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Abbaye de Gorze

L’abbaye Saint-Gorgon[1] - [2] de Gorze (en latin : abbatia Sancti Gorgonii[1] - [2]) est une abbaye bénédictine[1] - [2] fondée à Gorze[1] - [2], près de Metz, vers [3]. À partir de 933, elle est à l’origine d’une réforme de la règle bénédictine qui va se diffuser à tout le Saint-Empire.

Abbaye de Gorze
Image illustrative de l’article Abbaye de Gorze
Le Jugement dernier, chapelle Saint-Stéphane, abbaye de Gorze.
Présentation
Culte Catholicisme romain
Type Abbaye
Rattachement Ordre de Saint-Benoît
Début de la construction VIIIe siècle
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1886)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Grand Est
DĂ©partement Moselle
Ville Gorze
CoordonnĂ©es 49° 03′ 14″ nord, 5° 59′ 48″ est
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Abbaye de Gorze
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Abbaye de Gorze

L'abbaye est classée au titre des monuments historiques par arrêté du [4].

Fondation

L’abbaye de Gorze est fondée vers 747 par saint Chrodegang, évêque de Metz. Rome soutient alors la fondation de nombreux monastères dans le royaume franc et lui confie les reliques de saint Gorgon, qui sont déposées dans l’abbaye.

Toponymie

Monasterium in Gorzia (762); Locus sancti Petri, sancti Stephani et sancti Gorgonii (762); Monasterium Gorziense (1064); Ecclesia Gorzienzis (1140); Ecclesiæ Gorziensis cœnobium (1171); Conventus de Gorzia (1239); Abbaïe de Gorse (1302); Monasterium sancti Gorgoni Gorziensis (1420); Abbaye de Gorze (1535); Abbaie de Goze (XVIIe siècle); Église collégiale de Gorze (1609); Ecclesia sancti Gorgoni oppidi Gorzienzis (1609); Collegiata ecclesia de Gortz, seu Gorse (1728); Gurgitanum monasterium (1756).

Réforme bénédictine

À l’approche de l’an mil, la ferveur religieuse se fait plus intense, les pèlerinages et vocations erémitiques ou monastiques se multiplient. Jean de Vandières, un riche propriétaire terrien, est convaincu au retour d’un pèlerinage à Rome en 933 par l’archidiacre Einold de Toul de se consacrer à la vie monastique. Il entre à l’abbaye de Gorze en 933 et en deviendra l’abbé en 960. Il insuffle avec Einold une règle bénédictine assez stricte. Son mode de fonctionnement séduit et d’autres abbayes l’adoptent. Il se crée ainsi un mouvement de réforme monastique qui se développe dans tout le Saint-Empire.

D’un point de vue organisationnel, Gorze ne développe pas le pendant de l’Ecclesia Cluniacensis. Alors que Cluny était dirigée d’en haut par un archi-abbé, Gorze reste le premier monastère d’une lignée d’établissements égaux entre eux, liés simplement de manière fraternelle, par la prière commune et l’amitié. Personne n’est en droit dans ce schéma de manifester un quelconque contrôle juridique sur quiconque. Par ailleurs, si l’indépendance des abbayes à l’égard des pouvoirs laïcs ou ecclésiastiques est le principal combat que menaient les moines à cette époque en Francie (Cluny dépend directement de Rome), il en est tout autrement dans le Saint-Empire romain germanique où se situe Gorze et où les monastères restent la propriété des laïcs qui les ont fondés sous la juridiction des évêques.

En Lotharingie et en Germanie, la diffusion de la réforme est très importante, et toucherait de près ou de loin plus de 150 monastères. Les moines de Gorze se dispersent en différentes abbayes pour les réformer. À Metz, en 936, l’abbaye Saint-Martin est réformée par Salecho, qui y est clerc avant de devenir moine de Gorze. Vers 940, l’évêque messin Frédéric, oncle d’Adalbéron, réforme l’abbaye de Saint-Hubert. Saint-Arnoul, de chapitre canonial, passe au statut de monastère régulier vers 942, une nouvelle fois par volonté épiscopale. Son premier abbé, Héribert, vient de Gorze. Un autre moine de Gorze, Erluin est premier abbé du monastère de Gembloux fondé vers 945 par un de ses amis, Guibert, qui se fait moine à Gorze. Erluin dirigera aussi l’abbaye de Soignies, où les chanoines sont, là encore, remplacés par des moines. À l’abbaye de Lobbes, par contre, Erluin connaîtra un échec.

