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Maya Jribi

Maya Jribi (arabe : مية الجريبي), née le à Bou Arada et morte le [1] à Radès, est une femme politique tunisienne.

Maya Jribi
Illustration.
Maya Jribi en 2012.
Fonctions
Secrétaire générale d'Al Joumhouri
–
Prédécesseur Création du parti
Successeur Issam Chebbi
Constituante de la circonscription de Ben Arous
–
Élection 23 octobre 2011
Groupe politique Groupe démocratique
Secrétaire générale du Parti démocrate progressiste
–
Prédécesseur Ahmed Néjib Chebbi
Successeur Parti dissous
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Bou Arada (Tunisie)
Date de décès
Lieu de décès Radès (Tunisie)
Nationalité tunisienne
Parti politique Parti démocrate progressiste puis Al Joumhouri
Entourage Thouraya Jeribi Khémiri, cousine
Ghazi Jeribi, cousin
Diplômé de Université de Sfax
Profession Biologiste

Biographie

Jeunesse

Son père est originaire de Tataouine et sa mère est Algérienne[2]. Maya Jribi suit ses études à Radès — où elle a habité — puis, de 1979 à 1983, à la faculté des sciences de l'université de Sfax où elle milite au sein de l'Union générale des étudiants de Tunisie ; elle adhère à la section sfaxienne de la Ligue tunisienne des droits de l'homme au début des années 1980[3] - [2]. Elle collabore également à l'hebdomadaire indépendant Erraï (L'Opinion), puis à Al Mawkif[2] - [4].

Au début des années 1980, elle devient membre du groupe d'études sur la condition féminine du Club culturel Tahar-Haddad et participe à l'Association tunisienne de lutte contre le cancer[2]. Elle fonde également avec d'autres l'Association de recherches sur les femmes et le développement[2]. Elle dira plus tard : « J'ai participé à des activités sociales souvent informelles et à la mise en place de projets à caractère social comme celui d'aide aux femmes démunies de Mellassine »[2] - [5].

Carrière politique

De retour à Tunis en 1983, Maya Jribi participe à la création du Rassemblement socialiste progressiste (RSP) fondé cette même année par l'avocat Ahmed Néjib Chebbi ; le RSP est devenu en 2001 le Parti démocrate progressiste (PDP), l'un des principaux partis de l'opposition tunisienne[6]. En 1986, elle devient l'une des rares femmes membre du bureau politique du parti[3] - [7].

De 1986 à 1991, elle est responsable à l'Unicef des collectes de fonds et de la communication[2]. En 1996, elle devient chargée d'études à l'Institut Laamouri, un bureau d'études et de marketing, où elle devient directrice générale et spécialiste en études qualitatives en 2001[2].

Secrétaire générale du PDP

Maya Jribi est Ă©lue le Ă  la tĂŞte du PDP, succĂ©dant ainsi Ă  Chebbi qu'elle prĂ©sente comme son « compagnon de route Â»[2]. Elle devient ainsi la première femme Ă  diriger un parti politique tunisien et la deuxième au Maghreb Ă  la tĂŞte d'un parti composĂ© majoritairement d'hommes, après l'AlgĂ©rienne Louisa Hanoune[2].

Jribi et Chebbi suivent du 1er octobre au une grève de la faim pour protester contre la décision judiciaire prise le 1er octobre d'expulser leur parti des locaux qu'il occupe au centre de Tunis[8].

Un compromis est finalement trouvé avec le propriétaire qui abandonne les poursuites en contrepartie d'un nouveau contrat de bail, lui qui avait jugé abusive l'utilisation des locaux qu'il loue au journal Al Mawkif, mais qui servent en fait de siège au PDP[9]. Lors de cette grève de la faim, elle se trouve très affaiblie et souffre de « graves désordres biologiques »[9].

Parlementaire

Le , Maya Jribi est élue membre de l'assemblée constituante dans la circonscription de Ben Arous[10]. Elle présente sa candidature à la présidence de l'assemblée constituante le 22 novembre ; elle est cependant vaincue par le secrétaire général d'Ettakatol, Mustapha Ben Jaafar, qui est élu par 145 voix contre 68 en sa faveur[11].

