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Manoir Rouville-Campbell

Le Manoir Rouville-Campbell est un lieu historique à vocation hôtelière situé à Mont-Saint-Hilaire en Montérégie, au Québec (Canada). Il bénéficie d'un statut d'immeuble patrimonial classé depuis 1979.

Manoir Rouville-Campbell
Façade du manoir
Présentation
Destination initiale
RĂ©sidence
Destination actuelle
HĂ´tel
Style
néogothique d'inspiration Tudor
Architecte
Construction
1832 - 1860
Patrimonialité
Immeuble patrimonial classé (1977)
Localisation
Pays
Province
RĂ©gion
Commune
Adresse
125, chemin des Patriotes Sud
Coordonnées
45° 33′ 36″ N, 73° 12′ 02″ O
Carte

Situation

Le Manoir est situé sur la rive est de la rivière Richelieu, au pied du mont Saint-Hilaire, à environ 30 kilomètres à l'est de Montréal[1].

Son adresse est le 125, chemin des Patriotes Sud.

Histoire

En 1694, Jean-Baptiste Hertel de Rouville reçoit la seigneurie de Rouville en récompense de ses exploits militaires. Son descendant, Jean-Baptiste-René Hertel de Rouville hérite en 1817 de la seigneurie. En 1832, il fait construire le Manoir, un bâtiment d'inspiration classique, dont le carré de deux étages est surmonté d'un fronton triangulaire[2]. En 1844, en proie à des problèmes financiers, il met en vente la seigneurie de Rouville incluant le mont Saint-Hilaire. Informé de la vente, le major Thomas Edmund Campbell s'empresse de l'acheter et y déménage sa famille[3]. En 1853, Campbell engage l'architecte Frederick Lawford pour transformer le manoir en employant un style néogothique d'inspiration Tudor. Les travaux, qui doublent la superficie du manoir, se terminent en 1860.

  • Le Manoir de Rouville, 1841
    Le Manoir de Rouville, 1841
  • Manoir Campbell, 1901
    Manoir Campbell, 1901

Le manoir reste entre les mains de la famille Campbell jusqu'en 1955. Puis le manoir connaît plusieurs propriétaires et un certain abandon. En 1969, le peintre et sculpteur Jordi Bonet s'en porte acquéreur, y crée un centre d'art et entreprend de redonner au manoir son lustre d'antan. Il démarche auprès du gouvernement du Québec pour faire classer le manoir comme bien patrimonial, ce qui sera réalisé en 1977 pour le manoir et en 1979 pour l'aire de protection autour du manoir[4].

En 1986, l'hôtelier Yves Dion devient propriétaire de l'ensemble. Le manoir et ses écuries sont transformés en hôtel de luxe.

En 1991, Jacques et Carmen Daigle prennent la relève.

En 1996, Yvon Deschamps et Judi Richards font l'acquisition du manoir. L'humoriste présente dans une salle du manoir des spectacles d'humour.

En 2006, la famille Imbeau prend les rênes du domaine et construit un bâtiment en annexe qui porte la capacité de l'hôtel de 30 à 70 chambres. En 2022, elle met l'hôtel en vente et approche la Ville de Mont-Saint-Hilaire pour une éventuelle cession[5]. Au mois d'avril, la Ville annonce que le manoir lui a été offert en don. Un scénario possible serait que la Ville y installe la mairie[6].

Architecture

Site

Le site du manoir Rouville-Campbell est constitué d'une résidence et d'écuries en brique rouge ainsi que d'un préau. Les constructions et leur implantation pittoresque au milieu de jardins et de boisés sont en filiation avec les manoirs de style Tudor de la campagne britannique du xvie siècle. L'architecte Frederick Lawford s'inspire d'ailleurs de la demeure ancestrale des Campbell en Écosse[7].

Le site offre des vues sur le mont Saint-Hilaire, la rivière Richelieu et les éléments paysagers du domaine[7].

RĂ©sidence

Cheminées en brique ouvragée et toiture de tôle à la canadienne.

Intégrant l'ancienne résidence seigneuriale de Rouville, le bâtiment d'habitation est de style néogothique. Il est de plan irrégulier, avec des avant-corps. Cet avant-corps comprend un porche ceint de deux tourelles octogonales. Haute de deux étages et demi, la résidence est surmontée d'une toiture à versants multiples, dont les pignons sont eux-mêmes coiffés d'un gable ou de cheminées en brique ouvragée. La toiture est recouverte de tôle à la canadienne[7].

Les murs sont faits de trois Ă©paisseurs de brique rouge jouant une fonction structurale, avec des ornements de bois imitant la pierre. Plusieurs des ouvertures sont des fenĂŞtres en baie Ă  un ou plusieurs meneaux[7].

La division des pièces conserve son intégrité. Elle est représentative des demeures bourgeoises du xixe siècle. Le salon, orné de marqueterie, occupe la largeur du rez-de-chaussée. On y accède par un hall central, précédé d'un vestibule. Un soin particulier est accordé à la décoration des pièces de réception : arches ornées de colonnettes et de remplages, foyers de pierre ou de fonte ainsi que moulures et appliques de plâtre[7].

Écuries et préau

Les Ă©curies du manoir.

Les écuries sont construites dans le même style que la demeure, selon un plan en « L ». Hautes d'un étage et demi, leur toiture est recouverte de tôle à baguette. Le préau prolonge les écuries en appentis. Il est constitué d'une colonnade en fonte[7].

RĂ©novation et restauration

Après l'acquisition du domaine par Yves Dion, le site est transformé en complexe hôtelier. Près du quart de la maçonnerie est refaite, les boiseries sont remplacées, les appliques de plâtre sont restaurées. Un ascenseur est installé dans la résidence. Des cuisines et une salle à manger sont installées dans les écuries. Le préau, ouvrant sur la salle à manger, est fermé par un mur-rideau[8].

Propriétaires

Galerie

Références

  1. « À propos de la propriété », sur Le Manoir Rouville-Campbell (consulté le )
  2. Pierre Gadbois, « John Wells serait-il l’architecte du manoir Rouville-Campbell ? » [https://shgbmsh.org/wp-content/uploads/Cahier-116-Extrait.pdf%5D (consulté en )
  3. Pierre Gadbois, « John Wells serait-il l’architecte du manoir Rouville-Campbell ? », (consulté le )
  4. patrimoine-culturel.gouv.qc.ca
  5. « Fermeture du Manoir Rouville-Campbell | Nouvelle vocation dévoilée en juin », sur La Presse, (consulté le )
  6. « Le Manoir Rouville-Campbell transformé en hôtel de ville? », sur TVA Nouvelles (consulté le )
  7. Ministère de la Culture et des Communications, « Manoir Rouville-Campbell », Répertoire du patrimoine culturel du Québec, sur www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca, Gouvernement du Québec, (consulté le )
  8. Jacques Lachapelle, « Le manoir Rouville-Campbell », Continuité, no 44,‎ , p. 24–26 (ISSN 0714-9476 et 1923-2543, lire en ligne, consulté le )
  9. « Les propriétaires demandent 28 M$ », sur L'Oeil régional (consulté le )
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