Accords de Paris sur le Cambodge de 1991
Les accords de Paris sur le Cambodge de 1991, signĂ©s le 23 octobre, visent Ă mettre fin Ă la guerre civile entre l'Ătat du Cambodge d'une part et une coalition regroupant les forces khmĂšres rouges (KampuchĂ©a dĂ©mocratique), celles du FUNCINPEC (royalistes) et du FNLPK (rĂ©publicains) d'autre part.
Le long chemin vers la paix
Le 25 dĂ©cembre 1978, lorsquâaprĂšs plusieurs annĂ©es dâincidents frontaliers, lâarmĂ©e vietnamienne dĂ©cide dâune offensive gĂ©nĂ©rale au Cambodge qui va provoquer la chute du rĂ©gime khmer rouge[1], elle ouvre un nouvel avatar de ces « guerres par procuration »[note 1] entre grandes puissances qui ont Ă©maillĂ© la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle[3]. En trois semaines, les troupes mal Ă©quipĂ©es et mal entraĂźnĂ©es du KampuchĂ©a dĂ©mocratique sont repoussĂ©es dans des portions de jungle Ă la frontiĂšre thaĂŻlandaise dâoĂč il sera difficile de les dĂ©loger[4]. Sur le terrain, le conflit se limitera pendant plusieurs annĂ©es Ă des offensives de lâarmĂ©e vietnamienne en saison sĂšche afin de rĂ©duire les positions de ses adversaires, puis dâun retrait dĂšs les premiĂšres pluies, avant que les moussons ne rendent les voies dâaccĂšs impraticables, laissant leurs ennemis reprendre le terrain perdu[5].
Mais le conflit se dĂ©roule aussi sur le plan diplomatique oĂč chaque camp fait jouer ses alliances. DĂšs le 11 janvier, le ViĂȘt Nam met en place un nouveau gouvernement Ă Phnom Penh, composĂ© essentiellement de Khmers Viá»t Minh, communistes cambodgiens rĂ©fugiĂ©s Ă HanoĂŻ depuis les annĂ©es 1950, et d'anciens cadres khmers rouges ayant fui les purges de Pol Pot[6]. Les responsables khmers rouges peuvent pour leur part continuer Ă compter sur le soutien de la Chine populaire qui en reprĂ©sailles envahi les provinces septentrionales du ViĂȘt Nam[7]. La ThaĂŻlande, quant Ă elle, ne voit pas dâun bon Ćil ces Bá» Äá»i Ă ses frontiĂšres et craint que par un effet domino, elle soit la prochaine cible dâune soif dâexpansion du rĂ©gime de HanoĂŻ. Elle donne donc une rĂ©ponse favorable Ă la demande de tractations de PĂ©kin qui va aboutir Ă lâarrĂȘt du soutien chinois Ă la rĂ©bellion maoĂŻste thaĂŻlandaise en Ă©change de lâappui de Bangkok Ă la guĂ©rilla khmĂšre rouge. Elle entraĂźne dans son sillage les autres pays de lâASEAN qui vont sâimpliquer avec une diligence variĂ©e suivant les pays. Singapour, qui a tissĂ© des relations de longue date avec la Chine lui emboĂźte rapidement le pas, mais lâIndonĂ©sie, oĂč Soeharto avait Ă©liminĂ© quinze ans plus tĂŽt les partisans et sympathisants communiste pour prendre le pouvoir, se montre plus rĂ©ticente Ă coopĂ©rer avec PĂ©kin. Les Ătats-Unis, pour leur part, ne peuvent manquer dâassimiler lâintervention vietnamienne Ă un nouvel avatar de lâexpansion soviĂ©tique dans le monde qui sera lâun des principaux thĂšmes de la campagne qui permettra Ă Ronald Reagan de se faire Ă©lire prĂ©sident. Ils ne seront donc pas long Ă se ranger derriĂšre un camp qui comprend dĂ©jĂ leurs fidĂšles alliĂ©s de lâASEAN et nâont pas trop de mal Ă entraĂźner derriĂšre eux les autres pays occidentaux qui sont peu enclins Ă se fĂącher avec la Chine au moment oĂč elle leur ouvre son immense marchĂ©[8]. LâassemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies pour sa part, « regrettant profondĂ©ment lâintervention armĂ©e de forces extĂ©rieures dans les affaires intĂ©rieures du KampuchĂ©a », refuse de reconnaĂźtre le gouvernement installĂ© Ă Phnom Penh par les troupes de HanoĂŻ et garde aux partisans de Pol Pot le droit de reprĂ©senter leur pays devant les instances internationales alors quâils ne rĂšgnent plus que sur quelques parcelles de jungle[9]. Le ViĂȘt Nam doit pour sa part compenser la perte de revenus en provenance de lâoccident par un rapprochement avec les pays du COMECON et accroĂźt sa dĂ©pendance Ă lâaide soviĂ©tique[10].