Environ vingt-trois prieurés bénédictins seront créés au XIe siècle en Lorraine, signe du dynamisme des réformes entreprises et de l’essor monastique, dû en partie à l’expansion de l’abbaye de Gorze, qui aura un certain impact sur l’économie lotharingienne. L’abbaye d’Einsiedeln devient le pôle de la réforme monastique de Gorze dans la région, qui fera naître ensuite les abbayes de Poussay (1018), de Muri (entre 1027 et 1030), de Bouzonville (1033), de Hermetschwil (vers 1083), de Münster (1086) et d’Engelberg (peu avant 1124), mais on peut aussi citer Moyenmoutier, Saint-Evre de Toul ou Saint-Maximin de Trèves.

Elle participe ainsi Ă  la renaissance ottonienne.

Fin du Moyen Ă‚ge et Renaissance

Martyre de saint Gorgon et de saint Dorothée (cf. Jacques de Voragine, La Légende dorée), Vies de saints XVIe siècle

Au XIVe siècle, la discipline monastique se relâche.

Gorze deviendra par la suite « abbaye royale Â», placĂ©e sous la protection du roi de France. Elle sera incendiĂ©e par les Bourguignons en 1479 et encore pillĂ©e par ces derniers en 1483.

Pendant les guerres de religion, après avoir accueilli Guillaume Farel, célèbre pasteur réformé messin, la Terre de Gorze est prise d’assaut par les troupes de Claude de Lorraine, duc de Guise.

En 1572, le pape Grégoire XIII sécularise l’abbaye de Gorze.

L'abbaye est détruite au XVIe siècle.

Terre de Gorze

La terre de Gorze comprenait : Gorze, Champs, les censes d'Auconville et de Labauville, Dampvitoux, Dornot, Hagéville, Juville, Grange-en-Haye, le moulin de Lannoy, le Petit moulin, Marimbois, Moivrons, Morville, Novéant, Onville, Ornel, Rezonville, Sainte-Catherine, Saint-Julien, Saint-Marcel, Sponville, Tronville, Villecey, Vionville, Voisage et Waville.

Par le traité de Vincennes (1661), la terre de Gorze est cédée à la France.

Liste des abbés

Liste des 67 abbés de Gorze, de 749 à 1801[5]. Les dates assignés à chaque abbé ne sont pas toujours la durée complète de leur mandat mais seulement leurs actes tels qu’ils apparaissent dans les documents.

De la fondation Ă  la grande RĂ©forme

  1. Droctegand ou Rodigand (749–769) : ami de saint Chrodegang, il est député par Pépin le Bref au pape Étienne III en 762, assiste au concile de Compiègne en 757, invite Pépin-le-Bref et de nombreux évêques à l’abbaye en 762 et reçoit les reliques de saint Gorgon, données par Paul Ier en 765.
  2. ThĂ©omar (769–776) : il est favorisĂ© par Angelram, Ă©vĂŞque de Metz, et obtient de Charlemagne une charte de confirmation pour l’abbaye en 771.
  3. Optaire (786–796).
  4. Magulphe (802–815) : évêque auxiliaire de Metz, il est promu à l’épiscopat pour administrer le diocèse vacant et reçoit pour l’abbaye, en 815, un privilège de Louis le Débonnaire.
  5. Halduin (822–835) : il inhume en 824 ou 825 à Gorze le corps de saint Gundulf de Provence , évêque de Metz et donne des religieux pour le couvent de Saint-Epvre dans le diocèse de Toul sur demande de l’évêque Frotaire, en 835.
  6. Drogon, évêque de Metz (848–855) : fils de Charlemagne, il appuie constamment son frère, Louis le Débonnaire, et son neveu, Lothaire Ier. Il est mêlé à toutes les grandes luttes de l’époque.
  7. Le comte Bivin ou Buin (855–863) : nommé contre tout droit par le roi Lothaire II, il ruine l’abbaye et se fait chasser par Advence, évêque de Metz.
  8. Betton (863–868) : établi par Advence, il porte à Rome une lettre de Charles le Chauve en faveur de l’évêque lui-même.
  9. Bovon (876–882) : nommé et soutenu par Wala, évêque de Metz.
  10. Lodovin I : peut-ĂŞtre seulement prieur (884).
  11. Hérigaud (885–888) : signe une charte de faveur donnée à Saint-Arnould de Metz par Charles le Gros.
  12. Lodovin II : (peut-être le même que Lodvin I) (890–895).
  13. Rudolphe 899 : soutenu par Robert, Ă©vĂŞque de Metz.
  14. Robert, Ă©vĂŞque de Metz (910) : il reçoit pour l’abbaye une donation de la reine Richarde de Souabe, veuve de Charles le Gros.
  15. Wigéric, évêque de Metz (912-923) : nommé par Robert, son prédécesseur.
  16. Le comte Adelbert (923-933) : chef des milices messines, il reçoit l’abbaye en récompense des services qu’il a rendus pendant la guerre à Wigeric, évêque de Metz. Mais il la laisse dépérir et la dépouille lui-même.

