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2011 en Tunisie

Chronologies
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Chronologie

Janvier 2011

  • Lundi : Des affrontements ont opposĂ© environ 250 manifestants, des lycĂ©ens pour la plupart, et des agents des forces de l'ordre dans la ville de Thala, situĂ©e Ă  250 km au centre-ouest de Tunis. Les manifestants ont mis le feu Ă  des pneumatiques et au local du parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel dĂ©mocratique (RCD). D'autres lycĂ©ens ont pu manifester sans problème dans la ville de Sidi Bouzid[1].
  • Mardi : Mohamed Bouazizi, le jeune vendeur de fruits et lĂ©gumes qui s'est immolĂ© le Ă  Sidi Bouzid est mort de ses blessures[2].
  • Mercredi : De nombreux sites du gouvernement, des ministères et des administrations, sont rendus indisponibles depuis lundi attaquĂ©s par le collectif de hackers « Anonymous » qui s'est notamment fait connaĂ®tre par son « opĂ©ration Riposte », contre les opposants Ă  WikiLeaks. Tunisie NumĂ©rique assure que « les sites ont Ă©tĂ© mis hors ligne par le gouvernement […] afin de rĂ©tablir leurs contenus ». Depuis le dĂ©but de l'annĂ©e, les escarmouches se multiplient entre les cyber-dissidents et ce qu'ils surnomment « Ammar », l'appareil de censure tunisien[3].
  • Jeudi [4] - [5] :
    • La police a arrĂŞtĂ©, un rappeur Ă  Sfax, et trois activistes blogueurs, qui avaient activement participĂ© avec un groupe d'internautes Ă  une campagne contre la cybercensure et dĂ©noncĂ© le verrouillage de sites Internet. Deux d'entre eux ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s le dimanche.
    • Ă€ Jebiniana (près de Sfax), la police a dispersĂ© une manifestation de lycĂ©ens et d'autres plus violentes ont eu lieu Ă  Tala oĂą des arrestations musclĂ©es avaient Ă©tĂ© signalĂ©es la veille.
    • Le mouvement s'est Ă©tendu Ă  d'autres rĂ©gions du Centre et du Sud-Ouest, a gagnĂ© des localitĂ©s du littoral-est, plus nanti.
    • Un ouvrier du bâtiment de 52 ans, père de deux diplĂ´mĂ©s de l'universitĂ© sans emploi, s'est suicidĂ© par protestation Ă  Chebba (littoral-est). Un autre jeune s'est immolĂ© Ă  MĂ©tlaoui, une zone minière qui avait connu des troubles en 2008.
    • Des milliers d’avocats observent une grève pour dĂ©noncer la rĂ©pression d’une manifestation du barreau survenue le 31 dĂ©cembre en solidaritĂ© avec les habitants de Sidi Bouzid.
  • Vendredi : Des affrontements entre des manifestants et la police, Ă  SaĂŻda, ont fait six blessĂ©s dont un agent de sĂ©curitĂ©, près de Sidi Bouzid. Les forces de l'ordre ont ouvert le feu contre les manifestants quand ces derniers ont lancĂ© une pluie de pierres sur un poste de sĂ©curitĂ© et mis le feu Ă  un pneumatique[6].
  • Samedi : Un deuxième marchand ambulant de cinquante ans de Sidi Bouzid s'immole par le feu par protestation. Depuis la mi-dĂ©cembre, plusieurs autres cas de suicides ont Ă©tĂ© signalĂ©s[7].
    • L'Union gĂ©nĂ©rale des travailleurs tunisiens (UGTT), centrale syndicale unique, proclame son appui aux revendications de la population de Sidi Bouzid et appelle au dialogue avec la jeunesse, dĂ©clarant : « Nous soutenons les revendications de la population de Sidi Bouzid et des rĂ©gions intĂ©rieures, l'UGTT ne peut ĂŞtre qu'avec ce mouvement, derrière ceux qui sont dans le besoin et qui demandent des emplois […] Il est contre nature de condamner ce mouvement, il n'est pas normal d'y rĂ©pondre par des balles ». Deux personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es par balles lors d'affrontements avec la police depuis la mi-dĂ©cembre. Dans le mĂŞme temps, l’UTICA annonce une campagne d’embauche de 50 000 jeunes diplĂ´mĂ©s[8].
    • Ă€ Tunis, quelques centaines de personnes strictement encadrĂ©es par des centaines de policiers en civil et des unitĂ©s anti-Ă©meutes, ont observĂ© une minute de silence Ă  « la mĂ©moire des martyrs » du mouvement social. Le chĂ´mage des diplĂ´mĂ©s est le moteur de la rĂ©volte tunisienne[5].
  • Dimanche : Durant le week-end, au moins 23 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es par balles dans des affrontements avec la police, Ă  Thala, Kasserine et Regueb (centre-ouest)[9] - [10]. Le ministère de l’IntĂ©rieur confirme des affrontements survenus durant le week-end et annonce la mort de quatorze personnes.
Zine el-Abidine Ben Ali
(novembre 2008)
  • Lundi :
    • Le prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali a promis dans un discours tĂ©lĂ©visĂ© la crĂ©ation de 300 000 emplois d'ici 2012, après des Ă©meutes sans prĂ©cĂ©dent contre le chĂ´mage. Selon lui, « cet effort permettra de rĂ©sorber, avant la fin de 2012 […] tous les diplĂ´mĂ©s du supĂ©rieur dont la durĂ©e de chĂ´mage aura dĂ©passĂ© les deux ans » et aussi portera « parmi les sans-emploi de toutes les catĂ©gories et de toutes les rĂ©gions ». Au rang des mesures, il a ordonnĂ© d'exonĂ©rer sur dix ans « tout nouveau projet gĂ©nĂ©rateur d'emplois » dans les rĂ©gions et dont le taux d'encadrement dĂ©passe les 10 %. Il a Ă©galement dĂ©noncĂ© des « actes terroristes impardonnables perpĂ©trĂ©s par des voyous cagoulĂ©s » dans le centre-ouest du pays, théâtre d'Ă©meutes qui ont fait au moins vingt morts selon des sources de l'opposition : « Ă€ ceux qui veulent porter atteinte aux intĂ©rĂŞts du pays, ou manipuler notre jeunesse, nous disons que la loi sera appliquĂ©e », appelant les Tunisiens « Ă  protĂ©ger leurs progĂ©nitures contre les malfaiteurs » et accusant des « Ă©lĂ©ments hostiles Ă  la solde de l'Ă©tranger, qui ont vendu leur âme Ă  l'extrĂ©misme et au terrorisme, manipulĂ©s depuis l'extĂ©rieur du pays par des parties qui ne veulent pas le bien d'un pays dĂ©terminĂ© Ă  persĂ©vĂ©rer et Ă  travailler[11] ».
    • Les ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supĂ©rieur ont ordonnĂ© la fermeture « jusqu'Ă  nouvel ordre » des Ă©coles et universitĂ©s dans tout le pays, « les examens actuellement en cours dans les universitĂ©s seront suspendus et reportĂ©s Ă  une date ultĂ©rieure ». Sur de nombreuses pages Facebook de jeunes tunisiens, le drapeau national entachĂ© de sang remplace leurs photos[12].
  • Mardi :
    • Selon la prĂ©sidente de la FĂ©dĂ©ration internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), Souhayr Belhassen, le nombre de morts dans les Ă©meutes s'Ă©lève Ă  au moins 35, après les violences du week-end dans des localitĂ©s du centre-ouest du pays[13].
    • Selon un responsable syndical de l'UGTT, la situation est chaotique Ă  Kasserine oĂą les Ă©meutes ont fait plus de 50 tuĂ©s ces trois derniers jours, a indiquĂ© mardi Ă  l'AFP un responsable syndical, selon un bilan recueilli auprès du personnel mĂ©dical de l'hĂ´pital rĂ©gional. Le personnel mĂ©dical de l'hĂ´pital de Kasserine a dĂ©brayĂ© durant une heure pour protester contre le nombre Ă©levĂ© de victimes et la gravitĂ© des blessures, « cadavres Ă©ventrĂ©s, Ă  la cervelle Ă©clatĂ©e ». Des snipers et des policiers ont tirĂ© sur des cortèges funèbres[14].
    • Ă€ Tunis, une manifestation d'une centaine d'artistes et d'intellectuels venus exprimer leur soutien au mouvement de contestation sociale a Ă©tĂ© « rĂ©primĂ©e brutalement » par des policiers[15].
    • Ă€ Paris, les propos tenus par la ministre des Affaires Ă©trangères française, Michèle Alliot-Marie, devant l'AssemblĂ©e nationale, suscitent une certaine consternation, y compris Ă  l'intĂ©rieur du Quai d'Orsay. Alors que le gouvernement tunisien reconnaĂ®t un bilan de 21 civils tuĂ©s par balles depuis le dĂ©but des troubles, et la ministre française propose une coopĂ©ration policière.
  • Mercredi :
    • Le ministre de l’IntĂ©rieur Rafik Belhaj Kacem est limogĂ© et remplacĂ© par Ahmed Friaâ. La dĂ©cision est aussi prise de libĂ©rer les personnes arrĂŞtĂ©es, Ă  l'exception de celles dont l’implication dans les violences est avĂ©rĂ©e, et de crĂ©er deux commissions d’enquĂŞte.
    • Le ministère de l’IntĂ©rieur dĂ©crète un couvre-feu nocturne dans les gouvernorats du Grand Tunis Ă  la suite de troubles dans certains quartiers dont Ettadhamen et Mnihla[16].
    • Le prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali a changĂ© son ministre de l'IntĂ©rieur et ordonnĂ© une enquĂŞte sur des actes de corruption concernant des responsables publics. Le premier ministre, Mohamed Ghannouchi, annonce la crĂ©ation d'un comitĂ© d'enquĂŞte sur la « corruption » et a Ă©galement ordonnĂ© la libĂ©ration de toutes les personnes dĂ©tenues depuis le dĂ©but des troubles[17].
    • Ă€ Douz, deux manifestants, un enseignant universitaire franco-tunisien et un Ă©lectricien, ont Ă©tĂ© tuĂ©s par des tirs de la police, lors d'une manifestation ayant dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© Ă  la suite d'une attaque de « jeunes » contre le siège de la sous-prĂ©fecture, le poste de police et le siège du parti au pouvoir. Quelque 5 autres manifestants ont Ă©tĂ© blessĂ©s[18].
    • Le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit), Hamma Hammami (59 ans), a Ă©tĂ© interpellĂ© Ă  son domicile, près de Tunis. Dirigeant d'un parti « illĂ©gal » d'extrĂŞme gauche autrefois très prĂ©sent Ă  l'universitĂ©, il Ă©tait recherchĂ© par la police et vivait dans la clandestinitĂ© jusqu'Ă  rĂ©cemment. Ces derniers jours, il est intervenu plusieurs fois sur des tĂ©lĂ©visions Ă©trangères pour dĂ©noncer le rĂ©gime du prĂ©sident Ben Ali[19].
  • Jeudi :
    • Dans la nuit, Ă  Tunis, des affrontements se sont produits dans les citĂ©s d'Ettadhamen et Intilaka, oĂą vivent quelque 30 000 habitants.
    • La station balnĂ©aire de Hammamet, situĂ©e Ă  60 km de Tunis, prisĂ©e par les touristes europĂ©ens, a Ă©tĂ© livrĂ©e aux pilleurs qui ont dĂ©truit plusieurs rĂ©sidences cossues. D'autres pillages ont eu lieu Ă  Gafsa, Nabeul, Gabès et Bizerte.
    • Selon la FĂ©dĂ©ration internationale des ligues de droits de l'homme (FIDH) le nombre de morts s'Ă©tablit Ă  66 depuis le dĂ©but des troubles[20].