En octobre 1979, Son Sann, un ancien Premier ministre du Sangkum, fonde le Front national de libĂ©ration du peuple khmer (FLNPK), une autre force de rĂ©sistance contre la RĂ©publique populaire du KampuchĂ©a, par contre ouvertement anti-communiste, ce qui lui vaut le soutien rapide des Ătats-Unis et dâanciens rĂ©publicains khmers rĂ©fugiĂ©s Ă l'Ă©tranger[11]. En mars 1981, c'est au tour du prince Norodom Sihanouk de crĂ©er sa propre formation, le Front uni national pour un Cambodge indĂ©pendant, neutre, pacifique et coopĂ©ratif (FUNCINPEC)[12].
Pour leur part, les partisans de Pol Pot se retrouvent rapidement au cĆur d'un problĂšme qui durera une dĂ©cennie, entre une armĂ©e vietnamienne qui lĂ©gitime son maintien pour empĂȘcher le retour au pouvoir des dirigeants khmers rouges et une alliance sino-occidentale qui pour donner plus de poids Ă ses rĂ©criminations nâhĂ©site pas Ă minimiser la portĂ©e des exactions commises dans le KampuchĂ©a dĂ©mocratique et donne aux composantes non communistes de la rĂ©sistance une importance quâelles nâauront jamais sur le terrain[13].
Dans le mĂȘme temps, les nations Unies avait adoptĂ© le 22 octobre 1980 la rĂ©solution 35/6 quant Ă la convocation dâune confĂ©rence sur le KampuchĂ©a qui aura lieu Ă New York en juillet 1981. 79 pays et 13 observateurs sont prĂ©sents, mais ni lâURSS, ni le ViĂȘt Nam, encore moins la rĂ©publique populaire du KampuchĂ©a, nây participent, ce qui limite dâautant la portĂ©e des dĂ©cisions qui pourraient ĂȘtre prises[14].
Sur place, le conflit cambodgien est toujours dans lâimpasse : les groupes de rĂ©sistance ne parviennent pas Ă reprendre pied au Cambodge, pas plus que les Vietnamiens et le gouvernement de la RĂ©publique populaire du KampuchĂ©a ne parviennent Ă les Ă©liminer. Le ViĂȘt Nam comme l'URSS subissent le poids financier du conflit. En mars 1985, en Union soviĂ©tique, l'accession au pouvoir de MikhaĂŻl Gorbatchev change la donne : le nouveau secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du PCUS exprime dĂšs 1986 le souhait de se rapprocher de la RĂ©publique populaire de Chine et le ViĂȘt Nam se voit en consĂ©quence conseiller de rĂ©gler ses diffĂ©rends avec PĂ©kin[15]. Cause ou non de cette annonce, les nouveaux responsables vietnamiens semblent plus enclins que leurs prĂ©dĂ©cesseurs Ă laisser le Cambodge aux mains de dirigeants plus indĂ©pendants Ă leur Ă©gard, tant qu'ils ne permettent pas pour autant un retour du rĂ©gime khmer rouge ni ne remettent en cause la sĂ©curitĂ© au sud du ViĂȘt Nam[16]. Envisageant dĂšs lors de retirer ses troupes du Cambodge, le ViĂȘt Nam entreprend de faire reconnaĂźtre la RĂ©publique populaire du KampuchĂ©a sur le plan international. Pour cela, des nĂ©gociations sont nĂ©cessaires avec le Gouvernement de coalition du KampuchĂ©a dĂ©mocratique formĂ© par les groupes de rĂ©sistance : ne souhaitant pas les mener lui-mĂȘme, le gouvernement vietnamien encourage la RPK Ă dialoguer directement avec ses adversaires. La Chine se montrant hostile, le ViĂȘt Nam annonce le retrait de ses troupes du Laos et du Cambodge[15]. Du cĂŽtĂ© khmer rouge, Pol Pot dĂ©missionne en 1986 de son poste de chef des armĂ©es au profit de Son Sen. Ce changement est prĂ©sentĂ© comme une volontĂ© de se conformer Ă une des conditions posĂ©e par le pouvoir de Phnom Penh pour ouvrir des pourparlers. Toutefois, peu dâobservateurs sont dupes du stratagĂšme ; en fait il semble que ce changement est surtout dictĂ© par les problĂšmes de santĂ© de lâancien Premier ministre du KampuchĂ©a dĂ©mocratique qui se fera hospitaliser pendant un an Ă PĂ©kin[17]. En mars de la mĂȘme annĂ©e, les pays de lâASEAN Ă©voquent quant Ă eux pour la premiĂšre fois leur volontĂ© dâincorporer la RĂ©publique populaire du KampuchĂ©a dans des pourparlers[18].
En aoĂ»t 1987, le gouvernement de Phnom Penh propose dâinclure les membres de la rĂ©sistance « Ă lâexception de la faction khmĂšre rouge » dans un gouvernement dâunion nationale. La voie vers des nĂ©gociations est ouverte et le 3 dĂ©cembre, une rencontre entre Hun Sen et lâancien monarque a lieu en France, Ă la FĂšre-en-Tardenois, puis une seconde Ă Saint-Germain-en-Laye les 20 et 21 janvier 1988. Si ces entrevues ne dĂ©bouchent sur aucun rĂ©sultat probant, elles permettent nĂ©anmoins aux deux protagonistes de se rencontrer et dâĂ©changer leurs points de vue[19].