De la grande réforme à la sécularisation

  • 17 - Einold (933-968) : ami de Jean de Vandières et du rĂ©formateur, AdalbĂ©ron I, Ă©vĂŞque de Metz. Il remet l’abbaye dans une grande ferveur, y reçoit de saints et illustres religieux, entre autres saint Guibert de Gembloux, saint Maccalan et saint CadroĂ«. Il obtient d’AdalbĂ©ron I une belle charte de restitution en 933, deux privilèges du roi Othon Ier en 936 et 943, et du pape LĂ©on VII une bulle d’approbation en 938. Il prend part au concile d’Ingelheim en 948, envoie des moines Ă  Rome Ă  la demande du pape Agapet II, et intercède pour la ville de Metz, assiĂ©gĂ©e en 953 par Conrad, duc de Lorraine.
  • 18 - Jean de Vandières (968-975) : ami d’Einold et de saint CadroĂ«, très influent dans le monastère et dans tout le pays. Il obtient de Boson , comte de Champagne, la restitution de Vanou. Il est envoyĂ© par l'empereur Othon Ier en ambassade auprès d’AbdĂ©rame III, calife des Maures en Espagne, et demeure prisonnier de 953 Ă  956. Il reçoit Ă  l’abbaye, vers 969, saint Forannan, ancien archevĂŞque d’Irlande et abbĂ© de Walcourt.
  • 19 - Odolbert (975-984) : il a Ă©tĂ© l’architecte du monastère de Saint-Vincent et l’ami de Thierry Ier, Ă©vĂŞque de Metz.
  • 20 - Immon (984-1008) : vivement louĂ© dans la vie de B. AdalbĂ©ron II, Ă©vĂŞque de Metz, il a connu aussi saint HĂ©ribert, archevĂŞque de Cologne. Il a reçu Ă  l’abbaye l’évĂŞque de Minden et a travaillĂ© Ă  la rĂ©forme de Reichenau et de PrĂĽm, sur la demande du roi Henri II le Saint.
  • 21 - Guillaume de Dijon (1008-1031) : cĂ©lèbre rĂ©formateur, formĂ© Ă  Cluny par saint Mayeul. Il a gouvernĂ© plus de quarante monastères. Il a Ă©tĂ© appelĂ© Ă  Metz, puis attachĂ© Ă  l’abbaye Saint-Arnould et Ă  celle de Gorze par AdalbĂ©ron II.
  • 22 - Sigefroy (1031-1055) : disciple de Guilaume et ami d’AdalbĂ©ron III Ă©vĂŞque de Metz. Il s’est occupĂ© de l’hĂ©rĂ©siarque BĂ©ranger, a pris part au concile de Reims en 1049, a invitĂ© peu après le pape saint LĂ©on IX Ă  Gorze, et a reçu du mĂŞme saint, en 1051, une bulle de privilège pour l’abbaye.
  • 23 - Henri, le bon abbĂ© (1055-1093) : très attachĂ© au fidèle Hermann de Metz, Ă©vĂŞque de Metz, il devient le conseiller du comte d’Apremont et du duc Godefroy de Bouillon dit le Barby. Il prĂ©side un chapitre gĂ©nĂ©ral de son ordre en 1062, bâtit sept Ă©glise sur les terres de l’abbaye, notamment celle de Saint-Nicolas-de-Port, et rĂ©concilie le schismatique Walon avec l’évĂŞque de Metz en 1088.
  • 24 - Warner (1093-1109) : ami de Poppon, Ă©vĂŞque de Metz. Il conclut, en 1095, un accord avec Godefroy de Brouilon, chef de la première croisade, demande et obtient la protection du pape Pascal II en 1105, et reçoit deux fois Ă  Gorze le cardinal Richard, Ă©vĂŞque d’Albano.
  • 25 - Theodwin ou ThĂ©otin, cardinal (1118-1132) : ami de B. ThĂ©otger, Ă©vĂŞque de Metz, il est Ă©levĂ© au cardinalat en 1132, après avoir reçu pour Gorze deux bulles du pape Innocent II. Il remplit trois missions en Allemagne, est attachĂ© comme lĂ©gat Ă  la cour de Conrad III et suit le roi Ă  la deuxième croisade.
  • 26 - VigĂ©ric (1136-1143) : favorisĂ© par Étienne de Bar, Ă©vĂŞque de Metz.