    • Dans son troisième discours tĂ©lĂ©visĂ© en quelques semaines, le prĂ©sident Ben Ali, au pouvoir depuis 1987, promet de libĂ©raliser le système politique et de renoncer Ă  se prĂ©senter Ă  la prĂ©sidentielle de 2014. Il promet aussi la libertĂ© totale de l’information et l'accès Ă  Internet, qui Ă©tait censurĂ©, et demande Ă  la police de ne plus tirer Ă  balles rĂ©elles sur les manifestants[21].
Mohamed Ghannouchi
(août 2008)
  • Vendredi :
    • Le prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali dĂ©cide de limoger son gouvernement et d'appeler Ă  des lĂ©gislatives anticipĂ©es dans six mois. Le premier ministre, Mohamed Ghannouchi, est chargĂ© de former le nouveau gouvernement. L'Ă©tat d'urgence a Ă©tĂ© dĂ©crĂ©tĂ© dans tout le pays[22].
    • Ă€ Tunis, oĂą des milliers de manifestants rassemblĂ©s pour rĂ©clamer le dĂ©part de Ben Ali ont Ă©tĂ© dispersĂ©s par la police Ă  coup de lacrymogènes, des blindĂ©s de l'armĂ©e se sont positionnĂ©s devant le ministère de l'IntĂ©rieur, devant le ministère des Affaires Ă©trangères ainsi que devant le bâtiment de la TĂ©lĂ©vision et radio nationale. Des unitĂ©s anti-Ă©meutes ont pourchassĂ© des jeunes manifestants dans les escaliers d'immeubles rĂ©sidentiels et dans un centre commercial, oĂą ils se sont repliĂ©s.
    • Le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit), Hamma Hammami, interpellĂ© mercredi Ă  son domicile, près de Tunis, a Ă©tĂ© libĂ©rĂ©.
    • Ă€ Gammarth, banlieue rĂ©sidentielle chic du Nord de Tunis, plusieurs centaines d'Ă©meutiers s'en sont pris aux domiciles de la famille Trabelsi, du nom de LeĂŻla Trabelsi, la femme du chef de l’État tunisien, attaquant systĂ©matiquement les maisons qui appartiennent Ă  cette famille, dĂ©laissant les autres, y compris de plus luxueuses, car son nom symbolise pour eux l'accaparement des richesses du pays et la corruption.
    • Fuite surprise Ă  l'Ă©tranger du prĂ©sident Ben Ali. Le Premier ministre Mohamed Ghannouchi annonce qu’il assure la prĂ©sidence Ă  titre intĂ©rimaire après une nouvelle journĂ©e de violences Ă  Tunis[23] - [24] - [25].
  • Samedi :
    • Fouad Mebazaa, prĂ©sident de la Chambre des dĂ©putĂ©s, est proclamĂ© prĂ©sident par intĂ©rim par le Conseil constitutionnel. Il charge Mohamed Ghannouchi de former un gouvernement d’union nationale.
    • Le prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali a trouvĂ© refuge Ă  Djeddah en Arabie saoudite avec sa famille dont les identitĂ©s n'ont pas Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©es. Le couple Ben Ali et des membres de leur famille ont passĂ© une semaine Ă  DubaĂŻ.
    • Le chef du parlement, Fouad Mebazaa, a prĂŞtĂ© serment devant la Constitution comme prĂ©sident par intĂ©rim de la Tunisie dans son bureau Ă  l'assemblĂ©e devant le prĂ©sident du SĂ©nat, Abdallah Kallel, et de reprĂ©sentants des deux chambres du parlement.
    • Le chef du parti islamiste tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, annonce son prochain retour en Tunisie et qu'il est disposĂ© Ă  la formation d'un gouvernement d'union nationale.
    • Environ 8 000 personnes, essentiellement des Tunisiens, des Franco-Tunisiens ainsi que des reprĂ©sentants des partis de gauche français, ont dĂ©filĂ© Ă  Paris pour cĂ©lĂ©brer la chute du prĂ©sident tunisien Zine el-Abidine Ben Ali. Des manifestations ont aussi eu lieu dans plusieurs villes de province, comme Lyon et Toulouse.
    • Le Monde publie une traduction en français d'un tĂ©lĂ©gramme diplomatique amĂ©ricain dĂ©voilĂ© par WikiLeaks et dĂ©crivant la corruption au plus haut niveau du rĂ©gime du prĂ©sident Ben Ali et en particulier de la forte implication de la famille Trabelsi[26].
  • Dimanche :
    • Tunis a connu une nuit de destruction et de pillages dans plusieurs quartiers pĂ©riphĂ©riques du fait des agissements de bandes de casseurs et de pilleurs. Une polĂ©mique se dĂ©veloppe sur l'identitĂ© de ces personnes : miliciens liĂ©s aux proches du prĂ©sident en fuite, Ă©vadĂ©s de centres de dĂ©tention, Ă©lĂ©ments de la police. De nombreux habitants Ă  Tunis ont lancĂ© des appels par le biais de la tĂ©lĂ©vision demandant l'intervention urgente de l'armĂ©e pour les protĂ©ger de bandes qui se livraient hier soir Ă  des pillages et des destructions en dĂ©pit du couvre-feu. L'armĂ©e a mis Ă  la disposition des citoyens un numĂ©ro d'appel pour lui signaler ces attaques. Le prĂ©sident par intĂ©rim Mohamed Ghannouchi annonce que des renforts de l'armĂ©e seraient dĂ©ployĂ©s rapidement pour sĂ©curiser les quartiers et protĂ©ger la population.
    • En province, des violences ont Ă©tĂ© signalĂ©es dans des villes du nord (Bizerte) du centre (Kairouan) et du sud (Gafsa), dont les habitants ont dĂ©crit un Ă©tat d'insĂ©curitĂ©, une population terrorisĂ©e et des saccages perpĂ©trĂ©s par des individus camouflĂ©s en l'absence des forces de sĂ©curitĂ©. Ces individus cagoulĂ©s se dĂ©placent en bandes, certains armĂ©s de gourdins et de sabres, dans l'intention manifeste de semer la terreur. Des habitants commencent Ă  se mobiliser pour se dĂ©fendre[27].
    • De nombreux hypermarchĂ©s et supermarchĂ©s ont Ă©tĂ© attaquĂ©s et pillĂ©s depuis vendredi Ă  Tunis et dans sa banlieue.
    • Un incendie causĂ© par une tentative d’évasion dans la prison civile de Monastir fait 42 morts selon une source mĂ©dicale[28].
    • Le ministre israĂ©lien du DĂ©veloppement rĂ©gional, Silvan Shalom, exprime sa crainte que la chute du prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali, rĂ©putĂ© ferme face aux islamistes, « qui jusqu'Ă  maintenant Ă©taient hors-la-loi », ne favorise leur montĂ©e en Tunisie. La crĂ©ation de partis sur des bases religieuses Ă©tait interdite par la loi tunisienne.
    • Le militant tunisien des droits de l'Homme, Kamel Jendoubi, prĂ©sident du RĂ©seau Euro-mĂ©diterranĂ©en des droits de l’Homme (REMDH) et cofondateur du ComitĂ© pour le respect des libertĂ©s et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), en exil en France depuis 16 ans, annonce son retour dans son « pays natal » en Tunisie. Interdit de sĂ©jour en Tunisie depuis 1994 et privĂ© de son passeport tunisien depuis 2000, il n'avait pas Ă©tĂ© autorisĂ©, en 2005, Ă  assister aux funĂ©railles de son père.
    • L'ex-chef de la sĂ©curitĂ© de l'ex-prĂ©sident Ben Ali a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© Ă  la demande de la justice qui l'accuse des rĂ©centes exactions commises contre la population. L'arrestation du gĂ©nĂ©ral Ali Seriati a eu lieu Ă  Ben Gardane alors qu'il tentait de s'enfuir en Libye et ramenĂ© Ă  Tunis.
    • Un neveu de l'ex-prĂ©sident Ben Ali, KaĂŻs Ben Ali, a Ă©tĂ© interpellĂ© par l'armĂ©e Ă  M'saken (centre) dans la nuit avec dix autres personnes qui « tiraient en tous sens » Ă  bord de vĂ©hicules de police. Il avait la rĂ©putation d'ĂŞtre un potentat local Ă  M'saken, une localitĂ© de la rĂ©gion d'origine de l'ex-prĂ©sident Ben Ali. Depuis la chute du prĂ©sident Ben Ali, de nombreuses exactions nocturnes sont commises par des miliciens armĂ©s dans le tout pays, et sont gĂ©nĂ©ralement imputĂ©es Ă  des proches de l'ancien rĂ©gime.
    • L'ambassadeur dĂ©missionnaire de la Tunisie Ă  l'Unesco, Mezri Haddad, accuse l'ex-prĂ©sident Ben Ali d'avoir « prĂ©mĂ©ditĂ© l'anarchie avant son dĂ©part » du pouvoir vendredi et de « tĂ©lĂ©guider les opĂ©rations[29] ».
    • La famille de l'ex-prĂ©sident Ben Ali se serait enfuie en dĂ©cembre avec 1,5 tonne d'or — pour un montant de 45 millions d'euros —, après que LeĂŻla Ben Ali se serait rendue Ă  la Banque de Tunisie chercher des lingots d'or. Elle aurait ensuite pris un avion pour DubaĂŻ, avant de repartir pour Djeddah. L'or serait aujourd'hui en Suisse[30].
    • Habib Maalej, directeur gĂ©nĂ©ral de la caisse gĂ©nĂ©rale, des comptoirs et des systèmes de paiement Ă  la Banque centrale de Tunisie (BCT) a annoncĂ© que la rĂ©serve en Or de la banque centrale n'a pas changĂ© d'un seul gramme depuis la fin de l'annĂ©e 2009 (5,3 tonnes) et que ce 1,5 tonne (total de 6,8 tonnes) supposĂ© existant en BCT suivant le rapport annuelle de 'Office Gold International est en forme des garanties dĂ©posĂ©es par l’État tunisien via la BCT Ă  la Banque Centrale d’Angleterre (parole de Habib Maalej)[31].
Mustapha Kamel Nabli
(février 2011)
  • Lundi :
    • Mohamed Ghannouchi, dernier premier ministre de l'ex-prĂ©sident Ben Ali, annonce la composition d'un gouvernement d’union nationale de 24 membres. Ce gouvernement est chargĂ© de prĂ©parer des Ă©lections prĂ©sidentielle et lĂ©gislatives Ă  brève Ă©chĂ©ance.
    • Le nouveau gouvernement comporte des membres de l’opposition et 7 ministres de l’équipe sortante dont le ministre des Affaires Ă©trangères, Kamel Morjane, et celui de l'IntĂ©rieur, Ahmed Friaâ. Trois chefs de partis politiques de l'ancienne opposition font partie de ce gouvernement, dont : Ahmed NĂ©jib Chebbi (PDP), ministre du DĂ©veloppement rĂ©gional ; Ahmed Brahim (Ettajdid, communistes), ministre de l'Enseignement supĂ©rieur et scientifique ; Mustapha Ben Jaafar (Forum dĂ©mocratique pour le travail et les libertĂ©s), ministre de la SantĂ©. CĂ´tĂ© personnalitĂ©s : l'ex-bâtonnier Lazhar Karoui Chebbi, ministre de la Justice ; Ahmed Ounaies, secrĂ©taire d’État aux Affaires Ă©trangères ; Slim Amamou, un cyberdissident très actif, secrĂ©taire d’État Ă  la Jeunesse et aux Sports ; la cinĂ©aste Moufida Tlatli, ministre de la Culture.
    • L'opposant historique Moncef Marzouki dĂ©nonce ce gouvernement comme une « mascarade » fustigeant une « fausse ouverture » avec le maintien de ministres du parti de la dictature Ben Ali.
    • Le premier ministre annonce la libĂ©ration de tous les prisonniers politiques, la libertĂ© de crĂ©ation de partis politiques, la levĂ©e des restrictions touchant les associations, notamment la Ligue tunisienne des droits de l'homme et la libertĂ© totale de l'information[32].
    • Le ministre de l’IntĂ©rieur Ahmed Friaâ donne un bilan total de 74 morts et 98 blessĂ©s durant le mois passĂ©. La plupart des victimes ont perdu la vie lors de la fĂ©roce rĂ©pression policière de la rĂ©volte populaire qui a dĂ©butĂ© mi-dĂ©cembre dans le centre-ouest dĂ©shĂ©ritĂ© du pays. La police a tirĂ© Ă  balles rĂ©elles Ă  de nombreuses reprises sur des manifestants. Plusieurs membres des forces de sĂ©curitĂ© figuraient parmi les victimes.