Afin de faciliter ces nĂ©gociations de paix, le ViĂȘt Nam annonce, le 26 mai 1988, que toutes ses forces auront quittĂ© le Cambodge en mars 1990. PĂ©kin accepte dĂšs lors de ne plus soutenir la rĂ©sistance cambodgienne en Ă©change d'un calendrier de retrait prĂ©cis. Le ViĂȘt Nam concĂšde de se retirer dĂšs septembre 1989 : le 5 avril 1989, le retrait unilatĂ©ral et sans conditions de l'armĂ©e vietnamienne sera confirmĂ©[note 2] - [21]. Les opposants au rĂ©gime de Phnom Penh en profitent pour amĂ©liorer leurs positions Ă lâouest du pays. Les forces khmĂšres rouges mettent ainsi la main sur les pierres prĂ©cieuses et le bois exotique de la rĂ©gion de Pailin et donnent un moment lâimpression de pouvoir prendre Battambang[22].
De nouvelles conversations sont alors organisĂ©es Ă lâinitiative des pays de lâAssociation des nations de l'Asie du Sud-Est ; il sâagira des Jakarta Informal Meetings (« RĂ©unions informelles de Jakarta ») (JIM) qui ont lieu prĂšs de la capitale indonĂ©sienne[note 3] en juillet 1988 et fĂ©vrier 1989 et qui rĂ©unissent des reprĂ©sentants des autoritĂ©s de Phnom Penh et des trois mouvements de rĂ©sistance. Si lĂ aussi, les conversations ne dĂ©bouchent sur aucun accord, elles dĂ©montent quâune solution nĂ©gociĂ©e est possible[19].
Au mĂȘme moment, Chatichai Choonhavan, le nouveau Premier ministre thaĂŻlandais, Ă©voque la possibilitĂ© de normaliser les relations de son pays avec le ViĂȘt Nam ; cela dĂ©bouche, le 9 janvier 1989, sur la visite officielle Ă HanoĂŻ de Siddhi Savetsila (en), le ministre thaĂŻlandais des affaires Ă©trangĂšres, suivie, le 19 novembre 1990, par celle du prĂ©sident indonĂ©sien Soeharto[14].
En janvier 1989, la Chine accepte de laisser les « aspects nationaux » du conflit cambodgien aux parties concernĂ©es, signalant que pour elle, l'affaire redevient d'intĂ©rĂȘt strictement local, et conseille aux parties cambodgiennes, y compris la RPK de se rĂ©concilier[15].
DĂ©sormais reconnu comme interlocuteur par toutes les parties en prĂ©sence, le gouvernement cambodgien entreprend de se dĂ©faire de son image de vassal du ViĂȘt Nam. Les 29 et 30 avril 1989, l'AssemblĂ©e nationale entĂ©rine une rĂ©vision constitutionnelle importante : la RĂ©publique populaire du KampuchĂ©a adopte le nouveau nom officiel d'Ătat du Cambodge, modifie son drapeau et son hymne national ; le nouveau rĂ©gime se proclame « neutre, pacifique et non alignĂ© » ; le bouddhisme est dĂ©clarĂ© religion nationale et la constitution inclut des garanties quant Ă la propriĂ©tĂ© privĂ©e et aux droits de l'homme[21].
En juin 1989, Ali Alatas (en), le ministre des affaires Ă©trangĂšres indonĂ©sien est reçu Ă Paris par son homologue français, Roland Dumas. La question cambodgienne est naturellement Ă©voquĂ©e durant les entretiens et les deux interlocuteurs conviennent de coordonner leurs actions respectives et dâorganiser conjointement une confĂ©rence de paix quâils espĂšrent tenir Ă Paris le 30 juillet[24]. Une entrevue prĂ©paratoire se tient Ă la Celle-Saint-Cloud le 24 juillet entre Hun Sen et Sihanouk, mais elle se solde par un Ă©chec. Le Premier ministre de lâĂtat du Cambodge reproche Ă lâancien monarque de s'abriter derriĂšre le gouvernement de coalition pour revenir sur ses engagements alors que ce dernier, dans le style imagĂ© qui le caractĂ©rise, dĂ©clare aux journalistes quâils ne se sont entendus sur rien, « sauf sur la qualitĂ© de la cuisine sino-cambodgienne ». Le lendemain, les deux autres formations cambodgiennes se joignent aux discussions mais rien ne permet de rĂ©gler les diffĂ©rends apparus la veille[25]. La confĂ©rence se tient nĂ©anmoins comme prĂ©vu une semaine plus tard avec les reprĂ©sentants de 19 pays et organisations[note 4] dont James Baker, Edouard Chevardnadze, Geoffrey Howe, Qian Qichen ou Javier PĂ©rez de CuĂ©llar[26]. Comme les discussions prĂ©liminaires lâont laissĂ© prĂ©sager, aucun accord n'est trouvĂ©, mais les acteurs rĂ©gionaux et internationaux peuvent nĂ©anmoins sâaccorder sur les moyens de trouver une issue Ă la crise. Plusieurs commissions sont crĂ©Ă©es ; celle chargĂ©e du mĂ©canisme international de contrĂŽle et du cessez-le-feu sera prĂ©sidĂ©e par le Canada et lâInde, celle pour garantir la paix et la neutralitĂ© au Cambodge par le Laos et la Malaisie, celle sur la question des rĂ©fugiĂ©s et de la reconstruction par lâAustralie et le Japon ; enfin, Norodom Sihanouk sera chargĂ© dâun comitĂ© Ćuvrant pour la rĂ©conciliation nationale et la mise en place dâune instance devant reprĂ©senter le Cambodge dans les futures tractations[27].