  • 27 - Isembaud (1147-1159) : estimĂ© et soutenu par tous les Ă©vĂŞques du pays. Il reçoit deux bulles du pape Eugène III en 1148 et se voit appuyĂ© en 1156 et 1157 par cinq bulles ou brefs du pape Adrien IV.
  • 28 - Albert (1160-1171) : très agrĂ©able Ă  Thierry III de Bar, Ă©vĂŞque de Metz, il est recommandĂ© par l’archevĂŞque de Reims par le pape Alexandre III en 1168.
  • 29 - Pierre (1171-1202) : un moment compromis avec le schisme de Thierry IV de Lorraine, il devient ensuite l’un des plus fidèles appuis de Bertram, Ă©vĂŞque de Metz. Il a reçu une bulle du pape Alexandre III en 1177 et une autre de Lucius III en 1184. Il est appuyĂ© par tous les Ă©vĂŞques du pays dans une suite de diffĂ©rends.
  • 30 - Ratramme.
  • 31 - Godefroy.
  • 32 - Walter (1210-1212).
  • 33 - Olivier (1219-1230) : il a de bonnes relations avec Conrad de Scharfenberg, Ă©vĂŞque de Metz. Il reçoit trois bulles du pape Honorius III en 1219 et 1220, puis une autre de GrĂ©goire IX en 1229. Il a fait un contrat spirituel avec les religieux de Saint-Mihiel en [1226 et invitĂ© Ă  Gorze, en 1227, Thierry de VĂŞda, archevĂŞque de Trèves.
  • 34 - Brunaud (1230-1240) : il est soutenu par Jean d’Apremont, Ă©vĂŞque de Metz.
  • 35 - Simon (1240-1270) : favorisĂ© par Jacques de Lorraine, Ă©vĂŞque de Metz, il traite avec le duc Mathieu de Lorraine en 1243. Il est accusĂ© auprès du pape Innocent IV et reçoit en 1252 une bulle favorable du mĂŞme Pontife. Il est dĂ©noncĂ© encore par des marchands au pape Alexandre IV, mais il est ensuite nommĂ© commissaire pontifical pour juger une usurpation religieuse Ă  Trèves. Enfin il est honorĂ© d’une nouvelle bulle par le pape ClĂ©ment IV, entre 1265 et 1268.
  • 36 - Jean de Briey (1270-1296) : il est appuyĂ© par le pape GrĂ©goire X en 1273 et par Bouchard d’Avesnes, Ă©vĂŞque de Metz.
  • 37 - Pierre de Boiffremont (1297-1300) : favorisĂ© par GĂ©rard de RĂ©lange, Ă©vĂŞque de Metz.
  • 38 - Vautier Dyveux (1304-1310) : il soutient Renaud de Bar, Ă©vĂŞque de Metz, et endure avec lui la malveillance des Messins.
  • 39 - Adam (1311-1320) : il traite avec Édouard, comte de Bar et Ferry IV, duc de Lorraine.
  • 40 - ThiĂ©bault Ier (1323-1339) : il a des rapports difficiles avec AdhĂ©mar de Monteil, Ă©vĂŞque de Metz.
  • 41 - Jean Dalphin (1348) : il est obligĂ© de dĂ©missionner.
  • 42 - Nicolas de PrĂ©ny (1352) : ami particulier d’AdhĂ©mar de Monteil.
  • 43 - Hugues de FĂ©nĂ©trange (1359-1375) : il fait alliance avec l’évĂŞque de Metz, les comtes de Luxembourg et Bar et le duc de Lorraine ce qui l’entraine dans les guerres contre Henri IV de VaudĂ©mont et les seigneurs de Pierrefort .
  • 44 - Nicolas de la Petite Pierre (1375-1380) : il est prĂ©sentĂ© inutilement pour le siège Ă©piscopal de Verdun Ă  la cour de l’antipape ClĂ©ment VII.
  • 45 - Jean de Heis ou de Heu (1380-1387) : il semble avoir fait de l’opposition avec les Messins Ă  Pierre de Luxembourg nommĂ© Ă©vĂŞque de Metz par l’antipape.
  • 46 - ThĂ©ton ou LĂ©ton (1387).
  • 47 - Ferry de LĂ©noncourt (1388-1416) : il s’est uni Ă  Raoul de Coucy, Ă©vĂŞque de Metz, pour apaiser une rĂ©volution dans la ville, puis aux princes voisins pour dĂ©livrer les ambassadeurs du concile de Constance, emprisonnĂ©s au Saulcy, près de Gorze.
