Yvon Deschamps
Yvon Deschamps, né le à Montréal, est un monologuiste et humoriste québécois qui s'est illustré entre 1968 et 2010 par près d'une centaine de monologues — quelque trente heures d'écoute — dans lesquels il dénonce l'exploitation, le racisme, le sexisme, l’homophobie et les multiples préjugés qui nous habitent.
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Judi Richards (depuis ) |
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Distinctions | Liste détaillée Chevalier de l'Ordre national du Québec‎ () Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle (en) () Compagnon de l'Ordre des arts et des lettres du Québec () Prix Denise-Pelletier () |
Monté sur les planches à l'âge de 22 ans, il joue pendant dix ans dans une grande variété de rôles devant des publics divers, tout en ouvrant deux restaurants à Montréal qui font bientôt faillite. En 1968, avec le spectacle de L'Osstidcho, il trouve enfin sa voie et fera désormais du monologue une carrière à temps plein, unanimement salué par la critique et le public québécois.
Avec l'arrivée du succès, il commence à s'investir, personnellement et par ses fondations, dans divers organismes d'aide aux personnes handicapées, aux femmes en difficulté, de lutte contre la faim dans le monde et pour la justice sociale.
Profondément fier d'être Québécois, il refuse toutefois de s'associer à un parti politique lors du référendum sur l'indépendance de 1980, estimant que la majorité des Québécois veulent en fait, comme dans sa célèbre boutade, « un Québec indépendant dans un Canada fort ».
Biographie
Années de formation
Yvon Deschamps est dans le quartier ouvrier de Saint-Henri, rue Agnès, à Montréal. Sa mère, Anna Leduc, a été secrétaire de notaire jusqu'à son mariage à l'âge de 28 ans ; son père, Avila Deschamps, est dessinateur industriel[1]. Yvon est le deuxième de leurs trois enfants, tous des garçons. Même si sa famille ne vit pas dans la pauvreté, le jeune garçon est en contact avec la réalité de l'exploitation des ouvriers : « Mon grand-père travaillait 84 heures par semaine, 52 semaines par année! À sa retraite, il a été obligé de casser maison. Il campait chez un de ses enfants, puis chez l’autre; aucun d’eux n’avait un logement assez grand pour le garder tout le temps. Le pauvre a pleuré sans arrêt, jusqu’à sa mort[2]. »
Il fait ses études primaires et secondaires à l'école Saint-Henri. Élève brillant, il abandonne cependant l'école en 1952 au cours de sa onzième année et refuse de poursuivre jusqu'à la douzième, ayant perdu tout intérêt pour les études et s'étant mis à fréquenter des petits délinquants[3]. Il obtient un emploi de commis dans une banque, mais déteste ce travail qu'il quitte après un an. Il est alors engagé en 1953 en tant que messager à la discothèque de la télévision de Radio-Canada. Cela le met en contact avec un milieu culturel nouveau et lui fait découvrir le monde de la scène et du spectacle. Il se lie d'amitié avec Gilles Latulippe qui le remplace comme messager alors qu'il est préposé à la classification des enregistrements[4]. Découvrant par hasard[n 1] le théâtre de boulevard dans une pièce mettant en vedette Georges Groulx et Denise Pelletier, il a une révélation soudaine et décide de devenir acteur. Sa patronne le met alors en contact avec François Rozet qui accepte de lui donner des cours privés, qu'il suivra durant plus de trois ans. Attiré par la tragédie, il monte sur les planches pour la première fois le au Théâtre universitaire canadien[5], tenant le rôle de Pylade dans Andromaque[6]. Il décide alors de quitter Radio-Canada pour être acteur à plein temps.
Son maître Charlie Chaplin
Il est fasciné par Charlie Chaplin, qu'il considère comme son maître et qui lui a servi de modèle et d'inspiration pour ses monologues : « C’est l’intensité de son regard qui m’avait frappé. Juste son regard. Il y avait tout dans son regard. Toute la profondeur, toute la peine du monde, il l’avait dans les yeux, c’est incroyable[7]. » C’est à lui qu’il doit « l’idée de raconter des choses graves en les transportant de façon légère[7]. » Il continuera de révérer ce maître jusqu'au point de se procurer sa dernière voiture[n 2].
Débuts dans la comédie (1958 - 1967)
En 1958, il est engagé à La Roulotte, un théâtre ambulant pour enfants appartenant à la ville de Montréal et dirigé par Paul Buissonneau. Il est aussi membre pendant deux saisons du Théâtre universitaire canadien, jouant Racine, Marivaux, Molière et Musset dans les collèges classiques[8]. Il fait ses débuts à la télévision, d'abord au réseau anglais en 1959, dans The Big Search, puis dans les séries pour enfants Picolo et La Boîte à Surprise de Radio-Canada, collaborant aussi à l'écriture de quelques textes[9].
En 1961, il se lie d'amitié avec le chanteur Claude Léveillée, qu'il accompagne à la batterie et à l'accordéon. En 1963, il se joint au Théâtre de Quat'Sous de Buissonneau en compagnie de Léveillée et plusieurs autres artistes. Il participe à la revue musicale Le kid s'en va-t-en guerre sous la direction de Gilles Richer et Bernard Sicotte[10].
En 1964, il obtient son premier rôle au cinéma, dans Délivrez-nous du mal de Jean-Claude Lord.
Cette même année, il délaisse sa (courte) carrière de musicien et ouvre le restaurant Le Fournil dans le Vieux-Montréal, puis le Saint-Amable en 1966, qui feront tous deux faillite quelques années plus tard. Dans une salle attenante au Fournil, il héberge dès 1966 la Boîte à Clémence, une boîte à chansons de Clémence DesRochers, et participe aux revues Le monde sont drôles et Sois toi-même, qui y sont présentées.
En 1967, Clémence Desrochers, qui est la première de la génération des humoristes de la Révolution tranquille[11], « l’invite à venir faire son personnage lors d’une revue de La Boîte à Clémence : celui de l’ouvrier dont l’idée du bonheur est d’avoir une job steady pis un bon boss[12]. » Deschamps suivra dès lors la voie qu'elle lui a suggérée[11].
L'Osstidcho (1968-1969)
En février 1968, son restaurant ayant fait faillite, Deschamps se retrouve complètement démuni[13]. Paul Buissonneau lui offre un emploi au Théâtre de Quat'Sous, en remplacement de la pièce Les Belles-sœurs de Michel Tremblay qui venait de migrer au Théâtre du Rideau Vert.
En mai, Deschamps propose à Louise Forestier, Mouffe et Robert Charlebois de monter un spectacle musical. Le résultat sera L'Osstidcho, une revue musicale et sociale qui va révolutionner la chanson québécoise[14].
S'inspirant de la chanson Alice's Restaurant d'Arlo Guthrie, Deschamps écrira alors son premier vrai monologue, Les unions, qu'ossa donne ?[2] - [n 3]. Son personnage est un ouvrier naïf qui vante la générosité de son patron, alors qu'on comprend bien que la réalité est tout autre et qu'il est en fait exploité jusqu'à l'os[n 4] :
« Une fois, ma femme était tombée malade d'urgence, ça fait que l'hôpital a téléphoné. Y'était deux heures et quart ; c'est le boss qui a répondu. Y vient me voir, y dit: "Ta femme est tombée malade d'urgence, ils l'ont rentrée." Y dit: "Voyons, énerve-toé pas avec ça ! Fais comme si de rien n'était, continue ton ouvrage. Si y'a quelque chose, j'te l'dirai." Pas n'importe quel boss qui aurait fait ça. »
Le spectacle est présenté dans le cadre du centième anniversaire de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)[15].