Peu aprĂšs, en novembre 1989, la chute du mur de Berlin marque aussi la fin dĂ©finitive du communisme Ă la soviĂ©tique et de lâaide au ViĂȘt Nam. Le camp occidental se trouve paradoxalement privĂ© de sa raison principale de soutenir la guĂ©rilla et la Chine a moins dâintĂ©rĂȘt Ă aider des alliĂ©s khmers rouges encombrants et difficiles Ă gĂ©rer[28].
Les avancĂ©es se faisant attendre, Gareth John Evans, ministre australien des Affaires Ă©trangĂšres, propose au mĂȘme moment de mettre le pays sous tutelle de l'ONU durant une pĂ©riode intermĂ©diaire entre un cessez-le-feu et des Ă©lections ; le pouvoir de Phnom Penh sâempresse dâaccepter, y voyant un bon moyen de prĂ©venir un coup de force khmer rouge[29] ; ces derniers, espĂ©rant pour leur part que cette subordination puisse mettre un terme Ă la prĂ©dominance du PRPK, le parti unique de lâĂtat du Cambodge, sur l'administration du pays, se rallient eux aussi Ă cette idĂ©e[30].
Les 15 et 16 janvier 1990, les cinq membres permanents du conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies acceptent de prendre en charge le rĂšglement de la question cambodgienne et se mettent dâaccord sur un plan qui doit servir de base Ă de futures nĂ©gociations. Cette Ă©bauche prĂ©voit notamment de vĂ©rifier le retrait de toute force Ă©trangĂšre, la prĂ©sence temporaire de troupes onusiennes chargĂ©es dâassurer lâordre public ainsi que lâorganisation dâĂ©lections « libres et Ă©quitables », la supervision de lâensemble du processus par un reprĂ©sentant nommĂ© par le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations unies et enfin la crĂ©ation dâune instance dĂ©positaire de la souverainetĂ© du pays pendant la pĂ©riode transitoire. Le plan sera finalisĂ© lors dâune nouvelle rĂ©union du conseil de sĂ©curitĂ© les 27 et 28 aoĂ»t 1990 Ă New York[31]. Il comporte cinq chapitres ; le premier traite des pouvoirs dĂ©lĂ©guĂ©s aux instances internationales. Les cinq ministĂšres « majeurs » (affaires Ă©trangĂšres, dĂ©fense, finances, information et intĂ©rieur) seraient ainsi mis sous tutelle alors que lâinstance qui ne sâappelle pas encore Conseil National SupĂ©rieur (CNS), peut Ă©mettre des avis sur la maniĂšre d'administrer, mais le reprĂ©sentant du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations unies nâest pas tenu de les suivre. La seconde section dĂ©crit les missions militaires de la force onusienne, Ă savoir procĂ©der au dĂ©sarmement des diffĂ©rentes factions, initier le dĂ©minage du pays et contrĂŽler le cessez le feu ainsi que le retrait des troupes et conseillers vietnamiens. Le troisiĂšme volet Ă©labore les conditions requises pour organiser des Ă©lections dĂ©mocratiques desquelles doit sortir une assemblĂ©e qui, aprĂšs avoir Ă©tĂ© mise en place et approuvĂ© une constitution, se transformerait en assemblĂ©e nationale. Le quatriĂšme chapitre dĂ©crit les mesures Ă prendre pour garantir le respect des droits de lâhomme et Ă©viter un « retour aux politiques et aux pratiques du passĂ© ». Enfin, la cinquiĂšme section demande solennellement aux diffĂ©rentes parties cambodgienne de prĂ©server et dĂ©fendre lâindĂ©pendance de leur pays, « sa souverainetĂ©, son intĂ©gritĂ© et son inviolabilitĂ© territoriales, son unitĂ© nationale ainsi que sa neutralitĂ© perpĂ©tuelle »[32].
Mais les pourparlers traĂźnent toujours, l'Ătat du Cambodge se montrant hostile Ă toute participation khmĂšre rouge dans un Ă©ventuel futur gouvernement de coalition. Ces embĂ»ches font penser que certains intervenants utiliseraient des manĆuvres dilatoires en vue de prĂ©parer une solution alternative pour sortir de la crise. La rapiditĂ© avec laquelle les relations entre anciens pays communistes ennemis semblent sâestomper fait alors craindre un moment que le conflit puissent trouver son issue dans une « solution rouge » qui rĂ©sulterait dâun accord entre Chinois, SoviĂ©tiques et ViĂȘtnamiens dont lâASEAN et les pays occidentaux seraient exclus[33].