  • 48 - Raimond (1416) : installĂ© par Conrad II Bayer de Boppart, Ă©vĂŞque de Metz.
  • 49 - Jacques de Laval (1419).
  • 50 - ThiĂ©bault II (1420-1422) : il est nommĂ© quelquefois parmi les prĂ©sidents du chapitre gĂ©nĂ©ral de son ordre, tenu Ă  Saint-Maximin de Trèves en 1422.
  • 51 - Baudoin de FlĂ©ville (1422-1445) : il a favorisĂ© la rĂ©forme bĂ©nĂ©dictine Ă  Gorze, oĂą il a reçu le cĂ©lèbre Jean de Rode en 1423. Il a Ă©tĂ© nommĂ© visiteur de l’Ordre au chapitre gĂ©nĂ©ral de Bâle en 1436 et a prĂ©sidĂ© lui-mĂŞme le chapitre provincial de Trèves en 1440. Mais il a Ă©tĂ© mĂŞlĂ© aux guerres du temps, spĂ©cialement comme alliĂ© de Lorraine et conseiller de rĂ©gence pour le duc RenĂ© d’Anjou.
  • 52 - Jacques Wisse de GerbĂ©viller (1445-1466) : il fait appel au roi de France, Charles VII, pour se dĂ©fendre contre un compĂ©titeur, et il emploie les troupes françaises contre l’évĂŞchĂ© de Metz. Ensuite il s’associe Ă  l’évĂŞque George Ier de Bade pour Ă©teindre un grave conflit survenu entre la ville et les chanoines de la cathĂ©drale.
  • 53 - Cardinal Jean Jouffroy (1467-1473) : premier abbĂ© commendataire de Gorze, imposĂ© par le roi de France, Louis XI. D’abord Ă©vĂŞque d’Arras, il est Ă©levĂ© au cardinalat en 1461, envoyĂ© Ă  Rome et nommĂ© Ă©vĂŞque d’Albi en 1462.
  • 54 - Cardinal Julien de la Rovère (1473-1486) : neveu et lĂ©gat du pape Sixte IV, il a rendu de grands services Ă  l’église, jusqu’à ce qu’il devienne lui-mĂŞme le pape Jules II.
  • 55 - Vary de Dommartin (1487-1508) : d’abord prieur de VarangĂ©ville, puis abbĂ© de Gorze après la dĂ©mission du cardinal Julien de la Rovère. Il a reprĂ©sentĂ© le duc RenĂ© II de Lorraine en de nombreuses nĂ©gociations, surtout pendant la guerre avec les Messins. Il a reçu Ă  Gorze la vĂ©nĂ©rable Philippe de Gueldre en 1492, le duc RenĂ© II lui-mĂŞme en 1597 et l’empereur Maximilien Ier en 1498. Il est devenu Ă©vĂŞque de Verdun par intrigue en 1500, et s’est associĂ© en 1502 Ă  la fondation de la collĂ©giale de Mars-la-Tour.
  • 56 - Cardinal Jean de Lorraine (1508-1550) : fils du duc RenĂ© II de Lorraine, Ă©vĂŞque de Metz en 1505, cardinal en 1521, lĂ©gat du Saint-Siège dans les Trois-ÉvĂŞchĂ©s et confident de François Ier, roi de France. Il a rempli diverses missions Ă  Rome et en Allemagne, s’est uni Ă  ses frères pour repousser les protestants, a fait chasser Guillaume Farel de Gorze par son frère, Claude de Guise, et s’est dĂ©mis un moment en faveur de son neveu, Nicolas de Lorraine.
  • 57 - Nicolas de Lorraine (1543-1548) : fils du duc Antoine de Lorraine, il est devenu Ă©vĂŞque de Metz et abbĂ© de Gorze par la dĂ©mission de son oncle Jean de Lorraine. Mais il essaye en vain d’occuper Gorze et quitte la vie ecclĂ©siastique en 1548.
  • 58 - Cardinal Charles de Guise (1550-1574) : fils de Claude de Guise, frère du cĂ©lèbre François de Guise, archevĂŞque de Metz, Ă©vĂŞque titulaire de Metz, cardinal et conseiller intime des rois de France, Henri II et Charles IX. Il a jouĂ© un très grand rĂ´le sous le nom de cardinal de Lorraine. Il a surtout favorisĂ© l’occupation des Trois-ÉvĂŞchĂ©s par la France, combattu le protestantisme de toutes ses forces et prĂ©parĂ© la sĂ©cularisation de l’abbaye, qu’il a obtenue du pape GrĂ©goire XIII en 1572.