    • Selon un premier bilan, la rĂ©volte populaire et les violences qui ont provoquĂ© la chute du rĂ©gime Ben Ali ont causĂ© trois milliards de dinars (1,6 million d'euros) de pertes Ă  l'Ă©conomie, soit 4 % du PIB annuel. L'activitĂ© Ă©conomique est aujourd'hui presque paralysĂ©e. La plupart des commerces et des banques sont fermĂ©s. L'activitĂ© touristique, qui reprĂ©sente 6,5 % du PIB et emploie 350 000 personnes est totalement Ă  l'arrĂŞt, depuis l'Ă©vacuation prĂ©cipitĂ©e de milliers de vacanciers ces derniers jours.
    • Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Taoufik Baccar, est limogĂ© et remplacĂ© par Mustapha Kamel Nabli, ancien Ă©conomiste en chef du dĂ©partement Moyen-Orient de la Banque Mondiale. La BCT dĂ©ment l'information que la famille du prĂ©sident dĂ©chu Zine el-Abidine Ben Ali se serait enfui de Tunisie avec 1,5 tonne d'or de la banque centrale.
    • Hamma Hammami, chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie, annonce que le PCOT ne prĂ©sentera pas de candidat Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle dans six mois, qualifiant la formation du nouveau gouvernement de « petites rĂ©formettes qui ne rĂ©pondent en rien Ă  cette rĂ©volution populaire » car il s'agit d'un « gouvernement RCD Ă©largi Ă  quelques reprĂ©sentants de quelques partis d'opposition et de quelques personnalitĂ©s de la sociĂ©tĂ© civile, ni plus ni moins […] Nous vivons sous le pouvoir de ce parti depuis plus de 50 ans et Ă  chaque crise, il y a des manĹ“uvres qui emmènent Ă  ce mĂŞme rĂ©sultats, le pouvoir essaie de se rĂ©former mais une fois qu'il reprend son souffle, il revient Ă  la rĂ©pression et Ă  la main forte[33] ».
  • Mardi :
    • Le prĂ©sident par intĂ©rim et le premier ministre dĂ©missionnent du RCD alors que l’ancien prĂ©sident Ben Ali en est exclu. Ce geste intervient après la dĂ©mission de quatre ministres du FDTL et de l’UGTT, qui ne reconnaĂ®t pas le nouveau cabinet.
    • Le mouvement islamiste tunisien Ennahdha annonce qu'il « n'aura pas de candidat Ă  la prĂ©sidentielle » mais a vocation Ă  « participer aux lĂ©gislatives », estimant qu'« il n'y aura pas de transition dĂ©mocratique sans Ennahdha ». Au sujet du nouveau gouvernement, Ennahdha dĂ©nonce l'exclusion d'acteurs majeurs : « Ce n'est pas un gouvernement d'union nationale, c'est le gouvernement des exclusions nationales […] Ennahdha, le Congrès pour la RĂ©publique de Moncef Marzouki et le Parti communiste des ouvriers de Tunisie de Hamma Hammami sont les trois piliers de la rĂ©sistance au Rassemblement constitutionnel dĂ©mocratique de Ben Ali ». Ennahdha, va demander sa lĂ©galisation pour devenir une force politique comme les autres ; dĂ©mantelĂ© après les Ă©lections de 1991 oĂą il avait obtenu 17 % des voix, se prĂ©sente comme un parti rĂ©formateur reprĂ©sentant un islam modĂ©rĂ© et dit proche de l'AKP turc (islamo-conservateur).
    • Le Rassemblement constitutionnel dĂ©mocratique, parti du prĂ©sident dĂ©chu Zine el-Abidine Ben Ali, perd ses personnalitĂ©s. Le prĂ©sident tunisien par intĂ©rim, Fouad Mebazaa, du premier ministre, Mohamed Ghannouchi, et plusieurs autres ministres ont dĂ©missionnĂ© afin que se « concrĂ©tise une dĂ©cision de sĂ©paration entre les organes de l’État et les partis politiques », dĂ©cidĂ©e par le nouveau gouvernement d'union nationale. D'autre part, le RCD annonce la radiation de ses rangs de l'ex-prĂ©sident Ben Ali et six de ses collaborateurs, « sur la base de l'enquĂŞte menĂ©e au niveau du parti, Ă  la suite des graves Ă©vĂ©nements qui ont secouĂ© le pays ». D'autre part, l'Internationale socialiste annonce avoir dĂ©finitivement « exclu » le RCD de ses rangs et rompt toute relation avec lui.
    • Gouvernement : Nombreuses dĂ©missions de nouveaux ministres.
      • UGTT : Moins de vingt-quatre heures après la formation du gouvernement, plusieurs ministres ont dĂ©jĂ  dĂ©missionnĂ©. Dans un premier temps, les trois reprĂ©sentants de l'Union gĂ©nĂ©rale des travailleurs tunisiens (UGTT) se sont retirĂ©s du gouvernement de transition Ă  l'appel du syndicat, dont Houssine Dimassi, ministre de la Formation et de l'emploi, Abdeljelil BĂ©doui, ministre auprès du premier ministre, et Anouar Ben Gueddour, secrĂ©taire d’État auprès du ministre du Transport et de l'Ă©quipement. D'autre part, les syndicalistes siĂ©geant au Parlement, Ă  la Chambre des conseillers et au Conseil Ă©conomique et social ont tous dĂ©missionnĂ©.
      • FDLT : Le Forum dĂ©mocratique pour le travail et les libertĂ©s annonce la suspension de sa participation dans le gouvernement d'union nationale, oĂą il avait un ministère tenu par le chef du parti, Mustapha Ben Jaâfar, ministre de la SantĂ©, « en attendant la fin de consultations avec le premier ministre, concernant des demandes du FDLT qui concernent la composition du cabinet ».
      • Ettajdid : Les opposants d'Ettajdid (ex-communistes) menacent de quitter le gouvernement d'union nationale si les ministres issus du RCD ne dĂ©missionnent pas, notamment, le premier ministre et les ministres de l'IntĂ©rieur, de la DĂ©fense, des Affaires Ă©trangères et des Finances. Il demande aussi le gel des biens du RCD, « parce qu'ils appartiennent au peuple », et la dissolution de « toutes les cellules professionnelles du RCD », implantĂ©es dans la quasi-totalitĂ© des entreprises du pays.
      • En rĂ©ponse, le premier ministre, Mohamed Ghannouchi dĂ©clare que les ministres issus du RCD qui ont Ă©tĂ© maintenus Ă  leur poste ont toujours agi pour « prĂ©server l'intĂ©rĂŞt national ». « Ils ont gardĂ© leur portefeuille parce que nous avons besoin d'eux dans cette phase » de construction dĂ©mocratique, affirmant : « Tous ont les mains propres, […] une grande compĂ©tence. Ils ont du mĂ©rite. Grâce Ă  leur dĂ©vouement, ils ont rĂ©ussi Ă  rĂ©duire la capacitĂ© de nuisance de certains. Ils ont manĹ“uvrĂ©, tergiversĂ©, gagnĂ© du temps pour prĂ©server l'intĂ©rĂŞt national[34] ».
  • Mercredi :
    • L'agence de notation financière Moody's annonce avoir « dĂ©gradĂ© de Baa2 Ă  Baa3 la note souveraine de la Tunisie et a changĂ© la perspective de stable Ă  nĂ©gative » en raison des incertitudes Ă©conomiques et politiques qui pèsent sur le pays en proie Ă  de graves troubles depuis le « changement inattendu de rĂ©gime ». Elle pointe aussi « les importantes incertitudes Ă©conomiques et politiques » et la poursuite des troubles et la situation politique « qui met en danger la stabilitĂ© du pays ». Elle a Ă©galement abaissĂ© la note de la banque centrale Ă  Baa3 avec une perspective nĂ©gative[35] - [36].
    • Une enquĂŞte judiciaire pour « l'acquisition illĂ©gale de biens mobiliers et immobiliers », « placements financiers illicites Ă  l'Ă©tranger » et « exportation illĂ©gale de devises », a Ă©tĂ© ouverte contre le prĂ©sident dĂ©chu Zine el-Abidine Ben Ali, sa famille et le clan Trabelsi accusĂ©s d'avoir mis en coupe rĂ©glĂ©e le pays depuis 23 ans[37]. 33 membres de la famille du prĂ©sident dĂ©chu Ben Ali, soupçonnĂ©s de « crimes contre la Tunisie », ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s ainsi que le gĂ©nĂ©ral Ali Seriati, ancien responsable de la garde prĂ©sidentielle.
    • Selon un rapport des observateurs de l'ONU, le bilan humaine des violences en Tunisie se monterait Ă  au moins 117 morts au cours des cinq dernières semaines. La mission s'est par ailleurs inquiĂ©tĂ©e d'un nombre important d'arrestations concernant notamment des dĂ©fenseurs des droits de l'homme ainsi que des cas de tortures et de mauvais traitements de dĂ©tenus qui lui avaient Ă©tĂ© rapportĂ©s.
Slim Amamou
(mai 2011)
  • Jeudi :
    • Le Rassemblement constitutionnel dĂ©mocratique, parti au pouvoir sous le rĂ©gime sans partage du prĂ©sident dĂ©chu Ben Ali, prononce la dissolution de fait de son instance suprĂŞme, le bureau politique, en raison de la dĂ©mission de plusieurs de ses membres. Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Mohamed Ghariani, se charge de la gestion des affaires courantes du parti.
    • Le Conseil des ministres du gouvernement de transition adopte le projet de loi d'amnistie gĂ©nĂ©rale, qu'il va prĂ©senter au Parlement, et qui concernera aussi les islamistes du parti interdit Ennahdha.
    • Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère français des Finances, a constituĂ© une « Ă©quipe dĂ©diĂ©e » Ă  la traque des avoirs dĂ©tenus en France par le clan Ben Ali ainsi que par ses proches et « prĂŞte-noms », « comme certains hauts fonctionnaires » des « deuxième et troisième cercles qui sont en cours d'identification », car les vĂ©ritables dĂ©tenteurs des avoirs tunisiens, « sont des gens suffisamment riches pour avoir des prĂŞte-noms ».
    • Le blogueur Slim Amamou, nouveau secrĂ©taire d’État Ă  la Jeunesse, twitte en direct le premier conseil du nouveau gouvernement aux 8 000 abonnĂ©s Ă  son compte[38].
    • Selon le Conseil mondial de l'or (CMO) reposant sur des chiffres du Fonds monĂ©taire international, il manquerait 1,5 tonne d'or dans les coffres de la Banque centrale de Tunisie. Alors que le stock d'or de la Tunisie est comptabilisĂ© Ă  6,8 tonnes, soit 220 000 onces, il n'en resterait seulement 5,3 tonnes dans les stocks de la banque centrale tunisienne, alors que cette dernière avait rĂ©cemment dĂ©menti la fuite de la famille de l'ancien prĂ©sident Ben Ali avec cette quantitĂ© d'or dans ses bagages. Selon les services secrets français, LeĂŻla Trabelsi, la femme du prĂ©sident, « se serait rendue Ă  la Banque centrale de Tunisie chercher des lingots d'or », et aurait essuyĂ© un refus du gouverneur, avant qu'il ne cède sous la pression de Zine el-Abidine Ben Ali. Toutefois, selon le journal African Manager, 1 397 tonnes d'or serait en dĂ©pĂ´t, au nom de l’État tunisien, depuis le , auprès de la Banque d’Angleterre[39].