DĂ©jĂ , du 15 au 20 janvier 1989, Dinh Nho Liem, le vice-ministre des affaires Ă©trangĂšres vietnamien sâĂ©tait rendu Ă PĂ©kin pour une visite « privĂ©e », alors que du 3 au 7 septembre 1990, un rendez-vous secret a lieu Ă Chengdu, en Chine, entre Nguyá» n VÄn Linh, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Parti communiste vietnamien, PháșĄm VÄn Äá»ng, lâancien prĂ©sident du conseil des ministres de la RĂ©publique socialiste du ViĂȘt Nam, Äá» MÆ°á»i, le chef de gouvernement du ViĂȘt Nam, Jiang Zemin, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Parti communiste chinois et Li Peng, le Premier ministre de la RĂ©publique populaire de Chine pour prĂ©parer la venue Ă PĂ©kin, qui sera effective du 5 au 7 novembre 1991, dâune dĂ©lĂ©gation conduite par Äá» MÆ°á»i, devenu entretemps secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Parti communiste vietnamien et VĂ” VÄn Kiá»t, le nouveau Premier ministre, pour officialiser le rĂ©tablissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Lors de toutes ces entrevues, la question cambodgienne est Ă©voquĂ©e [34].
RĂ©action Ă ce rapprochement ou pas, les Ătats-Unis invitent eux-aussi le ViĂȘt Nam Ă initier des pourparlers. Les dirigeants de HanoĂŻ, toujours mĂ©fiants Ă lâĂ©gard de leurs homologues de PĂ©kin et de surcroĂźt conscients quâils ne peuvent plus rien attendre de Moscou, accueillent favorablement la proposition amĂ©ricaine et une rencontre entre les reprĂ©sentants des deux pays se tient Ă New York les 27 et . DĂšs le , le secrĂ©taire d'Ătat des Ătats-Unis James Baker, annonce lâouverture de discussions directes avec l'Ătat du Cambodge, puis, le 29 septembre, rencontre Nguyá» n CÆĄ TháșĄch (en), le ministre vietnamien des affaires Ă©trangĂšres. Le , les Ătats-Unis prĂ©sentent au ViĂȘt Nam un calendrier de normalisation des relations entre les deux pays[33].
AprĂšs le retrait des puissances Ă©trangĂšres, le conflit cambodgien devient une simple guerre civile entre l'Ătat du Cambodge et le Gouvernement de coalition du KampuchĂ©a dĂ©mocratique. Mais il faudra attendre un troisiĂšme JIM, les 9 et 10 septembre 1990 pour que soit Ă©laborĂ© le projet dâun Conseil National SuprĂȘme (CNS) qui deviendrait le reprĂ©sentant officiel du Cambodge Ă lâinternational ; il est composĂ© de 2 membres de chaque faction de la rĂ©sistance et de 6 dĂ©lĂ©guĂ©s du gouvernement de Phnom Penh. Le projet est approuvĂ© le 26 novembre 1990 par les cinq membres permanents du Conseil de sĂ©curitĂ©[35].
Une nouvelle rĂ©union se tient Ă Paris du 21 au 23 dĂ©cembre entre les quatre factions cambodgiennes. En ouverture, Roland Dumas, ministre français des affaires Ă©trangĂšres, en tant que reprĂ©sentant des grandes puissances met en garde : « le monde a changĂ©. Dâautres prioritĂ©s requiĂšrent et requerront notre attention. La communautĂ© internationale ne peut se pencher indĂ©finiment sur le sort du Cambodge si les Cambodgiens nâont pas la volontĂ© politique dâaboutir ». LâĂtat du Cambodge Ă©met des rĂ©serves sur le plan proposĂ© concernant le dĂ©sarmement quâil ne voudrait voir effectif quâaprĂšs la tenue des Ă©lections et demande des garanties contre le dĂ©mantĂšlement de ses ministĂšres[36].
Les quatre parties se retrouvent les 24 et 25 juin 1991 Ă Pattaya en ThaĂŻlande puis le 17 juillet 1991, Ă PĂ©kin ; ils acceptent la mise sous tutelle internationale du Cambodge jusquâĂ la tenue dâĂ©lections organisĂ©es sous lâĂ©gide dâune autoritĂ© provisoire des Nations unies qui sera lâAPRONUC et choisissent Sihanouk comme prĂ©sident du CNS[37] - [38].
Une nouvelle réunion a lieu à New York en septembre en présence des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies pour régler les derniers détails et il est convenu de se retrouver à Paris le 23 octobre pour la signature des accords[39].
Les 17 et 18 octobre, au cours dâun congrĂšs extraordinaire, le Parti rĂ©volutionnaire du peuple du KampuchĂ©a, la formation au pouvoir Ă Phnom Penh, opĂšre les changements nĂ©cessaires pour participer Ă des Ă©lections ; il abandonne toute rĂ©fĂ©rence au marxisme-lĂ©ninisme, adopte le multipartisme et lâĂ©conomie de marchĂ©. Enfin, il prend le nom de Pracheachon, traduit en français par Parti du peuple cambodgien quâutilisait dĂ©jĂ la vitrine officielle du parti communiste du KampuchĂ©a dans les annĂ©es 1950 et 1960[40].