Secrétaire générale d'Al Joumhouri

Ă€ la suite de l'annonce de la fusion du Parti dĂ©mocrate progressiste, avec notamment Afek Tounes et le Parti rĂ©publicain, Maya Jribi est Ă©lue, le , comme secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de la nouvelle formation dĂ©nommĂ©e « Al Joumhouri »[12] lors du cinquième et dernier congrès du PDP[13] - [14].

À l'occasion de l'ouverture du congrès d’Al Jomhouri, qui s'ouvre le , elle annonce son retrait du secrétariat général du parti[15] - [16].

DĂ©corations

Hommages

En mars 2018, le Centre de recherches, d'études, de documentation et d'information sur la femme lui rend hommage pour son parcours politique militant[20]. Le 19 mai, le président de la République tunisienne déplore, dans un communiqué officiel, la perte d'une « militante sincère » et salue ses qualités humaines et son parcours politique[21]. Le 21 mai, le ministère des Affaires de la femme annonce que la salle principale des réunions au siège du ministère portera désormais son nom[22]. Le 1er juin, le Centre des arts vivants de Radès organise une soirée commémorative en hommage à son parcours de femme militante[23]. Le , à l'occasion de la Journée internationale des femmes, la municipalité de l'Ariana donne son nom à une rue située à la cité Ennasr[24].

Références

  1. « Maya Jeribi est décédée, en martyre : la mort d'une combattante pour la démocratie », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  2. Éric Gobe et Vincent Geisser, « La question de l'« authenticité tunisienne » : valeur refuge d'un régime à bout de souffle », dans L'Année du Maghreb. Édition 2007, Paris, Centre national de la recherche scientifique, (lire en ligne [PDF]), p. 30-31.
  3. « Questions de l'heure : l'opposition et les enjeux nouveaux - Maya Jribi, secrétaire général du Parti démocratique progressiste (PDP) », sur tn-news.com, (consulté le ).
  4. « Biographie : Maya Jribi, la combattante », sur lepetitjournal.com, (consulté le ).
  5. « Une femme de tête. Tunis, de notre correspondante », sur la-croix.com, (consulté le ).
  6. Jules Crétois, « Maya Jribi, un parcours exemplaire et atypique », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  7. (en) Lilia Blaise, « Maya Jribi, Tunisian Fighter for Democracy, Is Dead at 58 », sur nytimes.com, (consulté le ).
  8. Florence Beaugé, « Deux opposants tunisiens en grève de la faim menacés d'évacuation », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  9. Samy Ghorbal, « Les combats de Néjib Chebbi », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  10. « Qui est Maya Jribi, première femme à diriger un parti politique en Tunisie », sur webmanagercenter.com, (consulté le ).
  11. Jules Crétois, « Hommages unanimes à Maya Jribi, militante iconique », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  12. « Tunisie : naissance du « Parti républicain » à l'issue du congrès unificateur des partis démocrates centristes », sur tunisienumerique.com, (consulté le ).
  13. Frédéric Bobin, « Mort de Maya Jribi, une icône tunisienne », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  14. (en) Christine Manby, « Maya Jribi: Tunisian politician who blazed a trail for secularism, feminism and democracy », sur independent.co.uk, (consulté le ).
  15. « Maya Jribi fait ses adieux au secrétariat général du Joumhouri », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  16. « Quand Maya Jribi entre dans la légende », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  17. « Décrets et arrêtés », Journal officiel de la République tunisienne, no 33,‎ , p. 973 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  18. « Décrets et arrêtés », Journal officiel de la République tunisienne, no 68,‎ , p. 2003 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  19. « Les personnalités féminines décorées par le chef de l'État », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  20. « Prix Zoubeida Bchir 2017 : 4 œuvres primées et un hommage à Maya Jeribi », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  21. « Caïd Essebsi salue les qualités humaines et le parcours politique exceptionnel de Maya Jeribi », sur espacemanager.com, (consulté le ).
  22. « La salle des réunions du ministère de la Femme portera le nom de Maya Jeribi », sur espacemanager.com, (consulté le ).
  23. « Hommage à Maya Jribi au Centre des arts vivants de Radès : les Tunisiens conviés à y participer », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  24. « Cité Ennasr : une rue au nom de Maya Jeribi », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).

Liens externes

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