Deschamps enregistre en 1968 son premier disque[n 5], comprenant Les unions, qu'ossa donne, Pépère, La Saint-Jean, Nigger Black, C'est extraordinaire et Le monde sont malades. Cet album est vendu à 30 000 exemplaires[16].
Consécration (1970-1983)
À la suite du succès de L'Osstidcho, la carrière d'Yvon Deschamps démarre en trombe[n 6]. En 1969, à la demande de Guy Latraverse, il présente L'argent en première partie du tour de chant de Marie Laforêt, puis Le bonheur au Théâtre du Canada, monologues qui constitueront son deuxième album. Il monte seul sur scène pour la première fois au Patriote de Ste-Agathe, où il se produira 310 fois. Il enregistre son deuxième album intitulé L'argent ou le bonheur (1969) qui se vendra à 40 000 exemplaires[16].
En 1970, il lance son troisième album, Le p'tit Jésus, Le fœtus, La honte (vendu à 50 000 exemplaires[16]), et donne plus de 250 représentations au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, présentant de nouveaux monologues comme Dans ma cour et Cable TV. L'année suivante, 180 autres représentations auront lieu, dont cinq semaines à guichet fermé.
Il joue dans Deux femmes en or (1970) et Tiens-toi bien après les oreilles à papa (1971). Il participe au spectacle Poèmes et chants de la résistance 2, organisé pour protester contre l'imposition des mesures de guerre lors de la Crise d'octobre. Il y présente le monologue Les Anglais, qui deviendra L'histoire du Canada[17].
En 1972, il écrit le scénario du film Le P'tit vient vite adapté d'une pièce de Georges Feydeau et dans lequel le héros est inspiré du personnage de ses monologues[n 7].
Par la suite, il présente les spectacles On va s'en sortir au Théâtre Saint-Denis en 1972 et La libération de la femme au Patriote de Ste-Agathe en 1973 et 1974, ce dernier à plus de 150 reprises. Il continuera de présenter un nouveau spectacle tous les deux ans jusqu'en 1984[16].
En 1974, il est la plus grande vedette au Québec : « C'est lui, de tous les artistes québécois, qui attire le plus grand nombre de spectateurs. On s'arrache ses disques[18]. » Il joue dans la pièce L'ouvre-boîte avec Jean-Louis Roux.
En 1975, il part en tournée pendant neuf mois pour présenter L'histoire sainte. La même année, il participe à la Fête Nationale sur le mont Royal, le soir du 24 juin où l'on assista à la création de la chanson Gens du pays (composée par Gilles Vigneault) qui deviendra le chant d'anniversaire des Québécois. En 1976, il participe au spectacle Les 5 Jean-Baptistes — mieux connu sous le titre 1 fois 5, l'album du spectacle — présenté le 21 juin sur les Plaines d'Abraham à Québec et le 23 juin sur le mont Royal à Montréal avec Vigneault, Léveillée, Ferland et Charlebois[19]. Le disque remporta l'Académie Charles-Cros en 1977.
En 1977, il revient avec un nouveau spectacle (Complet) qui tiendra l'affiche pendant 16 semaines à la Place des Arts et y sera présenté à 102 reprises. À propos de ce spectacle, il confie à Nathalie Petrowski :
« La plupart des monologues sont raides, difficiles à avaler à cause des choses que j'y exprime : la violence quotidienne entre un homme et une femme, [...] l'aliénation des êtres, le silence qui peut les habiter pendant de nombreuses années jusqu'au jour où ils osent tout dire. Je n'ai pas de thème, je parle de choses qui me préoccupent en espérant que ça va intéresser les autres. Je fais des affaires humaines plus que des affaires sociales ou politiques. Mon métier premier c'est le rire et si je n'arrive pas à faire rire le monde, je n'ai aucune raison d'être sur une scène. Je trouve que ça ne sert à rien de choquer le monde, on peut les provoquer gentiment mais pas d'une façon agressive ou frustrée, ça n'avance à rien[20]. »
En 1978, il se rend à Hollywood avec quelques autres artistes québécois pour présenter une semaine de spectacles visant à faire connaître le Québec[21]. Dans la foulée, il envisage un moment le défi de faire une percée aux États-Unis : « Travailler en anglais au Canada ne me tente pas, c'est trop politique, aux Etats-Unis par exemple c'est tout le contraire. Certaines personnes de Los Angeles (notamment le vice-président de Century Fox) m'ont dit que mon humour était typiquement juif, l'humour de la minorité qui culpabilise, la minorité barouettée, et que j'avais des chances de réussir. C'est une idée qui me plaît[22]. » Il participe à l'émission de Peter Gzowski à la CBC, ainsi qu'à Let's Save Canada Hour au même réseau. Mais il finit par renoncer à ce projet en 1979[23]. Il en sortira l'album Yvon Deschamps « en anglais »[24]. Il envisage aussi de faire une comédie musicale[25].
En 1979, il revient à la Place des Arts, avec un spectacle qualifié de très difficile, dans lequel il présente les monologues La petite mentale et La manipulation : « Dans un décor de cour d'école, Deschamps [...] met en scène le musée de l'horreur humaine dans lequel il fait parader tous les pauvres, miséreux, éclopés, victimes sanglantes de la société contemnporaine[26]. » Deschamps lui-même le qualifiera de « catastrophe » et se rappellera plus tard : « On a fini par dire que j'étais fini ».
En 1981, il présente C'est tout seul qu'on est l'plus nombreux. Des chansons signées Serge Fiori sont entendues au cours du spectacle et l'ex-leader du groupe Harmonium écrit une partie de la musique avec Libert Subirana, un autre membre de ce groupe[27]. Malgré cela, le public, échaudé par l'expérience précédente, hésite au départ (« il n'y avait que 5 000 billets de vendus une semaine avant la première »), mais la réaction est finalement chaleureuse (« Comme je m'étais assagi, je vendais une salle par jour, 10 jours plus tard. »).
Au printemps 1983, il se produit pendant deux semaines au Théâtre de la Ville de Paris[24] où, au dire des critiques, « il rate complètement sa cible » avec « un humour noir, noir, noir qui ne convaincra pas tout le monde »[28]. Peu après, il présente son spectacle d'adieu, Un voyage dans le temps (1983) car il estime que le temps est venu de mettre un terme à sa carrière de monologuiste et de laisser la place à une nouvelle génération d'humoristes québécois (avec Ding et Dong en tête).
Vedette de télévision (1985-1990)
En 1985 débute Samedi de rire, une émission à sketches humoristiques d'une heure, diffusée le samedi à 19 heures à la télévision de Radio-Canada. Yvon Deschamps en est l'animateur et joue aux côtés de Normand Chouinard, Normand Brathwaite, Pauline Martin et Michèle Deslauriers. Il y campe notamment son célèbre personnage « raconteur d'histoires » de Ti-Blanc Lebrun, grand complice de son ami, Ti-Brun Leblanc (Brathwaite). 78 épisodes et 2 anthologies sont diffusés de 1985 à 1989[29]. L'expérience permet à Deschamps de rester dans le domaine de l'humour et de garder le contact avec le public québécois, tout en le soulageant de la pression qui lui était imposée lors de ses spectacles. Il en profite toutefois pour parfois présenter un de ses monologues précédents entre deux sketches.