Les accords
Les accords sont finalement signĂ©s Ă Paris, au Centre des confĂ©rences internationales de lâavenue KlĂ©ber[41] - [42].
Ils sont co-prĂ©sidĂ©s par la France et lâIndonĂ©sie et entĂ©rinent la mise sous tutelle du Cambodge par les Nations unies jusquâĂ la tenue dâĂ©lections et lâadoption dâune constitution[43].
Au premier rang des intervenants se trouvent les 12 membres du Conseil National SuprĂȘme Cambodgien :
- Les reprĂ©sentants de l'Ătat du Cambodge : Hun Sen, Dith Munty (en), Sin Sen, Tea Banh (en), Hor Namhong, Im Chhun Lim (en) ;
- Les représentants khmers rouges : Khieu Samphùn, Son Sen ;
- Les représentants du Front national de libération du peuple khmer : Son Sann, Ieng Mouly (en) ;
- Les reprĂ©sentants du FUNCINPEC : le Prince Norodom Ranariddh et Norodom Sihanouk, en outre prĂ©sident du Conseil national suprĂȘme.
Les accords sont également paraphés par les représentants de l'Organisation des Nations unies et de 18 pays[44] :
- La Chine, Les Ătats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Union des rĂ©publiques socialistes soviĂ©tiques en tant que membres permanents du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies ;
- L'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande en tant que membres de Association des nations de l'Asie du Sud-Est ;
- Le Zimbabwe puis la Yougoslavie en tant que représentant du mouvement des non-alignés ;
- L'Australie, Brunei, le Canada, l'Inde, le Japon, le ViĂȘt Nam et le Laos.
Ce seront finalement quatre documents qui seront ratifiĂ©s : un accord pour un rĂšglement politique global du conflit du Cambodge, un accord relatif Ă la souverainetĂ©, lâindĂ©pendance, lâintĂ©gritĂ© et lâinviolabilitĂ© territoriales, la neutralitĂ© et lâunitĂ© nationale du Cambodge, une dĂ©claration sur le relĂšvement et la reconstruction du Cambodge et enfin lâacte final de la ConfĂ©rence de Paris sur le Cambodge. Le premier nommĂ© comprend 32 articles et 5 annexes. La premiĂšre dĂ©crit le mandat de ce qui deviendra lâautoritĂ© provisoire des Nations unies au Cambodge (APRONUC) ; la seconde traite du retrait des forces Ă©trangĂšres et du cessez-le-feu ; la troisiĂšme dĂ©finit lâorganisation des Ă©lections ; la quatriĂšme se focalise sur le rapatriement des rĂ©fugiĂ©s alors que la cinquiĂšme fixe les rĂšgles auxquelles devra adhĂ©rer la nouvelle constitution[45].
En vertu des accords, dĂšs leur signature, lâadministration du pays est transmise Ă lâorganisation des Nations unies. En attendant la mise en place de lâAPRONUC[note 5], conformĂ©ment Ă ce qui avait Ă©tĂ© approuvĂ© par les quatre factions cambodgiennes Ă PĂ©kin le 17 juillet, une mission prĂ©paratoire (MIPRENUC) est envoyĂ©e au Cambodge dĂšs le 4 novembre[48].
Conséquences
Les formules ampoulĂ©es des textes qui ont permis dâobtenir lâassentiment de quatre factions dont les idĂ©aux Ă©taient aussi opposĂ©s que pouvaient lâĂȘtre ceux de groupes maoĂŻste, communiste prosoviĂ©tique, royaliste et rĂ©publicain, ne vont pas tarder Ă montrer leurs limites[49].
Un bon exemple est la clause qui « appelle des mesures spĂ©ciales pour assurer ... le non-retour Ă la politique et aux pratiques du passĂ© »[50]. Si Ă lâorigine il sâagissait de condamner les crimes du rĂ©gime khmer rouge, la formulation en avait tant Ă©tĂ© Ă©dulcorĂ©e pour pouvoir ĂȘtre acceptĂ©e par toutes les parties que chacune dâentre elles pouvaient y voir une rĂ©fĂ©rence aux errements des systĂšmes politiques mis en place par les autres signataires[51].
Le principal sujet de discorde vient de la demande de vĂ©rifier que « toutes les catĂ©gories de forces Ă©trangĂšres, conseillers Ă©trangers et personnels militaires Ă©trangers demeurant au Cambodge, ainsi que leurs armes, munitions et Ă©quipements, seront immĂ©diatement retirĂ©s du Cambodge et nây seront pas renvoyĂ©s ». Il sâagit en fait de sâassurer que les troupes vietnamiennes avaient bien Ă©tĂ© retirĂ©es du Cambodge comme HanoĂŻ lâavait affirmĂ© en avril 1989. Mais une incomprĂ©hension va vite poindre. LĂ oĂč les troupes internationales cherchent des « unitĂ©s militaires organisĂ©es » quâelles ne trouvent pas, les opposants de la rĂ©publique populaire, comme une grande partie de la population cambodgienne se plaignent de la recrudescence de lâimmigration vietnamienne depuis 1979, considĂ©rant ces arrivants ainsi que tout individu dâorigine Kinh, fĂ»t-il installĂ© depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations, comme les agents dâune vietnamisation rampante du pays alors que le gouvernement de HanoĂŻ prĂ©tend pour sa part quâil ne sâagit pour lâessentiel que dâune partie des personnes chassĂ©es par la RĂ©publique khmĂšre et le KampuchĂ©a dĂ©mocratique dans les annĂ©es 1970[52].