    • Le gouvernement de transition dĂ©crète trois jours de deuil national, de vendredi Ă  dimanche, en mĂ©moire des victimes du soulèvement populaire qui a renversĂ© il y a tout juste une semaine, le rĂ©gime du prĂ©sident Ben Ali, après 23 ans d'un règne sans partage, alors qu'un moins 100 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es au cours du mois de rĂ©volte populaire. Le ministre des « Affaires religieuses appelle les imams prĂ©dicateurs de toutes les mosquĂ©es de la RĂ©publique Ă  effectuer […] la prière de l'Absent […] Ă  la mĂ©moire des martyrs de la rĂ©volution ».
  • Vendredi : DĂ©but d'un deuil national de trois jours — de samedi Ă  dimanche — en mĂ©moire des martyrs de la rĂ©volution populaire.
  • Samedi : DĂ©but d'une marche de jeunes habitants du centre-ouest vers Tunis pour rĂ©clamer le dĂ©part du gouvernement de transition des caciques de l'ancien rĂ©gime, notamment les ministres issus du Rassemblement constitutionnel dĂ©mocratique, ancien parti au pouvoir du temps de Ben Ali. Environ 300 personnes sont partis de Menzel Bouzaiane, Ă  280 km au sud de la capitale, et 500 autres marcheurs les ont rejoints en chemin. Ils espèrent arriver plus nombreux Ă  Tunis dans quatre Ă  cinq jours en passant par Regueb et Kairouan. Une partie du parcours devrait ĂŞtre motorisĂ©e. D'autres marches similaires vont partir de Kasserine, autre foyer de la rĂ©volte populaire et de la ville minière de Gafsa.
  • Dimanche :
    • Un millier de manifestants venus du centre-sud du pays et rĂ©clamant la dĂ©mission du gouvernement tunisien de transition sont arrivĂ©s ce matin dans le centre de Tunis. Partis hier, ils ont rejoint la capitale de nuit en alternant marche et trajets en vĂ©hicules, au sein d'un convoi hĂ©tĂ©roclite baptisĂ© « caravane de la libĂ©ration ».
    • Deux autres proches collaborateurs du prĂ©sident Ben Ali, sont assignĂ©s Ă  rĂ©sidence. Il s'agit d'Abdallah Kallel, prĂ©sident du SĂ©nat et ancien ministre de l'intĂ©rieur, et de Abdelaziz Ben Dhia, l'Ă©minence grise du rĂ©gime.
  • Lundi :
    • DĂ©but d'une grève illimitĂ©e dĂ©crĂ©tĂ©e par le syndicat tunisien des enseignants du primaire (UGTT), en ce jour de reprise thĂ©orique des cours interrompus par la « rĂ©volution du jasmin », pour exiger « la dissolution du gouvernement de transition » et pour marquer leur solidaritĂ© avec les victimes de la rĂ©volte populaire d'un mois, rĂ©primĂ©e dans le sang. Selon le syndicat national de l'enseignement primaire, la grève est « bien suivie » dans la plupart des rĂ©gions.
    • Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblĂ©s devant le siège du premier ministre, le palais de la Kasbah, pour exiger la dĂ©mission du gouvernement d'union nationale, en raison de la prĂ©sence controversĂ©e dans ses rangs de caciques de l'ancien rĂ©gime du prĂ©sident Ben Ali. Des heurts ont eu lieu avec les policiers anti-Ă©meutes qui tentaient d'exfiltrer des fonctionnaires du siège du gouvernement. Une voiture de police a Ă©tĂ© dĂ©truite[40].
    • Le chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e de terre, le gĂ©nĂ©ral Rachid Ammar, s'adressant aux manifestants devant le siège du gouvernement, a assurĂ© que l'armĂ©e « ne sortira pas du cadre de la Constitution » et se portait « garante de la rĂ©volution » en Tunisie.
    • Le parquet de Paris annonce avoir ouvert une enquĂŞte prĂ©liminaire sur les biens en France de l'ex-prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali et de son entourage Ă  la suite d'une plainte de trois organisations non gouvernementales, Sherpa, Transparency International et la Commission arabe des droits humains, qui ont rĂ©cemment dĂ©posĂ© une plainte pour corruption, dĂ©tournement de fonds publics, abus de biens sociaux, abus de confiance et blanchiment aggravĂ© commis en bande organisĂ©e. L'enquĂŞte est confiĂ©e Ă  l'office central pour la rĂ©pression de la grande dĂ©linquance financière (OCRGDF) et Ă  la cellule anti-blanchiment du ministère de l’Économie, TRACFIN. Par ailleurs, la France se tient « Ă  la disposition des autoritĂ©s constitutionnelles tunisiennes » pour examiner le sort des biens immobiliers en France du prĂ©sident dĂ©chu Ben Ali et de son entourage, dont la fortune en France est estimĂ©e Ă  environ 5 milliards de dollars[41].
  • Mardi :
    • Affrontements au centre de Tunis. Une manifestation de soutien au gouvernement de transition est attaquĂ©e par plusieurs centaines de jeunes opposants parmi lesquels des supporters ultra de football, sans que les policiers prĂ©sents Ă  proximitĂ© n'interviennent.
    • Le gouvernement de transition annonce plusieurs mesures Ă  caractère social et Ă©conomique, s'efforçant Ă  travers plusieurs mesures de rĂ©pondre aux revendications sociales Ă  l'origine de la « rĂ©volution du jasmin » :
      • « Une allocation mensuelle de 150 dinars (78 euros) sera allouĂ©e aux chĂ´meurs diplĂ´mĂ©s, ainsi qu'une couverture sociale et un tarif rĂ©duit dans les transports publics, Ă  condition qu'ils acceptent un emploi Ă  mi-temps dans les services publics ». Le taux de chĂ´mage est estimĂ© Ă  environ 14 % de la population active en Tunisie, mais il est Ă©valuĂ© Ă  30 % parmi les chĂ´meurs diplĂ´mĂ©s, dont le nombre est d'environ 100 000 sur 10 millions d'habitants. Le salaire minimum lĂ©gal en Tunisie est de 270 dinars (140 euros).
      • « Les budgets consacrĂ©s aux chantiers d'utilitĂ© publique dans les rĂ©gions seront doublĂ©s » et « une avance sera versĂ©e mercredi aux familles des martyrs et des blessĂ©s et aux personnes qui ont subi des dommages matĂ©riels pendant les troubles ». Une aide exceptionnelle de 260 millions d'euros est prĂ©vue pour les rĂ©gions rurales les plus pauvres du pays, foyers de la « rĂ©volution du jasmin[42] ».
LeĂŻla Trabelsi
(novembre 2010)
  • Mercredi :
    • Le ministre de la Justice, Lazhar Karoui Chebbi, annonce le lancement d'un mandat d'arrĂŞt international, relayĂ© par Interpol, contre le prĂ©sident dĂ©chu Zine el-Abidine Ben Ali, rĂ©fugiĂ© en Arabie saoudite, ainsi que contre son Ă©pouse LeĂŻla Ben Ali et six de ses proches, pour « acquisition illĂ©gale de biens mobiliers et immobiliers » et « transferts illicites de devises Ă  l'Ă©tranger ». D'autre part il appelle les 9 500 Ă©vadĂ©s toujours en cavale, sur les 11 029 dĂ©tenus qui se sont Ă©vadĂ©s depuis la chute du prĂ©sident Ben Ali lors d'Ă©vasions massives, Ă  retourner en prison. 1 532 dĂ©tenus se sont dĂ©jĂ  rendus spontanĂ©ment. Lors des soulèvements 71 dĂ©tenus sont morts dont 48 dans l'incendie de la prison de Monastir.
    • Le ministre du DĂ©veloppement rĂ©gional, Ahmed NĂ©jib Chebbi, annonce la dissolution de l'Agence tunisienne de communication extĂ©rieure, qui exerçait de fait une censure sur les mĂ©dias Ă©trangers sous le rĂ©gime dĂ©chu et son remplacement par un organisme indĂ©pendant chargĂ© des relations avec les mĂ©dias Ă©trangers sans pour autant intervenir sur leurs contenus.
    • L'ex-ambassadeur de France en Tunisie, Yves Aubin de La Messuzière, en poste en Tunisie entre 2002 et 2005, affirme que « les autoritĂ©s politiques françaises Ă©taient […] parfaitement informĂ©es des dĂ©rives du système Ben Ali, qui rejetait toute rĂ©fĂ©rence Ă  la question des droits de l'Homme » et que l'expertise des diplomates a Ă©tĂ© « nĂ©gligĂ©e », alors que le prĂ©sident français, Nicolas Sarkozy a dĂ©clarĂ© que la France avait « sous-estimĂ© (les) aspirations du peuple tunisien Ă  la libertĂ© », faisant ainsi un mea culpa après avoir Ă©tĂ© très critiquĂ© pour n'avoir lâchĂ© l'ex-prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali qu'après sa chute le : « L'expertise du Quai d'Orsay, marginalisĂ© depuis 2007, Ă©tait nĂ©gligĂ©e […] Au cours de la dĂ©cennie passĂ©e, les analyses de notre ambassade Ă  Tunis et celles du Quai d'Orsay soulignaient rĂ©gulièrement la dĂ©gradation des libertĂ©s publiques et la rĂ©pression qui touchait les associations et les organisations non gouvernementales […] les rapports diplomatiques mettaient aussi l'accent sur l'exaspĂ©ration et le mal-ĂŞtre de la jeunesse tunisienne […] la prĂ©varication et le dĂ©veloppement d'un système de prĂ©dation du secteur privĂ© de l’économie par le clan Trabelsi […] l'analyse diplomatique privilĂ©giait le risque de mouvements sociaux Ă  la menace islamiste […] les premières dĂ©clarations françaises, au lendemain de la chute de Ben Ali, n'ont pas Ă©tĂ© Ă  la hauteur […] un effort important est nĂ©cessaire pour rĂ©tablir la confiance[43] ».
  • Jeudi : Le premier ministre du gouvernement de transition, Mohamed Ghannouchi, et dernier chef du gouvernement du prĂ©sident dĂ©chu Ben Ali, est reconduit Ă  la tĂŞte du gouvernement de transition. Le remaniement est marquĂ© par le dĂ©part des ministres issus du Rassemblement constitutionnel dĂ©mocratique. Les postes-clĂ©s de l'IntĂ©rieur, de la DĂ©fense, des Finances et des Affaires Ă©trangères changent de main. Selon le premier ministre, le « gouvernement s'engage Ă  ce que les Ă©lections soient organisĂ©es sous le contrĂ´le d'une commission indĂ©pendante en prĂ©sence d'observateurs internationaux pour en garantir la transparence […] sa mission sera d'organiser des Ă©lections pour que le peuple choisisse en toute libertĂ© », appelant les Tunisiens « Ă  retourner au travail ».
    • Farhat Rajhi, ministre de l'IntĂ©rieur ;
    • Ahmed Abderraouf OunaĂŻs, diplomate de carrière, ministre des Affaires Ă©trangères ;
    • TaĂŻeb Baccouche, ministre de l’Éducation et porte-parole.
  • Vendredi : La police a donnĂ© l'assaut au campement installĂ© depuis cinq jours par des manifestants devant le palais de la Kasbah Ă  Tunis, siège des bureaux du premier ministre, faisant au moins une quinzaine de blessĂ©s[44].
Rached Ghannouchi
(avant 1982)
  • Dimanche : L'opposant islamiste Rached Ghannouchi est arrivĂ© Ă  l'aĂ©roport de Tunis après plus de 20 ans d'exil sous le rĂ©gime du prĂ©sident Ben Ali.
  • Lundi : Des troubles ont eu lien Ă  Kasserine (centre-ouest) oĂą la sous-prĂ©fecture a Ă©tĂ© pillĂ©e et saccagĂ©e par des centaines de jeunes, mais aussi un lycĂ©e, un local associatif et un cabinet de mĂ©decin. Selon l'ONG Human Rights Watch, au moins 21 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es Ă  Kasserine et dans la localitĂ© voisine de Thala depuis dĂ©but janvier.