À la suite du succès de Samedi de rire, Deschamps lance CTYVON, une émission quotidienne dans un studio de télévision. Moitié comédie de situation, moitié parodie d'émissions de télévision, le concept est accueilli froidement par les critiques et ne dure qu'une saison (1989-1990)[29].
Retour sur les planches
Après huit ans d'absence sur scène, il décide de plonger une dernière fois et offre un tout nouveau spectacle, U.S. qu'on s'en va ?, qu'il présente à 140 reprises en 1992 et 1993 et qui est diffusé à la télévision de Radio-Canada.
En 1996, il procède à l'achat du Manoir Rouville-Campbell, lieu historique à vocation hôtelière situé à Mont-Saint-Hilaire en Montérégie, au Québec[30]. Il y fait construire la Boîte à Yvon, une petite salle de spectacle pouvant accueillir 300 personnes, où il présente un amalgame de monologues classiques et nouveaux aux clients de son établissement. Un album (Yvon Deschamps au Manoir Rouville-Campbell) est lancé en 1999.
À la suite des pressions de ses proches et amis (dont Judi Richards et Normand Brathwaite) qui estiment que ce nouveau matériel mérite d'être partagé avec un plus vaste auditoire, Deschamps retourne à l'ouvrage. Le résultat, Comment ça, l'an 2000 ?, est présenté à guichet fermé au Théâtre Corona à Montréal et au Palais Montcalm à Québec, avant de faire l'objet d'une tournée panquébécoise en 2001 et 2002, puis de donner lieu à l'album Comment ça, 2000… 2001… 2002 ? Un des sujets de ce spectacle est la crainte éprouvée par de nombreuses personnes que l'an 2000 amène la fin du monde :
« 50 millions d'Américains pensent que la fin du monde va arriver en l'an 2000. Hey ! Ça c'est inquiétant. Premièrement, parce qu'ils sont 50 millions. Deuxièmement, parce qu'ils sont Américains. Si la fin du monde arrive pas toute seule, y vont la faire arriver ! »
Depuis 2000, la Boîte à Yvon présente régulièrement des humoristes québécois en devenir. Pour célébrer le bicentenaire de l'édifice, Yvon Deschamps ouvre L'Orangerie, une grande salle fenestrée qui sert de restaurant, de salle de conférences et de salle de spectacles[31].
Son dernier monologue a eu lieu au Festival Juste pour rire, en 2007[30]. Yvon Deschamps reçoit une ovation de la part du public. Ainsi que le note son gérant Pierre Rivard : « Il a travaillé 50 ans sans s'arrêter. Il a battu beaucoup de records et, ce n'est pas rien, il a écrit 35 heures de monologues[32] »
Le 19 juillet 2010, à l'occasion du gala hommage pour Claude Meunier, il présente un numéro en hommage à ce dernier. Dans un communiqué du journal Rue Frontenac, il annonce sa retraite et son retrait de la vie publique le 16 décembre 2010[33].
Le 15 février 2011, Deschamps crée au théâtre Le Boss est mort[34]. Il s'agit d'une « comédie dramatique » réalisée à partir de divers monologues (Les unions qu'ossa donne ?, La violence, Pépère, Cable TV, L'argent, Le bonheur, L'éternité, La sexualité, Dans ma cour, La mort du boss). Le seul et unique personnage de la pièce est interprété par Benoît Brière.
En mai 2021, il lance sa propre chaîne YouTube[35]. Le 4 mars 2022, il annonce sa retraite de Facebook, et potentiellement de la vie publique, avec l'aide de sa fille Annie[36].
Ă€ l'approche de ses 88 ans, il envisage de participer Ă un spectacle collectif Ă la Place des arts le 20 juillet 2023[37].
Les monologues
L'écriture a été pour Yvon Deschamps une façon de combattre une angoisse constante[38] et de s'en libérer sur la scène, grâce à un personnage qu'il s'est forgé dans son expérience de vie : « Ça va tellement plus loin quand ça rit. […] La scène est le seul endroit au monde où je n’ai plus de tabous. Où je peux parler fort, rire et pleurer. Ce que je dis sur une scène parfois, je ne pourrais même pas le dire à mes amis[39]. » Ses monologues lui servent en quelque sorte de psychanalyse.
Genèse et évolution de son personnage
En 1967, Clémence Desrochers, qui faisait un spectacle dans la salle attenante à son restaurant, avait écrit un sketch intitulé « Le Noël » mettant en scène un boss avec son employé, et elle avait confié le rôle du boss à Yvon Deschamps et celui de l'employé à Gilbert Chénier. Selon le récit que fait Deschamps de cet épisode :
« On l'a joué deux semaines, ça marchait pas. À un moment donné, j'ai dit "pourquoi on switche pas? Moi, je vais le faire, l'employé." Il me semblait que j'avais des choses à dire. Je me suis mis à improviser et c'est là que le personnage s'est mis à avoir une vie. Le boss me disait "Comment ça se fait que t'es en retard?" Au début je répondais que j'avais manqué mon autobus. Mais après une semaine c'était plus ça. Je racontais toute ma vie: je m'étais levé à cinq heures moins dix, ma mère était venue me réveiller, etc. [8] »
Ce personnage raconte son histoire et parle de ses problèmes : « Le gars de la shop, ça c'est mon côté défaitiste, mon vrai côté canadien-français, qui prend tout comme ça vient, qui trouve tout beau, qui se choque jamais[8]. » Ce personnage (qui ne sera jamais explicitement nommé) se démarque par sa grande naïveté et son statut d'opprimé et de victime[n 8]. Ces caractéristiques apparaissent dès le premier monologue, Les unions, qu'ossa donne ?, où l'humoriste campe un personnage exploité qui demeure résolument aveugle face à sa propre exploitation par son « bon boss » :
« Moé, ça fait 15 ans que j'travaille à shop, ça fait 15 ans qu'y a pas d'union. Qu'ossa donne ? On n'a pas d'union pis ça empêche pas que depuis l'année passée, on a la semaine de 54 heures. Pis on a not'congé à Noël ou bedon au jour de l'An. Pis l'été, on a une semaine de vacances payée. On la prend pas toujours, mais on l'a pareil[40]. »
Comme le note André Major, Deschamps « a trouvé un personnage en cherchant au fond de lui-même. Il s'est découvert un peu bonasse, un peu dupe, et de ce fond qui caractérise assez bien le Canadien français moyen, il a tiré de quoi faire vivre son personnage sur la scène et dans notre mémoire. Ce personnage est un pauvre type, pitoyable, si aliéné qu'il apparaît aussi réactionnaire sinon plus que son patron, que tous ceux qui profitent de sa naïveté, de son ignorance[41]. »
En 1973, après quatre ans, Deschamps décide de se libérer de ce personnage qui lui colle à la peau et qui l'enferme dans un cadre trop restreint. Il met alors en scène un personnage plutôt agressif qui interpelle son public et attaque de front des questions de société importantes : « J'avais souvent des problèmes en me disant que mon personnage ne pouvait pas dire telle ou telle phrase. C'est pour ça que je l'ai tué cette année parce qu'il commençait à m'obliger à rester dans un cadre trop restreint. Je vais être plus moi-même, je pense, je vais essayer de faire des affaires plus directes avec le monde pour certains monologues. Quand je toucherai des sujets actuels et sociaux, je vais essayer d'être juste moi-même sans passer par une anecdote[8]. »
