon. Première création de l'Opéra de Montréal, l'œuvre est plutôt bien accueillie. En 1992, pour le Théâtre du Nouveau Monde, Brassard prépare En attendant Godot, de Beckett qu'il avait déjà abordé une première fois en 1971 à la Nouvelle Compagnie théâtrale. La critique sera particulièrement élogieuse et Brassard connaîtra avec ce spectacle un des plus gros succès de sa carrière.

André Brassard connaît un autre grand succès en 1998 avec la création d'Encore une fois, si vous permettez, une pièce largement autobiographique de Tremblay. Pour l'occasion, Brassard se contente pas de faire la mise en scène, mais joue également l'un des deux personnages en compagnie de Rita Lafontaine.

Entre 1991 et 2000, il assure également la direction artistique de la section française de l’École nationale de théâtre du Canada établie à Montréal.

« […] C’est sa parenté profonde avec le monde de Michel Tremblay qui a fait d’André Brassard l’un des metteurs en scène les plus estimés et respectés du Québec. La première bombe du tandem Tremblay-Brassard éclate au Théâtre du Rideau Vert en 1968 avec Les Belles-Sœurs. Ce coup d’envoi est véritablement un coup de maître : la dramaturgie québécoise, après Gélinas et Dubé, vient de prendre un envol qui révolutionnera toute la société. Par la suite, c’est à André Brassard que Michel Tremblay confiera la création, à une exception près, de toutes ses pièces[6]. »

— Compagnie Jean Duceppe

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Après une interruption imputable à un accident vasculaire cérébral subi en 1999, André Brassard renoue avec le théâtre en 2001[7] Il dirige de nouvelles pièces de Tremblay, comme L'État des lieux en 2002 ou Le Passé antérieur en 2003. À l'hiver 2006, il doit diriger une nouvelle œuvre de Tremblay, Bonbons assortis, mais un conflit survient entre les deux hommes. Brassard se voit retirer la mise en scène de la pièce, ce qui met un terme, qui s'avérera définitif, à une collaboration qui aura duré plus de trente ans.

André Brassard poursuit en montant Oh les beaux jours de Samuel Beckett avec, dans le rôle-titre de Winnie, Andrée Lachapelle à l'Espace Go de Montréal[8]. Un an plus tard, toujours à l'Espace Go, il signe ce qui sera sa dernière mise en scène : Une truite pour Ernestine Shuswap, du dramaturge cree Tomson Highway.

En , il lance sa biographie écrite par Guillaume Corbeil[9]. Dans son livre, André Brassard aborde franchement son homosexualité, sa consommation de drogues, ses périodes de dépression.

En 2018, le réalisateur Claude Fournier consacre au metteur en scène un documentaire d'une durée de 71 minutes intitulé Notre été avec André, constitué d'entretiens menés avec celui-ci, à son domicile, à l'été 2018.

André Brassard décède le 11 octobre 2022 des suites de la maladie à Montréal[10].

Mise en scène

Filmographie

Comme acteur

Comme réalisateur

Comme scénariste

Comme monteur

Récompenses

Notes et références

  1. Le Devoir, « Brassard, le kid maghané », 3 mars 2010
  2. Radio-Canada, « André Brassard, au cÅ“ur de la scène Â», 6 mars 2010
  3. Ministère de la Culture et des Communications, communiqué du 7 novembre 2000
  4. Canoë, « André Brassard: les souvenirs d’un gamin »
  5. Bilan du siècle, « André Brassard (1946-) Homme de théâtre », Université de Sherbrooke (consulté le )
  6. La Compagnie Jean Duceppe, « Biographie, André Brassard », La Compagnie Jean Duceppe, (consulté le )
  7. Alexandre Vigneault, « André Brassard: le géant fragilisé », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Christian Saint-Pierre, « La cérémonie », Voir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Corbeil 2010, p. 151
  10. « André Brassard, 1946-2022 | L’architecte du théâtre moderne québécois n’est plus », sur La Presse, (consulté le )
  11. « Tomson Highway est un auteur dramatique et romancier né en 1951 au Manitoba », sur Historica Dominion (consulté le )
  12. Mon Théâtre
  13. Association des critiques de théâtre, « Vingt ans de récompenses »
  14. Université de Sherbrooke, Bilan du siècle
  15. Radio-Canada, André Brassard, « De Racine à Beckett Â» par Ève Payette
  16. Le Droit, 29 mars 1999
  17. « L’Ordre des arts et des lettres du Québec dévoile les 18 récipiendaires de sa cuvée 2021 »

Voir aussi

Bibliographie

  • Wajdi Mouawad, Je suis le méchant! : entretiens avec André Brassard, Montréal, Leméac, , 166 p. (ISBN 978-2-7609-0393-7).
  • Guillaume Corbeil, Brassard, Montréal, Libre Expression, , 287 p. (ISBN 978-2-7648-0379-0).
  • Andrée Ferretti, « André Brassard : La nécessité de laisser des traces », Nuit blanche, magazine littéraire, n° 119, été 2010, p. 8-9 (Article).
  • Yves Jubinville, « André Brassard ou la communauté des Paravents », Études françaises, vol. 51, no 1,‎ , p. 81-95 (lire en ligne)
  • Hervé Guay et Marie-Noëlle Lavertu, « Entretien avec André Brassard », Études françaises, vol. 51, no 1,‎ , p. 97-115 (lire en ligne).

Article connexe

Liens externes

Documents audiovisuels

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