FĂ©vrier 2011

  • Mardi :
    • Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, 219 personnes sont mortes (dont 72 dans des prisons) et 510 autres ont Ă©tĂ© blessĂ©es durant la rĂ©volution tunisienne qui a conduit Ă  la chute du prĂ©sident Ben Ali.
    • L'ancien ministre de l'IntĂ©rieur Rafik Belhaj Kacem, limogĂ© le dernier et assignĂ© Ă  rĂ©sidence, est arrĂŞtĂ© pour « rĂ©pondre de graves soupçons qui pèsent sur lui ».
    • Le gouvernement de transition a approuvĂ© l'adoption de plusieurs protocoles internationaux ayant trait aux droits de l'homme dont : la convention internationale sur la protection des personnes contre les disparitions forcĂ©es, le Statut de Rome portant sur la Cour pĂ©nale internationale, le protocole non obligatoire annexĂ© Ă  la convention internationale contre la torture, et les protocoles non obligatoires annexĂ©s au Pacte international relatif aux droits civils et politiques. D'autre part, le gouvernement de transition annonce qu'il allait « Ă©tudier » des « rĂ©serves » Ă©mises par la Tunisie du temps du prĂ©sident Ben Ali sur d'autres convention internationales concernant notamment la peine de mort, l'enfance, et la convention sur l'Ă©limination de toutes les formes de discriminations Ă  l'Ă©gard des femmes.
  • Mercredi :
    • Après avoir nettoyĂ© la police hĂ©ritĂ©e du prĂ©sident dĂ©chu, le gouvernement a poursuivi la purge de l'appareil de l’État en remplaçant l’ensemble des 24 gouverneurs provinciaux.
    • Deux membres du gouvernement de transition, Mehdi Houas, ministre du Commerce et du Tourisme, et Elyès Jouini, ministre chargĂ© des RĂ©formes Ă©conomiques et sociales, sont des Franco-tunisiens, membres et administrateurs du très sĂ©lect Club XXIe siècle regroupant l'Ă©lite française d'origine Ă©trangère; « une association non partisane qui rassemble 400 membres de toutes origines unis par une mĂŞme conviction : la diversitĂ© est une chance pour la France ».
    • L'hebdomadaire satirique français Le Canard enchaĂ®nĂ© rĂ©vèle que la ministre des Affaires Ă©trangères, Michèle Alliot-Marie et son conjoint, le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Ollier, ont utilisĂ© entre NoĂ«l et le Jour de l'An un jet privĂ© appartenant Ă  Aziz Miled pour aller de Tunis Ă  Tabarka, avec des membres de leur famille, oĂą ils ont sĂ©journĂ© dans un hĂ´tel lui appartenant aussi[45].
  • Jeudi : Une dĂ©lĂ©gation de 12 dĂ©putĂ©s du Parlement europĂ©en, conduite par l'Espagnol JosĂ© Ignacio Salafranca Sánchez-Neyra, est arrivĂ©e Ă  Tunis pour une visite de 4 jours, alors que l'assemblĂ©e tunisienne a votĂ© une rĂ©solution appelant Ă  renforcer la coopĂ©ration entre l'UE et la Tunisie pour accompagner la transition dĂ©mocratique dans ce pays. Ils doivent rencontrer des membres du gouvernement de transition, des partis politiques et des reprĂ©sentants de la puissante centrale syndicale UGTT afin d'Ă©valuer la situation. D'autre part la cheffe de la diplomatie europĂ©enne, Catherine Ashton, se rendra en Tunisie dans une quinzaine de jours pour parler de l'aide que l'UE compte apporter en particulier l'octroi d'un « statut avancĂ© ».
  • Vendredi :
    • Plusieurs centaines de Tunisiens ont manifestĂ© dans la soirĂ©e Ă  Sidi Bouzid après la mort dans un incendie de deux jeunes gens en garde Ă  vue au commissariat. C'est dans cette localitĂ© que Mohamed Bouazizi s'est immolĂ© par le feu le , geste considĂ©rĂ© comme l'Ă©vĂ©nement fondateur de la rĂ©volution. Selon le ministre de l'IntĂ©rieur, Farhat Rajhi, il s'agit d'un crime qui pourrait ĂŞtre l’œuvre de partisans de l'ancien rĂ©gime du prĂ©sident Ben Ali.
    • Le conseil de l'Union europĂ©enne dĂ©cide de geler les fonds et les ressources Ă©conomiques de 48 personnes physiques proches de l'ancien prĂ©sident Ben Ali, sous le motif suivant : « Personne faisant l'objet d'une enquĂŞte judiciaire des autoritĂ©s tunisiennes pour acquisition de biens immobiliers et mobiliers, ouverture de comptes bancaires et dĂ©tention d'avoir financiers sans plusieurs pays dans le cadre d'opĂ©rations de blanchiment d'argent ».
  • Samedi :
    • Gouvernorat du Kef : Des affrontements entre manifestants et policiers au Kef ont fait 4 morts et 15 blessĂ©s. La foule a demandĂ© le dĂ©part du commissaire de police de la ville qui a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© pour abus de pouvoir. Le commissariat a Ă©tĂ© incendiĂ© faisant 25 autres blessĂ©s par brĂ»lures et asphyxies lĂ©gères.
    • Gouvernorat de KĂ©bili : Des affrontements entre manifestants et policiers Ă  KĂ©bili ont fait 1 mort et 5 blessĂ©s. Les manifestants ont attaquĂ© 2 postes de la garde nationale et la rĂ©sidence du gouverneur.
  • Dimanche : Le ministère de l’IntĂ©rieur Farhat Rajhi annonce la suspension des activitĂ©s du Rassemblement constitutionnel dĂ©mocratique, le parti au pouvoir sous le prĂ©sident Ben Ali, dans l’attente de sa dissolution : « Dans le souci de prĂ©server l'intĂ©rĂŞt suprĂŞme de la nation et d'Ă©viter toute violation de la loi, le ministre de l'intĂ©rieur a dĂ©cidĂ© de suspendre toutes les activitĂ©s du RCD, d'interdire toutes rĂ©unions ou rassemblements organisĂ©s par ses membres, et de fermer tous les locaux appartenant Ă  ce parti ou gĂ©rĂ©s par lui ».
Fouad Mebazaa
(janvier 2011)
  • Lundi :
    • La Chambre des dĂ©putĂ©s adopte une loi habilitant le prĂ©sident par intĂ©rim, Fouad Mebazaa, Ă  prendre des dĂ©crets-lois conformĂ©ment Ă  l’article 28 de la Constitution de 1959 en attendant les Ă©lections prĂ©sidentielle et lĂ©gislatives qui doivent avoir lieu dans les six mois Ă  venir. Auparavant, des centaines de contestataires, dĂ©fenseurs des droits de l'Homme, universitaires, avocats et citoyens ordinaires, ont tentĂ© d'empĂŞcher les dĂ©putĂ©s tunisiens d'accĂ©der Ă  l'enceinte parlementaire. Les manifestants considĂ©rant que « la rĂ©volution du a mis fin Ă  la lĂ©gitimitĂ© de l'institution parlementaire et Ă  tous les autres organes constitutionnels », ils rĂ©clament l'Ă©lection d'une assemblĂ©e constituante qui devra ĂŞtre chargĂ©e de l'Ă©laboration d'une nouvelle Constitution et de l'adoption des lois nĂ©cessaires Ă  la transition.
    • Une enquĂŞte de la TĂ©lĂ©vision suisse romande en collaboration avec le quotidien Le Monde a pu reconstituer la manière dont le groupe alimentaire NestlĂ©, prĂ©sente en Tunisie depuis les annĂ©es 1960, s'est fait racketter par le clan Ben Ali[46].
  • Mardi :
    • Selon le Haut Commissariat aux Droits de l'Homme, 234 personnes sont mortes et 510 ont Ă©tĂ© blessĂ©es en Tunisie depuis le dĂ©but des violences. Parmi les morts, 8 policiers et 74 dĂ©tenus.
    • La population en colère s'en est pris dans plusieurs villes (Sousse, Monastir, Medenine, Gafsa…) aux gouverneurs en raison de leur appartenance au parti de l'ex-prĂ©sident Ben Ali.
    • Le ministère de la DĂ©fense a pris la dĂ©cision de rappeler des rĂ©servistes partis Ă  la retraite Ă  partir de 2006 ainsi que des conscrits 2008-2009 Ă  partir du . L'armĂ©e tunisienne compte environ 45 000 hommes ce qui insuffisant pour faire face aux contestations et aux tensions dans tout le pays. Plusieurs membres du gouvernement ont Ă©voquĂ© ces derniers jours un « complot » contre la rĂ©volution qui, selon eux, serait l’œuvre de partisans ou hommes de main du Rassemblement constitutionnel dĂ©mocratique de l'ex-prĂ©sident Ben Ali.
  • Samedi : Une barque de fortune transportant 12 immigrants clandestins qui tentaient de gagner l'Europe a fait naufrage au large de Zarzis faisant un mort et un disparu. Près de 4 000 immigrants clandestins, essentiellement des Tunisiens, ont dĂ©barquĂ© au cours des quatre derniers jours sur la petite Ă®le de Lampedusa.
  • Dimanche :
    • Le ministre des Affaires Ă©trangères Ahmed Ounaies annonce sa dĂ©mission. Il est remplacĂ© par Mouldi Kefi le 21 fĂ©vrier.
    • Un afflux de Tunisiens arrivent clandestinement sur l'Ă®le italienne de Lampedusa fuyant un pays sous pression sociale, Ă©conomique et politique. Près de 5 000 Tunisiens ont dĂ©jĂ  pris l'exode vers l'Europe; la mer calme et le beau temps favorisent ces dĂ©parts mĂŞme si la traversĂ©e n'est pas sans risque. Parmi eux des rĂ©fugiĂ©s Ă©conomiques et politiques qui fuient les violences, les enlèvements et l'instabilitĂ© gĂ©nĂ©rale. L’Italie a demandĂ© l'aide de l'Union europĂ©enne pour faire face Ă  cet afflux d'immigrants mettant en garde contre un risque de crise humanitaire[47]. Les autoritĂ©s tunisiennes ont envoyĂ© des renforts pour aider Ă  enrayer le flux de clandestins vers l'Europe.
  • Lundi :
    • La chef de la diplomatie europĂ©enne Catherine Ashton est arrivĂ©e Ă  Tunis pour apporter le soutien de l'Union europĂ©enne au processus de transition politique dans ce pays et Ă©voquer les moyens d'endiguer le flux de clandestins tunisiens vers l'Europe. Elle a rencontrĂ© les prĂ©sidents des commissions chargĂ©es de mener la rĂ©forme politique et d'enquĂŞter sur les abus et la corruption sous le rĂ©gime de Ben Ali. L'UE envisage d'augmenter l'aide programmĂ©e en faveur de la Tunisie pour les trois annĂ©es Ă  venir dans le domaine Ă©conomique. L'UE accorde entre 80 et 90 millions d'euros par an en aides non remboursables. La Banque europĂ©enne d'investissement a octroyĂ© en 2010 un prĂŞt de 500 millions d'euros pour les infrastructures[48].
    • 8 Tunisiens qui avaient tentĂ© de rallier clandestinement l'Italie le accusent les garde-cĂ´tes tunisiens d'avoir « dĂ©libĂ©rĂ©ment foncĂ© » sur leur embarcation, faisant 5 morts et 30 personnes portĂ©es disparues dans les eaux internationales. Le bateau, parti d'une zone proche de Zarzis transportait 120 passager[49].
  • Mardi :
    • Dans un communiquĂ©, le ministère de l’IntĂ©rieur annonce la levĂ©e du couvre-feu mais le maintien de l’état d’urgence en vigueur.
    • Le ministre italien des Affaires Ă©trangères, Franco Frattini, annonce, lors d'une visite Ă©clair Ă  Tunis, une aide d'urgence de cinq millions d'euros et une ligne de crĂ©dit de 100 millions. D'autre part, il propose Ă  la Tunisie une « coopĂ©ration opĂ©rationnelle » pour l'aider Ă  lutter contre le flux de clandestins vers l'Italie.
    • La communautĂ© juive de Tunisie a exprimĂ© son inquiĂ©tude au gouvernement de transition après des incidents antisĂ©mites devant la grande synagogue de Tunis faits par des islamistes radicaux. Selon le ministère de l'IntĂ©rieur : « Ces personnes n'ont d'autre objectif que de porter atteinte aux valeurs du rĂ©gime rĂ©publicain fondĂ© sur le respect des libertĂ©s et des croyances, la tolĂ©rance, la coexistence pacifique entre tous les courants et la garantie de l'exercice des droits civiques » et condamne ces agissements. La communautĂ© juive en Tunisie compte 1 600 personnes (contre 100 000 en 1956) qui vivent pour la majoritĂ© Ă  Djerba.
    • 36 prisonniers de droit commun se sont Ă©chappĂ©s de la prison civile de Gabès.
    • Selon Le Canard enchaĂ®nĂ©, les parents de la ministre française des Affaires Ă©trangères, Michèle Alliot-Marie, âgĂ©s de 94 et 92 ans, Ă©taient du voyage en jet avec la ministre pour investir dans une sociĂ©tĂ© civile immobilière (SCI) d'Aziz Miled, riche homme d'affaires tunisien associĂ© Ă  la famille Trabelsi. Ils auraient rachetĂ© la totalitĂ© des parts de la SCI Ikram[50].
  • Mercredi :
    • Le montant total des prĂŞts accordĂ©s par les banques Ă  182 entreprises des clans Ben Ali et Trabelsi et alliĂ©s, est Ă©valuĂ© Ă  2,5 milliards de dinars (1,3 milliard d'euros), dont 430 millions (224 M€) sans garantie de remboursement, selon la Banque centrale de Tunisie. Ces crĂ©dits avaient Ă©tĂ© allouĂ©s par des banques du secteur public et privĂ©[51].
    • Les nouvelles rĂ©vĂ©lations du Canard enchaĂ®nĂ© mettent Ă  mal la dĂ©fense adoptĂ©e par la ministre française Michèle Alliot-Marie[52].
  • Vendredi :
    • Un prĂŞtre polonais de 34 ans est retrouvĂ© Ă©gorgĂ© dans une Ă©cole privĂ©e de la rĂ©gion de La Manouba, tuĂ© par un des employĂ©s de l'Ă©cole[53].
    • Ă€ Tunis, des dizaines de manifestants islamistes ont tentĂ© de mettre le feu Ă  une rue connue pour des activitĂ©s de prostitution
  • Samedi : Des centaines de personnes ont manifestĂ© Ă  Tunis « pour une Tunisie laĂŻque » après des incidents impliquant des islamistes ces derniers jours.
  • Dimanche : Un « trĂ©sor » a Ă©tĂ© dĂ©couvert dans l'un des palais du prĂ©sident dĂ©chu et de son Ă©pouse LeĂŻla Trabelsi sur la colline de Sidi BousaĂŻd. Il est constituĂ© par de très importantes sommes en dinars tunisiens et en devises Ă©trangères, ainsi que des bijoux d'une « valeur inestimable » — des parures serties de diamants, d'Ă©meraudes et d'autres pierres prĂ©cieuses, colliers et ceintures en or massif. Il a Ă©tĂ© dĂ©couvert dans de grands coffres-forts dissimulĂ©s derrière une bibliothèque aux portes glissantes et sa valeur serait de plusieurs milliards[54] - [55].
  • Mardi :
    • La commission d'enquĂŞte sur les affaires de corruption et de malversation dĂ©couvre 27 millions de dollars en liquide dans un palais de Ben Ali Ă  Sidi Bou Said, dans la banlieue nord de Tunis.
    • Deux ministres français — Christine Lagarde et Laurent Wauquiez — sont arrivĂ©s en « visite d'amitiĂ© et de travail » pour affirmer le soutien de la France Ă  la nouvelle Tunisie et tenter de se racheter après une sĂ©rie de bourdes, d'erreurs et de malentendus de sa diplomatie. DĂ©sormais la France mise sur l'aide Ă©conomique et sur celle de l'Union europĂ©enne. 1 250 filiales d'entreprises françaises sont prĂ©sentes en Tunisie, employant plus de 110 000 personnes[56].
  • Vendredi :
    • Plusieurs dizaines de milliers de personnes, majoritairement des Ă©tudiants, ont manifestĂ© Ă  Tunis pour rĂ©clamer le dĂ©part du gouvernement de transition dirigĂ© par Mohammed Ghannouchi. 88 manifestants ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s.
    • Le Croissant-Rouge tunisien demande l'aide logistique en urgence de l’Égypte pour rapatrier ses ressortissants qui fuient par milliers en Tunisie les violences en Libye. Près de 20 000 personnes ont fui la Libye par la route depuis le pour se rendre en Tunisie via le principal poste frontalier de Ras Jedir.
  • Samedi :
    • Plus de 100 000 Tunisiens rĂ©clament le dĂ©part du gouvernement. Il s’agit de la plus grande manifestation depuis la chute du prĂ©sident Ben Ali. Nouveaux affrontements entre manifestants et policiers Ă  Tunis qui ont fait 21 policiers blessĂ©s, 3 commissariats incendiĂ©s ou saccagĂ©s, 5 manifestants tuĂ©s, 12 autres blessĂ©s et plus de 200 manifestants arrĂŞtĂ©s[57].
BĂ©ji CaĂŻd Essebsi
(mai 2011)
  • Dimanche :
    • Tunis : De nouvelles violences ont Ă©clatĂ© dans le centre oĂą des « jeunes » se sont livrĂ©s Ă  des saccages en règle dans le quartier de l’avenue Habib-Bourguiba. La police a effectuĂ© de nombreux tirs de sommation pour faire fuir des groupuscules qui revenaient Ă  la charge et accuse un « groupe d'agitateurs infiltrĂ©s dans les rangs de manifestants pacifistes et qui se sont servis de jeunes lycĂ©ens comme boucliers humains pour se livrer Ă  des actes de violences, d'incendies visant Ă  semer la terreur parmi les citoyens et visant les forces de sĂ©curitĂ© intĂ©rieures ».
    • Le premier ministre par intĂ©rim Mohamed Ghannouchi remet sa dĂ©mission et se voit remplacĂ© par BĂ©ji CaĂŻd Essebsi (84 ans) qui fut ancien ministre des Affaires Ă©trangères du premier prĂ©sident de la Tunisie indĂ©pendante Habib Bourguiba.
    • Libye : plus de 40 000 migrants de plus de 20 nationalitĂ©s diffĂ©rentes ont franchi le poste frontière de Ras Adjir depuis une semaine.
  • Lundi :
    • Deux ministres controversĂ©s donnent leur dĂ©mission : le ministre de la Planification et de la coopĂ©ration internationale Mohamed Nouri Jouini et le ministre de l'Industrie et de la technologie Afif Chelbi. Le gouvernement transitoire ne compte plus dĂ©sormais aucun ministre ayant fait partie du gouvernement du prĂ©sident dĂ©chu Zine el-Abidine Ben Ali.
    • La part de 51 % que le groupe de Marwan Mabrouk dĂ©tient au capital d'Orange Tunisie a Ă©tĂ© saisie par dĂ©cret du gouvernement. Les 49 % restant appartiennent Ă  France TĂ©lĂ©com qui n'est pas visĂ© par ce dĂ©cret. L'opĂ©rateur de tĂ©lĂ©coms a Ă©tĂ© introduit sur le marchĂ© tunisien en et compte quelque 800 000 clients[58].