Thématique
La médiocrité des conditions de vie des gens ordinaires reste sans doute le fil conducteur le plus constant[42] :
« [Deschamps] laisse parler le Canadien français en lui, selon l'image qu'il s'en est faite lorsqu'il habitait le quartier Saint-Henri. Il grossit les traits en poussant très loin la description du Canadien français et met en scène un pauvre type naïf et candide ; l'image classique du dominé. Deschamps permet aux Québécois de se libérer de cette image du Canadien français porteur d'eau en le ridiculisant. Il manifeste ainsi, avec la complicité de son public, un geste de rupture avec le passé[43]. »
Au cours des années, de nouvelles préoccupations apparaissent : l'écologie, la mondialisation, le jogging, les adolescents, les téléromans...« Au début des années 80, les gens ont voulu rire sans que les problèmes sociaux et la politique leur pendent sous le nez[44]. »
Souvent, les monologues commencent par l'apologie d'un comportement social discutable pour se terminer par un renversement de perspective. L'humoriste expose ainsi les préjugés courants contre les femmes, les handicapés, les étrangers, les homosexuels... en les grossissant jusqu'à l'absurde, au point que le public finit par prendre conscience de ses préjugés et s'en purger dans un rire libérateur[43]. Mais c'est toujours en lui-même qu'il trouve son matériel, touchant à l'universel par la pertinence et la vérité de son propos[45] - [46] :
« Je ne suis pas un observateur de la société comme d'autres comiques. Je travaille tout par en dedans. J'essaye d'aller chercher en dedans ce qui m'achale puis si ça ressemble à quelque chose pour les autres, c'est parce qu'on est pareils, qu'on a les mêmes problèmes. C'est surtout pour me faire prendre conscience, me changer par le rire. Si tu te rends compte que tu as de gros problèmes, de gros préjugés et que tu en ris, peut-être que tu vas t'en sortir un peu[8]. »
Loin d'être moraliste, la position de Deschamps repose en fait sur une conception philosophique de la vie où l'amour devrait primer : « Dès mes premiers monologues, comme Pépère dans lequel je disais des choses épouvantables sur les vieux, le public finissait par réaliser que le personnage adorait son grand-père. Il s’en moquait pour combler un vide immense, un trou. Dans la vie, on essaie de minimiser nos peines. On vit toujours en faisant comme si ce n’était pas grave...[2] » Ses monologues et les chansons qui les accompagnent proposent un message d'espoir, d'amour et de solidarité[n 9].
Dès 1969, un critique estimait que « ses monologues mériteraient une analyse approfondie; on devrait les faire entendre dans les écoles, dans les universités[41]. » Cette suggestion a certainement été entendue car quatre ans plus tard, Deschamps — qualifié à cette occasion de « Socrate des pauvres » — publiait son premier recueil de monologues, répondant aux souhaits de nombreux professeurs et étudiants[47]. En 1975, Deschamps était étudié dans les cégeps et les universités, dans des cours de sociologie, de philosophie, de littérature :
« On va jusqu'à m'inventer, [dit Deschamps], jusqu'à me faire dire des belles grandes choses que j'ai jamais eu le génie de dire moi-mingue[48]. »
Et il avoue trouver lourde Ă porter toute cette attention Ă ses moindres paroles[49].
Recours au joual
Le recours au joual était inévitable pour ancrer les monologues dans la réalité du milieu ouvrier que décrit l'auteur. Ce choix du joual survient deux ans après que Gérald Godin avait écrit Les cantouques, poèmes en langue verte, populaire et quelquefois française. L'année 1968 est le moment où ce choix se cristallise en débat de société lorsque Michel Tremblay en impose l'usage au théâtre avec Les Belles-Sœurs : « Tremblay et Deschamps ont compris que la mise en scène de personnages d'une classe sociale qui n'est ni bourgeoise ni fille de l'élitisme doit nécessairement s'accompagner d'un langage idoine[42]. »
Toutefois, comme le remarque André Major, « Deschamps exagère cette langue en abusant des répétitions, des contradictions, des hésitations et des raccourcis propres au joual[43]. » Deschamps le reconnaît lui-même : « le langage que j'utilise, c'est celui que, dans ma tête, je parlais quand j'avais seize ans. Je joue beaucoup avec les sons. J'pense pas qu'il y a quelqu'un qui parle comme ça. C'est une caricature[8]. »
Virtuosité langagière
En même temps, un débit extrêmement rapide atteste de la virtuosité de l'humoriste et de sa maîtrise langagière. Celle-ci apparaît aussi dans le maniement des procédés rhétoriques, tels l'hyperbole, les jeux d'antithèse et la personnification comme dans L'argent (1969) : « Toute la famille on a tout l'temps travaillé, inque ma mère qui travaillait pas. C'est pas d'sa faute : avait trop d'ouvrage[50]. » Un peu plus loin, le vieux père malade voit arriver dans sa chambre d'hôpital « un vieux proverbe » qui lui dit « Vaut mieux être riche et en santé que pauvre et malade[51]! », ce qui est sans doute l'une des lignes les plus célèbres de Deschamps[52].
Intermèdes en chansons
Les monologues sont souvent accompagnés ou entrecoupés par plusieurs chansons qui visent à adoucir par la musique et la poésie des passages trop durs et à donner un message d'espoir : « Dans le monologue, j'emploie, bien sûr, un langage caricatural. Il y a donc des choses que je ne peux pas dire de cette façon-là , des choses qui ne peuvent se dire que dans une forme plus poétique. J'en fais alors une chanson[25]. » À cette fin, Deschamps a fait appel à une multitude de musiciens. Pour son monologue « Le temps » où il évoque la mort — pour lui une grande source d'anxiété —, il a demandé une chanson à Gilles Vigneault, qui a alors composé Berceuse pour endormir la mort[25]. Robert Charlebois avait fait la musique de son tout premier monologue[40].
Un spectacle complet et interactif
En outre, Deschamps soigne les décors et le son. Les éclairages nécessitent parfois jusqu'à dix projecteurs et « créent une atmosphère appropriée pour chaque monologue[53] ». Pour ces aspects techniques, il a notamment recours à partir de 1975 à Jean Bissonnette. Selon un critique, il réussit à créer « des sortes d'évènements autour de ses monologues, des environnements psychologiques, sonores et lumineux où le spectateur lui-même est appelé à se produire et à s'exprimer[49]. » Une autre critique confirme : « Du début jusqu'à la fin du spectacle, par je ne sais quel miracle, une complicité railleuse s'installe entre Deschamps et le public[53]. »
Controverses
La méthode favorite de Deschamps — créer d'abord un malaise en prenant violemment position contre les syndicats, la tolérance, les droits des femmes... — a souvent choqué des spectateurs qui prenaient son discours au premier degré, sans en percevoir l'ironie.