En fait, le problĂšme fondamental concerne lâattente que chacun a de la mission de l'APRONUC. LâĂ©chec du dĂ©sarmement des forces khmĂšres rouges sera souvent Ă©voquĂ© par la suite. Le dĂ©mantĂšlement de lâadministration de la RĂ©publique populaire du KampuchĂ©a oĂč le plus petit fonctionnaire du plus petit village doit ĂȘtre membre du PRPK, devenu entre-temps le Parti du peuple cambodgien (PPC), est aussi attendu. Enfin les cadres du FUNCINPEC et du parti libĂ©ral dĂ©mocratique bouddhiste (PLDB) [note 6]dont la plupart ont Ă©migrĂ© dĂšs 1975 et nâont pas directement vĂ©cut les exactions des dirigeants khmers rouges ni celles du rĂ©gime pro-vietnamien, espĂšrent profiter de leur connaissance des langues et des cultures occidentales pour sâimposer en intermĂ©diaire des instances internationales dans la reconstruction du pays[54].
Le premier accroc intervient dĂšs novembre 1991 quand, conformĂ©ment aux accords, Khieu SamphĂąn et Son Sen viennent Ă Phnom Penh pour y ouvrir une antenne du mouvement khmer rouge. Ils Ă©chappent de peu au lynchage par une foule en colĂšre[note 7]. Leur fuite humiliante sous la protection de la police de lâĂtat du Cambodge sera reprise par bon nombre de mĂ©dia occidentaux[57].
Peu aprĂšs, la faction khmĂšre rouge choisit de ne pas tenir ses engagements, notamment le dĂ©sarmement de ses troupes, au prĂ©texte que la prĂ©sence de citoyens vietnamiens au Cambodge contrevient au retrait de toute force Ă©trangĂšre stipulĂ© par les accords de Paris et refuse aux troupes onusiennes, au besoin par les armes, lâaccĂšs des zones quâelle contrĂŽle[58]. Les autres formations, qui ont tout Ă perdre Ă rompre le processus de paix, dĂ©cident de rester Ă la table des nĂ©gociations oĂč les Nations unies ne peuvent pas contraindre le gouvernement de Phnom Penh, inquiet de voir les partisans de Pol Pot conserver leur pouvoir de nuisance[59], Ă dĂ©manteler son administration[60] ; tout au plus peuvent-ils proposer leurs moyens logistiques aux partis victimes de tracasseries bureaucratiques dans lâorganisation de leur campagne Ă©lectorale[61].
Contre toute attente, les Ă©lections de 1993 sont un succĂšs en ce qui concerne la participation, et ce malgrĂ© les menaces khmĂšres rouges dâentraver le scrutin[note 8]. PrĂšs de 90 % des inscrits choisissent parmi les 3 200 candidats prĂ©sentĂ©s par les 20 partis en lice[63]. Concernant les rĂ©sultats proprement dit, si le FUNCINPEC remporte le plus de voix et de siĂšge, les rĂ©sultats restent serrĂ©s. Le PPC obtient la majoritĂ© des voix dans 11 provinces et le FUNCINPEC dans 10. En nombre de siĂšges, chacun des deux partis dĂ©croche la premiĂšre place dans 9 provinces et sont Ă Ă©galitĂ© dans 3 autres. Toutefois, si la formation royaliste domine 5 des 6 provinces les plus peuplĂ©es, elle obtient des rĂ©sultats honorables dans lâensemble du pays, profitant de la rĂ©fĂ©rence Ă Norodom Sihanouk et au royaume du Cambodge, considĂ©rĂ© comme un Ăąge dâor par la plupart des Cambodgiens. Le PPC de son cĂŽtĂ©, subit une usure du pouvoir aprĂšs 14 ans Ă la tĂȘte du pays[64].
Le PPC, qui a gardĂ© la haute main sur lâadministration, conteste les rĂ©sultats et bloque un temps la mise en place de la nouvelle assemblĂ©e[65]. Des tractations sâengagent et, par lâentremise de Sihanouk, un compromis est trouvĂ© ; il est prĂ©vu de former une direction bicĂ©phale avec des postes ministĂ©riels rĂ©partis de maniĂšre Ă©quivalente entre les deux principales formations[66].