Mars 2011

  • Mardi :
    • Le mouvement islamiste tunisien Ennahdha est lĂ©galisĂ©, 30 ans après sa fondation.
    • Plusieurs ministres dĂ©missionnent dans le sillage de Mohamed Ghannouchi, dont Ahmed NĂ©jib Chebbi, ministre du DĂ©veloppement rĂ©gional et local, Ahmed Brahim, ministre de l'Enseignement supĂ©rieur et de la recherche scientifique et Elyès Jouini, ministre des RĂ©formes Ă©conomiques et sociales[59].
    • Le nouveau premier ministre BĂ©ji CaĂŻd Essebsi a acceptĂ© l'idĂ©e de la mise en place d'une AssemblĂ©e constituante, prĂ´nĂ©e par un collectif de 14 partis politiques, de la puissante Union gĂ©nĂ©rale des travailleurs tunisiens et d'ONG : « Le gouvernement a dĂ©cidĂ© de se plier au Conseil de la protection de la rĂ©volution. Il n'y aura pas d'Ă©lection prĂ©sidentielle, mais celle d'une AssemblĂ©e constituante ». Ce Collectif, en cours de formation, milite pour une dĂ©mission collective du gouvernement, la dissolution des deux Chambres du Parlement et la crĂ©ation d'une AssemblĂ©e constituante qui devra promulguer une nouvelle Constitution et organiser des Ă©lections en vue de la formation d'un gouvernement[60] - [61].
  • Mercredi :
    • Tous les prisonniers politiques ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s.
    • Selon le ministre italien de l'IntĂ©rieur Roberto Maroni, plus de 6 000 immigrĂ©s sont arrivĂ©s dernièrement en Italie en provenance de la Tunisie Ă  la suite de la crise qui a frappĂ© ce pays.
  • Jeudi :
    • Le prĂ©sident par intĂ©rim Fouad Mebazaa annonce dans un discours Ă  la nation l’élection d’une assemblĂ©e nationale constituante pour le 24 juillet.
    • 184 blessĂ©es dans des violences entre manifestants et l'armĂ©e dans la ville industrielle de Ksar Hellal depuis mardi.
  • Vendredi :
    • Selon le ministère de l'IntĂ©rieur, 12 partis politiques, dont Ennahdha (islamiste), ont Ă©tĂ© lĂ©galisĂ©s en Tunisie depuis la chute du prĂ©sident Ben Ali, ce qui porte leur nombre actuel Ă  21.
    • Dans la soirĂ©e, 16 prisonniers se sont Ă©vadĂ©s de la prison de Borj Erroumi, Ă  Bizerte (nord), après avoir percĂ© un trou dans le mur d'enceinte sĂ©curisĂ© de ce pĂ©nitencier.
  • Samedi : quelque 104 000 personnes, principalement des travailleurs immigrĂ©s, ont fui Ă  ce jour les violences en Libye et se sont rĂ©fugiĂ©es en Tunisie, dont 10 000 Bangladais.
  • Dimanche : Selon le ministère de l'IntĂ©rieur, près de 2 000 personnes ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©es depuis le 1er fĂ©vrier, dont 200 pour agressions, 165 pour port d'armes et actes de pillage et de vol, 276 prisonniers Ă©vadĂ©s, 700 auteurs de vol, de pillage et de destruction, 260 dĂ©linquants ayant terrorisĂ© des citoyens et 70 autres pour avoir allumĂ© des incendies et endommagĂ© des biens. Ă€ ce jour le calme est revenu dans la capitale, après l'annonce par les autoritĂ©s intĂ©rimaires de l'Ă©lection en juillet d'une AssemblĂ©e constituante, principale revendication de l'opposition[62].
  • Lundi : le ministère de l'IntĂ©rieur annonce la suppression de la direction de la sĂ»retĂ© de l’État et de « toute forme d'organisation s'apparentant Ă  la police politique aussi bien au niveau de la structure, des missions ou des pratiques » affirmant « l'engagement du ministère Ă  appliquer la loi et Ă  respecter les libertĂ©s et des droits civiques […] en vue de contribuer Ă  la rĂ©alisation des attributs de la dĂ©mocratie, de la dignitĂ© et de la libertĂ© »[63].
  • Mercredi :
    • Le tribunal de 1re instance de Tunis a prononcĂ© la dissolution du Rassemblement constitutionnel dĂ©mocratique, parti au pouvoir sous la prĂ©sidence Ben Ali. FondĂ© le par l'ex-prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali, il a revendiquĂ© plus de deux millions d'adhĂ©rents pour 10 millions d'habitants et Ă©tait le symbole de l'État-policier durant les 23 ans de rĂ©gime de Ben Ali.
    • Une perquisition du bureau privĂ© du prĂ©sident dĂ©chu Ben Ali au palais de Carthage amène Ă  la dĂ©couverte de 1 980 grammes d'un produit stupĂ©fiant. DiffĂ©rentes armes Ă  feu et plusieurs mĂ©dailles en or ont aussi Ă©tĂ© saisis.
  • Jeudi :
    • Un mandat de dĂ©pĂ´t a Ă©tĂ© Ă©mis Ă  l'encontre de l'ancien ministre de l'IntĂ©rieur Rafik Belhaj Kacem pour « homicide volontaire » relativement aux Ă©vĂ©nements sanglants survenus dĂ©but janvier.
    • Le mouvement islamiste Hizb ut-Tahrir a dĂ©posĂ© une demande de lĂ©galisation en vue de former un parti politique, mais elle a Ă©tĂ© rejetĂ©e par les autoritĂ©s tunisiennes
  • Vendredi , MĂ©tlaoui : deux personnes, dont une jeune fille, ont Ă©tĂ© tuĂ©es et plus de 20 ont Ă©tĂ© blessĂ©es dans des affrontements entre des habitants Ă  la suite de la publication d'une fausse offre d'emploi Ă  la Compagnie des phosphates de Gafsa, proposant des quotas sur une base tribale. Le couvre-feu a Ă©tĂ© dĂ©crĂ©tĂ©. Des unitĂ©s de la Garde et de l'armĂ©e sont intervenues « pour disperser les agitateurs » et ont procĂ©dĂ© Ă  des arrestations et « saisi 16 fusils de chasse ». La Compagnie est passĂ©e en quelques mois de quelque 15 000 postes Ă  5 000 dans le cadre d'un plan de restructuration et de modernisation[64].
  • Lundi : le ministre du Commerce et du Tourisme Mehdi Houas a estimĂ© que l'annĂ©e touristique 2011 sera « catastrophique […] très mauvaise, dĂ©sastreuse » et se situera Ă  la moitiĂ© de son rĂ©sultat de l'an dernier. Le tourisme assure près de 7 % du PIB tunisien et emploie jusqu'Ă  400 000 personnes, directement et indirectement : « le vrai dĂ©fi aujourd'hui ce n'est pas d'augmenter les salaires, c'est de sauver les emplois et les salaires » d'autant plus que le pays souffre actuellement du contre-coup de l'insurrection en Libye qui tourne Ă  la guerre civile. Quant au climat des affaires et Ă  leur transparence, il estime que « par rapport au rĂ©gime mafieux on a indubitablement progressĂ© […] Tous ceux qui Ă©taient passĂ©s sous les fourches caudines par le passĂ© ont aujourd'hui un autre actionnaire, c'est l’État, un partenaire qui respecte le droit, ça a plus de gueule »[65].
  • Jeudi : la secrĂ©taire d’État amĂ©ricaine Hillary Clinton est en visite en Tunisie pour rencontrer le prĂ©sident par intĂ©rim Fouad Mebazaa, puis le ministre Mouldi Kefi, et le premier ministre par intĂ©rim BĂ©ji CaĂŻd Essebsi : « Cette rĂ©volution a suscitĂ© tellement d'espoirs, nous devons maintenant les transformer en rĂ©sultats, et cela passera par une rĂ©forme Ă©conomique et une rĂ©forme politique »[66].
  • Mardi : visite Ă  Tunis du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU Ban Ki-moon pour rencontrer le prĂ©sident par intĂ©rim Fouad Mebazaa, ainsi que la Haute commission chargĂ©e de prĂ©parer un nouveau code Ă©lectoral en vue de l'Ă©lection d'une assemblĂ©e constituante le [67].
  • Lundi :
    • Le ministre de l'IntĂ©rieur Farhat Rajhi (nommĂ© le ) est dĂ©mis de ses fonctions par le prĂ©sident par intĂ©rim Fouad Mebazaa et remplacĂ© par Habib Essid[68].
    • Le ministre italien de l'IntĂ©rieur Roberto Maroni menace de « rapatriements forcĂ©s » les immigrĂ©s clandestins illĂ©gaux arrivĂ©s ces derniers temps sur l'Ă®le de Lampedusa « s'il n'y a pas un signal concret » des autoritĂ©s tunisiennes « d'agir immĂ©diatement pour arrĂŞter les flux migratoires », malgrĂ© le plan de financement de 80 millions d'euros accordĂ© Ă  la Tunisie pour lutter contre cette immigration illĂ©gale[69].
    • Le naufrage d'un petit bateau de clandestins au large de l'Ă®le de Kerkennah (Sfax) fait 27 morts. Des passeurs ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s[70].