Dans L'intolérance, il tente un exercice de style périlleux : celui d'aller au-delà de ce que son public est prêt à accepter. Le monologue commence tranquillement, tandis que son personnage veut mettre le public en garde contre les dangers de l'intolérance en se montrant lui-même intolérant et vulgairement raciste. Mais l'ironie n'est pas bien comprise et Deschamps se fait accuser de racisme par des spectateurs dans la salle[n 10]. Par la suite, la Ligue des droits de l'homme envisage même de le poursuivre pour antisémitisme, « mais après, leurs avocats ont écouté l'enregistrement plusieurs fois, et ils m'ont envoyé une lettre de félicitations; ils ont compris que je n'étais pas raciste mais que l'Intolérance était bien un plaidoyer contre le racisme[54]. »
Il éprouvera de semblables difficultés avec le monologue Nigger Black (1969)[n 11] ainsi que celui intitulé La libération de la femme (1973), dans lequel son personnage « recense d'une façon systématique les arguments des hommes, tous basés sur un sentiment de supériorité congénitale[55] ». Même si, à la fin, le personnage renverse les arguments du machisme et prône l'égalité homme/femme, ce monologue est « très mal accueilli dans les milieux féministes ». Ainsi que Deschamps le reconnaîtra plus tard :
« L'humour ne se comprend pas, ne s'intellectualise pas. Ça marche à coups de sensations et d'émotions. Dans l'humour, tu blesses toujours quelqu'un et pas toujours celui ou celle que tu vises[56]. »
Il confie ainsi en 2021 que, dans les années 1970, à la suite des monologues L’intolérance et Le P’tit Jésus, il a reçu des menaces de mort par la poste[57].
Engagement social
Deschamps ne veut pas simplement faire rire[n 12]: il a aussi des choses à dire[25]. En dépit de sa richesse, il se souvient de la misère qu'il a connue dans sa jeunesse et est obsédé par l'idée de diminuer le malheur des autres et de changer le monde en mieux[56] - [n 13]. Comme il le reconnaît lui-même, il « aime se sentir utile socialement et professionnellement » et se définit comme « un homme de gauche, un social-démocrate [...] L’intérêt de la population en général passera toujours avant l’intérêt d’un particulier ou d’un groupe[2]. »
En 1970, il participe à la campagne de financement d'Oxfam-Canada et deviendra membre de son conseil d'administration[58]. Il participe à la fondation d'Oxfam-Québec en 1973[7].
Deschamps travaille aussi avec Le Chaînon, un centre d’entraide pour femmes en difficulté[59], dont il devient porte-parole en 1972[60] - [7] et il continue à s'y intéresser au fil des ans, jusqu'au début des années 2000[38] : « Au Chaînon, j’en ai vu de toutes les couleurs. J’ai rencontré des femmes maganées, ayant vécu l’enfer. Toutefois, dès qu’elles trouvent l’espoir de s’en sortir, du jour au lendemain, tout est correct! Comme si rien ne leur était arrivé…[2] »
En octobre 1977, il verse à la section québécoise d'Amnistie internationale la recette de l'avant-première de son spectacle à la salle Maisonneuve[61].
En 1978, troublé par la fortune que lui apporte son succès, il décide de la partager[62] et met sur pied la Fondation Yvon Deschamps avec un investissement de 500 000 dollars. Cette fondation privée financera durant sept ou huit ans des projets d'aide aux personnes handicapées physiques et mentales[63], jusqu'à épuisement du capital initial[38].
En 1979, il lance la campagne de financement « Contact Rive sud », organisme sans but lucratif visant à la réinsertion sociale d'ex-détenus[64].
En 1985, Yvon Deschamps s'investit dans l'ASCS — créée en 1974 — à titre de président de la campagne de financement et son engagement se poursuit jusqu'à ce jour sous la forme d'une fondation publique[38]. Celle-ci se donne « comme mission d’améliorer la situation des jeunes du quartier Centre-Sud en soutenant les programmes offerts au Centre Yvon Deschamps par l’Association sportive et communautaire du Centre-Sud (ASCCS)[65]. » En 2022, le Centre communautaire de l'ASCS a été renommé Centre Yvon Deschamps. Ce centre offre plus d'une centaine de services[66] et les familles d'immigrants s'y sentent « comme chez eux[7] ».
En 2010, il est choisi comme porte-parole d'une campagne gouvernementale contre la maltraitance à l'égard des aînés[30].
Selon son biographe Claude Paquette, « Le Chaînon, Oxfam, sa fondation dédiée aux handicapés et sa paternité inspirent plus de la moitié de ses monologues et de ses chansons[67]. »
Positionnement (a)politique
Au plan politique, Deschamps revendique fièrement son statut de Québécois mais en assume aussi toutes les ambiguïtés. Dans un monologue de 1977 intitulé « La fierté d'être Québécois », il se moque ainsi de l'ambivalence de ses concitoyens :
« Le vrai Québécois, y a-tu eu peur de voter pour le PQ? Y a pas eu peur. Pis vous l'avez vu aux dernières élections fédérales aussi. Le vrai Québécois, y a-tu eu peur de voter pour les libéraux? Y a pas eu peur. Le vrai Québécois vote pour les libéraux au fédéral et pour le PQ au provincial parce que le vrai Québécois sait qu'est-ce qu'y veut. Pis qu'est-ce qu'y veut, c't'un Québec indépendant dans un Canada fort[n 14]. »
Il estime que l'indépendance est nécessaire et publie même un long article à ce sujet dans le Montreal Star[n 15]. En même temps, il résistera à René Lévesque lorsque celui-ci l'invitera à participer à un super-spectacle intitulé « The Frogs are coming » qui se serait produit aux États-Unis et au Canada anglais. Il s'en justifie ainsi en entrevue : « Je suis partisan du nationalisme, sans fierté t'arrives nulle part, il faut être fier mais faire attention de ne pas tomber dans le chauvisme [sic] ou carrément le fascisme[68]. » En fait, il refuse d'être identifié à un parti politique.
Il refuse tout aussi catégoriquement de se laisser identifier au camp fédéraliste: « Il est évident que je ne participerai jamais aux fêtes du Canada. Quel qu'en soit le cachet. En fait, je n'accepterais d'y aller que si, après un vote positif au référendum, on me demandait d'aller montrer aux Canadiens ce qui se passe au Québec, culturellement[69]. »
À l'approche du référendum de 1980, il refuse de s'engager dans aucun comité pour le oui, afin de ne pas être identifié au Parti québécois[70]. Dans un communiqué de presse diffusé en janvier 1980, intitulé « Mon OUI au référendum », il revient sur son monologue de 1977 et estime que sa boutade sur l'ambivalence des Québécois « est maintenant devenue la volonté de beaucoup d'individus[71]. »
Vie privée
Il rencontre Mirielle Lachance à La Roulotte en 1958 et l'épouse en 1960 mais le couple se sépare en 1967[72].
Il rencontre en 1968 la chanteuse Judi Richards, future membre du groupe Toulouse, et actrice originaire de Toronto. Il l'épouse le mais le couple se sépare en 1973. De retour ensemble de façon définitive en 1977, ils auront alors trois enfants : Annie (1978), Karine (1980) et Sara (1986)[73].