De la sécularisation à la Révolution

  • 59 - Charles de Lorraine (1574-1603) : fils du duc Charles III de Lorraine, pourvu de l’abbaye sĂ©cularisĂ©e par le pape GrĂ©goire XIII en 1572, devenu Ă©vĂŞque de Metz en 1578, Ă©mancipĂ© par Sixte V en 1585, crĂ©Ă© cardinal et lĂ©gat du Saint-Siège en 1589 et 1591, puis Ă©lu Ă©vĂŞque de Strasbourg en 1592. La sĂ©cularisation a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e en son nom d’abord par le cardinal Louis de Guise et par le duc Charles III, rĂ©gularisĂ©e et consommĂ©e ensuite par lui-mĂŞme, avec l’approbation rĂ©pĂ©tĂ©e du pape ClĂ©ment VIII.
  • 60 - Charles de Remoncourt (1603-1648) : fils naturel du duc Charles III, il a Ă©tĂ© nommĂ© Ă  l’abbaye dès 1603, après la rĂ©signation de son frère le cardinal, mais il a n’a pris possession en 1608. Il a Ă©tĂ© encore prĂ©sident du conseil de Lorraine et primat de Nancy. Il s’est brouillĂ©, puis rĂ©conciliĂ© avec la France. Il reçut diverses faveurs des papes ClĂ©ment VIII, Urbain VIII et Innocent X.
  • 61 - Charles de Lorraine (1648-1661) : fils du duc Nicolas-François de Lorraine, il a Ă©tĂ© pourvu de l’abbaye en 1645 Ă  l’âge de 2 ans. Mais il n’en a jamais joui et s’est vu dĂ©possĂ©der complètement par le traitĂ© de Vincennes en 1661. Ayant fui son pays occupĂ© par la France et vivant en Autriche, il prit Ă  la mort de son oncle, le duc Charles IV, le titre de duc de Lorraine et de Bar (Charles V). Il fut un des plus talentueux gĂ©nĂ©ral du Saint Empire.
  • 62 - François Egon de Furstemberg (1650-1668) : nommĂ© irrĂ©gulièrement par la France en 1650, il est demeurĂ© abbĂ© sans bulles en 1661. PrĂ©sentĂ© inutilement au siège de Metz en 1658 et Ă©levĂ© au siège de Strasbourg, il a dĂ©missionnĂ© de Gorze au profit de son frère Guillaume vers 1668.
  • 63 - Guillaume-Egon de Furstenberg (1668-1688), ministre de l’électeur de Cologne, confident de la cour de France, il a servi la politique de Louis XIV avec un dĂ©vouement quelque peu servile. Promu au siège de Strasbourg en 1682 et au cardinalat en 1686, il a ambitionnĂ© l’archevĂŞchĂ© de Cologne en 1688 et causĂ© un terrible conflit. Il a dĂ©missionnĂ© de Gorze la mĂŞme annĂ©e en faveur de son neveu.