Avril 2011

  • Dimanche : graves incidents lors d'un match de football entre un club Ă©gyptien et un club tunisien. Le premier ministre Ă©gyptien prĂ©sente ses excuses[71].
  • Mardi : L'actrice amĂ©ricaine Angelina Jolie, ambassadrice de bonne volontĂ© du HCR, a fait une visite surprise Ă  la frontière tuniso-libyenne au camp de rĂ©fugiĂ©s de Choucha pour rencontrer des rĂ©fugiĂ©s ayant fui la Libye[72].
  • Mercredi : le Premier ministre BĂ©ji CaĂŻd Essebsi prĂ©sente son rapport la situation qui prĂ©vaut en Tunisie près de deux mois après la chute de l'ancien rĂ©gime Ă  l'« Instance supĂ©rieure pour la rĂ©alisation des objectifs de la rĂ©volution, la rĂ©forme politique et la transition dĂ©mocratique ». Il annonce un accord avec l'Italie prĂ©voyant la rĂ©gularisation de 22 000 Tunisiens en situation irrĂ©gulière « leur permettant de circuler librement dans les pays de l'espace Schengen ». D'autre part l'Italie devrait fournir Ă  la Tunisie des Ă©quipements et du matĂ©riel logistique pour lui permettre de renforcer le contrĂ´le de ses cĂ´tes[73].
  • Jeudi :
    • Les garde-cĂ´tes ont arrĂŞtĂ©, au large de Zarzis, 190 clandestins tunisiens qui tentaient de rallier illĂ©galement l'Italie[74].
    • Le ministère de l'IntĂ©rieur annonce que « l'occupation de la voie publique pour l'accomplissement de la prière, en dehors des lieux de culte » sont dorĂ©navant interdites en Tunisie[75].
  • Vendredi : les ministres de l'IntĂ©rieur français et italien annoncent la dĂ©cision d'envoyer des « patrouilles communes » au large des cĂ´tes tunisiennes pour prĂ©venir l'immigration illĂ©gale. Depuis la chute du prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali, quelque 25 800 migrants on dĂ©barquĂ© en Italie[76].
  • Mardi : la Haute commission Ă©lectorale a optĂ© pour un scrutin de listes Ă  la proportionnelle au plus fort reste et devront respecter la paritĂ© hommes-femmes. Elle a aussi dĂ©cidĂ© de l'exclusion de candidature de toute personne qui a assumĂ© une responsabilitĂ© dans l'ancien rĂ©gime[77].
  • Jeudi : la Haute Instance pour la rĂ©alisation des objectifs de la rĂ©volution, de la rĂ©forme politique et de la transition dĂ©mocratique, adopte le principe de la paritĂ© hommes-femmes pour les Ă©lections de l'AssemblĂ©e constituante le [78].
  • Lundi : le chef de l'armĂ©e de terre, le gĂ©nĂ©ral de corps d’armĂ©e Rachid Ammar (60 ans), est nommĂ© chef d’état-major inter-armĂ©es. L'armĂ©e tunisienne comprend 35 000 hommes. Le gĂ©nĂ©ral Ammar avait refusĂ© en janvier de faire tirer sur les manifestants ce qui avait accĂ©lĂ©rĂ© la chute du rĂ©gime du prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali[79].
  • Mardi : De violents affrontements ont fait 2 morts et 43 blessĂ©s Ă  Sened (rĂ©gion de Gafsa, sud) essentiellement des lycĂ©ens[80].
  • Mercredi : le ministre français des Affaires Ă©trangères en visite Ă  Tunis annonce une aide de 350 millions d'euros pour 2011-2012 par le biais de l'Agence française de dĂ©veloppement pour des projets dans les domaines de la formation et du chĂ´mage. Le premier ministre par intĂ©rim BĂ©ji CaĂŻd Essebsi est invitĂ© par le prĂ©sident Nicolas Sarkozy Ă  sommet du G8 les 26 et Ă  Deauville. La communautĂ© tunisienne en France compte 500 000 personnes, dont 13 000 Ă©tudiants et le taux de refus de visas est de 10 %[81].
  • Vendredi :
    • Évasion massive Ă  la prison de Kasserine (centre-ouest) suit au dĂ©clenchement d'un incendie. 300 autres dĂ©tenus s'Ă©vadent de la prison de Gafsa. 35 dĂ©tenus ont Ă©tĂ© rattrapĂ©s[82].
    • La ville de Dehiba devient un théâtre d'affrontements entre rebelles et forces pro-kadhafistes. L'armĂ©e tunisienne tente de s'interposer et de dĂ©sarmer les combattants libyens qui s'affrontent au centre mĂŞme de Dehiba faisant de nombreux morts. Des obus ont Ă©tĂ© tirĂ©s[83].

Mai 2011

  • Dimanche : des combats ont eu lieu en Libye près de Wazin-Dehiba et dans la montagne du Djebel Nafoussa entre les forces pro-Kadhafi et les rebelles[84]. La Tunisie dĂ©nonce une « dangereuse escalade militaire » et met en garde contre une « violation de l'intĂ©gritĂ© territoriale tunisienne »[85]. Une trentaine d'obus libyens sont tombĂ©s sur le sol tunisien, dont deux près de la ville de Dehiba Ă  quatre kilomètres de la frontière, sans faire de victimes.
  • Mardi : l'armĂ©e et la garde nationale tunisienne ont renforcĂ© leur prĂ©sence près du poste-frontière de Dehiba avec la Libye, Ă  la suite des combats qui ont eu lieu depuis dimanche. Quelque 4 500 rĂ©fugiĂ©s ont rĂ©ussi Ă  passer la frontière lors des deux derniers jours[86].
  • Mercredi :
    • Le ministère de la Justice annonce l'ouverture d'une 19e action en justice Ă  l'encontre de l'ex-prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali dans l'affaire des violences de Ouerdanine (nuit du 15 au ) oĂą quatre jeunes hommes ont Ă©tĂ© tuĂ©s par balles et plusieurs autres blessĂ©s[87].
    • Quelque 41 600 personnes ont fui les combats par les postes frontières de Wazin-Behiba et de Ras Jedir, ces quatre dernières semaines[88].
  • Jeudi :
    • Dans la nuit, 58 dĂ©tenus se sont Ă©vadĂ©s de la prison de Sfax, s'ajoutant aux 9 500 autres qui se sont Ă©vadĂ©s depuis le dans de nombreuses prisons de Tunisie[89].
    • L'ancien prĂ©sident Ben Ali et son Ă©pouse LeĂŻla Trabelsi sont accusĂ©s de « complot contre la sĂ»retĂ© intĂ©rieure de l’État » et d'« incitation Ă  provoquer le dĂ©sordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien » dans le dossier judiciaire de la mort d'au moins quatre manifestants Ă  Ouerdanine. Des charges ont Ă©galement Ă©tĂ© retenues contre quatorze membres des forces de sĂ©curitĂ© pour leur rĂ´le dans ces incidents. Au total, l'ex-prĂ©sident Ben Ali est poursuivi dans 18 dossiers d'instructions pour homicide volontaire et usage et trafic de stupĂ©fiants[90].
    • Quatorze obus tirĂ©s par l'artillerie des forces pro-Kadhafi sont tombĂ©s sur le sol tunisien près de la ville de Dehiba, un des principaux points de passage des rĂ©fugiĂ©s en provenance de Libye, sans faire de victimes. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s près de 50 000 rĂ©fugiĂ©s ont franchi la frontière vers la Tunisie via le poste de Dehiba depuis plus de quatre semaines[91] - [92].
  • Vendredi : Ă€ Tunis, une manifestation regroupant quelque 200 personnes, qui rĂ©clamaient la « dĂ©mission » du gouvernement transitoire et « une nouvelle rĂ©volution », a Ă©tĂ© « violemment » dispersĂ©e par la police[93]. Quatorze journalistes travaillant pour des mĂ©dias internationaux et tunisiens ont Ă©tĂ© frappĂ©s par les forces de l'ordre[94].
  • Samedi :
    • Le couvre-feu est dĂ©crĂ©tĂ© Ă  Tunis et sa banlieue pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e après plusieurs jours de violences et de pillages. D'autres violences ont aussi eu lieu Ă  Gabès et Sidi Bouzid[95]. Des islamistes se sont mobilisĂ©s pour tenter de rĂ©tablir l'ordre en l'absence d'intervention des forces de l'ordre[96].
    • Six obus libyens sont tombĂ©s sur le sol tunisien dans le secteur de Dehiba sans faire ni victime ni dĂ©gât, portant Ă  24 le nombre de projectiles tombĂ©s cĂ´tĂ© tunisien. Le gouvernement annonce qu'il prendra les dispositions « nĂ©cessaires » pour « prĂ©server l'intĂ©gritĂ© de son territoire ».
  • Lundi :
    • De nombreux incidents violents ont eu lieu lors du week-end Ă  Tunis et dans sa banlieue (Ettadhamen, Sidi Hassine, Kram, La Goulette et Radès) ainsi qu'Ă  Kasserine, Sousse et Ă  Sidi Bouzid. 70 personnes ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©es pour pillages et incendies. Neuf policiers ont Ă©tĂ© blessĂ©s et cinq postes de police et de la garde nationale ont Ă©tĂ© incendiĂ©s[97].
    • L'armĂ©e et la douane tunisienne ont renforcĂ© leur contrĂ´le des personnes et des marchandises en provenance de Libye Ă  la recherche d'armes, d'explosifs et de haschisch[98].
  • Mardi : 58 cadavres, pour la plupart de sexe masculin, et en « Ă©tat de dĂ©composition avancĂ©e ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s » au cours du mois d'avril sur les cĂ´tes maritimes tunisiennes (plages de Skhira, Chaffar, Kerkennah, Gabès, Djerba et Mahdia). Le ministère de l'IntĂ©rieur estime qu'il s'agit de « victimes du flĂ©au de l'Ă©migration clandestine »[99].
  • Mercredi :
    • Douze comptes appartenant Ă  quatre proches du l'ex-prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali ont Ă©tĂ© saisis en France pour un montant de douze millions d'euros [100].
    • Deux Libyens en provenance d'AlgĂ©rie ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s dans un grand hĂ´tel de Tataouine en possession d'une bombe artisanale[101].
  • Jeudi : Le premier ministre français François Fillon estime que depuis la rĂ©volution en Tunisie, « les choses ont changĂ©, il y a une dĂ©mocratie en train de s'installer, il n'y a plus aucune raison d'accorder l'asile politique Ă  des Tunisiens […] la Tunisie a besoin de ses enfants pour se construire et ce que nous voulons aujourd'hui, c'est que les Tunisiens entrĂ©s illĂ©galement sur le territoire europĂ©en retournent en Tunisie »[102].
  • Samedi : La garde maritime a portĂ© secours au large de Zarzis Ă  un bateau transportant 222 migrants africains provenant de la Libye[103].
  • Lundi : Visite Ă  Tunis du ministre français de l'IntĂ©rieur Claude GuĂ©ant oĂą il a rencontrĂ© le premier ministre BĂ©ji CaĂŻd Essebsi avant sa venue au G8 de Deauville. Le ministre français doit signer un accord sur la sĂ©curitĂ© et rencontrer plusieurs autres ministres tunisiens[104].
  • Mardi : De nouveaux obus tirĂ©s du cĂ´tĂ© libyens sont tombĂ©s près du poste-frontalier de Dehiba[105].
  • Mercredi :
    • Un colonel et un soldat de l'armĂ©e tunisienne ainsi que deux Libyens ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans un Ă©change de tirs Ă  Rouhia[106].
    • Le prĂ©sident de la compagnie nationale pĂ©trolière libyenne et ex-premier ministre, Choukri Ghanem (68 ans) a abandonnĂ© le rĂ©gime Kadhafi et s'est rĂ©fugiĂ© en Tunisie[107]. Un groupe de Libyens, comprenant l'Ă©pouse Safia et la fille AĂŻsha de Mouammar Kadhafi, est arrivĂ© en Tunisie[108], ce que dĂ©ment le gouvernement tunisien[109].
  • Jeudi : Selon le quotidien Le Temps, les deux libyens tuĂ©s la veille dans les combats Ă  Rouhia Ă©taient des terroristes d'AQMI. Ils « projetaient d'attaquer des sites touristiques Ă  Bizerte, Tabarka et Hammamet », Ă©taient munis de faux passeports, d'une carte indiquant leurs projets d'attentats et portaient des ceintures d'explosifs[110].