Reconnaissance publique
Yvon Deschamps a donné près de 600 spectacles à la Place des Arts depuis 1970[5]. Certaines de ses expressions sont passées dans l'usage québécois, comme « une job steady pis un bon boss » qui apparaît dans son premier monologue. Il est considéré comme une « icône de la scène culturelle québécoise[30] » et « un trésor national[34] » tant par le nombre et la qualité de ses réalisations que par l'influence qu'il a exercée sur de nombreux humoristes. « Souvent vu comme le meilleur humoriste québécois de tous les temps », il est « le premier à faire du monologue un spectacle en soi [et] à en faire un métier[43]. »
Il entre au Petit Larousse en 2005, où il est décrit comme un « humoriste canadien. Dans des monologues pleins de finesse, il met en scène les petits travers quotidiens de ses contemporains[5]. »
Plusieurs humoristes québécois — notamment Martin Matte et Patrick Huard — ont vu en Yvon Deschamps « leur père spirituel ; celui qui a permis l'émergence du mouvement comique actuel. Un peu comme Michel Tremblay, au théâtre, qui a mis au monde une génération de dramaturges, Yvon Deschamps a donné à l'humour québécois ses lettres de noblesse[2]. »
Pour Claude Meunier, Yvon Deschamps est « un personnage historique qui a probablement le plus contribué à la réflexion sur la question nationale. C'est un personnage écouté, un éveilleur social et politique[74]. »
En hommage à l'humoriste, la comédienne Guylaine Tremblay interprète quelques-uns de ses textes et de ses chansons dans J’sais pas comment, j’sais pas pourquoi (2022), un spectacle autobiographique[75].
Outre les prix que ses performances lui ont mérités de la part de ses pairs (voir ci-dessous), il a obtenu de nombreux prix pour l'ensemble de son activité :
- 2001 : Chevalier de l'Ordre national du Québec[76] pour son apport exceptionnel au développement du Québec.
- 2010 : Grands Montréalais[30].
- 2011 : Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle pour la réalisation artistique[77].
- 2017 : Compagnon de l'Ordre des arts et des lettres du Québec.
- 2018 : Médaille d'honneur de l'Assemblée nationale du Québec[78].
- 2020 : Prix Denise-Pelletier[79].
- 2021 : Prix Artisan de la Fête nationale 2020-2021 décerné au couple Judi Richards et Yvon Deschamps[80].
Ĺ’uvre
Discographie
- Les unions, qu'ossa donne (1969, Polydor, 542-503)
- Le monde y sont malades
- C'est extraordinaire
- Les unions, qu'ossa donne
- Pépère
- Nigger Black
- La Saint-Jean
- L'Argent... ou le Bonheur (1969, Polydor, 542-508)
- L'argent
- Le bonheur
- Le p'tit Jésus / Le fœtus (1970, Polydor, 2424.017)
- Le p'tit JĂ©sus
- Aimons-nous
- La honte
- Le fœtus
- Cable TV (1971, Polydor, 2424.033)
- Cable TV
- Dans ma cour
- J'en peux plus
- On va s'en sortir (1972, Polydor, 2424.062)
- On est content
- On va s'en sortir
- L'intolérance
- L'histoire du Canada
- Je suis moi
- La sexualité (1972, Polydor, 2424.072)
- Le temps de l'amour
- C'est pas juste
- Les fesses
- La sexualité
- Des mots d'amour
- La libération de la femme (1973, Kébec-Disque, KD-700)
- AllĂ´ salut
- La libération de la femme
- A m'fait mourir
- Ma femme
- Les niaiseux
- Bill 22 (1974, KĂ©bec-Disque, KD-701)
- La vie
- La mort du boss
- J'ai l'impression
- La liberté/J'veux être pogné
- Bill 22
- L'histoire sainte (1975, KĂ©bec-Disque, KD-904)
- L'histoire sainte
- La création
- Une fois y'avait rien
- Les bébittes
- La petite pomme
- Le positif
- La vie, c'est ça
- Yvon Deschamps en anglais (1976, Direction, 10001)
- I don't know how, I don't know why
- Backyard
- Fetus
- Cable TV
- Grandpa
- Au Théâtre Maisonneuve (1977, Kébec-Disque, 956/957)
- C'est comme ça la vie
- La fierté d'être Québécois
- Fier de mon âme, fier de ma vie
- Les vieux
- Oublions
- La violence
- Je l'aime, ah oui je l'aime...
- Faut pas s'en faire
- Le temps
- Berceuse pour endormir la mort
- J'veux ĂŞtre un homme
- Le blues de ma maîtresse
- Monologue à répondre
- J'sais pas comment j'sais pas pourquoi
- Yvon Deschamps (1979, Yvon-Deschamps, YD-984)
- Quoi, un bébé !
- Papa
- La petite mentale
- C'est tout seul qu'on est l'plus nombreux (1982, Bo-Mon, BM-562/563)
- Prologue
- Rire I
- Les dangers
- Le rĂŞve I
- La peur
- Le rĂŞve II
- Les filles
- Tu te vantes
- Le mariage
- Seul
- Je crois
- L'idole
- Chanson pour mon idole
- L'amitié
- Mon ami
- La religion
- Gregoregae
- Rire II
- La Fugue du Petit Poucet (1987, conte pour enfants ; il en fait la narration ; Ă©ditions du Petit Matin)
- Yvon Deschamps (1987, Bo-Mon, BM-564)
- Le comique
- Le chanceux
- Les tapettes
- Débile léger
- U.S. qu'on s'en va ? (1993, GSI Musique, BMCD 566)
- Ouverture
- Les bénévoles
- La langue française
- U.S. qu'on s'en va ?
- Les adolescents (Le grand tarla)
- Les noms doubles
- Yvon Deschamps au Manoir Rouville-Campbell (1999, GSI Musique, BMCD 567)
- Politiquement, on est donc mélangés
- La télévision/La fumée secondaire
- La météo
- Le génocide
- Les sports
- L'ami
- La mondialisation
- La famille
- L'ado (version améliorée)
- Comment ça, 2000... 2001... 2002 ? (2003, GSI Musique, BMCD 2568)
- Ouverture
- La fin du monde
- Les baby-boomers
- Les ethnies
- Judi et Yvon font une scène (2004, Multimix Média Inc. - Manoir Rouville-Campbell, YD DVD1)
- Ouverture en duo
- Judi Richards en solo
- Yvon Deschamps en solo
- Album hommage
Coffrets
- Volume 1 « Les années 60-70 » (2004 GSI Musique, BMDVD3568)
- Volume 2 « Les années 70-80 » (2005 GSI Musique, BMDVD2569)
- Volume 3 « Les années 80-90 » (2006 GSI Musique, BMDVD3570)
- Volume 4 « Les années 90-2000 » (2006 GSI Musique, BMDVD2571)
- Volume 5 « Les années 68-2008 » (2009 GSI Musique, BMDVD2572)
- L’intégrale Yvon Deschamps 1958-2008 (2009 GSI Musique, BMDVD12573)
Filmographie
- Comme acteur
Télévision :
- 1958 : Le Courrier du roy (série télévisée) : Maniki
- 1961 : La Boutique de Monsieur Nicolas (série télévisée) : Valentin
- 1967 : D'Iberville (télé-film de série)
- 1989 : CTYVON (série télévisée)
- 1996 : Bye Bye 1996 (série télévisée)
- 2007 : Taxi 0-22 (série télévisée) : père de Rogatien Dubois
Cinéma :
- 1964 : Trouble-fĂŞte de Pierre Patry
- 1969 : Délivrez-nous du mal : André Dastous
- 1970 : Deux femmes en or : Monsieur Téléphone
- 1971 : Tiens-toi bien après les oreilles à papa
- 1972 : Le P'tit vient vite : Édouard Ladouceur
- 1977 : Le soleil se lève en retard : Jean Cusson
- Comme scénariste
Théâtre :
- 1974 : L'Ouvre-boîte avec Jean-Louis Roux
Autres :
- 2001 : Rock et Belles Oreilles: The DVD 1988 (vidéo)
- Chaîne officielle d'Yvon Deschamps sur Youtube
Ouvrages
- Yvon Deschamps, Monologues, Montréal, Leméac, , 236 p.