  • 64 - Philippe Eberhard de Loewenstein (1688-1720), neveu de Egon de Furstemberg, très attachĂ© Ă  la France, dĂ©jĂ  prince-abbĂ© de Murbach et de Lure. Il a inutilement sollicitĂ© sa provision canonique. Il a fait Ă©difier le palais abbatial.
  • 65 - Armand Jules de Rohan-GuĂ©menĂ© (1722-1762), nommĂ© archevĂŞque de Reims et abbĂ© de Gorze en 1722 par le rĂ©gent, il demande ses bulles Ă  Rome et les obtient de Benoit XIII en 1726. Il donne des statuts de rĂ©forme au chapitre en 1730.
  • 66 - Bernardin Giraud (1771-1781), nonce apostolique Ă  la cour de Louis XV, il reçoit l’abbaye par brevet royal du . Il est crĂ©Ă© cardinal et archevĂŞque de Ferrare en 1773 ou 1774 par le pape ClĂ©ment XIV.
  • 67 - Joseph Doria-Pamphili (1783-1801), nonce apostolique en France, il est pourvu de l’abbaye par le roi Louis XVI en 1783. Il vint Ă  Gorze le avec Louis-Joseph de Montmorency-Laval, Ă©vĂŞque de Metz. CrĂ©e cardinal en 1785, il prend un rang distinguĂ© dans le SacrĂ© Collège. Il Ă©tait secrĂ©taire d’État en fĂ©vrier 1798, au moment de l’invasion des États pontificaux par l’armĂ©e française et de l’emprisonnement du pape Pie VI. Il retrouve ce poste deux ou trois fois sous Pie VII ; mais il se montre faible vis-Ă -vis de l’empereur NapolĂ©on.

Possessions et revenus

Fiefs, terres, bois et fermes

Prieurés et cures

Notes et références

  1. Abbaye Saint-Gorgon (Gorze, Moselle) (BNF 13546201).
  2. Abbaye Saint-Gorgon (Gorze, Moselle) (notice IdReF no 050783106).
  3. Jean Schneider, Art. Gorze, Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, Letouzey.
  4. « Abbaye (ancienne) », notice no PA00106772, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. F. Chaussier (curé de Gorze), L’abbaye de Gorze, 1894.
  6. Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, série H.271-302., bulles, chartes, donations, procès, inventaire des reliques et du trésor (1216-1787).

Voir aussi

Bibliographie

  • F. Chaussier, L’abbaye de Gorze, histoire messine, Librairie de l’évĂŞchĂ©, N. Houpert, successeur de E. Ballet, Metz, 1894.
  • Jean Schneider, « Gorze » dans Dictionnaire d'histoire et de gĂ©ographie ecclĂ©siastiques, vol. XXI. (Gisa - GrĂ©goire), Paris, Librairie Letouzey et AnĂ©, (ISBN 2-7063-0157-0), col. 811-7.
  • Anne Wagner, Gorze au XIe siècle, Brepols, 1996.

Articles connexes

Liens externes

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