Juillet 2011

  • Mercredi : prorogation, par le prĂ©sident Mebazaa, de l'Ă©tat d'urgence au-delĂ  de la date limite du .
  • Jeudi  : troisième condamnation par contumace de l'ancien prĂ©sident Ben Ali Ă  16 ans de prison et 97 millions de dinars d'amende pour corruption et fraude immobilière dans l'affaire dite « des Berges du Lac Â».
  • Vendredi : adoption d'un nouveau code de la presse par la Haute instance.

Octobre 2011

Dimanche : les Tunisiens votent l'Assemblée constituante la première fois après la Révolution tunisienne .

Novembre 2011

DĂ©cembre 2011

Notes et références

  1. Le Figaro.fr, Affrontements Ă  Thala
  2. Le Monde.fr, Mort du vendeur ambulant qui s'était immolé par le feu à Sidi Bouzid
  3. Le Monde.fr, La Tunisie tente de reprendre le contrĂ´le du Web
  4. Le Figaro.fr, Cinq manifestants blessés
  5. Le Monde.fr, Le chômage des diplômés, moteur de la révolte tunisienne
  6. Le Figaro.fr, Saïda: 6 blessés
  7. Le Figaro.fr, Un homme s'immole par le feu Ă  Sidi Bouzid
  8. Le Figaro.fr, Soutien de l'UGTT Ă  la population
  9. Le Monde.fr, Le chômage des diplômés, moteur de la révolte tunisienne
  10. Le Monde.fr, Les heurts en Tunisie font au moins vingt-trois morts
  11. Le Figaro.fr, Ben Ali promet 300 000 emplois
  12. Le Monde.fr, Les Tunisiens osent enfin parler
  13. Le Figaro.fr, FIDH : au moins 35 morts
  14. Le Figaro.fr, UGTT : au moins 50 morts
  15. Le Figaro.fr, Tunis: Manifestation réprimée
  16. Le Figaro.fr, Le ministre de l'Intérieur limogé
  17. Le Monde.fr, Les gages, symboles d'un "régime aux abois"
  18. Le Figaro.fr, Douz : 2 morts
  19. Le Figaro.fr, Un dirigeant d'opposition arrêté
  20. Le Monde.fr, Les pillages se multiplient Ă  travers le pays
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  22. Le Monde.fr, Portfolio : les Tunisiens dans les rues après le discours de Ben Ali
  23. Le Monde.fr, Ben Ali se réfugie en Arabie saoudite
  24. Le Figaro.fr, Ben Ali: Ascension et chute d'un autocrate austère
  25. Le Monde.fr, Larbi Chouikha : "Les révolutions de velours peuvent se faire dans un pays arabe"
  26. Le Monde.fr, WikiLeaks : Corruption en Tunisie, "ce qui est Ă  vous est Ă  moi"
  27. Le Figaro.fr, Pillages : appels au secours de Tunisiens
  28. Le Figaro.fr, Monastir : 42 morts dans un feu en prison
  29. Le Figaro.fr, Violences : un diplomate accuse Ben Ali
  30. Le Monde.fr, L’Élysée soupçonne la famille Ben Ali d'avoir fui la Tunisie avec 1,5 tonne d'or
  31. Le Monde.fr, Le gouvernement provisoire officiellement constitué
  32. Le Figaro.fr, Le PCOT fustige le gouvernement
  33. Le Monde.fr, Le RCD radie Ben Ali de ses rangs
  34. Le Figaro.fr, Moody's dégrade d'un cran la Tunisie
  35. Le Figaro.fr, Les pistes pour remettre sur pied la Tunisie
  36. Le Monde.fr, Le clan Ben Ali, une mafia à la tête de l’État
  37. Le Figaro.fr, Le Conseil des ministres twitté
  38. Le Figaro.fr, 1,5 tonne d'or manquante
  39. Le Monde.fr, Portfolio : Le palais de la Casbah, c'est la Bastille de la Tunisie
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  41. Le Figaro.fr, Gouvernement: des allocations sociales et Ă©conomiques
  42. Le Figaro.fr, DĂ©rives du clan Ben Ali connues par Paris
  43. Le Figaro.fr, 15 blessés dans l'assaut de la police à la Kasbah de Tunis
  44. Le Figaro.fr, Alliot-Marie : Patrick Ollier monte au créneau
  45. Le Monde.fr, Comment Nestlé s'est fait racketter par le clan Ben Ali
  46. Le Monde.fr, L'Italie est confrontée à un afflux d'immigrés tunisiens
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  48. Le Figaro.fr, Accusations de migrants tunisiens
  49. Le Figaro.fr, Les parents d'Alliot-Marie ont fait affaire avec Aziz Miled en Tunisie
  50. Le Figaro.fr, Banques : 2,5 milliards d'euros de prĂŞts aux clans Ben Ali et Trabelsi
  51. Le Monde.fr, Voyage en Tunisie de Michèle Alliot-Marie : nouvelles révélations
  52. Le Figaro.fr, Un prêtre polonais « égorgé »
  53. Le Figaro.fr, Un "trésor" dans un des palais des Ben Ali
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  55. Le Monde.fr, La France envoie deux ministres Ă  Tunis pour se racheter
  56. Le Figaro.fr, 21 policiers blessés
  57. Le Figaro.fr, Orange Télécom partiellement nationalisé
  58. Le Figaro.fr, Nouvelles démissions de ministres
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  60. Le Figaro.fr, Les jeunes de la Kasbah reprennent la révolution tunisienne en main
  61. Le Figaro.fr, 2.000 arrestations en un mois
  62. Le Figaro.fr, La police politique supprimée
  63. Le Figaro.fr, Métlaoui : 2 morts et 20 blessés
  64. Le Figaro.fr, Tourisme : 2011 catastrophique
  65. Le Figaro.fr, Le ministre de l'intérieur
  66. Le Figaro.fr, Ban Ki-moon est Ă  Tunis
  67. Le Figaro.fr, Le ministre de l'Intérieur limogé
  68. Le Figaro.fr, Italie : Rapatriements forcés vers la Tunisie
  69. Le Figaro.fr, Naufrage : 27 morts
  70. Le Figaro.fr, Graves incidents lors d'un match de football
  71. Le Figaro.fr, Choucha : Angelina Jolie en visite
  72. Le Figaro.fr, Accord avec l'Italie sur la régularisation de Tunisiens
  73. Le Figaro.fr, Arrestation de 190 clandestins
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  75. Le Monde.fr, Des patrouilles franco-italienne au large de la Tunisie
  76. Le Figaro.fr, Scrutin: parité et proportionnelle
  77. Le Figaro.fr, La parité en Tunisie : une avancée « historique » qui fait débat
  78. Le Figaro.fr, Le général Ammar nouveau chef d'état-major inter-armées
  79. Le Figaro.fr, 2 lycéens tués, 43 blessés à Sened
  80. Le Figaro.fr, Aide de 350 M€ de la France
  81. Le Figaro.fr, Évasions massives aux prisons de Kasserine et Gafsa
  82. Le Monde.fr, Dehiba, nouveau théâtre des affrontements entre rebelles et kadhafistes
  83. Le Monde.fr, Combats à la frontière entre la Tunisie et la Libye
  84. Le Figaro.fr, Explosion d'obus en Tunisie
  85. Le Figaro.fr, renforts armés à Dehiba
  86. Le Figaro.fr, Nouvelles accusations contre les Ben Ali
  87. Le Figaro.fr, 40 000 Libyens fuient en Tunisie
  88. Le Figaro.fr, Prison de Sfax : évasion de détenus
  89. Le Monde.fr, Poursuites contre le clan Ben Ali
  90. Le Figaro.fr, Nouveaux obus libyens tirés sur Dehiba
  91. Le Figaro.fr, Tirs de mortier libyens sur la Tunisie
  92. Le Figaro.fr, Manifestation réprimée à Tunis
  93. Le Figaro.fr, la police frappe quatorze journalistes
  94. Le Figaro.fr, Couvre-feu décrété à Tunis
  95. Le Figaro.fr, Le gouvernement instaure un couvre-feu Ă  Tunis
  96. Le Figaro.fr, Troubles Ă  Tunis : 70 interpellations
  97. Le Figaro.fr, Contrôles renforcés à la frontière libyenne
  98. Le Figaro.fr, 58 cadavres trouvés sur les plages
  99. Le Figaro.fr, Douze comptes appartenant à des proches de Ben Ali ont été saisis en France
  100. Le Figaro.fr, Tataouine: 2 Libyens arrêtés avec une bombe
  101. Le Figaro.fr, France: La Tunisie a besoin de ses enfants pour se construire
  102. Le Figaro.fr, Un bateau de migrants secourus
  103. Le Figaro.fr, Visite de Claude Guéant
  104. Le Figaro.fr, Dehiba: Tirs d'obus libyens
  105. Le Figaro.fr, Échanges de tirs : quatre morts à Rouhia
  106. Le Monde.fr, Le président de la compagnie nationale pétrolière démissionne
  107. Le Figaro.fr, La femme et la fille de Kadhafi en Tunisie
  108. Le Figaro.fr, Tunis dément l'arrivée de la famille Kadhafi
  109. Le Figaro.fr, AQMI vise des sites touristiques tunisiens

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