Au dĂ©part, la cohabitation ne se passe pas trop mal , chacun des deux grands partis renouant avec les vieilles tradition cambodgiennes clientĂ©listes et profitant de leurs positions respectives pour revendre des ressources du pays ou dĂ©tourner lâaide internationale au profit de leurs affidĂ©s. Au mĂȘme moment, devant les dĂ©fections grandissantes dans leurs rangs, plusieurs chefs dâunitĂ©s khmers rouges dĂ©cident de nĂ©gocier leur ralliement et celui de leurs troupes Ă un des deux partis au pouvoir. Ces derniers, trop heureux de renforcer ainsi leur potentiel militaires, reçoivent les demandes avec intĂ©rĂȘt, mais le phĂ©nomĂšne en sâamplifiant va mettre Ă mal le fragile Ă©quilibre de la coalition gouvernementale, chaque camp craignant que lâautre en profite pour le supplanter. Le diffĂ©rend va dĂ©gĂ©nĂ©rer en conflit armĂ© en 1997 qui se conclura Ă lâavantage du PPC. Hun Sen Ă©vincera Norodom Ranariddh, en prenant toutefois soin, afin de ne pas froisser la communautĂ© internationale, de le remplacer au poste de premier Premier ministre par Ung Huot, un autre membre du FUNCINPEC plus conciliant Ă son Ă©gard. Mais malgrĂ© les apparences, lâancien PRPK vient de prendre lâascendant sur son rival. DĂšs les Ă©lections de 1998, il est majoritaire et Hun Sen devient seul Premier ministre. La formation royaliste n'est plus quâune force dâappoint qui va sâĂ©mousser au fil du temps jusquâĂ ne plus avoir de dĂ©putĂ©s Ă partir de 2013[67].
Le suffrage de 1998 va en outre conforter une tendance dĂ©jĂ observĂ©e en 1993 et qui se reproduira dâĂ©lections en Ă©lections. Ainsi, si le vote permet de choisir les futurs dĂ©putĂ©s, ce premier volet a surtout pour but de montrer aux pays donateurs que les institutions quâils ont contribuĂ© Ă mettre en place fonctionnent toujours, mais sitĂŽt les rĂ©sultats connus, les partis minoritaires, et ce quelle que soit leur couleur politique, rejettent le suffrage en invoquant des irrĂ©gularitĂ©s, refusent toute participation dans les instances nouvellement Ă©lues et tentent de bloquer les institutions. Sâensuivent des tractations dont la longueur dĂ©pend du poids de chacun, jusquâĂ ce que la crise trouve un dĂ©nouement, gĂ©nĂ©ralement par une distribution de postes Ă responsabilitĂ©[68].
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (en) « United Nations Transitional Authority in Cambodia (UNTAC) â Background (summary) », Past opĂ©rations, sur United Nations Peacekeeping (consultĂ© le ) : « Document non officiel »
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge » (voir la liste des auteurs).
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Conflit cambodgien (1978-1999) » (voir la liste des auteurs).
- Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l'article intitulĂ© « Ălection de l'AssemblĂ©e constituante cambodgienne de 1993 » (voir la liste des auteurs).
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Norodom Sihanouk » (voir la liste des auteurs).
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « République populaire du Kampuchéa » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Le terme guerre par procuration a Ă©tĂ© pour la premiĂšre fois utilisĂ© Ă la fin des annĂ©es 1970 par Zbigniew BrzeziĆski, le conseiller Ă la dĂ©fense du prĂ©sident Jimmy Carter[2].
- Si lâon en croit Jean-Claude Pomonti, correspondant du Monde Ă Bangkok, il semble toutefois que le gouvernement de HanoĂŻ ait conservĂ© jusquâen juillet 1991, un effectif dâenviron 4 000 hommes chargĂ©s dâapporter une assistance discrĂšte Ă lâarmĂ©e de la RĂ©publique populaire du KampuchĂ©a alors en lutte contre les troupes khmĂšres rouges[20].
- Contrairement Ă ce que leur nom pourrait laisser supposer, les JIM nâeurent pas lieu dans la capitale indonĂ©sienne mĂȘme, mais Ă Bogor[23].
- Australie, Brunei, Canada, Chine populaire, Ătats-Unis, France, Inde, IndonĂ©sie, Japon, Laos, Malaisie, Mouvement des non alignĂ©s, Nations Unies, Philippines, Royaume uni, Singapour, ThaĂŻlande, Union soviĂ©tique, ViĂȘt Nam.
- LâAPRONUC ne sera officiellement crĂ©Ă©e que le 28 fĂ©vrier 1992 aprĂšs que le conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies ait adoptĂ© son plan dâimplantation[46] et ne sera dĂ©ployĂ©e au Cambodge quâĂ partir du 15 mars de la mĂȘme annĂ©e[47].
- Le PLDB est issu de la transformation, le 21 mai 1992, du FLNPK en parti politique en vue des Ă©lections[53].
- Plusieurs sources affirment que ce mouvement avait Ă©tĂ© en fait orchestrĂ© par les autoritĂ©s de lâĂtat du Cambodge[55] - [56].
- Le 28 aoĂ»t, dernier jour des Ă©lections, des cadres khmers rouges du Phnom Malay (en) (province de Banteay Mean Chey) sont mĂȘme descendus Ă Poipet pour aller voter[62].
Références
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