- Yvon Deschamps, Six ans d'monologues, Montréal, Inedi, , 226 p.
- Yvon Deschamps, Tout Deschamps, Montréal, Lanctôt Éditeur, , 543 p. (lire en ligne).
- Yvon Deschamps, Le petit livre bleu : extraits et citations, Montréal, Duchesne et du rêve, , 239 p.
- Yvon Deschamps, Le Boss est mort, Montréal, Dramaturges Éditeurs, , 107 p.
Prix et nominations
Artistique
Année | Catégorie | Pour | Résultat |
---|---|---|---|
1980[82] | spectacle de l'année | Yvon Deschamps | nomination |
1982[83] | spectacle de l'année - textes et chansons | C'est tout seul qu'on est l'plus nombreux | nomination |
1983[84] | microsillon de l'année - humour | C'est tout seul qu'on est l'plus nombreux | lauréat |
1984[85] | spectacle de l'année - humour | Un voyage dans le temps | nomination |
1987[86] | Félix de l'académie | Yvon Deschamps | lauréat |
1988[87] | microsillon de l'année - humour | Yvon Deschamps | lauréat |
1993[88] | spectacle de l'année - humour | US qu'on s'en va | nomination |
1994[89] | album de l'année - humour | US qu'on s'en va | lauréat |
1999[90] | Yvon Deschamps au Manoir Rouville-Campbell | lauréat | |
2003[91] | Comment ça, 2000... 2001... 2002? | nomination | |
2006[92] | spectacle de l'année - humour | Judi et Yvon font une scène (avec Judi Richards) | lauréat |
2021[93] | Bon 85e Yvon! | lauréat |
Industriel
Année | Catégorie | Pour | Résultat |
---|---|---|---|
1980 | scripteur de l'année - spectacle | Yvon Deschamps | nomination |
1988 | producteur de la série de variétés télévisée de l'année | Yvon Deschamps, Guy Latraverse et Rénald Paré pour Samedi de rire | nomination |
1993 | scripteur de spectacles de l'année | Yvon Deschamps pour US qu'on s'en va | lauréat |
1994 | émission de télévision de l'année - humour | US qu'on s'en va | nomination |
2009[94] | scripteur de spectacle de l'année | Yvon Deschamps, Gilbert Dumas, Pierre Légaré et André Sauvé pour André Sauvé | nomination |
Prix MetroStar
Année | Catégorie | Pour | Résultat |
---|---|---|---|
1986 | humoriste de l'année | Yvon Deschamps | nomination |
1990 | artiste/individuel ou groupe - Ă©mission humour | nomination | |
1995 | artiste(s) - Ă©mission humoristique | nomination | |
1996 | artiste - Ă©mission d'humour | nomination | |
1997 | nomination | ||
1998 | nomination |
Notes et références
Notes
- Sa patronne, Marie Bourbeau, lui propose un jour un billet de théâtre parce qu'elle ne pouvait pas assister au spectacle. C'était la première fois qu'il mettait les pieds dans un théâtre (Paquette 1997, p. 31)
- Il s'agit d'une Bentley 1964 S3 qu'il a achetée en 2001 (« Yvon Deschamps réalise un rêve. L'humoriste québécois achète la Bentley de l'ancien comique Charlie Chaplin », La Tribune,‎ (lire en ligne)).
- Alors que le sketch était initialement prévu pour être joué avec Robert Charlebois dans le rôle du boss, Deschamps avait dû le transformer en monologue à la dernière minute parce que Charlebois s'était désisté. (Beaulieu 1979)
- Ce monologue est « directement inspiré par la relation entre son père [Avila], dessinateur industriel, et son patron [...] Son père représentait aux yeux d’Yvon Deschamps cette exploitation, puisque en raison d’un petit handicap, il était sous-payé alors qu’il faisait le même travail que ses collègues. » (Leclair 2020). Avila avait pris conscience de cette exploitation lorsqu'il avait obtenu une augmentation de 50%, ce qui l'avait décidé à s'établir à son compte en ouvrant son propre bureau à la fin des années 40 (Paquette 1997, p. 63).
On peut voir une des premières présentations de ce monologue sur la chaîne d'Yvon Deschamps dans Youtube - La compagnie Polydor, voulant s'installer au Québec, était à la recherche d'artistes et lui offre d'enregistrer quelques monologues, sans toutefois espérer en vendre beaucoup (Paquette 1997, p. 73).
- « De 1969 à 1976, il sera sur une scène plus de mille fois. »(Paquette 1997, p. 75)
- Comme le note Georges-Hébert Germain : « Tout tourne autour du personnage que Deschamps a créé dans ses dialogues, ce p'tit gars innocent, niaiseux et toujours cassé que rien ne peut écraser, parce qu'il n'a pas plus la notion du malheur que celle du bonheur. C'est donc ce p'tit Québécois qui va habiter le vaudeville de Feydeau. Il se fera rabattre le caquet par sa femme, par son beau-père-boss, par sa belle-mère, par la garde-malade, par tout le monde. Mais il a un caquet à ressort. il s'en sort toujours, immanquablement. La méchanceté, la mesquinerie, la malveillance n'ont pas de prise sur sa belle grande innocence. Et c'est lui qui gagnera. » (Germain 1972)
- Le contexte de cette époque est très différent de celui du XXIe siècle, ainsi que le signale Robert Aird : « Le personnage opprimé, victime, est particulièrement marquant et récurrent dans l'humour québécois. Aujourd'hui, les personnages comiques faibles sont toujours très présents, mais ils ne paraissent pas nécessairement opprimés. Ils sont tout simplement stupides ou détraqués. » (Aird 2008, p. 24)
- « C'est pas vrai, oui ça peut changer
T'es pas tout seul, même si t'es poqué
Y en a une maudite gang comme toé
Qui t'cherchent, qui t'veulent pour les aider
À deux, ça peut déjà être mieux
Ă€ dix, on est ben moins peureux
Si c'est vrai qu'deux tĂŞtes valent mieux qu'une
À dix mille, on décroche la Lune... » (Tout Deschamps 1998, p. 51) - « Quand j’ai fait L’intolérance [en 1972], l’idée était de prouver que c’était facile d’être intolérant. Je voulais rendre les gens intolérants dans la salle. Il n’y a pas beaucoup d’humoristes ou d’acteurs qui ont comme but de se faire haïr (rires) ! Alors que le personnage que je faisais, c’était ça, lui. Il fallait que je dise des affaires épouvantables. Parce que mon but était de prouver par l’absurde qu’il y avait de l’intolérance. » (Gendron-Martin 2021)
- Voir « Yvon Deschamps au centre d'une controverse soulevée par un Torontois », La Presse, 25 août 1998. En 2021, Yvon Deschamps reviendra sur la problématique du « mot en n » dans le contexte de la polémique sur la liberté académique à l'Université d'Ottawa, lors d'une entrevue radiophonique avec Stéphan Bureau (Bureau 2021, p. 6').
Dans le recueil de ses monologues, il fait précéder celui-ci d'une mise en contexte, expliquant comment les Noirs étaient perçus à l'époque dans le quartier de Saint-Henri (Tout Deschamps 1998, p. 24). - « De plus, même si le but de mes shows est d'abord et avant tout de faire rire, je serais incapable de le faire gratuitement, De faire rire uniquement pour faire rire. Il y a des gens qui me comparent à Claude Blanchard ou qui m'imaginent fort bien dans une comédie avec Dominique Michel. Mais j'en serais tout à fait incapable. Je serais mauvais pour mourir. » (Beaulieu 1979)
- Cette volonté est paradoxale, car Deschamps est profondément fataliste, convaincu que ce sont les circonstances qui décident pour nous : il donne volontiers en exemple l'enchaînement de hasards qui, au fil des ans, l'a mené au succès. Voir Beaulieu 1979
- Tout Deschamps 1998, p. 256. Cette formule a été reprise avec des variantes par divers commentateurs :
« Comme Yvon Deschamps l'a si bien résumé: tout ce qu'on souhaite, c'est un Québec indépendant dans un Canada fort! » (Guy Fournier, « Avant d'inscrire votre X t», La Presse, 19 mai 1979, p. 19)
« Reproche-t-on à la majorité des Québécois, pour paraphraser Yvon Deschamps, leur double allégeance à « un Québec indépendant dans un Canada uni »? » (Julien Bauer, Le courage des démagogues, Le Devoir, 5 novembre 1979, p. 4) - Il est toutefois prêt à accepter un statut particulier au sein de la confédération : « I think that if we have a special status here in Quebec with control over immigration, language, and culture, sure it can work out. The rest of Canada has to know that if you come to Quebec, you have to speak French, you have to work in French. It would be a lot easier to get along as good neighbours rather than to stay in the same house. » (« People want independence. I guess I've thought independence is the right thing », The Montreal Star, 8 mai 1978, p. A 10.)
- Liste des chansons :
- La vie (Louise Forestier) (Musique : Gaston Brisson, GĂ©rard Legault, Libert Subirana)
- Dans ma cour (Daniel BĂ©langer) (Musique : Jacques Perron)
- Les fesses (Marie-Nicole Lemieux choristes - François Pérusse, Marc Pérusse, André Sauvé et Pierre Verville) (Musique : André Parenteau, Gaston Brisson, Jacques Perron, Pierre Ringuet, Serge Vallières)
- Mon ami (Isabelle Boulay) (Parole et musique : Serge Fiori)
- Berceuse pour endormir la mort (Gilles Vigneault) (Parole et musique : Gilles Vigneault)
- La vie est belle (Damien Robitaille) (Musique : Libert Subirana)
- J'sais pas comment, j'sais pas pourquoi (Michel Rivard) (Musique : Gaston Brisson)
- Papa (Vincent Vallières) (Musique : Judi Richards)
- Oublions (Judi Richards) (Musique : François Cousineau)
- Seul (Catherine Major) (Musique : (Parole et musique : Serge Fiori)
- Aimons-nous (Diane Dufresne) (Musique : Jacques Perron)
- J'ai l'impression (Yvon Deschamps) – chanson bonus (Musique : Jacques Perron)
Références
- Paquette 1997, p. 20-21.
- Boulanger 2002.
- Paquette 1997, p. 23.
- Paquette 1997, p. 30.
- Massé 2006.
- Paquette 1997, p. 32-34.
- Leclair 2020.
- Taschereau 1974.
- Paquette 1997, p. 36-37.
- Paquette 1997, p. 37.
- Aird 2008, p. 35.
- Dramaturges Ă©diteurs, Yvon Deschamps, Le Boss est mort
- Paquette 1997, p. 325.
- « La première de l'Osstidcho », Les 30 journées qui ont fait le Québec, Eurêka! Productions, 47 minutes, 2000.
- Carlos 2022.
- Tout Deschamps 1998, p. 531.
- Tout Deschamps 1998, p. 134-144.
- « Non, Yvon ne s'en va pas », La Presse, 2 mai 1974
- Paquette 1997, p. 150-151.
- Petrowski 1977.
- « French Canadians invade Hollywood », The Montreal Star, 1er mars 1978.
- Petrowski 1978.
- Paquette 1997, p. 169-174.
- Tout Deschamps 1998, p. 532.
- Beaulieu 1977.
- Petrowski 1979b.
- (en) C'Est Tout Seul Qu'on Est L'Plus Nombreux sur Discogs
- « Deschamps rate sa cible à Paris », Le Devoir, 14 mars 1983.
- Tout Deschamps 1998, p. 533.
- Le Devoir 2010.
- https://vallee-du-richelieu.com/fr/manoir.html
- « Après 50 ans de métier, Yvon Deschamps met fin à sa carrière », Le Journal de Montréal,‎ (lire en ligne).
- Philippe Rezzonico, « Yvon Deschamps raccroche son micro », Rue Frontenac,‎ (lire en ligne)
- Le Boss 2017.
- Zone Arts- ICI.Radio-Canada.ca, « À 85 ans, Yvon Deschamps s’est lancé sur YouTube », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- André Duchesne, « Yvon Deschamps | Un adieu à Facebook en forme de retraite définitive », sur La Presse, (consulté le )
- La Presse canadienne, « Yvon Deschamps remontera sur les planches cet été au Festival Juste pour rire », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
- Bureau 2021.
- Le rire 2020.
- Tout Deschamps 1998, p. 13.
- Major 1969.
- Landry 1998.
- Aird 2008, p. 36.
- Benoit 1998.
- Chalvin 1969.
- Paquette 2004, p. 157-160.
- Tremblay 1973.
- Germain 1975.
- Germain 1975b.
- Tout Deschamps 1998, p. 31.
- Tout Deschamps 1998, p. 33.
- Paquette 1997, p. 122.
- Petrowski 1977b.
- Paquette 1997, p. 123-124.
- Yves Taschereau cité dans Paquette 1997, p. 128
- Petrowski 1979.
- Raphaël Gendron-Martin, « Yvon Deschamps: des monologues encore choquants », Journal de Montréal
- Paquette 1997, p. 326.
- Le Chaînon
- « Le Chaînon, une histoire de solidarité », sur Radio-Canada,
- Pierre Saint-Germain, « Je veux faire ma part contre la répression politique », dit Deschamps, La Presse, 4 octobre 1977.
- Jacques Samson, « Deschamps léguera son argent... mais comment?», Le Soleil, 16 octobre 1979.
- Paquette 1997, p. 328.
- La Presse, 19 avril 1979, p. A 12.
- Fondation Yvon Deschamps
- Radio-Canada, Le Centre Yvon Deschamps est inauguré à Montréal, 31 août 2022.
- Paquette 1997, p. 214.
- Petrowski 1977, p. 22.
- Pierre Beaulieu, « L'artiste québécois est devenu un instrument de propagande politique, La Presse, 8 juin 1978.
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Sources
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Voir aussi
Liens externes
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- Biographie
- Gens qui rient, gens qui pleurent
- Quelques essais sur l'humour québécois
- GSI Musique
- « Fonds Yvon Deschamps (P765) », Bibliothèque et Archives nationales du Québec